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samedi 22 octobre 2022

Le jour où Dassault disparaîtra … et où Exxelia restera "français" : une fiction ?


Communiqué de
Lionel Mazurié, Délégué national au numérique de DLF du 20 octobre 2022

Le jour où Dassault disparaîtra, je pleurerai. Jeune ingénieur chez Dassault Systèmes, son émanation, nous allions aux "zazas" déjeuner … Il y avait des photos, l’histoire industrielle de notre pays. Il y avait le récit, celle d’un homme, Marcel Bloch et de ses hommes et femmes qui ont fait rêver des enfants avec leurs machines d’acier … n’en déplaise à la maire de Poitiers.

Surtout, ça serait le passé. Le repli. Il faudrait "décarboner", "démétaliser", dériveter même ? Le français d’aujourd’hui doit être un citoyen "vert", retenu, immobile, consommateur raisonné, arraisonné comme un bateau-ivre ? Américanisé, digitalisé … uberisé. Les vols en jet privé, en Falcon, c’est irresponsable, la défense c’est diabolique, l’industrie c’est moche. 

Tout ce qui est fumée … c’est le mal. Le vent c’est bien.

On dit qu’une entreprise ne vit que le temps de trois ou quatre générations humaines …

Le mariage forcé de Dassault avec les allemands, pour le projet Scaf, est calamiteux, politiquement avant tout. Comme Gaia-x l’est pour un cloud souverain européen !

Bref.

Mais parfois on tue une entreprise dès sa nécessité de la renommer avec un joli nom qui finit par un "a" ou avec un "n" nasal pour prendre un nom à consonnance anglo-saxonne afin de faire "international" … DCN devint Naval Group, France Telecom, Orange, GDF Suez, Engie , EDF découpée en Enedis, le GIAT devint Nexter … Avec le nom , le récit disparaît et l’absorption à venir passe mieux.

Et puis, il y a les sous-traitants car la financiarisation rend nécessaire de sécuriser une entreprise et de faire des économies d’échelles, de diminuer les risques par le recours à la délégation de service … de rentabiliser, de produire du dividende.

Exxelia, une société française, est actuellement menacée du rachat par les américains, Heico Corporation.

Alors, bien ou mal ?

Exxelia est déjà sous fonds britanniques. Elle est sans doute une brique de l’histoire électromécanique française qui subsiste. Elle est implantée à l’étranger aussi.

Cette société équipe nos Rafales et les Falcons de Dassault aviation, nos sous-marins et bâtiments de la marine, la fusée Ariane ...

Qu’un grand tycoon, magnat français, déjà internationalisé, hors-sol, rachète Exxellia n’y changerait pas grand-chose sans doute.

Comment protéger des filières d’exception et d’indépendance ? Quelle est notre stratégie nationale ou que n’est-elle pas plutôt ? Peut-être même qu’Exxellia est déjà dépendante de fournisseurs asiatiques pour ses matières premières : le monde est poupée … russe.

Pendant ce temps dans nos grandes écoles, comme Polytechnique, les lobbies agissent pour faire changer de cap nos jeunes élites qui dirigeront, ou pas, les grands établissements de l’état, dans le public ou dans le privé, les grandes entreprises … que ce soit l’énergie, l’automobile, l’aéronautique, le constat est le même, il faut muter, démonter, … Il y aura deux mondes : la sphère d’influence américaine, forte de ces entreprises leaders et décomplexées, la sphère "orientale" avec les équivalents avec une frontière bien loin de la France totalement astreinte au mondialisme atlantiste occidental.

Alors oui, nos financeurs Caisse des Dépôts – Bpifrance, des fonds français, pourraient-ils mettre les quelques millions nécessaires plutôt que de soupoudrer des startups qui ne rêvent que d’une seule chose, être rachetées par un GAFAM ? Ces deux organismes de l’état français pourraient-ils jouer leurs rôles souverains et patriotiques ? Le gros mot est lâché.

Photonis, fabricant d’équipement de vision nocturne, qui avait défrayé la chronique il y a trois ans, a échappé au rachat américain, par son entrée, en février 2021, dans un fond français nommé HLD, déjà investisseur dans MVG et Rafaut (renommé en Aresia), fournisseur du Rafale.

HLD a été fondée par un X-Mines, comme quoi, il existerait une rémanence et une résonnance particulière des grands corps de l’état … français …

Rêvons d’un tel sursaut inespéré pour Exxelia. Il nous reste quelques mois.

