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lundi 27 juin 2022

En marche vers la médiocrité !



Après une élection présidentielle enjambée, M. Macron, élu non sur un projet mais par l’addition d’électeurs en désaccord sur tout sauf sur leur volonté d’empêcher Marine Le Pen d’entrer à l’Elysée, imaginait bénéficier du vote pavlovien habituel donnant une majorité législative au président. Raté ! 

Cette fois, chacun est resté sur sa préférence initiale. L’archipel français a voté : la France de l’Ouest, celle qui vit plutôt bien, dans les régions les plus calmes, dans les métropoles, et dans les circonscriptions les plus aisées, les retraités inquiets des changements, ont élu des députés macronistes ; la France périphérique qui souffre de la double peine de l’appauvrissement et de l’insécurité, a voté pour le Rassemblement National ; les quartiers sensibles, les villes vérolées par une immigration incontrôlée ou par une faune boboïsée ont aimé la Nupes. Les partis du monde d’avant ont sauvé les meubles dans leurs fiefs les plus solides.  L’hypothèse absurde d’une France penchant à droite pour répondre à des problèmes que la gauche crée et nourrit, alors que la droite peut y répondre, et élisant l’Assemblée la plus à gauche de la Ve République, ne s’est pas vérifiée malgré les médias qui l’ont claironnée sur tous les tons pour ramener les moutons vers le bercail macronien par peur de Mélenchon. Les Français craignent davantage l’extrême-gauche que l’extrême-droite : le plafond de verre a été brisé. Le RN fait une entrée fracassante à l’Assemblée en multipliant par dix ses députés sans même avoir fait alliance avec Reconquête, ce qui lui aurait sans doute permis davantage de candidats pour le second tour. Il constitue néanmoins le premier groupe d’opposition devant la France Insoumise.

Les députés se partageront sans doute en dix groupes. Il manquera 44 députés à la majorité présidentielle pour être absolue. Macron, avec le mépris qui lui est habituel à l’encontre des parlementaires parle d’une “trentaine” qui manque, réduisant la qualité intrinsèque des députés élus au suffrage uninominal à n’être qu’une quantité plus ou moins achetable, comme on achète les oeufs à la douzaine. Pour gouverner, il faudra donc atteindre la majorité absolue. Quatre options sont envisageables : d’abord, l’union nationale qui aurait besoin pour se justifier d’un drame national à affronter qui ne se résume pas à l’incapacité et aux maladresses des détenteurs du pouvoir au  moins depuis 2012 ; ensuite, la construction d’une coalition de gouvernement par l’addition de groupes actuellement dans l’opposition ; le débauchage individuel d’un nombre suffisant de parlementaires serait une troisième solution ; enfin, à partir d’une majorité relative, chercher une majorité texte par texte, un coup à gauche, un coup à droite. Le président a compris que les conditions d’une union nationale n’étaient pas réunies et a prétendu élargir sa majorité comme une omelette dont on couperait les deux extrémités jugées peu républicaines, selon un préjugé qui commence à sentir le rance. Il rêve donc d’une coalition allant des communistes aux républicains. Cette majorité de 379 sièges sans compter les individualités ralliées serait très confortable, mais pour quoi faire ? On doute que sur les questions économiques et sociales, sur l’énergie, sur la sécurité, sur l’immigration, sur les problèmes sociétaux, on puisse la réunir. Quant au débauchage de plus de quarante opportunistes ambitieux, ou même d’une “trentaine”, cela paraît bien peu réaliste. Ils pèseront leur chance d’être réélus et si on leur offre un ministère, il n’est pas sûr que leur suppléant soit sur la même ligne.  

Il ne reste donc que la politique à la godille texte par texte, et la “présidente” du futur groupe “renaissance” n’a pas hésité à lancer une de ces fausses bonnes idées qui naissent chez des esprits superficiels voire irresponsables pour qui l’opportunité des circonstances et le coup médiatique l’emportent sur le sens de l’Etat et du Bien commun.  Les Français sont majoritairement attachés au prétendu droit à l’avortement, les élus plus encore par démagogie “féministe” : inscrire ce droit dans la Constitution rallierait, selon cette arriviste forcenée, une majorité de députés. François Bayrou a tout de suite dénoncé le procédé : le prétexte d’un vote de la Cour Suprême américaine, dans un contexte sans rapport avec celui de la France, ne saurait justifier l’alourdissement d’une Constitution suffisamment encombrée de préambules qui accroissent le gouvernement des juges et ralentissent la mise en oeuvre de la volonté du peuple et de ses représentants. C’est en fait la majorité elle-même qui avec le Modem risquerait d’être ébranlée par cette proposition “en même temps” opportuniste et incongrue. Que penser d’élus assez minables pour faire de la vie d’un enfant à naître ou de la détresse d’une femme la variable d’ajustement d’une majorité opportune ?

Macron dans un rare moment de lucidité et de sincérité a jugé qu’il “fallait bâtir des compromis à l’Assemblée, une situation affreusement banale au niveau européen”. Ben voyons ! Jupiter passe aux aveux : son grand projet pour la France qu’on serait bien en peine de définir, mais qu’on voyait se dessiner à la gomme avec sa disparition dans une Europe fédérale, prélude au gouvernement mondial, se réduit finalement à la rendre médiocre comme tout le monde, comme tous les autres Etats européens inféodés aux Etats-Unis d’Amérique, passant d’un compromis à un autre sans la moindre perspective. Si l’on en juge par la boulette allemande du renoncement au nucléaire pour faire plaisir aux écolos, c’est le chemin du déclin assuré. A défaut de réalisations, on émet des signaux : on annonce la candidature de l’Ukraine à l’Union Européenne, tout en sachant que son entrée n’est pas pour une date proche, ou, sur le plan national, on programme des augmentations de prestations sociales tout en disant que la dépense publique et l’endettement ont atteint des limites indépassables. 

La Ve République a les reins solides. Elle peut permettre à un exécutif minoritaire de gouverner sous la menace de la dissolution, de gouverner médiocrement mais sans éviter que le vrai souverain, le peuple à force d’être évincé du pays légal ne choisisse le pouvoir de la rue.

Par Christian Vanneste le 27 juin 2022

Le blog de Christian Vanneste


jeudi 23 juin 2022

La Macronie mise à nu



Le mirage entretenu par la macronie s’est effacé. Le régime de l’illusion permanente et de la manipulation systématique vacille, titube et menace de tomber. Le prestidigitateur a perdu a main. C’est Bruno Le Maire, grand spécialiste du vide, qui avait défini Macron comme un homme sans projet, sans conviction. Pour une fois, il ne se trompait pas. Depuis cinq ans, Macron a anesthésié le peuple français avec la complicité de la majorité des grands médias. Ni les élections intermédiaires, ni la gestion des crises n’ont été des succès. 

