mercredi 31 mai 2023

"Les députés doivent déclencher l'article 68 pour destituer Macron !" - François Asselineau (UPR) sur Radio Courtoisie le 31 mai 2023

 

Pétainisme : la macronie, à l’épreuve de la résistance



Panique chez les excommunicateurs : la démonétisation de la moraline a été actée par Emmanuel Macron lui-même. Il est rare d’avoir à se féliciter d’une originalité chez le chef de l’Etat, adepte du confort intellectuel. Son recadrage d’Elisabeth Borne, en plein Conseil des ministres, n’en reste pas moins un acte politique à saluer. Sur Radio J, dimanche, le premier ministre, fille de Joseph Bornstein, résistant déporté à Auschwitz puis Buchenwald, avait estimé que le RN était « l’héritier de Pétain » et porteur d’une « idéologie dangereuse ». Elle avait également expliqué : « Il ne faut pas banaliser ses idées (qui) sont toujours les mêmes ». 

Au total, des propos convenus relevant de la pensée automatique répétée depuis toujours par la gauche et ses clercs. C’est pourquoi la surprise a été totale, mardi, lorsque Macron s’est agacé de ces poncifs, en déclarant devant Borne, sans la nommer : « Le combat contre l’extrême droite ne passe plus par des arguments moraux. Vous n’arriverez pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour l’extrême droite que ce sont des fascistes (…) Il faut arrêter avec ces mots des années 90 ». Le président continue néanmoins à qualifier le RN de parti d’extrême droite, ce qui est une autre manière de le marginaliser moralement.  Pour autant, les arguments justifiant naguère le cordon sanitaire ne tiennent plus.

La macronie trouvera-t-elle, hors de ses mises au ban paresseuses, les arguments convaincants pour contrer la montée du parti de Marine Le Pen ? C’est le défi lancé par Macron qui enjoint à sa formation, et à son premier ministre en sursis, de « parler du réel ». Là encore, le président a raison : la Révolution des oeillières oblige les dirigeants à redescendre sur terre. Mais si Macron est prêt à s’ouvrir à l’épreuve de lucidité, il pourrait alors utilement poursuivre la réflexion d’Elisabeth Borne, en se demandant où est aujourd’hui la dérive pétainiste. 

Or, si l’on admet que le régime de Vichy s’est avant tout caractérisé par sa collaboration avec l’occupant nazi et son antisémitisme assumé, on chercherait en vain, au coeur du gouvernement, l’esprit de résistance face aux deux nouveaux totalitarismes que sont l’islamisme judéophobe et le wokisme anti-occidental. Macron, qui a guerroyé contre le Covid, se garde de lancer des offensives contre ces deux ennemis intérieurs, qui sont légitimement dénoncés par la droite. L’apaisement reste le maître mot. La collaboration de Pap NDiaye avec le wokisme est  une aberration choisie par Macron. Pour sa part, l’alliance entre l’extrême gauche et l’islam politique n’inspire pas au premier ministre les mêmes alertes qu’elle réserve au RN. « La France était à Londres en 40 au côté du Général de Gaulle », a expliqué ce mercredi Jordan Bardella, 27 ans, président du RN, sur RTL. C’est sur ce terrain de la résistance que la macronie doit désormais faire ses preuves. 

Pour l’instant, c’est loin d’être brillant…

Par Ivan Rioufol le 31 mai 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol


Pour en finir avec Pétain, le RN et les gros sabots d’Élisabeth Borne



« Je vais lui lancer un de ces traits », annonçait le vicomte de Valvert au Cyrano de Bergerac de Rostand. « Vous avez un nez, euh, un nez… très grand. » « Très », répondait le héros préféré du théâtre français. Il y a du Valvert dans l’assaut d’Élisabeth Borne contre le RN, « héritier de Pétain » qui fait couler de l'encre. Pour la créativité, l’originalité, la mise en forme, l’inspiration inédite de cette attaque, on repassera. On est dans le massif, le brutal, le recyclage de crise à portée de main, le prêt-à-penser bas de gamme, le réflexe panique.

En réalité, Élisabeth Borne fait moins d’histoire que de (basse) politique. « C’est un moyen de resserrer la gauche de la majorité au moment où elle a besoin d’elle pour voter sa loi immigration », décrypte Arnaud Benedetti, le rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, par ailleurs professeur associé à l'université Paris-Sorbonne. Le Premier ministre aura sauté sur l’occasion de se refaire une virginité à l’extrême gauche. Pour Benedetti, en revenant à Pétain, Borne est surtout à côté de la plaque. C’est, du reste, ce que lui reproche Macron, sans la citer nommément. Il aurait fustigé les propos de son Premier ministre : « Le combat contre l’extrême droite ne passe plus par des arguments moraux. » Selon Macron, « il faut décrédibiliser » le RN « par le fond et les incohérences » plutôt que par des « mots des années 1990 qui ne fonctionnent plus ».

Archéologie

Arnaud Benedetti rabat sur la terre ferme les envolées de Borne : « C’est un réflexe pavlovien qui méconnaît l’Histoire, dit-il. Pétain ne correspond pas au logiciel du RN, qui est en réalité celui du RPR de la fin des années 1970 et du début des années 1980. »

Les difficultés sont grandes pour Élisabeth Borne, nommée à contrecœur à Matignon, considérablement affaiblie politiquement par la contestation de la réforme des retraites, moins soutenue que tenue à bout de gaffe par le président de la République, en butte à une majorité de plus en plus relative dans une Assemblée nationale hostile. Rien ne va plus, comme on dit au casino. Est-ce une raison pour raconter des balivernes, soutenues par Le Maire ? Le ministre de l'Économie et des Finances n’est jamais en retard d’une peau de banane à glisser au RN. Vous reprendrez bien une gorgée de reductio ad hitlerum ?

