samedi 25 juin 2022

Entre maladresses et prophéties, Joe Biden se repose sur ses notes



"Dire bonjour aux participants" avant de s'asseoir, puis "faire de brèves déclarations pendant deux minutes", et enfin, "poser une question à Liz" pour finir en "remerciant le public". Voilà ce que nous lisions sur le dos des notes de Joe Biden, le 23 juin dernier. S'il est de notoriété publique que les gouvernants de ce monde utilisent des fiches, comme les journalistes et les présentateurs, le contenu de celles-ci ne rend pas service au président américain, ni ne fait taire les soupçons de sénilité...

D'après la chaîne de télévision américaine Fox News, "un responsable de la Maison Blanche a déclaré qu'il s'agit d'un format standard utilisé par les politiciens et les responsables gouvernementaux lors d'événements publics." Certes, Donald Trump aussi avait droit à de petits conseils de ce genre. Il avait par exemple des réponses toutes faites telles que "Je vous ai entendus", ou encore "Je ne veux pas de quiproquo". Mais Joe Biden, il les enchaîne. En mars, on avait remarqué qu'il était écrit "Points de discussion pour les questions-réponses sur Poutine" au dos d'une de ses fiches dédiées à un commentaire sur le conflit. Et l'année dernière, on lui signalait discrètement au moyen d'un bout de papier qu'il "avait quelque chose sur le menton". Et s'il n'y avait que les notes...

Sur les réseaux sociaux, les vidéos du président américain sont légion, et ce n'est pas toujours pour lui rendre hommage : poignée de main dans le videconfusion des Ukrainiens avec les Iraniens, balbutiements incompréhensibles...

Si les images sont régulièrement sorties de leur contexte, elles n'en sont pas moins perturbantes. Et quand certains journalistes s'échinent à protéger son image à lui, en improvisant par exemple des "Let's go Brandon", nombreux sont leurs confrères à discréditer Joe Biden.

Pour couronner le tout, le 18 juin dernier, le président américain est tombé de son vélo alors qu'il était à l'arrêt. Certes, tout le monde n'est pas capable d'enfourcher un vélo à 79 ans, mais ses détracteurs s'en sont tout de même donnés à cœur joie. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Le problème dans tout cela, c'est qu'il est à la tête de la première puissance mondiale. C'est aussi lui qui enchaîne les déclarations et les prises de décisions internationales — en tout cas à l'image, que ce soit sur le conflit russo-ukrainien, sur l'économie des États-Unis ou sur la gestion de crise sanitaire.

Et c'est encore lui qui instaurait un "comité gouvernemental de la désinformation", quelques mois avant de jouer aux prophètes catastrophistes. Mardi 21 juin, lors d'une prise de parole à la Maison-Blanche, il assurait fermement que "l'administration a besoin de plus d'argent pour vacciner les enfants", et pour "préparer la prochaine pandémie". Des propos qui, s'ils peuvent paraître cavaliers, font écho à ceux de l'OMS ou de Bill Gates.

Difficile, donc, de savoir si le président américain joue la comédie... ou pas. Quoi qu'il en soit, ce que nous vivons depuis deux ans n'est pas sans rappeler ce qu'écrivait William Shakespeare : "Dès que nous naissons, nous pleurons d'être venus sur ce grand théâtre de fous".

Le 24 juin 2022

France Soir

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire