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jeudi 8 février 2024

Remaniement : Macronie, un canard sans queue ni tête



Avant-hier, la chose semblait quasiment acquise. Eh bien, non, François Bayrou ne pilotera pas le mammouth. D’ailleurs, il ne pilotera rien du tout. Il ne sera pas ministre. Pas certain que cela émeuve beaucoup les Français. Mais ce petit feuilleton autour de cette arlésienne qu’est devenu le remaniement est révélateur. Juste un mois que Gabriel Attal est Premier ministre et l’effet « waouh » est en train de faire « pschitt ». Juste un mois, ou plutôt déjà un mois, et ça a drôlement ramé pour sortir les numéros complémentaires du loto gouvernemental.

Attal se prend la barre dans la figure...

Certes, le capital sympathie du plus jeune Premier ministre de la Ve République semble intact, mais le sondage de l’IFOP donnant Marine Le Pen vainqueur face à Gabriel Attal au second tour de l’élection présidentielle fait « boum ». Une véritable bombe. Certes, ce n’est qu’un sondage et on est encore à trois ans de l’échéance, mais un tel résultat sondagier est une première. En décembre dernier, nous évoquions la barre fatidique des 30 % d’intentions de vote, tous scrutins confondus. Une autre barre symbolique vient donc de sauter. Et c’est Gabriel Attal (Emmanuel Macron aussi) qui se prend la barre dans la figure.

Va comprendre, Bayrou !

Mais revenons à ce qui pourrait passer pour un refus d’obstacle de la part du cavalier François Bayrou. Avant-hier quasi-ministre et, ce jeudi 8 février, quasi-opposant pour cause d’absence « d’accord profond sur la politique à suivre ». Un changement de pied qui relève de la haute école d’équitation ! Et, en même temps, Bayrou, avec sa cinquantaine de députés MoDem, reste dans la majorité. « Va comprendre, Charles », comme disait le regretté André Pousse au non moins regretté Guy Marchand en faisant son tiercé ! Que s’est-il donc passé entre Emmanuel Macron et François Bayrou ? Le premier a-t-il humilié le second qui aurait été trop gourmand ? Peut-être, probablement, sans doute. Mais ce n’est pas le sujet et, là encore, les Français s’en moquent.

Bayrou est « mauvaise copine »

Le sujet, c’est d’abord que Bayrou dresse un triste tableau de la France après bientôt sept ans de macronisme (un septennat !), pointant le « gouffre qui s’est creusé entre la province et Paris » et une « rupture entre la base et les pouvoirs  ». Bayrou découvre la Lune. Preuve à l’appui, avancée par le Palois : onze ministres sur quinze franciliens, pas un ministre du sud de la Loire. C’est vrai. Mais Bayrou est bien « mauvaise copine », comme chantait Jacques Brel. N’a-t-il pas contribué à la victoire de Macron et ne fait-il partie intégrante de la majorité depuis le début de l’aventure ? Mais ce constat de Bayrou sur la « rupture entre la base et les pouvoirs » est très incomplet. Les Français veulent majoritairement que l’on stoppe l’immigration (et pas seulement l’illégale), mais l’ex-futur ministre de l’Éducation nationale se garde bien de l’évoquer. On ne se refait pas.

Et maintenant, Belloubet à l'Éducation nationale 

L’autre sujet révélé par ce feuilleton Bayrou, c’est qu’on ne sait plus vraiment où l’on va, avec Macron. Du reste, l’a-t-on jamais su ? À part vers toujours plus d’Union européenne. Ainsi, Nicole Belloubet succède à Amélie Oudéa-Castéra. Passons sur ce nouveau changement de pied. Après l’épisode calamiteux Pap Ndiaye, avec Attal à l’Éducation nationale, on allait voir ce qu’on allait voir et mettre tout le monde au pas à l'Éducation nationale, et pourquoi pas l’uniforme ! 

Et là, Macron nomme celle qui qualifiait, dans un rapport publié en 2016, le retour de l’autorité et le port de la blouse de « fariboles ». Là encore, « va comprendre, Charles »… Histoire de rééquilibrer le navire qui penche à droite depuis la première vague du dernier remaniement. 

La Macronie ressemble de plus en plus à un bateau ivre. Pire : à un canard sans queue ni tête.