Debout La France

jeudi 6 octobre 2022

Invasion de l'Arménie par l'Azebaïdjan : la France doit assumer sonn rôle historique de défenseur du peuple arménien



Communiqué du groupe RN à l'Assemblée nationale du 5 octobre 2022

Le groupe Rassemblement National de l’Assemblée nationale exprime son plein et entier soutien à l’Arménie et au peuple arménien.

Depuis la nuit du 12 au 13 septembre, les forces armées azéries ont lancé une offensive de grande ampleur sur un certain nombre de localités du territoire souverain arménien situées près de la frontière, avec notamment d’intenses bombardements d’artillerie, et l’utilisation de drones d’assaut fournis par la Turquie.

Depuis le cessez-le-feu du 9 novembre 2020, Il s’agit de l’agression la plus grave, mais hélas pas la première, sur les frontières internationalement reconnues de la République d’Arménie. En violation de toutes les conventions internationales, l’Azerbaïdjan a bombardé des infrastructures civiles : écoles, hôpitaux, et zones résidentielles. De même des exécutions sommaires de prisonniers de guerre auraient été signalées.

À ce jour, plus de 50 kilomètres carrés du territoire arménien se trouvent de facto sous le contrôle des forces armées azéries, en totale violation du droit international et de l’intégrité territoriale de l’Arménie.

Le gouvernement français, qui s’est toujours dit « ami » de l’Arménie doit aujourd’hui réagir à cette nouvelle agression, et tout mettre en œuvre afin de stopper les velléités de l’Azerbaïdjan. Il est temps de prendre des mesures fortes, telles qu’un embargo sur les ventes de technologies militaires à l’Azerbaïdjan.

107 ans après le début du génocide des Arméniens de l’empire ottoman, ne laissons pas l’histoire se répéter.

RN

vendredi 30 septembre 2022

Propagande woke dans les écoles : et si les élus locaux changeaient la donne ?



Alors que M. Pap Ndiaye faisait sa première rentrée en tant que ministre (woke-compatible) de l’Éducation nationale et de la jeunesse, les partisans d’Éric Zemmour lançaient leur campagne d’information « Protégeons nos enfants » dont Boulevard Voltaire s’est fait récemment l’écho. Via Internet et le formidable réseau des militants de Reconquête, cette initiative permet de contrer l’hégémonie de la gauche « progressiste » au sein des établissements scolaires. Chacun sait qu’une minorité de professeurs militants, accompagnés par une myriade d’associations et de syndicats subventionnés, font de l’école un lieu de propagande gauchiste. Les idéologues du « Grand Endoctrinement » ciblent délibérément nos enfants et adolescents.

Face à l’offensive woke au sein de l’Éducation nationale, Reconquête fait, à juste titre, feu de tout bois : site Internet dédié, réseaux sociaux, conférence d’Éric Zemmour sur le thème de l’École le 25 septembre, pétition, distribution de tracts et collecte de témoignages.

Cette campagne salutaire gagnerait en visibilité si elle s’appuyait sur les élus locaux. Notre pays compte plus de 500.000 conseillers municipaux (pour la plupart bénévoles), plus de 4.000 conseillers départementaux et 1.758 conseillers régionaux. Or, les collectivités ont chacune une compétence en matière de politique éducative (écoles pour les communes, collèges pour les départements et lycées pour les régions). Même si l’essentiel des compétences reste entre les mains du ministère, les assemblées locales sont amenées très régulièrement à voter pour leur politique scolaire et périscolaire. Les collectivités subventionnent également de nombreux acteurs du monde éducatif.

Les élus locaux, majoritairement non encartés, sont dans leur quasi-totalité hermétiques aux délires intersectionnels de l’extrême gauche. Comme la plupart des Français, ils sont soucieux du bien-être des enfants et de la neutralité du service public. Il serait bon que cette très grande majorité silencieuse et de bon sens, aux prises avec la réalité du terrain, prenne clairement position contre l’entrisme woke à l’école. Comme je l’ai fait dans mon conseil municipal à Frontignan, les élus peuvent, à chaque débat sur les politiques scolaires et périscolaires, demander le vote de résolutions interdisant la propagande auprès de nos enfants. Même les conseillers d’opposition peuvent faire entendre leur voix grâce aux amendements et aux vœux.

