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mardi 5 septembre 2023

Présidentielles : au secours, Édouard Philippe revient !



À peine Emmanuel Macron réélu, le bloc du centre et de la droite se cherche déjà un nouveau héraut pour l’élection présidentielle de 2027. Édouard Philippe serait, paraît-il, le nouvel élu... par les sondages seulement, en attendant que les électeurs confirment ou non leurs pronostics. À en croire celui publié dans l’édition dominicale du Parisien, l’ancien Premier ministre serait donc en tête des enquêtes d’opinion.

Ainsi séduirait-il 33 % des sondés, sur l’ensemble du corps électoral, contre 30 % pour Marine Le Pen. Quant aux sympathisants de droite, ils seraient 60 % à lui apporter leurs suffrages, contre 40 % à la même Marine Le Pen. Quoique tout cela puisse sembler un brin précipité – cette élection n’aura lieu que dans quatre ans –, on voit bien ce qui hante le sommeil du monde médiatico-politique : la possible arrivée au pouvoir de Marine Le Pen.

Tous obsédés par Marine Le Pen

David Doukhan, rédacteur en chef du service politique du Parisienaffirme ainsi : « Pendant ce temps, Marine Le Pen gagne du terrain, élection après élection. Et la gauche est pour l’instant dominée par La France insoumise dont le programme et la stratégie sont si clivants. Par conséquent, le centre droit, masse électorale modérée, importante et stable, est un enjeu décisif. Qui pour en devenir le champion ? »

Qui ? Édouard Philippe, pour les tenants d’une alliance allant du centre gauche à la droite. Ou encore Gérald Darmanin, pour ceux qui opteraient plutôt pour une union censée réunir la droite et le centre droit, sans négliger les électorats macroniste et zemmourien, tel que théorisé par Nicolas Sarkozy. Bref, cinquante nuances de macronisme, censées incarner un « bloc élitaire » ou « bourgeois » contre le « bloc populaire » des « laissés-pour-compte », histoire de reprendre la phraséologie mariniste.

Faire du neuf avec du vieux

Mais pour redonner vie à ce « bloc », encore faut-il faire semblant de faire du neuf avec du vieux. Ce qui paraît assez jouable pour le ministre de l’Intérieur, sorte de sous-Nicolas Sarkozy, en un peu moins distingué, et qui, dans ce sondage, n’attirerait que 17 % du corps électoral et 44 % des sympathisants de droite, l’est déjà nettement moins dans le cas d’Édouard Philippe.

Car l’homme censé incarner le nouvel espoir centriste n’est pas neuf : Jeanson-de-Sailly et ENA, avocat d’affaires pour des cabinets internationaux et membre éminent de la French-American Foundation, soit l’un de ces Young Leaders formatés par le soft power américain. L’un de ses camarades de promotion n'est autre qu'un certain Emmanuel Macron.

Le bon élève du système…

Politiquement, l'itinéraire de Philippe est tout aussi classique. Militant rocardien, il rallie Alain Juppé, devient l’un des membres fondateurs de l’UMP avant de faire un détour chez François Fillon, qu'il lâchera pour le même Emmanuel Macron.

Tenu pour faire partie du lobby nucléaire français, Édouard Philippe n’hésite pas, en tant que Premier ministre, à faire fermer la centrale de Fessenheim. Ce qui ne l’empêchera pas, en tant que maire du Havre, d’empêcher la fermeture d’une centrale à charbon en 2017. On n’oubliera pas, non plus, qu’il fut l’un des responsables de la jacquerie des gilets jaunes, s’entêtant à imposer la limitation à 80 km/h sur les routes nationales, à rebours de l’Élysée qui voyait en cette mesure un diktat vexatoire. La répression qui a suivi, avec ses cortèges d’yeux crevés et de mains arrachées, fut encore menée sous sa responsabilité. De même, entre autres titres de gloire, qu’une réforme avortée du système des retraites, en 2020, finalement adoptée au 49.3, précédant ainsi les coups de force d’Élisabeth Borne.

