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jeudi 24 novembre 2022

Besançon : la statue de Victor Hugo souillée, la mairie écologiste crie au racisme



Les Français ont décidément un incroyable talent dès lors qu’il s’agit de résoudre, la mine grave, des problèmes qui ne se posent pas. L’ubuesque polémique relative à des jets de peinture blanche sur une statue de Victor Hugo, trônant à Besançon sur l’esplanade des Droits-de-l’homme, survenue ce lundi 21 novembre, le démontre mieux que bien.

L’œuvre est signée Ousmane Sow, sculpteur sénégalais à l’immense talent. Pour le situer, on dira qu’on échangerait bien la plus modeste de ses créations contre l’œuvre entière d’un Jeff Koons, faisan emblématique de l’art conceptuel dont l’un des acheteurs les plus frénétiques n’est autre que Bernard Arnault, équivalent contemporain, en matière de jobardise friquée, du Monsieur Jourdain de Molière.

Pour Anne Vignot (EELV), mairesse de tous les Bisontins et de toutes les Bisontines, l’affaire est entendue, dès le lendemain : « Les valeurs de la République, à côté de Victor Hugo, c’est liberté, égalité, fraternité, solidarité et, surtout antiracisme. » Après le triptyque républicain, place au quinté dans l’ordre, en quelque sorte. À lire Le Point« à Besançon, des néonazis "blanchissent" des œuvres d’art municipales ».

Pour L’Est républicain, la cause est là aussi d’avance entendue : « Anne Vignot a porté plainte après ces dégradations ressemblant à un "white facing", et on ignore quel était le message des malfaiteurs. » Bref, ça se complique. « Néonazis » ou pas ? Ce, d’autant plus qu’un « black face », on connaît. C’est un Blanc qui se grime en Noir. Mais un « white facing » ? Laver plus blanc que blanc ? C’est le sketch de Coluche. Plus blanc que blanc, c’est aussi transparent qu’Anne Vignot.

L’histoire est d’autant plus baroque que Béatrice Soulié, veuve de l’artiste, affirme au Point : « C’est un acte raciste. C’est une œuvre magnifique. Je suis très triste de cette violence et du monde actuel qui lui laisse place. […] Cette polémique née autour de la statue de Victor Hugo, ce n’est pas un problème artistique, c’est politique. » Il est vrai qu’il faut aussi prendre en compte ce menu détail : la statue du grand homme, coulée dans le bronze, vient d’être rénovée.

Le gag, c’est que sur l’affaire, Béatrice Soulié a dit à peu près tout et son contraire, si l’on en croit Télérama : « Elle a, dans un premier temps, exprimé sa déception face à un "Victor Hugo noir qui n’a jamais été l’intention d’Ousmane" et signalé un problème au niveau de la "chemise très blanche et le collier de barbe". » Pour tout arranger, nous dit l’hebdomadaire, « les Bisontins étaient habitués, depuis vingt ans, à côtoyer un Victor Hugo aux tonalités plus vertes ».

Pas la peine d’avoir fait les beaux-arts pour savoir que le bronze, c’est sombre. Sculpté dans ce noble métal, même David Bowie pourrait ressembler à Louis Armstrong et  à Omar Sy. Pis : le bronze est connu pour devenir verdâtre, quand il est exposé aux éléments. Lui rendre sa couleur d’origine ne signifie en rien une quelconque stigmatisation de nos amis Martiens ou même de ce brave Shrek, l’ogre flatulent qu’on sait. Bizarrement, sont moins de notoriété publique les influences artistiques d’Ousmane Sow, tel qu’en témoigne sa fiche Wikipédia : « C’est en 1984, inspiré par les photos de Leni Riefenstahl représentant les Nouba du Sud-Soudan, qu’il commence à travailler sur les lutteurs de cette ethnie et réalise sa première série de sculptures : Les Nouba. En 1988 naîtront Les Masaï, en 1991 Les Zoulou et, enfin, en 1993, Les Peul. »

Comment se fait-il que ceux qui se réjouissent des déboulonnages de statues de tel ou tel personnage historique s’indignent d’un jet de peinture sur celle de ce brave Victor Hugo qui, tour à tour royaliste et républicain, laïcard et bondieusard à la fois, en a sûrement vu bien d’autres ? À moins qu’Anne Vignot ne nous éclaire de ses lumières, on ne voit pas.