Nos collectivités, qui investissent plus de 36 milliards d’euros dans le système éducatif français, ont la légitimité démocratique et les moyens pour faire échec au « Grand Endoctrinement ». Car l’idéologie woke, portée par des groupuscules ultra-minoritaires très actifs, ne progresse dans nos écoles que par l’inaction des gens de bon sens. Si des milliers de collectivités prennent des mesures contre ce fléau, si des dizaines de milliers d’élus prennent la parole dans nos assemblées locales pour protéger nos enfants, ce sera une victoire idéologique notable contre le gauchisme le plus délirant.

En nommant Pap Ndiaye, Emmanuel Macron a envoyé un signal d’encouragement aux activistes woke. Les élus de proximité soucieux du bien commun peuvent agir et envoyer un signal inverse : la France des territoires n’a pas dit son dernier mot !

Par Gilles ArdinatConseiller municipal d'opposition à Frontignan (34) Professeur agrégé d’histoire-géographie, universitaire et militant souverainiste le 29 septembre 2022

Boulevard Voltaire

mardi 27 septembre 2022

Les douanes françaises : une disparition programmée ?



S’il est une administration qui symbolise par excellence la souveraineté d’un État, c’est bien celle des douanes ! À ce titre, elle fait l’objet d’attaques régulières des « ultralibéraux » au pouvoir en France, depuis plus de trente ans (baisse des effectifs [de 22.000 agents, en 1993, à 16748, en 2021], suppression des structures en frontière...), avec une accélération récente de celles-ci depuis 2017, année de l’élection d’Emmanuel Macron.

Pourquoi un tel acharnement dans un contexte d’augmentation exponentielle du commerce mondial où il faudrait, au contraire, prendre en compte les enjeux de sécurité des approvisionnements, de la fraude fiscale et des  en tout genre ?

Bien que les résultats 2021 aient été à nouveau remarquables au niveau des saisies (stupéfiants : +30 % ; contrefaçons [exemples : jouets, soins corporels] : +62,5 % ; tabacs : + 41 % ; armes : +72,5 %) ou de la  perçue : 73,55 milliards d'euros (!), démontrant un savoir-faire et un professionnalisme éminents, la douane française est désormais la cible de deux attaques pour la mettre définitivement hors jeu et ne plus nuire aux différents échanges mondiaux.

Une attaque sur ses missions : le transfert progressif de la majeure partie de ses missions fiscales à la DGFIP (Direction générale des finances publiques) entraînant des pertes abyssales, déjà constatées, de recettes pour l’Etat français (exemple : la taxe déjà transférée sur les boissons non alcooliques).

Et une attaque juridique : suite à une QPC (question prioritaire de constitutionnalité), la décision récente du Conseil constitutionnel de considérer l’article 60 du Code des douanes, base de tout contrôle douanier, comme inconstitutionnel (article en vigueur depuis soixante-treize ans !). Les douaniers se retrouvent tout simplement privés du droit de contrôler !

L’une des rares administrations encore aptes à protéger les citoyens des effets du  est en train de disparaître dans l'indifférence voulue des politiques qui nous gouvernent et des médias, qui en ont une vision primaire.

Par Pascal Tschaen, Conseiller régional du Grand Est (groupe RN et apparentés) Délégué National de L’Avenir Français Ancien vice-président du Syndicat National des Cadres des Douanes le 27 septembre 2022

Boulevard Voltaire

jeudi 15 septembre 2022

Quand Ursula von der Leyen se prend pour la présidente des États-Unis d’Europe…



Ce 14 septembre, la présidente de la Commission européenne tenait son désormais traditionnel discours sur l’état de l’Union. Enfin, « traditionnel », disons-le vite, cet usage, calqué sur celui des USA, ne remontant ici qu’à 2010, alors qu’il est là-bas la règle depuis le président George Washington, ce qui ne rajeunira personne. Alors que la fête d’Halloween ne sévira que le mois prochain, Ursula avait pourtant sorti son plus beau déguisement aux couleurs ukrainiennes. Histoire de faire honneur, sans doute, à Olena Zelenska, épouse du héros du moment : le président Volodymyr Zelensky.

À propos du conflit opposant Kiev à Moscou, nous savons désormais qu’il n’est pas question de lever les sanctions antirusses et encore moins de « chercher l’apaisement ». Certains militants sincères de la cause européenne voulaient que naissent enfin une défense et une diplomatie communes au Vieux Continent. Leurs vœux sont exaucés. Seulement voilà, pas de chance : cette défense et cette diplomatie sont précisément celles de la Maison-Blanche ; ce qui n’était peut-être pas la nature du projet d’origine. Quoique le financement de Jean Monnet, père de cette fameuse construction européenne, par les subsides de la CIA, peuvent nous laisser à penser que le ver était déjà dans le fruit avant même qu’il ne mûrisse et ne devienne manifestement blet.