Mais le concert des commentateurs flagorneurs et des sondages autoréalisateurs avait permis au bavard impénitent et narcissique de bénéficier de l’image positive du “maître des horloges”, maîtrisant le temps et les situations. La dernière manipulation de l’opinion aura été fatale : elle s’est retournée en prophétie autodestructrice. Celui qui paraissait avoir réussi l’exploit d’être réélu sans cohabitation et devait dans la foulée être soutenu par une majorité absolue selon l’habitude acquise depuis l’adoption du quinquennat prenait son vol à l’international et planait au-dessus des banalités politiciennes du quotidien. Les affres du covid avaient habitué les Français à la soumission, les débordements des Gilets jaunes avaient réuni le parti de l’ordre derrière le président, la guerre en Ukraine achevait le cercle de la peur dans lequel se blottissait le camp présidentiel. 

Celui-ci répondrait à l’appel lancé pour résister à une nouvelle menace, celle des extrêmes : l’extrême-droite universellement rejetée, battue à l’élection présidentielle grâce à cette répulsion entretenue et instrumentalisée par la macronie ; l’extrême-gauche que l’on agitait comme un drapeau rouge lors des élections législatives pour terroriser les retraités aisés. Le RN allait être marginalisé comme d’habitude dans ce type de scrutin. Mélenchon, qui prend un malin plaisir à se caricaturer, allait cette fois incarner le danger, et en même temps assurer la mobilisation des électeurs de droite pour sauver la macronie… Le scénario s’est brisé sur le pays réel.

Après une victoire facilitée par le coup d’Etat médiatico-judiciaire contre Fillon et une majorité énorme issue d’un vote terni par l’abstention record d’une France sidérée, Macron a pendant cinq ans joué les autocrates, affiché un mépris inouï à l’encontre de “son” peuple, et considéré l’Assemblée Nationale comme une chambre d’enregistrement servile. On chercherait en vain une réussite objective dans un seul secteur de la politique menée : l’endettement et la dépense publique à tout-va masquent très superficiellement l’état économique calamiteux du pays, l’insécurité et la violence croissent en raison d’une réponse pénale totalement dépassée, la nation est menacée de mort par la submersion migratoire et l’effondrement de la transmission culturelle. 

Une majorité de Français était consciente de cet échec, mais on a entretenu sa crainte d’essayer la seule réponse pour sortir de cette impasse : une politique de droite, nationale, libérale en économie et conservatrice sur le plan des valeurs. Zemmour fut donc écarté, puis Marine Le Pen parvint à mobiliser une grande partie des mécontents, mais sans devenir suffisamment crédible pour susciter un élan positif. Le front républicain avec une certaine mollesse rassembla donc au nom de la défense de la République les électeurs des centres urbains favorisés, les retraités inquiets, et la gauche militante mobilisée contre “l’extrême-droite”, que Marine Le Pen avec sagesse, mais non sans démagogie, ni banalisation, n’incarne plus.

La répétition du scénario de 2017 semblait couronner l’habileté tactique de Macron, qui ne faisait campagne qu’avec dédain, de loin, comme ennuyé, dans cette attitude outrageante qu’il avait manifestée à l’encontre de Marine Le Pen lors du dernier débat. La droite dite républicaine était terrassée, condamnée au ralliement, après son humiliation dans l’élection présidentielle et face à la gauche rougie de Mélenchon. La réalité d’un positionnement au centre-gauche de la macronie pouvait s’afficher tranquillement avec une femme de gauche “premier ministre”, un rejet massif du RN, et un discours discriminant allant jusqu’à préférer un communiste “républicain” à un patriote qui ne le serait pas selon elle. Patatras ! Le voile trompeur s’est déchiré : l’abstention a souligné le malaise des Français, la majorité présidentielle fondée sur l’opposition amollie face à l’extrême-droite n’est plus qu’une apparence, un décor qui se lézarde. Plus que jamais, l’archipel français s’est révélé jusqu’à imposer sa géographie sur les bancs de l’Assemblée nationale. 

La macronie des métropoles et des régions prospères, les fiefs de féodaux républicains ancrés dans les territoires, la poussée nationale et sécuritaire de la France périphérique des victimes de la mondialisation, la montée subversive des banlieues et des minorités séparatistes et destructrices composent ce nouveau paysage. Contre les doctes prévisions des instituts spécialisés, la macronie a perdu la majorité et elle ne l’a pas cédée au profit du conglomérat d’extrême-gauche, mais l’a perdue face au décuplement inattendu du nombre des députés nationaux, sans doute plus nombreux encore si davantage avaient pu grâce à une alliance avec Reconquête être présents au second tour.

La France en voie de déclassement, de remplacement, de basculement, vouée au déclin et à la décadence, se retrouve donc avec un président reconduit sans bilan ni projet et qui n’a plus de majorité pour faire semblant de conduire une nation dont la disparition est vaguement inscrite dans la vision qu’il a du long terme. Ce trou d’air politique inattendu l’a pris au dépourvu. Il annule et reporte le conseil des ministres. L’horizon est bouché : dans la brume, on devine les falaises de la dissolution ou de la démission, plus près du rivage les écueils des motions de censure et du blocage de l’Assemblée. Pour affronter les vagues du mécontentement face à la baisse du pouvoir d’achat mais aussi à la montée de l’insécurité sur tous les plans, sur qui compter ? La Nupes n’est qu’une entente électorale entre des partis opposés sur des questions capitales comme l’énergie.  Peut-être pourra-t-il récupérer quelques socialistes…

Les autres seront des opposants d’autant plus motivés par la concurrence. Peut-être se tournera-t-il vers les Républicains mais le plein de traîtres a déjà était fait jusqu’à Sarkozy… Il est rare qu’un homme qu’on a voulu assassiner embrasse son assassin. La première force d’opposition sera donc le Rassemblement National. C’est lui qui doit relever le défi le plus important : devenir assez crédible pour enfin redonner de l’espoir aux Français et leur offrir un chemin d’espérance et de confiance, devenir un véritable rassemblement  !

Par Christian Vanneste le 22 juin 2022

Le blog de Christian Vanneste

jeudi 9 juin 2022

Démocratie directe pour en finir avec l’illusion démocratique française



La vie “démocratique” des Français ressemble de plus en plus à un ballet dont les électeurs sont les danseurs qui obéissent à une chorégraphie composée par le microcosme qui gouverne en fait notre pays. Depuis 2017, et le coup d’Etat médiatico-judiciaire contre Fillon, qui fut une surprise, les élections nationales obéissent aux prévisions et aux scénarios dont l’objectif correspond aux souhaits de la macronie. 

