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mercredi 15 juin 2022

Islam dans le Grand Est, en France et dans le monde : quand Erdogan tire les ficelles


Un centre religieux sponsorisé par la Turquie d’une valeur de 100 millions de dollars ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est bien sur le sol américain que cela se passe. Et ce n’est que l’avatar le plus saisissant de l’expansionnisme religieux turc.¹

Je l’avais souligné récemment, la mainmise d’Ankara sur le continent africain, par exemple, s’étend dans l’indifférence marquée d’un Occident plus soucieux de réserver ses foudres aux mercenaires de la firme Wagner. 

En effet, entre les accords de coopération militaire, la vente de matériel (en particulier, les fameux drones de la société Bayraktar, « dirigée par un des gendres du président » )² ou encore la multiplication d’ambassades, les ambitions du sultan néo-ottoman éclatent au grand jour. 

S’y ajoute la construction de mosquées, sous l’impulsion de la présidence des Affaires religieuses (Diyanet), même dans un pays à majorité chrétienne comme le Ghana.

Mais si les velléités d’Ankara concurrencent nos propres intérêts en Afrique, leur manifestation en Occident est plus préoccupante pour nous. Et point n’est besoin de regarder de l’autre côté de l’Atlantique. En Europe, la Turquie serait l’État le plus influent en matière de pratique islamique. ³

Quand le pays ne missionne pas ses propres imams pour prêcher la bonne parole, il se mêle, par exemple, de la formation religieuse. La « lutte contre l’islamophobie » constitue, par ailleurs, un prétexte habile pour légitimer une telle ingérence.

Mes propres terres du Grand Est ont d’ailleurs essuyé les plâtres de cet entrisme décomplexé. Le COJEP (Conseil pour la justice, l’égalité et la paix), créé en 1992, serait « le bras armé politique d’Erdogan ». Il aurait été fondé par « d’anciens islamistes du Millî Görüş» et par des « Loups gris nationalistes », selon Savvas Kalenteridis et Constantin Pikramenos ⁴ dans leur ouvrage consacré au service secret turc. Ce profil peu engageant n’empêche pas l’organisation d’avoir régulièrement son rond de serviette au Conseil de l’Europe ou au Parlement européen… ⁵

Un état des lieux alarmant – mais pas autant que l’apathie de nos dirigeants face à ce péril.

Tribune de Dominique Bilde, députée RN au Parlement européen le 10 juin 2022

 

1 « La diplomatie des mosquées » Courrier International, 9 juin 2022.
² « À la pointe de cette nouvelle offensive stratégique : la commercialisation de drones « made in Turkey » par la société Bayraktar, dirigée par un des gendres du président. » « Pourquoi la Turquie se tourne-t-elle vers l’Afrique ? » Le Figaro, 28 mars 2022.
³ « La diplomatie des mosquées » Courrier International, 9 juin 2022.
 MIT – Le Service secret turc: Guerre sur tous les fronts, Savvas Kalenteridis, Constantin Pikramenos, V.A Edition, 2020.
⁵ « La diplomatie des mosquées », Courrier International, 9 juin 2022.

Quand le Parlement européen devient fou


Le Parlement européen vient de voter l’interdiction de commercialiser toute voiture thermique (essence) à partir de 2035. Ce n’est pas dans si longtemps: 12 ans. La voiture à essence est l’un des fondements de la civilisation moderne, l’outil de nos déplacements professionnels ou personnels. Elle est une clé de notre liberté. Le véhicule électrique est beaucoup plus couteux et d’utilisation complexe (question des bornes). La production des voitures à essence représente des millions d’emplois qui font vivre les familles. La reconversion de toute l’industrie automobile européenne dans un délai de 12 ans semble parfaitement utopique. 

Ce vote imposant une date couperet est monstrueux de stupidité à trois égards: la production d’électricité (hors nucléaire, lui aussi banni) suppose des gigantesques émissions de carbone encore plus polluantes; l’Europe est seule à s’imposer un tel fardeau contrairement à la Chine, l’Inde, l’Amérique et l’Afrique, dès lors, ses réductions d’émission de CO2 (500 millions d’habitants sur 8 milliards) seront une goutte d’eau dans l’océan; le coût d’un véhicule électrique est bien supérieur et les pays du Sud ne seront pas équipés de bornes électriques, d’où une fantastique perte de compétitivité… Il s’explique par le terrorisme intellectuel mâtiné de masochisme et de haine de soi: s’imposer de futures souffrances par pénitence, même si cela ne sert à rien. 

