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mercredi 24 mai 2023

Vous avez dit démocratie ? Mais où est-elle passée ?



Le 8 Mai, lors de la commémoration de la capitulation allemande, le président Macron a parcouru les Champs-Elysées en grand apparat, entouré de la garde républicaine à cheval et à moto. Les trottoirs étaient déserts, le “chef de l’Etat” a pu mesurer la triste solitude d’un homme qui a trop montré au peuple qu’il “dirige” qu’il le méprisait, un homme dont le bilan est à ce point désastreux qu’on s’interroge pour savoir si c’est de l’incompétence ou de la trahison. Le 9 Mai, le Président russe, Vladimir Poutine a célébré l’anniversaire de la victoire obtenue en 1945 sur l’Allemagne nazie, à l’issue de la grande guerre patriotique du peuple russe. Le peuple était présent et le Chef de l’Etat a pu serrer un grand nombre de mains dans une atmosphère, certes marquée par la situation en Ukraine, mais manifestement chaleureuse à son égard. Le 6 Mai, la foule britannique était nombreuse pour saluer son nouveau roi lors de son couronnement. Ces trois images devraient faire réfléchir les Français.

Le Royaume-Uni offre l’exemple contrasté d’une monarchie qui semble vouloir résister à l’usure du temps et qui est capable de réunir des foules autour d’une cérémonie qui peut paraître désuète à certains, mais qui fascine encore par son déploiement spectaculaire. L’adhésion populaire au Royaume dans un pays divisé en “nations” et en communautés demeure majoritaire et permet à son monarque sans pouvoir, mais non sans influence, de symboliser l’unité d’un peuple dont on respecte la volonté, comme l’a montré la mise en oeuvre du “brexit” voulu par un référendum populaire. Bref, le Royaume-Uni est une véritable démocratie, tempérée par des pratiques destinées à assurer la clarté des choix politiques et l’efficacité du gouvernement, le mode de scrutin, notamment.

La vaste Russie n’a jamais vraiment connu la démocratie parlementaire. Son histoire et sa géographie l’ont vouée à une centralisation  du pouvoir et à une autocratie destinée à résister à la dispersion des territoires et des ethnies sur une étendue immense. Ce risque a suscité la stratégie actuelle des Américains d’affaiblir et de provoquer l’éclatement de la Fédération russe en s’appuyant sur les anciennes républiques de l’URSS, comme la Géorgie ou aujourd’hui l’Ukraine. Le Président Poutine incarne la résistance du peuple russe, sa volonté de ne pas disparaître et même de demeurer une des grandes nations qui comptent dans le monde. Son combat contre le néocolonialisme occidental mené par Washington séduit d’autres peuples et d’autres Etats dans le monde, en Afrique, en Asie et jusqu’en Amérique latine. Certes la plupart des pays occidentaux sont des “démocraties” et parmi les Etats qui continuent d’entretenir des relations positives avec la Russie, beaucoup ne le sont pas. Mais ce fait conduit à s’interroger sur ce qu’est une démocratie : un “Etat de droit” formel où une oligarchie technocratique dirige le peuple en se moquant de ses avis ou un Etat autoritaire mais qui bénéficie d’un véritable soutien populaire ? La question prend plus d’acuité lorsqu’on s’inquiète non plus de la souveraineté du peuple par rapport à ses dirigeants, mais à l’égard de pouvoirs étrangers : l’Union Européenne est-elle démocratique ? Non, puisque les peuples y sont soumis à une oligarchie dont Mme Von der Leyen est la caricature vivante, agissant sans légitimité et sans transparence ; non, davantage encore, puisque Bruxelles n’est plus qu’un relais de Washington.