La politique française n’offre plus de véritable choix mais se contente de distribuer les acteurs d’un jeu de rôles. Tout le monde savait que Marine Le Pen serait battue par son adversaire du second tour de la présidentielle, il y a cinq ans. En étant encore plus mauvaise qu’on pouvait le craindre, elle a dépassé les espérances des concepteurs du spectacle. Et contre toute raison objective, celui-ci a été rejoué cette année aux applaudissements du public. 

Zemmour s’est laissé enfermer dans son rôle de polémiste d’extrême-droite le temps d’adoucir Mme Le Pen qui est redevenue, malgré sa bonne volonté et la complaisance déployée à l’égard du méprisant qu’elle affrontait, une terrible menace pour la République entre les deux tours. Les élections législatives qui suivent la présidentielle ont pris l’habitude logique d’en confirmer le résultat, et de transformer la victoire d’un candidat par refus de l’autre en soutien législatif au premier. En 2017, le parti présidentiel étant avant tout le radeau de survie du Parti socialiste, la droite, les Républicains demeuraient la force principale de l’opposition. Cette fois, la droite incapable de s’unir, s’efface de la scène. La peur du nouveau grand méchant, Mélenchon qui endosse sa tenue d’affreux avec un rare talent, doit métamorphoser l’ancien socialiste collaborateur de François Hollande et ses amis de gauche en parti de l’ordre pour rassembler les électeurs de droite sous sa bannière. 

La nomination d’un premier ministre qui, contrairement à ses prédécesseurs, ne vient pas de la “droite”, la provocation du remplacement de Blanquer par Ndiaye sont des signes clairs : Macron entend gouverner au centre-gauche et le repoussoir Nupes doit l’aider à être approuvé par les électeurs qui s’imaginent “de droite”. Si on résume l’histoire, on voit qu’un conseiller et ministre du plus mauvais président de la 5e République qui avait confirmé le bilan désastreux des passages des socialistes au pouvoir, a été élu et réélu en maintenant un certain nombre de leurs amis et de leurs idées à la tête du pays. Les Français ont-ils du goudron dans les yeux pour maintenir les mêmes depuis 2012 malgré des résultats calamiteux qui s’ajoutent à ceux de Mitterrand, de Rocard, de Jospin et qui se traduisent par les 3 D de la France : le déclin, le déclassement, la décadence ?

Quand on regarde la situation actuelle de notre pays et la pente sur laquelle il descend, tout appelle pour la lui faire remonter à des solutions libérales-conservatrices. La gauche n’en veut évidemment pas, les macronistes non plus qui soignent leur discours progressiste, c’est-à-dire leur appétence pour une décadence heureuse, en douceur. Quant à la droite, elle se déchire entre les démagogues du RN qui veulent séduire les électeurs perdus par la gauche, la droite dite “républicaine ” de LR dont on ne sait plus où elle habite, et les libéraux-conservateurs derniers vestiges du gaullisme pour peu qu’ils soient souverainistes. Les premiers veulent la retraite à 60 ans et sans doute aussi que les barbiers rasent gratis. Les seconds jouent les vierges effarouchées dès qu’on évoque l’identité ou la souveraineté nationales et sont trop à la merci de leur clientèle électorale pour oser les mesures fortes qui sont nécessaires. Les troisièmes qui ont sur la plupart des sujets des solutions de bon sens sont honnis du microcosme médiatique, et n’ont pas fait les efforts nécessaires pour réunir. Tout ceci sans tenir compte des groupuscules et de leurs chefs, les Dupont-Aignan, les  Philipot qui ne visent que le financement public à l’issue d’un scrutin où ils feront de la figuration.

Pourtant la maladie impose ses remèdes. La France doit d’abord préserver son identité c’est-à-dire l’unité culturelle de sa population nécessaires à la paix sociale, à la sécurité publique, à la qualité de l’éducation. Elle doit restaurer les notions d’ordre et d’autorité sans lesquelles la liberté n’est qu’illusion et anarchie. Elle doit rebâtir à l’ancienne ses piliers que sont l’enseignement et la justice. L’uniforme à l’école, le respect des maîtres, la sévérité des sanctions, leur application sans retard, la récompense du mérite et la reconnaissance de la hiérarchie qui est proportionnée à ce dernier sont les ingrédients de la réussite d’un pays. Un petit Etat comme Singapour le démontre. Les marottes idéologiques doivent être abandonnées comme l’absurde discrimination prétendue positive, ce déni de justice au nom d’un fanatisme de l’égalité. La richesse n’est pas une injustice dès lors qu’elle est utile à la nation tout entière. 

Il faut l’encourager et tout faire pour qu’elle demeure en France. La diminution de l’emploi public, des prélèvements obligatoires, des déficits de fonctionnement, la suppression d’une collection de fromages inutiles et coûteux depuis le millefeuille des collectivités locales jusqu’à la myriade des comités, conseils, autorités administratives, dont le nombre n’empêche pas de recourir à des entreprises privées étrangères pour orienter l’action de nos élus, les réformes économiques et sociales qui favorisent le travail et l’investissement, dopent la compétitivité de la France, sont parmi les priorités les plus criantes. Nos échanges extérieurs sont en berne puisque les services sont loin de compenser notre déficit commercial. Avec l’Euro, et sans la rigueur, par exemple pour le temps de travail, faute de dévaluer, la France avait une seule solution qui était la TVA sociale. Par démagogie, nos gouvernants s’y sont refusés alors qu’elle fleurissait chez nos concurrents. Qui aura le courage de mettre en oeuvre les mesures indispensables repoussées d’année en année depuis si longtemps ?

Il faut arrêter de se réjouir de vivre en démocratie. Celle-ci n’est plus que le décor d’un ballet illusoire. Belle liberté que celle d’être la victime d’un malfaisant ! Liberté trompeuse que celle qui soumet votre parole à la pensée unique et au politiquement correct ! Belle démocratie que celle qui conduit un peuple apeuré à renouveler un manipulateur méprisant à l’issue d’un mandat calamiteux ! 

Sans doute la réforme de nos institutions dévoyées plus que jamais par le pouvoir personnel actuel est-elle la plus importante, mais ni la présidentielle qui donne à un individu le pouvoir pour cinq ans, ni les élections législatives qui connaîtront un fort taux d’abstention et n’infirmeront pas le résultat de la présidentielle de manière décisive, ne correspondent à une véritable démocratie digne de ce nom. Plus que jamais, une réforme s’impose : l’instauration de la démocratie directe à la suisse, qui donnera au véritable souverain, le peuple, la possibilité de choisir son destin, de garantir sa survie, de favoriser sa prospérité en passant outre à l’oligarchie intéressée ou timorée !

