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samedi 5 novembre 2022

Notre “élite” est-elle seulement incompétente, ou trahit-elle ? (3)



“Gloire aux pays où l’on parle, honte aux pays où l’on se tait.” Cette phrase fut prononcée par Georges Clémenceau devant l’Assemblée. Elle prend un singulier relief aujourd’hui quand des députés trahissent l’Institution à laquelle ils appartiennent et écrivent ainsi un chapitre supplémentaire au livre déjà bien long du naufrage de la Ve République, organisé systématiquement par des flibustiers de la démocratie et les pilleurs d’épaves de la France. Le député De Fournas vient d’être condamné à la peine la plus lourde possible au sein de l’Assemblée, à savoir son exclusion pour une quinzaine des travaux parlementaires et la division de son indemnité de moitié pour une durée de deux mois. Cette sanction rarissime, la seconde seulement au cours de la Ve République, n’a aucun fondement. Elle atteint le coeur même de l’institution parlementaire puisqu’elle censure la parole d’un élu du peuple, détenteur de la fonction tribunicienne qui consiste au sein de l’hémicycle à être pleinement libre de ses propos. 

Il a le droit d’exprimer ce que le citoyen aimerait pouvoir dire sans l’oser, y compris de penser qu’une loi est mauvaise puisqu’il a le pouvoir de la changer. On comprend que l’Assemblée elle-même limite ce pouvoir puisque la Justice ne peut théoriquement juger des discours tenus dans l’enceinte du pouvoir législatif. Bien sûr, l’insulte, l’injure, la diffamation doivent y être sanctionnées suivant les modalités prévues par le règlement intérieur, mais en aucun cas l’expression d’une pensée politique conforme aux idées du groupe auquel appartient l’élu, qui sont justement celles pour lesquelles les électeurs l’ont choisi. Or, dans le cas présent, un procès d’intention idéologique a permis, grâce à la déformation grossière du sens d’une phrase, d’obtenir une condamnation qui frappe notre démocratie plus que le député visé lui-même.

Cette sanction est une infamie. D’abord, elle ne s’explique que par la mauvaise foi de ceux qui l’ont votée. Un député d’origine africaine membre de la France Insoumise, c’est-à-dire de l’extrême-gauche évoque lors d’une question d’actualité un bateau de migrants en Méditerranée qui ne peut accoster en Europe. Il s’agit  d’un navire transportant dans l’illégalité des clandestins suivant le processus habituel : une association s’intègre par idéologie dans le flux migratoire illicite en prenant en charge les passagers abandonnés volontairement au large des côtes par des passeurs. Sous couvert de mission humanitaire, elle est complice de ce trafic mené contre la volonté des Etats européens et de leurs peuples à l’instigation de groupes de pression intolérants qui polluent la démocratie dans toute l’Europe en imposant leurs priorités contre la volonté populaire grâce à une presse de connivence. Très logiquement, le député de Fournas commente à haute voix  : “Qu’il retourne en Afrique”. Il s’agit du bateau, et ce disant le membre du RN exprime le refus de tout laxisme envers l’immigration illégale, en ligne avec les idées de son groupe. Le compte-rendu est précis. Il n’a pas dit : “retourne en Afrique”, comme la triste présidente de l’Assemblée le prétend, et n’a même pas prétendu utiliser le pluriel, suivant l’alternative sémantique proposée par les casuistes de nos médias : si c’est “ils”, ce sont les migrants, si c’est “il”, ce peut être le député noir qui posait la question, et alors c’est raciste. 

Non, c’est “il”, c’est le bateau, et ce n’est pas raciste sauf pour de nombreux “représentants” du Peuple français à commencer par la Nupes et une partie de la macronie qui pensent que toute opposition à l’immigration est raciste. A LFI, c’est donc clair : singulier ou pluriel, c’est raciste, et pour noircir le trait, ils affirment que celui-ci s’adressait au collègue d’origine africaine, et non aux migrants. Cette interprétation ne résiste pas une seconde à l’audition de la séance. L’auteur confirme et clarifie immédiatement son propos tandis que la “victime” n’adhère au sens donné par ses collègues que lorsque ceux-ci l’ont convaincu de l’opportunité politique de la polémique. Que les partisans du pouvoir et plus encore les députés LR dont la lâcheté n’est, hélas, pas nouvelle, aient conforté cette manipulation, ce mensonge collectif et intéressé, est une insulte à l’Assemblée et à leur écharpe.

En effet, on pouvait croire que malgré le laisser-aller vestimentaire, comportemental et langagier de l’extrême-gauche, cette vulgarité affichée qui est une injure au Peuple qu’elle représente, il subsisterait néanmoins des vestiges de la dignité d’un statut prestigieux, un minimum de solidarité avec tous ceux qui partagent cet honneur, un reste de respect de la vérité, dès lorsqu’on la connaît. Non, il fallait au moment où le Rassemblement National élit son président, démontrer que ce parti n’était pas dédiabolisé, qu’il conservait son essence nauséabonde et sulfureuse. Pour le ramassis de la Nupes, triste survivance de 1793, il fallait se refaire une santé sur le dos d’un parti dont l’opposition était plus intelligente, fût-ce au prix d’une manipulation éhontée. Pour le marais macronien, c’était une occasion de rejeter les extrêmes. Pour LR, ce mouvement décérébré et sans épine dorsale, c’était un nouvel étalage de sa vacuité. Ces “députés” ont fait de l’Assemblée Nationale, un instrument de leurs tactiques politiciennes, ont préféré l’efficacité de la manoeuvre à la vérité. La majorité des médias a suivi en titrant toujours sur le “racisme”, en bons spécialistes de la désinformation et de la calomnie.

Il n’y a aucun racisme dans l’intervention de De Fournas, sauf à penser que toute opposition à l’immigration est raciste. Il y en a au contraire beaucoup chez ceux qui ont projeté sur autrui leur manière de penser, à savoir qu’un député français noir est un noir avant d’être député. C’est vrai que si de Fournas l’avait cru, il n’aurait sans doute pas évoqué l’Afrique, mais c’est précisément parce qu’il n’est pas raciste qu’il l’a fait. Il a le malheur de privilégier l’intérêt national, et c’est cela qui est devenu impossible sous la pression d’une idéologie dominante, minoritaire dans la population, mais majoritaire dans les médias et dans notre prétendue élite. 

Un Etat qui accorde la suprématie à une idéologie qui va jusqu’à criminaliser les opinions divergentes est plus proche d’un régime totalitaire que d’une démocratie libérale. L’antiracisme est parvenu à faire de la priorité nationale évidemment légitime un crime de la pensée, comme aurait dit Orwell, qui vise à interdire toute résistance au remplacement de population et à l’effacement de l’identité française. C’est à cette entreprise suicidaire que la majorité des députés s’est livrée, mi par idéologie, mi par calcul politicien.

Le pouvoir législatif écrasé par la personnalisation du pouvoir présidentiel, laminé par l’abus du 49-3 qui permet au président de passer outre son absence de majorité dans le pays, s’est aujourd’hui discrédité. Sans séparation des pouvoirs, la France n’est évidemment plus une démocratie digne de ce nom. La macronie l’a trahie et tuée !

Par Christian Vanneste le 5 novembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

jeudi 27 octobre 2022

Notre “élite” est-elle seulement incompétente, ou trahit-elle ? (2)



Parmi les fautes du pouvoir qui confinent à la trahison, il en est une que l’actualité tragique met en relief. Une jeune fille de douze ans a été assassinée dans des conditions horribles par une Algérienne qui depuis trois ans n’aurait plus dû se trouver en France. Il ne s’agit nullement d’un cas isolé même si le fait que l’assassin soit une femme et que le sadisme du crime soit d’un degré rare. Ce qui fait de ce “fait divers” un événement politique, c’est qu’il se situe dans une série d’actes criminels qui impliquent l’immigration, qu’il s’agisse de terroristes, de voyous ou de supposés malades mentaux qui n’auraient pas dû se trouver en France quand ils ont commis leur crime. Le pouvoir macronien, à son habitude, tente, avec la complicité des médias de grand chemin de ses amis milliardaires, ou du prétendu service public, de noyer le problème dans l’émotion soulevée par un acte dont l’horreur “hors normes” a sidéré les Français. Il faudrait respecter le deuil de la famille de Lola, le temps sans doute que l’opinion publique se tourne vers un autre sujet et qu’on oublie ce tragique “fait divers”. Les parents reçus à l’Elysée semblent épouser cette attitude et la justifier. La manipulation est triple : on a commencé sans doute par suggérer cette attitude lors de l’entrevue ; on a ensuite interprété leurs propos en élargissant leur volonté de dignité et de non-récupération politique jusqu’à stigmatiser toutes les manifestations publiques à la mémoire de la jeune victime ; on a ensuite retourné la culpabilité en dénonçant la récupération indécente de l’assassinat de Lola, évidemment le fait de l’abominable extrême-droite. Et, comme de coutume, la droite a explosé entre ceux qui s’expriment dans des rassemblements, ceux qui font des minutes de silence, ceux qui se contentent de déclarations ou de messages sur les réseaux sociaux, et ceux qui se taisent par respect pour la douleur de la famille.

Ce qui est indécent, ignoble, abject, c’est d’instrumentaliser la souffrance des proches pour tenter de s’exonérer de la faute lourde et permanente du laxisme migratoire, de cette euthanasie du peuple français et de sa culture par le remplacement de la population que nos gouvernants mettent en oeuvre par idéologie mondialiste, en la baptisant en langage orwellien, “transition démographique”. Cette attitude écoeurante consiste d’abord, pour des gens qui ont voulu le pouvoir et feraient tout pour le garder, à faire sans cesse étalage de leur impuissance, parce que l’Europe et ses règles, l’Etat de droit, les difficultés procédurières, la mauvaise volonté des pays d’origine, le manque de moyens feraient barrage, alors que c’est leur lâcheté, leur absence criminelle de volonté qui sont en cause. En second lieu, elle se traduit en l’occurrence par une confusion entretenue entre la dimension affective et personnelle du drame et sa portée politique pourtant évidente. On parle de solidarité émotionnelle, et on pense aux fleurs et au bougies habituelles, alors que c’est de solidarité politique, nationale, dont la France a besoin. 

L’hommage à la victime est une chose, la protestation vigoureuse contre la cause de sa mort en est une autre. Or, cette cause première, ce fait sans lequel l’assassinat n’aurait pas eu lieu, c’est la présence en France d’une étrangère qui n’aurait pas dû y être et que l’Etat, garant avant tout de la sécurité des citoyens, a laissé trois ans en France sans avoir le droit d’y séjourner. Si ce fait était isolé, on pourrait invoquer la malheureuse exception, mais tel n’est pas le cas : trop d’étrangers entrent dans notre pays par des voies diverses, du regroupement familial à l’asile, en passant par le statut d’étudiant, une minorité pour s’intégrer à l’économie nationale mais tous souhaitant bénéficier de sa générosité sociale ; beaucoup s’y maintiennent sans droit, et c’est la question politique que soulève la mort de Lola. Sa meurtrière faisait l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français, qui n’a pas été exécutée. Tout récemment, le violeur d’une magistrate de Créteil ou le porteur d’un couteau de 30 cm qui voulait s’en prendre à l’Imam Chalgouni, visés par une obligation de quitter la France, s’y déplaçaient en toute liberté. La série en est longue, mais on se souvient en particulier du Tunisien qui avait assassiné deux jeunes femmes à la gare Saint Charles de Marseille en 2017. Depuis, de 80 à 90 % des OQTF n’ont pas été exécutées selon les années.

Si l’on élargit le cercle des crimes commis par des immigrés, en particulier par égorgement, ce mot qu’on évite afin de ne pas trop cibler l’identité culturelle ou confessionnelle de l’auteur, la liste en devient terriblement significative de la Mulhousienne égorgée en Juin par trois Algériens “sans papiers” en remontant à Samuel Paty, décapité par un “réfugié” tchétchène, et sans oublier Alban Gervaise, médecin militaire à Marseille, égorgé devant ses enfants à la sortie de l’école, par Mohamed L. Pour ce dernier, on écarte le terrorisme islamiste malgré le cri lancé lors de l’agression, pour pencher vers le déséquilibre mental, si confortable pour le ministère de l’intérieur dont les services connaissaient néanmoins l’individu pour trafic de stupéfiants. On en arrive alors à l’ensauvagement de notre société où la violence s’accroît parce que le nombre des barbares qui y vivent y a augmenté. Cette extension culturelle et démographique en vient à toucher les bastions de l’ordre : c’est en prison que la contamination se fait entre la délinquance, notamment liée à la drogue, et le terrorisme par le biais de l’islamisme. 

Non seulement les réponses sont insuffisantes : les centres de rétention et les lieux de détention en général sont en nombre dérisoire par rapport aux décisions de justice et a fortiori par rapports aux cas recensés, mais les pouvoirs politique, judiciaire et médiatique cachent l’acuité du problème. Nos gouvernants font même preuve d’une étonnante complicité avec l’Algérie qui concentre la majorité des problèmes en raison du nombre d’immigrés qui en proviennent, du privilège qu’elle détient pour ses ressortissants, et de son refus quasi systématique de délivrer des laissez-passer consulaires pour ceux qui sont indésirables en France. Pourtant, pas moins de seize ministres se sont rendus dans ce pays avec Mme Borne pour faciliter les échanges, c’est-à-dire la circulation des personnes en échange du gaz dont nous manquons en raison de notre politique suicidaire avec la Russie. Le jour où M.Macron exprima son émotion après l’assassinat de Lola, il crut bon devoir adresser un message de repentance à la mémoire des militants du FLN morts lors d’une manifestation scandaleuse en soutien à ceux qui tuaient nos policiers en 1961. Ignorance de l’histoire, certes, mais, dans ces deux cas, soumission honteuse et trahison caractérisée du peuple qui, pour son malheur, leur a confié le pouvoir. ( à suivre)

Par Christian Vanneste le 23 octobre 2022

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lundi 17 octobre 2022

Notre “élite” est-elle seulement incompétente, ou trahit-elle ? (1)



Deux mots ont servi de repoussoirs protecteurs à l’oligarchie mondialiste qui règne en Occident, et particulièrement en France avec la macronie : populisme pour fustiger toute attitude valorisant le “peuple d’en-bas”, ses émotions et ses protestations, son enracinement provincial, son conservatisme sociétal, ses résistances face à la pensée unique écologique, immigrationniste, de plus en plus pénalisante pour la population d’un pays en déclin ; complotisme, pour dénoncer toute tentative de trouver une cohérence dans la marche du monde au sein de puissances occultes organisées en réseaux d’influence médiatique et politique afin d’imposer sournoisement leur vision de l’avenir. Ces garde-fous ont montré leur efficacité en rejetant populistes et complotistes confondus hors des grands médias, dans la forêt luxuriante et aussi le marécage empoisonné d’internet où le meilleur peut être écarté avec dédain en raison de son voisinage avec le pire. Une pensée dominante s’impose donc jusqu’à conduire journalistes et politiques à s’autocensurer dés que l’étiquette stigmatisante risque de leur être collée. Ce processus induit une double conséquence : d’abord, alors que notre société française se morcelle en communautés, une sorte de brouillard l’enveloppe, une purée de pois idéologique qui oblige à penser comme tout le monde, ou tout au moins à le laisser croire quand on s’exprime, avec pour effet de s’autocensurer ou de proclamer sa bien-pensance à l’exclusion de toute pensée hérétique ; ensuite, toute vision globale et cohérente devient suspecte, se trouve psychiatrisée, afin de ne retenir dans les informations et au sein des débats, que le court terme d’un problème à la fois, afin de ne lui reconnaître qu’une cause immédiate et une solution circonscrite.

La crise des carburants que les Français subissent avec la pénurie de ceux-ci et la hausse de leurs prix qui l’avait précédée, et qui a pu parfois en être accrue, est un exemple de cette focalisation. Au maximum de la concentration de l’objectif, on a un syndicat marxiste, la CGT, qui rêve toujours du “grand soir” et de la grève générale, et qui tente de se refaire une santé en menant une grève dure alors même qu’il est minoritaire. Les Français moyennement favorables à la réquisition des grévistes désapprouvent à 71% la poursuite du mouvement. Si la colère par procuration de la grève avait répondu au sentiment de beaucoup d’entre eux, ce dernier a fait place au refus de voir la vie quotidienne de la majorité prise en otage par des extrémistes. Mais on voit bien que ce double mouvement contradictoire ne prend son sens que si l’on dépasse le champ étroit des raffineries et des stations-service. En amont de la possibilité physique d’acheter du carburant, il y avait la capacité de le faire dans le cadre d’une hausse des prix, et d’une diminution du pouvoir d’achat.

La guerre en Ukraine a été un exutoire opportun pour expliquer la hausse des produits énergétiques. La “croisade” démocratique au profit de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie décidées par les “occidentaux” ont entraîné une rareté relative et un renchérissement des produits : le prix à payer pour défendre nos “valeurs”, selon Macron.  Mais, si le bon peuple est invité à ce sacrifice pour la bonne cause, il se trouve que la cible des sanctions, la Russie augmente ses revenus et que les sociétés pétrolières font des super-profits. Il y a dans ce paradoxe de quoi susciter l’étonnement, puis la colère. Celle-ci monte d’abord contre les “profiteurs de guerre”, exige que l’on taxe les profits excessifs et appelle à une plus juste répartition des richesses. Une entreprise française concentre les revendications, TotalEnergies qui, en France, verse des rémunérations pourtant enviables à ses salariés, intéressés par ailleurs aux résultats de l’entreprise par l’actionnariat. Elle a offert aussi une ristourne appréciable à ses clients, et proposé une hausse de 7% de ses salaires ainsi qu’une prime de plusieurs milliers d’Euros. L’oeil rivé sur le bras de fer entre TotalEnergies et la CGT, les Français oublient que cette entreprise réalise ses bénéfices dans le monde beaucoup plus qu’en France, et que la vindicte à son encontre innocente de fait des entreprises étrangères dont les profits sont plus importants. Il semble difficile aux Français de comprendre que saisir une opportunité et servir d’abord les actionnaires, sans les capitaux desquels l’entreprise ne se développerait pas, constituent des mesures de gestion intelligente, alors que l’augmentation pérenne des salaires n’est pas sans risque si la conjoncture devient défavorable.