Au sein de cette Europe vassalisée, la France offre le plus triste des spectacles. Le général de Gaulle l’avait sauvée de l’humiliation de 1940, puis avait donné une certaine réalité à son statut miraculeux de grande puissance, membre du Conseil de sécurité de l’ONU, en pratiquant une politique économique responsable avec des budgets équilibrés,  un faible endettement, une industrialisation enviable, mais surtout en menant une diplomatie indépendante qui  plaçait notre pays en position d’intermédiaire. La France était une démocratie véritable, notamment grâce aux référendums, mais tout en étant l’alliée du camp de la liberté, elle n’était pas la vassale des Etats-Unis, et se permettait des actes souverains à l’égard de l’URSS ou de la Chine. Depuis, cette stratégie de sagesse a été abandonnée : non seulement les référendums ont disparu, mais Sarkozy a fait annuler la décision prise par le peuple à l’occasion de l’un d’eux, et le “conseil constitutionnel”, auxiliaire dévoué de l’oligarchie veille jalousement à empêcher qu’il y en ait. Lors du Covid, une gigantesque manipulation dont on mesure aujourd’hui les effets aberrants a permis une limitation outrancière des libertés, de se déplacer, de se réunir et de s’exprimer. La peur de la mort, entretenue, a facilité une domestication de la population qui a accepté des mesures aussi scandaleuses que les “autorisations de sorties” contrôlées et sanctionnées par la police ou les obligations d’être vacciné pour des personnes dont la santé et l’âge ne le justifiaient nullement, puisque la vaccination n’empêchait pas la transmission. Aujourd’hui, une loi sur les retraites, utile ou non, mais refusée par la population, a été promulguée sans avoir été votée grâce à une utilisation perverse de toutes les ficelles parlementaires et constitutionnelles, qui à force de limitation du temps de débat ou de la possibilité d’amender, à force de votes bloqués a autorisé cette mascarade où un pouvoir minoritaire impose au peuple et à ses représentants un texte, bizarrement camouflé en loi budgétaire, dont ils ne veulent pas.

Non seulement le peuple français n’a plus la parole mais lors des derniers scrutins il s’est abstenu à des niveaux inconnus jusqu’alors. Autrement dit, il se désintéresse progressivement d’un jeu politique où la démocratie n’est plus qu’une apparence, un spectacle réduit à une communication manipulatrice. L’exécutif, président et gouvernement ne peut plus sortir de ses palais sans affronter de redoutables casserolades, et tous les moyens lui semblent bons pour tenter de tourner la page en faisant taire les casseroles par des interdictions de manifester attentatoires à cette liberté fondamentale, ou en essayant d’en couvrir le bruit par des propositions foireuses, des polémiques surjouées ou de nouveaux cadeaux, quoi qu’il en coûte. C’est ainsi qu’Attal a déclaré la guerre aux fraudeurs fiscaux les plus riches en brandissant l’annonce de mesures qui existent déjà, que Darmanin a créé un incident diplomatique avec l’Italie pour avoir fustigé l’incapacité du gouvernement italien face à l’immigration que les 500 000 entrées en France en 2022 lui permettent bien sûr de juger, qu’il a récidivé en s’en prenant avec une rare vigueur à des manifestants d’ultra-droite, certes cagoulés et casqués, mais qui n’ont rien cassé quand les “Black-blocs” également masqués, mais surtout casseurs et tueurs potentiels de policiers ne suscitent pas chez le ministre de l’intérieur pareille philippique.

Depuis six ans le spectacle s’éternise. La respiration du peuple est nécessaire à la démocratie : dissolution, référendum, ou plus encore démission d’un président calamiteux pour le pays, sont aujourd’hui indispensables pour que la France redevienne une démocratie digne de ce nom !

Par Christian Vanneste le 10 mai 2023

Le blog de Christian Vanneste

lundi 15 mai 2023

E. Macron : une dictature sournoise - Politique & Eco n°389 avec François Asselineau (UPR) le 9 mai 2023 sur TV Libertés

 

Visite de Zelensky : où l’on apprend que la France est riche



Avec une certaine mansuétude, Volodymyr Zelensky, combattant de la liberté, a bien voulu faire une visite surprise à Emmanuel Macron, vassal des Etats-Unis comme lui, quoique moins en pointe dans la lutte contre le Mal absolu. La veille, il était à Rome, en survêtement comme d'habitude : Pie XII l'aurait fait mettre à la porte, François l'embrasse comme du bon pain. Le lendemain, il était déjà à Londres. Ce n'est pas un homme, c'est un courant d'air. Que se sont dit les deux chefs d'Etat ? On ne sait pas exactement. On n'a eu, évidemment, que quelques bribes officielles sorties d'une déclaration finale.

Enfin... quand on parle de bribes, ce n'est pas le terme exact. Au terme de cet entretien, évidemment, la France réaffirme son soutien à l'Ukraine. C'est bien le moins. En revanche, parce qu'il n'est pas d'amour sans preuves d'amour, la France a fait un geste - un geste de plus, s'entend. La frontière de la co-belligérance ne cesse d'être repoussée. Paris avait déjà annoncé la fourniture de chars AMX 10 RC, des blindés légers employés pour des missions de reconnaissance. Mais ce n'est pas tout ! Pour le même prix, la France va évidemment former les équipages. Jusque-là, c'est du service après-vente bien compris. On conviendra que former des équipages à utiliser des matériels que l'on donne, ce n'est pas uniquement de la guerre par proxy interposé : c'est tout de même du sérieux.

