Affichage des articles dont le libellé est Marie Delarue. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Marie Delarue. Afficher tous les articles

jeudi 19 janvier 2023

Et maintenant Tondelier… Au concours de bêtise de la classe politique, la NUPES rafle la mise



Comme l’écrit avec humour un certain benico007 sur Twitter : « Nous croivions avoir tout vu chez ELLV avec Sandrine Rousseau. Mais nous Découvrissions , et là nous avions les bras qui tombions ». Eh oui, il faut se rendre à l’évidence : au concours de bêtise de la classe politique, la NUPES rafle la mise.

Dernière épreuve après les éliminatoires où concourait aussi en bonne place Clémentine Autain, le meeting de la NUPES au gymnase Japy, mardi soir, en préparation de la journée de grève contre la . S’y pressait certes tout le gotha de la gauche, mais c’est Marine Tondelier, secrétaire générale d'Europe Écologie Les Verts, qui l’a emporté par une diatribe courtelinesque.

« Puisqu’on nous demande ce qu’on propose, on va vous proposer quelque chose », a-t-elle lancé à la foule : « nous revendiquons que nous ne voulons plus en France de milliardaires. Nous voulons une France sans milliardaires ». Et pourquoi donc, se demande l’auditoire ? Parce que, « Sérieusement, à quoi ça sert un milliardaire ? ». À rien, strictement à rien, assène la dame : « On nous répond ruissellement, c’est faux ! On nous répond ils créent de l’emploi ? Non ! Celles et ceux qui les créent c’est nous, c’est vous, c’est le monde du travail ! On nous dit que nous devrions être fiers d’avoir un géant, LVMH, made in France, mais, les amis, Bernard Arnault a demandé la nationalité belge pour que ses enfants ne paient pas de droits de succession. On nous dit qu’il ne faut pas faire fuir les talents, mais ceux qui ont besoin de plus d’un milliard, ce ne sont pas des talents, ce sont des vampires ; ce ne sont pas des génies, ce sont des égoïstes ! »

S’il fallait un exemple attestant de l’égalité femmes-hommes, on le tient : pas de doute, la palme d’or de la bêtise politique revient (pour l’instant) à  qui, peut-être, a appris l’économie auprès de son amie Sandrine Rousseau.

Bruno Le Maire, notre ministre de l’Économie, a réagi sur France Info, dénonçant « des propos d’estrade » et rappelant que les milliardaires en question étaient aussi des entrepreneurs qui avaient créé des entreprises et des dizaines de milliers d’emplois. Ben oui.

C’est là d’ailleurs où il est intéressant de jeter un coup d’œil au CV de Marine Tondelier. Fille de dentiste et médecin, petite-fille de pharmacien, elle a fait ses classes à l’IEP de  et, forte d’un master en gestion des établissements de santé, elle a atterri à l’Inspection générale des Affaires sociales et à la direction de l’Ecologie hospitalière de l’Assistance publique. Tout cela avant d’entrer en politique.

C’est donc grâce à des gens comme elle, brillants économistes qui ne se sont jamais réellement frottés au monde du travail, que l’hôpital est aujourd’hui ce modèle de réussite, portant haut le flambeau de la gestion, véritable Eden où s’épanouissent les personnels soignants au mieux de leur forme et de leurs capacités…

Pas la peine que  fasse la chasse aux milliardaires : ils auront bientôt tous fui ce pays de fous…

Par Marie Delarue le 19 janvier 2023

Boulevard Voltaire

samedi 10 décembre 2022

Coût de l’énergie : des centaines de milliers d’entreprises vont mourir !



« Je me suis demandé si c’était vrai ou si c’était mes yeux qui fonctionnaient mal, treize ans d’une vie balayés en un courrier, ce n’est pas facile ». Celle qui parle ainsi à France 3 est la boulangère de Malbuisson, une petite ville du Doubs. Une contrée où il ne fait pas chaud. Malgré cela elle a déjà coupé le chauffage dans sa boulangerie, mais les recommandations du ministre Véran ne suffiront pas à sauver son commerce.

Comme plus de la moitié des entreprises française, la boulangère doit en effet renouveler son contrat d’approvisionnement en énergie au 1er janvier 2023 et le courrier d’ vient de lui donner le coup de grâce : avec une augmentation de 400%, sa facture d’électricité va passer de 7.000 à 28.000 euros par an. Quelle entreprise peut le supporter ? Pas celle de Madame Desmousseaux qui le dit tout net : « On ne pourra pas survivre à ça ».

Alors, pendant que son confrère nous serine son slogan pour déficients mentaux – je baisse, j’éteins, je décale –, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire annonce deux mesures choc. Primo un « amortisseur » pour toutes les entreprises de moins de 250 salariés, « qui fait que toutes les factures qu’aujourd’hui un artisan boulanger reçoit, il faut qu’il défalque 20 %, ça sera 20 % de moins. J’ai d’ailleurs demandé aux énergéticiens, lorsqu’ils envoient leurs factures, qu’ils mettent ces 20 % ! Que le boulanger puisse se dire, ça ne va pas être autant que je pensais, ça ne va pas être 1.000 euros, ça va être 800 ». Certes, c’est 5.600 euros de moins pour la boulangère de Malbuisson, mais sa facture va tout de même passer de 7.000 à 22.400 euros. Secundo, dit le ministre, « nous maintiendrons le guichet électricité, qui devait être supprimé au 1er janvier 2023, pour alléger un peu plus la facture des artisans, de toutes les PME qui consomment beaucoup d’électricité, ça représentera un allègement… jusqu’à 35 % de leur facture ».

Les boulangeries, les restaurants, l’industrie… tous sont concernés. Dans les Bouches-du-Rhône, un exemple, on estime que 80.000 emplois seraient de ce fait menacés. Le président de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône se confie à  Bleu Provence : « Toutes les entreprises sont touchées. (…) Pour vous donner exemple, dans un restaurant sur Marseille qui gère une trentaine de salariés, la facture était de 58.000 euros en 2021. En 2023, elle va passer à 136.000 euros. Il y a aussi l'agroalimentaire. Dans ce secteur, la facture passe de 52.000 à 590.000 euros. Donc là, il faut arrêter. Moi, je veux bien qu'on dise aux entreprises de baisser d'un degré et de faire des gestes éco-responsables pour qu'il n'y ait pas de coupures. Mais attendez, ce n'est pas un risque de coupures là, c'est juste qu'on va fermer ! »

Il est donc à craindre que les « amortisseurs » et le « plan de résilience » de Bruno Le Maire soient de bien peu d’effet, d’autant plus qu’au 1er janvier 2023 il va falloir ajouter à cette hausse vertigineuse des factures d’électricité le remboursement des PGE et la hausse des taux d’intérêt…

Mais qu’importe, la  est encore assez riche pour faire des cadeaux. Il faut le croire en tout cas puisqu’on nous a annoncé jeudi la gratuité des préservatifs pour les 18-25 ans. On ne nous dit pas de quel sexe, mais après la gratuité des protections périodiques, c’était inévitable. Interrogé par France Info, le Dr Pugliese, spécialiste du VIH et des IST, trouve la chose insuffisante : « Il faut passer à la vitesse supérieure », dit-il. Cela parce qu’il existe « des différences d'exposition des  au risque d'IST en fonction de leur pratique sexuelle et de leur statut social. Par exemple, l'épidémie VIH n'est pas contrôlée chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes »

Mince alors ! Bon, sinon, et pour la boulangère de Malbuisson, on fait comment ?

Par Marie Delarue le 10 décembre 2022

Boulevard Voltaire

vendredi 25 novembre 2022

Le programme de l’UE pour sa jeunesse : « 0 frontières et 100 % d’amour »



Au grand concours de la fête à neuneus européenne, les Bisounours ont remporté la palme avec ce projet très zémouvant : « si tous les gars – plus les trans, les bis, les queers et les filles voilées – du monde devenaient de bons copains et marchaient la main dans la main, le bonheur serait pour demain », etc. et bablabla.

Bien sûr, ce n’est pas exactement ainsi qu’est formulé le programme d’EYE Varaždin, le sommet européen de la jeunesse qui se tient ce week-end à l’Arena Varaždin, en Croatie, mais c’est exactement sa philosophie. Destiné aux jeunes « de toute l’Europe et du monde entier », âgés de 15 à 30 ans, il leur propose, via des activités, « d’interagir, d’apprendre, de s’inspirer mutuellement et d’échanger leurs points de vue avec des experts, des militants, des influenceurs et des décideurs sur l’avenir de l’Europe ». Un avenir à construire, donc, avec, par et grâce aux migrants.

Sur la page de l’événement, on nous rappelle que « l’EYE Varaždin est l’édition locale de l’EYE (European Youth Event) qui se tient tous les deux ans à Strasbourg ». Un événement financé par l’Union, bien sûr. Et c’est chouette, « Il y a Ø FRONTIERES pour participer à cet événement ! » Alors, disent les joyeux animateurs, « commençons par Ø FRONTIERES et 1ØØ % d’AMOUR ».


C’est vrai que, dit comme ça, on ne voit pas qui pourrait être contre.

S’ensuit la démonstration bien pensante, nourrie de bouillie droit-de-l’hommiste pour enfants de CM2 : « Que se passerait-il s’il n’y avait pas de frontières ? Et par “pas de frontières”, nous voulons dire pas de frontières visibles comme les lignes d’Etat, ou de frontières invisibles comme les barrières psychologiques, sociales ou culturelles qui nous entravent ? », demande Casimir de sa voix nasillarde. Ah, mais on s’aimerait tous, répond le gentil Oui-Oui avant d’enchainer : « Les récents événements et crises en Europe et dans  nous ont montré à quel point il est brutal de fermer l’accès à la liberté, aux droits de l’homme ou à une vie meilleure pour des milliers de  ou de réfugiés. Mais d’un autre côté, il existe de très bons exemples (l’Union européenne elle-même !) de la façon dont l’ouverture des frontières peut améliorer la qualité de vie, l’économie ou briser les préjugés au niveau individuel et mondial ».

C’est beau, c’est grand, ça se veut généreux ; c’est surtout d’un simplisme aussi confondant que malhonnête en ce qu’il prétend tout ramener à la question d’une « humanité » incontournable car christique. C’est d’ailleurs l’argument d’un Darmanin devant le fiasco de l’Ocean Viking.

Ils étaient gentils, Les Compagnons de la chanson (certes tous mâles blancs et hétéros, mais on ne leur en voudra pas) quand ils voulaient que tous les gars du monde se donnent la main : le groupe était né en 1944, en pleine Seconde Guerre mondiale, quand on ne pouvait que tenter de croire à la fraternité universelle et salvatrice.

Depuis, on a “fait“ l’Europe – avec le succès qu’on sait ! – et, aujourd’hui, c’est  qui frappe à la porte. Ou plutôt qui la pousse et laisse le pied dedans pour ne pas qu’on la referme.

Par Marie Delarue le 25 novembre 2022

Boulevard Voltaire


lundi 27 juin 2022

Pour l’attentat d’Oslo, Médiapart a trouvé le coupable : l’extrême droite, bien sûr !



Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, vers 1 h du matin, un Norvégien de 42 ans d’origine iranienne a fait feu dans la foule aux abords du London Pub, en pleine Oslo pride. Deux personnes ont été tuées, vingt et une blessées. Rapidement arrêté, le tireur a revendiqué son geste comme un acte « terroriste islamique ».