Par Christian Vanneste le 8 juin 2022

lundi 30 mai 2022

Le fiasco français dévoilé !

 

Un général chinois avait eu l’idée de placer des tambours de bronze sous les cascades proches des frontières pour que les peuples voisins s’imaginent toujours menacés par de puissantes armées. Faire beaucoup de bruit autour d’un événement peu important permet en effet de mobiliser l’attention sur lui, et aussi de la distraire d’un fait plus redoutable. Si l’on s’inquiète du vacarme de l’armée fantôme suggérée par les tambours, on peut aussi laisser pénétrer l’invasion très réelle, mais insonore, qui a pris un autre chemin. Cette tactique appuyée sur la complicité d’une grande partie des médias est celle de la macronie. 

Depuis la réélection facilitée par l’abrutissement covidien suivi d’une libération pleine de promesses, mais sous la menace de la guerre, les Français sont hypnotisés par des sujets sur lesquels ils n’ont guère de pouvoir. C’est d’abord le conflit ukrainien qui permet au président réélu de déployer la talentueuse ambiguïté du “en même temps” : après avoir échoué à faire appliquer les accords de Minsk dont il était l’un des garants, le voilà qui envoie à Zelinski des armes dont on ne sait où elles finiront tandis qu’il téléphone à Poutine pour donner l’illusion d’une implication…  dénuée du moindre résultat. 

La tuerie qui a ensanglanté une école du Texas a permis à notre président de “partager la colère de ceux qui luttent pour mettre fin à ces violences” comme s’il fallait prendre en compte un problème qui est, dieu merci, étranger à notre pays. Un ministre de l’éducation nationale spécialiste de la ségrégation raciale aux Etats-Unis a pourtant signé l’aveu du tropisme américain du locataire de l’Elysée. Déjà, il avait déclaré avec une emphase démagogique que le “93”,  la Seine-Saint-Denis”, c’était la Californie sans la mer. La nomination tardive du premier ministre et de son gouvernement avec un zeste de provocation propre à faire s’agiter l’épouvantail de “l’extrême-droite”, pouvait passer pour une habileté destinée à masquer les difficultés de la constitution d’un ministère qui devra affronter la tempête soulevée par l’incurie du précédent mandat dans bien des domaines. Rejeter la droite authentique, faire craindre Mélenchon et l’islamo-gauchisme unissant toute la gauche, c’est en résumé la stratégie pour rassembler derrière soi la masse des imbéciles, peureux et soumis, qu’on a habitués à voir leur sauveur dans la personne de celui qui précipite le pays dans la catastrophe.

Mais les manoeuvres les mieux conçues dans les arcanes du pouvoir peuvent se trouver confrontées à la réalité, celle dont l’importance ne peut être voilée longtemps aux yeux de l’opinion. Le ralliement d’un centriste opportuniste, si on veut bien excuser cette redondance peu éloignée du pléonasme, pouvait paraître une bonne prise. Les galipettes sexuelles du handicapé, un tantinet obsédé par la “chose” semble-t-il, révélées par Mediapart, ont terni le trophée et au contraire souligné une fois encore la légèreté du choix qui a privilégié la “comm” plutôt que la compétence et la rigueur du lauréat. Au moins, cette affaire a eu le mérite de distraire les électeurs des sujets prioritaires, que Mme Borne a cités : emploi, santé, climat. Rien d’étonnant chez cette femme de gauche qui ne situe pas le régalien de la sécurité, de la justice et de la défense dans les priorités, et ose faire du climat un enjeu essentiel, alors que celui-ci ne dépend que peu de la politique, et pas du tout dans un pays qui ne compte que pour 1% du gaz à effet de serre dans le monde grâce au nucléaire. Mais il faut cibler les électorats, les séduire pour les législatives.

Malheureusement, il y a des sons plus puissants que ceux des tambours trompeurs : celui qui s’est fait entendre à Saint-Denis samedi, lors de la finale des champions entre Le Réal et Liverpool, est de ceux-là. Il vient rappeler la question primordiale à laquelle notre pays est confronté et que le pouvoir veut occulter : le déclin et la décadence de la France qu’il devient impossible de cacher aux yeux du monde. Au Stade de France, pour un match du plus haut niveau international, retiré à Saint-Petersbourg et donné à Paris, nous avons offert le triste spectacle d’une organisation défectueuse, aggravée par une grève du métro selon nos habitudes, qui a permis aux voyous des environs de pénétrer dans l’enceinte sportive, d’y occuper indument des places tandis que d’autres agressaient et rançonnaient les supporters qui en étaient privés. 

La police,  prise de court, présente en nombre, a réagi avec une brutalité compréhensive mais mal dirigée. Croit-on qu’il sera facile de faire venir en France les touristes qui ont vu dans la capitale française des hordes de loubards agir sans retenue ? On savait M.Macron peu doué en géographie. Il a dû confondre la Californie et le Bronx, en parlant du “93”. Mais il n’est pas plus fort en histoire, car le problème français n’est pas celui de l’esclavage et d’une ségrégation longtemps entretenue. C’est celui d’une immigration sans assimilation, d’une discrimination positive en faveur des jeunes immigrés, notamment devant les tribunaux, du laxisme judiciaire et de l’absence de peines en raison de l’insuffisance des prisons. On sait que ces dernières ne manquent pas aux Etats-Unis.

Le ministre de l’intérieur s’est précipité pour se disculper en dénonçant la fraude des billets et pour jeter l’anathème sur les supporters anglais. Le courage du “c’est pas moi, ce sont les Anglais” ! C’était confondre le détonateur et la bombe : dans un pays sérieux où les dirigeants sont vigilants et responsables, où la population est encore capable de civisme en raison de la force morale de l’éducation qu’on lui offre, les fraudeurs auraient été rapidement filtrés, et les abords du stade interdits aux “sauvageons”. La France a révélé l’ensauvagement qui la contamine, et le lendemain, sur un autre stade, celui de Saint-Etienne, la province a  réédité le phénomène à sa dimension.

Mais pendant ce temps une tragédie au symbolisme fort a été dissimulée aux yeux du grand public par une étonnante ( ? ) connivence des journaux et des pouvoirs publics : à Marseille, le 10 Mai, Alban Gervaise subissait une tentative d’égorgement alors qu’il était venu chercher ses enfants âgés de 3 et 7 ans à l’école catholique Sévigné et les raccompagnait à sa voiture. Il est mort le 27, dans un silence aussi glaçant que général. La victime était un médecin militaire de 41 ans qui officiait à l’hôpital Laveran du nom de ce prix Nobel de médecine qui découvrit à Constantine le parasite à l’origine du paludisme et contribua à sauver tant d’habitants d’Algérie et des colonies françaises de cette maladie endémique. Peut-être avait-il encore été formé à l’Ecole du Pharo, à Marseille, là d’où sont partis les médecins coloniaux qui ont été partout dans le monde sauver les vies des colonisés au risque de la leur ? L’assassin, lui, se prénomme Mohamed. 