Néanmoins, cette concentration des critiques sur l’entreprise et son dirigeant fait oublier que les causes de la hausse des prix se trouve ailleurs que dans la spéculation : elle se situe d’abord en amont de la guerre dans la fuite en avant pratiquée de tout temps par la Réserve Fédérale qui produit la monnaie de la puissance américaine, que l’Europe, donc la BCE, faisant fi des réticences allemandes, a imitée jusqu’à la caricature offerte par Macron et son “quoi qu’il en coûte” destiné à couvrir par les déficits et la dette le coût faramineux d’un confinement démesuré par rapport au risque sanitaire du covid. Lorsqu’un pays dispose d’une quantité de monnaie et de facilités de crédits qui dépassent largement sa production de biens et de services, il crée un appel d’air pour les importations, ce qui explique l’état déplorable de notre commerce extérieur, puis il subit un rééquilibrage de l’offre et de la demande en fonction des liquidités disponibles, c’est-à-dire qu’il génère de l’inflation. 

La politique macronienne lors de la pandémie a été de bout en bout irresponsable : après avoir privé le pays des produits nécessaires, elle a instrumentalisé la peur pour installer un climat de soumission, puis a présenté les vaccins, américains notamment, comme la solution incontournable. Chacun aura remarqué la convergence entre Mme Von der Layen et M. Macron dans cette stratégie, voire cette manipulation. La guerre en Ukraine est le second épisode de ce scénario qui voit les peuples européens entraînés dans un conflit contraire à leurs intérêts par une “élite” paradoxale qui multiplie les erreurs à un point tel qu’on s’interroge seulement sur les parts d’incompétence et de trahison volontaire qui entrent dans la politique suivie. ( à suivre)

Par Christian Vanneste le 17 octobre 2022

Le blog de Christian Vanneste

lundi 26 septembre 2022

Suède, Italie, le réveil des peuples de l'Europe !



Après la Suède, l’Italie, à qui le tour ? 

La parenthèse covidienne s’est refermée et la soumission organisée des peuples européens craque de toutes parts. On a beau  tourner leur attention vers l’Ukraine et la menace qu’un “dictateur” russe ferait peser sur la liberté des Européens, ça ne prend plus qu’à moitié. Le constat s’impose : l’oligarchie bruxelloise et ses antennes chez ses vassaux européens révèle jour après jour sa nullité et donc sa nocivité : ses contre-sens économiques, énergétiques et monétaires, son incapacité à affronter les problèmes cruciaux, son alignement sur Washington démontrent que sa légitimité technocratique, et non démocratique, celle qui trouverait sa source dans le savoir technique et non dans la volonté populaire, est une imposture et une usurpation. Elle a préparé la crise énergétique, relancé l’inflation, et se mobilise hors de sa compétence dans une guerre américano-russe pour susciter une apparente solidarité européenne qui se lézardera et se lézarde déjà quand apparaissent les conséquences calamiteuses de sa politique de gribouille : création monétaire démagogique, alourdissement de la dépendance énergétique, recul de la compétitivité, et guerre par procuration qui cache momentanément la catastrophe économique mais ne fait qu’en accroître l’ampleur. A part ce désastre économique et social dans un domaine où elle se disait détentrice de la vérité, la question de la continuité et de l’identité des peuples européens était pour elle un problème négligeable, honteux même puisque porté par l’extrême-droite.

Comme l’a dit Giorgia Meloni, la fête est finie. Madame Von der Layen que personne n’a élue, membre de la CDU battue en Allemagne, Monsieur Michel que personne n’a élu, membre du MR Wallon qui n’est même pas majoritaire en Wallonie, ne représentent rien sur le plan démocratique. Ils sont simplement les acteurs principaux d’un spectacle coûteux et superflu qui s’appelle l’Union Européenne, de plus en plus fédérale alors que les peuples en veulent de moins en moins. Les Français avaient clairement exprimé leur refus de voir leur souveraineté nationale s’effacer au profit de l’Europe fédérale. La spécificité électorale du pays, l’orientation majoritaire des grands médias pour soutenir le fédéralisme et le coup d’Etat médiatico-judiciaire de 2017 ont placé à la tête de l’Etat un fédéraliste acharné pour lequel la France est un vieille dame qu’il faut euthanasier, qu’il faut aider à mourir sans même qu’elle s’en rende compte, en changeant sa population, en la dégoûtant de son histoire et de son identité, en la soumettant aux instances supranationales, et en l’alignant sur Washington. Les dernières législatives ont montré combien le pouvoir actuel était illégitime : il n’est plus qu’un malentendu. L’homme qui est au pouvoir ne l’est que parce que les Français n’ont pas encore franchi le Rubicon comme les Italiens viennent de le faire. Ce n’est que partie remise. Les exemples européens d’alliance de la droite face à la décadence et au déclin, face à la menace existentielle qui pèse sur des nations en voie de submersion migratoire sont des leçons !

A moins de ne restreindre l’information à la propagande américaine contre l’intervention russe en Ukraine, sur laquelle notre gouvernement, loin de chercher à l’arrêter, jette l’huile de ses armes, à moins de se concentrer sur la réforme des retraites réduite à une mesure comptable tardive mais grosse de colère sociale, à moins de se consacrer au pouvoir d’achat et au cercle vicieux de la dépense publique et de l’inflation, il est possible de privilégier le problème qui dépend, lui, de la volonté politique nationale et non d’un contexte international sur lequel nos gouvernants n’ont que peu de prise : l’immigration folle et l’insécurité qui en résulte, cette évidence qui s’impose après des années d’aveuglement idéologique volontaire. Les informations pleuvent, les faits divers se bousculent, mais vont tous dans le même sens. A Nantes, ce sont des soudanais, connus des services de police, mais en liberté parce qu’on a renouvelé leur titre de séjour, qui volent et violent une femme de 40 ans. 

A Rennes, autre ville bretonne qui figure aussi dans les villes les moins sûres de la planète désormais, un homme a été blessé par balle à un arrêt d’autobus, hier dimanche, comme à Marseille, mais la police doit se mobiliser pour contenir des manifestants d’extrême-gauche qui veulent empêcher une réunion de Jordan Bardella. A l’aéroport de Marseille, justement, c’est un Algérien expulsé (ça existe !) muni du visa de son pays sans lequel ce serait impossible, qui se rebelle, injurie, blesse les trois policiers de l’escorte, leur crache dessus, et finalement n’est donc pas expulsé. A Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques, cinq policiers sont blessés par le conducteur d’une voiture volée qui refuse s’arrêter et les percute. On le recherche, et certains osent critiquer les policiers qui tirent et atteignent leur cible ! 

Si on ajoute le lycéen de quinze ans, lynché à Jouy-le-Moutier par une meute de sauvageons encapuchonnés, et que l’on constate l’indifférence des condisciples de l’établissement devant un fait banal à leurs yeux, et la passivité complice du maire divers-gauche qui ose : “il était là au mauvais endroit et au mauvais moment”, on ne peut conclure qu’à la chute vertigineuse de notre pays et de son art de vivre. Il y a quelques semaines, deux faits avaient retenu l’attention : c’était une dame de 89 ans rouée de coups et volée à Cannes par deux adolescents de 14 et 15 ans. Le Maire, président des maires de France avaient demandé la fin de l’excuse de minorité pour des faits aussi graves et réclamé la fin des aides sociales pour les parents. Plus récemment, un homme de 92 ans a été agressé violemment et laissé pour mort par un toxicomane du XIXe arrondissement de Paris, là où se regroupent les consommateurs de crack. 

Insuffisance de la réponse pénale, malgré l’efficacité des identifications grâce à cette vidéosurveillance que refusait et refuse encore parfois la gauche, lâcheté collective et institutionnelle face à la violence de peur de devenir soi-même victime d’une double peine en étant sanctionné par les tribunaux après avoir été agressé par des délinquants, laxisme généralisé qui tolère l’intolérable et laisse s’étendre les zones de non-droit où la loi et l’autorité sont bafouées : telle est la dérive française, où des élus prétendent défendre les femmes en  pointant davantage une scène de ménage qu’un viol collectif commis par des migrants, au nom de l’idéologie woke et de la solidarité des combats minoritaires, l’intersectionnalité,  face au conservatisme de la société.

La prise de conscience de cette spirale mortelle pour notre civilisation, pour nos nations, pour nos libertés, est nécessaire et urgente. Il faut souhaiter que le printemps des peuples européens inauguré par la Suède et l’Italie s’épanouisse avant qu’il ne soit trop tard.

Par Christian Vanneste le 26 septembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

mercredi 21 septembre 2022

Nos démocraties ? Des oligarchies incompétentes ! (III)



Le déclassement de la France sur la scène internationale n’est pas la conséquence de la politique brouillonne et maladroite d’un amateur sans expérience animé par une surestimation de soi pathologique. C’est peut-être aussi l’expression d’une orientation idéologique propre au microcosme auquel il appartient, à l’oligarchie de boudoir qu’il incarne à la perfection : la France est dépassée ; le monde parle anglais ; l’Amérique le guide vers un individualisme où l’attachement à l’identité multicolore aura remplacé l’appartenance nationale ; la circulation des biens, des services et des hommes est nécessaire et inéluctable ; la population française actuelle sera remplacée par une autre, issue de l’immigration, qui empêchera l’effondrement démographique et prendra goût au séjour dans l’hexagone en conservant ses différences culturelles plus ou moins folkloriques, comme dans les pays anglo-saxons ; l’économie de notre pays s’intègrera pleinement à celle de l’Europe qui a seule la dimension pour être cohérente avec celle du monde ; dans cet espace, la France combinera une activité fondée sur les services et notamment le tourisme, et compensera les inégalités et la pauvreté par une assistance de plus en plus généralisée ; l’Europe social-démocrate devra établir une solidarité compensatrice qui ira de pair avec la montée du fédéralisme et l’effacement des Etats-Nations.

On comprend qu’avec un tel horizon, et de tels modèles, le pouvoir s’acharne à favoriser l’immigration, à nier son lien de plus en plus évident avec l’insécurité, les violences, et minimise la montée démographique des musulmans, la multiplication d’îlots culturellement dissidents, le prosélytisme islamiste et les agressions spécifiques qui en découlent. Alors qu’il a soigneusement évité le service militaire mais parle sans cesse de guerre là où il n’y en a pas vraiment, qu’il agite des peurs suscitées par des dangers supposés auxquels les Français ne peuvent rien, comme le réchauffement climatique, puisque notre pays est, grâce au nucléaire, pour une fois un modèle, cet homme veut ignorer les véritables guerres que doit livrer la France, celles que toute nation accepte d’affronter lorsqu’elle est menacée de disparition. Avec Macron, le Grand Remplacement est voulu, accéléré : hausse de 21 % pour les premiers titres de séjour, de 28 % pour les demandes d’asile, de 53,6 % pour les acquisitions de la nationalité. Comme dans toute guerre qu’on refuse, les escarmouches retentissantes masquent les défaites subies à bas bruit. C’est l’expulsion d’un imam, manquée d’ailleurs, qui cachera l’arrivée massive de migrants, la tentative d’installer ces derniers dans des zones rurales encore préservées. La diminution de population en sera le prétexte comme si ce procédé apparemment local et expérimental n’était pas la maquette de la politique nationale à venir. Macron l’a d’ailleurs avoué lui-même, récemment, devant les Préfets, en parlant d’une “formidable opportunité” pour mieux répartir “celles et ceux qui arrivent sur notre sol”, comme si cette “arrivée” était un fait inévitable !

La calamité la plus visible qui résulte de cette invasion voulue par le pouvoir et subie par les Français “autochtones” est l’insécurité grandissante. C’est la France entière qui a assisté au fiasco du stade de France lorsque des hordes issues de la Seine Saint Denis, ce département où le changement de population est déjà en grande partie réalisé, ont rançonné et molesté les supporters britanniques et espagnols venus assister au match. Pour comble, le ministre de l’Intérieur a désigné les coupables : des étrangers, les touristes amateurs de football venus du Royaume-Uni c’est-à-dire en fait les victimes, qui ne sont pas près de revenir en France alors que leur pays a su, lui, offrir au monde entier le déroulement grandiose et impeccable des funérailles de la Reine ! 75 % de nos compatriotes considèrent que le bilan de Macron sur l’insécurité est déplorable. Les homicides ont augmenté en 2021 de 7%, les coups et blessures volontaires de 12%, les violences sexuelles de 33%, les vols sans violence de 5%. Des étrangers commettent 31% des vols, subissent 16% des condamnations à partir de la contravention de 5e classe,  et correspondent à 23% des détenus. Pourtant la population étrangère ne représente que 5,8%. Encore ces chiffres ignorent-ils les Français de papier, naturalisés récents, binationaux, et immigrés devenus français par la loi du sol, sans le souhaiter vraiment.

Devant cette montée de la délinquance, cette absence d’assimilation culturelle qui l’explique, en amont et en aval, nos gouvernants conduisent une politique de gribouille, font de la fuite en avant : la politique de la ville devait permettre l’intégration en remédiant d’un plan à un autre à la discrimination sociale et urbaine. Elle a déversé depuis quarante ans des milliards d’Euros tantôt sur les personnes, tantôt sur l’habitat, tantôt sur les activités sans atteindre ses objectifs.  La discrimination positive, cet autre nom de la préférence étrangère, a permis aux élèves d’être moins nombreux dans les classes des quartiers défavorisés, au détriment de la recherche et de la sélection de l’excellence, réservée désormais aux écoles privées et à quelques secteurs privilégiés. Le niveau scolaire s’effondre dans notre pays : quand on consacre trop de moyens aux primo-arrivants à qui l’on doit tardivement apprendre le français, la formation des meilleurs en grammaire et en mathématiques est sacrifiée. La France recule sans cesse dans les comparaisons internationales. Dans le dernier classement Timms, qui mesure les performances en maths des élèves de quatrième et de CM1, la France arrive en dernière position de tous les pays de l’Union européenne en CM1 et en avant-dernière position pour les élèves de quatrième, juste devant la Roumanie. Ce n’est pas par hasard que les meilleurs résultats du PISA sont obtenus à Singapour, à Hong-Kong et au Japon. Il suffit de voir les élèves en uniforme, attentifs et disciplinés, de Singapour pour comprendre que c’est une question d’ambiance, propice ou non à la réussite dans les études. A Singapour aussi, il y a des ethnies différentes ! Mais il y a une véritable “éducation” qui favorise la qualité de l’instruction. 

L’idéologie woke et les enseignants gauchistes ne s’y répandent pas comme en France, où l’histoire au lieu d’être le creuset de la citoyenneté par amour de la nation, est devenue une entreprise de démolition du patriotisme et une école de la repentance. Devant ce désastre, le recrutement de professeurs de qualité devient difficile : bien des postes ne sont pas pourvus par des professeurs qualifiés. En aval, ce n’est pas la police qui est en cause, mais la justice. Il ne sert à rien d’augmenter les effectifs de police si la justice ignore les plaintes, instruit tardivement et lentement, punit inefficacement, faute de moyens pour le faire. La gestion hôtelière des prisons pour pallier leur nombre insuffisant, l’absence de travail comme sanction rééducative obligatoire avec les TIG ou en détention sont le produit d’un refoulement idéologique et non pas seulement la conséquence de la faiblesse budgétaire. On retrouve malheureusement ce cancer de l’idéologie gauchiste dans les décisions aberrantes de certains magistrats. Qui plus est, la justice est envahie par les conséquences funestes de lois qui ont réduit la liberté de s’exprimer, et qui ont inversé suivant une dérive totalitaire la gravité des faits en privilégiant le délit de pensée plutôt que le fait divers. La presse accompagne contre sa vocation même ce terrorisme intellectuel appuyé sur la pensée unique et le politiquement correct. On sévit contre le défenseur de l’identité nationale et on excuse le passeur de migrants clandestins.

M.Macron se prétend “progressiste”. Les Français ne sont donc pas surpris par la politique sociétale qu’il mène. Elle va favoriser le caprice de l’adulte comme liberté de faire naître ou non l’enfant, et de mourir quand il le souhaite, indépendamment d’un cadre familial qui s’efface comme s’efface la nation. En revanche, ils espéraient un maître en économie. Quelle rigolade ! M. Macron s’occupe de notre économie depuis qu’il s’est installé à l’Elysée, au secrétariat général, en 2012. C’est à lui qu’on doit la cession d’Alstom au géant américain Général Electric. En raison de l’implication de cette entreprise dans le nucléaire civil et militaire, cela relève clairement de la trahison. Malgré quelques réformes techniques trop tardives, le bilan présidentiel est catastrophique. Le pouvoir d’achat est devenu la préoccupation première des Français. Là encore, le pouvoir tente de cacher son rôle d’incendiaire maladroit : certes, il est responsable d’une guerre en Ukraine qu’on pouvait éviter, mais cette guerre n’est que le catalyseur d’un mélange explosif qu’ont préparé des années d’irresponsabilité, des années de l’incurie de ceux que Ferrand osait qualifier d’élite éclairée ! 

La dépense publique massive, superflue, pour entretenir des fonctionnaires et des organismes inutiles, des doublons administratifs riches d’emplois et de niches dorées pour abriter les “copains et les coquins” nous a conduit à un endettement record qui va être rattrapé par l’augmentation des taux nécessaire pour endiguer l’inflation issue de la planche à billets de la démagogie plus que de la guerre. Il ne sera plus possible de pratiquer la fuite en avant du carnet de chèques pour éteindre les drames et les colères. Le “quoi qu’il en coûte” démagogique, c’est fini ! Si un certain nombre de services publics ne répondent plus à leur mission, ce n’est pas parce que le budget de l’Etat est insuffisant, mais parce qu’il dilapide l’argent des Français dans des activités parasites ! Il y a pour l’économie d’un pays, un juge de paix impartial : le commerce extérieur qui témoigne de la compétitivité d’un pays. Le déficit commercial français ne cesse de s’effondrer, et l’on ne compte plus guère que sur le tourisme pour équilibrer nos paiements, alors que tout est fait pour rendre la France moins attrayante.

Lorsqu’une caste dirigeante a démontré une incompétence qui relève de la trahison, il faut qu’elle s’en aille. C’est ce qu’on appelle une révolution, et c’est bien ce qu’il faut aujourd’hui souhaiter !

Par Christian Vaneste le 21 septembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

dimanche 11 septembre 2022

Nos démocraties ? Des oligarchies incompétentes ! (2)



Lorsqu’on s’interroge sur la manière de qualifier nos dirigeants et leur figure de proue qui pousse jusqu’à la caricature les défauts qu’on peut légitimement leur reprocher, M. Macron, on a le choix entre trois possibilités hiérarchisées. L’intéressé s’était dit fier pour ses amis comme pour lui-même d’être des amateurs. Cet aveu provocateur adoucissait en fait le réquisitoire facile à dresser contre l’impéritie du personnage et de son entourage. Cela d’autant plus que son élection et sa réélection ne s’expliquent que par une prétendue compétence déniée à ses concurrents. Enarque brillant, Mozart de la finance pour avoir fait un bref passage très rémunérateur chez Rothschild, entouré par un cercle de flagorneurs qui appartiennent à la même caste que lui et n’ont guère fait plus que lui preuve de leur virtuosité, celui qui depuis 2017 a accumulé les erreurs et les fautes, édulcorées par une presse complice, est d’abord la preuve vivante de la déchéance intellectuelle et morale de nos prétendues élites. Enfin, pour reprendre le mot employé par Rioufol, les décisions prises par cette oligarchie décadente sont à ce point contraires à l’intérêt, au bien commun du peuple qu’elle veut diriger, qu’on peut parler de trahison. Amateur, oligarque décadent, traître : en un mot, illégitime !

La politique n’est pas une science. Les “grandes” écoles, les concours et les diplômes, à commencer par ceux distribués par les écoles prétendues de “sciences politiques”, ne garantissent nullement un quelconque savoir-faire pour la conduite d’un Etat. Tout au plus est-on enclin à penser que ces formations facilitent une adresse pour la communication, en raison de la maîtrise de la langue, notamment aujourd’hui de l’anglais qui n’est pas la nôtre, et de la connivence du microcosme des pouvoirs, politique, médiatique, économique et administratif issu de la même filière. L’homme politique, et l’homme d’Etat en particulier a, certes, besoin d’une culture générale, comme le soulignait le Général de Gaulle, mais il lui faut d’abord posséder un solide bon sens, une capacité de distinguer les bonnes solutions et une expérience suffisante pour l’avoir mise à l’épreuve et consolidée. Ce coup d’oeil aiguisé ne sert à rien s’il n’est pas au service d’un caractère, d’une force de caractère, la “virtu” dont parle Machiavel.

Puisque la disparition d’Elisabeth II met le Royaume-Uni en tête de l’actualité, c’est Churchill qui vient immédiatement à l’esprit pour figurer l’Homme d’Etat. Membre du Parlement durant soixante-quatre ans, ministre dès 1910, après avoir alternativement comme journaliste ou comme militaire participé à plusieurs conflits, parfois avec héroïsme, il reste pour chacun celui qui a été clairvoyant et déterminé face à Hitler. Mais cela n’empêche pas qu’il n’ait acquis ce “coup d’oeil” qu’après bien des erreurs, comme l’échec des Dardanelles qu’on lui a reproché comme Premier Lord de l’Amirauté. Il est angoissant de penser que les Français ont confié la présidence de la République et donc le commandement des armées à un homme qui a soigneusement évité le service militaire, et qui, après un passage dans une banque d’affaires, précédé du rôle de rapporteur adjoint d’un comité théodule présidé par Attali et mis en place par Sarkozy, s’est retrouvé secrétaire général adjoint de Hollande, puis son ministre de l’économie. Ses atouts : un carnet d’adresses, le trio Attali, Jouyet, Minc pour parrainage et une appartenance au PS, tendance caviar. Si on met à part son souci apparent de la compétitivité et les rares mesures prises en ce sens sous sa direction, le reste est confondant d’ignorance et de maladresse.

Dans le domaine de l’énergie, M. Macron a fait preuve d’un amateurisme qui révèle son mépris du long terme et sa préférence pour les solutions liées au climat politique plus qu’au changement climatique. Il est aux côtés de François Hollande lorsque celui-ci annonce la fin du nucléaire et il fixe le calendrier de la fermeture des centrales dès son arrivée à l’Elysée en 2017. Ce n’est qu’à la fin de son mandat, et en vue des élections, qu’il comprend enfin que le nucléaire ne participe pas au prétendu changement climatique d’origine humaine, qu’il limite les rejets de CO2, alors qu’au contraire les énergies intermittentes du vent et du soleil vont exiger des centrales d’appoint au gaz voire au charbon. Le désir de séduire les écolos a été plus fort que l’intérêt du pays, que sa compétitivité avec une énergie peu chère, et que son indépendance. Il pouvait parfaitement ne pas fermer Fessenheim et ne pas assécher le savoir-faire acquis par EDF condamnée par lui à voir s’éteindre la filière. 

Sa volte-face tardive témoigne de sa méconnaissance du dossier et il a aujourd’hui le toupet d’accuser EDF d’être nue, alors qu’il l’a déshabillée. Le résultat est calamiteux : l’entreprise n’a pas préparé la relève puisque celle-ci devenait inutile. Faute de spécialistes, elle ne parvient plus à assurer la maintenance, et la moitié des réacteurs est à l’arrêt. La France exportatrice d’électricité va devoir en acheter à l’Allemagne qui la produira avec des centrales au gaz, gaz que la France va lui fournir en provenance de démocraties exemplaires comme le Qatar ou à partir du gaz de schiste américain liquéfié transporté par bateaux : un désastre économique et écologique que notre illusionniste élyséen tente de présenter comme un exemple de solidarité européenne. C’est une habitude chez lui que de botter en touche européenne. Dans ce cas, c’est l’addition des erreurs française et allemande, non l’application d’une complémentarité positive. Un contrat de shadock où l’on a inversé les rôles : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Cette imprévoyance fondée sur une méconnaissance du sujet s’inscrit en aval d’une politique internationale chaotique et en amont d’un déclassement économique français mais aussi européen. Cela avait commencé par la mise en scène de Jupiter accueillant les grands de ce monde dans les hauts lieux de notre histoire. Cela se termine  par un “président” de l’Europe incapable de freiner la stratégie américaine contre la Russie en Ukraine, et jouant comme un Maître Jacques chez Molière les entremetteurs superflus et maladroits. Il ne veut pas humilier la Russie, mais ce disant, il l’humilie. Il parle à Poutine mais c’est pour redorer son image en France, en révélant le contenu des échanges, au mépris des règles diplomatiques, qu’il est indispensable de respecter si l’on veut être efficace. 

Et, tout ceci, sans le moindre résultat concret. Il fournit des armes à l’Ukraine sans être sûr de leur destination dans un pays gangrené par la corruption. Or, ces armes, nous n’en avons pas suffisamment pour nous, en raison de la légèreté avec laquelle nos gouvernants ont cru à la paix lors de l’avènement de l’unilatéralisme américain après l’effondrement de l’URSS en 1991. Nous armons un pays pour le doter d’une armée alors que la nôtre crie famine. L’alignement sur Washington fait de l’Europe une vassale indigne, acculée à se priver de son meilleur fournisseur pour répondre à la volonté américaine de briser la Russie. Certains ont cru voir dans cette union sous la bannière otanienne, c’est-à-dire américaine, une divine surprise en faveur de l’unité européenne. 

Non seulement cette unité de surface au nom de la croisade démocratique, au profit d’un régime né d’un coup d’Etat, est stérile puisque contraire aux intérêts même de l’Europe, comme le recul de l’Euro le montre, mais elle ne sera que momentanée car les conséquences économiques des sanctions imposées à la Russie vont surtout atteindre l’Europe, participant à une crise que les peuples européens ne vont pas pouvoir supporter. Ecrasée par les Etats-Unis dans l’affaire des sous-marins australiens, bravée par la Turquie, méprisée par l’Algérie, bousculée en Afrique par la Russie, la France de Macron descend les marches du podium des nations. Sa manie de la repentance ne peut que conforter le sentiment des puissants que l’on peut impunément s’en prendre à elle. (à suivre)

Par Christian Vanneste le 11 septembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

mardi 6 septembre 2022

Nos démocraties ? Des oligarchies incompétentes ! (1)



Le Premier ministre britannique, David Lloyd George, dit à Aristide Briand : – Vous autres, Français, vous êtes des vaniteux. Mais prenez garde, entre la vanité et le ridicule, il n’y a qu’un pas.  Briand lui répond : – Oui : le pas de Calais. Cette répartie célèbre ne serait plus possible aujourd’hui. La vanité ridicule est en train de miner sourdement l’ensemble des démocraties occidentales, par delà la Manche et même l’Atlantique. Leur vanité qui consiste à s’ériger en détentrices de la morale planétaire, à se proclamer juges du bien et du mal, à exercer de manière unilatérale l’usage de la force au nom du droit, devient ridicule à force de contradictions et d’échecs. 
Il faut désormais prendre garde à la conséquence redoutable de ces errements qui pourraient conduire logiquement à douter de la démocratie. Celle-ci à force de faux-semblants et d’inefficacité pourrait n’être plus “le pire des régimes à l’exception de tous les autres”, selon le mot de Churchill, mais une impasse historique qui n’aura fait connaître à une génération qu’un bonheur superficiel et éphémère.