« Je me tiens ici, devant vous, animée de la conviction que, grâce à notre courage et à notre solidarité, Poutine échouera et l’Europe vaincra », va-t-elle jusqu’à déclarer… Fort bien, mais l’Ukraine ne fait pas partie de l’Union européenne. Les Européens ne font qu’armer l’Ukraine et n’engagent aucun soldat sur le  des opérations ; bref, une « solidarité » et un « courage » tout relatifs…

Et Ursula von der Leyen d’annoncer la prochaine tenue d’une réunion des leaders mondiaux afin de contrer les ambitions de la Chine et de la Russie. Soit, une fois encore, l’agenda de Washington. Le pauvre Emmanuel Macron, qui tente vaille que vaille de faire entendre la petite musique française en ne traitant pas Vladimir Poutine comme un pestiféré, a dû sentir qu’il ne jouait plus exactement dans la cour des grands…

Pis, voilà qui laisse augurer l’idée que cette dame se fait de sa fonction. Présidente des États-Unis d’Europe ? Mais ni ce poste et encore moins cette structure n’existent encore à ce jour. Quant à son homologue futur, Joe Biden, lui au moins a été élu par son peuple ; alors qu’elle, non.

Dans le même registre, cette fois relatif à la politique énergétique européenne, pas un mot sur la France. L’avenir sera renouvelable ou ne sera pas. Priorité sera donc donnée aux pays nordiques ayant tout misé sur l’éolien, sans même un mot sur l’industrie nucléaire française qui, avant d’être mise à bas par nos gouvernements successifs, fournissait pour bonne part l’électricité à la fois aux Français et à nos voisins européens. Seule avancée notable ? Des investissements massifs sur ce prochain  d’avenir que pourrait être l’hydrogène ; ce que, par ailleurs,  réclame à cor et à cri depuis des décennies…

On notera encore que ce plan répond au nom de REPowerEU. Pourquoi cet intitulé anglophone ? On avait pourtant cru comprendre que la Grande-Bretagne avait repris son indépendance vis-à-vis des structures européennes. Il est donc à craindre que malgré le Brexit, l’Europe soit toujours sous influence anglo-saxonne. Dernier point, et pas des moindres : le dossier de l’immigration. Bienvenue, donc, aux réfugiés ukrainiens, mais également à tous les autres ; européens ou non.

À ce titre, il est étrange de voir cette dame se comporter comme si elle était seule matrone à bord, négligeant le fait qu’en Suède, en Hongrie, en Italie, en  et presque partout ailleurs en Europe, les Européens disent justement non à plus d’immigration. Mais de cela elle semble n’avoir cure. Faire l’Europe, oui. Mais surtout sans les Européens, semble-t-il.

Par Nicolas Gauthier le 15 septembre 2022

Boulevard Voltaire

dimanche 4 septembre 2022

Affaire Iquioussen : non, Gérald Darmanin n’a pas la main ferme



Le Conseil d’État, que l’on a connu plus libéral, a donc confirmé l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen. Gérald Darmanin a fanfaronné sur cette décision, qui est une bonne nouvelle il est vrai, mais on a le sentiment légitime qu’il ne fait que tenter de suivre l’avis de la majorité des Français, avec mollesse et toujours un temps de retard. Il continue donc de courir derrière le Rassemblement national qui propose des solutions réalistes.

L’action de l’État a toujours un temps de retard dans la lutte contre l’islam radical et le contrôle de l’immigration

D’abord, comment expliquer que cet imam qui sévit depuis des années soit en fuite ? Que n’a-t-il été surveillé en attendant la décision du Conseil d’État ? Quelle passivité incompréhensible et inexcusable ! Cela donne vraiment le sentiment d’un manque de fermeté, d’autant que l’on reste passif devant les dizaines d’autres imams étrangers ou français et que personne n’ose s’en prendre au noyau dur des « frères musulmans » islamistes que sont les « musulmans de France », ex-UOIF, qui a pignon sur rue et continue à parader chaque année dans une grande manifestation au Bourget ! Si l’on remonte en arrière et pour donner quelques exemples de passivité de l’État, il aura fallu attendre deux ans avant que l’État ne dissolve le groupuscule radical islamiste « Forsane Alizza » qui prônait la lutte armée entre 2010 et 2012. L’ONG BarakaCity, nez creux des « frères musulmans » a existé de 2008 à 2020. Pour sa part, le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), les amis de Mélenchon, créé en 2003 n’a été dissout qu’en 2020.