Par Georges Michel le 8 février 2024

Boulevard Voltaire

jeudi 26 octobre 2023

Provocations et menaces islamistes contre le maire de Francheville : le voile islamique n'a pas sa place dans le cadre scolaire !



Communiqué de Julien Odoul, député RN de l'Yonne du 25 octobre 2023

Depuis samedi dernier, le maire de Francheville (Rhône), Michel Rantonnet, est accusé « d’islamohobie » et menacé par des islamistes, dont le CCIE (ex CCIF), une mouvance proche des Frères Musulmans dissoute en France en 2021.

Son crime ? Avoir refusé de se prendre en photo avec une étudiante exhibant un voile islamique lors d’une cérémonie de remise de prix pour les bacheliers. Cet élu de la République est aujourd’hui jeté en pâture sur les réseaux sociaux pour avoir simplement voulu affirmer le principe de laïcité.

Si le port de signes religieux ostensibles est interdit dans l’enceinte des écoles, collèges et lycées publics depuis la loi du 15 mars 2004, il est actuellement permis dans le cadre scolaire pour les sorties, les voyages, les évènements sportifs, festifs ou honorifiques, en lien avec l’Éducation nationale ou directement sous sa tutelle.

Cette incohérence législative et ce vide règlementaire profitent aux promoteurs et aux militants de l’islam politique qui ne se privent jamais pour exhiber les symboles de leur idéologie en guise de provocation et de banalisation. L’absence de cadre clair est une faiblesse exploitée par les réseaux islamistes qui cherchent à faire entrer leur dogme au sein des écoles et par conséquent remettre en cause la loi de 2004.

En Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, le ministre Gabriel Attal, s’est dit opposé à la lutte contre le prosélytisme religieux au « nom du droit des mères voilées à accompagner les sorties scolaires ».

Derrière l’interdiction des abayas, le laxisme reste la marque de fabrique de ce gouvernement qui refuse d’agir globalement préférant les coups de communication.

Pour faire face à l’augmentation des attaques islamistes contre l’École de la République et pour protéger les professeurs, les élèves et les élus, le député Julien Odoul et plusieurs de ses collègues du groupe RN ont déposé une proposition de loi visant à interdire le port de signes ou de tenues manifestant de manière ostensible une appartenance religieuse ou politique dans les sorties et les activités organisées dans le cadre scolaire.

RN

samedi 14 octobre 2023

Communiqué de presse de Marine Le Pen relatif à l'attentat islamiste d'Arras



Communiqué de presse de Marine Le PenPrésidente du groupe Rassemblement National à l’Assemblée nationale du 13 octobre 2023

Trois ans après le choc de l’assassinat de Samuel Paty, la communauté enseignante est de nouveau frappée en plein cœur par l’attaque au couteau qui a couté la vie à l’un de ses membres et fait deux blessés graves au lycée Gambetta d’Arras.

Devant l’horreur de cet acte barbare qui suscite le choc et l’émotion de la Nation, mes premières pensées vont à la famille des victimes et de leurs proches et à l’ensemble du corps enseignant, qui, nous le savons, subit dans sa mission de transmission des savoirs et des valeurs une violence endémique.

Je tiens aussi à témoigner ma reconnaissance aux forces de l’ordre dont, encore une fois, le professionnalisme et le sang-froid ont permis de neutraliser l’assaillant et d’éviter vraisemblablement un bilan plus lourd.

Selon les premiers éléments connus à cette heure, l’origine tchétchène, l’invocation « Allah Akbar » par l’auteur de cette attaque - dont on apprend que la famille faisait l’objet d’une procédure d’expulsion en 2014 et dont le frère était également suivi pour radicalisation - présentent des similitudes avec l’attentat terroriste ayant visé Samuel Paty.

Si l’enquête en cours apportera les éléments permettant de confirmer la motivation du terrorisme islamiste, cette nouvelle attaque au cœur de l’école de la République suscite l’effroi et nous rappelle combien notre pays est la cible permanente du terrorisme islamiste, de ce fanatisme meurtrier dont le seul but est notre soumission et notre asservissement.

Il exige plus que jamais une volonté politique inflexible pour mettre hors d’état de nuire les terroristes et neutraliser tous ceux qui par faiblesse, par complaisance ou par calcul contribuent à la propagation de l’idéologie islamiste.

