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dimanche 2 octobre 2022

Italie / Suède : il y a un réveil identitaire et conservateur en Europe, Marion Maréchal (Reconquête!) sur Cnews le 1er octobre 2022

Les colères de Collard - Ursula perd le match contre l'Italie ! , Gilbert Collard (Reconquête !) le 2 octobre 2022

 

Élections législatives au Québec : François Legault et la difficile question identitaire dans un Canada très progressiste



Ce lundi 3 octobre se tiendront les élections législatives au Québec. Si, sur le Vieux Continent, de plus en plus de pays font le choix de dirigeants anti-immigration et soucieux de préserver l’identité de leurs peuples, au Canada - et par conséquent au Québec -, c’est une autre histoire. En effet, ce pays est à l’avant-garde de tous les sujets sociétaux. En 2002, le premier couple de même sexe accède à l’union civile. Trois ans après, le mariage homosexuel devient légal. Par ailleurs, dans les années 70-80, sous l'impulsion de Pierre Elliott Trudeau, père de Justin Trudeau, l’actuel Premier ministre canadien, le multiculturalisme est consacré par la loi et la Constitution du Canada. C’est pourquoi, il est compliqué, même quasiment impossible, pour les politiques de se positionner contre l’immigration massive. « C'est la peur de se faire traiter de raciste ou de xénophobe par la brigade du politiquement correct qui entrave le débat sur l'immigration au Québec, et qui pousse tant de gens favorables à la baisse des seuils à ne pas le dire ou à dire publiquement le contraire », analysait le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté sur Twitter.

Disparition de la culture francophone

Le Québec fait face depuis de nombreuses années à un problème de taille. D’après les chiffres de l’OCDE, le territoire francophone accueille un taux plus important d’immigrés que la France ou les États-Unis. Ce bouleversement migratoire a des conséquences bien concrètes, notamment le recul de la langue française. « La proportion de la population qui parle français le plus souvent à la maison diminue depuis 2001 au Québec », passant de 81,1 %, en 2001, à 77,5 % en 2021, souligne Statistique Canada dans son dernier recensement. Tous ces facteurs ont conduit le gouvernement québécois à adopter une loi sur la laïcité, dite loi 21. Depuis 2019, « l’État du Québec est laïque » (article 1). Elle interdit le port de signes religieux aux employés de l’État en position d'autorité coercitive, ainsi qu’aux enseignants du réseau scolaire public.

L’identité comme thème de campagne 

À en croire la campagne menée par François Legault, Premier ministre québécois sortant, il semble que la question de l’immigration ne soit plus aussi taboue qu’autrefois, enfin presque. Durant la dernière ligne droite de la campagne des législatives, il a multiplié les déclarations chocs (pour le Québec). Début septembre, il a laissé entendre qu’une mauvaise intégration des étrangers pouvait nuire au climat pacifique qui règne au Québec. Cette simple déclaration a suffi pour déclencher l’hystérie et forcer le Premier ministre à s’excuser. « Je suis désolé si mes propos ont porté à confusion. Je n’ai pas voulu associer l’immigration à la violence », a-t-il expliqué sur son compte Twitter. Pourtant, cela ne l’a pas empêché de récidiver quelques jours plus tard puisque, selon lui, l’immigration pourrait nuire à la « cohésion nationale québécoise ». Afin de limiter le nombre d’immigrés, François Legault réclamait à Ottawa plus de pouvoirs en matière de gestion de l’immigration. Une proposition qu’il a vite abandonnée. Le Premier ministre a « risqué quelques audaces autour de l’immigration, mais il a vite rétropédalé, comme s’il s’excusait d’avoir contesté la pensée unique entourant cette question », écrit le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté dans le Journal de Montréal. Avant les renoncements du candidat, « sa réélection était assurée, et elle l’est encore », affirme Mathieu Bock-Côté. Les jours qui viennent nous diront si le chroniqueur a eu raison…