La loi aussi a toujours un temps de retard comme celle de 2021… sur le respect des valeurs de la République, qui intensifie le contrôle de l’État, mais ne lutte pas vraiment contre le séparatisme islamiste. Ce n’est pas la signature facultative d’une charte par les associations musulmanes qui va faire peur aux réseaux islamistes ! L’autorisation du financement étranger des associations à hauteur de 10 000 euros n’est pas non plus à la hauteur de l’enjeu. C’est l’interdiction totale qui fallait voter. Il va falloir remettre l’ouvrage sur le métier… Il en est de même pour ce qui concerne le contrôle de l’immigration : une loi a été votée en 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie et Gérald Darmanin en prépare déjà une nouvelle à l’automne !... Cela donne vraiment l’impression de toujours courir derrière le Rassemblement National qui propose des solutions plus abouties sur ces sujets !

Le propre du politique c’est d’avoir toujours un temps d’avance

Le Rassemblement National a déposé en 2021 une proposition de loi visant à combattre les idéologies islamistes, allant de l’interdiction de leur financement à celle des tenues dans l’espace public ainsi qu’à l’accès à la fonction publique. Marine Le Pen a également proposé un référendum constitutionnel sur l’immigration contenant des propositions relatives à la priorité nationale, à l’instauration de quotas ou à un bouclier constitutionnel, refondre l’ensemble du droit applicable aux étrangers et l’abrogation du droit du sol. Comme il se disait il y a peu, les Français préféreront encore plus l’original à la copie.

Par Philippe Franceschi le 3 septembre 2022

Front Populaire

lundi 16 mai 2022

Complotiste, populiste ? Non ! Démocrate et lucide ! (III)



