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dimanche 16 octobre 2022

Devant les apparatchiks du PCC, Xi Jinping vante la supériorité du modèle chinois



Par Sébastien Falletti le 15 octobre 2022

Sous un tonnerre d'applaudissements des apparatchiks, Xi Jinping est monté à pas comptés à la tribune, écrasant l'épaisse moquette rouge, pour lancer de facto son troisième mandat sans partage, à la tête de la Chine. Sous les ors staliniens du grand hall du Peuple, à Pékin, le président chinois a vanté son bilan lors d'un discours fleuve donnant le coup d'envoi du 20e Congrès du Parti ce dimanche 16 octobre, le plus grand rendez-vous politique de la seconde puissance mondiale, où il compte décrocher un troisième mandat hors norme. Assis en rang d'oignon derrière lui, les sept membres du Comité Permanent du Politburo, le « saint des saints » du régime communiste, engoncés dans leurs costumes sombres applaudissent avec zèle pour certains, plus mollement pour d’autres, une tasse de thé à portée de main. Certains ne seront plus là, à l'issue de ce Congrès qui dévoilera la future équipe dirigeante du pays d'un 1,4 milliard d'habitants.

Le dirigeant le plus autoritaire depuis Mao a réaffirmé sa détermination à avancer le modèle chinois, contre vents et marées, dans un contexte de tensions avec les États-Unis, balayant les critiques internationales sur sa stratégie sanitaire draconienne, ou le conflit en Ukraine, jamais évoqué, pour appeler la Chine à l'endurcissement, à l'heure où sa croissance pique du nez. « Face aux changements drastiques de la situation internationale, nous avons maintenu notre détermination stratégique » s'est félicité Xi, chantre d'une renaissance patriotique, lors d'un discours de 104 minutes. Une formule qui tranche avec le triomphalisme affiché ces dernières années par la propagande qui serinait que « le vent de l'histoire pousse vers l'Est ».

Ce prince rouge forgé à la discipline de la rééducation à la campagne durant la Révolution culturelle a exalté « l'esprit de lutte », un terme qu'il a martelé à dix-sept reprises, comme un appel à la mobilisation face aux défis grandissants auxquels fait face le pays. Avant de dramatiser les enjeux, en soulignant que la Chine faisait face à un moment « critique », alors que les stratèges rouges dénoncent une stratégie méthodique « d'encerclement » par Washington. « Il a su créer un sentiment d'urgence pour mieux justifier son pouvoir » décrypte Christopher Johnson, ancien analyste de la CIA. Un argument massue pour prolonger son règne au-delà des dix ans observés par ses prédécesseurs. Et défendre ses méthodes autoritaires, se vantant d'avoir mis au pas les manifestants pro-démocratie à Hongkong, « passé du chaos à la gouvernance », grâce à une implacable loi sur la sécurité nationale (NSL).

Face à Taiwan, Xi Jinping a réaffirmé sa détermination à accomplir la « réunification » en privilégiant la voie « pacifique », avant d'agiter la menace d'une opération militaire si l'île démocratique refusait de rentrer dans le rang. « Nous ne nous engagerons jamais à abandonner le recours à la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires », a-t-il précisé.

Stratégie sanitaire implacable

La Chine devrait encore rester durablement barricadée derrière sa grande muraille de la quarantaine, à rebours de la planète, à l'aune de ce discours d'ouverture. Xi a réaffirmé sa stratégie « Zéro Covid », érigée en dogme nationaliste, et symbole de la supériorité du modèle chinois face au laxisme présumé des démocraties occidentales. Pékin a « protégé au plus haut point la sécurité et la santé du peuple et a atteint des résultats positifs significatifs » a déclaré le dirigeant de 69 ans, justifiant cette stratégie sanitaire implacable, marquée par des confinements et des tests PCR obligatoires à répétition face à omicron. Le régime se vante d'avoir enregistré officiellement 5226 morts du Covid, contre plus d'un million aux États-Unis. 