Le confinement lui permet encore de montrer toute l’étendue de sa versatilité. Le 13 mars de la même année, il assure, sur TF1, que « le port du masque est inutile en population générale », avant de se raviser. Tout comme il reconnaîtra avoir « évolué sur la question de la PMA », alors qu’il était contre, quelques années plus tôt.

Voilà donc celui qui serait le champion de la droite et du centre droit pour 2027 ! Ses électeurs se laisseront-ils plumer une fois de plus ?

Par Nicolas Gauthier le 4 septembre 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 31 août 2023

Macron et son « préférendum » : effet waouh ou effet pschitt ?



Décidément, il ne sait plus quoi inventer. Il ? Bien évidemment le président de la République, dont le second quinquennat patine dans la semoule pour cause d’absence de majorité absolue. Tout le monde sait ça, connaît cette réalité dure et cruelle. Il aura beau tourner la chose dans tous les sens, la tordre, l’habiller de circonvolutions, prendre un angle avantageux pour la photo, la Macronie est minoritaire dans ce pays. Point barre.

En ce moment, le gouvernement affûte ses armes pour sa prochaine campagne de tir en rafales de 49.3 afin de faire passer le budget 2024 qui promet d’être particulièrement amer. Certes, on n’augmentera pas les impôts, mais pour qui sait décoder la novlangue technocratique qu’Élisabeth Borne maîtrise à la perfection après quarante ans de pratique assidue, cela signifie en creux qu’on ne va pas se gêner sur tout ce qui est taxes. C’est bien connu, une taxe n’est pas un impôt… On peut même, par exemple, imaginer que, pour alléger ce budget, ils réduisent les dotations aux communes, ce qui contraindra ces dernières à augmenter l’impôt foncier : taper toujours sur les mêmes, c’est une méthode qui a fait ses preuves. Et en plus, le gouvernement pourra dire « C’est pas nous ! » Classique. Fermons la parenthèse. Peut-on légiférer éternellement sur cet acte majeur qu’est le vote du budget de la nation à coups de 49.3 ? La question mérite d’être posée dans un pays qui prétend être une démocratie mûre.

Contourner l'obstacle

Au-delà du budget, on voit bien que tout patine, pour Emmanuel Macron, son gouvernement et sa « minorité présidentielle », pour reprendre l’expression de Charles de Courson dont le groupe à l’Assemblée (LIOT) n’a pas été convié au rendez-vous d'Emmanuel Macron à Saint-Denis, ce 30 août, avec les leaders des principaux partis politiques. Pour sortir de cette ornière - pire : de cette impasse -, le chef de l’État dispose pourtant de l’arsenal des institutions. Ces institutions auxquelles son gouvernement, lorsqu’il use et abuse du 49.3, aime tant à rappeler son respect… Trois armes, dans cet arsenal : la démission du Président, la dissolution et le référendum. Eh bien, non ! Le gardien des institutions qu’est le chef de l’État contourne l’obstacle, biaise, tire des bords en caboteur et cabotin qu’il est. Après la crise des gilets jaunes, il nous avait inventé le grand débat national, grand one-man-show qui lui avait servi de faire-valoir à travers nos territoires qu’on aime tant. L’an passé, après la douche froide des législatives, il avait lancé un nouvel OVNI dans l’atmosphère : le Conseil national de la refondation, singeant sans vergogne le Conseil national de la Résistance. La fusée a fait pschitt. Au printemps, ç'a été le coup des Cent Jours. Pas très malin, d’ailleurs, comme référence historique. Cent jours qui se sont conclus par un mini-remaniement limité, en gros, au renvoi de Marlène Schiappa à sa littérature coquine et à la reconversion accélérée de Pap Ndiaye à la diplomatie droit-de-l'hommiste.

Séminaire d’entreprise

Et puis, une nouvelle idée a fusé à la rentrée : l’« Initiative politique d’ampleur ». Effet waouh assuré. On allait voir ce qu'on allait voir. On a vu. D'abord, je n'invite que les membres du club restreint, ceux appartenant au fameux « arc républicain ». Puis, finalement, tout le monde, sauf LIOT, pourtant on ne peut plus républicain. Le Président téléphone même à Bardella. Histoire de faire enrager Mélenchon ? Un peu confus, tout ça. Et nous voici à ces « Rencontres de Saint-Denis ». Pourquoi, d’ailleurs, à Saint-Denis, dans les locaux des maisons d’éducation de la Légion d’honneur, et pas à l’Élysée ? Histoire de faire « séminaire d’entreprise » dans les bâtiments d’une ancienne abbaye ? Ou bien pour jouer au maître d’école dans un établissement d’enseignement ? Allez savoir. Pas certain que la petite classe soit bien sage. En tout cas, on imagine que ça a dû phosphorer fort, en ce mois d’août, chez les communicants du Château.

Le top, il faut bien l’avouer, en guise de mise en bouche de ces « Rencontres », ça a quand même été Olivier Véran, porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique (on est prié de ne pas rigoler), qui nous a lâché, lundi matin, sur le plateau de RMC-BFM : « Et pourquoi pas un préférendum ? C’est un concept qui nous permettrait de tester plusieurs sujets à la fois au cours d’un même vote. » C'est quoi, ça, un préférendum ? Le dictionnaire de la novlangue est une promesse d'éternel renouvellement. On va donc tester des sujets ? C'est-à-dire ? Une sorte de questionnaire à choix multiples qui permettrait de diluer - mieux : d'éliminer - la charge symbolique du référendum à la de Gaulle : « Votez "Oui" ou je fais un malheur ! » Décidément, ils nous auront tout fait.

Par Georges Michel le 30 août 2023

Boulevard Voltaire

dimanche 20 août 2023

Connemara : une chanson d’extrême-droite?



Je ne sais pas qui est Juliette Armanet, véritable censeuse, que je n’avais pas eu la chance d’écouter jusqu’à présent, bien que je sache qui est Michel Sardou. Depuis longtemps, je fredonne Sardou comme la plupart des Français et tous ceux, dans le monde, qui connaissent son répertoire extraordinaire (j’ai même écris pour lui un petit poème que je chantonne encore aujourd’hui). Je peux dire, en respectant les distances linguistiques minimales, que Michel Sardou est à peu près à la variété française ce que Meme Solís est à la musique cubaine : plus qu’une simple référence, il représente un artiste sans âge, un immense créateur intemporel. 

Tandis qu’à Cuba, le peuple, fatigué d’écouter des hymnes communistes aux rythmes tropicaux, a commencé à revaloriser Meme Solís, censuré jusque-là par les autorités, en France on commence à subir la cancellation woke-communiste. Cette censure est donc quelque chose que nous, les Cubains, nous connaissons trop bien. Souvenez-vous de ce qu’écrivait Reinaldo Arenas : « Les Cubains viennent du futur ». Tout ce qui peut vous arriver aujourd’hui face aux extrémistes de gauche, nous en avons déjà souffert. Après toutes ces années de censure, la musique de Meme Solís commence à connaître enfin un renouveau. Nous avons appris que les premiers à tenter de censurer les artistes sont d’autres artistes, médiocres et envieux.

Cette chanteuse, dont je n’ai pas encore tout à fait appris le nom, parce qu’il ne m’est pas familier, a déclaré qu’elle déteste « Les Lacs de Connemara ». Qu’est-ce qu’elle a à nous offrir à la place? Ecoutez sa chanson « Boum boum baby » dont le langage trivial est dénoué de toute poésie, et c’est d’autant plus apparent quand c’est traduit en espagnol

Juliette Armanet ferait bien de prendre des cours de chant et de composition avec Michel Sardou. Mais elle ne le feras pas, car d’après elle, sa musique est d’« extrême droite », et cela suffit pour le disqualifier sur le plan moral.

Par Zoé Valdès, romancière, poétesse et scénariste cubaine le 20 août 2023

Causeur

mardi 4 juillet 2023

Pour l’Oscar de l’hypocrisie d’État, the winner is… François Hollande



L’oracle François Hollande a parlé. Jadis, en 1798, Napoléon affirmait à ses soldats, lors de son équipée égyptienne : « Songez que, du haut de ces pyramides, quarante siècles d’Histoire vous contemplent. » L’ancien Président est, certes, plus modeste : il commente sur LCI, ce 2 juillet, l’actualité immédiate du haut d'un seul quinquennat. Soit toute la différence entre Gizeh (le plateau où se dressent les trois grandes pyramides d'Égypte) et un simple tabouret.

