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vendredi 15 mars 2024

Régis le Sommier (Omerta) sur Radio Courtoisie le 15 mars 2024

Marion Maréchal sur Public Sénat | 1er grand débat des élections européennes 2024

 

Macron face aux Français : demain, la guerre ?



« Le Président va rendre compte de la situation de manière pédagogique », rapportait la presse, ce jeudi matin. Les Français ne sont pas des enfants, mais bon… En tout cas, il était grand temps qu’Emmanuel Macron s’adresse directement aux Français après ses saillies va-t-en-guerre des dernières semaines et après que le Parlement a débattu et s’est prononcé, cette semaine, sur l’accord bilatéral de sécurité signé récemment entre la France et l’Ukraine. Grand temps, d’autant que les deux tiers (68 %) de nos compatriotes considèrent que le chef de l’État a eu tort de prendre des positions ressenties comme bellicistes, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting réalisé fin février pour Le Figaro.

Des propos qui ont « créé une forme de peur », soulignait un député Renaissance, selon La Nouvelle République, qui ajoutait : « Il faut rassurer, dire qu’on fait tout pour éviter la guerre, que la France use toujours de la voie diplomatique et qu’il ne faut jamais abandonner l’Ukraine. » Alors, ce jeudi soir, interviewé par Anne-Sophie Lapix et Gilles Bouleau, Emmanuel Macron a donc voulu faire de la pédagogie. Tout du moins au début de son interview. « Vous êtes assis devant moi. Est-ce que vous êtes debout ? Non. Est-ce que vous excluez de vous lever, à la fin de votre interview ? À coup sûr vous n’allez pas l’exclure. » Référence à ses récents propos selon lesquels il n’excluait pas d’envoyer des troupes au sol en Ukraine. La comparaison est un peu boiteuse, mais le Président semble content de sa trouvaille. A-t-il rassuré les Français ? Sans doute pas. A-t-il convaincu que la France use toujours de la voie diplomatique ? Encore moins. Qu’il ne faut jamais abandonner l’Ukraine ? Oui, sur ce point, le message a été clair.

Macron n’a pas rassuré.

Tout d’abord sur la situation tactique sur le terrain, là-bas, sur la ligne de front : « La situation est difficile », reconnaît le Président. « Une litote », lui répond Gilles Bouleau. Traduire : la situation tactique est mauvaise pour les Ukrainiens. Mais Macron va plus loin en rappelant que « la guerre est sur le sol européen », que « ce n’est pas une fiction loin de nous ». C’est une évidence que les Français savent mais ne veulent sans doute pas croire, il faut bien l'avouer. Et donc, Macron n’a pas voulu rassurer en affirmant que c’est la sécurité de l’Europe, de la France et des Français qui se joue là-bas. « Guerre existentielle pour la France et l’Europe », dit-il carrément. Sur l’envoi de soldats français en Ukraine, a-t-il rassuré ? Non plus. « J’ai peut-être raison de ne pas être précis. » 

C’est la fameuse « ambiguïté stratégique ». On n’en saura pas plus. Pourtant, Le Monde révélait, ce 14 mars, que Macron, le 21 février dernier, dans un salon de l’Élysée, aurait déclaré « d’un air dégagé » : « De toute façon, dans l’année qui vient, je vais devoir envoyer des mecs à Odessa. » Propos que dément formellement le Palais, ce même 14 mars. Ambiguïté stratégique.

« Nous sommes prêts », assène-t-il...

Rassurer sur le fait que « les choses bougent » en tentant de faire oublier le cinglant désaveu qu’il a reçu de la part des alliés après ses propos lors de la conférence de soutien à l’Ukraine, le 27 février dernier. On verra cela après qu’il aura rencontré Scholz, ce 15 mars. Macron a voulu rassurer quant à nos capacités militaires. Nous avons un « modèle d’armée complet », se plaît-il à rappeler. Un modèle que les esprits chagrins qualifient d’« échantillonnaire »... Et le chef des armées d'évoquer notre récent engagement au Sahel pour prouver notre capacité opérationnelle. Bouleau a beau rétorquer que ce n'était pas tout à fait le même genre d’ennemi et de guerre que celle qui est menée en Ukraine, Macron balaie l’argument d’un revers de manche. « Nous sommes prêts », assène-t-il. La France produit moins de cent obus par jour, ce que consomment les Ukrainiens en quelques minutes ? On va chercher partout dans le monde des munitions et accélérer les cadences. Tout ça coûte cher. 4,8 milliards ont déjà été donnés à l’Ukraine. 3 de plus sont prévus. Va-t-il falloir emprunter sur les marchés internationaux ? Ne pas l’exclure. Et de rappeler ce que l’on a fait durant le Covid (« Quoiqu'il en coûte » ?) pour tenir le pays à flot. Donc, se préparer à ce que la France s’enfonce un peu plus dans la spirale infernale de l’endettement.

Et la diplomatie, dans tout ça ? « Je suis disposé à mener les discussions », affirme Macron. Ce n’est sans doute pas lui qui les mènera, ces discussions, le jour où elles viendront... « Mais en face quand on ne dit pas la vérité… », ajoute-t-il. 

En clair, le temps où la France se positionnait comme une grande nation diplomatique est révolu.

Par Georges Michel le 14 mars 2024

Boulevard Voltaire

Macron veut la guerre : n'excluons pas de le destituer ! Nicolas Dupont-Aignan le 15 mars 2024

mercredi 13 mars 2024

Le curieux et soudain bellicisme d’Emmanuel Macron



Emmanuel Macron brûle d’affronter Vladimir Poutine les armes à la main – ou du moins s’attache-t-il à en donner l’impression. Mais pourquoi alors ne montre-t-il pas une telle ardeur dans d’autres cas, qui pourtant le justifieraient au moins autant, et pour certains nettement plus ?

À entendre le chef de l’Etat, quiconque ne partage pas cette ferveur est animé par « l’esprit de défaite »… y compris la Maison Blanche, dont un porte-parole, le contre-amiral John Kirby, s’est empressé de désavouer notre président ? Y compris le ministre de la Défense, qui a expliqué qu’il n’était « pas question d’envoyer des troupes combattantes » le lendemain du jour où le président, lui, affirmait qu’il n’y avait « aucune limite » à notre soutien à l’Ukraine ? Qu’importe la confusion entretenue, Emmanuel Macron dit vouloir « bousculer » les alliés de l’Ukraine, appelle les Européens à « ne pas être lâches », et quand on lui demande si ce propos vise l’Allemagne il répond sans hésiter : « pas seulement l’Allemagne, tout le monde ! » Et à en croire nombre de macronistes, toute personne réticente devant ce soudain bellicisme est pire que lâche, elle fait partie des « troupes de Poutine ». Qu’on se le dise : oser douter des décisions du président, c’est forcément être coupable d’intelligence avec l’ennemi !

On verra qui est pour Zelensky et qui est pour Poutine… 

On pourrait croire à une stratégie « gentil flic, méchant flic », Emmanuel Macron jouant le rôle d’un va-t-en-guerre forcené pour permettre à Olaf Scholz de négocier en coulisses en disant à Poutine : « Vladimir, il faut vraiment que tu retires tes troupes d’Ukraine, sinon je ne vais plus pouvoir retenir ce fou de Français et il va déclencher la Troisième Guerre mondiale ». Mais la France à elle seule ne serait pas une menace suffisante aux yeux de la Russie pour que cela fonctionne.

Alors on prend l’excitation martiale du président au premier degré, et on tombe dans le piège qu’il a lui-même avoué : « on verra qui est pour Zelensky et qui est pour Poutine », comme si cette ligne de démarcation caricaturale était l’alpha et l’omega de toute chose. Et on oublie l’essentiel.

Cet essentiel, le voici : le plus important n’est pas le bellicisme d’Emmanuel Macron face à la Russie, mais le contraste entre ce bellicisme et sa pusillanimité face aux Comores, au Qatar, à la Turquie, à l’Algérie, à l’Arabie Saoudite, à l’Iran. Ce contraste interroge.

Ce sont là des pays qui ne respectent pas les Droits de l’Homme plus que ne les respecte le régime de Poutine – ils les respectent même généralement moins. Et si la mort d’Alexeï Navalny est une ligne rouge, on ne voit pas pourquoi celle de Jamal Khashoggi n’en serait pas une également.

Ce sont des pays qui piétinent volontiers le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et multiplient les exactions, au Kurdistan comme au Yémen, sans même parler du fait que le Qatar finance, protège et héberge toujours le Hamas malgré le pogrom/razzia du 7 octobre.

