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vendredi 4 octobre 2024

Philippine, Anne-Lorraine, Lola, Clément, Nahel et Adama : qui récupère quoi ?



Le 21 septembre, le corps de Philippine Le Noir de Carlan, 19 ans, était retrouvé enterré dans bois de Boulogne, non par la police — qui ne peut intervenir avant 48 heures lors de la disparition d’une personne majeure — mais par ses parents et ses amis, qui avaient réussi à localiser son téléphone portable. Son violeur et meurtrier présumé, le clandestin marocain Taha Oualidat, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et dont l’ADN a été identifié sur les restes de la victime, a été quant à lui retrouvé et interpellé à Genève ; son extradition ne devrait pas tarder. 

« Le viol n’a pas de couleur de peau. » Vraiment ?  

Si nous avons tardé pour notre part à évoquer cette tragédie, c’est parce que nous étions submergés par l’écœurement et la révolte. 

Car nous nous souvenons de l’infortunée Anne-Lorraine Schmitt, autre étudiante discrète, ancienne guide des Scouts d’Europe et stagiaire à Radio Notre-Dame, frappée à mort de 34 coups de couteau le 25 novembre 2007 dans le RER D la ramenant à Versailles par le Franco-Turc Dévé-Oglu, enragé par la résistance désespérée que lui opposait sa proie, sportive accomplie — « il y a avait des traces de sang dans tout le wagon, du début à la fin », témoignera ensuite une femme sapeur-pompier (1).  

Nous nous souvenons de la petite Lola, 13 ans, violée, torturée et finalement tuée le 14 octobre 2022 à Paris par la clandestine algérienne Dahbia Benkired dans l’appartement de la sœur de celle-ci, qui habitait dans le bâtiment où les parents de l’infortunée fillette étaient concierges.  

Et comment ne pas trouver des points communs entre ces atrocités ?

Comme Taha Oualidat, Dahbia Benkired était sous le coup d’une OQTF, pour violences et trafics de stups. Comme Dévé-Oglu déjà condamné pour viol (celui d’une hôtesse de l’air, dans le même RER D) sous la menace d’un couteau en 1996 à cinq ans de prison mais élargi dès 1997 car jugé « non dangereux » (1), Oualidat — arrivé en France en 2019, alors âgé de 17 ans et donc « mineur isolé » — avait déjà été condamné la même année pour viol, mais rapidement libéré. 

« Le viol n’a pas de couleur de peau », titrait le 26 novembre L’Humanité en faisant un parallèle entre l’ordalie subie par Philippine et le poisseux procès à grand spectacle de Mazan où Dominique Pélicot est accusé d’avoir racolé sur internet une cinquantaine de Français lambda pour abuser de son épouse Gisèle, droguée par ses soins. Mais, justement, nous avons assez de pervers et de violeurs indigènes pour ne pas faire appel en la matière à la main d’œuvre immigrée. En outre, si Mme Pélicot est sortie salie et très ébranlée de ses années de soumission involontaire à la salacité de multiples inconnus, elle s’en est du moins tirée vivante.  

Au demeurant, ce qui scandalise l’extrême gauche en général et L’Huma en particulier n’est pas le sort atroce réservée à Philippine — dont plus de 3 000 personnes ont tenu le 27 septembre à suivre les obsèques célébrées à la cathédrale de Versailles — mais l’odieuse « récupération » qui en serait faite dans un déferlement de « haine raciste et xénophobe ». Dixit la veille sur France Inter l’inénarrable Sandrine Rousseau, ulcérée que « l’extrême droite utilise quelques faits divers comme ça [sic] et en fasse un sujet de société ». 

Le scandale des OQTF non exécutées

Quoi qu’en pense l’élue verte reconduite, cette fois sous le drapeau Nouveau Front populaire, dès le premier tour des dernières législatives avec 51,3% des voix (ce qui en dit long sur le quotient intellectuel des électeurs parisiens), l’explosion des viols commis par les allogènes constitue bien un fait de société. De même que le laxisme de la justice et son impuissance à faire respecter les OQTF. 

En 2022, par exemple, sur les 134 280 expulsions prononcées, seules 9078 ont été réellement exécutées. Combien le seront sur les 150 000 prévues cette année ? Il est vrai que les Centres de rétention administrative (CRA) réservés aux expulsés potentiels ne comptant au total que… 3 000 places, une énorme majorité d’entre ces indésirables doivent être remis en liberté, si chargé que soit leur casier judiciaire. Les délocaliser en Terre Adélie ou à Clipperton dans l’attente des indispensables mais rarissimes autorisations consulaires délivrées par les pays d’origine serait peut-être une bonne idée puisque les milliards dilapidés dans l’organisation des JO et la construction de nouveaux sites ad hoc ont empêché l’implantation de nouveaux CRA, pourtant si nécessaires. 

Quant à la récupération de faits divers par « ceux qui ne réagissent que sur certains viols et certains féminicides pour en faire des lectures racistes et servir leurs propositions anti-immigrés » (Cf. la parlementaire LFI, Sarah Legrain), parlons-en. 

Le même 26 septembre, le Huffington Post France dirigé par Anne Sinclair revenait avec gourmandise sur « le meurtre de Clément Méric par des skinheads », néo-nazis ça va de soi, alors que cet étudiant de santé très fragile avait succombé lors d’une rixe… que, selon tous les témoins, lui-même avait provoquée ! 

La mort de Nahel après un refus d’obtempérer n’avait-elle pas été mêmement récupérée par la gauche anxieuse de justifier les dévastatrices émeutes des « enfants des quartiers » dits par antiphrase populaires ? 

De même, et sans que quiconque s’en offusque, des députés écolos et mélenchonistes, drapés dans leur écharpe tricolore, ont-ils dans l’espoir de draguer l’électorat de ces quartiers participé le 22 septembre à une manifestation interdite par la préfecture de police — et au cours de laquelle fut sans cesse scandé le slogan « Tout le monde déteste la police » —  à la mémoire du Malien Adama Traoré que sa famille présente comme assassiné par les gendarmes en avril 2016 à Beaumont-sur-Oise alors qu’il tentait de fuir un contrôle bien que, des analyses médico-légales en témoignent, il soit décédé de mort naturelle. 

D’où l’ordonnance de non-lieu rendue en 2023 et confirmée en 2024 mais dont la tribu a bien sûr fait appel. 

Espérons donc que le tout neuf gouvernement Barnier ne se laissera pas impressionner par les lamentations dans un sens, et les éructations dans l’autre, de La France insoumise et consorts. Après l’émotion légitime suscitée par l’horrible fin de Philippine, le ministre de l’Intérieur Retailleau et le garde des Sceaux Migaud ont, dit-on, mis leur querelle en sourdine pour se pencher sur le casse-tête des étrangers sous OQTF auteurs de graves délits, le second se prononçant en outre pour la nécessité de l’inclusion dans la loi d’un « consentement explicite » aux rapports sexuels. Cela ne suffira nullement à résoudre le problème de la criminalité allogène, ni bien sûr à dissuader les émules de Dévé-Oglu, de Benkired et de Oualidat de passer à l’acte mais on ne saurait exiger trop des paltoquets qui nous gouvernent — si mal.

Camille Galic
28/09/2024

(1) Jugé à Pontoise en décembre 2010, « le monstre du RER » fut condamné à la réclusion perpétuelle, mais avec peine de sûreré de 22 ans, et le général Schmitt, père d’Anne-Lorraine, annonça donc qu’il continuait son « combat pour qu’une peine prononcée soit une peine effectivement effectuée ».  Décision qui lui valut de figurer sur le « mur des cons » érigé par le Syndicat de la magistrature dans ses locaux — financés par l’Etat. 


Polémia

mardi 12 juillet 2022

Jean-François Carenco à l’Outre-Mer : mensonge et répression au programme ?

 


Par Camille Galic, journaliste et essayiste le 11 juillet 2022♦  Jean-Yves La Gallou déclarait il y a quelques jours sur Twitter : « Il y a 2 sortes de préfets : ceux qui respectent leurs interlocuteurs et ceux qui imposent brutalement les décisions du pouvoir. Carenco, comme Lallement, est de la catégorie des brutaux, ceux que Macron préfère. Il est là pour faire payer aux Antilles leurs votes Le Pen et NUPES. »

C’est à La Réunion, touchée par une grave crise économique, que, accompagné de son ministre de tutelle Gérald Darmanin, Jean-François Carenco a étrenné le 8 juillet ses fonctions de ministre délégué aux Outre-Mer. Un poste hérité de l’avocate macroniste Yaël Braun-Pivet qui l’avait décrit en mai 2022 comme « le plus beau qui soit » mais l’abandonna sans regrets le 28 juin pour la présidence de l’Assemblée nationale, ce qui fait d’elle la première femme à occuper l’un des palais de la République les plus convoités : l’hôtel de Lassay dont, de l’avis des initiés, la cave, la chaire et le parc sont incomparables.

Un préfet dans le moule

Sorti de l’ENA dans un rang modeste, très loin de l’inspecteur des Finances Macron ou du conseiller d’État Edouard Philippe, le méridional Carenco commença sa carrière à 27 ans comme simple conseiller au tribunal administratif de Marseille où il végéta quatre ans avant de rejoindre la Préfectorale en 1991 comme secrétaire général de la préfecture des Yvelines, puis préfet de Saint-Pierre-et-Miquelon, du Tarn-et-Garonne de Guadeloupe et de Haute-Savoie. Ensuite directeur de cabinet du ministre de l’Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo, qui lui accorde une bienveillante et durable protection, il retrouva sa casquette, mais cette fois comme préfet de région. De Haute-Normandie, puis de Midi-Pyrénées et, en novembre 2010, de Rhône-Alpes où, nommé sous Nicolas Sarkozy, il fut maintenu par François Hollande qui, conseillé par Manuel Valls, le promut préfet de la région Île-de-France, le Graal, en mars 2015.

Si le démarrage avait été laborieux, la progression fut rapide.

Carenco la dut-il à ses qualités personnelles (acharnement au travail, rapidité de décision, vista, sens de l’organisation, etc.) ou à sa complaisance devant les puissants — et les idées — du jour comme le suggèrent certains de ses collègues ? Lesquels invoquent aussi des amitiés très « fraternelles », celles dont a profité Didier Lallement, actuel préfet d’Ile-de-France et de Paris, humaniste revendiqué et d’ailleurs membre du Grand Orient de France depuis sa jeunesse socialiste tendance sandiniste (cf. Le Monde) et, « en même temps », éborgneur en chef de Gilets jaunes.

Tout miel avec les Roms, intraitable avec les nationalistes

Dans son livre Préfet de la République, à paraître au Cerf en septembre, Jean-François Carenco répète ad nauseam que « la République est le meilleur vecteur vers ce qui est appelé aujourd’hui le “vivre-ensemble” » et se targue d’avoir toujours obéi aux « valeurs républicaines ». C’est sans doute pourquoi, préfet du Rhône en septembre 2012, il avait autorisé la cinquantaine de Roms qui, après avoir provoqué involontairement un incendie dans leur campement, squattaient le gymnase Félix-Charron de Bron, à continuer d’occuper les lieux « pour un certain temps » — qui s’éternisa.

En revanche, condamnant tous les « agissements contraires aux règles fondamentales de la démocratie et aux principes républicains », il devait en avril 2013 sévir avec la plus extrême rigueur contre des militants des Jeunesses Nationalistes et leur président Alexandre Gabriac qui avaient investi le toit de l’hôtel de la Part-Dieu pour dénoncer le « mariage pour tous ». Accusant le groupe, dissous à son initiative, de mener ces « opérations coup-de-poing avec pour unique but de délivrer des messages de haine », le préfet avait averti les imitateurs éventuels des factieux que « des instructions fermes ont été données aux services de police afin que les auteurs de ces agissements soient à chaque débordement, interpellés et donc déférés dans les plus brefs délais ». Scrogneugneu !

