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lundi 18 septembre 2023

France-Allemagne, un marché de dupe



Cet état de fait ressemble, à s’y méprendre, au jeu du cocu consentant et du dupé magnifique. Devinez lequel ; il espère, uniquement pour des raisons de politique intérieure, à sauver l’apparence. Alors, on fait comme si rien ne s’était passé en ignorant les évidences du désamour de l’autre ; car divorcer reviendrait à remettre en cause les raisons mêmes pour lesquelles il existe.

Nos dirigeants, qui défendent une idée de l’Europe totalement dépassée, à un an des élections européennes, ne peuvent avouer leurs erreurs, Errare humanum est, sed perseverare diabolicum.

Et la lumière fut !

Dans le domaine de la politique de l’énergie, le divorce entre la France et l’Allemagne est consommé. L’un, la France, veut produire de l'électricité renouvelable, mais aussi (et surtout) nucléaire. Alors que l’autre, l’Allemagne, a fermé ses derniers réacteurs et demande que le soutien public concerne uniquement l'hydrogène d'origine renouvelable. Les verts allemands, recouverts de de la suie des centrales à charbon, ont imposé leur idéologie.

Les Allemands vont payer très cher leur électricité, et par ricochet, nous aussi. Cela est dû à notre soumission à la politique européenne de l’énergie dictée par les Allemands, mais aussi à la rupture d’équilibre et au décrochage tragique de la France aux plans économique, industriel et financier, par rapport à son principal partenaire et concurrent.

En France, nous avons, in extremis, échappé au pire ; le changement de pied afin de préserver l’héritage nucléaire, fruit de plus de cinquante années d’effort, on le doit, pourquoi ne pas le dire, à la guerre en Ukraine et à ses conséquences immédiates, la fermeture du robinet du gaz russe et du pétrole. Cet électrochoc salutaire, machiavélique, puisque la cause est celle d’un conflit, a soudain révélé que le nucléaire était un atout pour la France et qui fallait le conserver, voire le développer. « Que la lumière soit ! Et la lumière fut ». Alléluia !

Ah, l’Europe de la défense !

Dans le domaine de l’Europe de la défense sur fond de conflit en Ukraine, les coups de canifs se sont transformés en coup de sabre. L’Allemagne recule dans tous les domaines ou paralyse tous les projets. Le dernier en date consiste à signer dans le dos (le nôtre) un accord avec l’Italie, l’Espagne et la Suède pour développer un nouveau char de combat. Quid du MGCS ? Quant au SCAF, en dépit des affirmations de Monsieur le ministre Lecornu, l’Allemagne achètera américain comme les autres « européens », et la France, capable de construire seule le successeur du Rafale, fait semblant de croire encore à ce projet. Avec le Rafale 5 et le Neuron, le plan B est sous nos yeux. On en parlera après les élections européennes.

Après l’abandon des principaux programmes franco-allemand, Tigre, Avion de patrouille maritime, nous découvrons la réalité du jeu de nos amis allemands. Ils souhaitent casser ce qui reste de nos industries performantes afin de satisfaire son allié outre-Atlantique. Car en réalité, nous sommes en confrontation directe avec les États-Unis pour les principaux marchés, dans 4 domaines essentiels de la défense ; l’aéronautique avec le Rafale, la construction navale avec nos sous-marins et frégates, et les missiles.

Ces capacités dérangent hautement nos meilleurs amis, les États-Unis et l’Allemagne, qui souhaitent, en réalité, prendre le leadership en Europe. En réalité, la véritable guerre d’influence entre deux conceptions du monde se joue en Europe, avec l’OTAN comme joker pour les Etats-Unis.

Sans la France, l’Europe serait intégralement américaine.  L’Allemagne, qui n’a aucune politique étrangère, sauf celle de son industrie, est, avec la Pologne, le meilleur allié de l’oncle Sam. La conséquence est qu’il faut tuer les velléités d’indépendance de la France et sa volonté de construire une Europe intégrée forte, pour laquelle je ne milite pas, mais pour d’autres raisons.  Il est vrai que, comme disait Charles Pasqua, « quand on a de tels amis, on n'a pas besoin d’ennemis ».