RN

jeudi 31 août 2023

Abaya interdite : faudra-t-il sauver le soldat Attal ?



En une phrase, Gabriel Attal, successeur de Pap Ndiaye à l’Education nationale, est sorti du centrisme précautionneux pour avaliser la radicalité en politique. « J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école », a-t-il déclaré dimanche sur TF1. L’abaya est ce vêtement féminin (similaire au qamis pour les hommes) qui est de plus en plus porté par les élèves des « cités populaires », en signe d’appartenance à l’islam démonstratif et prosélyte. De ce point de vue, cet uniforme militant, qui souligne un séparatisme, peut s’apparenter au port du voile islamique interdit à l’école par la loi de 2004 au nom de la laïcité. Bien que farouche défenseur des libertés d’expression, j’approuve néanmoins la position d’Attal. Elle vient contrer, en effet, l’expansion d’une idéologie théocratique, totalitaire, liberticide. Celle-ci instrumentalise la tolérance de la République pour mieux la subvertir. Il n’est pas interdit pour un Etat de poser des limites quand il s’agit de faire obstacle à une offensive de l’islam politique. 

Ce n’est pas à lui de définir ce qu’est la laïcité à la française. Cette laïcité oblige à la discrétion religieuse dans l’espace public et singulièrement dans le sanctuaire qu’est l ‘école de la République. L’abaya ou le qamis sont des panoplies qui, comme le voile, répondent à la stratégie des Frères musulmans, organisation sectaire, conquérante et suprémaciste. Elle-même cherche à occuper les institutions et les territoires par sa visibilité ostensible et son défi porté à la nation des droits de l’homme.

Il faut donc applaudir Attal, qui rompt avec un déni des réalités. Mais rien ne dit que le nouveau ministre saura aller au bout de sa position, qui reste pour l’instant au stade de la communication. L’ambiguïté d’Emmanuel Macron, qui ne veut analyser les problèmes que sous l’angle économique et social, n’aide pas à imposer une idée claire sur l’enjeu de civilisation que pose l’abaya. « Il faut s’atteler à reciviliser »,  a déclaré le chef de l’Etat dans un entretien-fleuve au Point. L’essayiste Malika Sorel lui a rappelé, hier dans le même hebdomadaire, qu’ « il ne s’agit point de « décivilisation » mais d’une autre civilisation ».  Les vêtements islamiques ne sont qu’une partie d’un phénomène de basculement identitaire, sous la pression d’une immigration musulmane de masse et d’un échec de l’intégration, notamment par l’école. Or cette perspective d’un remplacement culturel enchante le « progressisme » et son culte de la diversité. 

C’est Bruno Roger-Petit, devenu conseiller à l’Elysée, qui écrivait en 2014 : « Oui la France va changer car elle a déjà changé (…) Oui il y aura un jour, avant la fin de ce siècle, un président de la République dont le prénom sera Mohamed, ou Ahmed, ou Nouredine. C’est une perspective formidable ». L’extrême gauche, qui voit dans l’annonce d’Attal « un rejet obsessionnel des musulmans » (Clémentine Autain, LFI) s’apprête à hurler à l’islamophobie, en se liant toujours un peu plus à l’islam radical, sexiste et antisémite. Ce dernier, fort de tels zélés collaborateurs et de la faiblesse des belles âmes, ne laissera pas l’offensive anti-abaya sans riposte.  Faudra-t-il sauver le soldat Attal ?

Par Ivan Rioufol le 28 août 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol


mardi 25 avril 2023

Activisme transgenre à l’école: ne pas se taire, ne plus subir



En écrivant sur ce délicat sujet, je sais d’emblée les risques que j’encours : les accusations infondées de transphobie vont pleuvoir et les associations ad hoc, à grands renforts de financements publics, vont telles des Robin des Bois vouloir faire justice.