À l’en croire, les émeutes qui embrasent le pays ne relèvent en rien d’un « problème d’immigration », puisque sont à l'œuvre « des enfants de troisième, quatrième et cinquième génération ». Des « enfants » indubitablement efficaces, à en juger des ravages causés. Même s'ils bénéficient de papiers français, leurs origines nous ramènent malgré tout à ce même « problème d’immigration ».

La mémoire courte ?

Dans une autre vie, pas si lointaine, celle où il (p)résidait à l’Élysée, le mari de Julie Gayet était autrement plus prolixe sur la question : « Quand on lit Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, qu’est-ce que ça charrie ?, demandait-il, selon les auteurs Davet et Lhomme du livre Un Président ne devrait pas dire ça... (Stock). Toujours la même chose, la chrétienté, l’Histoire, l’identité face à un monde arabo-musulman qui vient… C’est ça qui fait que les gens basculent, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu 3 % de pouvoir d’achat ou parce qu’ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées… » Sortant de la traditionnelle réserve qu’aurait pu lui imposer sa fonction d’alors, il persistait et signait, oubliant peut-être de se relire au passage. Florilège.

À propos du seuil de tolérance en matière migratoire ? « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là. »

De notre équipe de football ? « Elle est en proie à une communautarisation, une segmentation, une ethnicisation. »

De l’intégration des jeunes immigrés ou enfants d’immigrés à l’école ? « C’est Sisyphe ! On les fait parler français, et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s’arrête jamais […]. Donc, il faut à un moment que ça s’arrête. »

Du voile ? Un « asservissement ». De l’islam ? « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute. »

Et quant à l’immigration en général, la sentence tombe, aussi glaciale que le couperet d’une guillotine : « On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle, dans le contexte en plus des attentats. » Et le même de prédire, dès 2016 : « Comment peut-on éviter la partition ? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition. » Pour un chauve précoce, voilà qui décoiffe.

Docteur François et Mister Hollande ? Il y a de ça. Dédoublement de personnalité du genre schizophrène ? Il n’est pas illicite de l’imaginer. Surtout quand le même préconise comme remèdes tous ceux ayant échoué des décennies durant : « C’est bien notre modèle social, notre modèle républicain qu’il faut de nouveau approfondir », dit-il.

Le modèle républicain comme mantra

Hormis le fait qu’à force d’approfondir notre modèle social, on finira un jour ou l’autre par trouver du pétrole, qu’est-ce, exactement, que ce fameux « modèle républicain », transformé en véritable mantra ? De manière plus ou moins officieuse, il repose sur l’assimilation et la méritocratie. Depuis longtemps, tout cela semble avoir été jeté aux orties par les gouvernements de droite comme de gauche s’étant succédé au pouvoir. Hier, le « modèle républicain », c’était : « Si vous venez ici, on fera de vous un Français. » Aujourd’hui, ce serait plutôt celui de McDonald’s : « Venez comme vous êtes ! » Et faites comme bon vous semble…

La gauche a consciencieusement saccagé tout ce qui fut autrefois à mettre à son crédit : l’ascenseur social et la fin de la reproduction consanguine des élites en place. Pour, désormais, reproduire les mêmes schémas. Un seul exemple ? Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale, qui entend fermer les écoles préparatoires, trop élitistes, mais qui - on n’est jamais trop prudent - inscrit ses propres enfants à l’École alsacienne, l’établissement le plus élitaire qui soit.

De tout cela, François Hollande ne dit évidemment rien. Logique : quel voleur se vanterait publiquement de ses propres larcins ?