Par Kevin Tanguy le 2 octobre 2022

Boulevard Voltaire


vendredi 22 juillet 2022

Conservateurs, unis pour servir



Nous y sommes ! Un cycle électoral s’achève et personne ne semble véritablement gagnant à l’issue des résultats : ni Emmanuel Macron qui n’a pas de majorité absolue avec Ensemble!, ni Jean-Luc Mélenchon à la tête de la fragile coalition NUPES, dont personne ne peut estimer la durée de vie, ni Marine Le Pen, malgré l’entrée d’un fort contingent de députés, qui s’est entêtée à refuser toute idée d’alliance à droite pour favoriser son seul parti politique et transformer une possible vague patriote en une onde sans conséquence. Pourtant, un fait reste certain : le progressisme aura place nette pour étaler ses mesures. Quelle opposition conservatrice de poids pourra véritablement contrer cette idéologie au cœur de l’hémicycle ? S’il y a  un vainqueur aux derniers scrutins, c’est bien le progressisme, et il avancera sur tous les secteurs de la société.

Hélas, l’actualité nous prouve l’amère réalité de ce constat, à commencer par la proposition d’Aurore Bergé de sanctuariser le recours à l’avortement dans la Constitution (L’Express, le 29/06/). Loin des priorités économiques et sécuritaires que réclament les Français au quotidien, cette proposition oublie que ce n’est pas le rôle de la Constitution d’abriter des combats sociétaux, à plus forte raison lorsqu’ils ne sont pas menacés en France. Cette surréaction législative d’Aurore Bergé témoigne d’une conscience aigüe de sa propre vassalisation aux Etats-Unis. Par ailleurs, Richard Ferrand nous prévenait déjà le 11 avril dernier : la nouvelle « grande réforme de société » pour ce quinquennat sera le fameux « droit à mourir dans la dignité ». Autrement dit, l’euthanasie et le suicide assisté seront les prochaines mesures phares d’un gouvernement qui n’a rien d’autre à proposer que du sociétal, impuissant qu’il est à relever les défis structurels du pays. Il faut lui opposer une résistance à même de rappeler inlassablement les repères aptes à guider le choix politique : la personne humaine n’est pas un objet qu’on bricole, une marchandise qu’on achète, un produit qu’on jette.

Ces premières mesures ne sont, malheureusement, que la partie émergée de l’iceberg. Le projet de société qu’Emmanuel Macron veut porter pour son dernier mandat, nous en avons eu un avant-goût lors de son quinquennat précédent : il s’agira vraisemblablement d’un monde où le contrôle de masse et la surveillance générale seront institutionnalisés ; un monde où les libertés fondamentales seront constamment remises en cause sous le camouflage de l,’« intérêt général » ; un monde au sein duquel les contrôles deviendront la norme et les espaces de libertés, un luxe de plus en plus inaccessible… Déjà la liberté d’éducation est mise à mal, en particulier en ce qui concerne l’école à la maison (Le Bien Public, le 30/06/202), la liberté d’opinion est bafouée par des lois de fichage (La Croix, le 05/01/2021), et le passe sanitaire est à nouveau évoqué.

Le chemin pour défendre ou reconquérir ces libertés sera long, mais nous serons là pour le mener.

L’écologie qui devient une préoccupation générale et qui est appelée à tenir une place prépondérante sera encore davantage utilisée dans les années à venir pour imposer plus de contraintes aux Français. Déjà, certains défenseurs autoproclamés de la planète s’en emparent pour proposer des mesures punitives des normes toujours plus absurdes. Ceux qui paieront la plus lourde facture pour satisfaire les tenants de l’écologie sous influence seront encore les plus humbles, les Français délaissés des territoires périphériques, et bien sûr les classes moyennes… L’écologie locale et les mesures de bon sens comme l’écologie de conservation pour l’agriculture, ou le développement de la filière  pour le secteur énergétique seront encore mis de côté, car ils ne sont pas conformes à la vision idéologique et dogmatique des Verts, enfermés dans leurs schémas cognitifs progressistes. Par ailleurs, ces doctrinaires d’une écologie pour urbains des métropoles oublient qu’il ne peut y avoir d’écologie intégrale et cohérente que si celle-ci protège aussi l’espèce humaine.