Est-ce une raison pour se taire ? Je ne le crois pas et je ne le veux pas. Féministe ou fémelliste, Secrétaire général de l’Enseignement catholique, Présidente de parti politique, tous nous subissons la censure, les pressions et intimidations à coups de mises en examen, de bannissement des réseaux sociaux et de hargne médiatique. Je pourrais faire le choix de réponses argumentées, précises et détaillées pour affirmer que le rôle de l’école est d’instruire et non d’ouvrir ses portes à des lobbys motivés par des fins militantes et idéologiques. Mais ce n’est pas mon propos. Il faut ici comprendre pourquoi personne ne réussit à refaire de l’école un sanctuaire au sein duquel tous les élèves peuvent apprendre à lire, écrire, compter, raisonner, malgré un budget 2023 de 59 milliards d’euros qui est le premier poste de dépense de l’État. 

La feuille de route de Pap Ndiaye déclinée ces derniers jours est claire : quotas de mixité sociale dans l’enseignement privé, attention particulière aux « élèves LGBT » accrue dès le mois de mai, redéfinition de la laïcité dont l’objet visera le racisme ou l’égalité homme-femme. Il s’appuie pour cela sur des minorités qui tirent leur puissance de la crainte qu’elles génèrent chez leurs potentiels opposants. 

Les lobbys trans, une stratégie de propagande envers la jeunesse

À la mode en ce moment, les lobbys transaffirmatifs se chargent eux-mêmes d’expliciter leur stratégie de propagande. L’association transactiviste IGLYO (fédération européenne d’associations transaffirmatives), en partenariat avec la fondation Thomson Reuters (spécialiste médias) et Dentons (cabinet d’avocats international) a publié en 2019 un rapport disant clairement que l’approche d’autodétermination diffusée dans les écoles par les programmes scolaires et par la venue des associations en est un point central.

Je salue l’excellent travail de SOS Education qui offre un décryptage très éclairant sur les méthodes, les arguments, les pratiques militantes grâce auxquels la pression est mise sur le système scolaire et le droit français. Tout cela se pare bien évidemment de la vertu, puisqu’y est réaffirmé que c’est pour le bien des jeunes. L’extrait ci-dessous offre un aperçu des mesures les plus emblématiques : « Cibler les jeunes politiciens, démédicaliser la campagne, utiliser des études de cas de personnes réelles, prendre de l’avance sur l’ordre du jour du gouvernement et sur l’histoire des médias, utiliser les droits de l’homme comme argument de campagne, lier votre campagne à une réforme plus populaire … »

Je pourrais développer les mises en garde d’ordre médical que nous adresse la Suède, premier pays au monde à avoir reconnu dès 1972 le droit des transgenres et qui désormais ne délivre plus de traitements hormonaux aux adolescents. Véritable électrochoc dans ce pays où les parents réticents étaient signalés aux services sociaux pour transphobie, les médecins voient aujourd’hui l’augmentation de risques de cancer, maladies cardiovasculaires et thromboses. Et les patients mutilés se découvrent cobayes sur lesquels ont été menées des expériences sans base scientifique et sans diagnostic fiable. Ils sont confortés par des médecins reconnaissant que des problèmes d’ordre psychique étaient en réalité la cause du mal-être chez des jeunes en quête d’identité. 

Dire le réel, un acte subversif

Je ne ferai rien de tout cela. Je me bats pour qu’on puisse affirmer librement et sans être inquiété que deux et deux font quatre et que la pluie mouille. Ce qui se joue est de cet ordre et la référence à Orwell est ici inévitable : « Le but de la propagande est de produire le découragement des esprits, de persuader chacun de son impuissance à rétablir la vérité autour de soi et de l’inutilité de toute tentative de s’opposer à la diffusion du mensonge. Le but de la propagande est d’obtenir des individus qu’ils renoncent à la contredire, qu’ils n’y songent même plus. » Argumenter en faveur de l’évidence biologique qu’un homme et une femme sont différents, ce serait accepter que les idéologues progressistes qui font profession de détruire les repères de la société ont déjà gagné. Ce serait reconnaître que nous avons l’obligation de voir le monde à travers les lunettes déformantes qu’ils portent. 

Ce serait admettre de la rationalité dans leurs propos dépourvus de fondements scientifiques. Ce serait affirmer que le réel n’existe pas. Voici donc pourquoi la peur de leurs représailles ne peut et ne doit nous guider. Voici pourquoi il est absolument nécessaire d’enseigner et transmettre des savoirs académiques avec des méthodes éprouvées qui permettent la structuration de la pensée et le développement du jugement critique. C’est en donnant aux élèves les outils pour comprendre le réel que nous les protégerons des idéologies dans « une époque de supercherie universelle où dire la vérité est un acte révolutionnaire. » 

Par Laurence TrochuPrésidente du Mouvement Conservateur et porte-parole de la campagne d’Eric Zemmour, le 20 avril 2023

Causeur

lundi 24 avril 2023

Touche pas à ma langue !