La confirmation est venue des services norvégiens de renseignement intérieur (PST) qui ont dit le suivre « depuis 2015, en lien avec des inquiétudes sur sa radicalisation » et son appartenance « à un réseau islamiste extrémiste ». (1 & AFP, 25 juin)

Cela, c’est une vérité bonne pour les Norvégiens, pas pour les gens de Médiapart. Ces fins limiers – dont le slogan est « Le courage d’enquêter (sic), le devoir d’informer » – ont une autre analyse, exprimée dès le lendemain par Edwy Plenel sur son compte Twitter :

L’article de Mediapart vers lequel renvoie ce post est difficile à qualifier. Sidérant de malhonnêteté, il est fondé sur des amalgames scandaleux et des raccourcis qui n’ont d’autre raison d’être que la volonté d’imposer une idéologie. On nous explique ainsi que « C’est une fin de semaine noire pour les libertés », car « Alors que la Cour suprême américaine a acté, vendredi, un retour en arrière sans précédent sur le droit à l’avortement aux États-Unis, un attentat anti-LGBT+ a été perpétré à Oslo, en Norvège, quelques heures plus tard. » Quel rapport ? Aucun, mais qu’importe.

Que le tireur soit un radicalisé sous surveillance des services antiterroristes n’intéresse pas la journaliste de Médiapart qui glisse sur le sujet. Ce qui la préoccupe, c’est la possible contagion : « L’attentat résonne ainsi douloureusement chez les militants et militantes des libertés, dans un contexte où l’extrême  ne cesse de s'enraciner dans le paysage politique », écrit-elle. Et de citer Terrence Katchadourian, secrétaire général de Stop homophobie, lequel « estime qu’un regain d’ est en cours dans l’Hexagone depuis la Manif pour tous ». Et d’enchaîner : « Celui qui a tué est un inculte, mais à force d’entendre des  parler de “lobby gay”, d’“homosexualisation” de la société ou d’“identité de genre”, ça donne forcément des idées. »

Médiapart a dégoté un autre témoin de moralité, une nommée Mimosa, militante au pôle des luttes du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui « s’alarme elle aussi de la poussée de l’extrême droite » et livre cette fine analyse : « Quand on voit que 89 députés du Rassemblement national font leur entrée à l’ et vont avoir une tribune et des financements, oui, il y a des raisons d’être inquiets pour les droits des LGBT+. Ça, plus l’attentat, ça nous percute au fond de nous-mêmes. »

Même son de cloche d’une nommée Rachel, de l'association féministe, lesbienne, bi et trans, FièrEs. Elle estime que « l'étau se resserre, car on évolue dans un climat où l' et les discours anti LGBT+, notamment vis-à-vis des personnes racisées, sont de plus en plus admis du fait de la montée de l'extrême droite ». Et l’on apprend incidemment que, pour la Marche des Fiertés qui avait lieu samedi, certaines organisations « ont elles-mêmes pris contact avec les réseaux antifascistes par “vigilance“».

Nous, ce qui « nous percute au fond de nous-même », pour reprendre l'expression de Médiapart, c’est le déni du réel au profit d’un travestissement scandaleux de la vérité : une fois de plus, c’est un islamiste qui a tiré dans la foule. Pas Marine Le Pen ni Eric Zemmour !

Par Marie Delarue le 27 juin 2022

Boulevard Voltaire

lundi 6 juin 2022

Prix de l’électricité : malgré les promesses, il va quand même falloir payer !



En septembre 2021, on découvrait l’envolée des prix de l’énergie : principalement le gaz, suivi de l’électricité et du pétrole. En cause, nous disait-on, la reprise après la mise à l’arrêt de l’économie mondiale pour cause de pandémie.

Pour les tarifs réglementés du gaz : +15,8 % de janvier à septembre 2021, atteignant « un plus haut historique sur le marché européen de référence ». La Commission de régulation de l’énergie expliquait alors que les niveaux de stockage européens étaient au plus bas depuis des années et les exportations russes ralenties en raison de l' du gazoduc Yamal-Europe, l’un des deux canaux de distribution du gaz russe vers l'Union européenne. De plus, nous disait-on, « afin de s'assurer de la mise en service du gazoduc controversé Nord Stream 2, qui doit encore être approuvée par le régulateur allemand, la Russie se garde en plus d'utiliser ses capacités de livraisons supplémentaires via l'Ukraine, contribuant ainsi à la hausse des prix ». On sait ce qu’il en est advenu depuis.

