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vendredi 8 juillet 2022

Remise en ordre des comptes publics : et si on parlait de la gratuité des soins aux étrangers ?



Mercredi, à l’Assemblée, Élisabeth Borne prononçait son discours de politique générale : le chef du gouvernement veut commencer à réduire la dette en 2026 et revenir à un déficit public sous la barre des 3 % du PIB, c’est-à-dire dans les conditions imposées par Bruxelles, en 2027. Élisabeth Borne s’est cependant bien gardée d’évoquer une cure d’austérité. Comme le commente Guillaume Tabard dans Le Figaro (7/7/2022), « sous l’appel à la rigueur budgétaire, la liste des  nouvelles est abondante et celle des économies, vierge ».

Pourtant, la liste des dépenses publiques liées à l’immigration est bien longue, sur-étoffée par une mauvaise gestion des comptes en la matière.

Un exemple ? Les dépenses liées à la santé des étrangers en France, irréguliers ou non.

Nous avons ici plusieurs fois évoqué l’AME et son coût d’un milliard d’euros à la collectivité, chaque année. Voudrait-on revenir dessus qu’il faudrait passer outre les contraintes d’engagements européens… et faire montre de courage politique. Comme le souligne un rapport de l’inspection des finances de 2019« l’AME s’inscrit dans un cadre juridique constitué des engagements internationaux de la France, diversement contraignants, du droit européen et de plusieurs décisions du  et du Conseil d’État. Ce cadre définit un socle minimum de soins aux étrangers en situation irrégulière, notamment pour les situations d’urgence et pour les populations les plus vulnérables (mineurs et femmes enceintes). » Ce même rapport reconnaissant volontiers que « le dispositif français apparaît singulier tant par sa logique d’ouverture de droits que par la définition d’un panier de soins proches de ceux du droit commun ; ces singularités, qui découlent des spécificités du système de soins français […] le désignent comme l’un des plus généreux de l’Union européenne. »

Mais il n’y a pas que l’AME. La France, dans sa générosité, ou plus exactement celle des Français assujettis à l’impôt, a mis en place une procédure spéciale d’admissions aux titres de séjour pour soins médicaux.

Selon un rapport de l’OFII (Office français d’immigration et d’intégration) à destination du Parlement et publié fin 2021, ce dispositif - encore une exception française - « permet chaque année depuis sa création à des dizaines de milliers de personnes étrangères éligibles de se faire soigner, même dans des secteurs en tension ». Ces personnes sont « prises en charge à travers des cotisations versées par les partenaires sociaux ou par l’impôt, et ce quel qu’en soit le coût », précise le rapport. Selon ce même rapport, « 77 % des avis favorables transmis au préfet indiquent une durée prévisible de soins supérieure ou égale à 12 mois » (cité par Le Figaro).

Dérives

À l’origine, ce dispositif s’appliquait aux personnes résidant déjà en France : il a été très rapidement dévoyé. Les cinq premiers pays bénéficiaires sont l’Algérie, le Congo, le Cameroun, la Géorgie et le Mali, mais ce sont en tout des ressortissants de 127 pays qui en bénéficient. À l’origine encore, seuls pouvaient être soignés les malades pour qui l’absence de soin serait « d’une exceptionnelle gravité » ou ceux n’ayant aucune possibilité de se soigner dans leur pays d’origine. Dans les faits, il y a une extension indéfinie de ce dispositif à des étrangers qui ne vivent pas vraiment dans des déserts médicaux. Sinon, comment expliquer que l’on compte parmi les bénéficiaires du dispositif des Japonais, des Émiratis, des Saoudiens, des Canadiens, des Américains… qui n’ont jamais cotisé en France ? Selon un médecin de l’OFII cité par Le Figaro« au fil du temps, la pression des candidats fraîchement arrivés de l’étranger s’est faite de plus en plus forte. Elle a épousé les immenses besoins de santé de ces populations. » À ce dévoiement s’ajoutent de nombreuses fraudes : la demande de séjour au titre de l’accès au soins est parfois l’occasion pour un débouté du droit d’asile de reformuler une demande.

Et que dire du flou artistique qui entoure l’épineuse question du coût de ce dispositif ? Le permis de séjour pour soins est généralement accordé pour six mois renouvelables : plus de 60 % des demandes sont des renouvellements. Car ce sont des soins lourds et longs qui sont dispensés gratuitement, et donc aux frais de la collectivité nationale, à ces étrangers : selon l’OFII, cité par Radio Classique« entre 2017 et 2020, 30.000 personnes ont demandé à la  la prise en charge de soins psychiatriques, 17.000 ont demandé un traitement pour le VIH, un peu moins pour le diabète, 14.000 pour soigner un cancer, 4.400 pour se faire dialyser et, enfin, 2.200 pour une greffe d’organe ».