Les drôles d’exigences de la realpolitik

Et ce sont des pays qui nous agressent bien plus que ne le fait la Russie, par la violence, la déstabilisation, la corruption, l’influence toxique. Les Comores – avec d’ailleurs le soutien affiché de la Russie – organisent l’invasion et la mise à sac de Mayotte, c’est-à-dire du territoire français. Le Qatar use de son influence pour déstabiliser le pays (que l’on se souvienne de la propagande d’AJ+ lors des émeutes du début de l’été 2023), répandre la corruption (pas seulement au Parlement Européen), soutenir l’islamisme, attiser les flammes de la haine anti-israélienne et de l’antisémitisme, et appuyer les Frères Musulmans dans leur entrisme systémique au sein de nos institutions. L’Algérie cultive la haine anti-France dans sa population et sa diaspora, dont le poids dans la délinquance sur notre sol est démesuré. L’Arabie Saoudite et sa Ligue Islamique Mondiale veulent interdire toute critique sérieuse de l’islam en œuvrant à l’instauration planétaire d’un délit de blasphème. On pourrait poursuivre longuement l’énumération, qui n’a rigoureusement rien à envier à la liste des torts de Vladimir Poutine.

Bien sûr, les fautes du Qatar n’effacent pas celles de la Russie, mais la réciproque est vraie, les fautes de la Russie n’effacent pas celles du Qatar. Bien sûr, la Russie nous est désormais hostile, et débattre à l’infini des responsabilités des uns et des autres dans cette hostilité ne changera pas la situation présente, mais les Comores et l’Algérie le sont au moins autant. Bien sûr, la realpolitik a ses exigences, encore faut-il que ses défenseurs aient la décence de l’assumer au lieu de se draper dans des postures morales hypocrites : on peut considérer que l’appui de l’aviation qatarie au désengagement de Barkhane ou notre présence sur la base d’Al-Udeid justifient que nous acceptions la contribution du Qatar aux réseaux islamistes qui attisent partout en Europe l’avidité des fous d’Allah et la haine antisémite, mais il me semble que l’on aurait aussi d’excellentes raisons d’estimer que le prix à payer pour « l’amitié » de l’émirat est bien trop élevé ! Bien sûr aussi, il faut choisir ses combats, la France ne peut pas voler au secours de tous les peuples envahis ni combattre tous les tyrans de la planète, et l’Ukraine est pour ainsi dire notre voisin. Mais il y a une différence de taille entre ne pas combattre un tyran, et le courtiser en encourageant sa propagande. Il y en a une autre, énorme, entre ne pas intervenir partout pour privilégier notre voisinage proche, et préférer défendre l’Ukraine plutôt que la France elle-même, vouloir sauver Kiev des troupes russes tout en abandonnant Mamoudzou aux bandes comoriennes. Et laisser le champ libre à AJ+ quand on interdit RT France est une incohérence qui en dit long.

Si les raisons invoquées par Emmanuel Macron pour expliquer son attitude contre la Russie étaient vraies, s’il s’agissait bel et bien de défendre les principes qu’il dit professer, l’Europe et les intérêts vitaux de la France, alors a fortiori il se montrerait déterminé et martial contre les Comores pour protéger notre territoire et nos concitoyens à Mayotte. Il ne ferait pas de courbettes au Qatar, et ne lui vendrait pas des éléments stratégiques de notre économie. Il ne tolérerait pas la servilité de l’ONU envers la dictature abjecte des mollahs.

Voilà ce dont devrait se préoccuper toute la classe politique, et plus encore ceux qui pensent qu’il serait bon d’intensifier notre soutien à Kiev, y compris par un engagement militaire : de toute évidence, les motivations d’Emmanuel Macron dans cette affaire ne sont pas celles qu’il déclare. Quelles sont-elles ? Je ne peux que hasarder diverses hypothèses : une diversion après son fiasco au Salon de l’agriculture ; une manœuvre pour essayer de rediaboliser le RN à l’approche des élections européennes ; un prétexte pour transférer toujours plus de pouvoir aux institutions non-élues de l’UE au détriment de la démocratie, et sans doute renforcer le contrôle de l’information ; l’appétit pour les opportunités qu’une « économie de guerre » offrirait à Bercy ; une tentative de se donner une stature de meneur au sein de la dynamique otanienne….

