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vendredi 16 décembre 2022

La Fifa refuse que Zelensky prononce un discours lors de la finale de la Coupe du monde



La Fifa ne veut pas qu’il s’exprime. Vendredi 16 décembre, CNN a affirmé que la Fifa a refusé que le président ukrainien Volodymyr Zelensky fasse une intervention sur écran géant lors de la finale de la Coupe du monde de football, dimanche 18 décembre. Cette finale va opposer l’équipe de France, tenante du titre, à celle d’Argentine. Le président ukrainien souhaitait que soit diffusé en ouverture de la rencontre, un message vidéo appelant à la paix. Une initiative purement et simplement refusée par la Fédération internationale de football, organisatrice de la compétition, qui se déroule cette année au Qatar.

Des discussions seraient en cours

Pour autant, d’après CNN, des discussions seraient toujours en cours pour que le chef d’Etat ukrainien puisse apparaître sur les écrans géants du stade Lusail de Doha et délivrer son message.

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jeudi 8 décembre 2022

Notre élite est-elle seulement incompétente ou trahit-elle ? (5)



De Bali à Djerba, en passant par Bangkok, ces hauts lieux du tourisme international, “notre” président, un “danseur de claquettes” selon Franz-Olivier Giesbert, a beaucoup voyagé  et dispensé ses doctes discours comme il l’avait fait aussi lors d’une tournée africaine,  puis en Egypte à l’occasion de la COP 27, ou encore à New-York pour l’Assemblée générale de l’ONU. De ce prurit voyageur, on aurait le plus grand mal à tirer le moindre bilan positif pour notre pays, mais on peut y percevoir des intérêts, des calculs et arrière-pensées beaucoup plus personnels : prendre de la hauteur en quittant les rebutants problèmes intérieurs, en affichant une dimension internationale déployée à un rythme de champion pour flatter la fierté naïve des Français, ou encore se constituer une image et un carnet d’adresses en vue de la carrière lucrative de l’après-mandat. Il faudrait avoir bien mauvais esprit pour souligner le bilan carbone de ce carrousel aérien… Commencé à Madrid pour un sommet de l’Otan dès Juin, il vient de se produire à Washington : la soumission servile à l’Empire américain malgré des humiliations récentes est le fil rouge du spectacle. Mais l’humiliation nationale peut-elle être ressentie par un homme d’affaires mondialiste pour lequel la nation est un moment de l’histoire appelé à être dépassé par le brassage des peuples et la domination de l’ordre économique,  un individu qui adore parler anglais et a affirmé qu’il n’y avait pas de culture française ? Repentance à nouveau en Algérie au mois d’Août, nomination comme marraine de la Francophonie d’une chanteuse, Yseult,  déçue par la France et qui s’est exilée en Belgique pour aller vivre dans un pays qui “assume son passé colonial”, et soutien à une secrétaire générale, ex-ministre de Kagamé, celui qui au Rwanda a remplacé le français par l’anglais et a accusé la France de génocide : qui ne verrait pas dans cette obsession mémorielle du dénigrement de son pays, non une manie superficielle, mais un axe chez une sorte d’anti-président, comme on parle parfois d’un anti-pape, un dirigeant convaincu que son pays va et doit disparaître, et qu’il s’agit d’accélérer le processus en l’appelant “progrès”.

Que M. Macron appartienne au monde de Davos n’est pas une hypothèse complotiste, mais un simple constat. Que le mondialisme progressiste échevelé qui s’épanouissait après l’effondrement de l’URSS, avec ses deux pôles complices d’un individualisme sans limites et d’un unilatéralisme américain soit aujourd’hui sérieusement combattu est un autre fait majeur qui souligne combien la France est engagée par son oligarchie dans un des camps au sein de cette lutte, peut-être contre son intérêt et contre l’esprit même de son peuple. Le combat entre l’Occident décadent et les pays émergents, qui sont souvent de plus vieilles civilisations que lui, est devenu la clé de la géopolitique actuelle : ce n’est plus comme on veut le faire croire l’affrontement entre les démocraties et les dictatures. Parmi les nombreux exemples de ce changement, il y a l’importance stupéfiante prise par les nouvelles zones de front : auparavant, les points cruciaux étaient la liberté d’expression, et l’autonomie de la pensée qu’elle favorise et protège, éventuellement la liberté d’entreprendre ; désormais, ce sont des glissements sociétaux, comme l’avortement ou le mariage unisexe, qui sont soulignés comme des avancées démocratiques, souvent défendues, promues et imposées à l’opinion comme les évidences d’une pensée unique, propagée par la quasi-totalité des médias, protégée par une répression sociale ou judiciaire des opposants, typique de ce totalitarisme “doux” annoncé par Tocqueville. Ce qui était interdit n’est plus seulement autorisé, mais c’est sa contestation qui est maintenant interdite. Or, ces interdits, en dehors de toute considération religieuse, étaient surtout liés à la nation, à sa permanence, à sa démographie. L’idéologie à la mode, que le wokisme pousse jusqu’à l’absurde, est autodestructrice, et il n’est pas étonnant que les Etats-Unis dans leur folie de puissance en soient le vecteur.

C’est ce conflit majeur qui se déroule en Ukraine. Il y a, d’une part, l’impérialisme américain qui veut briser et morceler la Russie pour l’exploiter, et il y a le “progressisme” militant de l’oligarchie occidentale qui veut détruire un Etat conservateur, la Russie orthodoxe, qui s’oppose en tous points à son idéologie. Le plus étonnant, sans doute, est que la Pologne soit incapable de surmonter son ressentiment antirusse pour comprendre qu’elle lutte contre son propre conservatisme. La Hongrie est plus cohérente grâce à Viktor Orban. Les Européens sont mobilisés pour qu’il y ait un jour une “gay pride” à Moscou tandis que les sociétés américaines pourront directement tirer profit des richesses sibériennes. Tel est l’enjeu ! L’intérêt de l’Europe et de tous les pays européens est à l’opposé : réunir les peuples actifs et riches du continent à la Russie si complémentaire par son étendue, sa faible population et ses ressources illimitées. Comment expliquer que les dirigeants européens soient aveugles à cette évidence, au nom d’une démocratie que la plupart des pays ont abandonnée en même temps que leur souveraineté, et que la liberté d’expression dont ils pouvaient être fiers face à l’URSS ? 

La démocratie occidentale est un spectacle de plus en plus vide de sens et que les peuples désertent : les Français sont-ils représentés à Bruxelles où la technocratie et les lobbies font la loi, la “directive”comme ils disent ? A Paris, où un gouvernement minoritaire impose sa politique face à une opposition qui n’ose pas s’opposer à lui sur les sujets tabous, comme l’a montré le vote scandaleux, ignoble, absurde d’une constitutionnalisation d’un prétendu droit à l’avortement ? Quant à la démocratie directe, elle demeure l’apanage des Suisses, îlot dans l’océan occidental qui, avec le temps, ne pourra guère résister à la pression de la pensée commune.

La dérive de l’Occident décadent, affirmant défendre des valeurs en oubliant de dire qu’elles sont le contraire de celles qui l’ont animé dans toute son histoire, éclate au grand jour dans l’hystérie antirusse qui règne chez les politiques et dans la plupart des médias. Face à la Russie chrétienne, notre presse se déchaine et sans même paraître en prendre conscience, elle cultive une censure active des médias russes, un ostracisme de la culture russe, une propagande digne d’un Etat totalitaire, qui insulte notre démocratie. TF1-LCI n’est plus qu’une officine anti-Poutine, BFM et les chaînes du prétendu service public offrent une curieuse concurrence qui se résume au point de savoir qui sera le plus anti-russe, qui obtiendra le titre de  champion de la désinformation ! Le mensonge y est roi : par omission, il évite de rappeler l’histoire, celle au long cours qui fait de l’Ukraine le berceau de la Russie au haut Moyen-Âge, une province de l’Empire tsariste libérée de la Pologne et des Turcs dès les XVIIe et XVIIIe siècles, dont les frontières à l’intérieur de l’URSS sont récentes et dessinées par Lénine, Staline et Krouchtchev, un éphémère Etat nationaliste après la première guerre mondiale essentiellement sous l’impulsion des Ukrainiens de l’Ouest, qui, eux, n’ont jamais été russes avant 1940 et 1945 ; l’histoire plus récente de l’unilatéralisme américain est également omise, qui a multiplié les guerres, les atteintes à la souveraineté des Etats dont les frontières étaient plus anciennes que celles de l’Ukraine, et qui n’a pas hésité à user d’une violence extrême à l’encontre des populations civiles, contre la Serbie, l’Irak, la Syrie, la Libye. Les fausses nouvelles sont répétées en boucle : Poutine est très malade, les Russes sont à court d’armes et de munitions, ils ont des pertes élevées, ils subissent débâcle sur débâcle face aux courageux Ukrainiens et à ce nouveau Churchill (!) qui les dirige, ils sont hostiles à la guerre et désertent le pays, les sanctions économiques vont ruiner le pays.

L’idée que la Russie suit une politique plus cohérente que les pays occidentaux n’est jamais évoquée : pourtant, la Russie, qui est un pays occidental par sa civilisation, a souhaité faire partie du club face au terrorisme islamiste au début des années 2000. Non seulement on le lui a refusé, mais l’Otan s’est étendue jusqu’à sa frontière, constituant une menace aussi inutile que dangereuse. L’absorption de l’Ukraine, tellement russe, par l’Otan et la présence d’armes offensives, voire nucléaires à sa frontière était une ligne rouge. La veille de son franchissement, alors que l’armée ukrainienne, armée et formée par l’Otan, attaquait les provinces rebelles du Donbass, la Russie a pris les devants. Sans doute a-t-elle attendu trop longtemps que les accords de Minsk soient respectés, sans doute a-t-elle sous-estimé les effets du soutien occidental à Kiev et ceux de la propagande sur la population : le renversement du régime a échoué, et la guerre s’est installée. Cette guerre est celle de la Russie contre les Etats-Unis, de la civilisation occidentale contre sa désintégration. La Russie sait qu’elle n’est pas la plus forte mais qu’elle peut gagner à trois conditions : perdre le moins de soldats et tuer le moins de civils, afin de maintenir le soutien populaire, jouer sur la réticence des opinions occidentales à supporter un effort de longue durée et notamment les restrictions issues d’une crise économique, affaiblir l’Ukraine en atteignant son potentiel militaire et civil. 

C’est ce qui explique les reculs russes sur des positions plus faciles à défendre, le choix des infrastructures énergétiques et de transport comme cibles des bombardements, l’attente classique de l’hiver sans doute pour une offensive décisive. Les Russes n’envoient leurs missiles ni sur la centrale nucléaire qu’ils occupent, ni sur les maternités, ni sur la Pologne. On peut légitimement penser que l’absence de maîtrise de leurs armes anti-aériennes par les Ukrainiens entraîne ces bavures, comme on peut être sûr que la destruction des gazoducs de la mer Baltique, qu’il suffisait aux Russes de cesser d’alimenter, est une opération anglo-saxonne, catastrophique pour l’Europe.

C’est dans l’entêtement des Européens, de Mme Von der Layen à Bruxelles, de M. Macron à Paris à soutenir Washington qu’on mesure la trahison de nos dirigeants. Comment comprendre autrement leur attitude envers des pays appartenant à une civilisation différente, éloignée de la nôtre, comme le Qatar, ignorant les droits de l’homme, promouvant la Charia, pratiquant la ségrégation sur son sol, mais qui cependant accueille la grande kermesse du football, au prix des souffrances endurées par des travailleurs étrangers pour édifier des équipements incongrus dans ce bout de désert ? Comme l’Azerbaïdjan qui agresse une fois de plus l’Arménie, mais regorge d’hydrocarbures ? Le Qatar, islamiste et richissime, est fréquentable. On se contentera de déplorer son opposition à la bière et au lobby LGBT, alors qu’on fera d’un pays chrétien conservateur l’ennemi véritable, le monstre politique ! Comme personne ne songe à convertir le Qatar et qu’il présente peu de risques à terme en raison de sa taille, il ne peut être un ennemi, tandis que la Russie est un obstacle d’importance sur la route du mondialisme décadent ! 

C’est d’ailleurs ce qui explique la relativité de son isolement si cher à nos propagandistes déguisés en journalistes : ni la Chine, ni l’Inde, ni de nombreux pays d’Afrique et d’Amérique latine ne sont solidaires de la croisade antirusse de Washington et de ses vassaux.

Par Christian Vanneste le 1er décembre 2022

Le blog de Christian Vanneste

lundi 5 décembre 2022

Censure : où va l’Union européenne ?



