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dimanche 10 novembre 2024

Guerre 1914-1918 : l'enfer des "Poilus"

 

Les porcs d’Amsterdam



L’ONU est très perturbée. C’est un porte-parole du HCR qui a fait cet aveu, avant de noyer le poisson dans des considérations antiracistes évitant soigneusement les mots « antisémitisme » ou « juif ».[1] 

Les événements d’Amsterdam ont en effet de quoi perturber la vision du monde qui a cours au bord de l’Hudson, selon laquelle les juifs (et leur avant-garde israélienne) sont les nouveaux nazis. Jeudi soir, dans la ville d’Anne Frank, ce sont des juifs qu’on a pourchassés, tabassés, humiliés dans un déferlement de violence haineuse et rageuse. Alors, si on cherche vraiment des nazis, on sait où les trouver.

Hamasterdam

Je vous vois venir, en particulier tous ceux qui croisent Hitler tous les quatre matins et qui ont soudainement des pudeurs de gazelle. Le président israélien ayant parlé de pogrome antisémite (ce n’est pas un pléonasme ?), vous prenez vos distances, faites les scrupuleux. Ce n’est pas un pogrom et encore moins la nuit de Cristal, souligne Laurent Joffrin dans un éditorial empreint par ailleurs, d’une grande lucidité[2].

D’accord, Amsterdam 2024 n’est pas Berlin 1938. Pour Joffrin, les agressions de l’autre soir « ne sauraient être comparées, même de loin (…) à la vaste opération de terreur lancée par les nazis en 1938 contre les Juifs d’Allemagne, prélude à leur déportation et à leur extermination ». À Amsterdam on n’a pas brûlé de synagogue ou de magasins, ni même tué des juifs – même si c’était peut-être au programme. 

La police n’a pas prêté main-forte aux fanatiques, même si elle a été incapable de les arrêter. Le maire de Berlin, dans les années 30, ne proclamait pas sa honte des violences anti-juives survenues dans sa ville. Ajoutons que, dans les années 30, les juifs ne se déplaçaient pas en horde, qu’ils ne braillaient pas des chansons racistes en hébreu, qu’ils n’arrachaient pas de drapeau, comme l’ont fait le jour du match les supporters du Maccabi Tel-Aviv, un bel exemple de la normalisation israélienne puisqu’ils ressemblent à tous les supporters abrutis du monde. 

Dans les années 30, il n’y avait pas d’Israël pour les rapatrier. Et aujourd’hui, il n’y a pas d’Hitler au pouvoir, même si les candidats à sa succession ne manquent pas.

Tout le monde sait désormais ce que signifie « Free Palestine »

Donc, évidemment, ce n’est pas pareil. 

N’empêche, ça ressemble trop au nazisme pré-génocidaire, pour qu’on se contente de regarder ailleurs. Ce juif paniqué nageant dans un canal sous les rires gras de ses tortionnaires qui l’obligent à crier des slogans pro-Hamas (tout le monde sait désormais ce que signifie Free Palestine, pour les malcomprenants, la carte est fournie), évoque ces rabbins qu’on faisait danser sur les rouleaux de la Torah. Alain Finkielkraut rappelle souvent que les nazis riaient tout le temps. S’il n’y a pas d’Hitler, il y a dans nos villes beaucoup de ces « hommes ordinaires » transformés en brutes qui, avant même son accession au pouvoir, faisaient régner la terreur dans les rues allemandes, terrorisant, molestant, arrêtant les opposants, les communistes, les juifs. 

Aujourd’hui, sous les traits d’islamo-racailles fanatisées, ils sont à l’œuvre à Amsterdam comme dans les rangs de Daech. Ils règnent sur les territoires perdus. En Europe, et singulièrement en France, ils ont tué des professeurs, des journalistes, des policiers, des chrétiens, des passants par centaines et des juifs. Les nazis prétendaient rendre justice au peuple allemand en asservissant l’humanité au Reich millénaire, les islamo-djihadistes prétendent défendre leurs frères palestiniens et faire advenir la victoire planétaire de l’islam. Alors ce n’est pas pareil, sans doute, mais contrairement à ce qu’écrit Laurent Joffrin, on a le droit de comparer.