La question fondamentale soulevée par les délires progressistes est bien celle du rôle du politique : est-il de redéfinir, au gré des sondages, ce qu’est l’être humain ? Ou est-il de garantir, au milieu des progrès scientifiques époustouflants, le respect inconditionnel de la personne humaine, quel que soit son état ? Est-il de favoriser une humanité augmentée qui, sous prétexte de repousser toujours plus loin les frontières de la maladie, du handicap et de la mort, tente de définir une nouvelle humanité pour qu’il ne reste de l’homme que ce qui est fort, beau et intelligent ? La grandeur d’une société est plutôt de garantir à celui dont le corps ou l’esprit, malgré les soins reçus, reste affaibli et défaillant, le droit à des structures adaptées, une facilité d’accès à l’école, au travail, aux loisirs. En un mot, le droit de vivre. Nous devrons le leur rappeler à temps et à contretemps.

Devant les menaces qui s’accumulent, les conservateurs authentiques doivent se réveiller : c’est précisément dans ce but que nous avons rédigé ce plaidoyer. Nous avons des propositions uniques et pérennes à apporter à la société moderne. Parce qu’être conservateur ne consiste pas à garder des cendres, mais à transmettre le feu, nous souhaitons rappeler ce qui a fait la force et l’humanité de notre civilisation pendant des siècles. Contre la machine de  qui progresse, nous souhaitons assurer la protection de chaque vie de sa conception à sa mort naturelle. Contre la société de contrôle qui se profile, nous rappelons la nécessité d’un cadre de libertés inaltérable grâce auquel chacun peut s’accomplir pleinement. Contre cette écologie globalisante qui punit l’être humain et cette société de consommation qui l’enchaîne, nous prônons un art de vivre respectueux des individus, des familles et des peuples. Ainsi, nous devons prendre toute notre place dans le combat qui s’amorce pour défendre l’être humain et sa nature propre, le territoire sur lequel nous vivons et nous épanouissons, les traditions et l’ordre social transmis grâce à des milliers d’années de longue patience. Conscients de notre héritage, et pour assurer la continuité historique de la nation, c’est un conservatisme de combat auquel nous contribuons.

Enracinés et attachés au cadre national, civilisationnel et anthropologique dans lequel prend place l’action politique, nous sommes unis pour conserver ce qui doit l’être et reconstruire ce qui aura été détruit.

Par Jean-Frédéric Poisson, Président de VIA| la voie du peupleLaurence Trochu, Présidente du Mouvement Conservateur et Bruno North, Président du Centre National des Indépendants et Paysans le 22 juillet 2022

Boulevard Voltaire

mardi 19 juillet 2022

«Il y a encore beaucoup à faire» : Zemmour s'adresse à ses militants pour leur «parler de la suite»



Après sa défaite à la présidentielle puis aux législatives, le nationaliste reconnaît certaines «erreurs» mais ne désespère pas de faire de Reconquête! un «grand parti populaire».

Battu mais pas abattu. Relativement discret depuis ses éliminations dès le premier tour de la présidentielle (7,07%) puis des législatives (23,19%), Éric Zemmour a décidé de prendre la plume. Dans une lettre adressée à ses 130.000 militants, le patron de Reconquête! reconnaît avoir été «déçu» par ses propres résultats, sans toutefois vouloir «gloser» sur les «erreurs» qui les ont causés.

Citant la guerre en Ukraine comme la principale cause de son double échec - en ce qu'elle aurait «gelé la vie politique» et accouché d'une «campagne escamotée» -, le nationaliste se dit «vraiment» convaincu de l'utilité de sa candidature, lui qui «hésitait encore» à se lancer «il y a à peine un an». «Nous n'avons pas fini de tirer les enseignements de cette année d'audace et de tumulte», prévient-il.

