Affichage des articles dont le libellé est Islam. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Islam. Afficher tous les articles

jeudi 15 décembre 2022

"L'invasion de l'Arménie est une catastrophe humanitaire !" - Jean-Christophe Buisson du Figaro sur Radio Courtoisie le 15 décembre 2022

 

Maroc contre Europe: la Coupe du Monde du Choc des civilisations?



La Coupe du monde est-elle l’occasion pour une certaine rivalité amicale entre les nations ou pour l’expression d’attitudes revanchardes voire vengeresses contre l’Occident ? Le président de la FIFA, Gianni Infantino, semble y voir surtout une opportunité pour une grande auto-culpabilisation historique, lui qui a fait la déclaration suivante : « Pour ce que nous, les Européens, avons fait au cours des 3000 dernières années, nous devrions nous excuser pendant les 3000 prochaines années avant de donner des leçons au Qatar ». L’attitude de supporteurs et de joueurs de pays maghrébins, notamment du Maroc, suggère, de différentes manières, qu’à leurs yeux il y a bien une revanche à prendre sur les anciennes nations colonisatrices, comme si eux croyaient moins au « vivre ensemble » prêché par les idéologues immigrationnistes qu’à un véritable choc des civilisations.

Quand la fête se transforme en émeute

Les victoires des « Lions de l’Atlas » face à la Belgique (27 novembre), à l’Espagne (6 décembre) et au Portugal (10 décembre) ont donné lieu à des scènes d’affrontements avec les policiers : aux Pays-Bas, en France et en Belgique, surtout dans l’enclave marocaine de Molenbeek, en banlieue de Bruxelles.

Preuve de l’importance des enjeux géopolitiques, les joueurs et supporters marocains ont fêté leurs victoires en brandissant le drapeau palestinien. Le 6 décembre, aux Champs-Elysées, les supporteurs du Maroc ont fêté leur triomphe aux cris de « Free Palestine ! », et des images ont montré des supporteurs mettant le feu à un drapeau d’Israël. Le même soir, d’autres supporteurs ont installé leur drapeau sur la façade de la Mairie d’Amiens Nord.  En plus de ces épisodes d’importance symbolique, de nombreux autres incidents violents ailleurs en France, comme le pillage de commerces et d’un camion à Avignon, contrastent avec les célébrations sans incident de la communauté portugaise de France, pourtant beaucoup plus nombreuse que la marocaine.

Revanche sur la Reconquista et références islamiques

Sur les réseaux sociaux les supporters du Maroc ont publié de nombreux visuels s’inscrivant dans une perspective historique de revanche notamment contre l’Espagne, considérée coupable d’avoir osé se libérer de sept siècles d’occupation arabe en menant sa Reconquista. Sur internet, tel montage revisite la composition de l’équipe avec les conquérants arabes de l’Espagne, tel autre diffuse une carte d’Al Andalus avec le commentaire, « It’s back ».

« Cette victoire appartient à tout le peuple marocain, tous les peuples arabes, et tous les peuples musulmans du monde », a commenté de son côté le joueur Sofiane Boufal. Difficile d’imaginer l’ampleur du scandale si un joueur de l’équipe nationale d’Italie, de France ou d’Espagne avait revendiqué son succès au nom « de tous les peuples européens, de tous les peuples chrétiens ».

La dimension islamique de l’enjeu s’exprime d’ailleurs sous de multiples aspects. Par exemple, les joueurs marocains pratiquent la prière islamique pour célébrer leur victoire ou avant une séance de tir au but et n’hésitent pas à appeler directement à rejoindre l’islam au cri « d’Allah akbar ». Le Hamas a félicité l’équipe marocaine pour sa victoire sur le Portugal.[1]

Sur le site du mensuel marocain francophone Le Courrier de l’Atlas, le journaliste Abdellatif El Azizi analyse la victoire du Maroc dans un article intitulé de manière significative, « Football. La reconquête » : « Bien sûr, nous n’avons pas libéré la Palestine, nous n’avons pas repris nos territoires occupés de Sebta et Mellilia, c’est certain que l’Occident continue de piller nos richesses, mais il y avait du bonheur à regarder ces jeunes joueurs redonner de la joie à des populations dépitées par l’hégémonie sportive des anciens colons ». Il poursuit : « Chez nos ennemis d’hier, ce n’était pas encore la panique mais il semble que déjà̀ une peur sourde gagne le monde occidental. Alors, si le foot est devenu la continuation de la guerre par d’autres moyens, tant mieux […] »Il conclut : « La blessure de l’Andalousie […] n’a jamais été totalement pansée entre ces deux pays qui se regardent en chiens de faïence malgré cette réconciliation de façade. Il n’y a qu’à observer la profusion de vidéos évoquant l’Andalousie ou le chef de guerre Tarek Ibn Ziyad pour s’en convaincre ». Ce dernier étant un des conquérants arabes historiques de la péninsule ibérique, on ne peut pas être plus clair : derrière ce match entre l’Espagne et le Maroc se cachaient ses rancœurs historiques multiséculaires contre l’Occident. Car le monde arabo-islamique ne s’est toujours pas remis de ce qu’il considère comme une humiliation et il entend bien laver l’affront chaque fois qu’il en aura l’opportunité. Une vision que confirme à So Foot l’écrivain marocain Abdellah Taïa : « il se joue dans le parcours des Lions quelque chose de l’ordre du post-colonial. Je suis à El Jadida, une ville fondée par les Portugais. Dans la rue, dans les conversations, j’entendais : « On s’est débarrassés des Portugais, des Espagnols et bientôt des Français ». Le parallèle historique est évident. C’est encore plus fort dans le cas de la France qui conserve une grande influence au Maroc. Il existe donc un sentiment de revanche »

