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mercredi 14 juin 2023

Hommage citoyen d’Annecy : boîte à musique et discours lénifiant de Bisounours



D’abord, il faut se réjouir qu’Enio (2 ans), Alba (2 ans) Ettie (3 ans), Peter (22 mois), Youssouf (78 ans) et Manuel (62 ans) soient tous tirés d’affaire. Malheureusement, les pauvres petits garderont sans doute des séquelles durables de la fureur assassine du Syrien Abdalmasih H., mais au moins sont-ils en vie.

On dit que la ville en demeurera durablement meurtrie mais pleine d’amour pour son prochain. Et les Français aussi. C’est surtout ce qu’a assuré le maire, François Astorg, lors du « rassemblement citoyen » sur les bords du lac d’Annecy, dimanche matin : « C'est un signe fort d'union et de solidarité. »

L’heure était au recueillement. Si tous les gars du moooonndeu pouvaient se donner la main, on ferait une roooonndeu, etc., et plus si affinités. Alors, monsieur le maire a dit des choses définitives et profondes : c’est « un rassemblement pour bâtir plutôt que haïr »« l’enfance est sacrée, elle représente la vie, et plus que cela, elle représente l’avenir »« l'ensemble de la communauté humaine a été poignardée »… Toute opinion contraire ne serait que récupération malveillante et noirceur d’âme.

À noter que nous avons, cette fois, franchi un grand pas dans l’hommage : pas de marche blanche, pas de bougies ni de nounours, pas non plus de randonnée à roller autour du lac mais un fond musical de circonstance pour accompagner le discours du maire : devant les édiles, les officiels en grande tenue, les gendarmes et les pompiers, une dame s’est avancée avec une boîte à musique puis, tournant la manivelle de son petit crincrin, elle a entonné « Parlez moi d'amour ».

Ne le dites pas à Mme Borne, mais j’ai bien vu, sur la vidéo, que le gendarme derrière la dame se mordait les lèvres pour ne pas exploser de rire. Je sais, nous sommes, en cette circonstance, priés d’attendre le feu vert du Premier ministre pour critiquer, mais bon, six jours après les faits, on est peut-être autorisé à formuler quelques remarques ?

Primo, l’émotion ne justifie pas tout. Pas plus la niaiserie musicale que l‘indigence de la fresque peinte dans la nuit – également à la demande du maire – par le duo d’artistes mexicains Los Calladitos. Ça s’intitule La Lumière du lac et… comment dire… c’est gentil. Question lumière, on n’est pas chez Georges de La Tour, c’est sûr. Jorge Peralta et Ari Galaz, les deux artistes, ont illustré « la diversité » parce que « l’art aide à s’élever en tant que société ».

Vous voulez la vérité ? J’ai honte. Honte de ce pays qui met les problèmes avec la poussière, sous le tapis, et pense pouvoir les occulter par la niaiserie infantilisante. Au point où nous en sommes, et imaginant que la boîte à musique était une allusion à l’âge des petites victimes – sinon quoi ? –, pourquoi ne pas avoir carrément choisi un « doudou musical » comme on met dans les berceaux, ou même une « boîte à meuh » ? Ah non, pas la boîte à meuh, ça fait terroir franchouillard et cul des vaches.

Une fois de plus, on essaie de se rassurer en lisant les commentaires, Twitter étant une des dernières lucarnes pour libertaires dotés de bon sens. Comme un certain Albert Frelon, reprenant la chanson dans son piquant commentaire : « "Votre beau discours, mon cœur est bien las de l’entendre". Avec des gradés de la police et de la gendarmerie en arrière-plan, cette mascarade prend une saveur particulière. »

Par Marie Delarue le 13 juin 2023

Boulevard Voltaire

dimanche 11 juin 2023

La France est bien devenue un véritable « coupe-gorge »



Ce qu’on ne mesure pas n’existe pas. Nous avons donc besoin de chiffrer. Sans la confrontation aux chiffres, nous sommes facilement portés vers ce que l’on peut appeler « l’illusion de l’égalité » : « Ce qui ne m’arrive pas n’arrive à personne », a-t-on tendance à penser.