Persuadé d'avoir eu raison de placer le grand remplacement et «l'enjeu civilisationnel» au centre de son discours - des «questions essentielles car existentielles» -, l'ex-polémiste cite les récentes «émeutes du Stade de France» et l'actuelle «litanie quotidienne des faits divers» - rebaptisés «méfaits diversitaires» - comme autant d'exemples validant son positionnement.

La volonté d'inscrire son aventure publique dans la durée réaffirmée

Autant de thématiques longtemps restées orphelines à ses yeux dans le paysage politique, et qui «ont désormais une maison» avec son mouvement. «Nous en avons posé les fondations, il y a encore beaucoup à faire (...)», esquisse-t-il, ambitionnant d'y faire cohabiter «laboratoire intellectuel et idéologique, école de formation, (et) réseau d'entraide au service de nos compatriotes».

Le 19 juillet 2022

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mercredi 6 juillet 2022

Éric Zemmour consulte ses militants et se penche sur l’avenir



Éric Zemmour souhaite questionner ses soutiens pour la suite. Après les échecs qu’il a essuyés à l’élection présidentielle, puis aux élections législatives, le journaliste de métier a lancé un sondage. Comme le rapporte Le Parisien, Éric Zemmour et sa garde rapprochée vont adresser un questionnaire de 15 pages par e-mail, jeudi 7 juillet, aux 130 000 militants de Reconquête, rapporte Le Parisien. Il s’agira d’un questionnaire pour faire le bilan de la présidentielle et des législatives, déceler les attentes des militants pour les mois et les années à venir et connaître le point de vue de ces derniers.

Retour sur la présidentielle

Les membres de Reconquête devront par exemple déterminer s’ils trouvent qu’Éric Zemmour est « intelligent », « courageux », « drôle » ou encore, « dur », « autoritaire », « extrémiste » ou « radical », relate Le Parisien. Les sondés peuvent également proposer d’autres adjectifs dans un champ libre. Les militants vont aussi devoir revenir sur cinq points controversés qui ont marqué la campagne présidentielle et déterminer s’il s’agit de polémiques « injustes » ou « méritées ». Éric Zemmour avait notamment suscité de vives réactions en pointant un fusil sur un journaliste au salon Milipol le 20 octobre 2021, en adressant un doigt d’honneur à Marseille le mois suivant ou en proposant d’accueillir les élèves handicapés dans des établissements spécialisés. Concernant la présidentielle, les sondés devront décider si la « personnalité d’Éric Zemmour », son « programme », ses « meetings » et sa « radicalité » ont constitué des points forts ou des points faibles.

Le futur de Reconquête entre les mains des militants ?

L’avenir de Reconquête est également abordé. Onze des mesures phares d’Éric Zemmour sont d’ailleurs passées au crible, selon Le Parisien, qui cite par exemple la volonté d’instaurer des prénoms français, de mettre en place un ministère de la « Remigration », ou d’arrêter de verser des aides non contributives aux étrangers.

La stratégie d’Éric Zemmour sera également revue par les militants. Ils seront par exemple interrogés sur les questions suivantes : « L’identité et l’immigration doivent-elles rester les thèmes principaux du programme ? » Et ce, sans que les problèmes du quotidien soient « systématiquement reliés à l’immigration » ? Ainsi, les sondés pourront choisir un thème qu’ils estiment judicieux pour Reconquête de s’emparer comme « l’écologie », « l’espace », ou encore le « transhumanisme », relate Le Parisien

Le 6 juillet 2022

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vendredi 1 juillet 2022

Vers une coalition des vaincus autour de Macron

 


Par Pierre Boisguilbert le 28 juin 2022♦ On sait maintenant ce que le président Macron veut dire quand il parle de « partis républicains de gouvernement ». Pour lui, il s’agit des partis qui ont été désavoués par leurs électeurs.

Le mépris de Macron

Cela inclut donc sa propre formation et ses alliés, les vaincus du PS et ceux des LR avec peut-être au passage quelques communistes qui ne peuvent pas avoir de groupe parlementaire et quelques écologistes pour faire joli. Sont donc exclus les deux partis qui ont remporté les élections en progressant en nombre de suffrages et d’élus.

Pas d’insoumis, pas de RN.

Macron, si pointilleux sur le résultat de la présidentielle qui donne la légitimité suprême, préfère donc Hidalgo, moins de 2 %, et Pécresse, moins de 5 %, plutôt que Le Pen et Mélenchon, à plus de 40. On ne peut être plus clair sur la volonté de ne pas tenir compte du vote des Français.

C’est donc Élisabeth Borne reconduite dans la durée avec une mission d’élargissement de la majorité qui va devoir rallier les défaits aux vaincus. Elle n’aura sans doute pas de mal à trouver quelques républicains prêts à sauver la France pour une petite voiture avec chauffeur et fanion. Copé est candidat, Estrosi et Muselier aussi, il y en aura d’autres. Il y aura Ménard qui a entamé depuis quelques mois un « en marche » vers En Marche assez spectaculaire au niveau des renoncements multiples au vote de ses propres électeurs.

À gauche, ce sera plus difficile. Car il y a la peur de Mélenchon. Le communiste y serait bien allé, mais il hésite. Les écolos, eux, n’ont peur de rien, même plus de la réouverture des centrales à charbon ; donc, faute de sauver la planète, ils pourraient contribuer à sauver la minorité présidentielle.

Hystérie sociétale

Quant à Renaissance, elle a trouvé un moyen d’être majoritaire. Faire entrer dans la Constitution le droit à l’avortement. La formation macroniste a surfé sur l’hystérique indignation médiatique après l’interdiction aux USA de l’avortement au niveau fédéral, donnant la liberté de légiférer sur le sujet à chaque État fédéré. Le problème en France ne se pose pas et la Constitution n’est pas faite pour ça. L’initiative a peu de chance d’aller au bout et ça ne changerait rien. Mais peu importe, cela montre qu’il y a une majorité en France, c’est la majorité sociétale. Elle peut aller parfois presque à l’unanimité avec le RN. Le plus souvent cependant, c’est une majorité qui va de Macron à Mélenchon. Dans un contexte de crise politique, et peut-être sociale, le gouvernement va être tenté de détourner l’attention sur tout ce qui touche à la vie privée et sexuelle des Français. C’est un vrai danger pour ceux qui sont défavorables à un endoctrinement Netflix de la jeunesse et à la discrimination de ceux qui ne sont pas soumis aux minorités.

La tentation de Macron va être grande de faire du sociétal plutôt que du social et du politique. Il lui faudra cependant passer le cap du nouveau gouvernement et du vote de confiance ou plutôt du rejet d’une motion de censure. Comme les insoumis et consorts ne veulent pas du vote RN, Élisabeth Borne a peu de soucis à se faire. Son nouveau gouvernement pourra prendre la mer, avec cependant dès le départ un côté canots de sauvetage du Titanic. Le radeau des désavoués aura du mal dès le premier récif.

Polémia


lundi 27 juin 2022

Un pouvoir gravement déstabilisé



« Le président de la République, qui a chargé Elisabeth Borne de bâtir «un nouveau gouvernement d’action», a annoncé pouvoir aller «des communistes aux LR» mais a d’office exclu la France Insoumise et le Rassemblement national [car] ces formations ne s’inscrivent pas comme des partis de gouvernement. »

L’exclusion a priori de deux partis politiques fortement représentés à l’Assemblée est un exercice douteux au regard des principes fondamentaux de la démocratie française qui se traduisent dans la Constitution. Selon son article 3, les représentants de la Nation (députés et sénateurs) ont pour mission essentielle d’exprimer la souveraineté nationale. Chaque député, individuellement, est un représentant de la Nation, nonobstant sa couleur politique. Il est, d’un point de vue formel, institutionnel ou juridique, du fait même de son élection, le détenteur d’une fraction de la souveraineté à égalité avec les autres membres de l’Assemblée nationale. .

