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samedi 8 juin 2024

La Seine-Saint-Denis lance une campagne « Ici, on parle français et… »



Les Jeux olympiques de Paris 2024 arrivent à grands pas. L’événement devrait être l’occasion de faire rayonner la France et la culture française. Mais en Seine-Saint-Denis, il en sera autrement. Le Campus francophone et l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), bien aidés par le conseil départemental, ont décidé de profiter de la manifestation sportive pour mettre à l’honneur le... multiculturalisme.

Résultat : une campagne intitulée « Ici, on parle français et... », construite « sur un modèle simple d’étiquetage, à l’image des dispositifs déjà présents dans les commerces comme l’affichage pour le paiement par cartes bancaires ». Les « … » sont remplacés par les langues parlées dans les commerces. 

Selon le département, près de cent quatre-vingts langues seraient pratiquées sur son territoire. De quoi en perdre son latin. D’autant que, dans la multitude des idiomes utilisés, peu ont des racines latines. Pour beaucoup, ce sont des dialectes, des patois ou des langues régionales davantage que des langues nationales. Parmi les différents exemples donnés par les organisateurs de la campagne, le peul, langue d’Afrique de l’Ouest, le kabyle et le tamazight, le soninké, parlé principalement au Mali ou, plus classique, le créole…

Une promotion de l’immigration à peine dissimulée

L’objectif de cette démarche serait, entre autres, de permettre un meilleur accueil des touristes. C’est, en tout cas, la justification que lui ont trouvée les organisateurs. Dans les faits, il s’agit plutôt de faire la promotion de l’immigration à travers la linguistique. Ce qui prend tout son sens, en Seine-Saint-Denis, « un important bassin migratoire », comme l’explique à BV Marie Caroline Saglio, la directrice du diplôme universitaire « Hospitalité médiations migrations » à l'INALCO, à l’origine du projet.

Selon elle, « toutes les populations de migration sont des populations qui ont une richesse linguistique très importante, exceptionnelle et très peu connue ». Elle nous précise : « C’est un patrimoine exceptionnel. » Elle va même plus loin, en précisant que « la question de la transmission est essentielle ». Pas question d'assimilation.

Le Grand Remplacement linguistique ?

Pour l’universitaire, le patrimoine de la France, ce sont les langues étrangères. Pourtant, si l’on en croit le Larousse, le patrimoine est un « bien qu'on tient par héritage de ses ascendants ». Caroline Saglio explique, également, que si rien n’est fait pour représenter ces langues issues de communautés qui viennent parfois tout juste d’arriver, « il y a un patrimoine qui disparaît ». Ainsi, le patrimoine ne serait plus un héritage mais un conglomérat de cultures récentes, peu importe s'il dilue l’identité de la France et sa culture.

Si l’on suit cette logique, les langues françaises pourraient ne plus être le français et les langues régionales (le corse, l’occitan, le catalan, le breton et autres) seront, demain, considérées comme le wolof, une langue nigéro-congolaise, le lingala, venue du Congo, le bengali, parler du Bengale, ou le persan... Une menace pour les langues régionales dont l’emploi est de plus en plus rare et pour une langue nationale qui s'appauvrit. D’aucuns y verront la définition du Grand Remplacement linguistique.

Par Sarah-Louise Guille le 7 juin 2024

Boulevard Voltaire


mardi 19 mars 2024

La Courneuve : récit d’une instrumentalisation menée par l’extrême gauche



Le drame a été rapidement instrumentalisé. Mercredi 13 mars, Wanys R., un jeune homme de 18 ans, décède après un refus d’obtempérer et une course-poursuite avec les forces de l’ordre à Aubervilliers. Dans les heures qui suivent, l’extrême gauche, élus insoumis en tête, se saisissent de cette affaire pour mettre le feu aux poudres. Récit de quatre jours d’agitation sur les réseaux sociaux qui ont mené à l’attaque du commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), ce 17 mars.