La plupart des Européens sont confortablement installés sur leur fauteuil devant un écran et regardent le spectacle du monde. A force d’être soumis au même type de produits, ils finissent par recevoir ceux-ci avec une passivité complice. L’émotion des images isole la réaction affective de toute réflexion qui exigerait le recul du temps, la connaissance du contexte, la perspective des enjeux. Rien n’a mieux illustré cette situation que l’irruption de la “victoire” ukrainienne au concours de chansonnettes de l’Eurovision dont la Russie avait évidemment été exclue. Le ludion télévisuel et patrimonial dont on se demande ce qui lui a donné une telle audience, bien qu’on s’en doute un peu, ose avec une fausse candeur : ” On essaie de garder la politique en dehors de tout cela”. Et d’ajouter aussitôt qu'”il faut montrer sa solidarité avec le peuple ukrainien”, ce qui n’est pas faire de la politique, bien sûr…
Donc l’histoire et la politique sont réduites au spectacle, un spectacle westernien édulcoré pour âmes sensibles. Il y a les méchants d’un côté, avec le super-méchant, Vladimir Poutine, et les gentils de l’autre, les occidentaux. Ces derniers ont tout pour eux : le droit, la liberté, la démocratie, le courage, les armes et les dollars. D’abord le droit : celui des frontières reconnues. Comment les Russes osent-ils occuper la Crimée, et envahir l’Ukraine ? Mais, tout simplement, dira un mauvais esprit rétif à la propagande, par le même droit qui permet à un membre de l’Otan, un “occidental” donc, la Turquie d’occuper et de reconnaître comme Etat la partie de Chypre habitée majoritairement par des turcophones, ou encore aux Américains d’intervenir militairement en Irak, en Syrie, en Somalie, en Afghanistan, en Libye, dans divers pays d’Amérique latine aussi, ou de créer à coups de bombes sur Belgrade l’Etat mafieux du Kosovo. 
La différence réside dans la qualité du scénario et non dans la valeur du droit : les Etats-Unis selon la bonne vieille méthode utilisée par l’Allemagne et le Japon avant-guerre justifient leurs agressions par les menaces qu’ils auraient subies. La fiole agitée par Colin Powell au Conseil de sécurité, qui ne contenait rien, aucune arme bactériologique en tout cas, restera dans les mémoires. Le dictateur irakien n’était guère sympathique, mais l’Irak étranglé par les sanctions et les embargos qui écrasaient sa population était devenu bien incapable de se défendre contre une opération de “changement de régime” dont Washington est l’orfèvre. Le terrain médiatique est soumis à un bombardement d’informations avant le déclenchement de l’opération militaire. Il semble que Moscou en soit resté au traitement du terrain militaire par l’artillerie.
Mais cette dissymétrie est faussée. L’Occident serait la patrie des libertés, et la Russie une autocratie usant d’une censure implacable et parfois meurtrière. Il faut relativiser : il y a en Occident un totalitarisme mou sans doute plus efficace pour aligner les esprits que le dur qui finit toujours par susciter la rébellion parce qu’il fait mal. Le nôtre convainc plus qu’il ne contraint en éliminant les contradictions du champ de l’information pour ne laisser place qu’à la trilogie de la pensée unique, du politiquement correct et du terrorisme intellectuel, celui-ci réservé aux récalcitrants. L’immense majorité des médias dispense une information qui finit par paraître objective puisque rien ne vient la contredire. Pourquoi avoir interdit les médias de l’Etat russe, RT, Sputnik ? La moraline est déversée à hautes doses sur les esprits réticents : on leur fait honte d’être du mauvais côté. Enfin, on les censure, on les chasse du champ médiatique. Qui ne voit le procédé se répandre au fur et à mesure du traitement des crises par les puissantes machines à penser des milliardaires mondialistes et macroniens, et par le prétendu “service public” dont l’orientation politique est un véritable scandale.
Ainsi, la démocratie est-elle encore réelle dans nos “démocraties libérales” ? Sa guerre contre le populisme sous l’étendard d’un “progressisme” qui n’est que l’idéologie du microcosme dominant, de l’oligarchie qui s’accroche au pouvoir, est révélatrice. Ce sont les “valeurs” de cette caste qui sont présentées comme celle de notre civilisation : les “droits” des minorités, l’ouverture des frontières, la fin des familles et des nations au profit de l’individu roi, maître apparent d’une identité narcissique et consommatrice, qui peine de plus en plus à se définir. 
Cette affirmation est en fait une négation, un effacement des identités constructives qui font un homme, une femme, une famille, une nation avec le souci de la transmission et donc du temps long. La réélection de Macron en France après une série d’échecs retentissants, celui du matraquage fiscal qui a conduit aux Gilets jaunes, celui de l’impréparation face au covid, celui de la guerre en Ukraine, systématiquement transformés en leviers par la peur semée chez les “braves gens” un peu niais, est-elle “démocratique” ? La technocratie bruxelloise qui outrepasse ses limites et impose sa politique sans légitimité populaire est-elle démocratique ? Tout se passe comme si 1984 devenait la réalité : d’un côté, Eurasia et la Russie, de l’autre Océania, l’Empire anglo-saxon, des deux côtés, des castes au pouvoir, avec de part et d’autre, une propagande et chez nous les “deux minutes de haine” contre Poutine.
Depuis 1991, avec un rare acharnement, les Etats-Unis se sont employés à empêcher l’alliance fructueuse de l’Europe et de la Russie, naturellement complémentaires. Ils ont traité plus sévèrement la Russie que l’URSS, comme si ce n’était pas son idéologie qui rendait cette dernière contagieuse et dangereuse. Sans le communisme, la Russie est un pays qui participe pleinement à la civilisation européenne. La littérature et la musique russes sont parmi les plus puissantes de notre culture. Depuis très longtemps les Anglo-Saxons sont les ennemis de ce grand pays, trop grand et trop riche à leurs yeux. L’URSS était trop forte pour eux : ils n’ont pas osé s’en prendre à elle, mais depuis qu’elle s’est réduite elle-même à une Russie non communiste, elle est à leur portée. Ce n’est pas une question idéologique, mais la logique d’un prédateur dont les Européens se font les complices contre leur intérêt. 
Les Américains auraient-ils vaincu l’Allemagne nazie sans la Russie ? Auraient-ils vaincu l’URSS sans faire appel à l’islamisme qu’ils ont été incapables de vaincre en Afghanistan ? Depuis 1945, de la Corée à l’Afghanistan, les Etats-Unis n’ont remporté aucun conflit, mais ils en inventent sans cesse pour que tournent leur coûteuse machine de guerre et à plein régime leurs usines d’armement. Les Européens sont-ils aveugles pour les aider à se battre jusqu’au dernier Ukrainien en leur achetant leurs armes, leur pétrole et leur gaz de schiste et peut-être leurs céréales alors qu’il suffisait de mettre en oeuvre les accords de Minsk pour que la paix soit profitable de Paris à Moscou en passant par Berlin, Varsovie et Kiev. 
Quel calcul cynique au-delà de l’Atlantique, quelle stupidité abyssale en deçà, poussent la Russie dans les bras de la Chine ? L’impérialisme américain va conduire la majorité de la population du monde à se dresser contre “l’Occident”. On le voit déjà en Afrique à l’encontre de la France. (à suivre)
Par Christian Vanneste le 16 mai 2022