Islam conquérant

L’autre ressemblance entre hier et aujourd’hui, c’est l’inconscience des sociétés libérales. Les démocrates mous du genou regardent ailleurs, espérant qu’une absence de solution (et des palabres) finiront par résoudre le problème. Quant à la gauche, elle s’est sabordée face à l’islamisme comme hier face au nazisme. Toutes ces années, elle a traqué le dérapage, scruté la résurgence, dénoncé le moindre écart de langage des partis « d’extrême droite », ignorant ou minimisant la montée d’un islam politique conquérant, criminel et volontiers totalitaire quand elle ne l’encourageait pas en dénonçant à grands cris l’islamophobie.

Certes, pas toute la gauche. Les mélenchonistes, qui ont lié leurs intérêts de boutique à la progression de l’islam radical, persistent dans l’aveuglement jusqu’au comique. Pour Aymeric Caron, rien ne prouve que les agressions d’Amsterdam étaient de nature antisémite. Sa collègue Marie Mesmeur n’est pas loin (et même très près) d’approuver les nervis islamo-hollandais (on suppose qu’ils sont hollandais) : « Ces gens-là n’ont pas été lynchés parce qu’ils étaient juifs mais parce qu’ils étaient racistes et soutenaient un génocide. »

À force de prendre des coups de réel, beaucoup d’autres doivent bien admettre qu’il y a un problème. En général, ils nient obstinément que celui-ci ait quoi que ce soit à voir avec l’islam et encore moins avec l’immigration, mais on les entend moins proclamer que tout ça, c’est des fantasmes d’extrême droite. La lucidité progresse. Il faut saluer Fabien Roussel, irréprochable ces derniers jours: « Des supporters ont été chassés, menacés, lynchés, dans les rues d’une ville européenne, parce qu’ils sont juifs. » Et aussi Sandrine Rousseau qui, quand elle lit que « des supporters israéliens ont provoqué », réplique « ça ne va pas de justifier la violence comme ça ! » 

Si la ratonnade anti-juive d’Amsterdam était une réponse légitime aux slogans débiles et haineux de supporters, il serait aussi légitime de tabasser Imzalene, Soudais ou Caron. Or cela serait une faute impardonnable.

Il faut aussi saluer la clairvoyance de Laurent Joffrin qui observe qu’une bonne « partie de l’opinion propalestinienne en Europe se laisse glisser dans un antisémitisme terrifiant ». Propalestinienne, qu’en termes galants, mais passons. À la différence de Bernard Kouchner, aussi terrible soit la guerre là-bas, Joffrin ne comprend pas les antisémites d’ici: « Il est clair que la poursuite indéfinie des opérations israéliennes à Gaza et au Liban, avec leur cortège de pertes civiles déchirantes, est propre à échauffer les esprits. Mais on sent bien, aussi, qu’il y a là un terreau local nuisible, alimenté, entre autres, par les courants islamistes, qu’il convient d’évaluer à sa juste mesure et de réprimer sans faiblesse. » 

Pour l’évaluation et plus encore pour la répression, on risque d’attendre longtemps. Bruno Retailleau ne peut pas mener seul toutes les guerres. Or, il est bien tard. Laurent Joffrin est bien seul. La chasse aux juifs d’Amsterdam n’a pas fait les gros titres de la presse, elle n’a pas stimulé la verve des éditorialistes (qui à leur décharge étaient sans doute en week-end). On s’habitue. 

Ça non plus, ça ne vous rappelle rien ?

Par Elisabeth Lévy le 9 novembre 2024

Causeur


[1] Quelques heures plus tard, le secrétaire général lui-même se dit choqué et dénonce d’un même élan l’antisémitisme et l’islamophobie.