Dans tous les cas, l’essentiel demeure : même si l’on croit que notre participation à la guerre en Ukraine est juste et nécessaire, pouvons-nous réellement l’envisager avec un chef des armées dont nous ignorons les véritables objectifs ? Il faudrait au minimum des garanties extrêmement solides, mais comment accorder la moindre confiance aux garanties que donnerait Emmanuel Macron, alors qu’il n’a eu aucun scrupule à escroquer jusqu’au Sénat au sujet de la Loi immigration, saisissant lui-même le Conseil Constitutionnel pour faire censurer tout ce que son gouvernement avait fait mine de concéder à la représentation nationale ?

Telle est la question que personne ne pose, alors qu’elle est celle dont nous devrions tous débattre.

Par Aurélien Marq le 12 mars 2024

Causeur

mardi 12 mars 2024

Nicolas Vidal (Putsh Média) sur Radio Courtoisie le 12 mars 2024

Nicolas Dupont-Aignan (DLF) sur Tocsin le 12 mars 2024

 

Chega : le RN portugais s’impose et bouscule le paysage politique



Pas de champagne chez les élus du Rassemblement National pour la victoire du parti patriote portugais Chega, ce dimanche 10 mars, mais des messages triomphants : « Les Portugais défendent leur identité et leur prospérité et balayent les socialistes corrompus », lance Jordan Bardella, sur X, ce 11 mars. « En deux ans, Chega est passé de 7 % à près de 20 %, incarnant aujourd’hui la force politique d’avenir au Portugal, applaudit Marine Le Pen. Bravo à notre ami André Ventura pour ce beau résultat. Nous vous attendons avec impatience le 9 juin pour bâtir ensemble l’Alliance européenne des nations. »

Une joie qui n’atteint pas Clément Beaune, lequel vomit sa haine sur le même réseau X, ni Manon Aubry, de La France insoumise. Pour elle, le scrutin de dimanche ressemble à une demolition party au palais des mythes de la gauche. « Cinquante ans après la révolution des œillets, c’est un triste jour pour le Portugal qui voit une percée du parti d’extrême droite Chega qui quadruple ses sièges. »

Chega (Assez ou Ça suffit, en portugais), le parti d’André Ventura, 41 ans, et de Pedro Pinto, la tête de liste qui a salué « une nuit historique », s’impose en troisième position dans le scrutin, avec 18 % des voix, derrière le parti de centre droit Alliance démocratique et derrière le parti socialiste de Pedro Nuno Santos, au pouvoir depuis 2015. Une poussée irrésistible.

Personnalité charismatique

Fondé en 2019, voilà donc moins de cinq ans, Chega avait alors obtenu 1,3 % des voix. Deux ans plus tard, en 2021, il termine troisième à l’élection présidentielle avec 11,9 % des suffrages et s’impose parmi les partis de gouvernement. En frôlant la barre des 20 %, Chega va quadrupler le nombre de ses élus au Parlement : Ventura et Pinto disposent aujourd’hui de douze sièges au sein d’une assemblée qui en compte 230, ils mèneront désormais 48 députés.

Ancien inspecteur des impôts, diplômé en droit, André Ventura n’est pas né sous les dorures des palais mais dans un milieu de petite bourgeoisie de Lisbonne. Journaliste au sein du Figaro portugais (Correio da Manhã), le journal le plus lu, cette personnalité charismatique a aussi exercé ses talents comme journaliste sportif avant de s’engager au sein du parti social-démocrate de centre droit qu'il a quitté pour mener ce raid. Mais ce succès ne mènera pas Chega au pouvoir immédiatement : le parti a trouvé porte close chez les conservateurs, qui refusent pour l'instant toute alliance. La composition du futur gouvernement qui dépend d'alliances n'est pas encore connue.

La performance de Chega n’a rien d’une surprise, ni au Portugal, ni en France où le RN l’attendait comme un nouveau signe de la montée des partis patriotes en Europe. Et pour cause : les Portugais de Chega sont très proches du parti de Marine Le Pen. « Ils sont, comme nous, favorables à une Europe des nations, explique le chef de la délégation française RN au Parlement européen Jean-Paul Garraud, qui a fait l’an dernier le voyage au Portugal avec Jordan Bardella pour participer au congrès du parti. André Ventura a depuis longtemps pour modèle Marine Le Pen, poursuit Jean-Paul Garraud. Ils sont très proches de nous, y compris à titre personnel. Les cadres et les électeurs de Chega voient ce qui se passe chez nous : ils n’ont pas envie que cela arrive chez eux. »

Pouvoir d'achat, corruption...