Par Nicolas Gauthier le 24 novembre 2022

Boulevard Voltaire


mardi 22 novembre 2022

Yseult : La France promeut celle qui ne veut plus y vivre



Cracher sur la France ? Emmanuel Macron l’admet à la condition d’avoir la bonne couleur de peau. Il a annoncé samedi, profitant d’un déplacement à Djerba (Tunisie), que la marraine de l’édition du Sommet de la Francophonie, qui se tiendra à Villers-Cotterêts en 2024, sera la chanteuse Yseult, 28 ans. « Avec Yseult, nous allons continuer à promouvoir notre si belle langue ! » a déclaré le chef de l’Etat. La jeune femme, qui a des origines congolaises, a choisi de quitter la France l’année dernière pour s’installer en  Belgique. Dans un entretien au journal britannique The Guardian, elle avait expliqué : « En France je me sens blâmée parce que je suis moi-même ». Jugeant Bruxelles plus «  éclectique » que Paris, elle avait poursuivi : « Ses habitants accueillent la diversité et assument leur passé colonial ce qui est encore tellement tabou en France »

Comme l’expliquait Le Figaro en 2021, l’artiste « met aujourd’hui un point d’honneur à se faire la porte-parole des minorités. « Mon objectif est simplement d’être conscient de l’environnement hostile dans lequel vit notre génération, à la fois en tant que citoyen et en tant qu’artiste, et de partager mon récit à travers mon travail». « Le chemin est long en tant que femme noire, femme grosse, oubliée de la société et de la culture », avait-elle déclaré lors des Victoires de la musique, dont elle avait reçu le prix en 2013.

La victimisation des minorités, qui en appellent à leur couleur de peau pour réclamer des visibilités, introduit un racialisme jusque dans les choix du président de la République. La gauche olfactive se garde de qualifier cette dérive. Elle est pourtant plus que « nauséabonde » dans son obsession raciale. La nomination de Pap Ndiaye à la tête de l’Education nationale a ouvert la voie aux griefs portés à un prétendu «racisme systémique » dont la France « postcoloniale », blanche et judéo-chrétienne, se rendrait coupable en permanence. Déjà en 2009 la soeur du ministre, l’écrivain Marie NDiaye, avait annoncé quitter la France pour s’installer en Allemagne. 

« Je trouve cette France-là (ndlr : celle de Nicolas Sarkozymonstrueuse (…) Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité ….Besson, Hortefeux, ces gens-là je les trouve monstrueux ». L’idéologie woke, qui veut sa revanche sur cinq siècles d’hégémonie occidentale, sert de socle à ces minorités plaintives et quérulentes. En ayant choisi de symboliser la francophonie par Yseult et ses critiques contre la France, Macron aggrave la fragilité du sentiment d’appartenance à la nation et promeut des obsessions sur les origines ethniques. 

A Besançon, c’est la statue de Victor Hugo, due au sculpteur sénégalais Ousmane Sow, qui a été rénovée en présentant le poète avec la peau noire. La veuve de l’artiste, Béatrice Soulé, a dû faire savoir que son mari n’avait jamais voulu rendre Hugo noir. Mais de l’éloge du métissage, constitutif de la nouvelle identité nationale, à la promotion du Noir comme homme universel, il n’y a qu’un pas qui commence a être franchi subrepticement ici et là. Avec le coup de pouce de Macron.

Par Ivan Rioufol le 21 novembre 2022

Le Blog d'Ivan Rioufol

dimanche 18 septembre 2022

Immigration : Macron en veut plus, et partout !