[2] « La chasse aux juifs », Laurent Joffrin LeJournal.info, 9 novembre 2024.

samedi 12 octobre 2024

Xavier Eman sur Radio Courtoisie le 11 octobre 2024

Foot et antisémitisme : Viktor Orbán donne une leçon à Ursula von der Leyen



L’information a été cantonnée aux colonnes « sport » des journaux, et pourtant, les leçons que l’on peut en tirer dépassent largement le cadre du football. Pour des raisons de sécurité, c’est dans la Hongrie de Viktor Orbán que s’est tenu, jeudi 10 octobre, le match France-Israël (gagné par la France 4-1), de la Ligue des nations.

Matchs sans incident 

Depuis le 7 octobre, Israël a joué sept de ses neuf matchs internationaux en Hongrie. Viktor Orbán s’est, depuis le 7 octobre, montré un soutien indéfectible d’Israël et, fervent amateur de football, il a proposé d’accueillir les footballeurs israéliens. Que n’a-t-on entendu, pourtant, par le passé, au sujet de l’antisémitisme supposé du Premier ministre hongrois, notamment en raison de sa farouche opposition au milliardaire Soros. Viktor Orbán et Benyamin Netanyahou, respectivement Premiers ministres hongrois et israélien, entretiendraient d’excellentes relations, et pour l’ambassadeur d’Israël à Budapest, Yacos Hadas-Handelsman, « la Hongrie [est] une bonne alternative » tant qu’Israël ne peut pas jouer à domicile. Certes, une bulle de sécurité a été mise en place autour de l’équipe israélienne avec un dispositif fourni par Tel Aviv, les entrées ont été extrêmement contrôlées et filtrées, mais le résultat est là : les matchs ont pu avoir lieu sans incident.

De la même façon, le 6 septembre dernier, la rencontre entre la Belgique et Israël, normalement prévue au stade Roi-Baudouin à Bruxelles - c’est la Belgique qui devait recevoir Israël -, avait été délocalisée à Budapest par crainte des « débordements », comme l'on dit pudiquement. « Tous les jours, on a des manifestations et des contre-manifestations liées au conflit en cours. Accueillir Israël, c'est faire entrer la tension géopolitique maximale dans nos quartiers », s’était justifié Benoît Hellings, échevin des Sports : « Recevoir Israël en Belgique, même à huis clos, ça aurait été prendre un risque démesuré de voir un loup solitaire déclencher un nouvel acte terroriste. » C'était, bien sûr, une allusion à l’attaque terroriste en marge du match Belgique-Suède, le 16 octobre 2023, au cours de laquelle deux supporters scandinaves avaient été tués. La Hongrie ne craint pas trop, quant à elle, les fameux « débordements », car les manifestations pro-palestiniennes sont interdites. Et ils sont bien peu, tant dans la communauté musulmane locale très réduite que dans les rangs de la gauche magyare, à y contrevenir. Pour ce qui est du match retour, prévu en France le 14 novembre, le suspense reste entier. Selon la presse spécialisée, la FFF aurait imaginé faire jouer le match dans une petite ville ou encore à huis clos. En attendant, la billetterie n’est toujours pas ouverte.

Une UE exempte d'antisémitisme ?

Sur le site de la Commission européenne, un post publié le le 5 octobre 2021, soit quasiment deux ans jours pour jour avant le 7 octobre, a pris un sacré coup de vieux : y était présentée « la toute première stratégie européenne de lutte contre l'antisémitisme et de soutien à la vie juive » de la Commission européenne, destinée à être « mise en œuvre au cours de la période 2021-2030 ». Suivait un long catalogue de vœux pieux et de déclarations d’intentions censés, en théorie, nous conduire « vers une Union européenne exempte d’antisémitisme » (sic).