Les risques de limmigration

Dès lors, se pose la question : ne manquerait-t-on pas au principe de précaution en continuant de laisser venir s’installer chez nous par millions des personnes dont au moins un certain nombre pensent qu’ils ont une revanche à prendre sur l’Occident? Faisons le bilan de l’immigration marocaine. En France, la communauté marocaine représentait 1,5 millions en 2015, mais aujourd’hui elle représente probablement 2 millions d’individus sur 3 générations (selon l’Observatoire de l’immigration et de la démographie, article à paraître dans Causeur). Le Maroc est la première terre d’origine des mineurs non-accompagnés (MNA) dont la généreuse contribution statistique à la délinquance des grandes villes est reconnue. Dans les prisons, les Marocains sont aussi la deuxième nationalité la plus représentée derrière les Algériens et même la première au niveau européen avec près de 12.000 détenus. Avec un taux de fécondité des immigrées marocaines largement supérieur à celui des Françaises natives (3,4 enfants par femme contre 1,9 enfants par femme française native) et 34% des Marocains qui souhaitent émigrer, la pression démographique marocaine est intense. D’autant que chaque année, environ 30 000 primo-visas sont offerts au Maroc, avec un record de 35192 en 2021, et 19% des naturalisations françaises sont accordées à des Marocains. Pourtant, 42,7% des Marocains de plus de 15 ans qui vivent en France étaient chômeurs ou inactifs en 2017.

Au Pays-Bas, la « Mocro Mafia » marocaine qui gère le trafic de drogue fait régner la terreur dans le pays. Une centaine de morts dans des règlements de compte, des attaques au lance-roquette et à la voiture-bélier contre des médias trop curieux (Panorama et De Telegraaf), l’assassinat d’un journaliste et la mise sous protection rapprochée de la princesse et du Premier ministre suite à des tentatives d’enlèvement ont bouleversé la tranquillité du pays des tulipes.

Enfin, en Belgique, le pays est au seuil du basculement démographique : 20% de la population est d’origine étrangère, principalement marocaine.  A Molenbeek-Saint-Jean, l’épicentre des célébrations des victoires du Maroc dans le pays, une scène a d’ailleurs provoqué le malaise sur les réseaux sociaux : le procureur du Roi des Belges Yassine Sellika, a été surpris apparemment en train de célébrer la victoire du Maroc face à la Belgique. Cette ville de 80.000 habitants est devenue la base arrière du djihadisme en Europe. C’est là qu’avait trouvé refuge Salah Abdeslam. La contribution de l’immigration marocaine au terrorisme islamique fait d’ailleurs frémir. Le meurtrier de Thomas Monjoie, policier belge égorgé il y a 15 jours à Schaerbeek dans la banlieue de Bruxelles ? Yassine Mahi : belgo-marocain. Le terroriste du Thalys, condamné cette semaine à la perpétuité ? Ayoub El Khazzani : français d’origine marocaine. Les terroristes du 13 novembre 2015 ? Les frères Abdeslam et Bilal Hadfi : français d’origine marocaine, et Abdelhamid Abbaoud : belgo-marocain. Et ceux des attentats de Bruxelles et Zaventeen de mars 2016 qui sont jugés ce mois-ci ? Mohammed Abrinni, Khalid et Ibrahim El Bakraoui : belges d’origine marocaine, et Najim Laachraoui : belgo-marocain. L’assassin des policiers égorgés à Magnanville ? Larossi Abbala : français d’origine marocaine. Et le terroriste qui a tué le gendarme Arnaud Beltrame à Trèbes ? Radouane Lakdim : Français d’origine marocaine.

Le match de ce mercredi sera-t-il donc un épisode du choc sportif des civilisations, celui d’une revanche historique contre l’ancien colonisateur teintée de prosélytisme islamique ? Pour cette mission, les joueurs du Maroc peuvent compter sur le soutien de tous les pays arabo-musulmans qui rêvent autant de voir l’un des leurs en finale du Coupe du Monde que d’humilier les Français. Victoire ou défaite, faut-il craindre le pire pour cette soirée ?

[1] Les victoires du Maroc seraient même fêtées par les brigades armées du Hamas.

Par Damien Rieu, Reconquête! le 14 décembre 2022

Causeur

dimanche 4 décembre 2022

Émeutes en Belgique :le plat pays fait face à son grand remplacement



Une façade escaladée pour aller arracher un drapeau national, le jeter au sol puis le remplacer par celui d'un autre peuple, sous les cris enthousiastes de la foule. La scène pourrait évoquer une conquête militaire. Elle a eu lieu ce 27 novembre, à Anvers, où des « supporters » marocains ont substitué leur drapeau national à celui des Belges, après la victoire du Maroc contre la Belgique en Coupe du monde. Presque un détail alors qu'à Bruxelles, la soirée a tourné à l'émeute marocaine : voitures retournées et incendiées, vitrines saccagées, attaque du marché de Noël, jets de projectiles contre les policiers...