L’immigration est vue comme un problème par les peuples autochtones ? 

Emmanuel Macron s’en moque. Il en veut même davantage, et jusque dans les campagnes. Alors que les électeurs suédois viennent d’élire le bloc des droites en réaction aux désastres sécuritaires et identitaires liés à une immigration extra-européenne inassimilable (voir blog de lundi), le chef de l’Etat n’entend pas prendre la mesure de cette alerte qui se généralise en Europe. Au contraire : Macron a annoncé, jeudi devant les préfets, son intention d’ « intégrer beaucoup pLlus vite  et beaucoup mieux celles et ceux qui ont même un titre provisoire par la langue et par le travail ». Afin de mettre fin à la constitution de ghettos et d’améliorer les conditions d’accueil des immigrés, il prône également une meilleure répartition des étrangers, « notamment dans des espaces ruraux qui eux sont en train de perdre de la population ». Il observe également, pour se réjouir de cette attractivité : « Nous avons un système d’aide monétaire, sociale, médicale, beaucoup plus généreuse que tous nos voisins ». Le président promet néanmoins des reconduites à la frontière plus efficaces. Un projet de loi sur l’asile et l’immigration devrait être déposé en ce sens début 2023. Macron, qui a fait du « populisme » l’ennemi à abattre, jubile à se comporter en pyromane.

Cette posture présidentielle pour la perpétuation d’une « société ouverte » ne peut se lire que sous l’angle de la provocation : la question migratoire est devenue, d’évidence, le ressort du réveil des peuples. Seul l’aveuglement idéologique permet de nier encore cette nouvelle donne universelle. Mais le mépris de Macron pour les gens modestes et attachés à leur terre est tel qu’il est prêt à attiser les feux pour recevoir les encouragements des mondialistes en faillite. 

Ce vendredi dans Les Echos, Stanislas Guérini, délégué général LREM, explique : « La bataille contre l’extrême droite reste prioritaire ». Sur Europe 1 ce matin, il a précisé sa pensée en déclarant que « le sens de l’histoire est celui d’une société décarbonnée ». En réalité, le macronisme s’enfonce dans son irréalisme, en refusant de voir que s’il y a un sens de l’histoire, il va vers un retour aux fiertés identitaires, aux protections des mémoires, des cultures, des traditions, des usages. Les Britanniques, en rendant spectaculairement hommage à leur reine défunte, expriment un sentiment national qui est compris et admiré par les autres nations. Quand Macron annonce vouloir mettre davantage d’immigrés dans les « espaces ruraux » où «nous devrons fermer des classes, vraisemblablement des écoles et des collèges», il raisonne en destructeur de l’âme française.  Il serait temps que cette maltraitance des Français prenne fin.

Par Ivan Rioufol le 18 septembre 2022

Le Blog d'Ivan Rioufol

jeudi 1 septembre 2022

Après Cannes, Venise : le cirque Zelensky, bientôt près de chez vous



Au beau milieu de la Mostra de Venise, entre un Lion d'or d'honneur pour l'immortelle  et la projection du film d'ouverture du festival, soudain, il est apparu. C'était bien, face au public en smoking et robe longue, la même silhouette massive, le même accoutrement militaire que d'habitude ; et, sous ces yeux cernés par les veilles et l'angoisse, cette barbe de prophète armé. C'était lui, en personne, par le miracle de la télévision : Volodymyr Zelensky. Un frisson de plaisir bourgeois, qui n'était autre que celui du courage par procuration, parcourut voluptueusement l'assistance. Ainsi, à Venise aussi, on pouvait "le" voir.

Il parla de la guerre, bien sûr. Qu'il en parlait bien, avec cet air grave et cette tristesse retenue qui étaient désormais son masque habituel ! Il rappela que la guerre ne durait pas 120 minutes, mais qu'elle durait depuis 189 jours. Que c'était bien trouvé ! Suivirent, morbide générique, une liste d'enfants et d'adolescents ukrainiens tués par les bombes. Ça marche toujours bien, les massacres d'innocents. Et ce parallèle avec le générique de fin d'un film : tout en subtilité !