Une proposition de loi du 8 février 2022, cosignée notamment par Éric Ciotti, demandait la remise en ordre des comptes publics sur ce dispositif. En effet, lorsqu’une demande est acceptée, ni devis préalable ni plafond budgétaire, ni évaluation des « frais de vie « assumés par l’État, ni limitation dans le temps du parcours de soins ne sont établis.

Une remise en ordre drastique des comptes publics par le gouvernement passe, évidemment, par un renversement complet de notre politique d’immigration.

Les Français l’ont-ils seulement compris ?

Par Marie d'Armagnac le 8 juillet 2022

Boulevard Voltaire


samedi 25 juin 2022

Italie : Elle monte Giorgia, elle monte !



Depuis le croisement des courbes sondagières entre la Ligue de Matteo Salvini et le parti Fratelli d’Italia, (Frères d’Italie), on attendait l’épreuve électorale pour vérifier la justesse de ces sondages. Car depuis l’entrée de La Ligue et de Forza Italia, ses deux partenaires de coalition, au gouvernement d’union nationale de Mario Draghi en février 2021, Giorgia Meloni et son parti Frères d’Italie se sont retrouvés représenter à eux seuls l’opposition à cette large coalition.

Mais qui est Giorgia ? Tenace, ultra-volontaire, issue d’un milieu modeste et travailleur, elle a milité au sein de mouvements de la droite sociale (la destra sociale) dès sa prime jeunesse, au sein du MSI puis du parti héritier, Alleanza Nazionale, dont le siège historique se trouve via della Scrofa, en plein cœur de la Rome historique, à un jet de pierre du Parlement. C’est une Romaine pur jus, dont l’accent « romanaccio » affleure lorsqu’elle se lance dans de grandes envolées lyriques. Élue député à 29 ans, elle prend la vice-présidence de la Chambre des députés ; elle fut, à 31 ans, ministre de la Jeunesse du gouvernement Berlusconi, à qui l’on peut reconnaître un réel talent pour dénicher et propulser, sans parti pris, de jeunes personnalités politiques prometteuses. Sa carrière est lancée. En 2013, elle fonde le parti Frères d’Italie, né d’une scission du parti de Silvio Berlusconi : elle redoute en effet que le caractère propre de son parti ne soit dilué dans la grande formation de centre droit, le Peuple de la liberté, qui vient de voir le jour. Un parcours qu’elle retrace dans une autobiographie qui a eu beaucoup de succès en Italie et dont la version française sort en septembre prochain.

Le pragmatisme italien, dont nous n’avons jamais su nous inspirer, fait que lors des échéances électorales qui se sont succédé depuis, son parti s’est toujours intégré dans la coalition de centre droit formé avec la Ligue et ce qui est devenu Forza Italia. Tranquillement mais sûrement, Fratelli d’Italia progresse : 4 % aux élections législatives de 2018 (ce qui, avec le système électoral italien, lui assure 5 % des députés), 6,4 % aux élections européennes de 2019 (sept députés européens).

Elle ne participe pas au gouvernement Conte 1, à l’inverse de la Ligue qui s’allie avec le Mouvement 5 étoiles, pas plus qu’elle ne prend part au gouvernement Conte 2, où la Ligue a été éjectée au profit d’une coalition de gauche. Une position d’opposante sans compromis qui lui vaut, aujourd’hui, de premiers succès électoraux, en attendant les élections législatives, cruciales pour l’Italie, de 2023.

Les dernières élections municipales partielles, dont le second tour aura lieu ce week-end, ont vu en effet le parti Fratelli d’Italia dépasser souvent ses alliés de coalition lors du premier tour. Les équilibres internes de la coalition sont en train d’être bouleversés, il semble qu’elle ait, dans le cadre de sa rivalité avec Matteo Salvini, pris le leadership.

Elle commence déjà à revendiquer auprès de ses alliés le poste de président du Conseil c’est-à-dire chef de l’exécutif, si les élections de 2023 consacrent la victoire de la coalition de centre droit.

De leur côté, Matteo Salvini et la Ligue paient l’usure du pouvoir en période de crise ainsi, peut-être qu’une position moins résolument atlantiste que celle de Giorgia Meloni. Ajoutons que ces deux dernières années, le talent oratoire de Matteo Salvini, celui-là même qui galvanisait les foules lors des meetings électoraux, n’a pas trouvé à s’exercer.

De son côté, Giorgia Meloni a pris depuis longtemps le soin de soigner son image internationale : elle est la présidente du Parti des conservateurs et réformistes européens (ECR party, Parlement européen), elle est régulièrement invitée à s’exprimer devant le Conservative Political Action Conference (CPAC) aux États-Unis, où Marion Maréchal est également intervenue. Elle y a notamment affirmé, lors de la dernière édition de février 2022, que « le seul moyen d’être rebelle, c’est d’être conservateur ».