Il a porté une dizaine de coups de couteau à la gorge en criant “Allah Akbar” selon des témoins. Connu défavorablement des services de police pour toxicomanie, souffrant de problèmes psychiatriques, il n’a été ni placé dans un service de psychiatrie, ni mis en examen pour terrorisme et radicalisation. Dans ce cas tragique comme dans la farce tragi-comique qui ridiculise notre pays au Stade de France, le pouvoir a botté en touche !

Par Christian Vanneste le 30 mai 2022

lundi 23 mai 2022

Complotiste, populiste ? Non ! Démocrate et lucide ! (IV)



Dans l’univers comme dans l’histoire, la création, la destruction et la conservation sont à l’oeuvre. C’est vrai à l’échelle cosmique comme à celle de la vie, de l’économie et de la politique. Les politiques ont rarement le recul et les connaissances nécessaires pour comprendre ce processus et pour tenter de le maîtriser dans la limite de leurs moyens et dans le but d’assurer le bien commun des peuples qu’ils ont en charge. Tel veut le progrès avec furie qui fonce tête baissée vers la décadence. Tel veut la suprématie de sa nation qu’il la précipite dans le plus profond abaissement. 
Tel veut que rien ne bouge jusqu’à ce que tout s’effondre. Ces excès propres aux dictatures sont étrangers aux démocraties où la pluralité des décideurs et le court terme des échéances électorales empêchent le plus souvent la moindre hauteur de vue. Les plus grands hommes politiques sont ceux qui surmontent ce handicap. Ce sont les conservateurs intelligents qui luttent pour la survie de leur nation, comme des commandants de vaisseaux, en n’affrontant pas les vents contraires, mais en sauvant le navire quitte à louvoyer non sans le délester de quelque bagage trop lourd. Les exemples de ces hommes remontent à la seconde guerre mondiale : Churchill et De Gaulle.

Il y a des forces qui entraînent les hommes vers leur destinée. Lorsqu’on dit que l’histoire est tragique, ce n’est pas seulement pour rappeler que la violence et la guerre y sont chez elles, mais pour souligner que les hommes font l’histoire en la subissant plus qu’en la dirigeant. Henri Guaino pointait cette évidence récemment dans un parallèle entre la marche vers la première guerre mondiale et la situation actuelle créée en Ukraine. Les acteurs du drame voient bien leurs objectifs, mais n’ont pas conscience des conséquences de ce qu’ils veulent, du croisement fatal de ces objectifs. C’est la raison pour laquelle, il est vital qu’à ces moments cruciaux, le pouvoir soit donné à des hommes dotés de la hauteur de vue nécessaire et de la claire conscience de leur mission : assurer le bien commun de leur peuple.

Malheureusement pour notre pays, le dernier président à avoir eu quelques lueurs dans ce domaine, malgré bien des déficiences, était Chirac. Son refus de soutenir les Etats-Unis dans leur aventure irakienne a été la dernière décision intelligente de la politique internationale de notre pays. Depuis, ses trois successeurs ont sombré dans un atlantisme servile. Ils ont fait rentrer la France dans le rang des nations médiocres comme le sont devenus les autres peuples européens, avec une oligarchie bruxelloise qui est le relais du suzerain américain et leur transmet ses directives, le plus souvent au travers des organismes internationaux qu’il contrôle. Il ne faut pas chercher de “chef d’orchestre” là où il y a seulement une addition confuse d’intérêts, de visions du futur, d’objectifs stratégiques et d’idéologie aussi inconsciente que conquérante. 
Cette idéologie et ces intérêts ne sont pas ceux du monde, mais seulement ceux d’un Occident qui décline. Les autres civilisations s’en libèrent, et un homme politique sérieux devrait en être conscient.

Le grand paradoxe qui préside aux choix politiques des Français est de confier leur avenir à une caste qui les rassure par ses diplômes et ses concours alors qu’elle devrait les effrayer par le poids de ses erreurs, de ses fautes, de ses échecs dans pratiquement tous les domaines où elle sévit. Là où il faudrait un habile manoeuvrier capable de se dégager du troupeau, on a au contraire le pire des suiveurs qui aspire seulement à être en tête du groupe pour mener plus vite et dans l’enthousiasme sa charge vers le ravin. Le vent est puissant qui pousse dans cette direction : il a la force de l’oligarchie occidentale, de sa puissance financière et politique, de ses relais médiatiques, et de l’idéologie dominante secrétée dans notre formation dite supérieure, singulièrement là où on enseigne les sciences molles. 
La nomination comme ministre de l’Education nationale de Pap Ndiaye, est un symbole de taille : sans la moindre expérience des arcanes du ministère très lourd dont il hérite, il est avant tout un universitaire spécialiste de la société américaine, de ses minorités, de ses ségrégations, et très compréhensif à l’égard du “wokisme”, bref un accélérateur de la diffusion en France d’un modèle américain inapproprié à notre histoire et d’une idéologie mortifère pour notre pays.

Cette provocation vise bien sûr le peuple français que le président réélu a l’habitude d’accabler de son mépris. Pourquoi se gênerait-il, puisque la brave bourgeoisie mêlant bobos et retraités l’a réélu ? Mais elle se situe dans une démarche que les grands médias se garderont bien de dénoncer puisqu’ils en sont les complices : la peur de l’extrême-droite, Zemmour au premier tour, qui n’a rien fait pour l’éviter, Marine Le Pen au second, a assuré la réélection dans le brouillard des peurs entre Covid et Ukraine. Une fois la droite explosée et repue de ses lambeaux, les législatives seront un terrain réservé à la gauche, dans un jeu pervers de séduction-répulsion. 

C’est désormais l’extrême-gauche qui sèmera une frayeur salutaire dans les isoloirs, mais ce sont ses thèmes qui seront au centre des débats. La droite sociologique préférera Macron à Mélenchon d’autant plus facilement que les carriéristes ralliés se seront multipliés. Mais les questions seront : jusqu’où l’immigration et le changement bénéfique de peuple ? Jusqu’où l’Europe et la dilution de la France ? Le pouvoir d’achat, la peur climatique, la prétendue menace russe, et peut-être le retour de l’épidémie distrairont les Français des questions superflues comme de savoir si notre pays, sa langue, sa culture ont un avenir. La montée de la violence sera considérée comme un phénomène que l’Etat ne peut guère maîtriser, contrairement au climat, cela va sans dire.