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’engageait par là « à soutenir la vie juive en Europe dans toute sa diversité » car, déclarait-elle, « l'Europe ne peut prospérer que lorsque ses communautés juives se sentent en sécurité et prospèrent ». C’est une franche réussite. Dans la ville même où siègent la plupart des institutions européennes, il est impossible d’organiser un match de foot avec une équipe israélienne. Et l’infréquentable Viktor Orbán, qu’Ursula von der Leyen a encore violemment fustigé il y a quelques jours, donne en matière de sécurité et de quiétude, pour les populations de confession juive, des leçons au « technotable » Emmanuel Macron. Le 11 juillet dernier, un rapport de l’Agence des droits fondamentaux montrait que 96 % des Juifs en Europe avaient été confrontés à l’antisémitisme au cours des douze derniers mois et qu’en France, 74 % des Juifs estimaient que le conflit en Israël avait eu un impact sur leur sentiment d’insécurité : un des taux les plus élevés parmi les pays sondés (62 %, en moyenne, pour les autres). Pour la Hongrie, le chiffre était… de 9 %.

Et si la bête du Gévaudan, le croquemitaine, le père Fouettard, le monstre du Loch Ness et le yéti réunis en la personne de Viktor Orbán venaient de faire la démonstration d'une intuition partagée secrètement par plus d'un Européen : la meilleure « stratégie » pour lutter contre l'antisémitisme en Europe ne serait-elle pas - ô surprise ! - de lutter contrer l’immigration ?

Par Gabrielle Cluzel le 11 octobre 2024

Boulevard Voltaire

lundi 30 septembre 2024

Autriche, une victoire historique du parti de la droite nationale et populaire



Après les très bons résultats des partis classés par les grands médias « à l’extrême droite » lors des élections européennes, que ce soit le RN en France, Vox en Espagne, Fratelli d’Italia en Italie, l’AFD en Allemagne etc.…, après les excellents résultats en chiffres du RN en juillet (11 millions d’électeurs), voilà que le FPÖ (parti de la liberté) en Autriche vient d’emporter pour la première fois de son histoire, les élections législatives qui se sont déroulées ce dimanche, 29 septembre, et est devenu le premier parti du pays.

Déjà le 9 juin dernier, lors des européennes, le FPÖ avait devancé d’un point le VPÖ, le parti de centre droit autrichien qui gouverne l’Autriche, seul ou en coalition, en alternance avec les socialistes du SPÖ ; à Bruxelles, le FPÖ siège avec le Parti d’Orban et le RN. Lors du dernier scrutin législatif de 2019, le FPÖ était dans la tourmente, gangréné par un scandale qui touchait la gouvernance du Parti de l’époque. Il avait perdu près de 10 points et 20 députés, n’en conservant que 31, et était devancé par le SPÖ et le VPÖ.

Le mouvement s’est restructuré et est désormais dirigé par Herbert Kickl, qui n’hésite pas à fustiger la guerre en Ukraine en condamnant tout soutien à ce pays au nom notamment de la neutralité traditionnelle de l’Autriche. Le FPÖ veut faire de sa patrie « une forteresse » contre l’immigration sauvage et illégale. Il a dénoncé le VPÖ qui gouverne depuis 2019, en coalition avec les Verts, ce qui démontre la collusion permanente des centristes européens avec les gauches pour parvenir au pouvoir ou le garder.

Le FPÖ vient de faire un bond de 13 points, ce qui est considérable. Le VPÖ recule de 11 points. Et pourtant, Herbert Kickl ne mâche pas ses mots. Il parle ouvertement de "remigration". « Je ne vois pas ce qu’il y a de mal dans ce mot » a-t-il déclaré, ajoutant que cela concerne les étrangers « qui ne pensent pas devoir respecter nos règles. ». Kickl est aussi très remonté contre « la folie du genre et le culte de l’arc-en-ciel », accusant aussi les gouvernements européens et l’OMS (pendant la crise du Covid) d’avoir voulu « former un homme nouveau ».

Le Conseil national, comme se nomme la Chambre basse autrichienne, dispose de 183 députés. Le corps électoral avoisine les 6,3 millions de personnes. Désormais le FPÖ, premier parti d’Autriche aura dans la nouvelle assemblée, 58 élus, soit 27 de plus qu’en 2019, alors que le VPÖ n’en aura que 52, 19 de moins. La gauche, le SPÖ, se maintient avec 41 députés. Les libéraux auront 17 élus et les Verts qui faisaient partie de la coalition gouvernementale avec le VPÖ s’effondrent avec 15 élus, soit 11 de moins.

