Affichage des articles dont le libellé est Parlement UE. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Parlement UE. Afficher tous les articles

vendredi 20 octobre 2023

L’Albanie dans l’UE ? « Macron tient une position irresponsable »



Le président de la République vient de passer deux jours à Tirana, la capitale albanaise, les lundi 17 et mardi 18 octobre, dans le cadre du 9e sommet du processus de Berlin où se rassemblent les dirigeants des pays des Balkans. À l’issue de cette rencontre, il a ouvert grand les bras de l’Europe à l’Albanie, pays réputé très corrompu de trois millions d’habitants à 60 % musulmans et à 16 % chrétiens. Cette ouverture provoque la colère et l’opposition de Nicolas Bay, député européen, président de groupe au conseil régional de Normandie et vice-président exécutif de Reconquête, qui s’exprime au micro de BV.

Marc Baudriller. Dans le cadre de ce sommet, Emmanuel Macron a été très clair : « L’avenir de l’Albanie est pleinement européen, a-t-il dit, c’est l’intérêt des Albanais tout comme celui de notre union. Car une Europe puissante dans un monde de rivalités est une Europe qui rassemble le plus grand nombre autour de valeurs et d’un projet commun. » Êtes-vous en accord avec cette affirmation présidentielle ?

Nicolas Bay. Macron exprime ce que le gouvernement albanais a envie d’entendre, c’est-à-dire que leur pays a vocation à intégrer l’Union européenne (UE). C’est à la fois extrêmement injurieux pour les pays voisins - je pense à la province serbe du Kosovo et aux Serbes envahis par l’Albanie depuis des années et à d’autres pays voisins comme la Macédoine. La Macédoine est passée sous le contrôle de l’Albanie. C’est donc très insultant pour ces peuples balkaniques qui subissent de plein fouet la brutalité de l’Albanie. On voit bien qu’Emmanuel Macron tient ces propos par lâcheté, finalement. Quand il parle de valeurs européennes, on se demande bien de quoi il peut s’agir, car l’Albanie est un pays majoritairement musulman, comme vous l’avez souligné, c’est un pays notoirement corrompu, un État mafieux, un pays envahisseur des pays voisins et totalement sous domination et sous influence de la Turquie. On ne voit pas bien quelles valeurs nous pourrions partager avec le gouvernement albanais. En tout cas, rien ne justifie d’intégrer ce pays dans l’UE. On voit de surcroît que l’UE, au gré des élargissements successifs, s’est plutôt affaiblie, que beaucoup de pays n’ont pas les mêmes niveaux économiques, sociaux et même démocratiques que les pays d’Europe de l’Ouest et qui ont intégré très vite l’UE, quitte à la fragiliser. La Serbie aurait pu intégrer l’UE mais elle est tenue à la porte car on veut d’abord la forcer à reconnaître l’indépendance du Kosovo, ce qui est un véritable scandale. Derrière tout cela, il y a beaucoup d’hypocrisie. Emmanuel Macron tient une position irresponsable. Cela pourrait affaiblir un peu plus l’édifice européen au lieu de le renforcer.

M. B. Pour Emmanuel Macron, il faut « accompagner ce chemin avec respect et avec des preuves d’amour, c’est-à-dire des investissements ». L’Europe doit-elle investir en Albanie ?

N. B. On ne voit pas bien quels seraient les avantages, pour l’Europe et pour les Français, d'une intégration de l’Albanie dans l’Union européenne. Si, dans la foulée, l’Albanie intégrait l’espace Schengen, cela apporterait des trafics en tous genres, la criminalité et la corruption. Ce sont des propos irresponsables. Emmanuel Macron en est malheureusement coutumier sur la scène internationale. Lorsqu’il s’était rendu en Algérie, il avait expliqué que la culture française n’existait pas et que la colonisation française était un crime. Ce ne sont pas des déclarations de nature à renforcer le prestige et la puissance de la France sur la scène mondiale. Lorsqu’il explique à l’Albanie qu’on partage les mêmes valeurs, c’est un mensonge grossier. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs. L’Albanie est un pays sous domination turque, et majoritairement musulman. Ce n’est pas un pays européen, ni historiquement, ni culturellement. Cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas avoir de relations diplomatiques convenables ou des relations économiques. Mais il y a un fossé dans les valeurs. Vouloir intégrer l’Albanie à l’Union européenne, c’est affaiblir l’Europe.

M. B. Emmanuel Macron veut trouver un « schéma de réunification ». Faut-il l'interpréter comme un appel à un nouvel élargissement de l'Europe ?

N. B. Emmanuel Macron voudrait intégrer à l’Union européenne tous les pays balkaniques, en niant leurs particularités. Les représentants de Bruxelles se sont précipités pour dire que l’Albanie devait intégrer l’Union européenne. Derrière tout cela, il y a beaucoup d’arrière-pensées politiques et un irréalisme incroyable. Ces pays ne respectent pas du tout les mêmes règles que les nôtres. Leur organisation politique, économique et sociale n’est pas compatible avec les normes actuellement en vigueur dans le marché européen. Leur intégration précipitée aboutirait à un affaiblissement collectif de toute l’Europe. C’est peut-être l’objectif de certains, qui ne veulent pas d'une Europe puissante, d'une Europe civilisationnelle. Ceux-là ne conçoivent l’Europe que comme une sorte de terrain de jeu aux mains de ceux qui ont une conception purement financière de l’économie. Ils considèrent que les nations sont un cadre dépassé et que les peuples sont interchangeables.

Par Marc Baudriller le 19 octobre 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 28 septembre 2023

Syriens déplacés au Liban : la France et l’Europe aux abonnés absents !

 

France-Liban : une amitié historique qui oblige

La France et le Liban entretiennent un lien ancien et ininterrompu depuis la charte du 24 mai 1250 dans laquelle Saint-Louis se proclame protecteur des chrétiens maronites. Ce lien fut renforcé au XIXe siècle lorsque la France intervint pour faire cesser les affrontements entre Druzes et Maronites et connaît même son apogée au lendemain de la Première guerre mondiale lorsque le Liban fut « sous mandat français », c’est-à-dire une forme de protectorat français au Moyen-Orient.

En tant que parlementaire, français et chrétien, il me semble naturel et impérieux d’entretenir et de consolider l’amitié avec le Liban en y rencontrant notamment les acteurs institutionnels et religieux ainsi bien-sûr que les dirigeants et députés des partis politiques (Courant patriotique libre, Kataeb et Forces Libanaises).

J’ai également pu longuement m’entretenir avec le président de la République sortant, le général Michel Aoun. Son mandat s’est achevé il y a déjà plusieurs mois maintenant mais il n’a toujours pas de successeur. Une vacance qui illustre, sinon l’instabilité, du moins l’incertitude politique qui frappe le pays.

Un pays en crise(s)

Le pays du cèdre subit une grave crise économique depuis plusieurs années, aggravée par l’explosion du port de Beyrouth en 2020, mais, surtout, le pays fait face à une arrivée massive de déplacés syriens depuis 2013.

Ils sont à présent plus de deux millions dans un pays qui compte à peine quatre millions de Libanais ! Certains sont arrivés pendant la guerre, mais beaucoup d’autres sont arrivés bien après et continuent d’affluer. Ces déplacés représentent désormais plus du tiers de la population actuelle du Liban et ce chiffre s’accroît quotidiennement en raison des nombreuses naissances dans les camps et villages qu’ils occupent.

Les organisations internationales (l’ONU via le HCR) mais aussi l’Union européenne et de nombreuses ONG sont présentes sur place, et apportent des aides financières et matérielles aux Syriens ce qui incite ceux qui sont au Liban à y rester et pousse ceux qui n’y sont pas encore à y venir. Cette politique qui vise à fixer durablement les populations syriennes au Liban est totalement irresponsable et dangereuse.

Il en résulte en effet un Liban asphyxié dont les services publics, sociaux, scolaires et sanitaires sont saturés, dont les infrastructures sont insuffisantes et les ressources énergétiques en pénurie.

Cette grave crise migratoire atteint même l’équilibre religieux du pays. Les chrétiens sont de moins en moins nombreux, représentant sans doute à peine 25% de la population. Pire, ils sont déclassés et les aides apportées par les ONG vont prioritairement aux déplacés syriens.

