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mardi 20 juin 2023

« Qui sème le vent récolte la tempête », ou comment absoudre l’extrême gauche !



Bruce Toussaint interrogeait Éric Zemmour sur le plateau de BFM TV, ce lundi. Et tout à trac, le journaliste a lancé une question surprenante, qui a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux : « Qui est à l’origine des incidents [durant la dédicace] de samedi ? » C’est vrai, au fait, qui ? Sûrement la chorale de la messe de 10 h à l’église Saint-Louis de Brest ? Ou le club de bridge des officiers de marine en retraite ?

Sans doute Bruce Toussaint n’a-t-il pas la télé. Ou a-t-il passé son week-end en anachorète dans son monastère. Bruce Toussaint est le seul à ignorer que quelques jours avant la dédicace, une trentaine d’associations d’extrême gauche bretonnes, dont les antennes LFI et EELV locales, avaient ouvertement appelé à manifester contre la venue d’Éric Zemmour. Que comme les oiseaux du film éponyme d’Hitchcock, une volée agressive d’antifas et de Black Blocs ont fondu sur l’hôtel où un public très familial, à la queue leu leu, attendait sagement son tour. Ont commencé alors les insultes, les crachats, les jets de projectiles, les bris de vitrines et même les coups. Des fumigènes ont été lancés jusque dans le hall de l’hôtel où était installée la table du polémiste et où s’étaient réfugiés ses lecteurs. Un adolescent de 19 ans, blessé superficiellement, a même dû être pris en charge par les pompiers.

La scène est toujours la même, tellement emblématique de l’inversion des valeurs qui s’est installée en France : le camp des gentils est un conglomérat d’activistes d’ultra-gauche encapuchonnés de noir qui éructent des propos orduriers. Celui des méchants est constitué de septuagénaires en escarpins, de pères de famille bien élevés, de chefs scouts et d’institutrices proprettes qui avancent dos courbé, apeurés, essuyant les crachats et insultes - p*tes, sal*pes, c*nnards… Ils ont commis l’horrible crime de vouloir se faire dédicacer un bouquin.

Bruce Toussaint, visiblement peu au fait de l’actualité - c’est normal, ce n’est pas son métier ! -, n’a pas encore compris que l’extrême gauche se déplace ainsi en meute à chaque fois qu’est annoncé, même dans une petite ville, un intervenant étiqueté d’extrême droite, réac ou simplement conservateur (faute de pêche au gros, le menu fretin fera l’affaire. Si le gros des troupes antifas ne connaît pas le conférencier, un tract insultant, avec toujours les mêmes mots clés - sexiste, raciste, xénophobe, et puis parfois homophobe et islamophobe en fonction des circonstances -, se charge de le mettre au parfum). Le conférencier arrive enfin par une porte dérobée, parfois encadré de flics, avec en bruit de fond les vociférations, comme s’il était un assassin, un bandit de grand chemin. A-t-il mérité ça ?  Ainsi, à Niort, le 1er juin dernier, Aude Mirkovic, des Juristes pour l’enfance, invitée par les AFC, associations familiales catholiques locales (on imagine le public de nervis fascistes…), à tenir une conférence sur « les questionnements de genre à l’adolescence » a dû finalement renoncer.

À l’instar d’Éric Ciotti, Jordan Bardella a exprimé, samedi, son soutien à Éric Zemmour. Jordan Bardella sait de quoi il parle. Lui-même avait fait les frais d’un « accueil » du même type à Bruz, près de Rennes - en Bretagne, encore - lors d’un pique-nique champêtre de la fédération locale du RN, dans un lieu pourtant privé. Des familles avec de jeunes enfants avaient dû courir se barricader dans des bâtiments de ferme. Comme Éric Zemmour, Jordan Bardella avait dénoncé l’inaction du préfet. Il est vrai que, de façon générale, les préfets sont plus efficaces pour confisquer les casseroles.