Durant cinq ans, et même davantage, puisque Macron est entré à l’Elysée avec Hollande, le président réélu n’a apporté aucun remède aux problèmes des Français. Il faut lire ” Le vrai Etat de la France” d’Agnès Verdier-Molinié pour mesurer la mystification mise en oeuvre afin de donner l’illusion d’une amélioration de notre économie. Elle n’est que le signe apparent d’une accentuation de la politique de gauche menée depuis des décennies en France, animée par la démagogie du “toujours plus”, rendue momentanément possible par la planche à billets de l’endettement. 
Cette accélération au nom du “quoi qu’il en coûte” produit ses résultats calamiteux, hausse des prix, inflation, montée des taux d’intérêts dont l’effet de ciseaux sera douloureux. 
Cela s’ajoutera au sentiment confus que la “bienpensance” aura contenu, voire culpabilisé : celui du déclassement, du déclin et de la décadence de notre pays. Le réveil de la nation pourra alors être violent, à moins que les Français n’aient décidément choisi le sommeil, et ne veuillent ignorer, à tout prix, la supercherie dont ils sont les victimes. 
Par Christian Vanneste le 23 mai 2022

lundi 16 mai 2022

Complotiste, populiste ? Non ! Démocrate et lucide ! (III)



La plupart des Européens sont confortablement installés sur leur fauteuil devant un écran et regardent le spectacle du monde. A force d’être soumis au même type de produits, ils finissent par recevoir ceux-ci avec une passivité complice. L’émotion des images isole la réaction affective de toute réflexion qui exigerait le recul du temps, la connaissance du contexte, la perspective des enjeux. Rien n’a mieux illustré cette situation que l’irruption de la “victoire” ukrainienne au concours de chansonnettes de l’Eurovision dont la Russie avait évidemment été exclue. Le ludion télévisuel et patrimonial dont on se demande ce qui lui a donné une telle audience, bien qu’on s’en doute un peu, ose avec une fausse candeur : ” On essaie de garder la politique en dehors de tout cela”. Et d’ajouter aussitôt qu'”il faut montrer sa solidarité avec le peuple ukrainien”, ce qui n’est pas faire de la politique, bien sûr…
Donc l’histoire et la politique sont réduites au spectacle, un spectacle westernien édulcoré pour âmes sensibles. Il y a les méchants d’un côté, avec le super-méchant, Vladimir Poutine, et les gentils de l’autre, les occidentaux. Ces derniers ont tout pour eux : le droit, la liberté, la démocratie, le courage, les armes et les dollars. D’abord le droit : celui des frontières reconnues. Comment les Russes osent-ils occuper la Crimée, et envahir l’Ukraine ? Mais, tout simplement, dira un mauvais esprit rétif à la propagande, par le même droit qui permet à un membre de l’Otan, un “occidental” donc, la Turquie d’occuper et de reconnaître comme Etat la partie de Chypre habitée majoritairement par des turcophones, ou encore aux Américains d’intervenir militairement en Irak, en Syrie, en Somalie, en Afghanistan, en Libye, dans divers pays d’Amérique latine aussi, ou de créer à coups de bombes sur Belgrade l’Etat mafieux du Kosovo. 
La différence réside dans la qualité du scénario et non dans la valeur du droit : les Etats-Unis selon la bonne vieille méthode utilisée par l’Allemagne et le Japon avant-guerre justifient leurs agressions par les menaces qu’ils auraient subies. La fiole agitée par Colin Powell au Conseil de sécurité, qui ne contenait rien, aucune arme bactériologique en tout cas, restera dans les mémoires. Le dictateur irakien n’était guère sympathique, mais l’Irak étranglé par les sanctions et les embargos qui écrasaient sa population était devenu bien incapable de se défendre contre une opération de “changement de régime” dont Washington est l’orfèvre. Le terrain médiatique est soumis à un bombardement d’informations avant le déclenchement de l’opération militaire. Il semble que Moscou en soit resté au traitement du terrain militaire par l’artillerie.
Mais cette dissymétrie est faussée. L’Occident serait la patrie des libertés, et la Russie une autocratie usant d’une censure implacable et parfois meurtrière. Il faut relativiser : il y a en Occident un totalitarisme mou sans doute plus efficace pour aligner les esprits que le dur qui finit toujours par susciter la rébellion parce qu’il fait mal. Le nôtre convainc plus qu’il ne contraint en éliminant les contradictions du champ de l’information pour ne laisser place qu’à la trilogie de la pensée unique, du politiquement correct et du terrorisme intellectuel, celui-ci réservé aux récalcitrants. L’immense majorité des médias dispense une information qui finit par paraître objective puisque rien ne vient la contredire. Pourquoi avoir interdit les médias de l’Etat russe, RT, Sputnik ? La moraline est déversée à hautes doses sur les esprits réticents : on leur fait honte d’être du mauvais côté. Enfin, on les censure, on les chasse du champ médiatique. Qui ne voit le procédé se répandre au fur et à mesure du traitement des crises par les puissantes machines à penser des milliardaires mondialistes et macroniens, et par le prétendu “service public” dont l’orientation politique est un véritable scandale.
Ainsi, la démocratie est-elle encore réelle dans nos “démocraties libérales” ? Sa guerre contre le populisme sous l’étendard d’un “progressisme” qui n’est que l’idéologie du microcosme dominant, de l’oligarchie qui s’accroche au pouvoir, est révélatrice. Ce sont les “valeurs” de cette caste qui sont présentées comme celle de notre civilisation : les “droits” des minorités, l’ouverture des frontières, la fin des familles et des nations au profit de l’individu roi, maître apparent d’une identité narcissique et consommatrice, qui peine de plus en plus à se définir. 
Cette affirmation est en fait une négation, un effacement des identités constructives qui font un homme, une femme, une famille, une nation avec le souci de la transmission et donc du temps long. La réélection de Macron en France après une série d’échecs retentissants, celui du matraquage fiscal qui a conduit aux Gilets jaunes, celui de l’impréparation face au covid, celui de la guerre en Ukraine, systématiquement transformés en leviers par la peur semée chez les “braves gens” un peu niais, est-elle “démocratique” ? La technocratie bruxelloise qui outrepasse ses limites et impose sa politique sans légitimité populaire est-elle démocratique ? Tout se passe comme si 1984 devenait la réalité : d’un côté, Eurasia et la Russie, de l’autre Océania, l’Empire anglo-saxon, des deux côtés, des castes au pouvoir, avec de part et d’autre, une propagande et chez nous les “deux minutes de haine” contre Poutine.
Depuis 1991, avec un rare acharnement, les Etats-Unis se sont employés à empêcher l’alliance fructueuse de l’Europe et de la Russie, naturellement complémentaires. Ils ont traité plus sévèrement la Russie que l’URSS, comme si ce n’était pas son idéologie qui rendait cette dernière contagieuse et dangereuse. Sans le communisme, la Russie est un pays qui participe pleinement à la civilisation européenne. La littérature et la musique russes sont parmi les plus puissantes de notre culture. Depuis très longtemps les Anglo-Saxons sont les ennemis de ce grand pays, trop grand et trop riche à leurs yeux. L’URSS était trop forte pour eux : ils n’ont pas osé s’en prendre à elle, mais depuis qu’elle s’est réduite elle-même à une Russie non communiste, elle est à leur portée. Ce n’est pas une question idéologique, mais la logique d’un prédateur dont les Européens se font les complices contre leur intérêt. 
Les Américains auraient-ils vaincu l’Allemagne nazie sans la Russie ? Auraient-ils vaincu l’URSS sans faire appel à l’islamisme qu’ils ont été incapables de vaincre en Afghanistan ? Depuis 1945, de la Corée à l’Afghanistan, les Etats-Unis n’ont remporté aucun conflit, mais ils en inventent sans cesse pour que tournent leur coûteuse machine de guerre et à plein régime leurs usines d’armement. Les Européens sont-ils aveugles pour les aider à se battre jusqu’au dernier Ukrainien en leur achetant leurs armes, leur pétrole et leur gaz de schiste et peut-être leurs céréales alors qu’il suffisait de mettre en oeuvre les accords de Minsk pour que la paix soit profitable de Paris à Moscou en passant par Berlin, Varsovie et Kiev. 
Quel calcul cynique au-delà de l’Atlantique, quelle stupidité abyssale en deçà, poussent la Russie dans les bras de la Chine ? L’impérialisme américain va conduire la majorité de la population du monde à se dresser contre “l’Occident”. On le voit déjà en Afrique à l’encontre de la France. (à suivre)
Par Christian Vanneste le 16 mai 2022