Le Quotidien du Peuple a douché les espoirs des investisseurs, et de nombreux habitants d'une réouverture du pays après le Congrès dans un éditorial fustigeant l'approche suivie par la plupart des pays de la planète qui tentent de « vivre avec le virus », dénoncée comme un signe de faiblesse. Le rudimentaire système sanitaire chinois est à la merci d'une vague épidémique qui pourrait entraîner de nombreux décès sur une population privée des vaccins ARN Messager des laboratoires occidentaux, sur décision de Pékin.

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samedi 10 septembre 2022

Le déclin de l’empire américain : la nouvelle donne du XXIe siècle



Pour les gens de plus de 20 ans, la configuration des relations internationales était jusqu’à récemment des plus simples : l’hyperpuissance américaine dominait les rapports du globe, dont elle se faisait le gendarme. Les expéditions en Irak et en Afghanistan incarnaient le paroxysme de cette unipolarité. Aujourd’hui, la donne est en train de changer : une série d’événements récents nous indique à quoi ressemblera le monde post-américain.

Le retour de la guerre en Europe

Comme nous l’avions indiqué dans un article précédent[1], la guerre russo-ukrainienne révélait le retour de l’histoire sur notre continent, fatigué et décidé à éviter la guerre à tout prix. Derrière le discours pacifiste, humaniste et égalitaire qui dominait alors se cachait (selon lequel l’Union européenne avait enfin apporté la paix perpétuelle en Europe) une réalité plus sinistre : c’est l’Amérique qui se trouvait en charge d’assurer la sécurité du continent, en même temps que celui-ci se transformait en grand marché et en camp d’accueil pour migrants. L’Ukraine illustre un pas dans l’affaiblissement de l’OTAN, désormais susceptible de subir les coups de pression militaires de la Russie ; une telle manœuvre aurait été impensable il y a 10 ans encore.

La récente confrontation en Serbie initiée par le gouvernement du Kosovo illustre une tendance similaire : s’il est encore trop tôt pour prédire la suite des événements[2], il ne fait aucun doute qu’on assiste au réveil des vieilles oppositions entre les communautés ethniques des Balkans. Les États-Unis, alliés du Kosovo et à l’initiative des bombardements en Serbie, n’ont pas pu obtenir de Pristina autre chose qu’un report d’un mois des mesures administratives prévues à l’encontre des Serbes de la région[3]. Soutenue par Moscou et la Chine, la Serbie espère bien laver l’affront de la déclaration d’indépendance unilatérale du Kosovo en 1999, alors que ce dernier n’a aucune intention de céder aux exigences de Belgrade.

Et dans tout ça, l’Europe traduit son impuissance à gérer ces conflits sur son propre sol, se retrouvant écartelée entre les visées impériales des États-Unis et de la Russie. Le déclin de l’hyperpuissance américaine, qui n’est à ce jour pas compensé par l’émergence de la puissance européenne, annonce des jours sombres pour notre continent. L’idée selon laquelle c’est l’UE qui garantissait la paix en Europe depuis 1945 se trouve définitivement enterré : en réalité, c’est son impuissance et son absence d’autonomie qui favorisent le retour de la guerre.

When the US goes home

Les conséquences de l’affaiblissement américain (qui vont de pair avec l’état de délabrement mental avancé du président Biden) ne se cantonnent pas au Vieux Continent : le premier exemple éclatant de cette déliquescence est sans aucun doute le retrait d’Afghanistan, décidé en août 2021 par Washington et qui s’est soldé par la victoire des Talibans et l’abandon colossal de matériel militaire sur place, pour un montant de près de 89 milliards de dollars[4]. Les forces armées afghanes, mises sur pied par les États-Unis pour tenir le pays face aux Talibans, n’aura métaphoriquement pas résisté au premier coup de feu[5], achevant par là même les velléités américaines du « nation building ». Ce qui avait été annoncé comme une opération rapide à la suite des attentats du 11 septembre 2001 s’est avéré être une Bérézina pour Washington. Comme au xixe siècle et pendant l’invasion soviétique de 1979, l’Afghanistan mérite bien son surnom de « cimetière des empires ».