À moins que Bruce Toussaint ne sache tout cela mais n’en ait cure. Dans sa question suivante : « Ce ne serait pas vous, le problème ? », il y a déjà la réponse, narquoise : « Qui sème le vent… » Si Éric Zemmour récolte la tempête, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même, comme tous ses comparses d’infortune, réduits au silence par l’extrême gauche. Un tu-n’as-eu-que-ce-que-tu-mérites déguisé en proverbe qui, au-delà du cas « Zemmour », est vertigineux : qui d’autre a semé le vent ? Samuel Paty ? Et les jeunes filles un peu trop légèrement vêtues dans la rue ? L’octogénaire qui demande aux jeunes en bas de l’immeuble de faire moins de bruit ?

À l’instar de la presse locale qui a parlé de « tensions » (Ouest-France) ou « d’échanges de coups » (Le Télégramme), renvoyant dos à dos les agresseurs et les agressés, comme si la jeune fille venue chercher un livre en vue de la fête des pères du lendemain valait le Black Bloc fracassant les vitrines de l’hôtel, Bruce Toussaint, en creux, légitime, à défaut de les excuser - il s’en défend -, les violences des activistes d’extrême gauche.

Et c’est bien parce qu’il sait toute cette complaisance de la presse et qu’il la redoute que Gérald Darmanin, surnommé par certain Brestois écœuré, joint ce jour par BV au téléphone, « Darmanain » - grand diseur mais (tout) petit faiseur - ou encore « Darmarien »… ne fait rien. Ou si peu. Il avait promis en fanfare, on allait voir ce qu’on allait voir, de dissoudre Nantes révolté. Ce fut la belle Arlésienne. Il promettait de réserver le même sort aux Soulèvement de la Terre, mis en cause à Sainte-Soline. C’est surtout beaucoup de vent que Gérald Darmanin a soulevé, et brassé. On l’attend toujours comme on attend Godot.

En attendant, il serait intéressant de poser la question à Bruce Toussaint : lorsqu’au moment des gilets jaunes, les reporters de BFM TV se faisaient violenter au motif que la chaîne aurait manqué, les mois auparavant, au devoir d’impartialité, fallait-il considérer que ces reporters ne faisaient que récolter ce qu’ils avaient semé ?

Par Gabrielle Cluzel le 19 juin 2023

Boulevard Voltaire

mardi 4 octobre 2022

« Mangez vos morts » : Danièle Obono est priée de laisser nos défunts en paix

 

Lundi matin, la « députée Obono », comme elle se nomme elle-même sur les réseaux sociaux, s’est levée visiblement très colère. Dès potron-minet, elle a tweeté son grand courroux : « Bonjour à tous et toutes ! Sauf aux gens qui instrumentalisent la lutte des femmes en  contre l’oppression pour insulter et disqualifier la lutte des femmes en France contre l’oppression. Ceux-là : mangez vos morts. » (sic)

On peut au moins reconnaître une grande conquête féministe à la gauche LFI : la vulgarité. Arrachée de haute lutte au patriarcat. Les femmes surpassent aujourd’hui largement les hommes.  et Danièle Obono vous feraient passer Jean-Luc Mélenchon et David Guiraud pour de prudes chaisières.

L’expression ayant aussitôt fait l’objet d’une exégèse par les médias, on apprend que « Mange tes morts » est, à l’origine, une insulte manouche. Danièle Obono s’est en quelque sorte rendue coupable d’appropriation culturelle. Une chance, pour elle, que les trépassés ne puissent se constituer, les malheureux, en communauté discriminée car ils auraient pu, sinon, l’accuser de nécrophobie.

Il fut un temps, pas si lointain, à l’Assemblée nationale, où l’on ne parlait, d'un bout à l'autre de l'Hémicycle, qu’avec respect des défunts. Peut-être parce que parmi ceux-ci, certains députés comptaient des fils, tombés au combat, comme le radical du Cantal Paul Doumer et le très catholique général de l’Aveyron Édouard de Castelnau. Ou parce que les noms des seize députés morts pour la France, sur le monument érigé salle des Quatre Colonnes au palais Bourbon, obligeaient ceux qui leur avaient succédé. « Le soin des morts est un marqueur de civilisation », écrivait l’historien américain Thomas W. Laqueur à propos de la gestion Covid (L'Histoire, juillet-août 2020). Le « soin des morts » dans la langue, aussi.

Pour la défense de Danièle Obono, qui a perdu ses nerfs, force est de constater que la situation est grave. Les huées essuyées par Sandrine Rousseau - mais aussi Manon Aubry - lors de la  en soutien aux Iraniennes ont commencé d’ébranler leur petite entreprise, jusqu’aux fondations.

Les témoignages de femmes hostiles dans la foule sont mordants : « En tant que personnes d’origine maghrébine, musulmane, on sait quelles sont nos conditions, on sait les pressions que nous subissons, affirme Maaroufi Fadila, directrice de l’Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles. Ici même, il y a des femmes qui sont violentées parce qu’elles désirent enlever leur voile. La place de  est avec les accusés, ceux qui défendent l’islamisme. Elle nourrit le fondamentalisme avec ses propos. [...] L’objectif des islamistes en Europe est d’imposer le voilement des femmes, la charia, la doctrine des Frères musulmans. »

Parallèlement, comme pour l'accabler un peu plus, une vidéo extraite d’une émission sur LCP datant de 2021 dans laquelle Sandrine Rousseau qualifiait le voile islamique d’« embellissement » a été exhumée et fait florès sur les réseaux sociaux. Face à elle, l’essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat lui avait alors fait ravaler non pas ses morts mais ses mots, en lui renvoyant en boomerang ses propres outils rhétoriques : « Madame, essayez de déconstruire votre privilège de blanche bourgeoise […] Les femmes sont en danger quand elles enlèvent [leur voile] et vous ne le savez pas vu vos fréquentations bourgeoises ou blanches. »

La fébrilité de Danièle Obono est légitime : cette séquence iranienne pourrait bien faire, in fine, une victime de plus : le féminisme français, étranglé par ses propres contradictions. Et ce mort-là, avouons-le, nous nous ferions une joie de le découper en rondelles pour le dévorer joyeusement. Bien saisi au barbecue, bien sûr.

Par Gabrielle Cluzel le 3 octobre 2022

Boulevard Voltaire

dimanche 25 septembre 2022

Cocktails Molotov contre une fête champêtre du RN près de Rennes : pourquoi les antifas ont-ils tous les droits ?



Dimanche matin, à Bruz, près de Rennes, des familles ont eu très peur, retranchées dans une ferme assiégée par 200 antifas armés de cocktails Molotov. Elles venaient pour le déjeuner champêtre annuel des fédérations  d’Ille-et-Vilaine et des Côtes d’Armor, en présence cette année de Jordan Bardella. Les participants s’étaient inscrits à l’avance, le lieu était privé, et il y avait même un stand barbapapa pour les enfants. Bref, rien qui ne pouvait présager de telles violences. Gilles Pennelle, délégué départemental d’Ille et Vilaine et président du groupe RN au Conseil régional de Bretagne, avoue avoir eu très peur que « tout bascule » quand la voiture d’un militant a pris feu : « J’ai tout de suite pensé aux balles de paille dans le champ, qui auraient pu aussi flamber ».

Même si in fine, les forces de l’ordre ont réussi, avec leurs chiens, à repousser les assaillants, permettant à la journée de se tenir sans encombre, Gilles Pennelle comme Odile de Mellon (déléguée départementale des Côtes d’Armor)  ne décolèrent pas. Tous deux accusent le préfet d’inaction :  selon Gilles Pennelle, les antifas avaient tenu jeudi soir une réunion préparatoire de leur assaut à l’Université de Rennes II (!). Après s’en être plaint, par une lettre écrite, à la présidente de l’Université, Gilles Pennelle  en avait personnellement informé le préfet. Ils lui reprochent encore d’avoir tenté de dissuader Jordan Bardella, à son arrivée à la gare, de se rendre à la réunion faute de pouvoir assurer sa sécurité. « Il n’y a plus d’État ! » s’exclame Odile de Mellon. Ils s’étonnent enfin qu’aucune interpellation, à leur connaissance, n’ait eu lieu.