Depuis quelques années, l’Union européenne s’est trouvé un nouveau cheval de bataille idéologique : la lutte contre les fausses nouvelles. Cette rhétorique est usuelle en temps de guerre, mais était jusqu’à présent rare en temps de paix. La loi du 5 août 1914 avait interdit la publication de toute information autre que celles transmises par les autorités. La Commission voudrait-elle s’en inspirer ? On pourrait le craindre, tant elle semble tenter d’imposer une « vérité officielle » dans tous les domaines.

Lors de l’attaque russe contre l’Ukraine, en violation flagrante du droit des gens, l’Union européenne a interdit la diffusion des émissions de Russia today (RT) et de Sputnik au motif que ces médias russes diffusaient « des mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans l’Union ». Union qui n’était pourtant pas officiellement en état de guerre avec la Russie. Avec une hypocrisie assez remarquable, les journalistes étaient autorisés à continuer leur travail mais n’avaient pas le droit de le publier ! Un recours a été intenté par RT devant le tribunal de l’Union européenne qui l’a rejeté le 27 juillet dernier au motif que « la nature et l’étendue de l’interdiction temporaire en cause respectent le contenu essentiel de la liberté d’expression et ne remettent pas en cause cette liberté en tant que telle ». Ce qui est assez singulier. En fait, l’Union européenne a mis en place la censure d’État de guerre sans être en guerre au regard du droit international.

Le 23 avril 2022, l’Union européenne a adopté le règlement sur les marchés numériques (Digital Market Act). Avec la sobriété d’expression qui lui est habituelle, la présidente de la Commission a affirmé qu’il s’agissait d’un jour historique. Or, ce texte ne concerne pas que le marché et la lutte contre l’abus de position dominante, mais aussi les contenus. Le commissaire Breton a menacé Elon Musk, qui a affirmé sa volonté d’être un champion de la liberté d’expression, d’interdire Twitter dans l’Union européenne si elle se révélait incapable de « modérer » les contenus de sa plate-forme. Sur le fond, il existe un problème évident : si l’on donne à ces plates-formes le droit de retirer ce qui leur semble faux, on leur donne le droit exorbitant de dire ce qui est vrai ! Autre difficulté, la Commission affirme hautement que ce qui est interdit en droit dans la société doit l’être aussi sur la Toile. Très bien, mais le droit varie dans l’Union européenne. 

Par exemple, la loi française restreint fortement la liberté d’expression pour ce qui concerne l’avortement, à travers l'extension du délit d'entrave, ce qui n’est pas le cas en Pologne. Dès lors, comment appliquer ce principe ? En réalité, ce que redoute la Commission, ce ne sont pas les contenus évidemment délictueux, comme la pédopornographie ou les appels au terrorisme, mais la contestation de la doxa libérale-libertaire qui lui est propre.

De la manie de tout réglementer au nom du grand marché unique, la Commission est passée à la manie de tout contrôler. Non sans courir le risque de se faire censurer par la Justice, comme ce vient d’être le cas avec l’invalidation de la directive anti-blanchiment par la Cour de justice européenne, car ce texte violait le droit à la vie privée des dirigeants d’entreprises.

Mais elle va plus loin encore en prétendant censurer les choix politiques des peuples, avec la complicité de la gauche du Parlement européen et de la lâcheté du PPE. Ainsi le blocage de 13,3 milliards d’euros de fonds européens à destination de la Hongrie a pour prétexte un problème réel de corruption, mais pour raison profonde une opposition à la politique de souveraineté nationale du gouvernement Orbán. La meilleure preuve en est que Mme von der Leyen a attendu le résultat des dernières élections législatives hongroises pour lancer cette nouvelle procédure. La Commission n’aurait probablement pas enclenché ce chantage financier en cas de défaite du Fidesz.

Nous assistons à une dérive de l’Union européenne au nom de l’État de droit et de la lutte contre les fausses nouvelles. En affirmant la prédominance absolue du droit sur le pouvoir politique, elle s’attaque aux principes mêmes de la démocratie qui est de pouvoir changer le droit si telle est la volonté du peuple et entend interdire toute vision politique qui ne soit pas celle du libéralisme mondialisé ou du néo-marxisme. Il s’agit d’une forme de totalitarisme à prétention juridique qui se double d’une volonté de contrôle social et de restriction de la liberté d’expression au nom de la lutte contre les fausses nouvelles, c'est-à-dire des informations qui ne vont pas dans le sens de la doxa de l’oligarchie. Dans son livre Mémoires d’un rat (1917), Pierre Chaine notait : « L’opinion prévalait aux tranchées que tout pouvait être vrai à l’exception de ce qu’on laissait imprimer. » Le problème, pour l’Union européenne, est que la vérité finit toujours par dissiper le mensonge. À condition que les peuples ne soient pas amnésiques.

Par Stéphane Buffetaut le 4 décembre 2022

Boulevard Voltaire

mercredi 23 novembre 2022

Le calme avant la tempête



On aimerait penser à autre chose. A la coupe du Monde de football qui débute au Qatar, aux fêtes de Noel qui approchent, à la crise qui s’installe, et même aux échauffourées politiques dérisoires qui animent parfois pathétiquement notre Assemblée nationale et paraissent bien insignifiantes au regard des enjeux de fond et de l’avenir de notre pays. 

Mais la guerre, une fois lancée, ne connait pas de répit et elle prend en Ukraine, des tours inquiétants avec la reprise des bombardements sur la centrale nucléaire de Zaporojie qui en vient à alarmer même le très tempérant directeur de l’AIEA, et dont il demeure difficile d’imaginer que c’est la Russie qui les initie contre ses propres forces…

Que faire pour conduire le président Ukrainien à rompre avec son jusqu’auboutisme suicidaire ? Les courants ultranationalistes qui l’environnent, le terrifient sans doute et le contrôlent ainsi que ses forces armées, le placent face à un tragique dilemme de style « loose-loose » : Négocier un compromis territorial avec Moscou, donc consentir peu ou prou à une partition du territoire ukrainien, comme l’enjoignent désormais à mi mots de le faire Américains et Britanniques ? Impossible sauf à se mettre lui-même en danger vital face à la fureur des ultras.  