Rien ne justifie aujourd’hui le maintien de ces déplacés sur le sol libanais : à l’exception du secteur d’Idlib au nord du pays, la Syrie n’est plus en guerre. Les aides internationales, humanitaires et caritatives doivent donc y être déployées pour faciliter le retour des déplacés sur leur terre natale. La politique actuellement menée aboutit à déraciner deux peuples : des Syriens entassés dans un territoire libanais exigu sans perspective d’un avenir meilleur, et des Libanais dépossédés de leur propre pays après tant d’épreuves et de guerres qui les ont meurtris ces dernières décennies.

Entraide et solidarité entre chrétiens d’Orient et d’Occident

J’ai pu échanger avec des représentants d’associations sur place qui viennent spécifiquement en aide aux chrétiens. Parmi elles, SOS Chrétiens d’Orient qui intervient pour les aider à vivre dignement. Les bénévoles réalisent ici un travail admirable. Ils incarnent cette belle jeunesse française engagée qui refuse de céder à la fatalité et qui se bat, concrètement et humblement, pour préserver le berceau de notre civilisation.

Les Libanais ne peuvent hélas plus se contenter d’aides d’urgence. Des solutions pérennes doivent être trouvées pour leur permettre de vivre décemment sur leur terre.

L’urgence de rétablir le dialogue avec la Syrie

Il est temps que l’Union européenne mette fin aux sanctions économiques contre la Syrie (qui touchent en réalité davantage la population que le pouvoir) et que nous privilégions à nouveau la voie diplomatique avec le gouvernement de Damas. Il est en effet illusoire de penser que le retour des Syriens puisse avoir lieu dans des conditions humaines satisfaisantes sans un rétablissement des liens politiques avec la Syrie.

L’Europe et la France ne peuvent détourner le regard et doivent prendre part à ce processus d’apaisement. Nous le devons aux Libanais au nom de l’amitié historique qui unit nos pays bien-sûr, mais n’oublions pas aussi que l’instabilité du Liban aurait des répercussions sur l’ensemble de la région et conduirait à des flux migratoires massifs qui atteindraient nécessairement le continent européen.

Par Nicolas Bay, Vice-Président de R! le 27 septembre 2023

Livre Noir

Nicolas Bay (R!) sur France Info le 27 septembre 2023

mardi 23 mai 2023

"Cette guerre n'est pas la nôtre" - Le Zoom - Thierry Mariani - TV Libertés, Thierry Mariani (RN) sur TV Libertés le 23 mai 2023

Le complotisme d’extrême gauche se porte comme un charme



Pour traquer le complotisme, la France ne manque pas d’officines. Subventionnés par l'État et par différents organismes internationaux, nos « fact-checkers » disposent de budgets conséquents pour scruter à la loupe le moindre écart des médias… de droite. Parmi ces gendarmes au strabisme prononcé, l’inimitable Conspiracy Watch a même réussi à capter une subvention de 60.000 euros issue du fonds Marianne, la fameuse enveloppe gérée avec tant de soin par Marlène Schiappa pour combattre les discours « séparatistes » et défendre les valeurs républicaines sur les réseaux sociaux et les plates-formes en ligne.

C'est peut-être l'occasion, pour cet organisme, d'étendre sa mission d'observation… à gauche. Ainsi Marine Tondelier a-t-elle bien noté l’horreur des défilés à droite de la droite, Action française et GUD notamment, qui n’ont provoqué – constatons-le – aucun dégât. Quelques dizaines de personnes dans la rue, des mouvements parfaitement marginaux par leur nombre, tout heureux de la publicité offerte sur un plateau par une extrême gauche décidément en mal d'ennemis depuis que la diabolisation du RN fait des ratés. Pas de voitures brûlées, pas de gendarmes blessés, cela nous change de Sainte-Soline (47 gendarmes blessés) et des manifestations d’extrême gauche. Mais pour l’égérie des Verts, il va falloir arrêter ce type de comparaison.


Car, selon elle, on laisse prospérer des réseaux "néo-nazis" (bien néo-nazis) qui veulent que « les immigrés se cachent ».

L’Action française, née cinquante ans avant le nazisme, sera surprise d’être ainsi qualifiée. Quant au GUD, il existe depuis les années 1960 et ne prospère pas plus aujourd’hui qu’hier. Mais le complot et la peur se vendent bien, à gauche. Mélenchon n’est pas le dernier, à l’occasion.


Le complotisme de la NUPES est d’ailleurs constaté par la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, par exemple, qu'on ne peut soupçonner de connivence avec l'extrême droite.