Communiqué d' Isabelle Nuel, Secrétaire Départementale de l’Isère de DLF du 24 avril 2023

Des intellectuels alertent sur la destruction de l’enseignement, sur celle de la langue. Bourdieu a souligné l’importance du patrimoine culturel dans le fonctionnement de nos sociétés. Aujourd’hui, la transmission de ce patrimoine subit un double assaut : celui d’un appauvrissement organisé de l’enseignement et celui de l’idéologie.

Jean-Claude Brighelli a dénoncé le naufrage de l’instruction[1]. « Cette décadence de l’école française, parfaitement parallèle à la décadence de la nation est un crime prémédité, commis en toute impunité et couronné de succès. […] le critère central est la reproduction des élites autoproclamées et non l’élévation globale de la population. Non seulement on ne veut pas que le peuple s’élève, mais on désire qu’il stagne ou régresse. On veut un peuple de consommateurs. »

Christophe Clave dénonce les fossoyeurs de l’esprit humain[2]. « Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe ». Il décortique les mécanismes détruisant les outils nécessaires à la pensée. La langue est vitale à l’esprit pour conceptualiser, débattre. « Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée. […] Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses « défauts », abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. » Avec l’idéologie de minorités, la destruction de notre langue va plus loin.

Il est des initiatives auxquelles on doit souscrire, celle du député Roger Chudeau en fait partie. Sa proposition de loi porte interdiction de l’écriture « inclusive » dans les éditions, productions et publications scolaires et universitaires, dans les actes civils, administratifs et commerciaux. La circulaire de 2017 proscrivant l’écriture inclusive n’étant pas respectée, il est urgent de légiférer.

 

Le député rappelle la constitution : « l’organisation de l’enseignement public est un « devoir de l’État » qui se doit d’être dispensé en français. […]  Il dénonce des argutiesdues à une méconnaissance du français. « En fragmentant les mots, l’écriture inclusive est un obstacle à la lecture et à la compréhension d’un texte. C’est un obstacle sérieux à une communication fluide et à la maîtrise de la langue. »[3]

 

Le Politique doit porter un projet éducatif et sociétal afin de libérer l’homme, refuser « La société libérale (qui) a besoin de consommateurs semi illettrés, (…) abrutis de télévision, manipulés à chaque élection pour la plus grande gloire d’une caste en auto remplacement. »[4] Un citoyen éduqué est un rempart contre le totalitarisme.  « La plupart des gens, bien que victimes du totalitarisme, n’ont pas les ressources intérieures pour s’opposer au récit de l’autorité. […] l’individu soumis intellectuellement délègue son esprit critique à ladite autorité. »[5]

[1] La fabrique du crétin : vers l’apocalypse scolaire Jean-Paul Brighelli

[2]https://www.breizh-info.com/2022/02/19/180125/plus-le-langage-est-pauvre-moins-la-pensee-existe-christophe-clave-contre-les-fossoyeurs-de-lesprit-humain/ Christophe Clave

[3] https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b0777_proposition-loi Roger Chudeau

[4] La fabrique du crétin : vers l’apocalypse scolaire Jean-Paul Brighelli

[5] Discours de la servitude intellectuelle : De la soumission intellectuelle au déni de tyrannie Alexis Haupt

Debout La France

mardi 11 avril 2023

Théorie du genre à l’école : la propagande continue



« À tout bien considérer, il semble que l’Utopie soit beaucoup plus proche de nous que quiconque ne l’eût pu imaginer, il y a seulement quinze ans. À cette époque je l’avais lancée à six cents ans dans l’avenir. Aujourd’hui, il semble pratiquement possible que cette horreur puisse s’être abattue sur nous dans le délai d’un siècle. »

Aldous Huxley, préface à la nouvelle édition du Meilleur des mondes, 1946.