La préfecture, n’ayant pas répondu pour le moment à nos sollicitations, n'a ni infirmé ni confirmé. Mais une interrogation, chaque jour un peu plus grande, comme un éléphant au milieu du salon du ministère de l'Intérieur, se pose :  pourquoi Génération Identitaire, Alvarium, ou encore les Zouaves - qui à ma connaissance, ne se sont jamais attaqués à des familles et des enfants dans un lieu privé - ont été dissouts en deux temps trois mouvements quand les antifas font toujours la pluie et le beau temps ?

Le groupement de fait " Révolté", dont  avait annoncé fin janvier la dissolution après des scènes de chaos, se porte comme un charme. Maître Pierre Huriet, l’un des avocats, annonçait en juin dernier qu’ "aucune mise en demeure n’avait été signifiée au groupe", confirmant les propos, en mars, d’un autre de ses avocats, Maître Aïnoha Pascual : "à ce jour, la procédure de dissolution n’a pas été initiée".  En attendant, le groupe a mué, changeant de nom, pour devenir « Contre-attaque », afin de voir « plus grand et plus ambitieux » et « être capable de (…) riposter », de se retrouver à  mais aussi et surtout ailleurs, car il y a urgence. » À Rennes peut-être ?

Par Gabrielle Cluzel le 25 septembre 2022

Boulevard Voltaire

mercredi 20 juillet 2022

“N**** ta mère, on va tous vous br*ler !” : La journaliste Gabrielle Cluzel menacée de mort au supermarché devant ses enfants à Versailles

 


L’éditorialiste Gabrielle Cluzel menacée de mort au supermarché devant ses enfants

La directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire, qui affirme avoir été insultée et menacée de mort alors qu’elle faisait ses courses à Versailles en compagnie de trois de ses enfants, a porté plainte. L’auteur présumé a été identifié par la police.

« Fils de pute, nique ta mère, on va tous vous brûler et vous tuer ! » Tels seraient les mots adressés à Gabrielle Cluzel, dimanche 10 juillet, par un inconnu, alors qu’elle faisait ses courses au supermarché avec ses enfants. Dans une plainte déposée au commissariat de Versailles, le 11 juillet dernier, et que Valeurs actuelles a pu consulter, la directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire et éditorialiste sur CNews raconte avoir été la cible d’insultes et de menaces de mort dans un commerce à proximité de son domicile, dans la ville des Yvelines.

(…) « Arrivée à la caisse », la journaliste constate l’arrivée de trois ou quatre personnes de « type maghrébin » selon les critères d’identification de la police, dont l’un « d’environ 40 ans », qui la reconnait. « C’est la meuf d’Itélé [ancien nom de la chaîne CNews, ndlr]. C’est une facho ! » se serait exclamé l’individu, avant de s’adresser à un employé du magasin : « Il y a des fachos dans ton magasin ! » Puis, s’adressant de nouveau à Gabrielle Cluzel : « Fils de pute, nique ta mère, on va tous vous brûler et vous tuer. »

(…) Valeurs

Le 20 juillet 2022

Fdesouche

jeudi 16 juin 2022

Alexis Corbière ne voit pas d’autre atteinte à la laïcité que… le concordat !



Pour Alexis Corbière, candidat de la Nupes, interrogé ce jeudi matin par Romain Desabres sur CNews est catégorique : il est des endroits en France où la  n’est pas respectée en France. Veut-il parler de Roubaix, avec ses poupées sans visage ? De Creil, où les appels à la prière - le muezzzin - retentissent bien au-delà de la stricte enceinte de la mosquée ? De Toulouse, où des élèves d’un collège ont quitté un cours quand leur professeur de musique leur a fait écouter une chanson des Beatles pendant le ramadan ?

Du tout. Alexis Corbière dénonce une atteinte à la  en Alsace et Moselle.

Sans doute, alors,  fait-il allusion à la situation préoccupante à Strasbourg, une ville qui peut « se vanter » d’avoir fourni l’un des plus gros contingent djihadiste en Syrie, aux quartiers hautement sensibles de Hautepierre et de Neuhof où les policiers craignent de s’aventurer et où les salafistes sont légion ? Peut-être pensait-il aussi à Mulhouse, où en février 2020, alors qu’il était venu présenter des mesures visant à endiguer le  islamiste,  avait été pris en photo aux côtés d’une femme en voile intégral - par mégarde... cette tenue est si fréquente, là-bas, que personne n’y a pris garde - en infraction avec la loi de 2010 ? Ou bien encore à Metz, où s’est tenu en mai 2017 un grand meeting pro-Erdogan, ce promoteur inlassable du voile islamique en Europe ?

Penses-tu. Alexis Corbière dénonce… le concordat. L’heure est grave, très grave. C’est le concordat qui met en danger la paix civile dans ce pays. Tous les  le montrent, le concordat effraie les Français. Les services de renseignement font remonter une contagion très préoccupante, au lycée, de jeunes-filles à cornette et de garçons à barrette, façon Don Camillo. À moins que ce soit l’inverse, de nos jours, on n’est plus sûr de rien.

Les deux font la paire. Si sa compagne,  n’a, si l'on en croit ses récentes sorties, jamais dépassé le stade anal, Alexis Corbière comme un enfant de grande section de maternelle se raconte, pour se faire peur, des fables, la nuit, qu'il est le seul à croire. Tout cela ne prêterait qu’à rire s’il ne siégeait pas à l’Assemblée.

Par Gabrielle Cluzel le 16 juin 2022

Boulevard Voltaire

vendredi 22 avril 2022

Dimanche s’affronteront dans les urnes deux idées de la France

 

Foin des postures, du langage corporel, des petites phrases et des grands mensonges - ou l’inverse - commentés toute la journée dans les  et sur les réseaux sociaux. Le seul à avoir saisi l’essentiel, c’est Gérald Darmanin. Il commentait en ces termes, jeudi matin, sur  1, le débat de la veille : « On a vu le choix entre deux types de France. » Tout est là.

Pourtant jamais, sans doute, dans l’histoire des débats d’entre-deux-tours, le mot France n’a été si peu prononcé. Il était pourtant dans le cœur de nombreux Français qui, au bout d’une heure, auraient aimé que l’on s’extirpe enfin des considérations chiffrées pour étudiants en CAP de comptabilité. Comme si la France était déjà douloureusement perdue pour les Français, à l'instar, jadis, de l’Alsace-Lorraine : « Y penser toujours, n’en parler jamais. »

Il n’empêche que Gérald  est dans le vrai. Même si le débat a pu paraître aseptisé, technocratisé ou même, disons-le, « rasdespâquerettisé », le vrai clivage est là : entre une France d’en haut, si haut que l’Hexagone ne lui semble, depuis les nuées, pas plus grande qu’un timbre-poste, et une France d’en bas, les pieds vissés dans la terre.

Comme dans une copie d’écolier, la synthèse du propos, ce que l’auteur a dans les tripes, est dans la conclusion. Las comme dans une copie d’écolier, pressés par le temps, les deux débatteurs n’ont pas pu développer leur conclusion. Elle leur a cependant permis de planter des balises. Emmanuel Macron a des tics de langage de dame caté des années 70 : il veut « bâtir un monde meilleur ». Rien que ça. La première étape, pour cet hubris démiurgique qui trouve forcément la France bien étriquée, est l’Europe. Pour lui, cette élection sera donc, il l’a dit, un « référendum pour l’Europe ». On ne pourra pas dire qu’il n’avait pas prévenu. L’élire, c’est donc dire oui à cette  fédérale qu’il appelle de ses vœux.

Marine Le Pen, elle, prétend « défendre ce qui fait l’âme française »« son identité, ses traditions nationales, locales, ses valeurs, sa langue, ses paysages. Sans complexe. » Elle veut « privilégier l’enracinement contre la spéculation, le localisme contre le mondialisme, la transmission contre la spoliation ».

Aura-t-elle le courage, la volonté, la possibilité de le faire si, d’aventure, elle arrive au pouvoir ? C’est une autre histoire. Mais s'y engager publiquement est le préalable nécessaire, à défaut d'être suffisant. Le choix de dimanche est là. Tout le reste n’est qu’accessoire.

Par Gabrielle Cluzel le 21 avril 2022