La Chine, quant à elle, a décidé, à la suite de la visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi à Taïwan, de répliquer par une démonstration de force[6]. Selon toute vraisemblance, les menaces américaines ne semblent plus atteindre Beijing : le discours de Washington, adossé à la toute première armée et à la première économie du monde, ne produit plus l’effet de subjugation qui était encore le sien il y a de cela 10 ans.

La longue parenthèse de la pax americana prend fin, et avec elle, la fin de l’Histoire prophétisée par Francis Fukuyama il y a 30 ans déjà. Le renversement du rapport de forces en faveur des pays émergents et l’affaiblissement de l’hégémonie militaire et diplomatique de l’Amérique entraînera des conséquences lourdes pour notre civilisation. L’Europe est face à un choix décisif pour son destin : l’affirmation de sa puissance et de son identité, ou sa transformation en terrain de jeux pour les nouvelles puissances à venir, bien décidées à prendre leur revanche sur la domination historique de l’Europe.

Par Clément Martin le 13 août 2022

[1] https://les-identitaires.fr/2022/02/25/lukraine-comme-theatre-du-retour-de-lhistoire/

[2] https://www.france24.com/fr/europe/20220801-kosovo-serbie-pourquoi-ce-regain-de-tensions

[3] https://www.lefigaro.fr/flash-actu/tension-au-kosovo-les-dirigeants-serbe-et-kosovar-le-18-aout-a-bruxelles-20220805

[4] https://www.westernjournal.com/gift-keeps-giving-taliban-finding-new-use-abandoned-american-equipment-watchdog-warns/

[5] https://www.france24.com/fr/sports/20210816-afghanistan-pourquoi-l-arm%C3%A9e-afghane-s-est-rapidement-effondr%C3%A9e-face-aux-taliban

[6] https://www.lefigaro.fr/international/taiwan-accuse-la-chine-de-simuler-une-attaque-de-l-ile-20220806

Les Identitaires

Vers la fin de l’ordre mondial ? - Le Samedi Politique sur TV Libertés avec François Asselineau (UPR) le 10 septembre 2022

 

mardi 6 septembre 2022

La démocratie contre les régimes autoritaires communistes



Tribune de Dominique Bilde , député RN au Parlement européen du 02 septembre 2022

Depuis la fin de la guerre froide et la chute de l’URSS, l’OTAN poursuit une expansion à l’Est en direction de la Russie. La chronologie des adhésions se termine aujourd’hui par la Finlande et la Suède, qui sont entrées dans l’OTAN il y a quelques mois. Cela augmente la distance de frontière juxtaposée entre l’OTAN et la Russie. Deux pays manquent à l’appel et font tampons entre le bloc de l’Est et le bloc de l’Ouest, notamment la Biélorussie (Belarus). La volonté de faire partie de nos institutions a amené la Russie à déclarer la guerre contre l’Ukraine afin de garder une barrière entre elle et le monde occidental avec un pays neutre.

L’essence même de l’alliance atlantique est la lutte contre une menace à la démocratie ou bien à l’ordre international. La lutte idéologique contre le communisme est aussi l’un de ses fondements. L’avenir de cette alliance « trusté » par l’impérialisme américain se trouve entre les mains des États-Unis dont la défense de l’Europe dépend. Une extension européenne de cette alliance est à double tranchant au vu des menaces de la Russie qui se sentira directement concernée. Le rôle des Européens dans leur sécurité est primordial.