A Venise, on n'en revenait pas. Ainsi donc, on avait réussi à avoir son petit quart d'heure de Zelensky... Le silence qui suivit cette expérience collective, quand l'image du libérateur en 4x3 s'éteignit, c'était encore du Zelensky. Pourtant, au palais des festivals, on ne pouvait pas fournir de canons Caesar, ni de missiles américains. Tout au plus saint Volodymyr de Kiyv, libérateur et voïvode, aurait-il pu envoyer quelques-uns de ses comparses faire la quête, l'air triste et habillés, eux aussi, par le rayon chasse de Decathlon, pour faire plus martial.

Vous souvenez-vous, dans Le tour de Gaule d'Astérix, de ce metteur en scène d'avant-garde, squelettique et enflammé, qui disait, sur la scène d'Avignon, à un public en pâmoison  « Vous êtes laids ! », à quoi les matrones ravies réagissaient en se disant l'une à l'autre : « C'est insupportable de vérité ! » C'est ce  de gifle morale que venait chercher le public repu et trié sur le volet de la Mostra. Inviter quelqu'un pour qu'il vous reprocher de vous amuser : fallait y penser.

On dit que l' est en train de perdre à Kherson. Les États-Unis finiront-ils par lâcher leur marionnette ? Alors Zelensky n'aura plus qu'à retourner au spectacle vivant. Seulement voilà : quand on a été président du plus gentil de tous les pays gentils, et qu'on a tenu tête, sans même prendre le temps de mettre une cravate, au plus méchant de tous les pays méchants, il y a des choses qu'on ne peut plus faire. Avant sa canonisation, saint Volodymyr le Russovore s'était par exemple fait connaître en jouant du piano debout sans les mains, ou en dansant en talons aiguilles. Ensuite, il avait, on le sait, incarné le président de la République dans une série à succès.

Lorsqu'il reviendra à la vie civile, il réjouira petits et grands en incarnant, à la salle Jacques-Villeret d'un quelconque chef-lieu de canton, ou à la quinzaine des fromages à pâte de l'hypermarché du coin, le rôle austère et tendu qui l'a rendu célèbre : mélange improbable et factice de Buster Keaton et de John Wayne. On se souviendra alors avec émotion de l'époque où, dans les grandes soirées mondaines, comme à Cannes ou à Venise, si t'avais pas eu ton mot de Zelensky, t'avais raté ta vie. « Vous vous souvenez, dirons-nous, c'était l'époque où on avait du gaz et de la lumière ».

Par Arnaud Florac le 1er septembre 2022

Boulevard Voltaire

samedi 23 juillet 2022

Une fable d’aujourd’hui : La Fontaine, le RN et le méprisant député Nupes



Cette Assemblée nationale nouvelle redonne décidément un intérêt tout neuf aux débats écrasés par cinq ans de macronisme au pas, après cinq ans de hollandisme Doliprane. Pour parvenir à diaboliser le RN, la horde des députés Nupes est prête à tout. Et même à enrôler le pauvre Jean de La Fontaine qui a du se retourner dans sa tombe pour fuir pareille compagnie dans la nuit de ce 22 juillet.

On évoque les mesures d’urgence en faveur du pouvoir d’achat lorsque la parole est donnée au député Nupes des Hauts-de-Seine, qui avec force gestes démonstratifs, explique qu’il souhaite réagir « aux propos de nos collègues du RN ». Pour « encore une fois, explique-t-il, évoquer leur incohérence totale. Bien-sûr, on connait la stratégie de l’extrême-droite qui agit comme la chauve-souris de la fable. Dans le parti des oiseaux, elle montre ses ailes, dans le parti des fachos, elle montre son poil et elle est un rat ».