Le FPÖ est, comme tous les partis qui rejettent les oukases bruxellois, veulent empêcher l’envahissement migratoire et assurer la sécurité de leurs citoyens, vilipendé. Toute la presse le qualifie « d’extrême-droite » et rappelle à satiété qu’il aurait été fondé au tout début des années 1950 par d’anciens « nazis ». Même le Figaro y est allé de son complet « du retour de la bête immonde », soulignant néanmoins, que le FPÖ se garderait de toute accointance avec des « néo-nazis ». 

Quand il s’agit du Parti communiste ou de LFI, la presse et les médias français ne rappellent que très rarement leurs soutiens aux tyrans sanguinaires que furent Fidel Castro, où que sont Maduro au Venezuela ou Daniel Ortega au Nicaragua, qui musèlent toutes les libertés publiques, ou encore les soutiens permanents des gauches extrêmes françaises à la Chine communiste, parangon sans doute des libertés et de démocratie ! 

JL Mélenchon qui s’y connaît en totalitarisme, n’a jamais hésité à soutenir ces régimes qui ont du sang sur les mains. Comme il soutient ardemment aussi le Hamas et le Hezbollah, ce dernier étant à l’origine de l’assassinat de nos 58 militaires en 1983, qui étaient au Liban en mission humanitaire d’interposition. L’éternel deux poids deux mesures, l’amnésie du communisme sanguinaire, l’hypermnésie du nazisme, comme le rappelait l’historien Alain Besançon.  

Le chef du FPÖ entend, a-t-il déclaré : « mener une lutte de libération contre le système ». Désormais, les tractations vont aller bon train pour former un gouvernement qui recueillera la majorité du Conseil national. Les politologues prévoient la formation d’un gouvernement pour la Noël, les Autrichiens y sont habitués. Le VPÖ peut s’allier avec le SPÖ pour parvenir à la majorité des 92 députés. Il peut aussi refaire une coalition avec le FPÖ comme cela avait été le cas au début des années 2000. Selon les publicistes autrichiens, le très à gauche président de la République, qui est un Vert, ne serait pas tenu d’appeler le chef du premier parti d’Autriche pour l’inviter à former un gouvernement. Il se dit aussi que le Chancelier en fonction, chef du VPÖ, Karl Nehammer, qui vient sévèrement de se faire conspuer dans les urnes, détesterait Herbert Kickl qui vient justement de l’humilier électoralement parlant.  

En tout cas, cette victoire historique, au vrai sens du terme, ne peut que réjouir tous les patriotes qui dans leur pays respectif n’attendent qu’une chose, que l’on prenne enfin et résolument à bras le corps la lutte contre l’immigration sauvage et illégale, la lutte contre les laxismes généralisés et notamment judiciaires, la lutte contre le crime et les criminels qui tuent et violent nos femmes et nos enfants, et la chasse à ceux qui fraudent nos systèmes sociaux bien trop généreux. 

Qu’on le fasse vraiment et vite, il y a urgence.  

Par Michel Festivi le 30 septembre 2024

Synthèse nationale

samedi 21 septembre 2024

BEATRICE ROSEN : "USA ET OCCIDENT AU BORD DU GOUFFRE"

 

La crise de la démocratie, prélude au grand effondrement



La crise de la démocratie n’affecte pas seulement la France, qui n’a plus de gouvernement depuis plus de cent jours. Elle s’incruste au cœur de L’Europe coupée des peuples. Le limogeage de Thierry Breton par Ursula von der Leyen rappelle la dérive soviétoïde de l’UE. 

Le commissaire européen, qui voulait mettre sous surveillance des réseaux sociaux dont celui d’Elon Musk (X), s’est fait débarquer lundi alors qu’Emmanuel Macron l’avait renouvelé à son poste en juillet. Le proscrit a été remplacé par le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné, un proche du chef de l’Etat français, qui s’est vu confier le ronflant secteur de « la Prospérité et de la Stratégie industrielle ». Or ces purges au sommet s’opèrent, sous la férule de la présidente de la Commission, dans l’opacité de l’entre-soi. En cela, ces pratiques oligarchiques de cooptations et d’allégeances se rapprochent de celles qui avaient cours dans l’ex-Union soviétique. 

Ces tambouilles confirment l’analogie que le dissident soviétique Vladimir Boukovsky avait dressée en 2005 (1) entre l’URSS et l’UE. Il constatait que si « ses deux ennemis irréductibles » (l’Union soviétique et son système soviétique) avaient disparu, il voyait « renaître le Léviathan » derrière l’Union européenne « employant les mêmes vieux trucs » pour « s’attirer le soutien populaire et paralyser ses adversaires ». Ainsi, écrivait-il, l’UE « se pare des atours de la paix et du progrès, de l’avenir forcément radieux et de l’abondance toujours promise », comme l’URSS promettait le bonheur à l’humanité.

De fait, rien ne ressemble plus au Politburo d’hier que la Commission européenne d’aujourd’hui. D’un côté, comme le rappelait Boukovsky parlant de la structure communiste, « une quinzaine de personnes non élues qui se cooptaient selon des règles incompréhensibles au commun des mortels mais selon des critères de fidélité à la direction et au « cher Parti communiste » ». De l’autre, avec la Commission, 27 personnes également non élues, désignées selon des critères flous pour des missions peu claires issues de travaux largement confidentiels. Lisons une nouvelle fois Boukovsky (cité par Ludovic Greiling dans « Le monde qu’ils veulent ») : « La Commission seule dispose de la prérogative de proposer des textes législatifs que l’on appelle directives. Ces dernières, élaborées par les technocrates européens, sont entérinées avec autant d’efficacité que l’étaient au Soviet suprême celles concoctées par les technocrates du Comité central du Parti ». 

L’UE despotique connaîtra-t-elle le sort de l’URSS dictatoriale ? 

A l’évidence, le réveil des peuples oubliés oblige les élites, européennes et françaises, à s’ouvrir au monde ordinaire. La colère qui s’y répand est portée par une demande pressante de liberté; celle-là même qui a fait s’effondrer l’Union soviétique. Le procès en destitution de Macron, que vient d’ouvrir LFI, n’a certes aucune chance d’aller à son terme. Cependant, l’ouverture de la procédure illustre la débâcle démocratique en cours.

Michel Barnier, issu d’un parti minoritaire et qui peine à constituer un gouvernement, en est également le produit. « La situation budgétaire est très grave », a-t-il annoncé de surcroit ce mercredi matin. Tout annonce l’effondrement d’un système à bout de souffle, qui n’a plus prise sur le réel.

(1) L’Union européenne, une nouvelle URSS ? Editions du Rocher

Par Ivan Rioufol le 18 septembre 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol


jeudi 5 septembre 2024

Lettre ouverte aux présidents de groupe parlementaire de l’Assemblée nationale



Lettre de Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale du 2 septembre 2024

Mesdames et messieurs les présidents de groupe

Fort des suffrages de plus de 11 millions de Françaises et de Français, le groupe que je préside estime qu’il est intolérable que les parlementaires ne soient pas réunis en session extraordinaire pour honorer sans plus de délais l’ensemble des responsabilités que nous ont confiées nos concitoyens, et j’ose espérer que cette idée est partagée par l’ensemble des groupes politiques qui composent notre assemblée.

L’article 29 de la Constitution dispose que « Le Parlement est réuni en session extraordinaire à la demande du Premier ministre ou de la majorité des membres composant l'Assemblée nationale, sur un ordre du jour déterminé ».

Je vous propose ainsi de travailler à un ordre du jour consensuel qui permette de réunir la signature d’une majorité de députés pour obtenir du président de la République qu’il convoque une session extraordinaire du Parlement et que nous puissions remplir pleinement notre fonction constitutionnelle de « voter la loi […], contrôler l'action du Gouvernement, […] et d’évaluer les politiques publiques ».

Une telle session s’impose par la situation difficile que traverse notre pays, situation dont la gravité est telle qu’elle nous impose un ordre du jour consensuel.

Les Français ne nous ont pas élus pour être les spectateurs de la tragi-comédie autour de la formation d’un nouveau gouvernement, mais pour travailler à améliorer leur quotidien. Si nous attendons sans agir la session ordinaire du 1er octobre prochain, nous tolérerions que les députés ont passé trois mois sans autre réunion que la répartition des postes de l’Assemblée.

Une telle situation est inacceptable pour tout démocrate.

Contrairement à ce que semble croire Emmanuel Macron, la Vème République n’est pas un régime présidentiel dans lequel l’exercice du mandat de député et de sénateur serait soumis à l’Elysée.

Faut-il rappeler que depuis 1789, l’Assemblée nationale se réunit par la volonté de ses membres et non du seul pouvoir exécutif ?

L’inaction du Parlement depuis les dernières élections législatives est contraire au vote des Françaises et des Français. Nos concitoyens ont alors confirmé la lourde défaite qu’ils avaient infligée à Emmanuel Macron lors de l’élection européenne, défaite si écrasante qu’elle avait imposé la dissolution au chef de l’État.

En accordant de larges victoires électorales en termes de suffrages populaires au Rassemblement national, nos compatriotes ont exigé une rupture avec la politique d’Emmanuel Macron. Une telle sanction électorale incontestable devrait interdire à l’Elysée de retarder par ses manœuvres dilatoires l’exercice plein et entier des pouvoirs des parlementaires.

Alors que la pratique et l’esprit gaullien de la Vème République auraient dû conduire le président de la République à assumer personnellement le résultat de ses défaites, Emmanuel Macron a choisi d’entretenir le chaos institutionnel dont il est l’unique responsable en imposant à notre pays la plus longue période de gouvernement démissionnaire.

Cette situation indigne du vote des Français et des exigences de notre démocratie doit cesser. L’Assemblée nationale et les députés ne peuvent plus accepter de subir l’agenda du président de la République au mépris de l’exercice de leurs responsabilités et des missions que leur ont confiées nos concitoyens.

J’estime donc que le respect mutuel des valeurs démocratiques et républicaines qui nous anime devrait nous permettre de rassembler une large majorité de signatures de députés pour obtenir la convocation d’une session extraordinaire.

Nous proposons que l’ordre du jour prévoie un débat sur la situation des finances publiques de la France ainsi que celle des finances de la Sécurité sociale, le contrôle des recettes et des dépenses publiques étant au cœur de la légitimité historique de notre démocratie.

Alors que la Cour des comptes a récemment rappelé les défis immenses qu’imposait le rétablissement des finances publiques, il est nécessaire que le Parlement se saisisse au plus vite de cette question, notamment en examinant la loi d’approbation des comptes pour l’année 2023 dont le vote doit se tenir avant l’examen du Projet de Loi de Finance pour l’année 2024 selon l’article 41 de la LOLF.

Les tragédies que notre pays a connues ces dernières semaines imposent également un débat parlementaire sur la situation sécuritaire, en particulier la capacité de la République à assurer la protection des forces de l’ordre, ainsi que les risques terroristes, notamment les attaques antisémites contre nos compatriotes de confession juive. Il nous semble ainsi légitime que le sujet de la présomption de légitime défense des forces de l’ordre quant à l’usage de leur arme de service soit enfin établi.

Si vos groupes respectifs le souhaitent, nous pourrons ajouter un autre débat ou proposition de loi. Il serait par exemple légitime d’avoir un débat sur les conditions de la rentrée scolaire et/ou universitaire, la situation de nos céréaliers suite aux mauvaises récoltes, mais aussi de nos éleveurs dont les bêtes sont victimes de la fièvre catarrhale ou encore un débat sur la politique de santé ou la situation économique, le nombre de défaillances d’entreprises atteignant un niveau particulièrement préoccupant.

J’espère, mesdames et messieurs les présidents de groupe, que nous serons collectivement à la hauteur des attentes exprimées par les Françaises et les Français.

Je suis à votre disposition pour discuter le plus rapidement possible d’un ordre du jour qui pourrait recueillir une majorité de signature de députés.

RN