Le constat est simple. La conjoncture actuelle fait état d’une chose. L’objectif de l’OTAN est de renforcer ses positions à l’Est de l’Europe et dans les Balkans face à la menace russe. C’est pourquoi l’OTAN va réhabiliter une base aérienne en Albanie. Cette base est un lieu stratégique pour les alliés, car les risques d’instabilité dans cette zone ont augmenté depuis l’attaque de l’Ukraine. D’un point de vue géopolitique, la Russie a été reléguée du rang de partenaire à celui d’ennemi de la coalition de l’Atlantique.

À Taïwan, l’enjeu pour les États-Unis et donc par déduction pour l’OTAN est de garder une emprise territoriale par le biais de la bonne entente avec l’île de Taïwan pour continuer à appliquer un soft power dans le Pacifique. L’annexion de Taïwan par les Chinois serait regrettable pour ce peuple qui veut conserver son indépendance. Les manœuvres d’exercices sont le même procédé que les Russes pour entrer en Ukraine. La vieille technique de la condition sans retour se pratiquait déjà au 20e siècle pour déclencher une guerre.

Pour les alliés de l’OTAN, les perspectives d’actions se trouvent dans le soutien à ces pays en guerre dans la limite du possible afin de ne pas attirer les foudres de ces virulents pays autoritaires.

La situation est critique et l’enjeu de taille. L’OTAN va faire face à des problématiques importantes dans les années à venir et l’issue des situations que nous allons rencontrer dépendra de la capacité des États membres à répondre de concert aux épreuves. La réponse quand bien même serait-elle coordonnée doit se faire de manière souveraine, dans le respect des intérêts nationaux afin de ne pas tomber sous le dictat d’une puissance impériale qui nous serait nocif.  La crise énergétique qui arrivera cet hiver due aux politiques relatives au nucléaire, qui nous ont démunis de notre souveraineté énergétique ne devrait pas aider les choses. Les relations diplomatiques doivent primer sur la violence.

RN

vendredi 26 août 2022

Non à la mission européenne de formation de l’armée ukrainienne



Communiqué de Jean-Paul Garraud, député français au Parlement européenPrésident de la délégation du Rassemblement National au Parlement européen du 24 août 2022

L’Union européenne cherche visiblement à entraîner les États membres dans un conflit total avec la Russie.

En espérant qu’une « importante » mission européenne de formation de l’armée ukrainienne puisse être approuvée la semaine prochaine, lors de la réunion informelle des ministres européens de la Défense à Prague, les 29 et 30 août, le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, joue inconsidérément avec la vie des Européens et du monde.

Une telle proposition qui s’apparente à un acte de cobelligérance ne doit absolument pas prospérer.

Plutôt que de chercher l’escalade militaire, ce technocrate devrait au contraire jouer l’apaisement alors que les Français souffrent déjà des politiques de sanctions contreproductives prises par l’Union européenne.

RN

vendredi 17 juin 2022

Des canons pour l’Ukraine : et notre armée française ?



« Combien c’est beau, combien c’est grand, combien c’est généreux la France ! » On connaît cette phrase du général de Gaulle. On ne sait pas si la France est encore belle, si elle est encore grande mais on sait, en tout cas, qu’elle est généreuse. Tout du moins qu’Emmanuel  l’est pour elle. En effet, ce dernier, à l’occasion de sa visite en Ukraine à annoncé qu’ « au-delà des douze Caesar déjà livrés, j’ai pris la décision de livrer six Caesar additionnels ».

Le Caesar (Camion équipé d’un système d’artillerie) est ce canon de 155 mn, capable d’atteindre ses cibles jusqu’à 40 kilomètre. Conçu et produit par la France, il équipe les huit régiments d’artillerie de l’ de terre. La première fois qu’il fut utilisé par nos forces, ce fut en 2009 en Afghanistan. Ils a depuis été employé au Mali, en Irak avec une efficacité redoutable. L’histoire de notre artillerie française est ancienne et glorieuse. On se souvient de Gribeauval, qui conçut au XVIIIe le premier système d’artillerie complet comprenant l’armement (canon, obusier et mortier) et, ce qui était nouveau à l’époque, les matériels d’accompagnement (chariot, caissons à munitions). Bien évidemment, notre canon de 75 fut sans conteste le « canon-roi » du premier conflit mondial. Et, très probablement, les historiens des prochains siècles hisseront ce fameux Caesar au rang de ses illustres prédécesseurs.