À l’occasion, le complotisme de gauche sort de son obsession d’une extrême droite fantasmée pour s’abattre sur un de nos derniers fleurons industriels. Le patron de LVMH, accusé de tous les maux, en prend régulièrement pour son grade. Tant pis s'il donne du boulot à quelques Français. On lui reproche essentiellement d’être riche. Pire : Vincent Bolloré, véritable Satan en costume cravate pour nos amis d’extrême gauche, passe ses saintes journées à comploter dans l’ombre contre le bon peuple. Il faut lire, sur le site Les Jours, la liste complète de ses méfaits, en prenant le temps car elle est longue, très très longue.

Mais on a trouvé récemment plus méchant encore que l’extrême droite, Bernard Arnault et Bolloré réunis. On touche là à quelque chose de monstrueux. Ce monstre, c’est le groupe Total dont les oreilles ont dû siffler. Car, selon Camille Étienne, il a tout prévu, le groupe Total, tout organisé. Camille Étienne, c'est la nouvelle égérie des Verts, devenue en quelques jours la coqueluche des plateaux de gauche. Impuissants, nous ? « L’impuissance, c’est une construction, explique-t-elle. On a l’image qu’on serait passagers d’un naufrage, on serait condamné à le subir. Mais c’est le résultat d’une volonté humaine. » Elle est lancée, notre jeune écologiste qui rêve de « soulèvement ».

« C’est Total qui a orchestré, par exemple, le climato-scepticisme depuis les années 1970, explique-t-elle au micro de « Quotidien ». Notre apathie arrange l’ordre établi. » Car oui, Total a manipulé le monde entier. « En finançant des études, ils étaient au courant depuis les années 70, ils avaient les meilleurs climatologues […]. Ce qu’ils ont fait, c’est qu’ils ont payé des fausses études pour organiser l’apathie. » Un coup monté, un complot diabolique qui a réussi, signé Total.

Heureusement que les rouges-verts sont là pour nous ouvrir les yeux ! On attend, maintenant, que les officines qui luttent contre le complotisme soignent leur strabisme, tout de même handicapant, en observant le complotisme de gauche. Pour la santé de la démocratie et, pourquoi pas, par honnêteté, tout simplement. Sans quoi de mauvais esprits pourraient penser qu'ils ne sont que des outils malhonnêtes aux mains d'un clan...

Par Marc Baudriller le 22 mai 2023

Boulevard Voltaire

samedi 15 avril 2023

Sauvons notre filère céréalière française !



Communiqué de Dominique Bilde, Député RN au Parlement européen du 14 avril 2023

À compter du 25 avril, la France ne pourra plus exporter ses céréales.

C’est le malheureux résultat d’une décision émanant de l’Agence nationale pour la sécurité alimentaire française (Anses) au sujet de la fumigation des cales de bateaux céréaliers. L’interdiction de la phosphine est au cœur de cette tragédie.

Ce composé chimique permet d’éviter la prolifération des insectes. Son utilisation est pourtant réclamée par les pays destinataires afin de protéger leur écosystème des intrusions d’espèces invasives qui pourraient se trouver dans les cargaisons atteignant leurs ports.

Notre pays se tire une balle dans le pied tout seul, car ni l’Union européenne, ni aucune autre organisation internationale ne lui a sommé de prendre une telle décision.

Pourquoi l’interdire, alors ? C’est le flou artistique. L’Anses a d’abord justifié sa décision en invoquant une demande d’interdiction réclamée par les producteurs de phosphine eux-mêmes.

Au-delà du manque de crédibilité totale qui consisterait à laisser croire que ceux qui la vendent veulent sortir leur propre produit du marché, les principaux intéressés ont en réalité totalement démenti l’information depuis.

Tout le monde se rejette la faute mais en définitive, c’est l’Anses seule qui détient les clés.

La raison est simple : le gouvernement se retrouve totalement impuissant devant cette décision, car en 2015, Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture avait décidé de transférer la compétence d'évaluation des mises sur le marché de pesticides à l’agence, et à elle seule !

Il faut de toute urgence revenir sur ce choix catastrophique qui empêche le pouvoir politique d’agir directement dans l’intérêt de ses filières. 

C’est ce que nous réclamons.

Nous voulons à tout prix éviter la situation absurde, évoquée par la presse, qui consisterait à transférer les céréales françaises vers la Belgique afin d’y faire partir les cargaisons du port d’Anvers en pratiquant sur place la fumigation qui y est autorisée.