Tant de bêtise et de jubilation à se faire du mal est confondant… Et grand silence universel sur une telle aberration!

Par Maxime Tandonnet le 11 juin 2022

mardi 7 juin 2022

Oui, ma petite-fille est trans — et autres slogans officiels



En 1967, dans “Devine qui vient dîner”, Stanley Kramer confrontait avec humour une jeune fille blanche à ses parents, Démocrates bon teint aux idées larges, soudain confrontés au fiancé de leur fille — le magnifique Sidney Poitier, par ailleurs médecin prometteur. Katharine Hepburn et Spencer Tracy n’en revenaient pas. Et le film croula sous les récompenses — sans que personne ne s’interroge sur la probabilité infime qu’un Noir accède au statut de médecin dans l’Amérique de la Ségrégation.

Imaginons leur tête, quand dans un remake (qui mériterait d’être tourné, cinéastes woke, à vos caméras !), ladite jeune fille (en existe-t-il encore qui se revendiquent comme telles ?) leur amènera un clone de Conchita Wurst. Comme dit l’une des affiches de la campagne du Ministère de la Santé : « Oui, ma petite-fille est trans… »

Un effet de mode

Il fut un temps où l’homosexualité était en France un crime puni de mort — et elle l’est toujours dans nombre de pays musulmans. Puis un délit — jusqu’en 1981. Vint un temps où, par une loi de 1993 résumée dans la formule « don’t tell / don’t ask », les homosexuels purent entrer dans les forces armées américaines, à condition de ne pas faire étalage de leurs préférences. Enfin, en 1981 en France, ce ne fut plus un délit — et c’est tant mieux : tous les sondages sur la sexualité en France, du rapport Simon de 1972 à l’Enquête sur la sexualité en France menée en 2008 par Nathalie Bajos et Michel Bozon — la plus complète à ce jour — indiquent que le nombre d’homosexuels exclusifs est stable, aux alentours de 4,5%. Un fait de nature — et pas de culture, contrairement à ce qu’affirment tous ces ignares. Les mêmes qui ont conspué J.K. Rowling quand elle a déclaré qu’une femme était une personne susceptible d’avoir des règles. Une école anglaise qui portait son nom s’est débaptisée pour ne plus rien avoir à faire avec une « transphobe ». 

4,5%. Évidemment, dans le IVe arrondissement de Paris, ils sont plus nombreux, et savent trouver une oreille à l’Hôtel de ville, où le lobby LGBT a ses entrées… Et ils tentent de convaincre les adolescents qui errent — c’est de leur âge — entre des désirs contradictoires.

C’est que l’homosexualité ou la transsexualité sont aujourd’hui « tendance », comme on dit, et de nombreux jeunes succombent à un effet de mode, importé d’Amérique, qui les pousse, à un âge d’incertitudes, à se revendiquer autres que ce qu’ils sont. « Oui, ma fille est lesbienne » / « Oui, mon père est gay », clame le ministère… Au point que l’école peut procéder à un changement d’état-civil sur un mineur sans en référer aux parents.

Les effets à terme de cette mode peuvent être terrifiants, comme le raconte le Figaro dans un article récent. Une fois qu’une gamine s’est fait enlever les seins et l’utérus en croyant qu’au fond elle était un homme parce qu’elle préférait les femmes, il n’y a pas de retour possible. Quant aux traitements hormonaux pris pour compléter la chirurgie, eux aussi ont des effets permanents à long terme.

La terreur trans

D’autant que l’effet de mode passé, nombre de ces « trans » auto-proclamés rentrent dans le rang et dans leur sexe biologique. On appelle cela des désisteuses. Et la gamine malheureuse interviewée sur le sujet regrette franchement le « lavage de cerveau » opéré par certaines organisations. Abigail Shrier a fait paraître un ouvrage, Dommages irréversibles, sur le sujet — « un ouvrage transphobe », selon l’American Booksellers Association. Cela confirme les propos de l’auteur, qui parle dans Le Point de la « terreur » que font régner sur les campus les militants LGBT.