vendredi 13 mai 2022

Souveraineté, identité ou de la poule et de l’œuf

 

Identité ou Souveraineté, de ces deux paradigmes majeurs, et profondément liés l’un à l’autre, lequel doit-il primer ? Telle est la question que se pose Patrick Mignon se livre ici à une recherche théorique sur un sujet qui vient tôt ou tard à l’esprit de tous les souverainistes. Bien des exemples l’illustrent ; la Pologne : privée de toute souveraineté pendant les longues décennies du Pacte de Varsovie, la Pologne n’en a pas moins su protéger son identité nationale la plus ancrée ; à l’inverse, que vaudrait la souveraineté d’une Nation qui aurait perdu l’essentiel de son identité propre ? Question ancienne, vaste et fort complexe, à laquelle Patrick Mignon, officier de réserve, ancien commandant de bord chez Air France, vice-président de Debout la France (DLF) de 2014 à septembre 2019, et désormais porte-parole de Via, s’attelle ici avec beaucoup de courage… et de brio.

Identité et Souveraineté, quel est le paradigme premier ? Lequel commande l’autre ? En faveur de l’identité s’inscrit celui qui considère qu’un monde multiculturel est nécessairement multi-conflictuel ; et qu’une immigration hors de contrôle comme celle que subit la France, important toutes les cultures d’origine des immigrants, ne peut que conduire à un formidable accroissement des conflits, donc de l’insécurité. Le lecteur attentif notera que nous ne parlons pas ici du sentiment cher à l’actuel Garde des Sceaux mais bien de l’insécurité culturelle : celle de l’identité.

Mais, lui répondent les tenants de la souveraineté, si la France n’a pas la capacité d’exercer sa souveraineté, elle n’est plus capable de prendre des dispositions juridiques qui lui permettraient d’agir sur l’immigration, donc l’identité. Les structures supranationales – CJCE, Cour de Justice des Communauté européennes, et CEDH, Cour européenne des Droits de l’Homme – lui opposant des règles intransgressibles. Il faut donc, selon les souverainistes « purs et durs », restaurer d’abord la souveraineté. Pour ceux qui privilégient l’identité, cependant, il faut d’abord, ne serait[1]ce que pour pouvoir rétablir la souveraineté, restaurer l’identité, et donc insister sur l’impératif, ou le préalable, de l’assimilation. Rude tâche ! Malika Sorel, a souvent décrit les renoncements successifs des politiques : passant de l’assimilation à l’intégration, puis de l’intégration à « l’insertion ». Ajoutons que, aujourd’hui, on n’est même plus dans l’insertion mais dans l’adaptation ; et ceux qui doivent s’adapter ne sont pas ceux que l’on croit. La non-assimilation et la désintégration sont à la fois les causes et les marqueurs de la perte d’identité. 

Pour Pierre-André Taguieff (voir Le dictionnaire du conservatisme, éd. du Cerf), il n’y a pas seulement crise des identités mais « crise de l’identité », c’est-à[1]dire de l’idée même d’identité. Seules les notions d’insertion et d’adaptation sous-tendent le monde des progressistes, survalorisant l’individu hédoniste, narcissique mais « connecté ». Étant de « nulle part », on ne leur demande que de « s’adapter » pour « s’insérer ». Pour ces nomades, l’identité n’est plus qu’individuelle, en somme un “profil”. On comprend bien que la notion unitaire d’identité nationale soit insupportable aux progressistes pour lesquels, comme l’écrit aussi Taguieff, « plus l’identité personnelle est valorisée, plus les identités collectives sont suspectées, voire stigmatisées » (Taguieff, op. cit.)