Or, il est un domaine dont le chiffrage ne peut pas être anodin : celui de la délinquance qui sévit sur le territoire. Vendredi matin, sur CNews, Éric Zemmour a rappelé l’ampleur des violences physiques commises avec arme blanche dans l’espace public. Il y aurait, selon lui, « aujourd’hui, en France, entre 120 et 140 attaques au couteau par jour ».

Ce chiffre est le résultat d’un calcul effectué par Le Figaro, en février 2020, à partir de données tirées d’une note de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) datant de novembre 2019. Cette note compile les résultats de trois années d’enquêtes (2015, 2016, 2017). Elle décrit les violences physiques et leur gravité. Ces enquêtes estiment à 653.000 par an le nombre de victimes de violences physiques commises hors ménage. Parmi elles, « 18 % (des victimes) déclarent avoir été violentées avec au moins une arme ». Et la note de préciser, en outre, que « dans la plupart des violences armées, il s’agit d’armes blanches (37 %) »Le Figaro, se saisissant de ces pourcentages, les a traduits en chiffres, beaucoup plus parlants : 44.000 victimes d’agressions à l’arme blanche par an représentent effectivement une moyenne de 120 par jour.

Plusieurs reproches peuvent être faits à ces statistiques. Certains peuvent ne pas les trouver assez robustes car elles sont produites à partir d’échantillons trop petits. On déplore également qu’elles n’aient pas été confirmées depuis 2020 par des études plus récentes. Pourquoi ce silence ? La question mérite d'être posée.

Disparition du dispositif d’enquête

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir demandé. Ainsi, Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône, s’y est reprise à deux fois, par la voie de questions écrites adressées au gouvernement : la première le 15 juillet 2021 et la seconde le 7 juillet 2022. En vain.

En réalité, l’enquête dite de « victimation » qui avait permis d’arriver au chiffre 120... n’existe plus. Pilotée par l’INSEE, qui en assurait également la maîtrise d’œuvre (échantillonnage, organisation de la collecte, élaboration et diffusion des bases de données, etc.), elle s'appuyait sur l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, supprimé en 2020, et sur le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI, créé en 2014). Depuis 2022, une nouvelle enquête a pris le relais, celle-ci entièrement maîtrisée par les services de l’Intérieur. Son nom ? Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS). Ses premiers résultats devraient être publiés en 2023. En attendant, le silence demeure assourdissant sur ce sujet des attaques à l'arme blanche.

Mercredi dernier, Valérie Boyer a pris les devants en déposant « une demande de question orale au gouvernement afin d’obtenir des éléments sur la hausse des attaques à l’arme blanche dans notre pays ». La même question qu'en 2021 et 2022. Un trentenaire venait d'être poignardé à Marseille pour avoir défendu une jeune fille. C'était la veille du drame d'Annecy. La patience finira-t-elle par payer ?

Ces statistiques risquent de donner tort au garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti qui, en 2020, assurait crânement que « la France, ce n'est pas un coupe-gorge ».

Par Jean de Lacoste le 11 juin 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 8 juin 2023

Annecy : il est temps de revoir les accords de Schengen



Le comble de l'horreur est atteint, aujourd'hui, avec cette attaque barbare contre des enfants à Annecy.

Depuis 2012, nous nous sommes malheureusement habitués aux actes criminels les plus monstrueux et, à tort, on se dit, chaque fois, ça ne pourra pas être pire. Comment, un seul instant, accepter qu'un être humain attaque au couteau des enfants d'à peine 3 ans, des âmes innocentes en promenade dans un parc de la ville ?

Comment croire que cette expression de la bestialité, cette symbolique de la sauvagerie puisse être ?

Notre société se complaît dans une forme de violence que plus personne ne sait justifier. On agresse pour un regard, on tue pour magnifier son besoin d'accomplissement, la France est entrée de plain-pied dans ce côté obscur qui marque la fin des civilisations.