Le scénario nous est tristement familier. Depuis 2001 et le fiasco du match France-Algérie, les Français ne comptent plus le nombre d'émeutes, de pillages et d'agressions ayant suivi des rencontres impliquant des pays africains, en particulier l'Algérie. La culture de l'excuse, utilisée à foison par nos politiques et nos médias, tombe pourtant à plat avec nos voisins belges. Ces derniers n'ont jamais colonisé le Maroc. Les immigrés marocains ne vivent pas dans des « ghettos isolés » mais en plein centre-ville, comme à Bruxelles. La Belgique organise des cours de religion musulmane dans les écoles publiques. Les Belges subventionnent les représentants du culte musulman et les imams pour plusieurs millions d'euros par an... Le constat d'échec est pourtant le même. Après la désillusion « Black Blanc Beur » en France, le Plat pays découvre la réalité d'une équipe nationale « multiculturelle » : en cas d'affrontement avec le pays d'origine des immigrés, le vivre-ensemble s'efface sous des allégeances opposées. La situation est d'autant plus criante et douloureuse que le Grand Remplacement est avancé.

En 2019, à Anvers, la population issue de l'immigration est devenue pour la première fois majoritaire, dépassant même les 70% chez les moins de 25 ans. En 2021, à Bruxelles, les Belges non- immigrés ne représentaient plus que 25% des habitants.
Au bout de sa folie immigrationniste, la capitale de l'Union européenne est-elle vouée à devenir une conquête de l'islam ?

Par Eric Zemmour, Président de Reconquête! le 3 décembre 2022



Page Facebook d'Eric Zemmour

mercredi 9 novembre 2022

EN échange de pétrole, l'UE exempte de visa le Qatar !



Communiqué de Jean-Paul GarraudDéputé français au Parlement européenPrésident de la délégation du Rassemblement National au Parlement européen du 9 novembre 2022

Mardi 8 novembre, la commission LIBE du Parlement européen a reçu Dimitri Giotakos, chef de la politique des visas à l'Autorité générale pour les migrations et les affaires intérieures de la Commission européenne, venu faire un point sur l’attribution des visas Schengen à des ressortissants de pays tiers.

Permettant une autorisation de séjour de 90 jours, voire 180 jours, sur le territoire de l’Union européenne, ces visas facilitent la circulation des personnes en bénéficiant, tout en permettant un minimum de contrôle.

Pourtant, il semble que ce soit encore trop de contrôles pour la Commission, laquelle va supprimer l'obligation de visa Schengen pour les citoyens du Koweït, du Qatar et très probablement du Kosovo. L’Équateur, les pays du Golfe ou encore l’Indonésie pourraient également en être exemptés bientôt.

Malgré les risques migratoires et sécuritaires non négligeables que créerait une telle suppression des visas Schengen, la Commission européenne poursuit sur cette voie. Elle, si prompte à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme dans ces mêmes pays, est bien silencieuse cette fois-ci. Il ne fait nul doute que le pétrole en est la principale raison. L’hypocrisie de l’UE et de l’Allemagne qui la dirige apparaît ici au grand jour. Nous resterons vigilants afin d’éviter ce nouveau démantèlement des frontières européennes.

RN

lundi 7 novembre 2022

Balkans : L'inéluctable élargissement



Communiqué de Dominique Bilde, député RN au Parlement européen du 7 novembre 2022

59 % des Français seraient opposés à l’élargissement de l’Union aux Balkans.

Croit-on que les instances européennes aient reçu le message ? Oh, mais non !

Il faut dire que Bruxelles n’a jamais brillé par sa fibre démocratique. En particulier, lorsqu’il s’agit de sa fuite en avant vers les confins du continent européen, voire au-delà.

Le 3 novembre 2022, un sommet décisif se tenait donc à Berlin. Le tout pour entériner une série d’accords portant sur la libre circulation et la reconnaissance mutuelle des qualifications pour certaines professions dans les Balkans.

Soit.

Mais outre qu’il est difficile de ne pas déceler dans ces décisions une étape supplémentaire vers l’élargissement, Ursula von der Leyen a également clôturé le raout diplomatique par le désormais traditionnel carnet de chèques - ou plutôt, celui du contribuable français et européen.

À la clef : un soutien « substantiel », pour reprendre l’euphémisme pincé du communiqué de presse de la Commission, qui atteint tout de même « 1 milliard d'euros de subventions ».

Dans le but d’« aider les Balkans occidentaux à faire face aux conséquences immédiates de la crise énergétique », s’empresse de préciser la publication.

Ironiquement, ce branle-bas de combat survient alors que de l’autre côté de la Manche, le débat sur l’immigration albanaise fait rage. En effet, le nombre de ressortissants de ce pays se déclarant victimes d'esclavage moderne pour élire domicile au Royaume-Uni atteindrait « un niveau record. »

Bref, les Français subiront de plein fouet des conséquences, notamment migratoires, d’un élargissement qu’ils rejettent - et qui s’apparente dès à présent à un véritable gouffre financier.

RN

mercredi 2 novembre 2022

Le Kosovo: entre épuration ethnique, guerre de civilisation et abandon occidental…



Depuis 20 ans, la milice terroriste et mafieuse de l’UCK (Armée de libération du Kosovo) a imposé la partition de la province serbe du Kosovo. Ils ont annexé ce territoire souverain en dérogeant à tous les traités internationaux, au mieux dans l’indifférence, au pire, avec le soutien de gouvernements occidentaux comme les Etats-Unis ou l’Allemagne. Aujourd’hui, les Albanais – majoritairement musulmans – font planer la menace d’une épuration ethnique définitive sur les derniers Serbes chrétiens du Kosovo.

La France et la Serbie, une alliance millénaire

La France et la Serbie entretiennent une amitié profonde depuis huit siècles. Le mariage du roi Milutin à Hélène d’Anjou au XIIIe siècle, le Te Deum résonnant à Notre-Dame de Paris en présence du roi Charles VI lors de la bataille de Kosovo Polje, la formation de l’armée régulière serbe par le Général français Hippolyte Mondain dans les années 1860 : autant d’épisodes qui ont conduit à une alliance à la fois militaire, économique et politique très forte à partir de 1900. L’apogée de cette alliance entre deux peuples se trouve dans l’entre-deux-guerres à la suite de la victoire commune des soldats serbes et français au sein de l’Armée d’Orient.

En 1996, un an après les Accords de Dayton mettant un terme aux guerres ayant fait éclater l’ex-Yougoslavie, naît l’UCK. Ce groupe maoïste réclamant l’indépendance du Kosovo sera rapidement déclaré organisation terroriste par le Département d’État américain après le début de ses attaques contre la police et l’armée serbe en 1998. Pourtant, lorsqu’en 1999 le gouvernement central de Belgrade réagit pour assurer la sécurité des Serbes du Kosovo et rétablir l’ordre, l’OTAN va intervenir et bombarder la Serbie et sa province méridionale du 24 mars au 8 juin. Reniant la vieille amitié, la France de Jacques Chirac participera aux bombardements qui vont causer 2 300 morts et la destruction des principales infrastructures du pays. Ce fut la plus grande opération militaire de l’OTAN depuis sa création. 

La province serbe du Kosovo-Métochie est le berceau historique, culturel et spirituel du peuple et de l’orthodoxie serbes. La mythique bataille du Champ des Merles face aux Ottomans, défaite fondatrice de l’identité serbe, s’y déroula en 1389. Le terme de Métochie (Metohija) signifie « terre d’église » car la plus grande partie de cette région appartenait jadis à l’Église serbe. Les rois serbes y édifièrent les plus beaux monastères, aujourd’hui sous la menace des extrémistes albanais. En mars 2004, durant le pogrom anti-Serbes, à moins de 2000 km de chez nous, 150 églises et monastères furent détruits en quelques jours.

Depuis la proclamation d’indépendance du Kosovo en 2008, ce « nouvel État » failli est un désastre humanitaire au cœur de l’Europe. Mafias, trafic d’organes, épurations ethniques, implantation islamiste sous l’impulsion de puissances étrangères… Les Serbes qui n’ont pas fui ont majoritairement été expulsés lors de pogroms en 2004 et sont désormais considérés comme des parias dans le berceau historique de leur propre nation.

Les derniers chrétiens serbes livrés à eux-mêmes au Kosovo

Pour mettre en lumière ces agressions et alerter sur le sort des populations serbes, je me suis rendu au Kosovo. J’ai d’abord rencontré Arnaud Gouillon, secrétaire d’Etat à la diaspora dans le gouvernement de Serbie, et grand défenseur de la cause du Kosovo serbe depuis son engagement en France et la fondation de l’ONG Solidarité Kosovo. Ensuite, dans les enclaves serbes, j’ai pu constater la situation terrible que vivent les habitants à Osojane, Oharovac ou encore Gracanica. 

Pour atteindre l’enclave de Osojane, au nord-ouest du Kosovo, nous avons traversé des chemins terreux travaillés par les siècles. Malgré la tiède lumière de l’été indien balkanique, propice à la paix de l’âme, en arrivant près de ce petit village dominé par les montagnes, nous comprenons rapidement que ce refuge est avant tout un maquis.

Car il ne faut pas se laisser tromper par le calme et l’apparente sérénité de ces vallées : nous sommes accueillis par une famille de chrétiens serbes qui a toutes les peines du monde pour rester vivre sur la terre de ses ancêtres. Ici, à Osojane, avant la guerre et le terrible pogrom de 2004, il y avait plus de 700 élèves à l’école. L’année suivante, ils n’étaient plus que six ! Après un long chemin de croix, les Serbes ont reconstruit une partie de leur ancien village, avec une église, une école – comptant environ 30 enfants désormais, et quelques habitations. En face de cette église au toit de cuivre, une croix défaite lors de l’épuration de 2004 se dresse à nouveau, mais encore endommagée, sur un muret en pierre. Ce symbole, lourd de souvenirs douloureux, rassure Dusan et Anastasjia, 13 et 10 ans, quand ils se rendent à l’école le matin. Ces jeunes écoliers, qui ont l’âge de mes enfants, subissent régulièrement des vexations et des agressions en tout genre par les occupants albanais. Un jour, c’est un coin de forêt qui est brûlé. Un autre, on vandalise un cimetière. Le suivant, on vole ou on détruit un tracteur.

L’hiver, quand les températures atteignent -20°C, ils redoutent la coupure d’électricité. En effet, abandonnée par les autorités auto-proclamées du Kosovo, la famille devra attendre plus de 15 jours avant d’éteindre les bougies. Malgré tout, cette famille tient, reste. Et comme l’illustration de la plus pure des résiliences, ils se retrouvent le dimanche à l’office célébré par leur pope, pour réchauffer les cœurs et prier pour le repos de l’âme de leurs morts.

Ces histoires, nous les avons entendues dans toutes les enclaves, parfois en pire. A Velika Hoca, aussi appelé « la perle de Metochie », 90% du village a été brûlé par les terroristes de l’UCK en 1998. Il ne reste que 300 Serbes dans cette enclave, pour 12 églises. A Prizren, le pogrom a ravagé la communauté serbe. Ils étaient 12 000 : aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une vingtaine. Partout au Kosovo, les minarets s’élèvent, pendant que les églises s’effondrent ; un changement de civilisation s’opère progressivement. 