La France sans Dassault, Safran, Thalès, Naval Group, pour ne citer que quelques-unes de ses entreprises majeures appartenant à la BITD, et ses PME performantes, se trouverait encore plus fragile qu’elle ne l’est aujourd’hui. Le combat est engagé ; il sera sans merci et dépasse celui de la simple concurrence. Les États-Unis ne veulent pas d’une Europe forte. La France, en tout cas son président actuel le souhaite, elle devra payer ou se soumettre.

Attendre les élections européennes de 2024

Sur les sujets les plus médiatisés, ceux du SCAF et du MGCS, deux programmes structurants pour l’avenir du successeur du Rafale et du char Leclerc. L’Allemagne défend uniquement son industrie, mais, surtout, fait figure de cheval de Troie de l’industrie américaine et... israélienne, laquelle est en partie américaine.

Sauf inconscience de la part de nos dirigeants ou aveuglement, je ne peux croire à une telle hypothèse, les discours seront les mêmes sur l’air de « Ah ! Ça ira, ça ira. » Qui sera pendu à la lanterne ?

En réalité, pour le président Macron, l’urgence est d’attendre le résultat en 2024 des élections européennes, en feignant de ne pas voir que la France est de plus en plus seule.

Le néant stratégique allemand se concrétise par la soumission de l’Europe aux diktats américains, ce qui est conforme aux idées de la coalition SPD, Verts et F.D.P, qui ne parlent pas de  « l'autonomie stratégique européenne » – mais qui insiste sur le fait que l'OTAN est et sera la « condition indispensable de la sécurité » de l'Allemagne. On ne peut mieux dire.

Cela ne serait pas si grave, si ce n’est que la France, avec le départ du Royaume-Uni, est désormais seule en Europe à vouloir faire barrière à la puissance allemande : laquelle est soumise. C’est l’histoire du serpent qui se mort la queue.

L’aveuglement coupable

Alors, une seule question se pose, ne serait-il pas temps de recouvrer notre capacité à choisir d’autres partenaires, dont la Grèce, l’Inde, au Moyen-Orient, certains pays de l’Est, hors la Pologne, par exemple, sans brader notre souveraineté ?

Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que l’Europe est désormais soumise, plus que jamais, à un seul partenaire ; les États-Unis, qui mènent une seule politique, parfaitement cohérente, celle de leurs propres intérêts.

Parmi ceux qui veulent défendre l’Europe, on trouve plus que des idiots utiles des États-Unis, des complices. Les États-Unis veulent une Europe partenaire, c’est-à-dire aux ordres, pas une Europe puissance. Idée défendue par un seul dirigeant actuel. Emmanuel Macron, qui, en se couchant aux diktat européen, paradoxalement mène une politique brouillonne, contraire à l’objectif qui est le sien.

Nos choix stratégiques, qui reposent sur deux piliers essentiels – la dissuasion nucléaire et l’indépendance énergétique, grâce au nucléaire civil complétée par des énergies renouvelables –, est en danger. L’aveuglement coupable, feint ou réel, de nos dirigeants est funeste.

« Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant : "L’Europe, l’Europe, l’Europe", mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien... » Ainsi parlait le général de Gaulle, répondant à Michel Droit, le 14 décembre 1965, entre les deux tours de l’élection présidentielle.

L’Europe de 1965 était une garantie de paix, un projet de progrès dans le respect des Nations. Celle d’aujourd’hui, à 27, est devenue un enjeu qui échappe aux nations européennes.

Cela va sans dire, mais encore mieux en le disant !

Par Roland Pietrini le 12 septembre 202

Factuel

samedi 24 juin 2023

Rébellion de la milice Wagner : Poutine promet une punition « implacable »



Lors d'une allocution télévisée prononcée le 24 juin au matin, peu après le début de la rébellion du groupe paramilitaire Wagner commandé par Evguéni Prigojine, Vladimir Poutine a dénoncé une « trahison » contre le peuple russe et a promis une réponse « implacable » contre les auteurs de la mutinerie.