Maintenir ses positions de plus en plus intenables au regard de la réalité militaire sur le terrain, et prétendre reprendre tous les territoires conquis par Moscou, jusqu’à la Crimée, en espérant provoquer enfin l’engagement de l’OTAN, comme le montre son insistance à vouloir accréditer la responsabilité russe dans la pénétration d’un missile sur le territoire polonais contre toute évidence et malgré les démentis circonstanciés de Washington ? Cette attitude pourrait bien précipiter son lâchage par ses plus grands pourvoyeurs d’armements et de subsides. A-t-il compris que sa survie politique dépendra de sa capacité à retomber sur terre, à admettre que l’armée russe est en train de préparer son offensive d’hiver, que le rapport des forces est sans équivoque en sa défaveur, bref qu’il ne peut gagner militairement mais va devoir négocier un compromis s’il veut préserver le peu qui reste de son pays plongé dans le noir, le froid, le délabrement économique et dont même le système de télécommunications est de plus en plus aléatoire ?

Bref, V. Zelinsky est entre le marteau et l’enclume. Il sait bien, comme d’ailleurs les Polonais, que seule une zone d’exclusion aérienne au-dessus du ciel ukrainien aurait une chance peut-être de préserver ce qu’il lui reste de forces. Mais c’est hors de question pour Washington. Ses alliés occidentaux semblent d’ailleurs connaitre une phase de lassitude et d’inquiétude devant le jusqu’au-boutisme de plus en plus désespéré de leur proxy. 

Les stocks européens et même américains d’armements sont en train de fondre, et nos armées vont bientôt refuser de s’affaiblir davantage pour le renforcer. Les armes qui sont données à Kiev de toute façon ne renverseront pas la donne militaire. « On » ne le peut ni surtout ne le veut pas, et le jeu des postures commence à montrer ses limites. Le premier ministre britannique Richie Sunak est venu le dire à Kiev il y a quelques jours. Rien n’a filtré de l’entretien qui a dû être désagréable aux oreilles de Zelenski…

Certes il y a, aux Etats-Unis, les faucons démocrates neoconservateurs forcenés autour du secrétaire d’Etat Blinken et de son Département… Mais ils sont eux aussi de plus en plus en butte aux réserves, pour dire le moins, du Pentagone. Le Secrétaire d’Etat à la défense Lloyd Austin a très récemment rappelé lors d’une conférence à Halifax (où Zelenski est apparu pour dire qu’un cessez-le-feu n’avait aucune chance de durer, ce qui est probablement vrai à ce stade du conflit), que « la Russie disposait d’une armée puissante et d’armes impressionnantes ». Il a aussi dit l’indicible : « l’issue de la guerre en Ukraine définira les contours du monde du 21eme siècle » ! Rien de moins. 

Le CEMA américain, le Gal Milley a lui clairement affirmé que la seule issue à ce conflit est la négociation. Quant au secrétaire général de l’OTAN, il a abondé en rappelant qu’une défaite de l’Ukraine serait aussi celle de l’Alliance. Barak Obama lui-même, en 2016 déjà, avait reconnu que la Russie disposait d’une incontestable « dominance dans la capacité d’escalade ». Il parlait d’or. Mais cette soudaine lucidité arrive bien tard.

Si l’enjeu est celui d’un retour à la réalité à Kiev comme à Washington, Londres ou Paris, le conflit des perceptions et surtout des « informations » brouille cette prise de conscience urgentissime. Les médias occidentaux persistent à voir dans les quelques avancées des forces ukrainiennes (par retrait des troupes russes) comme à Kharkov ou Kherson, les prémices d’une grande victoire militaire ukrainienne. On en est pourtant loin. Kherson, cadeau empoisonné, devient très difficile à approvisionner et les forces ukrainiennes toujours sous le feu russe depuis la rive est du Dniepr, commencent à appeler les habitants à la quitter. Les pertes sont lourdes, et les forces armées de Kiev sont de plus en plus suppléées par des troupes polonaises voir américaines présentes au nom d’une discrète « coalition des bonnes volontés » sans pour autant vouloir le moins du monde provoquer de trop une Russie en train de se préparer à une offensive d’hiver et d’injecter méthodiquement ses 300 000 réservistes récemment mobilisés. 

La Russie se prépare à durer et poursuivre sa guerre d’attrition avec des objectifs de moins en moins limités. L’échec de la politique de sanctions et la description récente par le vice-premier ministre russe de son pays comme d’une « île de stabilité » dans un monde chaotique, même si elle doit être évidemment pondérée, traduit une réalité douloureuse. Le fantasme des neoconservateurs américains de détruire l’économie, l’armée et le pouvoir russes a explosé en vol. Les USA et plus encore l’Europe se sont laissé entrainer par l’Ubris belliqueux de certaines de leurs composantes gouvernementales et politiques dans un piège dont l’issue pourrait bien être la démonstration éclatante du déclin de l’Occident et la fin de l’hégémon américain.

En fait, nous faisons face à la nécessité douloureuse de sortir de notre rêve- abattre la Russie- avant que la déroute ne soit trop humiliante. Deux méthodes s’offrent pour cela aux Américains : la méthode « douce », consistant à laisser Zelenski s’enfoncer en le lâchant progressivement et en lui disant que c’est à lui de décider quand il faudra négocier avec Moscou ; la méthode « radicale », en fait plus bénéfique dans ses effets pour le pays et le peuple ukrainien : négocier directement avec Moscou un compromis territorial et surtout stratégique (c’est-à-dire la neutralisation définitive de l’Ukraine), assécher brutalement le flux d’armes et d’argent  pour imposer les termes d’un accord réaliste à Zelenski qui devra faire de nécessité vertu et y trouverait une « excuse » auprès des ultras qui l’entourent.

Dans un monde en noir et blanc tel que nous aimons le voir, supporter que « le méchant » gagne n’est pas facile. Mais c’est ce qui nous préserverait de pire encore. On pourrait inscrire une telle négociation dans une vaste refondation intelligente des équilibres de sécurité en Europe et reconstruire à grands frais l’Ukraine pour se faire pardonner de l’avoir instrumentalisée…Mais pour avoir le courage d’une telle approche, qui douchera les opinions publiques occidentales, il faudrait des hommes d’Etat capables de prendre ces décisions douloureuses et salutaires. Or, c’est une espèce en voie de disparition en Occident, où les politiques à courte vue appuyés sur des médias peu critiques, bercent complaisamment les peuples d’illusions et de « narratifs » engageants mais faux, pour obtenir leur consentement à l’affrontement tout en leur promettant qu’il ne leur en coutera pas grand-chose.  Cette fois-ci pourtant, ce mensonge devient trop gros : Les sanctions sont un échec, les Européens ont froid, voient leur richesse fondre à vue d’œil et commencent à se demander s’ils ne seraient pas les dindons ultimes de cette farce.