Une attaque « préméditée »

Ce dimanche 17 mars, aux alentours de 23 heures, le commissariat de La Courneuve est pris pour cible par une « cinquantaine d’individus » alors même que des policiers se trouvent encore à l’intérieur du bâtiment. Tirs de mortiers, cocktails Molotov, incendies de poubelles… Pendant quinze longues minutes de vive tension, les fonctionnaires de police essuient les tirs des émeutiers. L’arrivée des renforts permet finalement de rétablir le calme. Lors de l’attaque, deux policiers sont légèrement blessés, annonce la préfecture. Neuf individus, dont sept âgés de 18 à 21 ans et deux mineurs, ont été interpellés pour « participation à groupement en vue de la préparation de violences et/ou de dégradations, jets de projectile et tirs de mortiers en direction du commissariat, et violences volontaires commises en réunion à l’encontre des policiers ». D’autres interpellations sont attendues dans les prochains jours et un important dispositif de sécurité a été mis en place autour du commissariat et aux abords de certains points sensibles.

Selon Reda Belhadj, porte-parole SGP Police FO d’Île-de-France, interrogé par BFM TV, cette attaque aurait été annoncée par des tags « anti-flics ». « Ils clamaient une vendetta pour donner suite aux événements d’Aubervilliers. [Tout cela était] prémédité », assure le fonctionnaire de police. Un sentiment partagé par Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, selon qui l’attaque serait « manifestement » liée au décès de Wanys, originaire de La Courneuve. Laurent Nuñez accuse par ailleurs l’extrême gauche « d’inciter à l’émeute ».

Quand l’extrême gauche souffle sur les braises

En effet, depuis la mort de Wanys, annoncée le 13 mars dernier vers 23 heures, élus et influenceurs d’extrême gauche s’activent pour instrumentaliser cette affaire. Rapidement, alors que deux enquêtes ont été ouvertes, l’une pour refus d’obtempérer, l’autre confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour homicide et blessures involontaires, ces militants imposent leur version des faits. À les écouter, alors que l’enquête débute seulement et n’a pas encore éclairci la responsabilité de chacun, l’équipage de police de la BAC lancé à la poursuite de Wanys aurait « volontairement » percuté le scooter du jeune homme, selon l’avocat spécialiste des « violences policières » qui assiste les proches de Wanys, maître Yassine Bouzrou. Une version qui ne prend pas en compte les premières constations du parquet : les policiers auraient « été contraints de faire une embardée pour éviter un véhicule qui ne respectait pas une priorité », comme semblent le montrer les premières images de vidéosurveillance diffusées dans les médias.

Malgré ces contradictions, dans la foulée, Assa Traoré, la militante antiraciste aux 418.000 abonnés sur Instagram, dénonce sur ses réseaux sociaux « les violences policières »« Il faut en finir avec cette manière de gérer l’injustice quand elle a le nom du racisme », martèle la jeune femme, qui se bat depuis plusieurs années pour faire condamner des policiers après le décès de son frère Adama Traoré au cours d’une interpellation. Le rappeur Médine lance, quant à lui, le mouvement « Justice pour Wanys ». Et Elias d’Imzalène, influenceur communautaire déjà très actif lors des émeutes de Nanterre en juin, dénonce « une nouvelle affaire Nahel »« L'arabe, le noir, le musulman sont-ils des bêtes à abattre en France ? », s'interroge-t-il, comme si l'origine du jeune homme entrait en ligne de compte.

« Joli feu d'artifice, ce soir ! »

L’extrême gauche, et notamment La France insoumise, embraye immédiatement. Bastien Lachaud, député LFI de Seine-Saint-Denis, appelle dès le lendemain de la mort de Wanys à en finir avec « la doctrine policière qui produit ces morts de façon structurelle ». Sa collègue, Rachel Keke, députée du Val-de-Marne, abonde : « Les images sont terribles ! Un policier vient d’arracher une nouvelle vie. #JusticePourWanys. » Et l’un des collaborateurs d’Ersilia Soudais, député de Seine-et-Marne, de surenchérir : « Pas de procédures, pas de discussions. Dès que c’est un arabe, c’est toujours la violence immédiate. » Aux déclarations indignées des Insoumis s’ajoutent les publications révoltées des collectifs antifas. Contre-Attaque, anciennement connu sous le nom de Nantes révoltée, dénonce ainsi, sans la moindre preuve, « un ensauvagement policier »« un mensonge complet » des forces de l’ordre et même « un homicide ».