On pourrait ne voir dans cette lamentable attaque qu’un épisode tapageur de plus provoqué par la Nupes, en marge du débat, comme il y en eut beaucoup dans ces lieux. Et finalement, quoi de plus naturel et de plus sain que le débat à l’Assemblée, même vif. N’est-ce pas le signe d’une démocratie vivante et sûre d’elle-même ?

Mais il y a là plus qu’une provocation, plus qu’une dispute sur le fond : une entreprise profondément anti-démocratique, une volonté de tuer, d’exclure, de disqualifier, de marquer au fer rouge, coûte que coûte, une partie de la représentation nationale. Ceci, en mêlant la calomnie injurieuse à une manipulation massive de la culture française, cette culture que tout homme honnête réserve à l’harmonie entre les Français, au champ de ce qui nous rassemble dans une même matrice que tous respectent. Ce La Fontaine qui, en effet, nous plait beaucoup, la Nupes le trafique, le tord, le fausse et jette les débris de ce massacre à la figure d’une partie de la représentation nationale.

La Fontaine a souffert de la politique. Il fait dans cette fable, La Chauve souris et les deux belettes, l’éloge de ceux qui basculent volontiers d’un camp à l’autre pour avoir la paix. Sa conclusion est claire : « Le Sage dit, selon les gens : « Vive le roi ! Vive la Ligue ! ». Sa fable montre avec le génie qui lui est propre que la chauve-souris fit bien de se présenter dans un cas souris, dans l’autre oiseau pour… sauver sa peau. De cette symbolique charmante, le député LFI tire une machine à haïr et à mépriser, parfaitement étrangère à La Fontaine. Et faussaire. La Fontaine ne parle pas de « rat ».

Aurélien Saintoul sait ce qu’il fait. Passé par le lycée Louis Le Grand, établissement public d’élite parisien s’il en est, agrégé de lettres classiques, l’homme qui jette La Fontaine à la figure des députés RN n’a aucune excuse. Mais pour la Nupes, la fin justifie les moyens. Trahir une fable, traiter de "rats" des élus de la nation, mépriser, surtout, mépriser et haïr sans relâche, voilà le programme.

Car le député continue. Il s’adresse à des brutes, à ces gens du peuple inculte et crasseux qu’il vomit : « Vous ne connaissez pas La Fontaine, peut-être ? Je pensais que La Fontaine était le génie de la langue française et que au moins vous le respecteriez ». Un député Nupes ne serait pas au niveau sans l’incroyable culot qui le précède et l’accompagne à toute heure.

« Vous n’êtes pas très dignes de votre fonction », poursuit le jeune député sermonneur à l'adresse des députés RN. Et enfin ce clou : « Je ne vous ai pas insultés, je vous ai caractérisés ». Au Grand Prix de la mauvaise foi, voilà un sérieux candidat !

Claquement de pupitres sur les bancs RN, le chahut se prolongeant malgré l’indignation de la Nupes Mathilde Panot sur son banc, la présidente de séance à l’Assemblée nationale, Hélène Laporte (RN), impose cinq minutes d’interruption de séance.

Il n’a ainsi fallu qu’un peu de plus de 2 minutes 30 pour « caractériser » la Nupes et son petit jeu sur les rangs de l’Assemblée. Elle n'en sort pas grandie, une fois de plus.

La Fontaine a bien raconté ce genre de personnage, dans le Rat et L’Huitre, Livre VIII, fable 9. Un rat fort ambitieux et content de lui part à la conquête du monde, oublie les règles apprises, s’approche par gourmandise d’une huitre qui… se referme sur lui. Et La Fontaine de conclure : « Cette fable contient plus d'un enseignement (…) Et puis nous y pouvons apprendre, Que tel est pris qui croyait prendre ».