En partenariat avec Arte et France 3, la 11e édition du « festival sans frontière » Vagamondes s’est déroulée fin mars 2023 sur la scène nationale de Mulhouse, La Filature. Cet événement a « continué de questionner la notion de frontières (géographiques, idéologiques, sociétales…) [en explorant] cette année la thématique du genre ! », ont expliqué les organisateurs.

L’éditorial du directeur de La Filature est un régal de concentré woke : « Les luttes menées depuis le XXe siècle pour affirmer la place des femmes, puis des personnes LGBTQIA+, ont donné naissance à des mouvements de pensée qui décalent l’approche essentiellement blanche, patriarcale et hétéronormée du monde, ouvrant la voie à l’expression d’identités sexuelles et de genres pluriels. » Après une telle déclaration, ce festival ne pouvait pas proposer autre chose que des spectacles hybrides, queer ou transidentitaires supposés « sillonner des chemins de traverse inédits » et présentés dans une brochure entièrement rédigée en écriture inclusive et en novlangue woke.

C’est ainsi que nous apprenons qu’un duo d’artistes qui « décloisonne pour explorer les identités mutantes » dans « la jungle des métamorphoses humaines et non-humaines », a inauguré le festival ; qu’une exposition “Trans(e)-galactique” a été « transpercée par la diagonale de la joie » ; qu’une spécialiste de la « transe cognitive » et l’autrice Marie Ndiaye (la sœur de notre ministre de Rééducation nationale) ont eu une « conversation télépathique ». Le projet étant de « tisser des liens entre différents mondes pour rêver un mouvement d’abolition des frontières, des binarités et des assignations », les différents spectacles entendaient aborder Les Bacchantes d’Euripide comme une « transition vers un nouveau monde queer », mais aussi combattre le patriarcat, dénoncer la « vision hétéronormée » de Roméo et Juliette et valoriser le pronom « hen » (pronom inventé par les Suédois pour désigner les personnes se disant non binaires) à travers un « être hybride » jouant « avec insolence et humour de sa virilité et de sa féminité ».

Cette phraséologie insane est issue des différentes théories qui traversent l’idéologie woke et déconstructiviste depuis quarante ans, du néoféminisme à la théorie du genre, du transgenrisme au transhumanisme. Retour aux sources : 

En 1985, dans son indigeste Manifeste cyborg, l’universitaire américaine Donna Haraway appelait de ses vœux un être hybride, un mutant mi-homme mi-machine, fluide, perméable, non binaire, une nouvelle « corporéité », un « corps commun » susceptible d’évacuer les clivages entre les humains et les non-humains (les animaux aussi bien que les pierres, les arbres ou l’eau) et de « déplacer » les limites biologiques et les distinctions sexuelles ou raciales. Cet être idéal serait « non plus structuré par le modèle de la famille organique » mais par une « cité technologique » rejetant « la tradition occidentale des sciences et de la politique – tradition de la domination masculine, raciste et capitaliste»[1]. En plus de l’injonction faite aux humains de ne plus faire d’enfants pour « sauver la planète », la dernière obsession de Haraway est que l’humanité devienne du… compost – et que la décomposition des hommes se mêle à celle de « tous les organismes vivants » afin de « rester dans le trouble » d’une « vie symbiotique » débarrassée de toute trace humaine. De son côté, Judith Butler a fait de la « performativité du genre » le noyau d’une réflexion beaucoup plus simple que ne le laissent accroire les pages de bouillie intellectuelle et de verbiage pseudo-philosophique qui composent l’essentiel de son œuvre phare, Trouble dans le genre

Comme Donna Haraway, Judith Butler vise l’abolition des différences biologiques et sexuelles, la destruction des rapports familiaux et sociaux et celle des concepts philosophiques et scientifiques occidentaux. Aussi délirantes que puissent paraître ces théories, elles ne sont pas sans conséquences : « l’humusation » du corps des défunts est autorisée dans six États américains et réclamée par des écologistes en France et en Belgique ; la « performativité du genre » est aujourd’hui agréée dans plusieurs pays européens qui ont décidé d’autoriser les changements de sexe et de nom aux personnes en faisant simplement la demande. 

Affiche du 11e festival Vagamondes, 17-31 mars 2023, Mulhouse.