Puis, à l’image de l’affaire Nahel, « petit ange parti trop tôt », Wanys, pourtant défavorablement connu des services de police, selon Le Figaro, est rapidement décrit comme un jeune homme « pas méchant ». Il n’en fallait pas plus pour encourager les émeutiers à attaquer le commissariat de La Courneuve. Après l’attaque, l’extrême gauche poursuite son œuvre destructrice et alimente le sentiment d'impunité des émeutiers. Ainsi, le député NUPES Aurélien Taché, plutôt que de dénoncer les violences contre les forces de l’ordre, commente : « Sans vraie prise de conscience et une action forte, les révoltes vont s’accentuer. » Et Philippe Poutou de s’exclamer : « Joli feu d’artifice, ce soir, devant le commissariat de La Courneuve. Soutien à une colère légitime après qu’un jeune ait encore été tué par la police. Suite logique des révoltes de juillet 2023. »

Par Clémence de Longraye le 18 mars 2024

Boulevard Voltaire

mercredi 27 septembre 2023

La version masculine de Sandrine Rousseau enfin disponible



Un nouveau comique va-t-il reléguer Sandrine Rousseau parmi les hurluberlus de second plan ? Le candidat se nomme Thomas Portes et vient de démontrer qu'il avait la capacité de faire oublier la tenante du titre. Celle qui voyait une nostalgie du nazisme lorsque Marine Le Pen posait à bord d'une Coccinelle Volkswagen se voit aujourd'hui dépassée par le député LFI de Seine-Saint-Denis.

L'objet de la paranoïa qui déclenche les rires sur les réseaux sociaux concerne, cette fois-ci, une simple date. La voiture n'était qu'une mise en bouche. Le postulant triomphe avec l'affiche de Jordan Bardella censée faire allusion à une atrocité nazie survenue à Tulle, le 9 juin 44. Dans cette ville, le parti a distribué des tracts. Ladite affiche clame : « Vivement le 9 juin ! » Thomas Portes a décrypté le message subliminal. Horreur, malheur.

Jordan Bardella et ses troupes fascistes appellent les habitants à fêter joyeusement cet épisode sanglant. La révélation est tambourinée sur X, accompagnée du traditionnel vomissement gauchiste. Le système digestif de Thomas Portes est au plus mal, mais il a fait son devoir. Les Tullistes savent désormais que la menace est à leur porte. Empilez frigos et matelas sur des charrettes et fuyez avant qu'il ne soit trop tard.

La vague d'effroi attendue fait place à une déferlante de moqueries et d'indignation. « À ce stade, ça n'est plus de la bêtise, c'est de la démence »commente Alexandre de Galzain, journaliste au Livre noir. Le 9 juin évoqué sur l'affiche est la date des élections européennes pour lesquelles le parti fait campagne. L'ex-porte-parole de Sandrine Rousseau a suivi la formation accélérée pour se ridiculiser en toutes occasions. Il manquait au modèle son équivalent masculin. Ses premiers pas dans l'affabulation politique sont prometteurs.

L'homme s'était déjà fait remarquer par une photo le montrant pied posé sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt. Son aptitude à rejoindre l'école impressionniste du délire gauchiste est avéré. Pas à une baliverne près. Toujours partant quand il est question de se discréditer. Une chance pour la NUPES !

Pour tenter de revenir sur le devant de la scène, Sandrine Rousseau s'est livrée à un examen du 10 juin. Sa découverte ne manque pas d'inquiéter les milieux parano-gauchistes. C'est le lendemain du 9 ! L'heure de la mobilisation a sonné. Si rien n'est fait, le 11 juin arrivera. Plein de députés bottés et casqués auront déjà pris possession du Parlement européen. Thomas Portes en sera réduit à raconter des histoires drôles dans un cabaret de chansonnier. Chaque jour qui passe est un calvaire pour la mouvance écolo-dingo.

Par Jany Leroy le 26 septembre 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 6 juillet 2022

Les embarras d’Olivier Klein, nouveau ministre du Logement qui veut favoriser le financement des mosquées



Olivier Klein, ou la figure emblématique de la dérive de la gauche française. Maire de Clichy-sous-Bois, le nouveau ministre âgé de 55 ans fut d’abord communiste avant de devenir socialiste et de finalement rejoindre la Macronie triomphante en 2020. Sa marque de fabrique ? Les « quartiers difficiles ». Ils ont fait de lui une sorte de Jean-Louis Borloo de centre gauche.