La diaspora la plus nombreuse de ce pays de dix millions d’habitants habite en France et le français est, au pays de Magellan, la deuxième langue parlée. Les Portugais ont les yeux tournés vers la France. « Ils vivent en France ce que vivent les Français et en parlent lorsqu’ils reviennent dans leur pays », explique Johanna Maurel, conseillère régionale RN et déléguée des Français de l’étranger pour le Portugal et l’Espagne notamment. À ce « modèle français » devenu un anti-modèle tout autour du monde s’ajoutent les résultats d’une gestion socialiste dramatique sur une population aux revenus faibles : le SMIC portugais n’atteint pas la barre des 650 euros. Durant sa campagne, Chega a privilégié les thèmes du pouvoir d’achat, de la corruption du PS au pouvoir, de la fiscalité trop lourde, de l’état du système de santé ou de l’immigration.

À trois mois des élections européennes, le scrutin ne peut mieux tomber pour tous les partis patriotes et anti-européens à la manière de von der Leyen du Vieux Continent. 

Reste à franchir le cap pour atteindre le pouvoir effectif, un vrai défi qui se double d’un autre, celui de l’unité de ces partis patriotes émergents ou plus anciens, demain, à Strasbourg, contre les élus du centre droit et du centre gauche. En attendant, la vague de dégagisme qui touche les européistes de tous les pays d'Europe promet quelques soirées électorales stressantes pour ceux qui ont choisi d’écraser les nations.

Par Marc Baudriller le 11 mars 2024

Boulevard Voltaire

mercredi 28 février 2024

Macron, le va-t-en-guerre



La dernière fois que la France a été en guerre contre la Russie, c’était en Crimée, de 1853 à 1856. À une époque où la main-d’œuvre n’était pas chère, la France expédia dans cette lointaine contrée plus de 300.000 hommes aux côtés des Britanniques, des Turcs et des Sardes pour s’opposer à l’expansionnisme russe alors que l’Empire ottoman était en plein déclin. Près de 100.000 de nos soldats ne revinrent pas de cette guerre. À l’époque, la France, qui faisait encore jeu égal avec l’empire des Romanov, dépensa dans ce conflit plus de 145 millions de livres sterling quand la Russie, elle, y laissa 144,5 millions de livres et le Royaume-Uni plus de 164 millions de livres. Un rappel historique qui devrait permettre de remettre les choses en perspective, alors qu’Emmanuel Macron, lundi soir, lors de la conférence internationale de soutien à l’Ukraine qui réunissait 21 chefs d’État et de gouvernement à l’Élysée, a fait une déclaration on ne peut plus belliqueuse.

« En dynamique, rien ne doit être exclu. »

Envoi de troupes au sol occidentales en Ukraine ? « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée [comprendre que l’Occident a déjà « du monde » là-bas ? Probablement] des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. » « En dynamique » : qu’est-ce que veut dire ce charabia ? Que ce qui était exclu hier ne l’est plus aujourd’hui et encore moins demain. Et d’ailleurs, ajoute le Président : « Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre. » Tout. C’est-à-dire ? Tout, sauf à ce que Macron bluffe ou soit fou (ce qu’on exclut par construction intellectuelle), cela veut bien dire jusqu’à envoyer des troupes au sol. « Tout », cela pourrait signifier de tenter le grand jeu diplomatique avec la Chine, les pays arabes, la Turquie (encore et toujours elle !), voire Israël, qui n’a peut-être pas trop envie que l’attention des Occidentaux se détourne de son sort pour regarder nach Osten. Mais, visiblement, dans ce grand « tout », l’option diplomatique semble écartée. Mais avons-nous encore une diplomatie française ? Avec un Séjourné au Quai d'Orsay, on peut en douter.

Emmanuel Macron, avec ses petits bras musclés...