Il est peu probable que les organisateurs et les participants du festival Vagamondes aient lu Haraway et Butler. Peut-être ont-ils eu connaissance des noms et des délires de ces théoriciennes grâce aux individus médiatisés – Éric Fassin, Paul B. Preciado et consorts – devenus les porte-parole officiels de cette mélasse intellectuelle. Il est possible également qu’ils se soient contentés de gober la propagande répandue sur les réseaux sociaux, dans les milieux dits culturels et leurs avatars (publicités, films, séries) ou grâce à la multitude d’associations divulguant l’idéologie du genre. Cette propagande est partout. Le plus grave est qu’elle commence dès l’école. Aucun ministre de l’Éducation nationale n’a pu, su ou voulu endiguer ce phénomène, et M. Pap Ndiaye n’a visiblement aucune envie d’empêcher que cette folie continue de contaminer les élèves. Pourtant, écrit Jean-François Braunstein dans son dernier essai, « la théorie du genre n’est pas une catégorie de la pensée woke parmi d’autres, elle en est le cœur, la première découverte, qui ouvre la voie à tous les assauts contre la science et contre la réalité elle-même ».[2]

La propagande à l’école continue son œuvre destructrice. Durant ce fameux festival, par exemple, une journée entière a été dédiée au « public scolaire pour parler de l’identité et du genre », nous apprennent les Dernières Nouvelles d’Alsace. Les crânes de deux cents élèves ont ainsi été bourrés de toutes les inepties issues de la théorie du genre et du néoféminisme. Au prétexte de sensibiliser les collégiens et les lycéens « aux discriminations dont sont victimes les personnes LGBTQIA+ », les élèves ont suivi un atelier sur… l’écriture inclusive au début duquel chacun a dû se présenter en précisant son genre, « il, elle, iel… ». Une comédienne a lu un texte de théâtre en écriture inclusive, puis il a été demandé aux élèves d’« inventer un court dialogue en écriture inclusive entre trois personnages sur le thème de l’amour, l’amitié, la famille ». Non seulement les directives ministérielles d’Édouard Philippe et de Jean-Michel Blanquer interdisant l’utilisation de l’écriture inclusive dans les institutions et l’administration publiques n’ont été suivies d’aucun effet mais certains enseignants n’hésitent pas à promouvoir ce galimatias idéologique. Ce n’est pas fini : lors de cette même journée, un comédien a demandé aux élèves d’« énumérer tous les clichés sur les hommes et les femmes avant de proposer des jeux pour les déconstruire ». L’association “Dis bonjour sale pute” (sic) a animé un atelier pour « familiariser les élèves avec les termes liés à la minorité de genre » durant lequel le transgenrisme a été valorisé et certains mots « décryptés » (sexisme, patriarcat, transidentité, virilité, consentement, cisgenre, non binaire, etc.). 


C’est à une guerre sournoise contre la pensée, contre la science, contre la réalité et contre l’humanité, que se livrent les théoriciens du genre et leurs émules wokes. L’indistinction sexuelle et le transgenrisme ne sont que le prélude au délire transhumaniste, à ce techno-monde dans lequel le corps, considéré comme une inutilité ou un obstacle, doit être supplanté par une « pleine conscience de soi » numérisée, et perdre son caractère sacré pour devenir un objet de consommation comme un autre (GPA, vente d’organes, etc.) ou de recyclage comme n’importe quel déchet (le « compostage humain »). Cette guerre contre l’humanité, l’Éducation nationale y participe. Le ministre y participe. Des recteurs d’académie y participent. Des chefs d’établissement scolaire y participent. Des enseignants y participent. 

Bêtise, lâcheté et conformisme se tiennent la main au moment de céder devant des idéologues proclamant l’avènement d’un monde radieusement hybride, fluide, sans limites biologiques, sans différence sexuelle, un monde dans lequel « les gens n’ont pas d’enfants », « n’ont pas peur de la mort et sont dans une sereine ignorance de la passion et de la vieillesse », où l’emploi inopiné des mots « parents », « père » ou « mère » évoque un « fait historique désagréable », un monde dans lequel la lecture d’Othello et de Roméo et Juliette est interdite et la promotion des « Ingénieurs en Émotion » assurée – un monde ressemblant au pire du Meilleur des mondes, en somme.[3]

[1] Donna Haraway, Manifeste cyborg et autres essais (Éditions Exils, 2007).