Accédant enfin au maroquin tant convoité, le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement tweete : « Immense émotion au moment où le président de la République et la Première ministre (sic) me nomment ministre délégué à la Ville et au Logement aux côtés de Christophe Béchu. Cet honneur rejaillit sur tous les enfants de nos quartiers populaires ! » Voilà une sortie appelant au moins plusieurs réflexions.

La première : pourquoi remercier les enfants, alors que ce sont leurs parents qui votent ? La deuxième, et toujours à propos d’enfants, c’est que Christophe Béchu, tout nouveau ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, maire d’Angers et par ailleurs sénateur UMP, fut un vigoureux opposant au mariage homosexuel, craignant que ce dernier ne nous entraîne vers la PMA et la GPA. Ça risque donc de twister dans pas longtemps au sein des forces de progrès.

La troisième, c’est qu’Olivier Klein va désormais devoir se dépêtrer d’une autre contradiction majeure. Car le peuple issu de l’ qui l’aurait, à l’en croire, fait roi risque bien, fort de sa foi islamique et de ses croyances ancestrales, de ne goûter que de loin les dingueries sociétales plus avant évoquées. Pensant éviter ce sujet brûlant, Klein affirme néanmoins en 2016, sur France Bleu : « On a eu tort de ne pas mettre en place le droit de vote aux étrangers… Il faut aller plus loin sur le financement des mosquées. » Fort bien.

Mais est-ce un choix  aussi judicieux que ça ? Surtout quand Marianne nous révélait, le 21 janvier dernier : « Selon un sondage IFOP pour la revue Écran de veille, les électeurs des  les plus défavorisées porteraient leurs voix sur Marine Le Pen, talonnée par Jean-Luc Mélenchon. » Et François Kraus, directeur du pôle /actualité de cet institut, de préciser : « Nous avons retenu ce que l’INSEE considère comme les villes de périphérie. […] Nous avons pris les 10 % les plus pauvres en nous fondant sur le salaire médian par habitant. En bref, nous avons Bobigny, mais pas Neuilly ! » Et parmi ces habitants sondés, il y a évidemment nombre de Français d’origine immigrée et de confession musulmane. Tout cet échantillon penche pour Le Pen. De quoi relativiser la portée du fameux vote « islamo-gauchiste » dont Jean-Luc Mélenchon se targue si souvent…

Pour autant, est-il certain que le besoin de repères, identitaires comme sécuritaires, exprimé par ces populations exogènes, souvent en première ligne face au délitement de notre société, puisse se trouver satisfait par les tweets hautement déconnectés d’Olivier Klein ? Simple exemple : « Trop souvent présentées comme la cause des maux de la société, ces familles et leurs enfants continuent à être montrés du doigt par tous ceux qui ne connaissent nos quartiers qu’à travers des images et des commentaires stéréotypés. »

Au-delà du verbiage de circonstance, Klein oublie un peu vite que des milliards d’euros sont déversés sur ces « quartiers » depuis des décennies, alors qu’on en fait nettement moins pour la Creuse ou le Morvan, départements de France autrement plus déshérités. Mais peut-être s’agit-il là d’un autre « stéréotype »… En attendant, si  navigue manifestement à vue, Olivier Klein, lui, rame à l’évidence dans la brume. L’arrivée au port s’annonce cocasse.

Par Nicolas Gauthier le 5 juillet 2022

Boulevard Voltaire

samedi 4 juin 2022

C'est lui qui le dis



"Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen"

Jack Lang (82 ans) ancien ministre de la Culture et de l'Education nationale dans divers gouvernements socialistes et président de l'Institut du monde arabe depuis 2015.