Un artilleur me parlait de ce canon Caesar comme la « Rolls Royce » de l’artillerie. Par ses performances opérationnelles, notamment sa mobilité qui lui permet de dégager rapidement d’une position avant d’être repéré par l’ennemi, mais aussi par son nombre : 77 Caesar ont été livrés à l’ de terre en 2008. A titre de comparaison, l’armée française était dotée de 5.600 canons de 75 en 1914 ! 

Mais les armées n’ont plus la même dimension. 77 canons répartis, grosso modo, en trois ensembles : un parc dans les régiments d’artillerie et les camps d’entraînement pour l’instruction de nos unités, un parc pour l’engagement et enfin un parc de maintenance. Les douze, et bientôt dix-huit canons, livrés à l’Ukraine, ont été et vont être pris sur ces 77. Près d’un quart de notre artillerie Caesar ! 

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu a certes demandé à Nexter, le groupe industriel qui fabrique le Caesar, de revoir son organisation afin d’accélérer la production des canons, a-t-on appris, jeudi, par une source du ministère (L’Opinion). Une demande qui aurait « été effectuée en amont de la visite à Kiev », nous dit Challenges. « En amont », c’est-à-dire ? On ne commande pas un canon sur  pour la semaine prochaine ! En attendant et en clair, l’ française a été en partie désarmée.

Plusieurs questions se posent alors

L’ de terre est-elle aujourd’hui en mesure de remplir son contrat opérationnel si elle devait, engager une division otanienne dans un conflit dit de haute intensité, avec deux brigades et donc deux régiments d’artillerie, avec au total une trentaine de canons Caesar ? Ensuite, l’armée de terre a été dotée de ces canons en application d’une  loi de programmation. 

Le Parlement a-t-il été consulté pour ce don, ou tout du moins, cette mise à disposition de matériels appartenant à la nation ? Autre question, plus technique : ces canons très sophistiqués nécessitent une chaîne de maintenance performante, pour rester opérationnels en dépit des vicissitudes du combat. Cette logistique a-t-elle été aussi livrée à l’Ukraine ? 

Par ailleurs, ces canons ne lancent pas des bouquets de fleurs. Qu’en est-il – et c’est là, peut-être la question la plus préoccupante – des quantités de munitions livrées à l’Ukraine et les conséquences sur nos stocks opérationnels ? On se souvient qu’en mars dernier, le sénateur LR Christian Cambon, président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, avait affirmé que le stock de munitions de la France ne permettrait pas de tenir plus de deux semaines un conflit de haute intensité. Hervé Grandjean, porte-parole du ministre des Armées, s’était voulu rassurant à défaut d’être convaincant : « La France est dotée d'une dissuasion nucléaire, c'est le moyen d'éviter des conflits de haute intensité sur le territoire national ». Le directeur général de Nexter avait de son côté confirmé, comme l’avait relaté BFM Business, que la production d’un obus « prend entre deux et trois ans ».

La France, c'est beau, c'est grand, c'est généreux. Mais la France doit être aussi prévoyante...

Par Georges Michel le 17 juin 2022

Boulevard Voltaire

mardi 24 mai 2022

Pékin accuse Washington de « jouer avec le feu » au sujet de Taïwan



La Chine met en garde les Américains sur leur défense militaire promise par Joe Biden en cas d’invasion de Taïwan. Les Etats-Unis « jouent avec le feu » a affirmé Pékin. 