J’avoue par ailleurs ne pas bien comprendre ce qui dans l’homosexualité mérite de générer une quelconque « fierté » — c’est le nom générique des marches organisées çà et là pour glorifier les LGBT. La dernière a eu lieu le 4 juin Saint-Denis. Les organisateurs attendaient entre 5 et 10 000 participants. Ils furent un petit millier : le LGBT n’est pas « tendance » dans les banlieues musulmanes. Mais au nom de l’intersectionnalité des luttes, on n’y fera pas attention, si on te pète la gueule à Saint-Denis, ce n’est pas la même chose qu’un fasciste qui casse du gay au faubourg Saint-Germain. À Saint-Denis, c’est culturel, mon pote… 

Comme les viols à Hambourg ou au Caire, probablement. Pour avoir eu quelques étudiants maghrébins homosexuels des deux sexes, je sais les contorsions et les ruses qu’ils pratiquaient pour que leur « communauté » ne sache rien de leur vie.

Et si vous voulez savoir comment on traite les homosexuels dans certaines régions d’Afrique — au Mali par exemple

Je ne vois pas où est la fierté. On peut être fier de ses accomplissements — et si demain le ministère de l’Éducation lance une campagne sur le thème « Oui, ma fille est polytechnicienne » / « Oui, mon fils est docteur en Droit », j’applaudirai des deux mains. Je ne me flatte pas de ne pas attraper de coups de soleil ou d’avoir besoin de très peu de sommeil — c’est pratique, mais je n’y suis pour rien, c’est une caractéristique génétique. On vaut par ce que l’on fait — et pas par ce que l’on est, parce que l’on n’est rien, en dehors de ce que l’on fait. La vraie audace serait de lancer des affiches sur le thème « Oui, ma coloc vote Zemmour ! », « Oui, mon petit-fils aime Gérard Darmanin ! » — aussi extrême que puisse paraître cette dernière situation.

Je me fiche des orientations sexuelles de mes contemporains — ou de leurs options religieuses, qui devraient être réservées elles aussi au domaine privé —, tant que je ne suis pas partie prenante. Je n’exhibe pas les miennes, étant entendu que ce qui se fait entre adultes consentants ne regarde personne en dehors des intéressés. Vouloir à toute force défiler avec une étoile rose, c’est faire du nazisme à l’envers — tout comme il existe du racisme à l’envers. Et forcer sa nature relève du crétinisme le plus profond.

PS. Bien sûr, les palinodies de Manuel Valls lui ont aliéné nombre de ses supporters. N’empêche que cet homme était, au pouvoir, d’une laïcité intransigeante. Et que Karim Ben Cheikh, le candidat de la NUPES arrivé en tête pour la 9ème circonscription (Maghreb et Afrique de l’Ouest), ne l’est pas forcément autant.

Par Jean-Paul Brighelli le 7 juin 2022

jeudi 19 mai 2022

Cet État ventripotent qui ne cesse d’enfler…



Alors ? Rien de neuf. Après trois semaines de faux suspens, un haut fonctionnaire, ancien préfet, a succédé lundi à un haut fonctionnaire, ancien préfet, au poste de premier ministre. 

L’innovation tient à la promotion de son sexe : une technocrate, Élisabeth Borne, remplace un technocrate, Jean Castex. Cette continuité du modèle modère la promesse du chef de l’État d’offrir un « mandat nouveau ». Élisabeth Borne, qui a dirigé trois ministères sous la macronie, aura pour missions de gérer la question du pouvoir d’achat, la réforme des retraites, la « planification écologique » en vue d’une neutralité carbone en 2050. Et tant pis si ce dernier objectif est le plus absurde : François Gervais rappelle (1), chiffres du Giec à l’appui, que la coûteuse décarbonation de la France contribuera à réduire la température sur terre « d’un demi-millième de degré ». Borne imposera la décision d’en haut.

La France dirigiste de Macron s’est éloignée de la « start-up nation » promise lors du premier mandat. L’envahissement de l’État dans tous les rouages de la société est une régression que va poursuivre le président. Il s’est déjà persuadé d’avoir admirablement géré la crise sanitaire, au prix d’un interventionnisme public dispendieux dont chaque Français devra répondre fiscalement. Il envisagerait cette fois un gel des loyers, voire un blocage des prix. Le choix d’un premier ministre réputé compétent, mais transparent et aux ordres, vient conforter le pouvoir personnel du chef de l’État et la fiction d’un gouvernement qui « détermine et conduit la politique de la nation ». 

Les premiers mots de Borne auront été pour s’adresser « à toutes les petites filles en leur disant : allez au bout de vos rêves ». En réalité, le rêve n’a pas sa place dans l’univers corseté de l’État autoritaire et omnipotent.

Un mot à disparu du vocabulaire de la macronie : libéralisme. Le terme n’est plus guère utilisé, non plus, dans la droite acquise au centralisme et aux plans quinquennaux. 

Par Ivan Rioufol le 19 mai 2022


jeudi 12 mai 2022

Ursula von der Leyen déclare que la Russie est « la menace la plus directe » pour l’ordre international



La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a déclaré jeudi 12 mai à Tokyo que la Russie était « la menace la plus directe pour l’ordre international » après son invasion de l’Ukraine.

La Russie «est aujourd’hui la menace la plus directe pour l’ordre mondial avec la guerre barbare contre l’Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine», a estimé Ursula von der Leyen après avoir rencontré le premier ministre japonais Fumio Kishida avec le président du Conseil européen Charles Michel.

«L’invasion de l’Ukraine par la Russie ne concerne pas seulement l’Europe, mais elle ébranle le cœur de l’ordre international, y compris l’Asie. Cela ne doit pas être toléré», a déclaré Fumio Kishida. Et d’ajouter :

«Notre coopération en Ukraine est essentielle en Europe, mais elle est également importante dans la région indo-pacifique et nous voulons également approfondir nos consultations sur une Chine qui s’affirme de plus en plus», a déclaré Charles Michel. «Nous pensons que la Chine doit s’affirmer pour défendre le système multilatéral dont elle a bénéficié pour développer son pays».

Le Figaro

Le 12 mai 2022


mercredi 11 mai 2022

Ukraine : l’Europe doit se désolidariser des Américains

 


Les Américains jettent de l’huile sur le feu…

Organisant la mobilisation générale contre la Russie, les Américains jettent de l’huile sur le feu. Accuser Poutine des pires ignominies, le traiter de boucher, parler de crimes de guerre et de génocide, le menacer de la Cour pénale internationale, c’est se couper de toute négociation possible avec lui. Ensuite, soutenir l’armée ukrainienne en s’engageant massivement à ses côtés au point de planifier maintenant des livraisons d’armes pour vingt milliards de dollars, c’est prolonger, voire étendre le conflit avec les pertes matérielles et principalement humaines qui en résultent. Enfin, c’est surtout s’engager ouvertement dans la guerre contre les Russes avec la volonté de les battre militairement.

… après avoir cherché à piéger les Russes

Un projet dont on peut d’ailleurs se demander s’il ne s’inscrit pas dans une stratégie conçue de longue date. Tout se passe en effet comme si les Américains avaient cherché à piéger le maître du Kremlin en refusant toute négociation avec lui sur la sécurité en Europe et en annonçant ensuite que pas un soldat américain ne viendrait défendre l’Ukraine. À la manière dont ils avaient poussé Saddam Hussein à l’invasion du Koweit, ils auraient ainsi délibérément créé les conditions de la réaction agressive des Russes pour, dans un deuxième temps, organiser contre eux une mobilisation générale de tout le monde occidental.

Mais si Poutine est acculé, le pire devient possible

L’erreur dramatique des Américains est que Poutine n’acceptera jamais de subir une défaite militaire. Et, s’il n’est pas question ici de défendre l’intéressé et de nier sa responsabilité première dans le conflit et dans les drames, voire les exactions qui en résultent, le devoir des dirigeants confrontés au chef d’État russe n’est pas d’aller pleurer dans les médias comme certains responsables américains mais d’agir lucidement en tenant compte des contraintes géopolitiques comme des réalités psychologiques.