Pour l’électricité, la révélation était encore plus fracassante malgré les tarifs réglementés. Les Français découvraient ainsi que « leur » électricité, produite au coût le plus faible du marché par leurs centrales nucléaires tant décriées, leur coûtait en réalité fort cher. Cela, parce que les prix sur le marché de l'électricité suivent aussi ceux du gaz. Explication fournie alors par France Info (20/9/2021) : « En Europe, le prix du mégawattheure est établi en prenant en compte le coût de production de l'électricité par la dernière centrale thermique appelée en cas de pic d'activité. Les réseaux électriques européens étant couplés les uns aux autres, pour la France, cette dernière centrale se situe en Allemagne… et fonctionne au gaz. Comme le gaz est plus cher, le prix demandé pour produire l'électricité est plus élevé également. » Merveilleux !

Devant la catastrophe qui se profilait à l’entrée de l’hiver, le Premier ministre Jean Castex annonçait le versement aux ménages modestes d’une « prime énergie » de 100 euros, ainsi que la mise en place d’un « bouclier tarifaire » qui devait « limiter la hausse de la facture d'électricité des Français à 4 % en 2022 ». C’était promis-juré.

On baissa d’abord la taxe intérieure (-8 milliards d’euros pour le Trésor public), histoire de laisser passer l’orage. Qui ne passa pas. Alors, début janvier, Bruno Le Maire eut l’idée de contraindre EDF à vendre 20 % d’électricité en plus à ses concurrents.

Depuis l’ouverture du marché de l'électricité, EDF doit en effet vendre une partie de son électricité à un prix fixe aux autres fournisseurs comme TotalEnergies, Engie ou encore ENI. Or, cette quantité d'électricité à prix fixe est limitée, ce qui oblige ces fournisseurs à aller acheter de l'électricité sur le marché européen… où les prix flambent. Impossible, alors, de respecter la parole donnée aux Français. Donc, l’État a contraint EDF à augmenter sa fourniture aux concurrents. Cela au grand dam des organisations syndicales et des actionnaires, pour une fois unanimement d’accord. Coût estimé pour l’entreprise déjà bien mal en point : entre 7,7 et 8,4 milliards d’euros.

Et puis… Et puis est arrivée, fin février, la  en Ukraine et son cortège de « dégâts collatéraux » : la fin de Nord Stream 2, le robinet du gaz coupé, les pénuries diverses, l’inflation galopante, etc.

Alors ? Alors, on apprend aujourd’hui qu’il va y avoir des trous dans le bouclier tarifaire. Et que, contrairement aux promesses gouvernementales, Le Parisien (30 mai) annonce « un rattrapage destiné à compenser le gel des prix de l’électricité de cette année [qui] se rajoutera finalement au prochain mouvement tarifaire, en février 2023 ». Bref, il va falloir payer : +8 % pour les particuliers. Et ce n’est qu’une estimation… car au « rattrapage » devrait s’ajouter une nouvelle hausse des tarifs… d’autant que la fin de la  en Ukraine n’est sans doute pas pour demain.

Par Marie Delarue le 5 juin 2022

vendredi 27 mai 2022

Conflit Russie-Ukraine, Chine-Taïwan… Joe Biden pourrait-il arrêter de jeter de l’huile sur le feu ?



Durant tout le mandat de Donald Trump, on s’est dit partout effrayé de ses déclarations intempestives à l’international. Il était entendu dans les chancelleries bien pensantes que le président des Etats-Unis n’était alors qu’un abruti sans culture qui risquait de précipiter le monde dans la guerre.