dimanche 8 mai 2022

Complotiste, populiste ? Non ! Démocrate et lucide ! (II)



En ce jour de commémoration de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, un coup d’oeil sur le rétroviseur de l’histoire est nécessaire. En 1940, une des grandes puissances mondiales dotée, paraît-il, de la meilleure armée du monde s’effondre. La France est submergée, envahie, humiliée, occupée partiellement puis entièrement, livrée à la honte de la collaboration active ou passive, mais sauvée d’abord par un homme, puis par une poignée d’hommes et de femmes qui n’acceptent pas le déshonneur et refusent la défaite. Commence alors l’épopée de la Résistance qui grossira avec le temps, lorsque “l’espoir changea de camp et le combat, d’âme” ! Malheureusement, cette citation de Victor Hugo est tirée de “L’expiation” et évoque Waterloo, non une victoire. Si l’espoir passa dans le camp allié en 1942, “le changement d’âme” chez les Français ne fut pas positif. Au lieu de l’appel d'”honneur et patrie” qui avait soulevé les premiers résistants, ce fut avec le courage et l’esprit de sacrifice qui animaient beaucoup de ceux qui les rejoignirent, le retour d’un passé coupable de la défaite et dont les acteurs croyaient s’être rachetés. 

Les communistes qui avaient trahi en 1940 formaient le premier parti en France, la gauche qui avait affaibli notre pays face à l’Allemagne avec le Front populaire, et qui, pour une large part avait collaboré était requinquée. La droite opportuniste recroquevillée sur ses intérêts se faisait discrète avec des “indépendants” et des “républicains populaires” d’inspiration démocrate-chrétienne, la tendance préférée des Américains qui s’imposerait dans les deux pays vaincus. On croyait avoir libéré la France, on avait seulement rétabli la République, ses partis, sa médiocrité, ses compromis. 

La chute reprit donc et c’est l’homme du 18 Juin qui tenta une fois de plus de l’arrêter à deux reprises, la première fois avec la création du RPF, en 1947, et la seconde en 1958 lorsqu’il dota la France d’une constitution solide.

Le gaullisme ne fut qu’une parenthèse finalement assez courte. De Gaulle n’imaginait pas la France sans la grandeur. Avec des résultats économiques portés par les “trente glorieuses” et une politique enfin volontaire et cohérente, mais aussi par une présence internationale fondée sur le siège au Conseil de Sécurité de l’ONU, la puissance nucléaire et la personnalité du Chef de l’Etat, cette vision suscitait l’adhésion de beaucoup de Français et leur faisait oublier l’abandon de l’Empire, celui qui avait permis à la France de reprendre vie après la défaite. La parenthèse se referma avec la fièvre hédoniste de 1968, la coalition des médiocres l’année suivante, et enfin la mort de Pompidou qui prolongea le gaullisme jusqu’en 1974 sous une forme plus prosaïque qui rassurait davantage les Français. 

Depuis, la France tombe : elle est en déficit budgétaire constant d’année en année, avec un Etat obèse et inefficace, une industrie en voie de disparition, un commerce extérieur en capilotade, un peuple menacé dans son identité, une insécurité grandissante, une éducation nationale à la dérive, et une place dans le monde qui se réduit à la vassalité de l’Amérique par le biais de l’Europe.

De Gaulle qui avait sauvé la France n’a dirigé le pays que durant une dizaine d’années. Macron est entré à l’Elysée dans les bagages socialistes de Hollande en 2012 et n’en sortira donc qu’au bout de quinze ans, dont dix comme président doté d’un pouvoir que le Général n’a pas connu. Certes la France n’est plus souveraine et le rayonnement international du pays n’est plus ce qu’il était, dans le monde où les Anglo-saxons l’ont humiliée, au Moyen-Orient où elle a cessé de compter, en Afrique où elle est de plus en plus rejetée, en Europe où l’Allemagne l’a distancée et où son déclin économique, ses records de dette et de déficits, la condamnent à la modestie. Par un incroyable paradoxe, un homme à qui le pays ne devait rien avant de l’élire, un homme issu du parti et des cercles socialistes est pour la première fois reconduit à la présidence par le suffrage universel, sans l’épreuve de la cohabitation. Est-ce la juste récompense d’une politique couronnée par des succès ? Non ! 

Le bilan est calamiteux : “Le vrai Etat de la France” d’Agnès Verdier Molinier en égrène les chiffres. Le tableau pourrait être présenté en deux colonnes : d’abord les résultats négatifs sur pratiquement tous les plans de l’économie à la sécurité, puis ceux que les macronistes ont brandis durant la campagne étonnamment courte et superficielle que les Français ont subie avec une incroyable passivité, le chômage masqué par la formation, la croissance dopée artificiellement par l’enflure de la dette. L’argent magique, l’argent factice de la planche à billets, l’argent du “quoiqu’il en coûte”, et ses petits cadeaux, ses chèques divers et variés distribués avec une démagogie typiquement socialiste, ont trompé beaucoup de Français, et ce qui est étonnant, beaucoup de ceux qui votaient “à droite” et semblent hypnotisés.