Dans un premier temps, le chef du groupe paramilitaire Wagner avait annoncé ce même 24 juin, au quartier-général de l'armée russe à Rostov, ville proche de la frontière ukrainienne, avoir pris le contrôle de sites militaires, dont un aérodrome. « Nous sommes au QG, il est 07H30 du matin » (04H30 GMT), a dit Evguéni Prigojine dans une vidéo diffusée sur Telegram, « les sites militaires de Rostov sont sous contrôle, y compris l'aérodrome », a affirmé celui qui se dit être « prêt à mourir » avec ses 25.000 hommes pour « libérer le peuple russe ».

« C’est un coup de poignard dans le dos de notre peuple, de notre pays »

Le président russe Vladimir Poutine a aussitôt répondu lors d'une allocution solennelle télévisée au peuple russe. « C’est la trahison de notre peuple, de nos combattants qui se battent sur le front. C’est un coup de poignard dans le dos de notre peuple, de notre pays ».

Vladimir Poutine promet une réponse « implacable » face à cette mutinerie et des mesures « fermes » contre la « menace mortelle » représentée par la rébellion armée du groupe paramilitaire Wagner. « Des mesures décisives seront prises pour stabiliser la situation à Rostov. Elle reste difficile », a reconnu Vladimir Poutine.

Le 24 juin 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 24 mai 2023

Vous avez dit démocratie ? Mais où est-elle passée ?



Le 8 Mai, lors de la commémoration de la capitulation allemande, le président Macron a parcouru les Champs-Elysées en grand apparat, entouré de la garde républicaine à cheval et à moto. Les trottoirs étaient déserts, le “chef de l’Etat” a pu mesurer la triste solitude d’un homme qui a trop montré au peuple qu’il “dirige” qu’il le méprisait, un homme dont le bilan est à ce point désastreux qu’on s’interroge pour savoir si c’est de l’incompétence ou de la trahison. Le 9 Mai, le Président russe, Vladimir Poutine a célébré l’anniversaire de la victoire obtenue en 1945 sur l’Allemagne nazie, à l’issue de la grande guerre patriotique du peuple russe. Le peuple était présent et le Chef de l’Etat a pu serrer un grand nombre de mains dans une atmosphère, certes marquée par la situation en Ukraine, mais manifestement chaleureuse à son égard. Le 6 Mai, la foule britannique était nombreuse pour saluer son nouveau roi lors de son couronnement. Ces trois images devraient faire réfléchir les Français.

Le Royaume-Uni offre l’exemple contrasté d’une monarchie qui semble vouloir résister à l’usure du temps et qui est capable de réunir des foules autour d’une cérémonie qui peut paraître désuète à certains, mais qui fascine encore par son déploiement spectaculaire. L’adhésion populaire au Royaume dans un pays divisé en “nations” et en communautés demeure majoritaire et permet à son monarque sans pouvoir, mais non sans influence, de symboliser l’unité d’un peuple dont on respecte la volonté, comme l’a montré la mise en oeuvre du “brexit” voulu par un référendum populaire. Bref, le Royaume-Uni est une véritable démocratie, tempérée par des pratiques destinées à assurer la clarté des choix politiques et l’efficacité du gouvernement, le mode de scrutin, notamment.

La vaste Russie n’a jamais vraiment connu la démocratie parlementaire. Son histoire et sa géographie l’ont vouée à une centralisation  du pouvoir et à une autocratie destinée à résister à la dispersion des territoires et des ethnies sur une étendue immense. Ce risque a suscité la stratégie actuelle des Américains d’affaiblir et de provoquer l’éclatement de la Fédération russe en s’appuyant sur les anciennes républiques de l’URSS, comme la Géorgie ou aujourd’hui l’Ukraine. Le Président Poutine incarne la résistance du peuple russe, sa volonté de ne pas disparaître et même de demeurer une des grandes nations qui comptent dans le monde. Son combat contre le néocolonialisme occidental mené par Washington séduit d’autres peuples et d’autres Etats dans le monde, en Afrique, en Asie et jusqu’en Amérique latine. Certes la plupart des pays occidentaux sont des “démocraties” et parmi les Etats qui continuent d’entretenir des relations positives avec la Russie, beaucoup ne le sont pas. Mais ce fait conduit à s’interroger sur ce qu’est une démocratie : un “Etat de droit” formel où une oligarchie technocratique dirige le peuple en se moquant de ses avis ou un Etat autoritaire mais qui bénéficie d’un véritable soutien populaire ? La question prend plus d’acuité lorsqu’on s’inquiète non plus de la souveraineté du peuple par rapport à ses dirigeants, mais à l’égard de pouvoirs étrangers : l’Union Européenne est-elle démocratique ? Non, puisque les peuples y sont soumis à une oligarchie dont Mme Von der Leyen est la caricature vivante, agissant sans légitimité et sans transparence ; non, davantage encore, puisque Bruxelles n’est plus qu’un relais de Washington.