La vie ayant de moins en moins de valeur, mais en même temps, comme l'a dit Jean-Paul Sartre, « les valeurs sont le sens que l'on choisit de donner à sa vie », comment être surpris de tout ce qui nous arrive dans une France qui, au nom du progressisme, refuse de s'assumer, allant jusqu'à vouloir réécrire son Histoire.

Agresser des enfants, ce n'est pas dans notre culture, non. En France, les enfants sont choyés, ils sont aimés, protégés. En France il faut apprendre à s'adapter aux mœurs qui font la société.

L'auteur présumé de ces actes horribles serait d'origine syrienne, réfugié politique en Suède, il s'est installé il y a plusieurs mois en France grâce au système des frontières ouvertes à tout vent dont profitent les migrants : Schengen.

Nous sommes, une nouvelle fois, dans le cas d'une personne qui s'est invitée dans notre pays en exploitant les failles d'un système inadapté aux réalités actuelles.

En situation totalement légale, Abdalmasih H., 31 ans, n'était pas en irrégularité administrative au regard de la loi, mais la question qui reste posée à tous est celle de la porosité des frontières.

Combien de temps allons-nous encore attendre avant que les politiciens ne se décident à revoir de fond en comble les accords de Schengen ?

Combien d'enfants devons-nous encore sacrifier avant de nous décider sur une refonte des accords de Schengen ?

Le criminel d'Annecy ne se serait peut-être jamais retrouvé en France si notre pays avait la gestion de ses frontières, mais je devine déjà la réaction des bien-pensants : POPULISME !

C'est certainement populiste d'avoir cette réflexion et se poser la question qui en découle, mais il est temps de ranger notre irénisme et prendre conscience des risques liés à la libre circulation des personnes. Schengen a vécu, le courage est d'en prendre conscience et accepter d'en revoir totalement les articles, sinon, exigeons des politiciens un référendum et tranchons sur la pertinence pour notre pays d'appartenir à une communauté totalement inadaptée.

Je sais que dire ça, ne va pas plaire à des gens comme François Astorg, maire EELV d'Annecy qui, il y a moins d'un mois, dénonçait une manifestation dans sa ville pour défendre la francité, finalement interdite par les autorités.

Ces gens ont le don de se tromper de combat et fermer les yeux sur la réalité, prétextant chaque fois le fascisme et hurlant au complotisme pour décrédibiliser ceux qui ne pensent pas comme eux, mais l'Histoire récente leur a toujours donné tort, c'est ce qui fait la faiblesse de leur idéologie politique.

Une pensée pour les victimes de cet acte barbare qui a frappé Annecy et aux enfants touchés, je veux citer un grand monsieur, natif de la ville, Jean-Jacques Rousseau :

« Un des premiers soins des enfants est de découvrir le faible de ceux qui les gouvernent. »

Par Verlaine Djeni le 8 juin 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 18 mai 2023

Agression d’un petit-neveu des Macron : et celles contre la famille Le Pen ?



Il n’aura échappé à personne qu’en France, la violence gagne du terrain. Ainsi, Jean-Baptiste Trogneux, petit-neveu de la première dame de l’Élysée, a-t-il été roué de coups par huit personnes, ce lundi 15 mai, devant la chocolaterie familiale d’Amiens, alors qu’Emmanuel Macron achevait sa causerie télévisée de TF1.

Bien sûr, les versions divergent, tel que résumé par BFM TV. Pour son père, Jean-Baptiste Trogneux : « Ils l’ont jeté au sol et l’ont tabassé. […] Ses blessures nécessitent de passer un scanner cérébral. Il a une commotion, plusieurs doigts abîmés, des côtes cassées. »

Pour les agresseurs, le récit est évidemment tout autre : « On l’a défendu et lui est parti porter plainte directement au commissariat pour violences, des coups de poing, des coups de pied. […] Le neveu de Brigitte Macron a bousculé notre camarade, on est venus pour séparer et quand on est repartis il y a la voiture de la BAC qui est venue. » Bref, la Justice tranchera. Elle a déjà tranché. Quatre des protagonistes seront jugés et quatre autres viennent d’être remis en liberté sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux.