Nous avons rencontré le pope de la cathédrale Saint Georges, au cœur de cette ville désormais islamisée. Ce prêtre se fait régulièrement insulter et harceler dans la rue. Comme un symbole, ce sont des restaurateurs grecs qui ont sauvé les fresques de cette petite église, ravagée par les bombardements albanais. L’écart entre les deux mondes se creuse. Pendant que les terroristes de l’UCK crèvent les yeux des icônes, considérées comme idolâtres en islam, ces Grecs restaurent et font renaître le beau.

Partout, les récits des persécutions nous glacent le sang. Certains ont retrouvé leur frère dans un charnier, mais d’autres n’ont même pas eu droit au repos. Aujourd’hui, 500 Serbes sont toujours portés disparus au Kosovo. Gardiens d’une foi affirmée maintes fois dans l’adversité, les Serbes prient et en appellent à l’espérance.

L’Occident aveugle et sourd

Il n’est pas inutile de rappeler que le « Kosovo albanais » n’est qu’une mauvaise création artificielle sous patronage américain sans aucun fondement historique. Dans ce pays, où il n’y a pas une pierre qui leur appartienne, les Albanais ont érigé de faux monuments à la mémoire des terroristes de l’UCK. Ces derniers bordent les routes et constituent avec les stations essence, qui font office de blanchisseuses pour cet Etat-mafia, la majeure partie du patrimoine albanais au Kosovo.

Il faut aussi évoquer toutes les pratiques inhumaines des voyous de l’UCK – trafic d’organes, kidnappings, assassinats arbitraires… – et bien avoir à l’esprit que ce sont eux qui tiennent le pouvoir du régime auto-proclamé depuis 2008. Hashim Taçi, ancien Premier ministre puis Président de la République du Kosovo est lui-même un ancien dirigeant de l’UCK. En juin 2020, il a été mis en examen pour crimes de guerre et crime contre l’humanité par le Tribunal spécial pour le Kosovo, suspecté d’exactions sur des civils serbes et même des Albanais modérés. Ces crimes de guerre ne semblent pas pour autant déranger Ursula Von der Leyen, qui considère que la Serbie doit reconnaître l’indépendance du Kosovo pour espérer entrer dans l’Union européenne. Selon Hishashi Owada, président de la Cour International de Justice, le Kosovo « n’a violé aucune règle applicable du droit international » lors de l’adoption de leur déclaration d’indépendance ! Si la puissance de la démographie fait la souveraineté aux dépens du peuple historique, que doit-on alors imaginer pour le futur de certains secteurs de notre propre pays ? En 1999, les jeunes patriotes français manifestaient déjà pour défendre le Kosovo serbe avec comme slogan « Aujourd’hui la Serbie, demain la Seine-Saint-Denis ? »…

Sur les hauteurs de Belgrade trône un auguste monument en honneur de la France, habillé de l’inscription : « Aimons la France comme elle nous a aimés ». Cette inscription gravée au lendemain de la Première Guerre Mondiale est un encouragement à rompre avec 20 années de mauvaises décisions. La France doit renouer avec sa tradition diplomatique et honorer la vieille alliance.

Après les bombardements de 1999, l’abandon final des Serbes chrétiens serait une seconde forfaiture. A l’image des valeureux « gardiens » du pont de Kosovska Mitrovica, qui sépare les parties serbes et albanaises de la ville, nous avons aussi un pont à défendre à travers le maintien du Kosovo serbe : notre civilisation commune.

Par Nicolas Bay, député europée de Reconquête! le 2 novembre 2022

Causeur

vendredi 28 octobre 2022

 


Par Georges Castro, responsable commercial au sein d’une entreprise industrielle française à caractère stratégique, le 23 octobre 2022 ♦ L’urgence climatique, l’accueil des migrants, la solidarité avec le peuple ukrainien, le respect de la condition animale, la lutte contre le racisme, contre l’homophobie, contre la grossophobie, contre la xénophobie… La liste des sujets suscitant la compassion ou l’indignation de l’Occidental contemporain est pléthorique. Les associations qui portent ces causes parviennent à lever des sommes d’argent considérables, leur permettant de les porter jusqu’aux oreilles de nos élus, de les faire résonner dans l’ensemble de la sphère médiatique. En un mot, de toucher l’opinion. Seulement, il semble que cette émotion tous azimuts (et bien orientée par la partialité de nos médias globalisés) connaisse un tout petit trou dans la raquette : le sujet arménien.

Guerre et exactions

Si les drapeaux ukrainiens flottent aux porches de nos mairies, si nos aéroports et nos bâtiments publics s’habillent de bleu et de jaune, le tricolore arménien est absent de ces témoignages de soutien aux peuples qui souffrent (hormis à Marseille). Et pourtant.

En 2020 à la suite d’une guerre de 44 jours contre le voisin azerbaïdjanais, l’armée arménienne se voyait écrasée. Sidérée, dépassée technologiquement et tactiquement, elle n’a pu que subir la loi d’airain des forces azéries soutenues par la Turquie.
Alors que ces affrontements demeurèrent circoncis aux territoires du Haut-Karabakh (qui forme une république non reconnue internationalement), les hostilités qui reprirent entre les 12 et 14 septembre derniers concernèrent, elles, le territoire souverain internationalement reconnu de l’Arménie.

Les exactions perpétrées par la partie azérie sont légion, notamment envers les prisonniers de guerre, torturés, sommairement exécutés, leurs cadavres souvent mutilés. Le tout en totale rupture avec le droit humanitaire international[1] et surtout en butte avec les principes les plus élémentaires de la civilisation.
Car c’est en fait de cela qu’il s’agit. Ce qui se joue dans les vallées et les steppes d’Arménie, dans les contreforts du sud-Caucase, c’est bel et bien une lutte de civilisations. Le croissant contre la croix, toujours.

L’Arménie, premier État chrétien de l’Histoire, fait aujourd’hui face, avec ses quelques trois millions d’habitants, au panturquisme décomplexé du sultan Erdogan et du dictateur Aliyev. La Turquie (84 millions d’habitants) et l’Azerbaïdjan (10 millions d’habitants) ont juré de « chasser les Arméniens comme des chiens »[2] du Haut-Karabakh. Mais jusqu’où iront-ils ? Assisterions-nous là à la disparition discrète, silencieuse, de l’Arménie, déjà génocidée il y a un siècle par ces mêmes Turcs ?

Du sang et du gaz

Un écran de fumée, de gaz azerbaïdjanais, si précieux en cette période de crise énergétique semble, contraindre l’Europe à détourner le regard, à passer son tour pour réagir.

Depuis 2020, les visites d’intellectuels et artistes français de premier rang (de Michel Onfray à Sylvain Tesson et Jean-Christophe Buisson) se succèdent en Arménie, les tribunes de soutien font flores dans nos plus grands journaux. Nos élus, du maire au sénateur, leur emboîtent le pas. L’écho tend à s’amplifier : le Président de la République a dû se prononcer sur le sujet lors de son entretien télévisé du 12 octobre, annonçant que « nous ne lâcherons pas les Arméniens », en réponse à la lettre que lui avait adressée Sylvain Tesson[3].

Mais au-delà des paroles et des manœuvres diplomatiques, dans lesquelles il faut saluer le rôle pionnier de la France, que fait l’Europe pour concrètement inverser le rapport de force ? Fournit-elle des équipements militaires létaux à l’Arménie[4] ? Forme-t-elle ses soldats ? Non, elle envoie une modeste mission diplomatique de surveillance des frontières.

L’Arménie comptait sur le grand frère russe pour la soutenir. Ce dernier, empêtré en Ukraine et peu désireux semble-t-il d’aider l’Arménien face à l’Ottoman, joue les « casques bleus ». La Turquie pendant ce temps-là, fournit moult équipements, personnels et formations aux troupes azerbaïdjanaises.

Vers la disparition de l’Arménie ?

Que Bakou et Ankara décident de refermer leurs mâchoires sur la frêle Arménie et c’en est fini d’elle. Effacée sera son Histoire et son empreinte dans le Caucase. Ce pays où l’on trouve aussi bien des vestiges de temples helléniques datant d’Alexandre le Grand, des ruines romaines, des khatchkars multiséculaires et monastères hors d’âge, témoins uniques d’un christianisme de potron-minet est bien menacé de grand effacement. Car l’Azerbaïdjan ne se contente pas d’occuper le terrain. Il déplace les populations, détruit les cimetières et toute trace qui pourrait attester d’une présence arménienne et chrétienne. Ainsi, le cimeterre des satrapes turcs menace de disparition tout un patrimoine chrétien immémorial.

Au-delà des aspects patrimoniaux et historiques, c’est un peuple avec lequel nous partageons beaucoup qui entrevoit son crépuscule. Des mariages entre la chevalerie franque et la noblesse arméniennes du XIème siècle ont découlé une solidarité quasi anthropologique ou du moins spontanée entre nos peuples.

Qui s’est déjà promené dans Erevan reconnaîtra une ville qui, sous la chaleur estivale, vit aux rythmes de ses terrasses, aussi animées que celles de Paris.
Qui rencontre un Arménien retrouvera en lui bien des traits méridionaux, des tendances latines, semblables à celles de nos concitoyens du Midi, de nos amis italiens ou espagnols.
Qui discute avec un Arménien sera touché au plus profond de son cœur par l’admiration qu’il porte pour la France, unanimement partagée dans ce petit pays.
Qui discute avec un Arménien sera frappé par son opiniâtreté, sa résilience pour employer un terme bien galvaudé chez nous mais qui dans le Caucase reprend tout son sens. Car maintes fois l’Arménie a failli disparaître dans les flots de l’Histoire. Mais à chaque fois son peuple a tenu bon. C’est pour nous un motif d’espoir.

À notre échelle de citoyen lambda, que peut-on faire me direz-vous ?

En parler autour de soi est déjà un acte de résistance au crédit de ces chrétiens menacés par le croissant et son joug. Faire connaître cette cause, se rappeler, dire, raconter que quelque part, aux marches de l’Europe, dans les confins de ce carrefour des civilisations qu’est le Caucase, le peuple arménien, chrétien, fait front face aux musulmans, comme il le fit au cours des siècles derniers.

L’Histoire n’est finalement que bégaiements

[1]« Video shows Azerbaijan forces executing Armenian POWs”, Human Rights Watch, 14 octobre 2022, disponible sur: https://www.hrw.org/news/2022/10/14/video-shows-azerbaijan-forces-executing-armenian-pows
[2] “Haut-Karabakh, le Premier Ministre arménien dit avoir signé un accord pour mettre fin aux combat”, Le Figaro, 24 novembre 2020, disponible sur : https://www.lefigaro.fr/international/haut-karabakh-le-premier-ministre-armenien-dit-avoir-signe-un-accord-pour-mettre-fin-aux-combats-20201109
[3]Sylvain Tesson, « Monsieur le président, l’Arménie est en passe de disparaître », Le Figaro, 13 octobre 2022.
[4] Il serait difficile à la France, en tant que co-présidente du Groupe Minsk, statut impliquant l’impartialité, de livrer des armes à l’Arménie…


Polémia

lundi 10 octobre 2022

Que l’Europe cesse de financer les Frères musulmans!