A cet égard, il est clair que si Poutine est acculé à subir une défaite militaire, il utilisera l’arme nucléaire. On peut penser et espérer que ce sera, dans un premier temps au moins, l’arme nucléaire tactique sur le théâtre du champ de bataille, mais personne ne peut prévoir ce qu’il adviendra après une telle escalade de la violence guerrière.

L’Ukraine doit mener une guerre qu’elle aurait pu éviter…

Alors pourquoi prendre un tel risque ? S’agit-il de la souveraineté de l’Ukraine ? Un pays ne cesse pas d’être souverain si ses dirigeants, en sages politiques, tiennent compte des contraintes géopolitiques auxquels il est soumis. Faute d’avoir voulu le faire, les Ukrainiens ont été entraînés dans la guerre d’une façon pour le moins paradoxale : ils subissent une invasion russe pour avoir voulu se protéger d’une invasion russe (en cherchant à adhérer à l’Otan) ! Le président Zelensky porte donc sa part de responsabilité dans cette guerre en n’ayant pas accepté pour son pays un statut de neutralité, statut qui n’a rien au demeurant de déshonorant. Aussi est-il mal placé pour exiger aujourd’hui de tous les pays occidentaux qu’ils s’engagent sans réserve à ses côtés dans une guerre qu’il aurait peut-être pu éviter par une attitude plus prudente. Une guerre dans laquelle lui et son peuple sont d’ailleurs de surcroît instrumentalisés par les États-Unis.

… et se trouve instrumentalisée par les Américains pour détruire la puissance russe

Si les Américains prennent le risque d’une escalade militaire avec la Russie, c’est en effet pour un enjeu à leurs yeux bien supérieur à celui du devenir de l’Ukraine. Il s’agit pour eux d’en finir avec la puissance russe. Une puissance qu’ils ne contrôlent pas et dont ils détestent les valeurs politiquement incorrectes. Mais cet acharnement américain contre la Russie montre en tout cas combien les États-Unis peinent à prendre en compte les réalités nouvelles du monde actuel. Après leur victoire sur l’URSS ils ne sont pas devenus en effet les maîtres du monde car ce dernier n’est pas passé d’une organisation bipolaire à une structure unipolaire mais à une planète structurée en plusieurs pôles de puissance. Leur ennemi, ou leur adversaire, comme le nôtre, n’est donc pas la Russie mais bien plutôt les puissances émergentes qui veulent prendre leur revanche sur l’Europe et le monde occidental qui les ont dominées pendant plusieurs siècles. Les Américains seraient donc bien avisés de comprendre ce grand basculement et d’en tirer les conséquences : pour faire face à ces nouvelles puissances comme la Chine et dont beaucoup sont animées par le ressentiment ou l’esprit de vengeance, les États-Unis gagneraient à avoir à leur coté une vraie puissance européenne autonome et une Russie forte qui reste européenne.

L’Union européenne devrait se désolidariser des États- Unis pour imposer la désescalade

D’ici là, et pour en revenir à la guerre en Ukraine et au risque majeur d’une escalade nucléaire, je considère qu’il est de la responsabilité historique de l’Union européenne de se désolidariser officiellement des États-Unis et, forte de cette nouvelle légitimité, de se positionner avec autorité comme une puissance d’apaisement et de désescalade, écartant les Américains et poussant les deux parties à la négociation. Telle est l’initiative que devrait prendre rapidement l’actuel président de l’Union européenne, Emmanuel Macron. Et peu importe si certains pays comme la Pologne s’opposent à une telle prise de position, l’enjeu est trop important pour ne pas passer outre. Il s’agit en effet d’éviter le risque d’une guerre qui d’ailleurs ne serait pas mondiale. Car cette guerre n’embraserait que l’Europe et l’Amérique du nord. Elle conduirait au suicide du monde européen et chrétien, ce serait le crépuscule de l’Occident.