Le président, en tant que gardien des institutions, au-dessus de la mêlée, ne peut donc pas jeter l’anathème sur une partie des députés, avant même qu’ils n’aient commencé à siéger, en les privant indirectement – à travers leur exclusion de toute vocation à exercer le pouvoir contrairement aux autres – d’une partie de leur légitimité démocratique issue des urnes. Selon l’article 4, les partis politiques doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Dès lors, s’ils ne sont pas dissous ou interdits et s’ils ont été autorisés à prendre part aux élections, avant d’entrer au Parlement, ils sont présumés répondre à ces critères.

D’ailleurs, l’idée de contrat de gouvernement avec une partie (présumée fréquentable) de l’Assemblée nationale est elle-même discutable. Le rôle du Parlement est de voter la loi, contrôler l’action du gouvernement et de l’évaluer (article 24). L’enfermement d’une partie de l’Assemblée nationale dans un pacte avec l’exécutif heurte frontalement la Constitution (quel contrôle possible si on est lié par un contrat de gouvernement?) et le principe fondamental de la Séparation des pouvoirs (Montesquieu).

Il faut voir dans ce réflexe une survivance de la logique d’un Parlement servile du fait d’une majorité présidentielle absolue et de députés godillots qui a prévalu jusqu’aux dernières législatives. La logique de l’ancien système s’était notamment traduite avant les élections par la signature d’une « charte de gouvernement » entre l’exécutif et les candidats de sa (présumée) future majorité, par laquelle ils s’engageaient à soutenir ses projets de loi. On n’a jamais assez dit à quel point ce procédé est inconstitutionnel et antirépublicain, violant de plein fouet le principe selon lequel les représentants de la nation sont libres de leur vote (Tout mandat impératif est nul article 27). Aujourd’hui, le pouvoir voudrait perpétuer cette mise sous tutelle à une majorité redéfinie…

Dimanche dernier, par leur vote, les Français ont clairement condamné cette dérive. Il est invraisemblable que le pouvoir ne le sente pas, ne le comprenne pas. En s’accrochant désespérément aux vestige d’un régime en cours d’effondrement, le pouvoir politique ne fait lui-même que s’enfoncer dans le chaos.

Par Maxime Tandonnet le 27 juin 2022

Le blog de Maxime Tandonnet

LÉGISLATIVES : l'analyse de Michel Onfray, Front Populaire le 27 juin 2022

 

dimanche 26 juin 2022

Législatives : seul élu Debout La France, Nicolas Dupont-Aignan siègera en indépendant



Réélu pour un sixième mandat consécutif, dimanche 24 juin dans la 8e circonscription de l’Essonne, Nicolas Dupont-Aignan ne rejoindra aucun groupe parlementaire avant la rentrée des députés, le 28 juin prochain. 

Si le président de Debout la France l’avait affirmé dès le soir de son élection, la décision a été confirmée samedi 25 juin, à l’issue d’un conseil national de son parti. Ce dernier « a arrêté à l’unanimité le principe d’indépendance de Debout la France à l’Assemblée nationale », relate Europe 1.

Dans son communiqué, le bureau national de DLF constate que « l’abstention des dernières élections a démontré une crise morale et une perte de confiance des Français envers le monde politique ». Une situation qui fait dire à la formation souverainiste qu’elle souhaite, plus que jamais, « offrir aux Français l’alternative crédible qui manque ». En conséquence, DLF demande « à son président de ne rallier aucun mouvement »

Jusque-là, le nom de Nicolas Dupont-Aignan était cité, avec celui d’Emmanuelle Ménard, comme ceux de personnalités susceptibles de rallier le groupe du Rassemblement National.

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Macron : crise politique, krach économique – Alexis Poulin et Philippe Murer dans le Samedi Politique sur TV Libertés le 25 juin 2022