Lundi 23 mai, le parti communiste chinois a accusé les États-Unis de jouer avec le feu après les déclarations du président Joe Biden selon lesquelles les Américains défendraient Taïwan au cas où la Chine tenterait de s’en emparer. 

Zhu Fenglian, une porte-parole du bureau des affaires taïwanaises du Conseil d’État, a déclaré que si les États-Unis utilisent la « carte de Taïwan » pour contenir la Chine, ils s’y brûleront eux-mêmes. Elle a exhorté aussi les États-Unis « à cesser toute remarque ou action » qui viole les principes précédemment établis avec la Chine.

Le 24 mai 2022

jeudi 12 mai 2022

Ursula von der Leyen déclare que la Russie est « la menace la plus directe » pour l’ordre international



La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré jeudi 12 mai à Tokyo que la Russie était « la menace la plus directe pour l’ordre international » après son invasion de l’Ukraine.

La Russie «est aujourd’hui la menace la plus directe pour l’ordre mondial avec la guerre barbare contre l’Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine», a estimé Ursula von der Leyen après avoir rencontré le premier ministre japonais Fumio Kishida avec le président du Conseil européen Charles Michel.

«L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne concerne pas seulement l’Europe, mais elle ébranle le cœur de l’ordre international, y compris l’Asie. Cela ne doit pas être toléré», a déclaré Fumio Kishida. Et d’ajouter :

«Notre coopération en Ukraine est essentielle en Europe, mais elle est également importante dans la région indo-pacifique et nous voulons également approfondir nos consultations sur une Chine qui s’affirme de plus en plus», a déclaré Charles Michel. «Nous pensons que la Chine doit s’affirmer pour défendre le système multilatéral dont elle a bénéficié pour développer son pays».

Le Figaro

Le 12 mai 2022


mercredi 11 mai 2022

Ukraine : l’Europe doit se désolidariser des Américains

 


Les Américains jettent de l’huile sur le feu…

Organisant la mobilisation générale contre la Russie, les Américains jettent de l’huile sur le feu. Accuser Poutine des pires ignominies, le traiter de boucher, parler de crimes de guerre et de génocide, le menacer de la Cour pénale internationale, c’est se couper de toute négociation possible avec lui. Ensuite, soutenir l’armée ukrainienne en s’engageant massivement à ses côtés au point de planifier maintenant des livraisons d’armes pour vingt milliards de dollars, c’est prolonger, voire étendre le conflit avec les pertes matérielles et principalement humaines qui en résultent. Enfin, c’est surtout s’engager ouvertement dans la guerre contre les Russes avec la volonté de les battre militairement.

… après avoir cherché à piéger les Russes

Un projet dont on peut d’ailleurs se demander s’il ne s’inscrit pas dans une stratégie conçue de longue date. Tout se passe en effet comme si les Américains avaient cherché à piéger le maître du Kremlin en refusant toute négociation avec lui sur la sécurité en Europe et en annonçant ensuite que pas un soldat américain ne viendrait défendre l’Ukraine. À la manière dont ils avaient poussé Saddam Hussein à l’invasion du Koweit, ils auraient ainsi délibérément créé les conditions de la réaction agressive des Russes pour, dans un deuxième temps, organiser contre eux une mobilisation générale de tout le monde occidental.

Mais si Poutine est acculé, le pire devient possible

L’erreur dramatique des Américains est que Poutine n’acceptera jamais de subir une défaite militaire. Et, s’il n’est pas question ici de défendre l’intéressé et de nier sa responsabilité première dans le conflit et dans les drames, voire les exactions qui en résultent, le devoir des dirigeants confrontés au chef d’État russe n’est pas d’aller pleurer dans les médias comme certains responsables américains mais d’agir lucidement en tenant compte des contraintes géopolitiques comme des réalités psychologiques.