Les Etats-Unis devraient aussi se demander pourquoi ils se sont engagés si loin et finalement ont accéléré la bascule du monde et notamment des pays du sud à leur détriment ? Sans doute auraient-ils eu plus à gagner en poussant les Ukrainiens à appliquer les Accords de Minsk 2 au lieu de les en dissuader, et plus encore à négocier un traité honnête et équilibré sur la sécurité en Europe avec la Russie quand celle-ci le demandait à toutes forces, encore en décembre dernier, au lieu de franchir la ligne rouge ukrainienne la fleur au fusil…des Ukrainiens.

Nous sommes désormais engagés dans une longue guerre d’attrition et l’Occident risque d’en sortir avec un discrédit politique, stratégique et militaire massif. Ne parlons pas de l’OTAN…Quant à l’Europe, ainsi que l’a rappelé le Général de Villiers, cette guerre n’est pas de son intérêt, encore moins de celui de la France, qui doivent entretenir des relations normales et apaisées avec la Russie. Est-il trop tard pour casser cette spirale dangereuse et sortir de ce piège ? Il faudrait que Washington choisisse vite la méthode dure évoquée plus haut. Comme l’a récemment rappelé Dimitri Medvedev, les puissances occidentales sont piégées dans un soutien à un gouvernement irresponsable qui ne peut lui-même, sans précipiter sa propre perte, négocier le compromis indispensable ; car celui-ci va devoir se discuter « sur la base de la réalité existante » ainsi que récemment rappelé par Serguei Lavrov, c’est-à-dire sur la base du contrôle de plus en plus avancé des 4 oblasts intégrés formellement à la Fédération de Russie. 

Evidemment, en Europe et dans certains cercles de pouvoir à Washington, « la réalité existante » est un déni de la réalité militaire, c’est-à-dire un recul des forces russes dont on veut croire qu’elles sont exsangues…. Il faut souhaiter que dans ces querelles des chapelles washingtoniennes, les réalistes et les militaires l’emportent et entament une négociation directe avec Moscou. La récente rencontre entre les chefs du renseignement américain et russe est peut-être un heureux présage. Il faut le souhaiter pour le malheureux peuple ukrainien mais aussi pour notre sécurité à tous.

Par Caroline Galacteros, Présidente de Geopragma le 21 novembre 2022

Géopragma

vendredi 18 novembre 2022

Zelensky le capricieux



Zelensky est-il crédible ? C’est la question que l’on peut se poser avec l’affaire du missile tombé en Pologne et qui a causé la mort de deux personnes. Ce missile à peine écrasé, Zelensky s’empressait de déclarer : « Aujourd’hui, des missiles russes ont frappé la Pologne, le territoire d’un pays allié. Des gens sont morts. C’est une escalade très importante. Nous devons agir. »

Mon vieux camarade, le général Michel Yakovleff, ancien vice-chef d’état-major du commandement interallié pour les opérations de l’OTAN, a beau déclarer à franceinfo ne pas voir « pourquoi il s’est précipité », je ne peux m’empêcher de formuler l’hypothèse que Zelensky, justement, recherche cette escalade. Il ne faut rien exclure. Une escalade qui aurait obligé les pays de l’OTAN à intervenir au profit de leur allié polonais ou, tout du moins, à faire peser la menace d’une intervention. Bref, à la clé, la Troisième Guerre mondiale. Depuis des mois, Zelensky joue la stratégie du gamin qui fait appel au grand frère dans la cour de l’école face aux grands qui l’embêtent… ou qu’il a provoqués, voire les deux à la fois. Mais Yakovleff ajoute : « L’OTAN fera la guerre si nécessaire mais elle ne fera pas la guerre par accident et encore moins par caprice. » On veut le croire. 

L’Histoire nous apprend que, parfois, il ne faut pas grand-chose pour basculer. L’assassinat d’un archiduc autrichien à Sarajevo fut l’étincelle qui mit le feu à l’Europe et au monde, il y a plus d’un siècle. Et l’on ose espérer que les membres de l’Alliance atlantique ne sont pas disposés à passer tous les caprices de Zelensky - car on imagine que Yakovleff, qu’on ne peut soupçonner d’être prorusse, en parlant de « caprice », visait l’ancien comique ukrainien.

Visiblement, les grands frères, dont le doyen américain, ne sont pas disposés à se précipiter. Alors que, dès mercredi matin, pour Biden, une attaque russe était « improbable », que la Pologne elle-même affirmait qu’il s’agissait d’un « accident malheureux », Zelensky s’enferrait : ce tir de missile n’était « rien d’autre qu’un message de la Russie adressé au sommet du G20 ». Il ajoutait : « Je crois que c’était un missile russe, conformément au rapport des militaires. » Étrange collusion entre ce qui relève de la croyance et la réalité en principe factuelle d’un rapport militaire ! Mais Zelensky est en guerre et il fait de la propagande, comme on en a toujours fait lorsqu’on est en guerre. Le tout est de savoir jusqu’où aller dans cette propagande pour rester crédible.

Et jeudi, soudain, étonnamment, Zelensky opère un changement de pied délicat en déclarant « ne pas savoir ce qu’il s’est passé ». Jusque-là, il croyait ; désormais, il ne sait pas. Mais il n’est pas le seul à ne pas savoir : « Le monde ne le sait pas », ajoute-t-il, comme pour se dédouaner. On dirait un peu du Macron dans le texte quand il est pris en défaut. Zelensky ne sait pas ce qu’il s’est passé mais, en même temps (décidément !), précise qu’il est « sûr que c’était un missile russe que nous avons tiré depuis des systèmes de défense aérienne »

Bref, quoi qu’il en soit, c’est la faute des Russes.

Par Georges Michel le 18 novembre 2022

Boulevard Voltaire

Retraite de Kherson : une défaite russe ? - Têtes à Clash n°112 - TV Libertés le 18 novembre 2022

jeudi 13 octobre 2022

Le chef de la diplomatie de l’UE parle « d’anéantir l’armée russe » en cas de frappe nucléaire en Ukraine


Le 13 octobre 2022

Si, à plusieurs reprises depuis le début de la guerre en Ukraine, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a laissé entendre qu’il pourrait avoir recours à l’arme nucléaire, la doctrine russe en la matière, revue en 2020, prévoit une telle éventualité en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une « agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

D’ailleurs, les forces ukraniennes ont mené plusieurs attaques en territoire russe [ou considéré comme tel par Moscou] sans que cela ait – fort heureusement – déclenché le feu nucléaire. En outre, la Russie peut mettre des moyens autres que nucléaires pour répondre à des menaces qu’elle jugerait inacceptables. La destruction du satellite Cosmos-1408 par un missile ASAT, en novembre 2021, rappelle, par exemple, que Moscou pourrait porter un coup rude aux économies occidentales, de plus en plus dépendantes de l’espace.