L'ancien ministre de François Mitterrand souhaite ardemment que Saint-Denis puisse devenir la « capitale européenne de la culture » en 2028 , rapporte le quotidien  Le Parisien.

jeudi 2 juin 2022

Le déni des faits, au cœur du Mal français



Que vaut la parole de l’État ? Elle devrait être d’or ; elle est de plomb. Elle assène, accuse, falsifie. Elle devient semblable aux propagandes des régimes épuisés  : ne sachant plus convaincre de leur utilité, leurs dirigeants ne survivent que grâce au trucage, au déni des faits, à la désignation de faux coupables. C’est cette pente qui s’observe en France quand le pouvoir, incapable de maîtriser l’élémentaire mission de sécurité publique, en vient à tordre des évidences pour dissimuler ses carences. Samedi, les violences autour du Stade de France (Seine-Saint-Denis), à l’occasion de la finale de football de Ligue des champions, ont été largement le fait de jeunes bandits et de détrousseurs des cités voisines. Ils s’en sont pris aux supporteurs britanniques et espagnols venus pour le match Liverpool-Real Madrid. Or le récit officiel s’entête à taire cette réalité.

Gérald Darmanin, auditionné par le Sénat mercredi, n’a pas corrigé ses accusations du samedi : elles désignaient « des milliers de “supporteurs” britanniques sans billet, ou avec de faux billets », coupables selon le ministre de l’Intérieur d’avoir « forcé les entrées et, parfois, violenté les stadiers ». Pourtant, très vite, cette version hâtive avait été contredite par les images, les témoignages, les profils des interpellés. Matthieu Valet assurait dès dimanche au Figaro, en tant que représentant du syndicat indépendant des commissaires de police, parlant de fauteurs de violences : « Il s’agit de voyous des cités voisines qui procèdent à de la délinquance de proximité. » La presse internationale (400 millions de téléspectateurs) confirmait cette version. Cependant, ni Darmanin ni la nouvelle ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ne veulent admettre la responsabilité essentielle des racailles dans ce chaos. Accepter l’omerta ?

Se méfier des serments grandiloquents : ils font briller les mots pour éviter les actes. Tout juste nommée premier ministre, Élisabeth Borne avait pris l’engagement « de ne pas mentir ». Or c’est dans un mensonge d’État que s’enferment le ministre de l’Intérieur et celle des Sports, contre toute raison.

Par Ivan Rioufol le 2 juin 2022


lundi 30 mai 2022

Le fiasco français dévoilé !

 

Un général chinois avait eu l’idée de placer des tambours de bronze sous les cascades proches des frontières pour que les peuples voisins s’imaginent toujours menacés par de puissantes armées. Faire beaucoup de bruit autour d’un événement peu important permet en effet de mobiliser l’attention sur lui, et aussi de la distraire d’un fait plus redoutable. Si l’on s’inquiète du vacarme de l’armée fantôme suggérée par les tambours, on peut aussi laisser pénétrer l’invasion très réelle, mais insonore, qui a pris un autre chemin. Cette tactique appuyée sur la complicité d’une grande partie des médias est celle de la macronie. 

Depuis la réélection facilitée par l’abrutissement covidien suivi d’une libération pleine de promesses, mais sous la menace de la guerre, les Français sont hypnotisés par des sujets sur lesquels ils n’ont guère de pouvoir. C’est d’abord le conflit ukrainien qui permet au président réélu de déployer la talentueuse ambiguïté du “en même temps” : après avoir échoué à faire appliquer les accords de Minsk dont il était l’un des garants, le voilà qui envoie à Zelinski des armes dont on ne sait où elles finiront tandis qu’il téléphone à Poutine pour donner l’illusion d’une implication…  dénuée du moindre résultat. 

La tuerie qui a ensanglanté une école du Texas a permis à notre président de “partager la colère de ceux qui luttent pour mettre fin à ces violences” comme s’il fallait prendre en compte un problème qui est, dieu merci, étranger à notre pays. Un ministre de l’éducation nationale spécialiste de la ségrégation raciale aux Etats-Unis a pourtant signé l’aveu du tropisme américain du locataire de l’Elysée. Déjà, il avait déclaré avec une emphase démagogique que le “93”,  la Seine-Saint-Denis”, c’était la Californie sans la mer. La nomination tardive du premier ministre et de son gouvernement avec un zeste de provocation propre à faire s’agiter l’épouvantail de “l’extrême-droite”, pouvait passer pour une habileté destinée à masquer les difficultés de la constitution d’un ministère qui devra affronter la tempête soulevée par l’incurie du précédent mandat dans bien des domaines. Rejeter la droite authentique, faire craindre Mélenchon et l’islamo-gauchisme unissant toute la gauche, c’est en résumé la stratégie pour rassembler derrière soi la masse des imbéciles, peureux et soumis, qu’on a habitués à voir leur sauveur dans la personne de celui qui précipite le pays dans la catastrophe.