Par Marc Baudriller le 22 juillet 2022

Boulevard Voltaire


mercredi 20 juillet 2022

Quand un député macroniste fait le salut nazi à l’Assemblée nationale…



La récente  a manifestement eu des effets secondaires inattendus, touchant même l’Assemblée nationale. Ainsi, ce 12 juillet, Rémy Rebeyrotte, député  de Saône-et-Loire, s’y est-il fendu d’un salut nazi très remarqué, s’attirant au passage les reproches d’un de ses collègues, Marc Le Fur, des LR : « Ne recommencez plus. Ce n’était pas beau, monsieur Rebeyrotte. » Il est un fait que ce geste était pour le moins « inapproprié », pour reprendre l’actuelle vulgate progressiste.

Il y a néanmoins une raison à tout, même aux comportements les plus inattendus. Explications du présumé coupable, dès le lendemain, sur son compte Facebook, qui assure avoir « subi la pression physique de trois fachos », à la buvette de l’Assemblée. On ne sait ce qu’on y sert ; mais ça doit être du lourd… Interrogé le 20 juillet par le site Creusot-Infos, Rémy Rebeyrotte en dit plus : « Lors d’un des deux votes sur le passe sanitaire, un élu du Rassemblement National, qui est en haut de l’Hémicycle et qui doit être du nord de la France, a fait un salut nazi. Je lui ai alors fait le même signe pour très clairement lui signifier que ce n’est pas possible. »

Au-delà de cet échange de politesses, on n’en saura pas plus sur l’élu incriminé ; pas plus, d’ailleurs, que sur les « trois fachos » plus haut évoqués. Ayant retrouvé à la fois sa mémoire et ses esprits, au moins se rappelle-t-il ceci : « Monsieur Chenu, dans un couloir, a cherché à m’intimider. Mais il va avoir du mal. » Le député  Sébastien Chenu, en revanche, ne voit pas en quoi il aurait incriminé quiconque, et surtout pas le très fantasque Rémy Rebeyrotte, qui n’en est pas à sa première tocade.

En effet, cet ancien socialiste est connu, à en croire France Info, pour souvent s’adresser hors micro à ses collègues lepénistes en ces termes : « Je vous trouve un peu socialiste-national. » Ou encore ce très finaud : « On dirait Nuremberg aux heures de pointe. » Encore un qui a manqué une belle carrière dans le stand-up, et dommage que Jamel Debbouze ait laissé passer un tel talent : Rémy Rebeyrotte aurait sûrement fait un tabac à la dixième édition du Marrakech du rire.

Car il est vrai que ses sketches sont depuis longtemps fort bien rodés, tel qu’en témoigne sa prestation au palais Bourbon, le 18 novembre 2020, lors d’une proposition de loi relative à « la France des accents », durant laquelle il fait l’apologie de la chanteuse Aya Nakamura, affirmant qu’elle « est en train de réinventer un certain nombre d’expressions françaises […] et de porter au niveau international de nouvelles expressions ».

Exemple à l’appui, avec sa chanson « Pookie » : « Blah blah blah d’la pookie. Ferme la porte, t’as la pookie dans l’side. Blah blah blah d’la pookie. Ferme la porte, t’as la pookie dans l’sas. » À côté, JoeyStarr, c’est Alfred de Musset.

Mais il en faudrait plus pour arrêter cet homme qui enseigne l’économie à la Sorbonne. Une chance qu’il ne fasse pas de même de la langue française. Quoiqu’un cours de sémantique comparée sur les blagues Carambar™ aurait pu lui aller comme un gant bien taillé à une main joliment faite.

En attendant, Rémy Rebeyrotte a été convoqué par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, tandis que Marine Le Pen exigeait? ce même jour? qu’il soit entendu pour répondre, pas forcément de ses faits, mais au moins de ses gestes déplacés. Et le salueur impromptu de continuer à revendiquer son salut à l’AFP « pour montrer à un élu  qu’il ne devait pas lui-même le faire »;

Quand Rémy Rebeyrotte voudra lutter contre le sexisme, il n’aura donc plus qu’à pincer les fesses de Sandrine Rousseau en expliquant que c’est très mal de le faire. On lui souhaite bien du courage pour la suite, personne n’ayant forcément envie de se faire trépaner avec un crayon à Rimmel™ ou égorger à grands coups de sac à main.