Par Bruno Mégret, ancien président du MNR le 2 mai 2022

samedi 30 avril 2022

Kim Jong-un promet de prendre des mesures décisives afin de parer à toute menace nucléaire contre la Corée du nord


Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a promis de prendre des mesures décisives et
 d' »écraser » toute puissance étrangère « hostile », quelques jours seulement après avoir déclaré que Pyongyang allait faire progresser son propre arsenal atomique « à la vitesse la plus rapide possible ».

« Afin d’écraser de manière préventive et complète toutes les actions menaçantes, y compris la menace nucléaire continue et aggravée des forces hostiles, si nécessaire, le Comité central du Parti maintiendra fermement la supériorité absolue de notre force révolutionnaire et la renforcera continuellement », a déclaré Kim, cité par l’agence d’État KCNA.

Par RT le 30 avril 2022

vendredi 29 avril 2022

La libération de Twitter affole les flics de la pensée

 

Panique chez les censeurs ! La décision d’Elon Musk de libérer Twitter affole les gardiens du politiquement correct, les « modérateurs » et autres donneurs de leçons. 

Le milliardaire américain, qui vient de racheter ce réseau social pour 44 milliards de dollars, a expliqué sa politique : « La liberté d’expression est le ciment d’une démocratie fonctionnelle, et Twitter est une agora digitale où sont débattus les sujets vitaux pour l’avenir de l’humanité ». Ce vent de liberté, venu des Etats-Unis, aurait dû être salué par tous comme une délivrance. L’absence de débats n’a-t-elle pas été étouffante lors de la campagne présidentielle? Faudrait-il se satisfaire des seules influences américaines du wokisme et de la victimisation des minorités, qui prétendent s’imposer en terrain conquis ? Pourtant, à entendre la pensée dominante, cette annonce de Musk est vue comme une menace. 

« Il y a quelque chose de liberticide dans une liberté totale », a commenté ce mercredi (Europe 1) Raphaël Enthoven. Le penseur labellisé avait déjà été en pointe pour soutenir la politique sanitaire du gouvernement, ses atteintes aux libertés, ses confinements, ses vaccinations pour tous, ses discriminations entre citoyens. Depuis, la propagande hygiéniste s’est fermée à la critique au nom de certitudes imperméables aux faits. Pour les gardes-chiourmes de la pensée obligée, il n’existe aucune alternative au narratif officiel, sauf à être accusé de complotisme  ou d’obscurantisme.

Apparaît en fait un système usurpé : fragile, il redoute la contradiction. La diabolisation du contradicteur et l’insulte du récalcitrant sont les ressorts d’un pouvoir qui ne supporte pas la contestation. L’accusation en extrême droitisme, qui a servi à écarter la contestation des classes moyennes au profit de la réélection d’Emmanuel Macron, fait partie du bourrage de crâne. Il n’est donc pas surprenant que la maréchaussée, qui veille à la propreté des idées, voit d’un mauvais œil une libération de Twitter. 

L’Union européenne s’est empressée de faire savoir que Musk aura à se plier à ses règles (le Digital Service Act) qui obligent les Gafam à retirer de leurs sites les contenus illicites. Il va sans dire que ces textes devront s’imposer, comme s’imposent les lois qui protègent les plus faibles, qui interdisent les appels à la violence, au meurtre, au racisme ou les intrusions dans la vie privée. Il n’a jamais été soutenu qu’une totale liberté de tout dire était souhaitable. Mais rien n’est plus contestable que les prétentions de la législation française et des lyncheurs professionnels à traquer les « propos haineux » ou les « fake news » : ils ne répondent qu’à des définitions subjectives et à des volontés supérieures de faire taire. 

Comme le remarque le géographe Christophe Guilluy (Le Figaro, mardi) : « Si demain le dalaï-lama se présentait avec un programme souverainiste, il serait aussitôt fascisé (…) ». Musk veut délivrer les gens libres des muselières et des oeillières : seuls les flics de la pensée l’accusent du pire.

Par Ivan Rioufol le 27 avril 2022

Le Blog d'Ivan Rioufol

samedi 23 avril 2022

Victoire du gouverneur de Floride : fin de partie pour les entreprises woke ?



Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride de 43 ans, n’est pas un homme à prendre à la légère. Le temps de la passivité face aux contre-pouvoirs privés de la gauche idéologique est désormais révolu.

Il y a quelques mois passait, dans l’État ensoleillé, la loi (« Parents' Bill of Rights ») interdisant aux enseignants d’aborder en classe les sujets de la sexualité et de l’identité sexuelle avant le CE2. Bien entendu, ceci n’a pas plu aux démocrates. Loin s’en faut. Depuis, les médias n’ont donc de cesse de diaboliser le jeune gouverneur, menant une « guerre émotionnelle ». Pas plus tard que ce mercredi, par exemple, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison-Blanche, fondait en larmes lors d’un entretien téléphonique, en évoquant ces « pauvres enfants brimés » qui ne demandent qu’à être acceptés.

Aussi, depuis de nombreuses années, les grandes entreprises woke ont maintenu en otage les politiciens et gouverneurs conservateurs, à coups de menaces de boycott et de délocalisation. On peut, par exemple, citer le cas de la loi dite « Bath Room Bill », en 2016, en Caroline du Nord, initiée par le gouverneur républicain d’alors Pat McCrory (2013-2017). Cette loi obligeait, dans les lieux publics, les personnes transgenres à utiliser les toilettes correspondant à leur genre de naissance. Le coup de bâton n’a pas tardé. Les artistes refusèrent de se produire dans cet État. La ligue de basketball NBA déplaça ses matchs en Louisiane. Le NCAA (le championnat de football de première division) fit la même menace, etc.

Finalement, les législateurs sont revenus sur cette loi. Et, alors que l’État de Caroline du Nord perdait 3,7 milliards de dollars de recettes dans l’affaire, la carrière politique du gouverneur McCrory était largement assombrie. On recense des événements similaires l’an dernier avec l’État de Géorgie. Chaque fois, les législateurs se trouvent impuissants, tels David contre Goliath.

Sauf que, pour la première fois, un gouverneur conservateur – Ron DeSantis - ne plie pas face à la tyrannie woke et met au défi le plus grand employeur privé de son État, la célèbre Walt Disney Company. Rappelons, en effet, que son complexe de parcs à thèmes, près d'Orlando, attire environ 50 millions de visiteurs par an, générant chaque année plus de 5 milliards de dollars de recettes fiscales locales et étatiques.

Or, suite à la loi interdisant la propagande LGBTQ+ à l’école (appelée par les démocrates « Don’t say gay bill »), quelques salariés véhéments s’en sont pris au PDG du groupe, Bob Chapek, lui reprochant de ne pas avoir pris position assez clairement. Sous la pression, le tout récent patron de Disney a officiellement déclaré : « Notre objectif en tant qu'entreprise est que cette loi soit abrogée par le législateur ou annulée par les tribunaux […] et nous restons déterminés à soutenir les organisations nationales et étatiques qui travaillent pour y parvenir. »

Pour le gouverneur, l’entreprise, originaire de Californie, tente d’imposer ses vues en Floride, là où les parents soutiennent en majorité la loi pour protéger les enfants contre la propagande transgenre à l’école. « Les idéologistes comme Disney veulent sexualiser les enfants dès le plus jeune âge. Il faut se demander pourquoi. » « Tant que je serais gouverneur, ils ne dicteront pas leurs lois à la Floride »avertit le républicain.

Et DeSantis, ou « Baby MAGA », comme le surnomme le New York Times, a effectivement réagi. Ce 20 avril, le Sénat de Floride a voté la révocation des avantages fiscaux qui, depuis les années 1960, ont donné à la multinationale la capacité de gérer elle-même son complexe à thèmes de plus de 10 000 hectares. Conséquence : jeudi 21 avril, le cours de l'action Disney terminait la journée en baisse de 2,3 %.

« Si Disney veut se battre, ils ont choisi le mauvais gars »prévient encore DeSantis, dans un courriel de levée de fonds. Espérons que les mésaventures financières de Disney (qui, là, ne peut pas menacer de délocaliser ses parcs) soient un signal fort pour le reste du pays.

Par Gaëlle Baudry le 22 avril 2022