Pour éviter de nous ridiculiser, une fois de plus, cette reprise en main doit se faire rapidement, dans l’intérêt de notre filière céréalière française ainsi que dans l’intérêt des pays acheteurs qui n’ont pas la capacité de répercuter la hausse des prix sur le cours du blé qu’un retrait de la France de ce marché engendrerait.

Tout le monde serait perdant.

Il faut donc agir !

RN

Selon le patron du parti macroniste, on a donc échappé au pire en 2022…



On l’a échappé belle : « Si Marine Le Pen avait été élue, les Français vivraient dans un pays sorti de l’euro, pro-Poutine et qui aurait, entre-temps, administré le vaccin Sputnik à sa population, remis en cause l’IVG et le mariage pour tous. » Rien que ça ! Pendant qu'on y est, pourquoi pas le rétablissement de la gabelle et du supplice de la roue ?

Le député européen Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, vient de livrer cette prophétie rétrospective dans un tweet catastrophiste, résumant ainsi la quintessence de son entretien dans Le Parisien du mercredi 12 avril. Bien entendu, l’on est tenu de prendre ces affirmations lapidaires - que d’aucuns pourraient qualifier de mensongères au regard du programme présidentiel de Marine Le Pen et de ses prises de position sur les questions internationales - pour argent comptant, vu qu’elles émanent du camp de ceux qui savent et savent faire. La diabolisation ne payant plus, on va maintenant sur le terrain de la crédibilité, de la capacité à gouverner. Pour ce macroniste de la première heure, le RN incarne « l’incompétence, l’incurie, les choix désastreux » qu’il convient de « pointer », autrement dit de dénoncer. Par déduction et convention de manœuvre, la Macronie, elle, incarne la compétence, le sérieux, les choix judicieux. La preuve après six ans d’Emmanuel Macron au pouvoir !

La parole de la France sur la scène internationale est inaudible, quand elle n’est pas contre-productive : pour preuve les tournées africaine et chinoise récentes d’Emmanuel Macron. Notre pays connaît un taux d’endettement inédit, sa balance commerciale est catastrophique, les faillites d’entreprises se multiplient et pourraient dépasser le niveau pré-pandémie. L'école, la Justice sont dans l'état que l'on sait. Les Français subissent une crise sociale, politique, démocratique, disent même certains, aggravée par l’attitude d’un Président qui déroule obstinément sa feuille de route. Mais on a échappé au pire en 2022.

Emmanuel Macron et son gouvernement vont de revers en revers. Même l’autorité présidentielle semble remise en cause. Des petites choses, vous me direz, mais c’est un signe. Ainsi, après le petit camouflet sur la loi de programmation militaire, le Parlement vient de rejeter la candidature de Boris Ravignon, maire LR de Charleville-Mézières, à la tête de l’Agence de la transition écologique (ADEME), proposée par le président de la République. Certes, ce rejet est justifié par le fait que Ravignon refuse de quitter sa mairie. Choix mal ficelé, mal préparé du Président ? En tout cas, on retiendra que ce rejet est un nouveau désaveu pour l'hôte de l'Élysée. Mais à part ça, tout va bien. Et nous avons échappé, nous dit Stéphane Séjourné, aux dix plaies d’Égypte en 2022…

Maintenant, on ne peut imaginer qu’un homme aussi intelligent que Stéphane Séjourné se laisse aller à des propos aussi caricaturaux au sujet de Marine Le Pen et du Rassemblement National par simple idéologie. Outre, sans doute, la perte de sang-froid d’une Macronie sur la défensive, on peut y voir une tentative de contre-feu face à un adversaire sur sa droite qui caracole en tête dans les sondages et semble s’affirmer comme une alternative sérieuse face à une gauche dominée par LFI avec ses excès et sa promesse de chaos. 

Le dernier sondage de Cluster17 pour Le Point révèle que 64 % des Français voient désormais Marine Le Pen gagner en 2027. Seul un tiers des Français est favorable à la constitution d’un front républicain NUPES-Renaissance-LR, dans l’hypothèse d’un second tour face à Marine Le Pen. 

Certes, 2027 est encore loin, mais au rythme où vont les choses…

Par Georges Michel le 13 avril 2023

Boulevard Voltaire