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dimanche 12 juin 2022

dimanche 15 mai 2022

Ursula von der Leyen, chef de guerre ? Pourquoi la présidente de la Commission européenne se trompe



Comme Marlborough, Ursula s’en va en guerre. Depuis l’agression russe en Ukraine, la présidente de la Commission multiplie les déclarations martiales. À l’évidence, elle est prête à mener une guerre totale contre Poutine. Jusqu’à la dernière goutte de sang ukrainienne. Car, rappelons-le, l’Union européenne n’a ni armée ni diplomatie réelle, et n’a aucune possibilité ni intention d’entrer en conflit armé contre la Russie. Ce qui serait suicidaire pour l’Europe et pour le monde.

À bien des égards, le discours de la présidente de l’Union européenne est irresponsable et ne favorise en rien un retour à la paix. Car la Russie ne disparaîtra pas de la carte du monde après cette guerre. Plus encore, son éclatement éventuel serait un désastre pour le monde et surtout pour l’Europe, un foyer d’instabilité en Eurasie et une chance pour la Chine.

Ce qui est surprenant, c’est qu’Ursula von der Leyen semble vivre dans un monde virtuel. Le 9 avril dernier, à Varsovie, elle déclarait que la mort de civils à Boutcha lui donnait « davantage de détermination pour combattre l’horrible guerre de Poutine ». Mais elle ne combat rien ni personne. Certes, l’Union européenne a débloqué 450 millions d’euros pour permettre à l’Ukraine de s’armer, d’acheter du carburant et du matériel médical. Certes, l’Union européenne a adopté des sanctions économiques partielles. Autant de décisions destinées à gêner la Russie et à aider l’Ukraine, mais il ne s’agit pas de combat. Ce décalage entre le discours et la réalité est dangereux. Le soutien à l’Ukraine serait sans doute plus efficace sans logorrhée belliciste.

Être Lady Thatcher, qui a remporté la guerre des Malouines, n’est pas à la portée de tous. L’Union européenne, quant à elle, a été incapable d’éviter la guerre dans l’ex-Yougoslavie tout comme en Ukraine, et ce sont les États-Unis et le Vatican qui ont gagné la guerre froide.

De surcroît, la politique européenne à l’égard de la Russie, après la chute du bloc soviétique, a été d’une insondable maladresse. Il eût fallu, après soixante-dix années de crimes communistes, se rappeler qu’avant 1917, l’Empire russe était notre allié. Dès lors, il eût été intelligent de la réinsérer dans la politique européenne pour profiter de sa présence en Eurasie afin d’assurer l’équilibre dans cette partie du monde. C’est tout le contraire qui fut fait.

Pour rien au monde les États-Unis ne voulaient d’une telle politique. Dans son ouvrage Le Vrai Choix, publié en 2004, Zbigniew Brzeziński expose clairement que l’amélioration du monde et de sa stabilité dépend du maintien de l’hégémonie des USA et que la mondialisation « est la doctrine naturelle de l’hégémonie mondiale ». Or, ce maintien exige d’éviter un rapprochement de l’Europe de l’Ouest et de la Russie, ce qu’aurait entraîné un retrait des États-Unis.

L’Union européenne s’est conformée à cette vision du monde, et quand Mme von der Leyen déclare, le 12 mai dernier, que la Russie est « la menace la plus directe » pour l’ordre mondial, elle entend l’ordre mondial occidental, ou américain, ce qui revient au même.

Rien ne saurait justifier la guerre contre l’Ukraine. Pire qu’une erreur, c’est une faute qui rompt le lien séculaire entre la Russie et l’Ukraine. Poutine lui-même, par la guerre engagée contre un peuple frère, scelle le divorce et son propre affaiblissement.

Mais la Russie demeurera après la guerre. Les Américains ont toujours été les adversaires des empires autres que le leur. Et l’Histoire nous enseigne que certains empires ont une vertu d’équilibre. Mme von der Leyen se trompe lorsqu’elle affirme que la Russie est la « menace la plus directe » pour l’ordre mondial. Elle en est un élément essentiel. Voudrait-elle effacer la Russie de la carte ? Charles XII, Napoléon et Hitler s’y sont cassé les dents et y ont tout perdu.

Dans les années récentes, ce sont surtout les États-Unis qui ont déstabilisé le monde par leur politique au Moyen-Orient, dont les Européens ont payé le prix fort. L’opposition Nord/Sud ne cesse de s’affirmer, y compris pour ce qui concerne les sanctions à l’égard de la Russie. Mme von der Leyen devrait s’en inquiéter et, plutôt que de jouer au général en chef d’une armée qui n’existe pas, ferait bien de se souvenir que les États-Unis, nation impériale déterminée, défend avant tout ses intérêts propres. Ce qui est le devoir de toute nation pour elle-même. Mais peut-elle le comprendre, puisque le but même de l’Union européenne est d’effacer le lien charnel avec les nations ?

Par Stéphane Buffetaut, vice-président du CNIP le 14 mai 2022

vendredi 13 mai 2022

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules



Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.
J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondialeLes Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.
«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.
Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme: «Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement.»
«Je ne pouvais agir autrement»: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.
Par Henri Guaino le 13 mai 2022
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jeudi 12 mai 2022

Ursula von der Leyen déclare que la Russie est « la menace la plus directe » pour l’ordre international



La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré jeudi 12 mai à Tokyo que la Russie était « la menace la plus directe pour l’ordre international » après son invasion de l’Ukraine.

La Russie «est aujourd’hui la menace la plus directe pour l’ordre mondial avec la guerre barbare contre l’Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine», a estimé Ursula von der Leyen après avoir rencontré le premier ministre japonais Fumio Kishida avec le président du Conseil européen Charles Michel.

«L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne concerne pas seulement l’Europe, mais elle ébranle le cœur de l’ordre international, y compris l’Asie. Cela ne doit pas être toléré», a déclaré Fumio Kishida. Et d’ajouter :

«Notre coopération en Ukraine est essentielle en Europe, mais elle est également importante dans la région indo-pacifique et nous voulons également approfondir nos consultations sur une Chine qui s’affirme de plus en plus», a déclaré Charles Michel. «Nous pensons que la Chine doit s’affirmer pour défendre le système multilatéral dont elle a bénéficié pour développer son pays».

Le Figaro

Le 12 mai 2022