Par Nicolas Gauthier le 20 juillet 2022

Boulevard Voltaire

samedi 18 juin 2022

L'avenir ?



"Ce matin de 2035, mon fils de 8 ans m’a fait une crise et a menacé d’appeler le 119, car je refuse qu’il aille à l’école en jupe & avec du vernis aux ongles. Ma fille Julie de 15 ans, qui se sent «non-binaire», m’a traité de «boomer», car j’ai refusé de l’appeler «iel» en parlant d’elle et parce que je refuse de changer son prénom à l’état civil. Elle veut s’appeler «Jul» pour ne pas qu’on puisse supposer son genre. Et aussi parce que Jul est son chanteur préféré.

« Je pars au boulot à vélo car depuis la loi Hidalgo de 2026, la voiture (même électrique) est interdite dans les grandes agglomérations. Je parcours donc 35 km tous les jours à vélo. Avec la chaleur de ce mois de juillet, j’arrive au boulot trempé et décoiffé. Mais ce n’est pas grave, c’est le cas de tout le monde : ici, personne ne se regarde et personne ne se juge, car c’est passible d’une amende et, éventuellement, d’une peine de prison selon la gravité de la remarque.
« Mon patron me fait savoir qu’il m’a mis un blâme car, hier, j’ai écrit un mail sans écriture inclusive et qu’une cliente s’en est plainte. La prochaine fois, c’est la porte ! Il faut que je fasse attention à ce que j’écris et à comment je l’écris. Et aussi à ce que je dis…
« Ma nouvelle collègue, qui partage mon bureau, n’est pas là aujourd’hui, car c’est sa semaine de «congé menstruel». C’est un congé mis en place depuis 2023 afin de «permettre aux personnes possédant un vagin» (sans distinction de genre, pour éviter d’éventuelles stigmatisations) de rester à la maison, pour motif de règles douloureuses, une semaine par mois.
« Grâce à son absence, je peux donc exceptionnellement fermer la porte de mon bureau. En effet, après le mouvement #MeToo, la France a imposé l’interdiction de «portes closes» lorsque des employés de genres différents travaillent ensemble. Certaines entreprises créent même des «espaces safe», c’est-à-dire des bureaux sans aucun homme hétérosexuel pour éviter tout risque d’agression sexuelle.
« À midi, pour la pause déjeuner, je n’apporte plus de viande dans mes plats car j’en avais marre de me faire traiter de «carniste», de «spéciste» ou carrément d’arriéré par mes autres collègues - pour la majorité devenus végans. Par ailleurs, lorsque je fais les courses au supermarché et que j’ose m’acheter un rare morceau de poulet à 45 euros le kilo, je me fais systématiquement dévisager par les autres clients, emplis de dégoût.
« Le soir, tout en grignotant mon bol d’insectes accompagnés de pousses de soja [bien plus éco-responsable que mon bifteck d’antan], je peux enfin me distraire devant un film Netflix : c’est l’histoire de Napoléon, joué ici par Omar Sy, et Joséphine, sa femme, jouée par une actrice mexicaine dont le nom m’échappe. La parité dans ce film est parfaitement respectée et on apprend, par ailleurs, que Napoléon était bisexuel, afro-américain et musulman. Le film a d’ailleurs obtenu 12 Oscars, battant ainsi le précédent record de 11 statuettes, remporté par «Titanic», un vieux film qui racontait l’histoire grotesque d’un couple blanc hétérosexuel, voyageant dans un paquebot de luxe au début du XXe siècle.
« Le film terminé, je décide de me glisser dans mon lit pour continuer ma lecture du moment «La Gloire de parent n°1». [Pour les plus anciens comme moi, ce livre s’appelait autrefois «La Gloire de mon père», et faisait partie de la série 'Souvenirs d’enfance', de Marcel Pagnol]. Je vais, d’ailleurs, bientôt attaquer «Le Château de parent n°2» qui est la suite du premier.