[2] Jean-François Braunstein, La religion woke, Éditions Grasset, 2022).

[3] Voir Aldous Huxley, Le meilleur des mondes et Retour au Meilleur des mondes (Pocket).

Par Didier Desrimais le 8 avril 2023

Causeur

mercredi 1 mars 2023

La gauche vent debout contre le service national universel



Si le service national obligatoire () est critiquable aisément sur le fond, la gauche y préfère la forme. Alors que le gouvernement réfléchit à instaurer une participation obligatoire au  pour les lycéens de certains départements, la NUPES voit, comme souvent, rouge. Ainsi, le député LFI Bastien Lachaud a dénoncé, ce mardi, dans l’Hémicycle, un endroit où l’on « chante La Marseillaise, on marche au pas et ou on y vit une parodie de préparation militaire ». L’horreur, quasiment le nazisme, comme dirait l’autre. La cause de la colère du député Lachaud mais, au-delà, de la NUPES : « Embrigader les lycéens pour mettre les jeunes au pas », accuse le député Insoumis qui défend la conscription voulue par Jean-Luc Mélenchon « s’adressant à de jeunes adultes payés au SMIC et leur permettant de s’engager dans des causes sociales ou écologiques ». Un député du  s'agace : « Oui, en fait, il veut payer les bloqueurs de routes d’Extinction Rebellion. »

En se positionnant contre le SNU, la gauche envoie aussi un message aux lycéens mobilisés contre la réforme des retraites : elle agit pour eux ! On pourra noter, d’ailleurs, le paradoxe d’une extrême gauche opposée à l’embrigadement des jeunes dans le  mais partisane d’une instrumentalisation des mineurs dans sa lutte politique contre les retraites. LFI n’est évidemment pas seule à pourfendre le SNU. Ainsi les élus EELV Sandra Regol et Benjamin Lucas ont dénoncé la pratique de « pompes » exécutées à 22 h 30 dans la cour d’un lycée strasbourgeois. Une punition inconcevable pour la gauche qui y voit un châtiment corporel promu par un SNU « paternaliste et réactionnaire ». Un verbatim qu’on retrouve notamment chez le très gauchiste syndicat SUD Éducation, qui qualifie le  de « surenchère réactionnaire et militariste ». Des positions qui rendent effectivement difficile l’acceptation d’un éventuel uniforme à l’école, comme l’avait défendu le député  Roger Chudeau dans la niche parlementaire du groupe de Marine Le Pen.

Une attaque qui passe mal, dans les rangs de la majorité : celle-ci rappelle que Jean-Luc Mélenchon avait « proposé la même chose ». Dans les faits, la conscription voulue par l’ancien candidat à l’élection présidentielle est très éloignée du  pour les raisons citées ci-dessus, mais elle ne fait surtout pas l’unanimité au sein de la NUPES, et notamment du côté d’Europe Écologie Les Verts. Dans une conférence de presse, cet après-midi, EELV a par ailleurs reconnu que l’acte I de la NUPES touchait à sa fin et qu’il fallait « réfléchir à un acte II », admettant que l’accord avait été négocié très rapidement. En d’autres termes, La France insoumise n’est pas porte-parole de la NUPES et, sénatoriales et européennes approchant, il y a fort à parier que les divergences programmatiques entre les différentes formations vont s’épaissir jusqu’à paraître insurmontables. En cela, le  va bénéficier de la division de la gauche et du désintérêt du Rassemblement national.

Mais c'est aussi le coût - près de deux milliards d’euros pour « un caprice présidentiel », selon les termes de Lachaud - qui sucite l'opposition de la NUPES : celle-ci reproche au gouvernement de trouver deux milliards pour cette structure et pas 60 millions pour les repas à un euro pour les étudiants.

En bref, fidèle à ses vieux tropismes ringards à force d’être jeuniste, la gauche de la gauche a définitivement rompu avec ce qui l’avait rendu politiquement légitime à la fin du XIXe siècle : l’éducation. Et ce n’est pas l’état de l’Éducation Nationale, qui aurait bien besoin de hussards noirs, qui pourrait démentir ces propos.

Par Marc Eynaud le 28 février 2023

Boulevard Voltaire