Mais que nous fait donc là Macron ? Alors qu’effectivement, chez nos alliés, ça ne se bat pas spécialement au portillon pour aller mener une guerre fraîche et joyeuse dans les plaines d’Ukraine, qu’aux États-Unis, la Chambre des représentants à majorité républicaine bloque toujours un plan d’aide à l’Ukraine de 60 milliards de dollars, que Biden, à quelques mois de l’élection présidentielle, ne doit pas spécialement avoir envie de se lancer dans une guerre mondiale, que le chancelier allemand vient de rejeter la demande de l’Ukraine de lui livrer des missiles de longue portée Taurus, Emmanuel Macron, avec ses petits bras musclés, n’exclut aucune option. Son Premier ministre a du reste confirmé la chose, ce mardi matin, sur le plateau de RTL : Emmanuel Macron « a été clair sur le sujet », a déclaré Gabriel Attal.

On en sourirait s’il ne s’agissait de la France

Donc Macron, dans son petit treillis bien repassé, impérial, déclare qu’il veut maintenir une « ambiguïté stratégique ». C'est ce qu'on doit appeler le « brouillard de la guerre ». La réponse du Kremlin ne s’est pas fait attendre, laconique et sans ambiguïté : ce ne serait pas « dans l’intérêt des Occidentaux » que d'envoyer des troupes au sol en Ukraine. Encore moins ambiguë, la déclaration du chancelier allemand Olaf Scholz, ce mardi matin : « Il n'y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les États européens ni par les États de l'OTAN sur le sol ukrainien. » Et le gouvernement italien, à son tour, de s'aligner sur la position de Scholz. Lundi, c’était « Rantanplan, on va leur percer le flanc », comme chantaient les grognards de Napoléon, baïonnette au canon. Mardi, il nous reste Rantanplan tout court. On en sourirait s’il ne s’agissait de la France.

A-t-on les moyens ?

Car la question de fond, au-delà des déclarations va-t-en-guerre de plateau télé et de salles de conférences bien douillettes, est double. Primo, a-t-on les moyens de faire la guerre à la Russie qui a le temps, la profondeur stratégique et qui fonctionne en économie de guerre ? Juste deux chiffres. La France serait capable de tenir, avec ses forces terrestres dans le cadre d’un conflit de haute intensité, au mieux un front de 80 kilomètres, selon l’expert de défense Jean-Dominique Merchet. Le front russo-ukrainien s’étire sur près de 1.000 kilomètres… Secundo, et c’est sans doute la question essentielle : les Français sont-ils prêts à voir revenir des centaines, voire des milliers de tués et de blessés, estropiés à vie dont certains termineront en faisant la manche dans le métro ? Car, il faut voir la réalité en face, c’est bien ce qui se passerait si l'on participait à cette guerre qui est plus proche de celle de 14-18 que de celle des étoiles. Les Français sont-ils prêts à payer le prix d'une guerre dont ils ne sont peut-être pas convaincus que c’est la leur ?

Par Georges Michel le 27 février 202

Boulevard Voltaire

Quand 300 migrants venus de Mayotte logent dans un château classé - Stanislas Rigault (R!) sur Radio Courtoisie le 28 février 2024

Marion Maréchal (R!) dénonce l'arrivée de migrants de Mayotte au château de Grignon

mardi 27 février 2024

Empêchons Macron de déclencher la guerre ! Nicolas Dupont-Aignan (DLF) le 27 février 2024

Ukraine : passe d’armes entre Gabriel Attal et Marine Le Pen à l’Assemblée nationale




Après les propos ambigus d'Emmanuel Macron sur la possibilité d’envoyer en Ukraine des renforts occidentaux, Marine Le Pen a fait connaître son désaccord, ce mardi 27 février, à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, rappelant que la France ne doit pas enclencher un mécanisme d’escalade de la violence alors même que ses intérêts ne sont pas en jeu. 

Le Premier ministre Gabriel Attal a alors répliqué : « Si vous aviez été élue en 2022, on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour se défendre, on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens. » 

Et d'enfoncer le clou avec une déclaration pour le moins hasardeuse : « Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, je parle de vous et de vos troupes. » Au sortir de l’Hémicycle, Marine Le Pen s’est exprimée au micro de BFM TV, relevant « un chapelet d’injures » à son égard. 

Elle est ensuite revenue sur le sujet de ce débat : « Emmanuel Macron traite la guerre avec une très grande légèreté », et a rappelé que la guerre est la pire chose qui puisse arriver à un pays.

Le 27 février 2024

Envoi de troupes en Ukraine : le dérapage de trop pour Macron ? - Alain Houpert (sénateur LR) sur Radio Courtoisie le 27 février 2024