Au sein de cette Europe vassalisée, la France offre le plus triste des spectacles. Le général de Gaulle l’avait sauvée de l’humiliation de 1940, puis avait donné une certaine réalité à son statut miraculeux de grande puissance, membre du Conseil de sécurité de l’ONU, en pratiquant une politique économique responsable avec des budgets équilibrés,  un faible endettement, une industrialisation enviable, mais surtout en menant une diplomatie indépendante qui  plaçait notre pays en position d’intermédiaire. La France était une démocratie véritable, notamment grâce aux référendums, mais tout en étant l’alliée du camp de la liberté, elle n’était pas la vassale des Etats-Unis, et se permettait des actes souverains à l’égard de l’URSS ou de la Chine. Depuis, cette stratégie de sagesse a été abandonnée : non seulement les référendums ont disparu, mais Sarkozy a fait annuler la décision prise par le peuple à l’occasion de l’un d’eux, et le “conseil constitutionnel”, auxiliaire dévoué de l’oligarchie veille jalousement à empêcher qu’il y en ait. Lors du Covid, une gigantesque manipulation dont on mesure aujourd’hui les effets aberrants a permis une limitation outrancière des libertés, de se déplacer, de se réunir et de s’exprimer. La peur de la mort, entretenue, a facilité une domestication de la population qui a accepté des mesures aussi scandaleuses que les “autorisations de sorties” contrôlées et sanctionnées par la police ou les obligations d’être vacciné pour des personnes dont la santé et l’âge ne le justifiaient nullement, puisque la vaccination n’empêchait pas la transmission. Aujourd’hui, une loi sur les retraites, utile ou non, mais refusée par la population, a été promulguée sans avoir été votée grâce à une utilisation perverse de toutes les ficelles parlementaires et constitutionnelles, qui à force de limitation du temps de débat ou de la possibilité d’amender, à force de votes bloqués a autorisé cette mascarade où un pouvoir minoritaire impose au peuple et à ses représentants un texte, bizarrement camouflé en loi budgétaire, dont ils ne veulent pas.

Non seulement le peuple français n’a plus la parole mais lors des derniers scrutins il s’est abstenu à des niveaux inconnus jusqu’alors. Autrement dit, il se désintéresse progressivement d’un jeu politique où la démocratie n’est plus qu’une apparence, un spectacle réduit à une communication manipulatrice. L’exécutif, président et gouvernement ne peut plus sortir de ses palais sans affronter de redoutables casserolades, et tous les moyens lui semblent bons pour tenter de tourner la page en faisant taire les casseroles par des interdictions de manifester attentatoires à cette liberté fondamentale, ou en essayant d’en couvrir le bruit par des propositions foireuses, des polémiques surjouées ou de nouveaux cadeaux, quoi qu’il en coûte. C’est ainsi qu’Attal a déclaré la guerre aux fraudeurs fiscaux les plus riches en brandissant l’annonce de mesures qui existent déjà, que Darmanin a créé un incident diplomatique avec l’Italie pour avoir fustigé l’incapacité du gouvernement italien face à l’immigration que les 500 000 entrées en France en 2022 lui permettent bien sûr de juger, qu’il a récidivé en s’en prenant avec une rare vigueur à des manifestants d’ultra-droite, certes cagoulés et casqués, mais qui n’ont rien cassé quand les “Black-blocs” également masqués, mais surtout casseurs et tueurs potentiels de policiers ne suscitent pas chez le ministre de l’intérieur pareille philippique.