Un vote sociologique, faute de véritable campagne réduite à un débat trop long avant le second tour, a permis à la France des métropoles et des cités, celle aussi des retraités et des immigrés, d’écraser la France périphérique des Français actifs qui craignent le déclassement et le remplacement, le déclin et la décadence. Outre la minorité de ceux qui envisagent la mondialisation en conquérants, l’addition des peurs a créé la majorité illusoire sur laquelle s’appuiera le régime : peur des gilets jaunes, peur du covid, peur de la guerre. Ces crises ont à chaque fois fait apparaître les insuffisances du président élu, et à chaque fois, il en a tiré parti. Comment expliquer ce paradoxe ? 

Deux raisons convergent : d’une part, le soutien d’une immense majorité des médias qui appartient au noyau de la macronie, d’autre part, la faiblesse de l’opposition de droite. ( à suivre)

Par Christian Vanneste le 8 mai 2022

dimanche 1 mai 2022

Complotiste, populiste ? Non ! Démocrate et lucide ! (I)



Après un silence de deux semaines, je reprends ce bloc-notes. Nous vivons une époque étrange et confuse qui appelle à une réflexion plus approfondie. Deux événements ont marqué l’actualité. D’abord, selon un scénario prévu de longue date et souhaité sinon mis en oeuvre par M. Macron, il a été réélu face à Marine Le Pen. Ensuite, le Président Poutine semble être tombé dans le piège américain d’une guerre longue et coûteuse en Ukraine. Cette dernière n’a pas été sans effet sur la facilité inattendue de la réélection d’un président peu populaire et dont le bilan est calamiteux. On ne peut qu’être fasciné par la concordance de ces événement et par leur étonnante symétrie. L’élection française n’a pas été politique, mais sociologique : elle a dressé les périphéries contre les centres. L’oligarchie parisienne avec l’aide de ses ramifications provinciales a manipulé l’opinion publique avec maestria. Mais la volonté américaine d’écraser la Russie est également la manifestation d’une stratégie, cette fois de l’oligarchie mondialiste, qui tente d’imposer ses intérêts économiques et politiques à la terre entière. A cette démarche résistent avec plus ou moins de vigueur un certain nombre de pays qui par leurs votes à l’ONU soulignent le clivage qui s’instaure entre les “Occidentaux” et une part grandissante du reste du monde, en Asie, en Afrique, et même en Amérique latine.

Deux mots sont devenus, ces dernières années, les armes sémantiques de la stigmatisation  : populisme et complotisme. Le premier consistait de manière étonnante à rendre péjorative la notion de “peuple”, et à déplacer subrepticement la définition de la démocratie, de “gouvernement du peuple” vers “Etat de droit”, étant entendu que le “droit” devait l’emporter sur la volonté populaire. L’exemple le plus criant était celui de la peine capitale : souhaitée par le peuple, elle était proscrite par l’élite des “sachants”, celle qui justement bénéficie de la légitimité intellectuelle. Quant à ceux qui flattent les désirs du peuple, ce sont des populistes. Cette prestidigitation des mots et des hommes aboutit à ce que la “démocratie” que les Occidentaux défendent, selon eux en Ukraine, n’est plus le pouvoir du peuple, mais celui d’une oligarchie qui le détient d’un prétendu savoir dont la majorité est privée. Le président réélu en France n’est pas élu par une majorité des électeurs qui adhèrent à son programme ou le préfèrent à un autre. Non, il bénéficie d’une addition disparate de projets fort différents qui ne sont réunis que par le refus obstiné de l’alternative. On peut préférer un programme plus socialiste ou plus libéral, plus souverainiste ou plus hostile aux frontières. On “n’a pas le droit” de choisir l’extrémisme caricaturé par la majorité des médias à longueur de journée, face à un système qui rassure les retraités et satisfait les nantis. Si la réflexion sur le délabrement de notre économie et l’irresponsabilité de notre politique étrangère devait appeler à plus de réserves, la majorité, bercée par les discours présidentiels, les petits cadeaux de la planche à billets de l’endettement, mais rendue inquiète par les bruits de guerre, n’était certes pas prête à faire le grand saut, et elle ne l’a pas fait.

L’idée que la réélection par trop facile de M. Macron et l’hystérie antirusse ne soient pas le fruit du hasard mais le résultat d’une manipulation orchestrée, et d’une désinformation qui en est l’outil principal, sera évidemment taxée de complotisme. Toutefois, il faut s’entendre sur le sens des mots. Le mot “complot” ne doit pas être utilisé comme un mot-tabou qui disqualifie aussitôt celui qui l’emploie. On peut très bien avoir des doutes sur les hypothèses faisant du virus venu de Wuhan le produit artificiel d’un laboratoire voué à la guerre bactériologique, mais on peut aussi en nourrir sur le parcours tracé à coups d’interdictions bizarres, d’articles-bidon, et de prédictions démenties par les faits sur l’apocalypse sanitaire et le miracle vaccinal, en se disant que l’oligarchie mondiale a été particulièrement réceptive au chant des sirènes de Big Pharma. Le complotisme n’est pas toujours le fruit du délire, mais aussi la réaction du bon sens lorsqu’un faisceau d’indices concordants est réuni. Si les policiers et les juges n’étaient nullement sensibles à l’idée d’une manipulation et de mensonges de la part d’un prévenu, les assassins courraient toujours !

En 2017, face à la menace islamiste et au désordre mondialiste, le populisme avait le vent en poupe : on vantait le Brexit, l’élection de Trump, la montée des patriotes et des conservateurs dans de nombreux Etats d’Europe et du monde. La Russie incarnait assez bien cette orientation. M. Macron n’avait été élu que par un coup d’Etat judiciaire, mais depuis le courant s’est inversé, et à l’exception de la Hongrie, les pays occidentaux ont choisi le “progressisme”, la voie du centre-gauche, de préférence. Biden a remplacé Trump et a relancé la croisade américaine contre la Russie. Le Royaume-Uni dont la majorité est toujours “conservatrice” s’est certes libérée de l’Europe, mais c’est pour mieux se situer dans le sillage de l’Empire anglo-saxon. Les deux événements qui ont permis essentiellement la réélection de Macron, le virus et l’Ukraine appartiennent à une logique, facilitent une stratégie : relever cette évidence n’est pas du complotisme mais de la lucidité. ( à suivre)

Par Christian Vanneste le 1er mai 2022