Inutile de préciser que ce représentant de l’État se montra tout aussi passif que ses prédécesseurs devant la délinquance montant en Rhône-Alpes au rythme d’une immigration incontrôlée. Ce qui provoqua une vive réaction de Bruno Gollnisch, alors président du groupe Front National (qui comptait 15 élus) au Conseil régional après l’odieux assassinat le 28 septembre 2012 par une quinzaine de racailles de deux étudiants en promenade dans un parc d’Echirolles. Devant « ces faits qui traduisent la montée de la violence dans une société en décomposition », Gollnisch réclama « l’audition du Préfet de région sur les questions de sécurité dans les agglomérations de Grenoble, Lyon, Saint-Etienne ». Carenco se défaussa, le procureur ayant affirmé qu’il s’agissait d’« une bagarre d’une grande banalité [sic] qui a tourné de façon tragique, avec ces deux victimes, dans un déchaînement de violences difficilement explicables [resic] ».

Le haut fonctionnaire sait pourtant se montrer offensif. Ayant pantouflé en 2017 à la présidence, qu’il occupa jusqu’à sa récente promotion ministérielle, de la Commission de régulation de l’Energie, il avait ainsi menacé : « Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité ! La promesse d’une énergie abondante [sic] et disponible pour tous est une promesse républicaine, il faut en accepter les contraintes. » Quelques années plus tôt, en plein scandale Cahuzac, il avait lancé à la presse locale alors que des rumeurs circulaient sur ses propres affaires : « Les yeux dans les yeux, je n’ai pas de compte en Suisse. Mais j’aimerais bien ! Ça voudrait dire qu’on gagne bien sa vie. Moi je dis à Cahuzac, « chapeau l’artiste ! ». Tenir quatre mois comme ça… Moi je peux mentir un peu mais pas avec cet aplomb. »

La carotte ou le bâton ?

Lui suffira-t-il de jouer les grandes gueules, de surjouer la jovialité, d’adopter une attitude très tactile façon Macron et de « mentir un peu » (aveu qui annonçait celui du pape François : « Sono un poco furbo ») pour réussir au ministère des Outre-Mer et ramener dans le droit chemin les Domiens qui, quand ils ne se sont pas massivement abstenus, ont voté parfois à plus de 60% pour Marine Le Pen contre Dominique Macron au second tour de la présidentielle, et pour l’extrême gauche mélenchoniste aux législatives ? Certes, comme l’a rappelé Les Echos, il « a l’habitude des missions compliquées » avec notamment « la mise en place de la métropole du Grand Paris quand il était préfet d’Ile-de-France ». Mais la politique vaccinale adoptée par le gouvernement pendant la crise du Covid a suscité et suscite toujours une très vive hostilité Outre-Mer où certaines collectivités « se sentent abandonnées face à des problématiques comme l’accès à l’eau ou la pollution à la chlordécone » sans parler de la profonde crise de la canne à sucre à La Réunion où les planteurs s’opposent au géant sucrier Téréos car, déplorent-ils, « le prix de la canne n’a pas augmenté depuis 1969 ».

Attisés par les évangélistes états-uniens très agissants dans les Isles, toute cette agitation et le désamour croissant des Ultramarins vis-à-vis de Paris avaient peut-être joué dans la décision de Braun-Pivet de renoncer au « plus beau portefeuille qui soit ».

« Notre avenir est toujours à inventer ensemble et la République en est le chemin », professe noblement Jean-François Carenco dans son livre. Nommé à seule fin de faire marcher droit les Domiens, on verra comment s’y prendra le ministre. Utilisera-t-il la carotte comme avec les Roms ou le bâton comme avec les « extrémistes » lyonnais ainsi que l’espèrent visiblement Macron et Darmanin ? Mais, dans la seconde hypothèse, le Pouvoir courra le risque de se mettre à dos toute la bien-pensance médiatique, bien somnolente quand le préfet Lallement déchaînait ses BAC contre les Gilets jaunes autochtones.

Polémia