Déconstruire l’un et déconstruire l’autre

Ainsi l’impérieuse nécessité de la déconstruction chère à Bourdieu se comprend-elle aisément. Celle-ci serait même sans risques ; Alexis de Tocqueville affirmait, dans L’Ancien Régime et la Révolution, que le peuple français est « tellement mobile […] qu’il finit par devenir un spectacle inattendu à lui-même et demeure aussi surpris que les étrangers à la vue de ce qu’il vient de faire ». Mais le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de Tocqueville, la puissance française n’est plus en compétition pour la première place. Sa démographie s’est écroulée. La remise en cause du roman national, de l’histoire millénaire de la France, veut faire sortir la France contemporaine de l’Histoire en faisant de nous, peuple français, un « Peuple sans histoire » (Taguieff). N’oublions pas l’avertissement d’Aldous Huxley : « qui contrôle le passé contrôle l’avenir, qui contrôle le présent contrôle le passé ». L’identité nationale française est une identité construite, forgée par deux mille ans d’histoire, transmise de génération en génération.

Que voyons-nous du côté des tenants de la souveraineté en premier ? Eric Anceau rappelle que « le discours prononcé par Philippe Séguin le 5 mai 1992 à l’Assemblée Nationale peut être vu comme l’acte fondateur du souverainisme français ». La date de naissance du concept de souverainisme serait donc bien moins ancienne que celle de l’identité. Mais est-ce bien certain ? Certes, formellement, le mot est récent, ayant été à notre connaissance utilisé lors du référendum sur l’indépendance du Québec en 1980 et en France par Paul-Marie Coûteaux lors de la campagne référendaire sur le traité de Maastricht en septembre 1992. Mais ce que le souverainisme sous-tend est le principe de Souveraineté et il n’est pas contestable que celle-ci fut une quête permanente tout au long de notre plus lointaine histoire.

Il ne saurait y avoir de souverainisme sans souveraineté, ni de souveraineté sans souverain. Aujourd’hui dans la forme républicaine de la Nation, le seul souverain est le peuple. De l’identité ou de la souveraineté, quel serait donc le concept primordial ? Nous n’avons pas la prétention de trancher ici ce débat entre des intellectuels de renom et des dirigeants politiques de premier plan. Mais peut-être pourrions-nous proposer une troisième voie qui rassemblerait les deux premières ? Le conservatisme de tradition ne pourrait-il mettre d’accord les différentes options et éviter de diviser encore et toujours un camp qui d’évidence est majoritaire mais que la dispersion des voix fait et fera encore et toujours perdre ?

Et si la question revenait à celle de la Tradition ?

Après tout, l’identité aussi bien que la souveraineté se sont construites sur le temps long. Ce qui implique nécessairement pour l’une et l’autre une transmission de génération en génération. Tel est peut-être le fin mot de l’affaire, qui suppose un troisième terme, la Tradition, dont Gustav Malher écrivait joliment qu’elle « n’est pas le culte des cendres, mais la transmission du feu. » Le feu tel que le conservateur se donne pour mission de le transmettre, si possible de plus en plus vif au fil du temps. Contrairement aux affirmations des progressistes en général et de la gauche révolutionnaire en particulier, le conservatisme n’est donc pas, par définition, « réactionnaire » ni « rétrograde ». Par sa passion de la transmission, le conservateur ne peut qu’aller de l’avant : nulle transmission n’est possible aux ancêtres…

Que leur projet pour la France soit d’abord axé sur l’identité ou sur la souveraineté, les conservateurs considèrent généralement que les trois cercles qui garantissent le développement harmonieux de l’Homme – c’est leur but – sont hérités du passé – et même du passé rayonnant dans le présent : la Famille, la Commune (groupement de familles dans un territoire commun à dimension humaine) et la Nation. Précisément les trois cercles que les progressistes veulent détruire pour n’avoir plus que des consommateurs digitalisés, habitants indifférenciés du “village-monde” : ventres, bras et cerveaux “à louer” – « anywhere », comme ils disent… Le conservatisme de tradition que nous voulons s’oppose à toute volonté de tabula rasa, qu’elle soit d’inspiration marxiste ou capitaliste. Nous n’oublions pas Simone Weil : « Le passé détruit ne revient jamais plus. La destruction du passé est le plus grand des crimes. ». 

Ainsi, pour mettre d’accord les tenants de la poule et ceux de l’œuf, soyons conservateurs !

Par Patrick Mignon, porte-parole de VIA – La Voie du Peuple, le 3 mai 2022