Mais les manoeuvres les mieux conçues dans les arcanes du pouvoir peuvent se trouver confrontées à la réalité, celle dont l’importance ne peut être voilée longtemps aux yeux de l’opinion. Le ralliement d’un centriste opportuniste, si on veut bien excuser cette redondance peu éloignée du pléonasme, pouvait paraître une bonne prise. Les galipettes sexuelles du handicapé, un tantinet obsédé par la “chose” semble-t-il, révélées par Mediapart, ont terni le trophée et au contraire souligné une fois encore la légèreté du choix qui a privilégié la “comm” plutôt que la compétence et la rigueur du lauréat. Au moins, cette affaire a eu le mérite de distraire les électeurs des sujets prioritaires, que Mme Borne a cités : emploi, santé, climat. Rien d’étonnant chez cette femme de gauche qui ne situe pas le régalien de la sécurité, de la justice et de la défense dans les priorités, et ose faire du climat un enjeu essentiel, alors que celui-ci ne dépend que peu de la politique, et pas du tout dans un pays qui ne compte que pour 1% du gaz à effet de serre dans le monde grâce au nucléaire. Mais il faut cibler les électorats, les séduire pour les législatives.

Malheureusement, il y a des sons plus puissants que ceux des tambours trompeurs : celui qui s’est fait entendre à Saint-Denis samedi, lors de la finale des champions entre Le Réal et Liverpool, est de ceux-là. Il vient rappeler la question primordiale à laquelle notre pays est confronté et que le pouvoir veut occulter : le déclin et la décadence de la France qu’il devient impossible de cacher aux yeux du monde. Au Stade de France, pour un match du plus haut niveau international, retiré à Saint-Petersbourg et donné à Paris, nous avons offert le triste spectacle d’une organisation défectueuse, aggravée par une grève du métro selon nos habitudes, qui a permis aux voyous des environs de pénétrer dans l’enceinte sportive, d’y occuper indument des places tandis que d’autres agressaient et rançonnaient les supporters qui en étaient privés. 

La police,  prise de court, présente en nombre, a réagi avec une brutalité compréhensive mais mal dirigée. Croit-on qu’il sera facile de faire venir en France les touristes qui ont vu dans la capitale française des hordes de loubards agir sans retenue ? On savait M.Macron peu doué en géographie. Il a dû confondre la Californie et le Bronx, en parlant du “93”. Mais il n’est pas plus fort en histoire, car le problème français n’est pas celui de l’esclavage et d’une ségrégation longtemps entretenue. C’est celui d’une immigration sans assimilation, d’une discrimination positive en faveur des jeunes immigrés, notamment devant les tribunaux, du laxisme judiciaire et de l’absence de peines en raison de l’insuffisance des prisons. On sait que ces dernières ne manquent pas aux Etats-Unis.

Le ministre de l’intérieur s’est précipité pour se disculper en dénonçant la fraude des billets et pour jeter l’anathème sur les supporters anglais. Le courage du “c’est pas moi, ce sont les Anglais” ! C’était confondre le détonateur et la bombe : dans un pays sérieux où les dirigeants sont vigilants et responsables, où la population est encore capable de civisme en raison de la force morale de l’éducation qu’on lui offre, les fraudeurs auraient été rapidement filtrés, et les abords du stade interdits aux “sauvageons”. La France a révélé l’ensauvagement qui la contamine, et le lendemain, sur un autre stade, celui de Saint-Etienne, la province a  réédité le phénomène à sa dimension.

Mais pendant ce temps une tragédie au symbolisme fort a été dissimulée aux yeux du grand public par une étonnante ( ? ) connivence des journaux et des pouvoirs publics : à Marseille, le 10 Mai, Alban Gervaise subissait une tentative d’égorgement alors qu’il était venu chercher ses enfants âgés de 3 et 7 ans à l’école catholique Sévigné et les raccompagnait à sa voiture. Il est mort le 27, dans un silence aussi glaçant que général. La victime était un médecin militaire de 41 ans qui officiait à l’hôpital Laveran du nom de ce prix Nobel de médecine qui découvrit à Constantine le parasite à l’origine du paludisme et contribua à sauver tant d’habitants d’Algérie et des colonies françaises de cette maladie endémique. Peut-être avait-il encore été formé à l’Ecole du Pharo, à Marseille, là d’où sont partis les médecins coloniaux qui ont été partout dans le monde sauver les vies des colonisés au risque de la leur ? L’assassin, lui, se prénomme Mohamed. 