Au fait, qui sont les quatre personnes incriminées, trois hommes et une adolescente de seize ans qui devrait être tôt déférée devant le juge des enfants ? Toujours selon la même source, « deux sont connues des autorités avec des antécédents judiciaires, une autre est connue du renseignement territorial ». Mieux : ces trois hommes seraient des « majeurs protégés », deux sous curatelle, un sous tutelle.

Leurs motivations ? Elles sont évidemment des plus floues. Pour l’un, « ça n’est pas parce que c’est le neveu de Brigitte Macron qu’il faut le défendre. On vit dans une drôle de France, il faut se réveiller. » Pour les deux autres, « on ne peut pas rester comme ça, surtout avec un Président qui ne nous écoute pas. […] Il faut faire un Mai 68. » Pour les trois : « Emmanuel Macron devrait démissionner, parce que là, ça va partir en vrille, toute la France va se révolter. À Paris, c’est chaud, dans les autres villes, aussi. Là, on se fait bien entendre, on va se faire entendre encore plus. En tout cas, on est là, on ne lâche rien. »

Pour revenir à de tels degrés de violence politique, faut-il au moins remonter aux années 70. Avant les Black Blocs, les autonomes. Des manifestations qui pouvaient vite dégénérer. Il y avait Action directe, qui n’hésitait pas à tuer. L’extrême gauche atteignait ces niveaux de sauvagerie que l’on retrouve aujourd’hui. L’extrême droite n’était pas, non plus, en reste. Le 9 mars 1971, le meeting parisien d’Ordre nouveau, au Palais des sports, est attaqué par tout ce que la capitale compte de gauchistes. Pas de morts mais des blessés graves par dizaines. Deux ans plus tard, le 21 juin 1973, un autre meeting, tenu salle de la Mutualité et consacré à « l’immigration sauvage », est à son tour pris d’assaut. La violence est telle qu’une semaine plus tard, Ordre nouveau et la Ligue communiste sont dissous par le ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin. Une dizaine d’années avant, l’OAS tentait à plusieurs reprises d’assassiner le général de Gaulle. Rien de bien neuf sous le soleil, donc.

Très logiquement, la classe politique est, pour une fois, unanime à dénoncer l’affaire. Pour Éric Ciotti, patron des LR : « Oui au débat démocratique, non à la violence et à la terreur. » Chez les Insoumis, même son de cloche. Alexis Corbière : « Aucune violence contre les personnes n’est acceptable. » Et Jean-Luc Mélenchon d’ajouter, mais à sa manière : « Des commentateurs indifférents aux tentatives de meurtre et agressions racistes me somment de me prononcer sur l’agression à Amiens contre le chocolatier Trogneux. Je lui exprime ma compassion et je joins ma protestation à la sienne. Je demande à Macron et Madame d’en faire autant pour nos amis agressés ou menacés. » Lesquels ? L’histoire ne le dit pas.

Marine Le Pen est probablement plus convaincante, qui exige que les « agresseurs soient très sévèrement sanctionnés par la Justice », tout en remarquant : « J’ai été moi-même, pendant de très nombreuses années, victime, avec ma famille, de violences, de menaces, sans qu’à l’époque ça ne suscite d’indignation. […] Je développe une indignation pour l’ensemble de ces actes, quel que soit le parti que cela touche. »

Pas faux, tout comme il est aussi légitime de s’interroger sur le chaos semé par Emmanuel Macron alors qu’il assurait que ce dernier surviendrait si Marine Le Pen était élue à sa place.