Dans les autres domaines annoncés, on note la défense antiaérienne : la France a déjà donné, nous apprend La Croix, des systèmes Mistral (courte portée), Crotale (moyenne portée), et l'Elysée annonce que notre gouvernement réfléchirait, en compagnie de l'Italie, à une proposition conjointe pour la livraison de systèmes plus perfectionnés. Des avions de chasse pour un euro de plus ? « La question est un peu prématurée », répond le Château. Entre les lignes, on comprend que, dans les bases aériennes de France, on doit être en train de passer un coup de chamois sur le cockpit des Mirage 2000 avant livraison. Ça ne saurait tarder.

On passe sur les éléments de langage tout faits, concernant le cheminement européen de l'Ukraine et sa place toute trouvée « dans la famille euro-atlantique ». Ces déclarations-là ne coûtent pas cher... à la notable différence de tous les moyens que vient d'engager le gouvernement français pour aider l'Ukraine. Quel que soit l'avis du quidam de base sur la réforme des retraites, il ne pourra s'empêcher de faire un bien désagréable lien entre l'argent qui, parce qu'il manque dans les caisses, justifierait le report de l'âge légal de départ à la retraite, et l'argent qui, parce qu'on en a plein, nous permet de distribuer, avec flamboyance et bénignité, des blindés, des heures de formation ad hoc pour les mettre en oeuvre, des systèmes de détection et, peut-être, demain, des avions de chasse. On croyait la France aux abois, sa démographie en berne, ses caisses vides (malgré l'enrichissement continuel de l'immigration extra-européenne surqualifiée et prête à s'intégrer), la hausse de ses impôts nécessaire, le travail de ses anciens également. On découvre un pays de cocagne, où l'unité de compte est le char de bataille, où on distribue des systèmes antiaériens comme la caravane du tour de France sème des bonbons, où l'idée de fourguer des avions à plusieurs millions d'euros est « un peu prématurée », mais pas complètement absurde.

Au fond, la visite de Zelensky est peut-être comparable à ce personnage du Dîner de Cons, joué par Daniel Prévost, qui croit débarquer dans un appartement pauvre et, se trompant de porte, découvre des tableaux de maître. Sauf que le con, ce n'est pas lui : c'est nous.

Par Arnaud Florac le 15 mai 2023




jeudi 13 avril 2023

Taïwan et Ukraine : Emmanuel Macron s’embrouille

 


Nos médias obnubilés par l’Ukraine ont bien du mal à analyser d’autres problématiques internationales. La tentation est grande d’examiner à travers le prisme ukrainien par exemple la crise de Taïwan. Dans les deux cas, un régime autoritaire, présenté comme totalitaire, met en danger par des visées impérialistes des États indépendants. Mais le rapprochement s’arrête là, sauf si on y ajoute celui, effectif, entre Poutine et Xi initié par un autre impérialisme, celui des Américains et de leurs clients européens.

Suivisme et volonté d’indépendance : l’étrange ballet de Macron

Empire du bien contre empire du mal à Taipei comme à Kiev donc. Mais gare aux comparaisons qui ne sont pas raison. Le président Macron aurait dû y penser. Une nouvelle fois, son « en même temps » s’est fracassé sur la réalité. Il est allé en Chine parler de l’Ukraine alors que Pékin ne s’intéressait qu’à Taïwan. Le président qui n’avait pas vu, comme beaucoup d’ailleurs, l’intervention russe en Ukraine n’avait pas vu non plus les manœuvres chinoises autour de l’ancienne Formose des Portugais, plus faciles cependant à anticiper.

Alors que, bien sûr, il n’obtenait rien sur l’Ukraine, il a décidé de commenter Taïwan, alors que personne ne lui demandait rien. Dans un entretien réalisé avant les manœuvres militaires qui ont secoué l’île de Taïwan, le président français a souligné la nécessité de ne pas « entrer dans une logique de bloc à bloc ». L’Europe ne doit pas « être suiviste » des États-Unis ou de la Chine sur Taïwan, a-t-il dit, s’attirant les critiques de ses alliés occidentaux.