Par Nicolas Gauthier le 3 juillet 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 7 juin 2023

L’homme enceint, ou le mensonge banalisé



La pensée totalitaire, qui fait passer des mensonges énormes pour des vérités banales, a de plus en plus d’alliés complaisants. Les médias « progressistes », enrôlés par la propagande LGBT+ et ses oukases,  sont de ceux-ci. Il suffit pour s’en convaincre d’observer la caution moutonnière donnée au magazine britannique Glamour. Ce dernier a mis en une cette semaine la photo d’une femme enceinte transgenre, Logan Brown, qui se revendique homme. « Un homme transgenre enceint fait la une du magazine Glamour UK », a relayé BFMTV, sans s’arrêter sur la portée de la fiction de l’homme enceint. Le Parisien a repris l’information sans recul : « A 27 ans, le britannique Logan Brown est un homme transgenre et il a donné naissance à une fille ». Déjà, il y a un an, le Planning familial avait publié un visuel représentant un couple transgenre avec comme légende : « Au Planning, on sait que des hommes aussi peuvent être enceints ». Ceux qui avaient protesté contre cette manipulation du réel, en rappelant qu’un homme ne peut enfanter, avaient été accusés par le Planning de porter des propos haineux et d’extrême droite. 

Contester la réalité de l’homme enceint vaut d’être potentiellement poursuivi pour transphobie par les idéologues de la théorie du genre. Dans son alerte contre le totalitarisme (1984), George Orwell fait admettre à un esprit récalcitrant, brisé intellectuellement par la terreur du parti, que 2+2= 5. C’est ce même processus d’une soumission idéologique à un monde faux, ennemi du bon sens qui est à l’œuvre aujourd’hui.

Cette fois, on ne rigole plus. Quand Alphonse Allais titrait un de ses recueils : « Deux et deux font cinq » (1895), c’était pour en rire. Désormais, un danger pour l’intelligence et la démocratie se précise, avec cette offensive de minorités sexuelles intolérantes visant à imposer leurs lubies par leur victimisation et des procès en déviance. Ces assauts irrationnels auraient encore, naguère, relevé de l’asile de fous. Ils pourraient certes rester ridicules. Or ils ont trouvé dans une gauche sans repères, gagnée par le gauchisme culturel (Jean-Pierre Le Goff) et son esprit de sérieux, des oreilles envoutées. L’abrutissement de certains médias, qui ne cessent pourtant d’en appeler à la morale et à la vérité des faits, aveugle ces redresseurs de torts sur la fabrique du mensonge le plus grossier. 

Le gouvernement lui-même, qui dit vouloir traquer les désinformations et en appelle à la raison, soutient l’emballement du déconomètre : Pap NDiaye s’inscrit dans la lignée du wokisme et des combats communautaristes du lobby transgenre. Tandis que le pouvoir alerte sur l’extrême droite, qui serait représentée par la pensée souverainiste qui veut redonner la parole au peuple, la France se laisse subvertir par les déconstructeurs et la tyrannie des minorités. La pensée fausse, qui en cinquante ans a précipité la France dans son déclin, s’emballe maintenant dans l’absurde. 

Urgent de rappeler que « l’ homme enceint » est un imposteur.

Par Ivan Rioufol le 7 juin 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol



mardi 6 juin 2023

De la défense du capitaine Dreyfus à celle des zadistes : ça baisse, à la LDH !



On ne saurait évidemment limiter la politique aux tweets. Mais il y en a de révélateurs, tel celui de la Ligue des droits de l’homme, ce 4 juin : « La criminalisation croissante des militants écologistes est une dérive grave, écrit l'organisme. C'est la responsabilité de celles et ceux qui menacent nos conditions de subsistance et mettent ainsi en danger l’exercice de nos droits & libertés qui devrait être mise en cause. »

Certains hommes politiques, même donnés pour « progressistes », tel Emmanuel Macron, évoquent la « décivilisation » de notre société, tandis que d’autres - Éric Zemmour, pour ne citer que lui - assurent que c’était « mieux avant ». Les deux n’ont pas forcément tort et la LDH tendrait à leur donner raison. Car cette noble institution, fondée en 1898 et dont l’objet social consistait à défendre « l’homme » (vocable singulièrement « genré », en cette époque de libéralisme avancé), aurait maintenant un peu de mou dans la corde à nœuds.

À l’époque, il s’agissait de défendre une classe ouvrière généralement maltraitée et des droits de l'homme souvent bafoués. À croire que la Révolution française est passée par là. Et, tandis que les bourgeois républicains à rouflaquettes s’agitaient, le Vatican et sa doctrine sociale de l’Église tentaient de réparer les injustices dont le peuple était la victime. Passons.