Depuis six ans le spectacle s’éternise. La respiration du peuple est nécessaire à la démocratie : dissolution, référendum, ou plus encore démission d’un président calamiteux pour le pays, sont aujourd’hui indispensables pour que la France redevienne une démocratie digne de ce nom !

Par Christian Vanneste le 10 mai 2023

Le blog de Christian Vanneste

lundi 15 mai 2023

Visite de Zelensky : où l’on apprend que la France est riche



Avec une certaine mansuétude, Volodymyr Zelensky, combattant de la liberté, a bien voulu faire une visite surprise à Emmanuel Macron, vassal des Etats-Unis comme lui, quoique moins en pointe dans la lutte contre le Mal absolu. La veille, il était à Rome, en survêtement comme d'habitude : Pie XII l'aurait fait mettre à la porte, François l'embrasse comme du bon pain. Le lendemain, il était déjà à Londres. Ce n'est pas un homme, c'est un courant d'air. Que se sont dit les deux chefs d'Etat ? On ne sait pas exactement. On n'a eu, évidemment, que quelques bribes officielles sorties d'une déclaration finale.

Enfin... quand on parle de bribes, ce n'est pas le terme exact. Au terme de cet entretien, évidemment, la France réaffirme son soutien à l'Ukraine. C'est bien le moins. En revanche, parce qu'il n'est pas d'amour sans preuves d'amour, la France a fait un geste - un geste de plus, s'entend. La frontière de la co-belligérance ne cesse d'être repoussée. Paris avait déjà annoncé la fourniture de chars AMX 10 RC, des blindés légers employés pour des missions de reconnaissance. Mais ce n'est pas tout ! Pour le même prix, la France va évidemment former les équipages. Jusque-là, c'est du service après-vente bien compris. On conviendra que former des équipages à utiliser des matériels que l'on donne, ce n'est pas uniquement de la guerre par proxy interposé : c'est tout de même du sérieux.

Dans les autres domaines annoncés, on note la défense antiaérienne : la France a déjà donné, nous apprend La Croix, des systèmes Mistral (courte portée), Crotale (moyenne portée), et l'Elysée annonce que notre gouvernement réfléchirait, en compagnie de l'Italie, à une proposition conjointe pour la livraison de systèmes plus perfectionnés. Des avions de chasse pour un euro de plus ? « La question est un peu prématurée », répond le Château. Entre les lignes, on comprend que, dans les bases aériennes de France, on doit être en train de passer un coup de chamois sur le cockpit des Mirage 2000 avant livraison. Ça ne saurait tarder.

On passe sur les éléments de langage tout faits, concernant le cheminement européen de l'Ukraine et sa place toute trouvée « dans la famille euro-atlantique ». Ces déclarations-là ne coûtent pas cher... à la notable différence de tous les moyens que vient d'engager le gouvernement français pour aider l'Ukraine. Quel que soit l'avis du quidam de base sur la réforme des retraites, il ne pourra s'empêcher de faire un bien désagréable lien entre l'argent qui, parce qu'il manque dans les caisses, justifierait le report de l'âge légal de départ à la retraite, et l'argent qui, parce qu'on en a plein, nous permet de distribuer, avec flamboyance et bénignité, des blindés, des heures de formation ad hoc pour les mettre en oeuvre, des systèmes de détection et, peut-être, demain, des avions de chasse. On croyait la France aux abois, sa démographie en berne, ses caisses vides (malgré l'enrichissement continuel de l'immigration extra-européenne surqualifiée et prête à s'intégrer), la hausse de ses impôts nécessaire, le travail de ses anciens également. On découvre un pays de cocagne, où l'unité de compte est le char de bataille, où on distribue des systèmes antiaériens comme la caravane du tour de France sème des bonbons, où l'idée de fourguer des avions à plusieurs millions d'euros est « un peu prématurée », mais pas complètement absurde.

Au fond, la visite de Zelensky est peut-être comparable à ce personnage du Dîner de Cons, joué par Daniel Prévost, qui croit débarquer dans un appartement pauvre et, se trompant de porte, découvre des tableaux de maître. Sauf que le con, ce n'est pas lui : c'est nous.

Par Arnaud Florac le 15 mai 2023