 


Le 6 octobre, la gauche et les écologistes européens, avec la complicité plus discrète du centre « progressiste », ont choisi de répondre par l’injure et l’indécence à la mort de Mahsa Amini, assassinée parce qu’elle refusait le hijab et voulait la liberté. Elle avait 22 ans. De Hadis Najafi, assassinée parce qu’elle refusait le hijab et voulait la liberté. Elle avait 20 ans. De Nika Shakarami, torturée et assassinée parce qu’elle refusait le hijab et voulait la liberté. Elle avait 17 ans. De Sarina Esmaeilzadeh, assassinée parce qu’elle refusait le hijab et voulait la liberté. Elle avait 16 ans.

Face à ces jeunes filles, ces jeunes femmes, ces héroïnes, ces martyres, la gauche, les écologistes et le centre « progressiste » ont choisi de répondre qu’il faut continuer à promouvoir le hijab, à pouvoir affirmer au nom de l’Europe que « la liberté est dans le hijab »« apportez de la joie, acceptez le hijab ». Complicité affichée, immonde, avec l’islamisme le plus sauvage (voir le discours au Parlement européen de François-Xavier Bellamy). Explications.

Depuis des jours, on le sait, des femmes et des hommes se révoltent en Iran avec un courage admirable contre le voile islamique et l’obligation de le porter, contre le régime brutal qui l’impose, et contre l’idéologie théocratique totalitaire dont il est l’étendard.

Le hijab : plus un symbole qu’un habit

Pendant ce temps, en France, certains tentent d’instrumentaliser ce combat pour défendre ce qu’ils appellent « le droit pour les femmes de s’habiller comme elles le veulent », c’est-à-dire en réalité la banalisation ici du symbole d’oppression qui est combattu là-bas, et hurlent à l’islamophobie dans l’espoir de faire taire quiconque se permet de dire la vérité. Tout à leur hypocrisie, à leur lâcheté ou à leur clientélisme, ils feignent d’oublier que si des femmes sont prêtes à mourir pour ne pas porter le hijab, si des tyrans sont prêts à les tuer parce qu’elles refusent de le porter, c’est bien qu’il n’est pas qu’un habit. Aucun autre « habit » au monde n’est imposé de la sorte, aucun autre symbole religieux au monde n’est imposé de la sorte, aucune autre religion au monde ne conduit à ce que l’on impose de la sorte le port d’un de ses symboles. Et aucune autre divinité (ou soi-disant divinité) au monde ne se sent menacée par la beauté des reflets qu’un rayon de soleil dessine dans les cheveux d’une femme, et leur danse sous la caresse du vent.

Défendrait-on le droit pour les femmes (ou les hommes) de porter publiquement des emblèmes nazis, une tenue du KKK, ou un t-shirt « Vive Staline! », sous prétexte qu’il serait patriarcal ou matriarcal ou liberticide ou je ne sais quoi de le leur interdire ? Le hijab n’est pas un vêtement mais une proclamation, l’affichage d’une adhésion au corpus idéologique qui, avec des variations finalement secondaires, inspire aussi bien la dictature iranienne que la dictature saoudienne ou celle d’Erdogan.

Et en Europe, les instances de l’UE ne cessent de manifester leur soutien à l’islamisation du continent en faisant l’éloge de ce voile qui, peu importent les motivations individuelles de celles qui le portent, est le drapeau que les islamistes plantent dans un territoire pour y manifester leur influence.

Heureusement, des voix se font entendre pour s’opposer à cette compromission. Ainsi, le député européen François-Xavier Bellamy a déposé pour les travaux du Parlement de Strasbourg deux textes très courts, mais fondamentaux. Le premier a hélas été refusé, mais il aura au moins obligé les complices des islamistes à se dévoiler, et pour peu qu’ils prennent la peine de se renseigner, les peuples européens peuvent maintenant voir clairement dans quel camp chacun se situe. Le second, s’il est adopté, sera pour l’Europe une victoire majeure contre les ennemis de la dignité humaine.

La complicité du centre

Le premier texte, donc, était un paragraphe à ajouter à la résolution commune que le Parlement européen a pris jeudi 6 octobre au sujet de l’Iran, et dont le contenu a été négocié entre les représentants de chaque groupe politique au Parlement. Il rappelait les campagnes de l’UE ayant visé à banaliser (« trivializing ») le hijab (celle-ci, notamment), soulignait qu’elles sont susceptibles de contribuer à faire pression sur les femmes musulmanes pour qu’elles se sentent obligées de le porter, et s’opposait à ce qu’à l’avenir l’UE finance ou co-finance de telles campagnes : « Any future campaign that may promote the Islamic hijab or put pressure of any kind for Muslim women and girls to feel obliged to wear it. » Proposé par François-Xavier Bellamy avec l’appui d’Arnaud Danjean, ce paragraphe avait reçu le soutien du groupe PPE (Parti Populaire Européen, au sein duquel siègent les parlementaires LR) et des autres groupes de droite, ECR (European Conservatives and Reformists) et ID (Identité et Démocratie, dont font partie les députés du RN). Malheureusement, il a été bloqué en commission restreinte par les représentants des groupes de gauche, notamment les Verts (EELV), The Left (LFI) et S&D (socialistes), auxquels s’est joint le représentant du groupe Renew (LREM/Renaissance) qui, ainsi que l’explique un conseiller ayant suivi de près les discussions, aurait pourtant pu faire la différence s’il avait soutenu la proposition. Mais au fond, fallait-il vraiment espérer autre chose du groupe auquel appartient le parti d’Emmanuel Macron, lui qui, le 12 avril dernier, disait « c’est ça qui est beau » d’une soi-disant féministe déclarant avoir choisi de porter le voile ?