Quoi qu’il en soit, il n’en reste pas moins qu’il faut prendre au sérieux la rhétorique nucléaire russe. Cependant, et comme l’ont souligné plusieurs responsables occidentaux, aucun changement n’a été observé, à ce stade, dans la posture nucléaire de la Russie.

« Nous n’avons aucune indication pour le moment que la Russie a changé sa posture nucléaire, mais nous la surveillons 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 », a ainsi indiqué Lloyd Austin, le chef du Pentagone, le 12 octobre. Même le président Biden, qui avait dit redouter une « apocalypse nucléaire », est revenu sur ses propos dans un entretien accordé à CNN, estimant que son homologue russe n’ira pas jusqu’à utiliser l’arme nucléaire en Ukraine. « Je ne pense pas qu’il le fera », a-t-il dit.

De son côté, n’ayant pas non plus constaté de changement dans la posture des forces stratégiques russes, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a répété que les « menaces nucléaires voilées du président Poutine sont dangereuses et irresponsables ». Et d’ajouter : « La Russie sait qu’une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée ».

Aussi, les propos tenus ce 13 octobre par Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de de sécurité, auront été quelque peu « détonants ».

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L’Ukraine est-elle une démocratie ?



Nos journalistes se sont amusés de la fuite de jeunes ou d’adultes Russes à l’étranger, ne voulant pas servir dans les armées. Au passage, la Russie n’a pas pris de mesures à leur encontre ni annoncé de punition pour ce qui relève, peut-être pour certains, d’une désertion, s’ils étaient dans l’armée de réserve. Rappelons qu’un réserviste est un citoyen volontaire qui, après avoir signé un contrat d’engagement, participe, selon ses disponibilités et les besoins de son autorité d’emploi, à l’activité opérationnelle des forces armées et des forces de sécurité intérieure. Il effectue d’ailleurs ses périodes de réserve sous un statut militaire. Macron ne l’ignore pas, disant : « Nos réservistes sont des militaires à temps partiel, certes, mais à pleine capacité » (le 13 juillet 2017 à l’Hôtel de Brienne). La Russie pratique de même. Il est probable que les personnes en fuite n’en soient pas vraiment. Je ne vois pas beaucoup de réservistes, ayant le souci de leur pays et faisant leurs périodes, refuser de servir. Admettons.

Réservistes fuyards en Russie / interdiction de quitter le territoire en Ukraine

Mais qu’en est-il dans la grande démocratie ukrainienne ? Il semblerait que les décisions aient été bien plus contraignantes. Les hommes de 18 à 60 ans n’ont pas le droit de quitter le territoire. Les médias mainstream l’affirment aussi :

La comparaison est étonnante. La belle démocratie prononce la mobilisation générale, se donne le droit de confisquer les véhicules et de contraindre à servir ; là où l’horrible dictature laisse filer des personnes craignant leur mobilisation de réserviste.

Morts civils en Ukraine / Morts militaires en Russie

Dans une démocratie, d’après ce qu’on dit, la transparence est un grand principe et l’information est loyalement diffusée aux citoyens et aux partenaires étrangers. Si les Russes ne sont pas très transparents sur le nombre de morts au sein de leurs troupes, c’est encore pire en Ukraine. Les spécialistes se disputent d’ailleurs, les uns cautionnant une guerre économe en hommes, en prêtant du crédit aux chiffres en quelques milliers de morts, d’autres, dont les Anglais, affirmant que les premiers mois ont été meurtriers et évoquant jusqu’à 80 000 morts côté Russes. À noter que les Russes parlent peu des décès de civils. Indifférence peut-être, faible appétence pour la manipulation aussi.

Côté ukrainien, blackout absolu. Rien après six mois de guerre. Et très étonnamment, ni les Anglais, ni les Américains ne cherchent à nous informer pour faire le parallèle. Certains évoquent plus de 100 000 morts et peut-être autant de blessés. Comment vérifier ? On entend parler d’hôpitaux débordés, puis plus rien : censure ? interdiction ? menaces ? Que se passe-t-il donc dans cette belle démocratie ?  Cependant l’Ukraine a une capacité inédite à savoir compter jour après jour les victimes civiles et à les annoncer au monde entier. Surprenante conception de la démocratie et peur peut-être de devoir annoncer des chiffres qui feraient réfléchir les libres Ukrainiens d’une part et les pays alliés et leurs populations d’autre part. Si les Français venaient à découvrir que près de 200 000 jeunes sont hors de combats, le choc serait peut-être là !

Respects des langues régionales / imposition d’une langue unique nationale

Savez-vous combien de langues sont usitées librement dans la Fédération de Russie ? En vertu de l’article 68 de la Constitution, chaque république peut ajouter sa propre langue officielle, le russe restant la langue fédérale. De même, les districts autonomes et les oblasts ont cette liberté. Il y a plus de 14 familles linguistiques répertoriées pour plus de 50 langues pratiquées. La dictature Russe est affreuse sur ce point, n’est-ce pas ? À l’inverse, la vertueuse démocratie ukrainienne a bien voté, n’en déplaise à beaucoup, l’obligation de la seule langue officielle ukrainienne et son application dans la vie administrative et quotidienne de chacun, malgré des pratiques locales d’autres langues dont le russe évidemment.

Pillage des réserves d’or ukrainiennes / Accumulation des réserves russes

Nous pourrions dans de nombreux domaines multiplier les exemples. L’économie par exemple. Le Parlement ukrainien dispose-t-il aujourd’hui d’un pouvoir et d’une vue sur la situation financière de son pays ? A-t-il un pouvoir de contester les choix du Président Zelensky ?  On en doute. D’ailleurs, les médias occidentaux disent-ils ce que coûte cette situation en toute transparence ? Très timidement. Qui paie les fonctionnaires ukrainiens aujourd’hui ? Qui finance l’État ukrainien aujourd’hui ? Comment l’Ukraine paie-t-elle l’armement qui lui est livré ? Et qui a vraiment éclairé l’évaporation des réserves d’or du pays après le coup d’État ? Qui explique les ventes d’or actuelles au-delà, semble-t-il, des réserves du seul État ? Opacité, détournement, pillage d’un État ? Mais aussi pillage des banques ukrainiennes par l’État pour financer sa guerre.