Les bras en tombent. Celui qui suit Biden avec quelques ratés sur l’Ukraine se veut indépendant au nom de l’Europe à Taïwan. Et quand il poursuit, on croit rêver : « le grand risque » que court l’Europe serait « de se retrouver entraînée dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique ». « Le paradoxe, a-t-il poursuivi, serait que nous nous mettions à suivre la politique américaine, par une sorte de réflexe de panique. » Le sénateur républicain de Floride Marc Rubio s’est étonné de ce positionnement diplomatique après « six heures de visite ». « Nous avons besoin de savoir si Macron parle pour Macron, ou s’il parle pour l’Europe. Nous avons besoin de le savoir rapidement, parce que la Chine est très enthousiaste à propos de ce qu’il a dit », a-t-il écrit de façon cinglante sur Twitter.

Pour le chercheur Antoine Bondaz, spécialiste des relations internationales et des questions chinoises, le chef de l’État a ici commis plusieurs erreurs de communication. « Au retour d’une visite d’État en Chine, Macron ne trouve rien de mieux que de critiquer les États-Unis. Ce qui conforte les doutes appuyés de nos partenaires d’une équidistance de Paris entre Washington et Pékin », a écrit l’expert. À Moscou, on doit se demander les raisons de ce deux poids deux mesures sur le bon et le mauvais suivisme des Français.

La raison est peut-être tout simplement que notre président, comme nos médias, ne comprend pas grand-chose à Taïwan.

Rappel historique sur Taïwan

La différence majeure est la suivante : jamais l’Ukraine n’a prétendu à l’unité des terres russes sous sa souveraineté. Aujourd’hui, c’est la Chine communiste continentale qui revendique Taïwan. Mais il fut un temps pas si lointain ou Taïwan était la seule Chine internationalement reconnue, la Chine nationaliste de Tchang Kaï-chek qui annonçait pour demain un débarquement sur le continent pour prendre une revanche et en finir avec Mao et ses communistes.

Aujourd’hui, les indépendantistes gouvernent Taïwan, mais ils peuvent demain être battus dans des élections incontestablement démocratiques par les nationalistes. Ces derniers ont la même vision que Pékin : Taïwan, c’est la Chine.

Quand Tchang a quitté le continent, chassé par Mao, pour se réfugier dans la grande île, il l’a fait sans renoncer au combat avec une armée d’un million d’hommes. C’est un véritable « choc culturel » entre les Chinois venus du continent et les Taïwanais qui avaient vécu sous administration japonaise durant cinquante ans. En septembre 1949, la victoire des communistes est totale sur le continent ; la république populaire de Chine est déclarée le 1er octobre 1949 à Pékin.

En décembre 1949, Tchang déplace son gouvernement à Taipei, dans l’île de Taïwan. Taipei devient capitale de la « république de Chine (Taïwan) », où il reprend officiellement ses fonctions de président de la République le 1er mars 1950. Tchang Kaï-chek reste à la tête de la république de Chine à Taïwan jusqu’à sa mort en 1975, et continue de revendiquer la souveraineté sur l’ensemble de la Chine. En 1975, Tchang Kaï-chek meurt, et, en 1978, son fils Chiang Ching-kuo lui succède à la tête du pays et du Kuomintang. L’arrivée de Chiang Ching-kuo entraîne une participation accrue des Taïwanais. Les Taïwanais soutiennent d’une courte majorité le parti démocrate progressiste qui veut se détacher du monde chinois, dont se revendique pour Taïwan le Kuomintang toujours très puissant.

Mais il faut faire attention à ne pas opposer Chinois et Taïwanais. Le peuplement de l’île s’est opéré en trois phases principales : les Austronésiens arrivent à Taïwan il y a 6 000 ans par vagues successives depuis les plaines côtières de la Chine du Sud. Puis il y eut l’immigration d’habitants du Fujian puis du Guangdong, à partir du XVIIe siècle et jusqu’au XIXsiècle ; et enfin, au XXe siècle, l’arrivée de près de deux millions de Chinois entre 1945 et 1949. La population taïwanaise est donc constituée à plus de 95 % de Chinois Han, auxquels s’ajoutent 580 000 aborigènes appartenant aux tribus d’origine austronésienne reconnues par le gouvernement.