Toujours soutenu par les groupes parlementaires de droite, François-Xavier Bellamy a alors proposé oralement, en session, une version plus courte de ce paragraphe. Point technique : si un quorum de 38 députés se lève pour protester contre un amendement oral, celui-ci ne peut pas être mis au vote. Cette fois, Renew (LREM/Renaissance) s’est fait discret, mais l’immense majorité des groupes parlementaires de gauche (y compris les Verts) s’est levée, bloquant cet amendement. Que l’on comprenne bien : il n’était pas proposé d’interdire le voile, seulement le financement de sa promotion par les fonds de l’UE. Autrement dit, ce que les groupes de gauche et écologistes (et dans une moindre mesure le groupe Renew) ont montré, c’est leur volonté de pouvoir continuer à faire financer par les institutions européennes, avec de l’argent public, la promotion active du hijab.

Le texte de la deuxième chance

Le second texte, qui sera peut-être voté, qui aura d’autant plus de chances d’être voté que nous serons nombreux à essayer de le relayer et de le soutenir, de montrer aux députés européens l’importance qu’il a pour nous, est un amendement au rapport budgétaire 2023, pour lequel le vote en commission budgétaire aura lieu le 10 octobre, et celui en commission plénière la semaine du 17.

Il vise nommément les Frères Musulmans, et demande à la Commission Européenne de garantir que les fonds européens ne financent que des organisations respectant strictement toutes les valeurs européennes, y compris la liberté de pensée et de conscience, la liberté d’expression, et l’égalité entre hommes et femmes : « …calls on the Commission to guarantee that European funds finance only organizations that strictly respect all European values, including freedom of thought, freedom of speech and equality between men and women ». On notera, et c’est très important, que ce texte parle de la liberté de pensée et non de la liberté de religion. La différence est cruciale, la liberté de pensée impliquant le droit à l’apostasie et le droit à l’athéisme, alors que la liberté de religion n’est le plus souvent invoquée aujourd’hui que pour tenter de rendre les religions intouchables, les placer au-dessus des lois, et concrètement, surtout, permettre à l’islam de donner libre cours à son refus de la liberté de pensée.

On notera également la mention de la liberté d’expression, point fondamental puisque nombre d’associations proches des Frères Musulmans se sont explicitement donné pour objectif l’interdiction du blasphème (et en réalité de toute critique de l’islam) sous prétexte de promouvoir le « respect » envers les religions. On notera enfin, pour qualifier l’égalité entre les sexes, l’usage de « equality » à opposer au « equity » que le wokisme s’est approprié et dont il a perverti le sens, et plus précisément encore « equality between men and women » et non « equity between genders » (« égalité entre les hommes et les femmes » et non « équité entre les genres ») – ce n’est pas ici le cœur du sujet, mais c’est important aussi.

Chacun doit choisir son camp

Il y a là de quoi porter un coup décisif à l’hydre islamiste et à ses soutiens, et pourquoi pas ouvrir la voie à l’adoption de règles similaires dans tous les pays de l’UE.

Deux textes parfaits, et parfaitement justes au double sens de la justice et de la justesse. Ils obligent chacun à choisir son camp, exactement comme l’affaire Mila : il n’y a pas de « en même temps » qui tienne, pas de « oui mais », pas d’abstention ni de neutralité possibles sans trahir ce que nous ont transmis trois millénaires de civilisation.

Jadis, des philosophes profondément religieux et des prêtres épris de vérité, dans la ville d’Athéna et le sanctuaire d’Apollon, ont pensé la liberté et proclamé la liberté de pensée. Aujourd’hui, c’est un philosophe chrétien qui choisit de la raviver au cœur des institutions de notre continent. Synthèse européenne, que l’on ferait bien de méditer. De Socrate à François-Xavier Bellamy en passant par Plutarque, on dirait bien que la dignité de la conscience humaine n’est jamais aussi bien défendue que par des hommes de foi qui croient en des Dieux qui croient en l’Homme. Veillons, dès lors, à ne pas mettre toutes les religions (ou prétendues telles) dans le même sac, et à faire l’effort élémentaire de distinguer les honneurs rendus à Zeus de la soumission servile à Typhon – ou pour revenir à la référence iranienne, de distinguer la vénération d’Ahura Mazda de la soumission à Azhi Dahaka. Osons comprendre que l’héroïsme de cette révolte et de ses martyres torturées et assassinées n’est pas qu’un événement lointain à regarder sur nos écrans et à liker avant de passer à autre chose, mais un appel auquel nous devons répondre, une mobilisation face à un ennemi commun, et un exemple qui nous oblige. Il est plus que temps pour nous aussi de renouer avec ce qui fit notre grandeur, et de refuser toute compromission avec l’obscurantisme. Partout où nous sommes, chacun d’entre nous, chacun avec les moyens dont il dispose, chaque jour, faisons entendre cette exigence.

Par Aurélien Marcq le 8 octobre 2022

Causeur