L’heure de gloire de la Ligue des droits de l’homme ? L’affaire Dreyfus, il va de soi. Une sorte de rente à vie. Un peu comme Patrick Hernandez et son « Born to Be Alive » (1978), qui lui permet encore de vivre grassement de ses droits d’auteur. Pour la LDH, ce serait plutôt l’argent public. Et depuis ? Une lente descente aux enfers, l’amenant aujourd'hui à défendre tout et n’importe quoi. Quitte à ruiner le peu qui pouvait lui demeurer d’autorité morale et à contredire l'objet social d’origine.

Ainsi, historiquement très en pointe contre les guerres coloniales, la LDH stigmatise aujourd’hui la politique d’un État pourtant souverain, la Tunisie, dès lors qu’elle entend mettre en place sa propre politique. Résultat ? Un assez joli triple salto arrière néo-colonialiste, quand la Ligue des droits de l’homme dénonce le racisme des Arabes contre les Noirs, ce 2 juin : « Depuis l’automne dernier, il règne en Tunisie un climat de haine et d’hostilité envers les étrangers et, particulièrement, les Subsahariens qui y résident. »

Cela signifierait donc que ce pays, débarrassé du mandat français le 20 mars 1956, n’aurait plus le droit de décider qui a le droit ou non de résider sur son territoire ? Que les droits de l’homme ne concerneraient pas forcément l’homme tunisien ? Dans la foulée, entretenant l’amalgame entre « colonisés » et « colonisateurs », et pas à une contradiction près, la LDH confond les « agresseurs » et les « agressés ». D’un côté, des factieux écologistes et, de l’autre, les policiers chargés de faire respecter « l’ordre républicain ».

Si l’on était malicieux, on rappellerait à cette ligue de vertu que les zadistes sont souvent enfants de la bourgeoisie et les CRS fréquemment issus de la classe ouvrière. Mais il est vrai que la LDH s’est depuis longtemps désintéressée de la question sociale. Une imposture de plus. Ce n’est pas la première, sachant que cette œuvre caritative procède d’une sorte d’antériorité dans la forfaiture. Rappelons que trois, au moins, de ses illustres membres - Gaston Bergery, Léon Émery ou Félicien Challaye - sont devenus les premiers collaborateurs de l’Allemagne nazie.

Quand on veut grimper au cocotier, faut-il au moins avoir la culotte propre.

Par Nicolas Gauthier le 5 juin 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 2 juin 2023

Élisabeth Borne, digne héritière d’Anne Hidalgo !



On défraie la chronique comme on peut, par ses mérites, ses succès, le charme de sa voix ou la voix de ses charmes : la Première ministre Élisabeth Borne vient, elle, de tenter d’exister, dans un entretien à Radio J, par une polémique politico-historique en affublant le Rassemblement national de ce jugement lapidaire : ce parti serait le digne « héritier de Pétain ». Rien de moins.

Propos qui lui a aussitôt valu un jugement tout aussi lapidaire de Sébastien Chenu, député RN du Nord, vice-président de l’Assemblée nationale et vice-président du Rassemblement national : « Élisabeth Borne est à la fois inculte, indigne et incapable. »

Rappelons en effet que le vainqueur de Verdun a reçu les pleins pouvoirs lors d’un vote sans appel de l’Assemblée nationale des 649 (sur 849) députés présents : 80 (57 députés et 23 sénateurs) votent contre, 569 pour (357 députés et 212 sénateurs, soit 87,67 % des suffrages exprimés)… et, qui plus est, de parlementaires très majoritairement issus du Front populaire de Léon Blum.

Des esprits chagrins se gausseront aisément qu’un Premier ministre qui ne gouverne qu’à « coups de 49.3 » et « cherche majorité désespérément », elle, se soit hasardée dans une telle comparaison historique !