On a viré Donald Trump. Joseph Robinette Biden, ex vice-président de Barak Obama, l’a remplacé. Pas sûr que la paix dans le monde y ait gagné…

Joe Biden est un vieux monsieur nourri à la guerre froide. A 79 ans, elle semble demeurer son horizon indépassable, du moins sa seule grille de lecture. Les USA sont les rois du monde, habilités à dire en tout temps et en tout lieu qui incarne le Bien – eux – et qui incarne le Mal, soit globalement tous ceux susceptibles de porter sur leur règne absolu une ombre économique. Le monde occidental est à leur botte, l’Europe en particulier, soumise à toutes les injonctions et suiveuse pour le reste. C’est au nom de ce magistère moral autoproclamé qu’ils ont tissé leur toile, multipliant les bases stratégiques sur la planète.

Au nom de son cœur qui saigne et des larmes qui lui viennent tellement facilement, invoquant Dieu à la moindre occasion, le président Biden a pris l’habitude de se lâcher : il dit, sans filtre, ce qui lui passe par la tête. S’en prend ainsi à Vladimir Poutine le 26 mars dernier : « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne doit pas rester au pouvoir. » Comme la voiture balai sur les courses cyclistes, les pompiers de la Maison Blanche prennent le relais : cela n’a rien à voir avec la politique, c’est juste qu’il « a parlé avec son cœur ». Et tant pis pour les conséquences.

En voyage en Asie pour la conférence du Quad, l'alliance réunissant les Etats-Unis, le Japon, l'Australie et l'Inde, Joe Biden a encore laissé parler son cœur lors d’une conférence de presse à Tokyo, expliquant que les Etats-Unis étaient prêts à « défendre militairement Taïwan », parlant même d’« engagement » ferme.

En réponse, la Chine et la Russie ont fait voler leurs avions durant treize heures au-dessus de la mer du Japon. Avertissement sans frais… et rétropédalage de la Maison Blanche : « Notre politique n’a pas changé. » Repris le lendemain par Biden lui-même : « La politique n’a pas changé du tout ». On continue le business as usual (vente massive d’armes à Taiwan) et on laisse les autres s’entretuer.

Alors les experts s’interrogent : Biden est-il gâteux ou fin stratège ? Joshua Shifrinson, professeur de relations internationales à l’université de Boston, se confie à l’AFP : « Il est très difficile de dire si ce sont des gaffes ou un double jeu », mais « si c’est un double jeu, c’est incroyablement dangereux ».

Et qu’en pensent les Chinois, premiers visés ? Pour la réponse, Sonia Mabrouk (Europe 1) avait invité ce vendredi matin l’ambassadeur de Chine à Paris, Monsieur Lu Shaye. Elle l’a d’abord interrogé sur le conflit en Ukraine, relevant que « dans toute prise de parole officielle de la Chine, il n’y a jamais eu véritablement de condamnation » claire de Vladimir Poutine. Réponse de l’ambassadeur : « Oui, maintenant l’actualité c’est la guerre, mais on doit réfléchir sur la cause profonde. D’après nous, pour les Chinois, c’est les cinq cycles d’expansion de l’Otan vers l’est. » Quant à la perspective d’une « nouvelle guerre froide entre les USA et la Chine », il confie la « redoute(r) »

C’est aussi la crainte d’un analyste, Stephen Wertheim : « La réponse forte de l’Occident à l’agression russe en Ukraine pouvait servir à dissuader la Chine d’envahir Taïwan, mais les déclarations de Joe Biden risquent d’annuler ce gain ». Reste à savoir si ce n’est pas, au fond, ce que Biden recherche…

Par Marie Delarue le 27 mai 2022

lundi 23 mai 2022

Urgences, maternités… La situation est catastrophique



L’urgentiste Patrick Pelloux, le Monsieur Apocalypse du 20 heures, a repris du service. Je ne parle pas ici des pronostics sur les millions de morts du Covid que lui et ses confrères nous ont vendus à chaque nouveau variant ; non, je parle de la situation de l’hôpital français en général, et des urgences en particulier.

« La situation est catastrophique », a dit Patrick Pelloux, ce samedi sur France Inter, ajoutant que l'été « va être atroce, du jamais vu ». En cause, la pénurie de personnel due essentiellement à « des conditions de travail épouvantables ».

Alors, certes, depuis le temps qu’il crie « au loup ! », et ses copains avec lui, on n’a plus guère envie de l’écouter. N’est-ce pas lui qui, le 13 août 2021 sur Franceinfo, appelait à durcir les contraintes vaccinales, prédisant une crise qui pourrait « durer des années » si les Français n’acceptaient pas de se faire piquer et repiquer ? Combien de personnels suspendus encore cette année parce qu’ils refusaient la troisième dose ? « Une nouvelle vague de suspensions, cela va finir de mettre l’hôpital à genoux. », prédisait alors la secrétaire générale adjointe FO au CHU d’Angers. Gagné !

En octobre 2021, le ministère de la Santé dénombrait environ 15.000 personnes suspendues de leur poste à l’hôpital. Un chiffre à la louche. Quand on questionne aujourd’hui le même ministère sur les fermetures des services d’urgence, la réponse est « on ne sait pas ». C’est celle faite au Figaro de ce lundi : « Plusieurs établissements de santé ont fait état de tensions très importantes au sein de leurs services, notamment leurs services d'urgence ». Toutefois, le ministère « ne dispose pas de données exhaustives sur les fermetures de services d'urgences au vu de l'évolutivité de la situation ».

Samu-Urgences de France (SUdF) annonce de son côté 120 services d'urgences « en difficultés », autrement dit « ce sont des services impactés, qui ferment, sont dégradés ou en reroutage ». Et le problème ne se limite bien sûr pas aux urgences.

Ainsi Europe 1 diffusait dans la matinale de ce lundi un reportage sur la fermeture, depuis mercredi dernier, du service des urgences et de la maternité de l’hôpital de Chinon (Indre-et-Loire). « Une conséquence directe de l’épuisement des soignants » qui, ces dernières années, « se sont vu attribuer de plus en plus de tâches, sans recrutement supplémentaire ». Avec pour seule solution d’aller accoucher à Tours ou Saumur… dans des services eux aussi débordés.

Partout les fermetures totales ou partielles se succèdent par manque de personnel. Rien qu’à l’AP-HP (Paris, donc), 1.400 postes d’infirmiers sont vacants, et les promesses du « Ségur de la santé » n’ont pas réussi à enrayer l’hémorragie. Le rapport du Sénat le soulignait en janvier dernier : à 1.07 euro brut supplémentaire de l’heure, « l’indemnité de nuit n’est pas très incitative » et, surtout, « n’a pas évolué depuis 2001 ».

À la pénurie de personnel et la charge de travail qui en découle, il faut souvent ajouter un quotidien de violence explosive. Le dernier rapport de l’ONVS a recensé 26.060 signalements en 2020, dont 81 % d’atteintes à la personne. Un chiffre grandement sous-évalué puisque la collecte des données s’effectue « sur la base du volontariat » et que seuls « 451 établissements de santé, soit 7,8 % des établissements en France », y ont participé. Alors on se débrouille, comme à Dignes-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) où Le Figaro est allé enquêter sur les cours d’auto-défense dispensés au personnel. Le formateur raconte : « Lorsque j’ai demandé “Avez-vous vécu une agression récemment ?”, j’ai ouvert la boîte de Pandore… Certains avaient eu des ITT de plus de dix jours ! Quant à la fiche de signalement, personne ou presque n’en avait entendu parler. Ça signifie qu’aucune des agressions que l’on venait de me décrire n’était parvenue jusqu’à l’ONVS…»

Alors, pour une fois, il faut croire Patrick Pelloux : « La situation est catastrophique ! »

Par Marie Delarue le 23 mai 2022