Finalement, Xi Jinping préfère de loin le parti chinois même anticommuniste au parti indépendantiste même majoritairement soutenu par une partie de la population chinoise d’avant l’arrivée de Tchang dans une île ethniquement chinoise et peu souvent sinon jamais vraiment indépendante.

Voilà une situation dont la complexité échappe vraisemblablement quelque peu à Emmanuel Macron.

Par Pierre Boisguilbert le 12 avril 2023

Polémia

Ukraine, USA, Taiwan : "le discours de Macron est totalement incohérent !; Eric Denécé (CF2R) sur Radio Courtoisie le 13 avril 2023

vendredi 24 mars 2023

États-Unis : au Minnesota, la « femme de l’année » est un homme !



Aux États-Unis, plus le wokisme avance, plus les femmes disparaissent. 

Lors de sa traditionnelle élection des femmes de l’année, le quotidien USA Today, le plus diffusé aux États-Unis, a élu le trans Leigh Finke « femme de l’année » pour l’État du Minnesota. Aux côtés d’autres femmes « qui élèvent les gens dans leurs communautés à travers le pays » comme Michelle Obama ou l’astronaute Nicole Mann, Leigh Finke est saluée pour être « la première législatrice transgenre à la Chambre des représentants de l'État [du Minnesota] » et sa « lutte pour bâtir un avenir meilleur pour les jeunes trans ». Saluée par l’ensemble des démocrates de son État, celle-ci est présentée par le St. Cloud Times comme « une militante des droits pour les transgenres, les LGBTQ+, et Black Lives Matter, presque toute sa vie »

Connue pour sa volonté de faire du Minnesota un « refuge pour trans », l’élue est à l’origine d’une loi récemment votée interdisant à l'État d'appliquer les ordonnances des tribunaux ou les lois sur la protection de l'enfance d'autres États si elles interfèrent avec le droit d'une personne de rechercher des soins affirmant son genre dans le Minnesota. En d’autres termes : la transition des mineurs (traitements hormonaux ou mutilations génitales), habitant le Minnesota ou non, est désormais garantie.


Les conservateurs vent debout

Face à la valorisation du plus parfait rejeton de la pensée woke, de nombreuses personnalités issues de la droite conservatrice américaine se sont insurgées. Lors d’un débat sur Fox News, l’avocat Emily Compagno s’est insurgé d’une telle mise en avant. « C'est tellement épuisant que des caractères immuables ou des caractères autodéterminés soient la raison pour laquelle quelqu'un est propulsé à ce niveau [de notoriété]. » Et d’ajouter : « Combien de femmes et d'hommes, de toutes conditions, travaillent dur sans aucune reconnaissance ? » Le chroniqueur Guy Benson, quant à lui, estime qu’« il ne s'agit pas de [féliciter des] réalisations ou accomplissements réels, comme cet individu semble l'admettre. Il s'agit d’une guerre culturelle » pour en faire une tête de gondole de la « cause trans ».

Sarah Fields, déléguée élue au Texas et chef du groupe pro-famille Texas Freedom Coalition, a critiqué la décision et a refusé de l'identifier comme une femme dans un tweet. « Voici Leigh Finke, une législatrice transgenre du Minnesota », a-t-elle écrit. « Il est l'une des femmes de l'année de USA Today. Tant de femmes merveilleuses méritent vraiment ce genre de reconnaissance. »

USA Today n’en est pas à son premier coup d’essai

Le quotidien américain n’en est pas à son coup d’essai. En 2022, la nomination de Rachel Levine, homme transféminin, secrétaire adjointe à la Santé des États-Unis au sein de l’administration Biden, est nommé « femme de l’année » car « elle est la définition du courage ». Une nomination qui n’avait pas manqué de faire réagir à droite.

Candace Owens, figure montante du Parti républicain, avait vertement réagi sur Fox News contre cette offensive niant toute réalité biologique : « Qu'est-ce qu'une femme ? Je suis confuse. Je ne sais plus ce qu'est une femme. C'est amusant mais surtout absolument ridicule. Cela revient à ce que je dis toujours à propos des progressistes, c'est-à-dire qu'ils sont toujours tellement progressistes qu'ils sont en fait simplement rétrogrades. » Enfin, au-delà de la présence d’hommes transféminins dans ces classements, il est à noter qu’aucune femme issue de la droite conservatrice américaine n’y est citée. Seules les femmes de gauches mènent de grandes actions pour leur pays, c’est bien connu…

Par Julien Tellier le 23 mars 2023

Boulevard Voltaire