Élisabeth Borne n’est toutefois pas la première femme politique « inculte et incapable » à se fourvoyer dangereusement dans les comparaisons historiques « indignes » : Anne Hidalgo, alors simple Première adjointe à la Mairie de Paris, n’avait-elle pas déclaré le 24 septembre 2012 sur i-Télé (devenue CNews) à propos du Front National de Jean-Marie Le Pen : « L’Histoire a du sens, le Front National n’est pas un parti qui s’est constitué dans le cadre républicain, c’est un parti qui a lutté contre la République, qui a soutenu pendant la guerre la collaboration avec les nazis »…(1)

Soutenus avant même d’exister, puisque fondé le 5 octobre 1972 ! Le FN ou l’art de maîtriser l’ubiquité spatiotemporelle…

Des esprits chagrins (les mêmes ?) se gausseront, et avec la même aisance, en rappelant le résultat électoral d’Anne Hidalgo à l’élection présidentielle de l’année passée : 1,75 %.

Les « incultes, indignes et incapables » seraient-elles frappées d’une malédiction ? Allez savoir… Mais, tout de même, avis aux imprudentes !

(1) La future Maire de Paris sera condamnée pour ses propos en 2016 à une amende avec sursis de 500 euros, un euro de dommages et intérêts au Front national, et 2 000 euros pour les frais de justice !

Par Philippe Randa le 31 mai 2023

Eurolibertés


mardi 4 avril 2023

Macron, l’homme qui s’aimait trop



La démocratie française est un simulacre. La mascarade, qui signe l’agonie du vieux monde, est partout mise en scène. « C’est une belle journée pour la démocratie », a commenté dimanche soir la maire de Paris, Anne Hidalgo (1,75 % des suffrages à la présidentielle) pour se féliciter de son référendum local sur l’avenir des trottinettes en libre service dans la capitale. Moins de 8% des inscrits ont répondu à « l’innovation démocratique », en rejetant à 90% ce mode de transport urbain. 

Ce lundi, c’est Emmanuel Macron qui commentera les conclusions de la « convention citoyenne » sur l’euthanasie, après avoir fait plancher 184 citoyens tirés au sort sur ce sujet complexe qui échappe au parlement. A 75%, les membres de cette assemblée informelle se sont prononcés pour une législation sur la fin de vie et l’euthanasie active. En attendant, les Français peuvent être sûrs d’une chose : ils ne seront jamais consultés par le pouvoir sur la réforme de retraites qui enflamme le pays. 

Ils ne seront jamais consultés sur aucun des grands défis civilisationnels qui taraudent la société. Et le chef de l’Etat, conscient de sa fragile légitimité, se gardera de dissoudre l’Assemblée nationale pour en appeler au jugement du peuple. Cette démocratie d’apparence vire à la farce. Elle consulte par référendum sur des enfantillages et recourt à des gadgets (grands débats, conventions citoyennes, participations diverses) pour feindre une inexistante proximité.

Parmi les sujets enterrés figure l’immigration de peuplement. Le gouvernement, échaudé par la résistance sur les retraites,  a renoncé à présenter son projet de loi sur la régularisation de clandestins répondant à des emplois « en tension ». Il lui préférera une démarche parcellaire, qui annonce un effacement. Macron va tenter de détourner les regards en s’affairant sur des réformes sociétales consensuelles (euthanasie) ou apolitiques (gestion de l’eau, accès à la santé). Mais cette manière désinvolte d’amuser la galerie a peu de chance de gruger les dupés. 

Samedi, dans l’émission d’Alain Finkielkraut sur France Culture (Répliques), l’ancien patron des services secrets et ambassadeur, Pierre Brochand, a replacé l’immigration au niveau qui devrait être le sien. La jugeant « sans précédent historique », il estime urgent, afin d’éviter « un désastre », de tout faire pour décourager de venir s’installer en France. Il propose, en conséquence, « un virage à 180 degrés », visant à réduire par dix les flux migratoires (2022 : 320.000 titres de séjour ; 156.000 demandes d’asiles ; 400.000 clandestins  bénéficiaires de l’Aide médicale d’Etat). 

En préalable, Brochand invite à « ignorer le chantage au racisme et au fascisme, qui est une escroquerie ». Si rien n’est fait, il redoute « une implosion de la confiance sociale », voire des « affrontements » en cas d’immigration musulmane de plus en plus imposante. Mais chut ! Macron parlera de la pluie et du beau temps.

Par Ivan Rioufol le 2 avril 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol