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mardi 23 janvier 2024

L’oligarchie veut la guerre pour nous museler, choisissons la paix



Le gouvernement Attal affirme haut et fort la nécessité de continuer à apporter un soutien militaire à l’Ukraine. Le 19 janvier, sur LCI, le ministre de la Défense Lecornu a donc détaillé, devant un Darius Rochebin tout sourire, tout ce que notre pays allait livrer à Kiev. Et tel le Bourgeois gentilhomme expliquant que son père n’était pas marchand mais seulement « fort obligeant puisqu’il donnait des étoffes en échange d’argent », M. Lecornu expliquait que ces livraisons ne feraient pas de nous des belligérants. Au moment même où l’état-major russe faisait état de la destruction d’un immeuble abritant des mercenaires français, ce qui entraînait la convocation de l’ambassadeur de France. À l’évidence, cette posture martiale, amplement relayée par les médias mainstream[1], suscite des interrogations au moment où l’Allemagne a renoncé à livrer à l’Ukraine des missiles de croisière Taurus. Et où il paraît douteux que la Russie puisse perdre. Pourquoi donc nos oligarques veulent-ils continuer à s’engager dans ce conflit ? Décryptage.

L’Oncle Sam mobilise ses vassaux

D’abord, dans ce conflit, les gouvernements européens obéissent en tout aux exigences américaines, en bons petits vassaux qu’ils sont devenus. Car les États-Unis veulent bien la guerre en Europe mais à condition que nous la fassions à leur place.

Les États-Unis, pour des raisons budgétaires et politiques, réorientent aujourd’hui leur effort militaire en faveur d’Israël, dans sa guerre contre le Hamas. Mais comme il ne faut pas que le front ukrainien s’effondre avant l’élection présidentielle de novembre 2024, l’OTAN est priée d’assurer la soudure jusque-là et de faire en sorte que le désastre militaire se poursuive. Tant pis pour les victimes.

L’économie européenne souffre déjà des sanctions contre la Russie et notamment de l’augmentation des coûts de l’énergie. Ensuite, l’aide à l’Ukraine se fait à fonds perdu puisque Kiev sera incapable de rembourser quoi que ce soit, compte tenu de la déliquescence du pays. Et comme si cela ne suffisait pas, avec l’immigration nous importons les conflits du Proche Orient.

Faut-il donc dans ce contexte continuer de soutenir militairement l’Ukraine, au risque d’entrer toujours plus en belligérance directe contre la Russie, volontairement ou par erreur ?

Et alors que la France, qui n’a rien à voir avec les pays Baltes ou la Pologne, n’a aucun intérêt vital dans ce pays instable depuis sa création.

Des va-t-en-guerre immatures

Des politiques soucieux de l’intérêt national devraient donc hésiter.

Mais, à la différence des Anglo-Saxons, les leaders européens se moquent de l’intérêt national : ils sont donc prêts à toutes les folies. Nos oligarques sont justement des va-t-en-guerre, d’autant plus qu’ils ne la feront pas personnellement.

La plupart d’entre eux, très jeunes et souvent incultes, manquent d’expérience et ne savent pas ce que signifie une guerre moderne, ni une révolution, ni une guerre civile. Et ils sous-estiment totalement la puissance et la résilience des pays émergents car ils croient à leur propre propagande.

Malheur à la ville dont le prince est un enfant, dit l’Ecclésiaste ! Nous serions bien avisés de méditer cet avertissement…

Nos oligarques veulent la guerre pour nous museler

Enfin, alors que les oligarques européens sont de plus en plus contestés par leurs populations, on ne peut s’empêcher de penser que certains verraient d’un bon œil le déclenchement d’un vrai conflit, qui permettrait alors d’imposer des mesures d’exception pour museler durablement la contestation qui vient et tous les mal-pensants d’Europe. Et de pratiquer sur une vaste échelle la stratégie de la peur.

La guerre en Ukraine a déjà conduit à censurer les médias russes et l’information en Europe, alors même que l’Union européenne rêve de museler les réseaux sociaux. De même, la guerre entre Israël et le Hamas a conduit à diaboliser, sous couvert d’antisémitisme ou d’incitation au terrorisme prétendus, toute critique publique de la politique du gouvernement Netanyahou.

Imaginons alors ce qu’il adviendrait de nos libertés si par malheur l’OTAN nous engageait dans un conflit ouvert avec la Russie ! On nous imposerait une économie de guerre – c’est-à-dire de restrictions – comme ne cessent de le revendiquer déjà nos ministres, une censure de guerre, une police de guerre, une surveillance de guerre. Des « passes » et des QR codes pour tout.

Et une opportune suspension des élections, comme le fait déjà l’Ukraine. Pendant que tous les opposants seraient évidemment présentés comme des agents de Moscou[2].

Heureusement que les autres sont moins fous que nous !

Nous avons en réalité la chance que les dirigeants des nations du monde polycentrique sachent jusqu’à présent résister aux provocations enfantines des Occidentaux. Sinon nous aurions déjà sombré dans la guerre nucléaire mondiale.

Contrairement à ce que nous serine la propagande, en effet, ces dirigeants ne sont ni des monstres, ni des malades, ni des fous, car ils respectent les principes de la realpolitik, donc de l’intérêt national. Ils disposent en outre d’un avantage capital sur nos oligarques : la durée, quand les leaders occidentaux ne connaissent que l’affolement du court terme et de la com incessante.

Alors, en 2024, choisissons la paix.

Et faisons donc en sorte de mettre au plus vite hors d’état de nuire nos oligarchies bellicistes avant qu’elles ne nous conduisent, une fois encore, au désastre.

[1] Comme en témoigne par exemple l’éditorial du Monde du 19 janvier dernier, intitulé « L’impératif d’une aide militaire à l’Ukraine », vantant la « détermination » d’Emmanuel Macron.

[2] Cela a déjà commencé aux dépens du RN et de Reconquête…

Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuplesLa Nouvelle guerre des mondes et Bienvenue dans le meilleur des mondes le 23 janvier 2024. 

Polémia


jeudi 18 janvier 2024

Macron, ce faussaire malhabile


Des mots, des amas de mots :
 Emmanuel Macron n’a su s’extraire de son travers verbeux, mardi soir, à l’issue de plus de deux heures de conférence de presse. Rien n’a justifié que le chef de l’Etat empressé s’invite, à 20h15, dans les foyers via six chaînes de télévision. La jactance présidentielle n’a fait que caricaturer davantage celui qui a affirmé : « J’assume de continuer à présider le réel ». Au contraire, Macron ne maîtrise plus le contrôle de la réalité. Il croyait pouvoir la domestiquer avec son approche orwellienne de la « double pensée », ce « en même temps » autorisant tout et son contraire. 

L’exemple le plus significatif de la décrédibilisation du récit officiel a été de l’entendre, sur les émeutes urbaines de juillet dernier, rejeter tout lien avec l’immigration au prétexte que les jeunes insurgés, très majoritairement issus du Maghreb, « étaient de nationalité française, pour la quasi-totalité nés en France ». Pour le président, ces casseurs, qui criaient souvent « Allah Akbar ! », n’auraient été motivés que parce qu’ils « s’ennuyaient ». 

Macron s’est également félicité de l’efficacité de l’Union européenne, notamment dans sa promotion des vaccins anti-Covid dont il persiste à vanter l’efficacité en dépit de leurs protections médiocres et de leurs effets secondaires importants. C’est ce même président indifférent aux faits qui s’est inquiété sans vergogne de la survenue d’une « génération de complotistes » formés par les réseaux sociaux à avoir « un rapport faussé à la vérité ». Comment, dans ces conditions, croire en la sincérité de Macron quand il dit vouloir se battre « pour que la France reste la France », en s’appropriant au passage les mots d’Eric Zemmour et d’Eric Ciotti ?

Macron est un faussaire de plus en plus malhabile : il ne survit que par son aisance dans le verbe et une propagande qui contourne le réel. Parmi les maigres annonces d’hier soir, celle d’une obligation à suivre des cours de théâtre au collège marque l’empreinte d’un président qui excelle dans la mise en scène et le jeu de rôle. Mais sa déconnection des gens ordinaires lui fait répéter les mêmes erreurs sur la meilleure manière de contrer le RN, qu’il nomme « Front national ». Ce n’est pas seulement en luttant « contre l’immigration clandestine » que Macron peut espérer faire reculer Marine Le Pen

Celle-ci est portée par le sentiment d’abandon qu’éprouvent des Français face à une immigration légale qui bouscule les fragiles équilibres sociologiques et culturels. Le « grand effacement » est un risque que Macron a évoqué à propos de la place de l’Europe dans les bouleversements géopolitiques. « Il ne s’agit pas de notre pays », a-t-il même précisé. Or c’est justement cette perspective d’une dilution de la France qui devrait mobiliser ses inquiétudes. La chute de la natalité (moins 6,6% en 2023) conjuguée à la forte et féconde immigration musulmane sont autant de facteurs pouvant laisser craindre, avant la fin de ce siècle, en de profonds changements civilisationnels. 

En réponse, Macron a promis « un plan de lutte contre l’infertilité ». En rire, ou en pleurer ?

Par Ivan Rioufol le 17 janvier 2024

Le Blog d'Ivan Rioufol

lundi 2 octobre 2023

À neuf mois des européennes, vent de populisme en Slovaquie



Sans vouloir vexer nos amis et alliés slovaques, une question : qui, en France, sait placer sur la carte d’Europe la République slovaque, connaît le nom de sa capitale et le nombre de ses habitants ? Qui est capable de dire combien d’années dura l’union, avec la Tchéquie, de ce petit pays à peine plus grand que notre région Bourgogne-Franche-Comté et comptant moitié moins d’habitants (5,4 millions) que l’Île-de-France ? Vous me direz que ce pays est bien loin de chez nous ! Pourtant, il faut à peine six heures de route depuis Strasbourg pour rejoindre sa capitale Bratislava : autant que pour faire Paris-Avignon, quand tout va bien.

Mais ce dimanche 1er octobre, pour qui surfe sur Internet, ouvre sa télé ou sa radio en rentrant de week-end, impossible d'échapper à la Slovaquie. Car les Slovaques ont voté pour leurs élections législatives. On n’en aurait sans doute pas parlé s’ils n’avaient pas placé en tête de cette élection, avec 23,3 % des voix, un parti « populiste, opposé à l’aide à l’Ukraine ». Faites le test : tous les journaux, ou presque, titrent sans originalité sur ce populisme et l’opposition à l’aide à l’Ukraine. De quoi, d’emblée, marquer au fer rouge ce parti (le Smer-SD), classé à gauche mais réputé pour son flirt avec l’extrême droite et ses thèses. Son leader, Robert Fico, âgé de 59 ans, a tout de même été Premier ministre par deux fois, de 2006 à 2010 et de 2012 à 2018 - soit dix ans, ce qui n’est pas rien. Ironie du sort : ce juriste, aujourd’hui marqué du sceau de l’infamie populiste, a représenté son pays à la CEDH (Commission européenne des droits de l’homme).

Lors de la première crise des migrants en 2015, Fico avait immédiatement tracé la ligne rouge et s’était opposé frontalement à la volonté de la Commission européenne d’imposer des quotas de migrants aux États membres (la Slovaquie est membre de l’Union européenne depuis 2004) en déclarant que son pays n’avait pas à « se prosterner » devant l’Allemagne – des propos qui équivalent à un crime de lèse-majesté - ou devant la France – là, c’est moins grave ! – et qu’il s’autorisait à parler des « risques associés à la migration ». Autant dire que ses prises de position sont proches de celles de son voisin du sud, Viktor Orbán. Du reste, il a gagné le surnom d’« Orbán de gauche ». En effet, si l’on en croit Le Monde, durant cette campagne législatives, Fico s’en est pris à l’UE et à l’OTAN (la Slovaquie est membre de l’Alliance). L’OTAN comme l’UE sont, aujourd’hui, des vaches sacrées. La moindre critique, le moindre doute, le moindre raidissement de nuque vouent donc les récalcitrants aux gémonies.

Cela dit, qu’une grande partie des Slovaques veuillent remettre en cause démocratiquement leur aide à l’Ukraine, quoi de plus légitime, au fond ? Les États ne sont-ils pas souverains, en principe ? Du reste, en juillet dernier, Le Monde publiait un état de la participation des pays à l’aide à l’Ukraine, en valeur absolue et en pourcentage du PIB. Avec 690 millions d’euros, la Slovaquie arrivait 7e sur 35 pays (0,65 % du PIB), loin devant la France, donneuse de leçons universelle (800 millions d’euros, 0,06 % du PIB).

Si Fico réussit à constituer une coalition, comme va le lui demander la présidente de la République slovaque, il y aura probablement un alignement de ce petit pays, jusqu'alors tenu par une coalition libérale et très pro-UE, sur les positions de Budapest, tant sur la question migratoire que sur le soutien à apporter à l’Ukraine. Que Fico ne soit pas des plus sympathiques, qu’il soit plutôt vulgaire, provocateur, que son parti soit accusé d’avoir entretenu des liens avec la mafia calabraise (l’Europe, décidément, ignore les distances et les frontières), soit. Il n’empêche qu’il est arrivé en tête des élections, a priori de façon tout à fait démocratique. Pas très bon, en tout cas, pour les « européistes » et autres « progressistes », à quelques mois des élections européennes. Des fois que d'autres pays soient pris du même vent de folie...

Par Georges Michel le 1er octobre 2023