Par Nicolas Gauthier le 17 mai 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 4 mai 2023

La France disloquée, terreau d’une possible guerre civile



La guerre civile : la perspective s’installe dans les esprits, face à la nation disloquée et à la généralisation de la violence. A Mayotte, 101 ème département français, c’est la députée Estelle Youssouffa qui prévient : « On va basculer dans la guerre civile si le travail n’est pas fait ». Mardi, dans La parole aux Français (CNews), Jean-Christophe Couvy, secrétaire national unité SGP-Police, a mis en garde contre les casseurs « rompus à la guerre civile », qui se sont acharnés contre les forces de l’ordre (406 blessés) en marge des défilés du 1 er mai. Dans un prochain Appel à « sauver la France », d’anciens militaires conduits par Jean-Pierre Fabre-Bernadac vont réitérer leurs craintes exprimées il y a deux ans dans la « Lettre des généraux ». Ils y écrivaient : « Si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société (…) et demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant ».  Cette fois, les signataires, rassemblés par l’association Place d’Armes, accusent Macron de « nous entrainer aveuglement vers la guerre civile ». Estimant « la Patrie en danger », ils appellent à une Marche de la Fierté Française le 13 mai à Paris. Ils écrivent (1) : « Nous devons montrer que le pavé parisien n’est pas réservé à ceux qui méprisent la nation. Aussi « Place d’Armes » défilera avec ses drapeaux, sa musique et ses anciens militaires, portant fièrement leurs décorations, suivis par le maximum de citoyens de toutes origines et confessions ».

La France, après de six ans de macronisme, est une poudrière. Le chef de l’Etat plaide l’apaisement comme les enragés de 1793 appelaient à la concorde. Un pays multi-fracturé s’étale aux yeux de tous. Ce n’est pas seulement un affrontement de classes qui s’observe, dans le mépris de la caste pour « ceux qui ne sont rien ». Pour avoir théorisé l’opposition entre progressistes et populistes, Macron a envenimé le ressentiment de la France modeste. Il a aggravé la rupture entre les déracinés et les enracinés, la France des métropoles et la France périphérique, les déconstructeurs de l’identité nationale et les héritiers d’une continuité historique. 

Des riches s’opposent aux pauvres, des actifs aux retraités, des citadins aux ruraux, des jeunes aux vieux, des femmes aux hommes, des Noirs aux Blancs. Les tenants de la société ouverte crachent sur les patriotes. L’importation en France du wokisme nord-américain et de l’islamisme saoudien rajoute les ferments de la discorde généralisée. Dans ce contexte, la guérilla urbaine s’est banalisée dans les cités d’immigration. Les morts par balles de se comptent plus à Marseille. L’islam politique, pour sa part, poursuit sa lente infiltration de la société, sous la protection d’une extrême gauche qui rêve d’abattre « la mauvaise république » (Jean-Luc Mélenchon, lundi) en attisant la haine des flics. Tout ceci ne fait certes pas encore une guerre civile. Mais Macron persiste, diaboliquement, à diviser les Français. Jusqu’où ?

Par Ivan Rioufol le 4 mai 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

samedi 29 avril 2023

Mélenchon appelle policiers et gendarmes à s’opposer à Macron : républicain ?



Vendredi soir, Jean-Luc Mélenchon a posté sur YouTube une vidéo appelant à un « raz-de-marée » pour le 1er Mai. Dans sa célèbre veste « travailleur », il a, sans surprise, centré la première partie de son intervention sur la suppression des régimes spéciaux, qui n'aura pas lieu, comme nous l'expliquait Éric Letty. Du classique destiné à mobiliser sa base traditionnelle.

Mais - plus surprenant - Mélenchon s'est ensuite adressé aux policiers et aux gendarmes, les invitant à rejoindre les manifestations du 1er Mai et à se mettre en grève contre une réforme des retraites les concernant aussi : « Votre intérêt, c'est d'entrer dans la lutte, d'être présent le 1er mai, de faire grève et de refuser d'accomplir les brutalité absurdes et cruelles que parfois on vous demande de faire, contre la déontologie de votre métier. »

Qu'aurait-on dit, qu'aurait-il dit si, je ne sais pas, Jordan Bardella ou Éric Zemmour en avait fait de même ? Mais pour la gauche, tout est permis.

Ce contre-pied de Mélenchon par rapport à sa rhétorique et sa clientèle traditionnelles est habile. Le contentieux entre les Insoumis et les forces de l'ordre est ancien et profond. Il n'est qu'à écouter le refrain bien connu de ses troupes : « Tout le monde déteste la police. » Ou rappeler les délires verbaux de ses lieutenants Léaument, Bernalicis ou Portes contre la police. On comprend donc que le leader émérite de LFI ait éprouvé le besoin de tenter quelque chose. Pas sûr, cependant, que les sermons du vendredi soir du père Méluche suffisent à rabibocher ces deux mondes.

Mais cet appel aux forces de l'ordre révèle aussi, comme parfois chez Mélenchon, une intuition politique plus intéressante. Avec un pouvoir considérablement affaibli qui n'a trouvé aucune solution politique à l'impasse dans laquelle il s'est placé avec cette réforme des retraites qui va plomber durablement le quinquennat, et une contestation qui se prolonge en casserolades à chaque sortie de ministre, les forces de l'ordre deviennent, comme lors des gilets jaunes, un point de fixation. D'un côté, elles restent le seul soutien légal du pouvoir ; de l'autre, elles attirent la hargne des manifestants insoumis ou Black Blocs. Dans cette situation, tout élément qui viendrait semer le doute dans ce maillon essentiel à la survie d'un pouvoir impopulaire peut devenir déterminant. Et c'est bien ce que Mélenchon a relevé et voulu exploiter, en vieux madré de la politique : « Si vous croyez que le pouvoir qui vous caresse la tête vous protégera, vous vous trompez. Voyez déjà comment ils ont méprisé les gendarmes, en disant que c'est parce qu'ils n'avaient rien compris qu'ils avaient confisqué les casseroles à des manifestants. » Mélenchon a bien vu tout le parti qu'il pourrait tirer de celle maladresse évidente du pouvoir et visé juste en mettant en exergue son mépris. Pour les policiers, il a même regardé plus loin : « Vous êtes appelés à ne pas avoir de vacances en région parisienne pour assurer la protection des lieux des Jeux olympiques. Vous n'aurez ni juillet, ni août. Vous laisserez faire ? Non, bien sûr, je suis sûr que non. » Une fois de plus, c'est bien vu.

Il y a peu de chances que policiers et gendarmes aient été hypnotisés par la vidéo de Mélenchon et se mettent à marcher derrière lui, lundi, sur l'Élysée. En revanche, tout cela nous dit quelque chose sur l'air du temps.

Par Frédéric Sirgant le 29 avril 2023

Boulevard Voltaire

lundi 27 mars 2023

France révoltée : pourquoi Macron a perdu



Emmanuel Macron a perdu. Persister dans sa réforme des retraites s’annonce explosif. La colère ne se calmera plus de si tôt. Dans le rapport de force engagé par l’Elysée, le déséquilibre joue en sa défaveur. Le gouvernement ne pourra tenir par la seule répression policière. En effet, l’exaspération populaire n’est plus seulement sociale et syndicale. Elle est devenue démocratique, en protestation contre la relégation des citoyens ordinaires. Jeudi dernier, les manifestations massives ont été rejointes par des gens qui récusent l’autoritarisme d’Etat et la pente despotique d’un pouvoir personnel et solitaire. La présence remarquée de la jeunesse apporte également une nouvelle dimension à la contestation d’un système oligarchique. La somme de maladresses accumulées par le chef de l’Etat et son gouvernement a porté le pays à ébullition. 

Macron a d’ailleurs eu raison d’annuler in extrémis la venue du roi Charles III, en l’honneur de qui un dîner officiel était prévu ce lundi au château de Versailles. La promesse d’Elisabeth Borne, hier, de ne plus avoir recours au 49-3 en dehors des textes financiers laisse voir une légitime inquiétude du pouvoir. Reste que, comme le constate ce lundi Henri Guaino dans Le Figaro, « une limite a été franchie » : la révolte, qui traverse toute la société, oblige Macron à oublier son orgueil et sa posture de chef prétendument éclairé. En 1984, face à l’ampleur des manifestations en défense de l’Ecole libre, François Mitterrand avait renoncé à son projet d’harmonisation éducatif. Macron serait bien inspiré d’en faire autant.

La choix présidentiel du pourrissement et du parti de l’ordre a peu de chance de fonctionner à nouveau. Cette stratégie a été gagnante lors de l’épisode des Gilets jaunes. Mais c’est précisément parce qu’aucune leçon n’a été tirée de cette première alerte démocratique que cette même issue semble improbable. Certes, les scènes spectaculaires de guérillas rurales qui ont eu lieu, samedi, autour de la retenue d’eau de Sainte-Soline (Deux Sèvres), ont permis à l’Etat de s’affirmer en rempart d’une extrême-gauche écologiste, fanatisée et hyper-violente. Mais la macronie est elle-même comptable de ces factieux qu’elle a protégés. Selon le discours officiel, seule « l’extrême droite » était sensée être le danger pour la République. Le récent procès des Barjols, groupes soi-disant terroriste, a pu montrer la réalité du profil de ces Pieds-Nickelés bas du front. 

Dans son entretien télévisé de mercredi dernier, Macron a mis en alerte contre de possibles épisodes semblables à ceux de la prise du Capitole américain par des partisans de Trump, ou des institutions brésiliennes par des pro-Bolsonaro. Mais ce spectre de l’extrême droite, toujours agité par Macron, aveugle sur la réalité du totalitarisme de l’extrême gauche, coupée du peuple et du monde rural. C’est cette France des Oubliés qui proteste à nouveau. Je la décris et la soutiens ici depuis longtemps. C’est elle qui n’a pas dit son dernier mot.

Par Ivan Rioufol le 27 mars 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

mercredi 22 février 2023

Saint-Jean-de-Luz (64) : L'enseignante d'espagnol poignardée est décédée



L'ensauvagement jusque dans les écoles...

Âgée de 50 ans, une professeure d'espagnol au sein de l'établissement privé de Saint Thomas d'Aquin à Saint-Jean-de Luz (Pyrénées-Atlantiques) est décédée après avoir été mortellement blessée à l'arme blanche par un élève mercredi, selon le parquet de Bayonne.

L'auteur des faits est un élève âgé de 16 ans. Il a déclaré être "possédé". 

La police, le préfet du département, le procureur de Bayonne et la rectrice de l'académie se rendent sur place, selon un communiqué de la préfecture. La police judiciaire de Bordeaux est saisie.

*Source Europe 1 le 22 février 2023

TV Libertés

mardi 7 février 2023

La France doit exiger des excuses de Louis Boyard



Une fois n’est pas coutume. Difficile de ne pas donner raison à Gérald Darmanin lorsqu’il évoque l’envolée tout sauf lyrique du jeune député Nupes  dans les rangs de l’. Le ministre épingle la diatribe du jeune député LFI, ce moment « sans doute pour vos réseaux sociaux », ces 15 secondes de célébrité, ce « petit moment de reconnaissance ».

 en a besoin. Lorsqu’on vit dans un autre univers, il faut de temps à autres s’assurer qu’on existe réellement. Pour Boyard, l’exercice est assez simple. Il reprend sans le moindre recul la mythologie révolutionnaire en carton pate du petit communiste contemporain. Toutes les idées simples, veules, répétées par l’extrême gauche remontent alors à la surface sans avoir été digérées. Cela donne, ce 7 février à l’Assemblée nationale, ce qu’il doit prendre pour un brillant effet de manche anti-flics. « Je n’ai pas de leçons à recevoir d’un ministre qui instrumentalise la police à des fins politiques, qui dit que la police n’a jamais tué ». Il évoque « les contrôles abusifs à la couleur de peau ». Et poursuit, il est lancé. « Vous volez deux ans de vie aux  et à leurs parents avec votre , vous affamez dans les universités, vous écrasez les lycéens sous la pression de Parcours sup, vous les condamnez par votre inaction climatique, vous les noyez dans le chômage et les bas salaires, vous pensiez qu’ils allaient se laisser faire ? Non ! Vous les réprimez, nous les soutenons ! » Et Boyard, survolté, la voix égosillées, d’en appeler à ses protégés, aux jeunes damnés de la terre : « Étudiants, bloquez toutes les universités du pays ! Lycéens, … » Il ne finira pas, son micro est coupé.

Chaque époque depuis le XIXème siècle a la gauche qu’elle mérite. La France a eu Jaurès, Clémenceau, Mitterrand. A la tête du PC, Marchais était matois, Lajoinie fit ce qu’il put, Fabien Roussel n’est pas si malhabile. Aujourd’hui, la Nupes, qui ne cesse de surprendre dans le pire, offre une tribune dans les rangs de l’Assemblée à ce mini-Lénine de cour de récréation, prêt à soulever les lycées, les collèges demain et peut-être les écoles primaires sans autre mobile que de se donner le frisson du chauffeur de salles.

Car tout est imaginaire chez . Dans le monde de Louis Boyard, la police est une bande de tueurs à gages à la main du pouvoir, ivre de contrôles au faciès, tous racistes de la pire eau. Le pouvoir vole la vie des , rien que cela. Cela ne lui suffit pas, il les affame, comme Lénine au temps des koulaks. Parcours sup écrase les lycéens et le ministre condamne son peuple par « l’inaction climatique », cette tarte à la crème qu’on garnira de tous les ingrédients vrais ou faux de l’imaginaire écologiste. Ce n’est pas tout, le pouvoir, décidément divin, a le tort de ne pas offrir à chaque lycéen un salaire de Pdg et à chaque non diplômé un emploi en or. Sur ce constat délirant, l'énergumène se donne tous les droits, en appelle au blocage des universités et des lycées. Le bébé pyromane, plus gonflé qu’un ballon sonde chinois au-dessus du territoire américain, a définitivement quitté le monde tangible. Ces dernières heures, il a mis ses idées à exécution, appelant à bloquer la fac de Rennes.

Pour une fois, Darmanin n’a pas vu des Anglais déchaînés mais un député français pitoyable et déconnecté. « Oui Monsieur le député, vous êtes la caricature de ce que j’essaie de dénoncer dans Le Parisien, c’est-à-dire la bordélisation du pays, répond le ministre de l’Intérieur. Oui, Monsieur le député, vos propos prêteraient à rire s’ils n’étaient pas si grave de la part d’un représentant de la nation ».

Et Darmanin de défendre l’honneur des policiers vomis par cet élu du peuple. « Ceux qui gardent notre sécurité, qui meurent sous le couteau du terrorisme, les policiers, ces petites gens, ces ouvriers de la sécurité, vous les réinsultez ici en disant qu’ils tuent. C’est une honte. Ce mépris social qui est le vôtre… », commence le ministre. On n’en entendra pas plus, le micro a été coupé.

 vit ailleurs. Dans son monde à lui, tout est injuste sauf lui. Tout est cruel, sauf lui. Tout est méchant, sauf lui. Tout est orgueil, sauf lui. Cet ego surdimensionné doit désormais prononcer des excuses. Des excuses aux policiers qui risquent leur peau pour la sécurité des Français face aux concentrés de haine de la trempe de Louis Boyard. Des excuses au ministre qui représente la France et, en l’occurrence, les forces de l’ordre. Des excuses à nos policiers qui font leur devoir. Des excuses à l’ toute entière qu’il salit de ses numéros indignes de fort en gueule et d’athlète de foire. Des excuses aux Français qui lui versent un salaire et ont le droit de dire à ce révolutionnaire en barboteuse d’aller faire le fier ailleurs que dans cette enceinte historique. Des excuses à la France qui souffre d’assez de maux pour qu’un élu les aggrave pour se donner des frissons.

Par Marc Baudriller le 7 février 2023

Boulevard Voltaire