A cet égard, il est clair que si Poutine est acculé à subir une défaite militaire, il utilisera l’arme nucléaire. On peut penser et espérer que ce sera, dans un premier temps au moins, l’arme nucléaire tactique sur le théâtre du champ de bataille, mais personne ne peut prévoir ce qu’il adviendra après une telle escalade de la violence guerrière.

L’Ukraine doit mener une guerre qu’elle aurait pu éviter…

Alors pourquoi prendre un tel risque ? S’agit-il de la souveraineté de l’Ukraine ? Un pays ne cesse pas d’être souverain si ses dirigeants, en sages politiques, tiennent compte des contraintes géopolitiques auxquels il est soumis. Faute d’avoir voulu le faire, les Ukrainiens ont été entraînés dans la guerre d’une façon pour le moins paradoxale : ils subissent une invasion russe pour avoir voulu se protéger d’une invasion russe (en cherchant à adhérer à l’Otan) ! Le président Zelensky porte donc sa part de responsabilité dans cette guerre en n’ayant pas accepté pour son pays un statut de neutralité, statut qui n’a rien au demeurant de déshonorant. Aussi est-il mal placé pour exiger aujourd’hui de tous les pays occidentaux qu’ils s’engagent sans réserve à ses côtés dans une guerre qu’il aurait peut-être pu éviter par une attitude plus prudente. Une guerre dans laquelle lui et son peuple sont d’ailleurs de surcroît instrumentalisés par les États-Unis.

… et se trouve instrumentalisée par les Américains pour détruire la puissance russe

Si les Américains prennent le risque d’une escalade militaire avec la Russie, c’est en effet pour un enjeu à leurs yeux bien supérieur à celui du devenir de l’Ukraine. Il s’agit pour eux d’en finir avec la puissance russe. Une puissance qu’ils ne contrôlent pas et dont ils détestent les valeurs politiquement incorrectes. Mais cet acharnement américain contre la Russie montre en tout cas combien les États-Unis peinent à prendre en compte les réalités nouvelles du monde actuel. Après leur victoire sur l’URSS ils ne sont pas devenus en effet les maîtres du monde car ce dernier n’est pas passé d’une organisation bipolaire à une structure unipolaire mais à une planète structurée en plusieurs pôles de puissance. Leur ennemi, ou leur adversaire, comme le nôtre, n’est donc pas la Russie mais bien plutôt les puissances émergentes qui veulent prendre leur revanche sur l’Europe et le monde occidental qui les ont dominées pendant plusieurs siècles. Les Américains seraient donc bien avisés de comprendre ce grand basculement et d’en tirer les conséquences : pour faire face à ces nouvelles puissances comme la Chine et dont beaucoup sont animées par le ressentiment ou l’esprit de vengeance, les États-Unis gagneraient à avoir à leur coté une vraie puissance européenne autonome et une Russie forte qui reste européenne.

L’Union européenne devrait se désolidariser des États- Unis pour imposer la désescalade

D’ici là, et pour en revenir à la guerre en Ukraine et au risque majeur d’une escalade nucléaire, je considère qu’il est de la responsabilité historique de l’Union européenne de se désolidariser officiellement des États-Unis et, forte de cette nouvelle légitimité, de se positionner avec autorité comme une puissance d’apaisement et de désescalade, écartant les Américains et poussant les deux parties à la négociation. Telle est l’initiative que devrait prendre rapidement l’actuel président de l’Union européenne, Emmanuel Macron. Et peu importe si certains pays comme la Pologne s’opposent à une telle prise de position, l’enjeu est trop important pour ne pas passer outre. Il s’agit en effet d’éviter le risque d’une guerre qui d’ailleurs ne serait pas mondiale. Car cette guerre n’embraserait que l’Europe et l’Amérique du nord. Elle conduirait au suicide du monde européen et chrétien, ce serait le crépuscule de l’Occident.

Par Bruno Mégret, ancien président du MNR le 2 mai 2022