La démocratie s’est répandue dans le monde non par la séduction mais par la violence des guerres et des révolutions. Son idée essentielle repose sur la souveraineté des peuples, sur la capacité de ces derniers à choisir leurs dirigeants et à exiger d’eux qu’ils agissent avec l’assentiment des citoyens et pour le bien de la nation qui les rassemble. Dès lors que que cette condition est réalisée, la guerre et les révolutions sont bannies. C’est l’optimisme qu’on trouve depuis le Projet de Paix Perpétuelle de Kant jusqu’à La Fin de l’Histoire de Fukuyama. Une part plus ou moins grande de démocratie directe, telle qu’elle est pratiquée en Suisse, est indispensable pour répondre un tant soit peu à cette exigence. 
La liberté et l’égalité des citoyens sont évidemment nécessaires pour que la désignation des dirigeants et la politique qu’ils mènent soient le plus possible maîtrisées par les électeurs, sans discrimination entre eux ni entrave à leur information. L’Etat de droit n’est qu’une conséquence subalterne du système : il y a une hiérarchie des normes qui exige le respect des règles depuis la plus légitime jusqu’à la plus infime pour autant qu’elle lui obéisse. Chaque citoyen peut s’en prévaloir et agir en justice pour que les personnes et les pouvoirs s’y soumettent. C’est ainsi qu’il assure sa protection, cette sûreté dont Montesquieu disait qu’elle était la première liberté chez un citoyen. Ce système bute évidemment sur la question de savoir quelle est la plus légitime : la démocratie ne peut la concevoir que comme celle qui a été voulue par le peuple, c’est à dire par une majorité des citoyens d’une nation qui est dotée d’un Etat. L’existence de dictatures soutenues par une majorité du peuple, l’oppression des minorités et des individus au sein de tels régimes, ont conduit à instaurer dans la continuité du “droit naturel” un droit supérieur à la volonté populaire. 
Cette bonne intention a engendré un équilibre momentané : les démocraties étaient “libérales”, c’est-à-dire limitées par l’affirmation constitutionnelle de libertés fondamentales accordées aux personnes que la volonté populaire ne pouvait remettre en cause. Mais ce système était aussi fragile : face à l’horreur d’Auschwitz ou du Goulag, il était globalement satisfaisant. Il n’était pas nécessaire d’entrer dans les détails. La “Vie des Autres” n’était pas espionnée, envahie, persécutée à Berlin-Ouest comme elle l’était à Berlin-Est.
Mais les vers étaient déjà dans le fruit. C’est la méfiance à l’égard du peuple qui les a fait naître. Celle-ci s’exprime aujourd’hui sans complexe par l’emploi méprisant du mot “populisme”, comme si le peuple n’était légitime qu’en respectant l’orientation voulue par une minorité. Par peur des excès de la majorité, on a donc fait évoluer les démocraties libérales vers des non-démocraties et cela de trois façons : d’abord, le “droit” supérieur, non démocratique, s’est étendu à l’infini, s’est répandu dans de multiples textes, déclarations et traités qui s’imposent aux peuples par l’intermédiaire d’institutions, de tribunaux, supranationaux, qui n’ont pas d’ailleurs toujours les moyens de se faire respecter ; ensuite, la pression exercée d’en-haut et de l’extérieur a introduit dans les édifices juridiques nationaux des normes conformes à celles qui dominent dans les instances internationales (Le Préambule de la Constitution française qui aurait dû se contenter de la Déclaration de 1789 n’a cessé de grossir avec la possibilité pour un Conseil Constitutionnel non élu de l’interpréter pour limiter à sa guise la volonté des parlementaires représentant le peuple) ; enfin, la protection des minorités est devenue prioritaire par rapport à l’exercice de la volonté populaire, majoritaire. 
Sans toujours en prendre conscience, la “démocratie libérale” avait révélé son vrai visage, celui d’une oligarchie qui s’est, petit-à-petit, caricaturée elle-même. Après la guerre et la victoire sur le nazisme, il y avait dans les gouvernements occidentaux, une élite qui avait été sélectionnée par la guerre et la résistance, qui faisait face à la reconstruction, à la guerre froide, aux difficultés créées par la fin des empires coloniaux. C’est cette élite qui a disparu.
Comme souvent dans l’histoire, une “aristocratie”, en dégénérant, accroit ses défauts et les rend insupportables. Qui pourrait sérieusement mettre au même niveau Eisenhower et Biden, Adenauer et Mme Merkel, Churchill et Boris Johnson, de Gaulle et Macron ? Ce qui était une défiance compréhensible à l’égard du vote populaire qui avait permis l’accession d’Hitler au pouvoir est devenu un procès des peuples au nom de valeurs décrétées par un microcosme composé de gens qui précisément ont pour point commun de ne pas vivre comme la majorité des peuples : communicants, journalistes, “cultureux”, activistes associatifs, richissimes hommes d’affaires, et politiciens. Ces derniers sont soumis aux modes qui règnent dans ce village planétaire qui pourrait s’appeler Davos. 
Que les idées prônées soient favorables aux minorités capables d’influencer leur sphère et de renverser le bon sens populaire, de contredire  la relative lucidité des peuples sur leur intérêt, dès lors qu’ils sont informés de manière sérieuse, ne les émeut pas : leur position semble les préserver de tout risque. Leur savoir, leur compétence technique sur des problèmes comme la préservation de la nature ou la maîtrise de l’économie fondent à leurs yeux la légitimité de leur pouvoir et nourrit leur mépris à l’encontre de l’ignorance des peuples.
Or nous vivons une époque où l’accumulation des fautes commises par les gouvernements “démocratiques”, leur imprévision, leurs contre-sens dissipent l’illusion : ils sont incompétents, et d’autant plus qu’ils sont arrogants et apparemment sûrs d’eux : Macron est sans doute la figure emblématique de cette dérive ! (à suivre)
Par Christian Vanneste le 4 septembre 2022

lundi 29 août 2022

Le prix de la liberté ? de quoi parle-t-on ?



Entre deux sorties en “motomarine” autour de Brégençon, M. Macron a profité de la commémoration du débarquement en Provence pour débarquer à son tour sur un sol où il est étranger, celui de l’Histoire. Dans une imitation laborieuse de Churchill et sur un ton artificiellement théâtral, mais avec une pointe légère de Pétain pour rappeler aux Français de ne pas céder à la facilité, ce passager clandestin dans l’histoire de France a osé demander aux Français d'”accepter de payer le prix de la liberté et de nos valeurs ». 

On n’insistera pas sur l’absence de légitimité d’un tel discours. Cet énarque et éphémère banquier, dénué de toute expérience en géopolitique, ne fait évidemment pas le poids ni par rapport au premier ministre britannique qui fut le premier résistant lucide face à Hitler, ni même face à Poutine qui dirige la Russie depuis plus de vingt ans. La nullité de son action alors qu’il était l’un des garants des accords de Minsk, le désastre consommé de sa politique africaine, ses embardées historiques toujours truffées de repentance nationale le disqualifient pour donner des leçons qui ne sont que des exercices de théâtrocratie comme dirait Maffesoli. Qu’il se contente de “communiquer” sans le moindre résultat tangible en téléphonant au président russe ne sert qu’à sa promotion personnelle comme l’a prouvé l’indiscrétion commise à cet égard en dévoilant un passage soigneusement sélectionné de ces échanges.

Dans sa rhétorique surjouée, notre acteur national a usé de deux mots essentiels : “liberté” et “valeurs”. Laissons le second, lieu commun politicien démonétisé par un emploi d’autant plus abondant qu’il n’est jamais défini avec précision. On se contentera du premier, une valeur inscrite dans notre devise nationale, mais dont il faut vérifier l’emploi. La liberté politique est d’abord celle des citoyens français en tant qu’individus, qui se décline au pluriel comme la capacité de penser, de s’exprimer, de se réunir, de fonder une famille, d’agir, d’entreprendre, de posséder, d’aller et de venir dans le respect de la loi et sans nuire à la liberté des autres. Montesquieu notait que la première liberté chez un citoyen est la sûreté, c’est-à-dire la protection par rapport à l’arbitraire du pouvoir ou à la violence d’autrui. Ajoutons qu’on voit mal comment cette liberté des individus pourrait subsister sans que l’Etat chargé de la garantir soit lui-même libre, donc indépendant et souverain. Il est manifeste que la Russie n’a ni l’ambition ni les moyens de s’en prendre à la liberté des Français. Elle peut seulement leur rendre la vie plus difficile si le gouvernement français continue à lui faire la guerre par procuration en Ukraine. Toute ressemblance avec les années  30 est trompeuse. Poutine n’a nullement l’intention d’imposer l’impérialisme russe aux Européens. Il veut seulement que son pays retrouve dans le concert des nations la place que sa taille, sa population, les richesses naturelles dont il dispose, son niveau culturel, scientifique, industriel, économique lui permettent de revendiquer et qu’il a occupée entre le XVIIIe siècle et la fin du XXe siècle. La stratégie américaine s’y oppose par tous les moyens depuis la chute de l’URSS. Cette dernière menaçait le monde libre de la soumission à une idéologie totalitaire soutenue par un impérialisme d’Etat. Jusque dans les années 1980, il y avait à l’ouest de l’Europe des nations dont les citoyens avaient conquis une liberté sans précédent malgré dans plusieurs pays le poids d’un parti communiste puissant affilié à Moscou, et de l’autre côté du rideau de fer, des peuples écrasés par une tyrannie s’appuyant sur le parti, la police politique, le goulag, un endoctrinement et une répression d’autant plus inacceptables que les buts du système s’éloignaient de jour en jour. 

Les dissidents, Soljenitsyne en particulier, avaient ouvert les yeux des Occidentaux, bien timorés face à cet enfer, et qui avaient, par exemple, laissé martyriser la révolte hongroise de 1956 sans sourciller. Il n’y a rien de commun entre la situation actuelle et cette époque : les Russes sont toujours patriotes, mais ne sont plus communistes. Ils ont accepté l’éclatement de l’Urss tant que l’Occident ne s’empressait pas de retourner les anciens alliés, puis les anciennes provinces de la Russie contre elle jusqu’à menacer de faire de l’une des plus vieilles “Russies”, l’Ukraine, un voisin hostile, puissamment armé, et menaçant de près ses centres vitaux. Une partie importante des Ukrainiens de l’Est du pays sont russophones et votaient pour le parti prorusse jusqu’au coup d’Etat organisé en 2014 par la CIA. Leur liberté est aussi menacée que celle des Ukrainiens de l’Ouest antirusses. Seule une solution fédérale que Kiev n’a pas acceptée et que Macron n’a pas défendue, présentait une solution. La liberté n’est donc pas la valeur d’un camp plutôt que celui de l’autre. Le vote de la Crimée en faveur de la Russie a été clair.

Par ailleurs, la liberté des Français n’est pas en cause dans cette affaire, sauf qu’à force de suivre aveuglément la stratégie américaine relayée par l’UE et l’Otan, la France perd son indépendance, et le peuple français la capacité de s’opposer à la politique des oligarchies nationales et supranationales qui s’imposent à lui. La France arme l’Ukraine, l’Union Européenne, la Commission de Bruxelles en l’occurrence, dénuée de toute légitimité dans ce domaine entend fournir des armes et offrir des formations militaires à l’Ukraine. Sous la férule de Washington, plusieurs vagues de sanctions ont été décidées pour ruiner la Russie et l’obliger à plier le genou. Celles-ci se retournent contre l’Europe privée du complément indispensable de son immense voisin dont les ressources naturelles sont gigantesques. L’idée de ne plus importer par gazoduc le gaz naturel russe et de le remplacer par du gaz de schiste américain, liquéfié et transporté par mer, est la plus loufoque qui soit. Elle dément tout souci économique ou écologique qui étaient censés être les priorités européennes, et cela pour la “liberté” d’un peuple soumis à l’une des oligarchies les plus corrompues de la planète que la famille Biden connaît de près.

Cette absurdité habillée de mots pompeux par notre grand bavard national est d’autant plus choquante qu’aujourd’hui, c’est dans nos sociétés occidentales, “démocratiques” que la liberté est menacée de l’intérieur, non par l’idéologie venue de Russie, mais souvent par celle venue des Etats-Unis et qui prend la forme d’une haine de soi suicidaire. La première liberté qu’un peuple doit défendre c’est celle de son existence. L’Ukraine n’a jamais vraiment existé avant 1991. 

La France est millénaire. Or, lorsque les décisions prises par la France sont celles voulues par les Etats-Unis et leurs relais dénués de légitimité démocratique, c’est la liberté collective des Français qui recule. Lorsque le changement de population en France introduit des normes culturelles étrangères qui deviennent dominantes dans une partie grandissante du pays, lorsque l’insécurité et la violence s’accroissent, c’est encore la liberté des Français qui s’efface. Lorsque des thèmes, des concepts, des normes sont privilégiés dans l’information et la formation en lien avec le wokisme venu de l’autre côté de l’Atlantique, avec pour but et pour effet de détruire les valeurs de notre civilisation en les retournant, lorsque leur contestation légitime est interdite voire criminalisée, c’est la liberté de penser et de s’exprimer qui est niée. La boucle est alors bouclée : l’idéologie destructrice n’est plus à l’est mais à l’ouest. Comme celle qui régnait sous Staline avec Lyssenko qui contestait la génétique au nom du marxisme, l’idéologie conquérante en Occident privilégie les fausses sciences, la sociologie des “genres” au détriment de la réalité biologique des sexes. Avec un entrain délirant, elle en vient à affirmer cette contradiction flagrante qui signe sa nullité intellectuelle : on est libre de choisir son “sexe”, mais on n’est pas libre de choisir son “genre”. Comme si le caprice était déterminant et la nature arbitraire !

Franchement est-ce cette liberté, cet infect brouet d’idées confuses qui précipitent notre décadence que nous devons défendre, et en plus chez les autres ?

Par Christian Vanneste le 26 août 2022

Le blog de Christian Vanneste

dimanche 17 juillet 2022

L'Occident et ses valeurs ?



Il y a parfois d’étranges mais éclairantes correspondances entre des faits minuscules et des évènements considérables. Ainsi, il n’y a pas le moindre rapport apparent entre la pauvre Madame Cayeux, empêtrée dans ses déclarations anciennes et présentes à propos des homosexuels et la “confrontation militaire de haute intensité”, bref la guerre qui se déroule en Ukraine. Et pourtant, les deux s’identifient à lutte cruciale qui marque notre époque : celle du prétendu “progressisme” contre le conservatisme. Cette lecture permet de dépasser les visions superficielles et segmentées qui donnent de notre monde en général, et de la société française en particulier l’apparence d’un tissu d’incohérences et de contradictions.

Les médias de l’Etat russe étant interdits, la pensée unique et le politiquement correct règnent dans le monde occidental, et en France, en particulier : Poutine est notre “Grand Satan”, un avatar d’Hitler. L’information donnée sur la guerre est exclusivement celle du gouvernement ukrainien et de son mentor américain. Il y a d’un côté un président héroïque, des soldats valeureux, un peuple qui défend sa liberté et que les démocraties doivent aider jusqu’à la limite de l’engagement direct, en permettant les fournitures d’armes, de formation, de conseils et de conseillers, de mercenaires sur le plan militaire et une avalanche de sanctions sur le plan économique. De l’autre, il y a l’Empire du Mal ressuscité par l’Amérique et à son profit, la Russie poussée dans sa tanière par l’extension de l’Otan et directement alliée aux autres dangereux méchants de la planète : l’Iran, la Chine, la Corée du Nord, etc… Selon l’information qui nous est livrée par nos principaux médias, la propagande russe ment en permanence, par exemple en prétendant viser des objectifs militaires quand les bombardements ne paraissent toucher que des centres commerciaux ou des gares en massacrant nombre de civils, et toujours bien sûr des enfants. Maladroits, barbares, et menteurs par-dessus le marché, tels sont les Russes qu’il faut combattre, qu’il faut battre à tout prix. Devant une telle horreur, l’unilatéralisme s’impose. Toute attitude qui se voudrait “objective” voire paritaire est synonyme de lâcheté, de trahison, de complicité avec le totalitarisme stalinien renaissant de ses cendres !

Comme lors de la Guerre froide, le mal est à l’est et le bien à l’ouest. Simplement, comme la Russie n’a plus la puissance de l’URSS, on peut aller jusqu’à la guerre et avec des mots et des moyens que jamais on n’osa employer contre le totalitarisme communiste tellement plus dangereux et menaçant. La Russie n’est plus communiste. Elle ne menace nullement d’importer son nationalisme en Occident sauf sous forme d’un impérialisme dont elle n’a pas les moyens contrairement à l’Allemagne nazie avec laquelle certains la comparent outrageusement. Pourtant, il s’agit bien apparemment d’une croisade dans laquelle l’idéologie l’emporte sur les intérêts nationaux selon le point de vue du bloc occidental, c’est-à-dire des Etats-Unis, de leur satellites anglo-saxons, de l’Europe otanienne. Il y aurait d’un côté le monde des droits de l’homme, celui des démocraties libérales, de la liberté individuelle et de l’autre l’enfer des dictatures dont la Russie serait le modèle. Ce manichéisme westernien ne résiste pas à la réflexion : les démocraties occidentales ont une conception très sélective des Etats qui seraient fréquentables. La Russie ne le serait pas, l’Iran pourrait le devenir et l’Arabie Saoudite l’est bien évidemment. On voit au travers de ces trois exemples dont le dernier est le plus éloigné de l’idée qu’on peut se faire d’une démocratie puisqu’il s’agit d’une monarchie absolue doublée d’une théocratie que le degré de démocratie peut être inversement proportionnel à la sympathie témoignée par l’Occident. Les droits de l’Homme sont une idéologie à géométrie variable qui s’adapte aux intérêts géopolitiques et économiques de l’Amérique. La croisade démocratique en est le décor illusoire et flatteur. Les bombes démocratiques sur les Serbes, les Irakiens, les Libyens et les Syriens ont été aussi mortelles que celles qui frappent les Ukrainiens. Les sanctions qui ont étranglé l’Irak avant l’invasion de ce pays et le chaos qu’elle a provoqué ont aussi tué des enfants innocents.

Mais la contradiction est aussi interne : la liberté d’expression est aujourd’hui une peau de chagrin dans l’Europe “démocratique”. De plus en plus l’idéologie “progressiste” dominante impose une pensée unique absolument contraire à la liberté d’expression laquelle  est à l’évidence l’un des principes fondamentaux de la démocratie puisqu’elle est la condition nécessaire du débat. Celui-ci est lui-même indispensable à l’expression de la volonté de la majorité des citoyens qui est la définition même de la démocratie. La substitution croissante de la notion d’Etat de droit à celle de démocratie tend aujourd’hui à contraindre la majorité à se soumettre à des intérêts minoritaires présentés comme des droits absolus munis d’un cliquet sur lesquels ni le débat, ni l’expression de la majorité ne seraient plus possibles, dont la contestation serait criminalisée. C’est ainsi que la reconnaissance juridique de l’homosexualité, la condamnation de “l’homophobie” sont maintenant présentées comme des valeurs essentielles de l’Occident, indiscutables. On pourrait au contraire affirmer, sans même identifier notre civilisation au christianisme qui a joué un rôle majeur dans son histoire, que les Lumières qui lui ont succédé font de la liberté de penser et donc de discuter de tels sujets une valeur bien plus essentielle que la protection juridique d’un comportement. Bien des civilisations, des cultures différentes, et au sein même de l’Occident des nations n’entendent pas se soumettre à cette idéologie. Or la Commission Européenne dont les membres n’ont aucune légitimité démocratique vient de saisir la Cour de Justice Européenne contre la Hongrie qui ne respecterait pas les droits “LGBT”…. De même, en France, quand tant de sujets infiniment plus cruciaux assaillent le pays, un lynchage médiatique a été déclenché contre une ministre, Mme Cayeux, qui aurait été opposée au “mariage” homosexuel. Il s’agit clairement d’un délit d’opinion scandaleux en démocratie. Ce qui est plus grave, c’est la curée à laquelle on assiste, comme si une pensée dominante il y a à peine quelques décennies dans l’humanité entière, était devenue un crime punissable avec rétroactivité. Malheureusement, cette pauvre Mme Cayeux, au lieu de défendre une opinion parfaitement défendable s’est enlisée dans un maladroit mélange de préjugés, de repentance et de soumission qui ont révélé à quel point une personne peut dans nos démocraties perdre toute dignité lorsqu’elle est accusée de “déviationnisme”, ce terme employé pour désigner les opposants au régime soviétique.

La guerre froide a été la confrontation entre le régime du Goulag décrit par Soljenitsyne et le camp de la liberté où effectivement on a pu penser qu’il était interdit d’interdire. La confrontation actuelle n’a plus la même pertinence : c’est celle d’une civilisation décadente soumise aux intérêts américains, au détriment des siens pour ce qui est de l’Europe, avec un Etat-Nation dont les valeurs sont différentes, et qui pour cette raison est loin d’être seul.

Par Christian Vanneste le 17 juillet 2022

Le blog de Christian Vanneste

samedi 9 juillet 2022

La comédie du second mandat : acte I



Le discours de politique générale du nouveau premier ministre à l’Assemblée a été l’évènement marquant de la semaine passée. L’intervention de Mme Borne devant les députés a renforcé l’idée que le règne macronien avait poussé jusqu’à son extrême limite la confusion de la politique et du spectacle dont la divulgation d’une conversation de M. Macron avec le Président Poutine avait révélé combien elle peut anéantir le sens de la responsabilité.

M. Macron aime le  théâtre, et on ne peut à propos de ses deux mandats que se référer à Marx disant que lorsque l’histoire se répète, la première fois, c’est une tragédie, et la seconde une farce. En 2017, les Français, après le calamiteux quinquennat de Hollande, dont Macron avait été le collaborateur, ont fait le choix suicidaire de confier à nouveau la France à un homme de gauche, dont le bilan est aujourd’hui catastrophique sur tous les plans. En 2022, ils l’ont réélu par défaut, mais ne lui ont plus offert la majorité législative nécessaire pour gouverner. La tragédie d’un pays mené par un personnage aussi inexpérimenté que narcissique et arrogant est devenue la comédie d’un président en quête de compromis en attendant le moment de la dissolution. 
Pour faciliter ces mariages de raison entre son gouvernement et telle ou telle partie de l’opposition, il fallait une entremetteuse. Les sourires complices de Mme Borne chaque fois qu’elle citait, durant son intervention, les présidents de groupe avec lesquels elle avait évoqué un sujet sur lequel un compromis est envisageable, à l’exception des deux extrêmes bien entendu, donnaient à l’évidence ce rôle à cette femme a priori austère. La claque macroniste soutenait l’actrice avec la discipline des godillots applaudissant et se levant comme un seul homme. L’extrême-gauche fut le poulailler qu’on attendait pour siffler la pièce et ramener les partisans de l’ordre dans le giron présidentiel.

Le discours fut un morne catalogue appuyé sur l’étonnante contradiction entre quelques rappels de prétendus succès du mandat précédent et la nécessité urgente de répondre aux problèmes qui se sont accumulés pour enrayer le déclin de notre pays. “Pas de faux semblants” a affirmé Mme Borne en plaçant la transparence à l’ordre du jour. Le déni est la plupart du temps, chez les politiques, un aveu : comment croire sérieusement à un gouvernement qui veut multiplier les cadeaux aux uns et aux autres tout en restaurant les comptes publics, sans augmenter les impôts ? Derrière le décor des mots, et notamment l’emploi obsessionnel de “protéger” et de “ensemble” se cache la réalité d’une politique social-démocrate suicidaire partout où elle a été mise en oeuvre et qui ne peut rassembler une nation qu’elle tend au contraire à fracturer. En 2018, M. Macron voulait “construire l’Etat-Providence du XXIe siècle”, fondé à la fois sur l’émancipation de chacun et sur l’innovation généralisée. Cet “en même temps” était une vue de l’esprit, d’un esprit abstrait, détaché de toute épaisseur humaine, celui d’un énarque, haut fonctionnaire et banquier qui ignorait le territoire au profit de la carte et les hommes à celui des statistiques. 

Mme Borne a eu beau insister sur son identité, notamment sur sa mémoire d’enfant de déporté, son véritable profil est celui d’une polytechnicienne dont le parcours est essentiellement lié à son appartenance au parti socialiste, d’un cabinet à l’autre, à l’ombre des Royal, Lang, Delanoë etc…. préfète un an, à la tête d’entreprises publiques souvent, proche du pouvoir et éloignée des vraies gens toujours. Les regards noirs lancés à l’opposition, le petit geste rageur après chaque page tournée révélaient le caractère d’une femme qui a des comptes à régler et qui aura le plus grand mal à susciter l’adhésion sur une politique bancale. Certes la droite ne pourra qu’approuver la fin de la redevance audiovisuelle, mais comment assurera-t-on le financement du prétendu service public si on le maintient ? Certes, l’urgence climatique pourrait susciter un consensus en raison du poids de l’idéologie à la mode, mais le choix tardif du nucléaire après la fermeture de Fessenheim par notre incohérent président, et son association avec des énergies renouvelables intermittentes que le nucléaire ne pourra suppléer en raison de son manque de souplesse, conduiront non à une baisse des émissions “carbonées” mais à une augmentation par la remise en route de centrales à charbon. Comment oser parler de souveraineté énergétique dans une telle perspective ?,

La présence d’un ministre de la justice laxiste, d’un ministre de l’éducation wokiste, le maintien au gouvernement du menteur du Stade de France et de la brêle pontifiante qui gère notre économie à coup de prédictions systématiquement démenties par les faits, se veulent des gestes d’ouverture à gauche et à droite mais peuvent aussi paraître des provocations. On ne peut gouverner dans l’incohérence d’un compromis à un autre. Les discours d’Olivier Marleix et de Marine Le Pen ont été rassurants. La droite sait se tenir et affirmer une opposition solide. 

Que ne peut-elle s’unir ? L’amour de la France et non celui de la république abstraite qui n’est qu’un moment de son histoire devrait être un ciment suffisant !

Par Christian Vanneste le 9 juillet 2022

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