À l’inverse, la vilaine dictature accumule l’or, contrôle ses dépenses et n’a pas de dettes pharaoniques à l’instar des grandes démocraties qui lui font la guerre.

L’Ukraine n’est pas une démocratie

En conclusion, quatre exemples pour se dire que l’Occident soutient l’insoutenable en falsifiant éhontément toutes les réalités historiques récentes. Non, l’Ukraine n’est pas une démocratie, son peuple est la première victime d’une oligarchie mafieuse et guerrière. Non, l’Ukraine n’est pas un pays de libertés quand les hommes ne peuvent plus circuler ou refuser les armes ou parler leur langue maternelle. Non, l’Ukraine n’est pas une démocratie quand des civils sont exécutés sommairement, liés à des poteaux, pour de simples soupçons d’affection pour la Russie. Non, l’Ukraine n’est pas une démocratie quand elle limite le libre exercice de la liberté de la presse. Non, l’Ukraine n’est certainement plus une démocratie depuis 2014, date à partir de laquelle Zelensky a fait le choix d’envoyer l’armée tuer des Ukrainiens révoltés par l’irrespect de leur langue.

Par Pierre-Antoine Pontoizeau le 12 octobre 2022

Riposte Laïque


vendredi 30 septembre 2022

Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir du discours de Poutine au Kremlin



Le 30 septembre 2022

"Nous signons aujourd'hui un accord sur l'intégration" des quatre régions ukrainiennes à la Russie, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans un discours prononcé quelques jours après les référendums d'annexion. Le maître du Kremlin a demandé à l'Ukraine de cesser les hostilités, et a accusé les Occidentaux d'être à l'origine des explosions sur les gazoducs Nord Stream.

Le président russe Vladimir Poutine a prononcé vendredi son discours devant l'élite politique du pays au Kremlin consacré à l'annexion de quatre régions d'Ukraine, à la suite de "référendums" largement dénoncés par Kiev et ses alliés occidentaux. "Nous signons aujourd'hui un accord sur l'intégration" de ces régions à la Russie, a déclaré Vladimir Poutine devant le gouvernement, les députés et sénateurs, et d'autres représentants de l'Etat russe.

Après avoir terminé son discours, le président Vladimir Poutine a signé l'annexion de quatre régions d'Ukraine à la Russie lors d'une cérémonie au Kremlin, en présence des quatre dirigeants prorusses de ces territoires contrôlés en totalité ou en partie par Moscou. Ces derniers ont signé tour à tour les documents d'annexion avant de se prendre par les mains et de scander "Russie !" à l'unisson avec la salle.

L'Ukraine doit cesser "immédiatement les hostilités"

Au cours de sa prise de parole, Vladimir Poutine a appelé l'Ukraine à "cesser immédiatement les hostilités" et à négocier. Le maître du Kremlin a affirmé que les habitants des régions du sud et l'est de l'Ukraine annexées par la Russie seront "nos citoyens pour toujours". "Les gens ont voté pour notre avenir commun", a-t-il ajouté.

Faire de la Russie une "colonie", Nord Stream... Poutine s'en prend à l'Occident

Le président russe a également adressé quelques critiques à l'égard de l'Occident, qu'il accuse de vouloir faire de la Russie une "colonie". "L'Occident est prêt à tout pour préserver le système néocolonial qui lui permet de parasiter et, en réalité, de piller le monde entier", a dénoncé le président russe devant l'élite politique. "Ils veulent nous voir comme une colonie", a-t-il fustigé.

Il a aussi accusé les Occidentaux d'être à l'origine des explosions qui ont causé les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2, construits pour acheminer le gaz russe en Europe. "En organisant des explosions sur les gazoducs internationaux qui longent le fond de la mer Baltique, ils ont en réalité commencé à détruire l'infrastructure énergétique européenne", a-t-il regretté, imputant ce "sabotage" aux "Anglo-saxons".

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jeudi 22 septembre 2022

LCI : chaîne de propagande ukrainienne en continu

 


Le présentateur de LCI (groupe TF1) Julien Arnaud s’est excusé sur Twitter, ce mardi, auprès de Florian Philippot. Et pour cause : au cours de l’émission « Un Œil sur le monde », il a affirmé que la manifestation organisée par le mouvement « Les Patriotes » n’avait jamais eu lieu, et que celle-ci n’était qu’une invention des médias russes à des fins de « propagande ». Sauf que la manifestation, peu médiatisée en France, a bien eu lieu, comme les passants (dont des journalistes cependant peu intéressés) ont pu le constater samedi après-midi.

Et les images diffusées par la télévision russe sont authentiques. Des images du rassemblement de samedi ont été diffusées par le média TV Libertés, qui invite régulièrement Florian Philippot sur son antenne, ainsi que par le média chinois NTDTV. Le mot d’ordre était : « Non au rationnement, non à la guerre, non au crédit social ». Sur les pancartes brandies par les manifestants, on peut lire des slogans tels que « Sortir de l’OTAN » ou encore « Destitution ». D’après les images, la mobilisation semble réunir plusieurs milliers de personnes.

Plutôt l’islamisme que la paix ?

Les médias français, eux, ont diffusé des images de la manif en soutien à l’iman Iquioussen qui a pourtant rassemblé bien moins de monde. Une erreur est toujours possible, mais on tombe toujours du coté ou l’on penche. Et le moins qu’on puisse dire c’est que LCI penche du coté de l’Ukraine. Toutes les chaines de télé le font d’ailleurs, mais aucune à ce niveau. LCI s’en est fait un marqueur et une ligne éditoriale au mépris de tout esprit critique.

On peut bien sur considérer que la résistance ukrainienne est admirable et que Poutine est un abominable agresseur. Mais on ne peut renoncer à toute mis en perspective. Sur LCI se succèdent des consultants militaires péremptoires et de jeunes Ukrainiennes sachant tout sur tout. On a une chaine de propagande Zelenski en continu. Si on écoute LCI, il faudrait faire la guerre à la Russie pour sauver l’Ukraine et l’Europe avant le monde. Tout est de la faute des Russes, même les bombardements ukrainiens dans le périmètre d’une centrale nucléaire. Trop c’est trop et ce manichéisme médiatique n’a qu’un but : faire de l’audience en surfant sur la sympathie en France pour la cause ukrainienne. LCI tente de reprendre du terrain par rapport à ses concurrents CNews et BFMTV.