Il a porté une dizaine de coups de couteau à la gorge en criant “Allah Akbar” selon des témoins. Connu défavorablement des services de police pour toxicomanie, souffrant de problèmes psychiatriques, il n’a été ni placé dans un service de psychiatrie, ni mis en examen pour terrorisme et radicalisation. Dans ce cas tragique comme dans la farce tragi-comique qui ridiculise notre pays au Stade de France, le pouvoir a botté en touche !

Par Christian Vanneste le 30 mai 2022

Eric Zemmour : La Seine-Saint-Denis n’est plus la France depuis longtemps

dimanche 8 mai 2022

Un sentiment de grand remplacement



Lorsque, aux alentours de huit heures ce matin, j’ai été tiré de mon sommeil par une voix aussi insistante que lointaine qui à l’évidence ne provenait pas de l’intérieur de mon appartement, il ne m’a fallu qu’une dizaine de secondes pour l’identifier comme étant celle d’un muezzin (1) et en déduire aussitôt qu’aujourd’hui devait être le jour de l’Aïd el-Fitr.

Preuve qu’en faisant un petit effort, on peut très vite et très bien s’assimiler à la culture qui nous entoure !

Multiculturalisme ?

Une demi-heure plus tard, j’avais une confirmation visuelle de ma déduction sonore, dont j’ai oublié de dire qu’elle avait été facilitée par le bruit des klaxons : en effet, le jour des fêtes musulmanes, la circulation est rendue moins fluide par l’afflux massif des fidèles – qui n’ont pas assez des trottoirs pour circuler. En sortant de ma petite résidence, c’est donc à une joyeuse cacophonie et à un festival de couleurs que j’ai été confronté. Couleurs de vêtements comme couleurs de peau. Car ici, à Aubervilliers, c’est l’oumma qu’il est donné de voir, loin de tout sectarisme national. Et l’oumma, on dira ce qu’on voudra, c’est quand même impressionnant quand on pense aux conflits meurtriers qui déchirent le monde musulman ailleurs sur la planète : un rapide contrôle au faciès dans les rues de ma commune limitrophe de Paris indique que le continent africain est représenté dans toutes ses latitudes, pas seulement celles du Maghreb, que le sous-continent indien n’est pas en reste, et certainement d’autres points du globe plus orientaux encore ; or, tout ce petit monde cohabite paisiblement et s’agglomère lors des grandes fêtes religieuses, comme si les tensions communautaires n’existaient pas.

Les qamis étaient très nombreux chez les hommes, les abayas et hijabs constituaient la norme pour les femmes. Les enfants étaient pour la plupart eux aussi endimanchés. Enfin, pas endimanchés bien sûr, je voulais dire : vêtus de manière traditionnelle. C’est certainement cette unité vestimentaire qui est la plus frappante lorsqu’on regarde ces foules bigarrées en fête. Le reste du temps, dans les rues d’Aubervilliers, devant les écoles, sur les terrains de sport, on voit des gens de toutes origines dont, sauf pour les femmes voilées, on ne se pose pas forcément la question de la religion. En étant distrait, on pourrait imaginer une apposition de groupes humains différents, un espace multiculturel où aucune communauté ne domine, comme si la diversité était synonyme de neutralisation. Certes, il y a bien les queues le vendredi devant les mosquées, souvent de fortune, pour indiquer la présence d’une communauté de foi qui rassemble tous ces gens d’origine différente, mais à part ce phénomène relativement discret, on serait en peine de deviner une unité quelconque dans la population qui occupe l’espace, et ce d’autant moins que les asiatiques sont nombreux et élargissent la diversité démographique visible. Ce matin, comme tous les matins de grande fête musulmane, c’était un sentiment de submersion qui l’emportait, car, tant par le nombre de personnes rassemblées que par l’effort vestimentaire consenti, il y avait l’effet de masse, de groupe, de foule qui jouait à plein.

Participation massive

Outre la dimension sensorielle, physique qui donne sa substance à ce sentiment de submersion (j’entends par là qu’il ne s’agit pas d’une abstraction, d’une intellectualisation, mais bien d’une expérience concrète, perçue directement par les yeux et les oreilles : je n’ai pas rêvé ces centaines de personnes rassemblées, je ne les ai pas fantasmées), c’est le contraste avec ses propres références culturelles qui nourrit l’impression d’un changement radical et d’une profonde remise en cause des valeurs de notre pays. Derrière le grand mot de laïcité, dont la définition n’a rien d’univoque, se cachait, pour le baptisé devenu agnostique que je suis, l’idée essentielle que la conviction religieuse était une chose à la fois personnelle, discrète et accessoire.  Pour le dire autrement, la religion avait perdu le rôle de colonne vertébrale des comportements de tout un chacun, même si cela ne l’empêchait pas de nourrir la sensibilité et la manière d’agir de ceux de nos concitoyens qui étaient encore pratiquants ou du moins qui avaient la foi. Mon expérience personnelle me faisait confirmer les diagnostics de déchristianisation ou de sortie de religion que j’ai pu lire par la suite sous la plume de Marcel Gauchet ou de Guillaume Cuchet. 

En précisant cependant que, de par le fait que notre pays avait 1500 ans d’histoire chrétienne derrière lui, la sécularisation n’était que la poursuite sans clergé d’une morale et d’une vision du monde globalement inchangées : pour reprendre Nietzsche, le monde avait perdu Dieu mais ne s’en était pas vraiment aperçu, d’où la persistance de traditions et d’usages sur un mode désacralisé. Le paysage architectural, littéraire et artistique entretenait un paysage mental familier, ancré dans un imaginaire judéo-chrétien dévitalisé sur le plan de la foi mais toujours opérant sur celui des valeurs et des représentations collectives. 

Bref, à moins d’aller soi-même à la messe, on ignorait qui se rendait à l’église le dimanche et tout le monde s’en fichait, car ce n’est pas ce qui réglait la civilité entre les gens. Quant aux processions religieuses lors des grandes fêtes chrétiennes, elles étaient devenues pour l’essentiel un élément de folklore qui tenait plus de l’identité régionale ou locale que de la foi qui édicte le comportement en société.

Le spectacle de ce matin à l’occasion de l’Aïd el-Fitr disait tout autre chose. Par la participation massive au rassemblement dont j’ai été témoin, par la séparation des sexes dans le stade où se tenait la « cérémonie », par l’accoutrement vestimentaire religieux marqué des fidèles qui n’a rien à voir avec le fait de s’endimancher, par la diversité des langues parlées dans cette foule réunie, c’est une autre civilisation qui s’affichait dans l’espace public, une civilisation dynamique, rassembleuse, bien vivante, mais porteuse d’autres valeurs que les nôtres. Une civilisation qui, lorsqu’on est critique de l’individualisme occidental et nostalgique d’un collectif éteint depuis longtemps, a de quoi faire envie. 

Une civilisation qui, quoique ayant voté massivement pour Jean-Luc Mélenchon, se fiche royalement d’une créolisation illusoire et entend se défendre et se répandre grâce à sa cohérence et sa vitalité internes. Une civilisation prête à remplacer la nôtre, qui ne fait plus vraiment rêver, qui ne rassemble plus, qui ne nourrit plus les esprits. 

Allez ! Aïd Moubarak !

(1) Pour être exact, n’ayant ni mosquée ni minaret à proximité immédiate de chez moi, la voix entendue n’était peut-être pas celle d’un muezzin ; c’était en tout cas celle d’un homme qui se tenait vraisemblablement dans le stade où avait lieu le rassemblement et dont il est question plus loin dans le texte, une voix portée par mégaphone ou haut-parleur et dont je ne saurais dire ce qu’elle disait car la distance et les murs me la rendaient indistincte. Pour autant, les intonations et le rythme adoptés par cette voix ne laissaient aucun doute quant au fait qu’elle appelait au rassemblement des fidèles, ce dont j’ai eu confirmation en sortant de chez moi et en passant devant le stade rempli de fidèles et dont on aperçoit l’entrée sur la photo d’illustration.

Par Georges Dumas le 3 mai 2022