J’ai hâte. "

mercredi 15 juin 2022

Islam dans le Grand Est, en France et dans le monde : quand Erdogan tire les ficelles


Un centre religieux sponsorisé par la Turquie d’une valeur de 100 millions de dollars ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est bien sur le sol américain que cela se passe. Et ce n’est que l’avatar le plus saisissant de l’expansionnisme religieux turc.¹

Je l’avais souligné récemment, la mainmise d’Ankara sur le continent africain, par exemple, s’étend dans l’indifférence marquée d’un Occident plus soucieux de réserver ses foudres aux mercenaires de la firme Wagner. 

En effet, entre les accords de coopération militaire, la vente de matériel (en particulier, les fameux drones de la société Bayraktar, « dirigée par un des gendres du président » )² ou encore la multiplication d’ambassades, les ambitions du sultan néo-ottoman éclatent au grand jour. 

S’y ajoute la construction de mosquées, sous l’impulsion de la présidence des Affaires religieuses (Diyanet), même dans un pays à majorité chrétienne comme le Ghana.

Mais si les velléités d’Ankara concurrencent nos propres intérêts en Afrique, leur manifestation en Occident est plus préoccupante pour nous. Et point n’est besoin de regarder de l’autre côté de l’Atlantique. En Europe, la Turquie serait l’État le plus influent en matière de pratique islamique. ³

Quand le pays ne missionne pas ses propres imams pour prêcher la bonne parole, il se mêle, par exemple, de la formation religieuse. La « lutte contre l’islamophobie » constitue, par ailleurs, un prétexte habile pour légitimer une telle ingérence.

Mes propres terres du Grand Est ont d’ailleurs essuyé les plâtres de cet entrisme décomplexé. Le COJEP (Conseil pour la justice, l’égalité et la paix), créé en 1992, serait « le bras armé politique d’Erdogan ». Il aurait été fondé par « d’anciens islamistes du Millî Görüş» et par des « Loups gris nationalistes », selon Savvas Kalenteridis et Constantin Pikramenos ⁴ dans leur ouvrage consacré au service secret turc. Ce profil peu engageant n’empêche pas l’organisation d’avoir régulièrement son rond de serviette au Conseil de l’Europe ou au Parlement européen… ⁵

Un état des lieux alarmant – mais pas autant que l’apathie de nos dirigeants face à ce péril.

Tribune de Dominique Bilde, députée RN au Parlement européen le 10 juin 2022

 

1 « La diplomatie des mosquées » Courrier International, 9 juin 2022.
² « À la pointe de cette nouvelle offensive stratégique : la commercialisation de drones « made in Turkey » par la société Bayraktar, dirigée par un des gendres du président. » « Pourquoi la Turquie se tourne-t-elle vers l’Afrique ? » Le Figaro, 28 mars 2022.
³ « La diplomatie des mosquées » Courrier International, 9 juin 2022.
 MIT – Le Service secret turc: Guerre sur tous les fronts, Savvas Kalenteridis, Constantin Pikramenos, V.A Edition, 2020.
⁵ « La diplomatie des mosquées », Courrier International, 9 juin 2022.

Livre-Libre avec Jacques Hogard : L'Europe est morte à Pristina, Bruno Gollnisch, TV libertés le 14 juin 2022

 

samedi 4 juin 2022

C'est lui qui le dis



"Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen"

Jack Lang (82 ans) ancien ministre de la Culture et de l'Education nationale dans divers gouvernements socialistes et président de l'Institut du monde arabe depuis 2015.

L'ancien ministre de François Mitterrand souhaite ardemment que Saint-Denis puisse devenir la « capitale européenne de la culture » en 2028 , rapporte le quotidien  Le Parisien.