Mais le pari est risqué car la cause ukrainienne risque au fil des mois d’être moins populaire. Le cas du président Zelenski est révélateur.

Un rôle qui monte à la tête ?

L’acteur devenu président après voir forcé l’admiration intrigue et même commence à inquiéter. Sa volonté de garder le même sous-vêtement vert de gris en toute circonstance montre bien qu’acteur un jour, acteur toujours. Il est pris par son personnage et joue un rôle, l’acteur devenu président est maintenant remplacé par un président redevenu acteur. Il est d’ailleurs la vedette américaine de tous les festivals de cinéma.

Quand on le voit on pense parfois à des dérives célèbres. Où s’arrête la fiction, où commence la réalité ? Avec Bela Lugosi, de son vrai nom Béla Blaskó, on ne sait plus vraiment. Le plus fameux interprète de Draculaau cinéma a nourri la légende jusque dans sa vie privée. Les derniers mots sur terre de l’acteur, le 16 août 1956, sont à ce titre exemplaires : « Je suis le comte Dracula, je suis le roi des vampires, je suis immortel. » Et c’est enroulé dans son fameux manteau noir doublé de rouge qu’il a été mis en terre.

Johnny Weissmuller lui finit sa vie interné dans un asile psychiatrique, où, paraît-il, il faisait retentir le cri de Tarzan. Ces acteurs ont été dévorés par leur personnage de fiction.

Bien sûr, on est bien loin de ce transfert de personnalité car l’acteur Zelinski est bien président et ce qui a été un rôle de composition est devenu une réalité assumée… Assumée mais tout de même au fil du temps surjouée, et c’est tout de même un peu inquiétant… n’en déplaise à LCI.

Par Pierre Boisguilbert  le 7 septembre 2022

Polémia

samedi 17 septembre 2022

« Traduire Poutine en justice » : von der Leyen souhaite-t-elle mener la guerre jusqu’à Moscou ?



Lors de son allocution sur l’état de l’Union européenne, à Strasbourg, le 14 septembre dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, habillée aux couleurs de l’Ukraine, appelait les Européens à faire preuve, vis-à-vis de Vladimir Poutine, « de détermination et pas d'apaisement ». Certes, les mois à venir s’annonçaient difficiles mais il ne fallait pas en douter, Poutine allait échouer et l’ l’emporter.

Quelques jours plus tard, dans une interview au média allemand Bild, elle montait d’un cran en ajoutant : « Il faut que Poutine perde cette guerre et réponde de ses actes, c'est important pour moi. » Elle indiquait qu’un processus de « collectes de preuves » avait été mis en place depuis le début de l’offensive afin de traduire le président russe devant la Justice internationale. Interrogée sur la probabilité de voir cet événement se produire, elle déclarait : « Je pense que c'est possible. »

Pas d’« apaisement », donc, mais une volonté de souffler le plus fort possible sur les braises. Car ces déclarations renouent avec la  de surenchère verbale du printemps dernier, lorsque les dirigeants occidentaux annonçaient une victoire militaire totale, une  mise à genoux et un Vladimir Poutine chassé du pouvoir. Désormais, le plan inclurait sa comparution devant un tribunal.

Joe Biden, qui était allé très loin dans cette rhétorique mêlant insultes et déclarations bellicistes, avait pourtant prudemment rétropédalé, en juin dernier, à l’occasion d’une tribune dans le New York Times« Nous ne recherchons pas une guerre entre l’OTAN et la Russie », avait déclaré le président américain. Il avait également pris soin de préciser : « Les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son [de Poutine] éviction à Moscou. »

La récente reconquête par Kiev de grands territoires dans la région de Kharkov a manifestement ranimé l’hybris des dirigeants occidentaux. Les  ne sont pas non plus en reste. En France, le 13 septembre dernier, le magazine Le Point exultait. « Le tsar Poutine est nu », écrivait Luc de Barochez. Le « fiasco russe en Ukraine » allait ébranler en profondeur le régime poutinien car « il n'est pas d'exemple dans l'Histoire dont une défaite militaire d'une telle ampleur n'ait conduit, tôt ou tard, à des bouleversements politiques dans le pays vaincu ».

Le journal Le Monde allait encore plus loin, le 14 septembre, sous la plume de Sylvie Kauffman qui évoquait une conférence ayant eu lieu à Kiev quelques jours plus tôt et au cours de laquelle avait été posée la question de la responsabilité collective du peuple russe.

Un conseiller présidentiel du président Zelensky avait déclaré : « Nous devons gagner pour que les Russes s’engagent sur la voie du repentir. » La conclusion étant qu’il ne faudrait pas seulement un changement de régime en  mais « un changement de société ».

On ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Car cette rhétorique, reprise au plus haut niveau, n’est pas sans conséquences.

La première est d’à la fois légitimer et provoquer la « montée aux extrêmes ». Ce conflit n’est plus une confrontation entre puissances souveraines mais la lutte du bien contre le mal. Il n’est donc pas question de se fixer des objectifs limités (qu’il serait possible de négocier) mais, bien plutôt, semble-t-il, de revendiquer et de mener une guerre totale visant l’éradication de l’adversaire transformé en « ennemi absolu ».

La deuxième conséquence est de donner raison à ceux qui, en Russie, considèrent que Poutine est beaucoup trop modéré et qu’il faudrait recourir à des mesures beaucoup plus radicales. Le Figaro évoquait, le 12 septembre dernier, ces « ultra-patriotes [qui] critiquent la stratégie de Vladimir Poutine ». L'emploi d'une rhétorique de guerre théologico-morale leur permet d’affirmer que l’objectif occidental est bien de détruire la Russie.

La troisième conséquence est la négation du risque nucléaire. Il y a, chez Ursula von der Leyen, une forme d’orgueil et de démesure qui la conduit à sous-estimer le danger extrême de la situation. En mai dernier, le chef du renseignement américain, Avril Haines, avertissait pourtant sur la possibilité que le conflit prenne une trajectoire imprévisible, notamment si Poutine considérait faire face à une menace existentielle. Le recours à l'arme  étant alors, selon elle, un risque à prendre au sérieux.

Ursula von der Leyen ne semble pas y croire. Elle voit déjà Poutine dans le box des accusés de la Cour pénale internationale. En réalité, elle divague au bord de l’abîme.

Par Frédéric Lassez le 17 septembre 2022

Boulevard Voltaire