Une droite décomplexée, une intelligence politique qui sait, au-delà des querelles d’ego, faire fonctionner les mécanismes de la coalition - du moins jusqu’à présent : un ticket gagnant pour 2023 ?

Par Marie d'Armagnac le 25 juin 2022

Boulevard Voltaire


vendredi 10 juin 2022

Le candidat Reconquête Damien Rieu emprunte le « chemin des migrants »… sans le moindre contrôle !



Dans la nuit du 7 au 8 juin, Damien Rieu, candidat Reconquête pour la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, frontalière avec l’Italie, s’est livré à une expérience instructive : partir d’Italie pour suivre, de nuit, « le chemin des migrants », celui qui mène en France par la montagne les clandestins venus d’Italie.

Damien Rieu, dont la maîtrise des  et de la communication numérique n’est plus à prouver, a filmé sa randonnée. Parvenu sans encombres et surtout sans avoir rencontré âme qui vive à la frontière, il montre derrière lui, en contrebas, la ville de Menton et commente : « Nous n’avons eu droit à aucun contrôle. » Pas question d'accuser les douaniers, ce n'est pas le propos. « Évidemment, ce n’est pas la faute des gardes-frontières, car ils font ce qu’ils peuvent. Aujourd’hui, nous avons besoin d’une volonté politique qui offre plus d’effectifs, plus de matériels pour contrôler et sécuriser ces frontières. » Rappelant que le terroriste Brahim Aouissaoui avait emprunté ce chemin, il appelle dans la foulée à voter pour lui, un « député garde-frontières ».

https://.com/DamienRieu/status/1534609357668855808?s=20&t=R33Wv7MJUv_dO57q0DbI3Q

Cet ancien de Génération identitaire avait participé à l’opération du col de l’Échelle visant à montrer la porosité des frontières françaises alpines. Comme à l’époque, son action fait aujourd’hui le tour des réseaux : sa vidéo comptabilise près de 900.000 vues - et provoque de nombreuses réactions, souvent méprisantes, sur les réseaux sociaux. « Damien Rieu, en 2022, découvre l’espace Schengen » (Action antifasciste Paris-Banlieue) ou encore « Notre Damien Rieu découvre l’espace Schengen, que cet espace permet la libre circulation des personnes et que la France a signé et est membre de cet espace. Une chose que l’on apprend au collège. Comme quoi, être raciste, ça rend con » (Daniel).

On vous épargne évidemment d’autres réactions de caniveau, incompréhensibles ou haineuses, qui sont visiblement l’apanage d’une certaine gauche. Sauf que tous ces beaux esprits, dont certains ont sûrement une vocation de fact-checkers, ne semblent pas savoir que la France, depuis 2015 et les attentats du Bataclan, a promulgué le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures « de façon ininterrompue depuis plus de six ans. Elle a notifié à quinze reprises à la Commission européenne le renouvellement de cette dérogation temporaire au Code frontières Schengen » (, 10 mai 2022).

Le 10 mai dernier, quatre associations ont saisi le Conseil d'État afin d'obtenir la suspension en référé de la dernière prolongation des « contrôles » aux frontières internes de l’espace Schengen, du 1er mai au 31 octobre 2022, notifiée par Paris.

Qui le sait ? Pas grand monde, visiblement.

Sur Twitter, même le parti Renaissance-UE (LREM au Parlement européen) y va de sa petite blagounette à propos de l’expédition de Damien Rieu : « C’est fou, ça, un espace unique de libre circulation entre pays qui l’ont décidé… On pourrait même l’appeler l’espace Schengen. »

« Même eux ne sont pas au courant que les contrôles aux frontières sont rétablis depuis 2015, c’est quand même terrifiant ! », répond Damien Rieu, contacté par nos soins. « Hallucinant que la majorité ignore que les contrôles aux frontières sont censés être rétablis… Et vous, Gérald Darmanin, êtes-vous au moins au courant ? », renchérit Éric Zemmour.

Confirmant que, grâce à cette action, Schengen est le sujet le plus commenté sur Twitter, Rieu nous explique avoir publié, en réponse à ceux qui l’accusent, la copie de la fameuse notification de la France de réintroduction temporaire des contrôles à l’intérieur de l’espace Schengen.

Contrôles « autorisés », donc, mais très théoriques ou très aléatoires, comme il vient de le démontrer, alors que l’actualité de ces derniers jours regorge tristement de « faits divers », crimes en tout genre commis par des migrants illégaux parvenus clandestinement sur notre sol.

Par Marie d'Armagnac le 10 juin 2022