Alors, Borne fait dans l’archéologie. Depuis quinze ans, Marine Le Pen s’est débarrassée du passé du FN, excluant même son père et la vieille garde qui l’entourait. Quant à Philippe Pétain, maréchal de France et chef de l’État français sous Vichy, il est mort le 23 juillet 1951 sur l’île d'Yeu, six ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et son départ du pouvoir, voilà près de 72 ans ! Le Front national, ancêtre du Rassemblement national, est né en 1972, donc 27 ans après le départ du maréchal Pétain. Ce parti n’a jamais revendiqué l’héritage moral de l’État français. Il a, certes, compté parmi ses membres fondateurs des personnalités passées par la collaboration comme Bousquet, Duprat ou Brigneau. D’autres, nombreuses, sont passées par la Résistance, comme Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la tête du CNR, Rolande Birgy (Réseau Vallette d'Osia), croix du combattant volontaire de la Résistance, Jean-Maurice Demarquet, ancien membre de la 1re division française libre, croix de guerre 1939-1945, Serge Jeanneret (réseau Alliance), Pierre Sergent (réseau Velite-Thermopyles) ou encore Michel de Camaret, compagnon de la Libération. On a beau écouter les radios publiques, on n'entend jamais ce versant de la réalité. Curieusement ! Le Pen lui-même a brièvement résisté. Conclusion : le passé de l’équipe fondatrice du FN est tout, sauf politiquement homogène.

Racines gaulliennes

Mais, plus que sur l’équipe qui a fondé le FN, la polémique porte sur son programme. Y a-t-il un lien entre le programme de Marine Le Pen et la politique de Vichy ? « Le FN est l’héritier de multiples écoles de l’extrême droite, rassemblées autour d’un jeune activiste nationaliste, Jean-Marie Le Pen, explique Olivier Milza, docteur en histoire et agrégé, historien et enseignant en classes préparatoires, auteur de nombreux livres (Clés pour le temps présent). Au RN, je ne vois rien qui soit dans la lignée de Pétain, sauf si l’on considère que défendre l’identité de la France relève du pétainisme. »

Lorsqu’on sort des noms d’oiseaux, il faut bien constater que la politique de Vichy a des racines et des modalités complexes. « L’étatisme moderniste de De Gaulle est héritière de la technocratie de Vichy, qui prolonge elle-même celle de Pierre Mendès France, poursuit Olivier Milza. L’État stratège sous Vichy, l’interventionnisme étatique, une forme de keynesianisme de droite empruntée au Parti radical d’avant-guerre et aux idées de Tardieu. » Et aujourd’hui ? « Les premiers programmes de Marine Le Pen étaient gaulliens : l’autorité, la souveraineté, c’est gaullien. »

Borne aura servi un gros mensonge, un de plus, et une belle tentative de manipulation des masses, méchante, butée, aveugle et bête. Une de plus.

Par Marc Baudriller le 31 mai 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 26 mai 2023

La démocratie française au bord du gouffre, François Asselineau (UPR) le 26 mai 2023

Supprimer les jours fériés chrétiens : la nouvelle lubie woke d’Éric Piolle



La surenchère woke chez les Verts repart à la hausse. Largement dépassé sur sa gauche par Sandrine Rousseau qui multiplie les sorties provocatrices sur l’homophobie dans le sport ou le féminisme, Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble, revient à la charge. Non content d’instrumentaliser le supposé fichage des élèves absents lors de l’Aïd, l’édile profite du contexte pour suggérer un nouveau calendrier républicain. Sur son compte Twitter, il propose de déclarer « fériées les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République ». Exit donc les « fêtes religieuses » chrétiennes (Noël, Pâques, l’Ascension et la Toussaint). Place désormais à la commémoration des « révolutions » - lesquelles ? il ne le précise pas -, ainsi que de « la Commune », de « l’abolition de l’esclavage » et « des droits des femmes ou des personnes LGBT ».

Ce n’est pas la première fois que la gauche soulève la question des jours fériés chrétiens en France avec, souvent, un argument économique. Après la crise du Covid, Laurent Hénard, ancien maire de Nancy, suggérait de supprimer cinq jours fériés (dont quatre religieux) pour relancer l’économie. Mais Éric Piolle, en voulant substituer Noël et Pâques à un jour férié pour les droits LGBT ou l’abolition de l’esclavage, montre d'abord sa volonté de faire table rase des racines chrétiennes de la France. Car, n’en déplaise au maire de Grenoble, les jours fériés de notre calendrier ne sont pas des jours de célébration communautaire, mais permettent d’inscrire dans le marbre du calendrier les traditions et les lieux de notre mémoire nationale.

La déclaration d’Éric Piolle ne passe pas à droite. « Stop à cette complaisance envers des propos de ce type, personne n’oblige Éric Piolle à rester en France », réagit à chaud Hélène Laporte, députée du Rassemblement national. Et Jean Messiha de commente non sans ironie : « Effaçons tout ce que nous sommes et d’où nous venons et recommençons tout depuis une année zéro EELV ».

Homme déconstruit, burkini et antiracisme

Éric Piolle n’en est pas à sa première sortie woke. Bien au contraire, l’élu, qui caresse le rêve d'une candidature aux présidentielles de 2027, est un adepte de la radicalité. Sur les questions de féminisme, tout d’abord, le maire de Grenoble n’a pas à rougir face à Sandrine Rousseau. Admettant ses « privilèges » de mâle blanc, il assumait, dans le cadre de sa candidature à la primaire écologiste en juillet 2021, « être éduqué, rééduqué, déconstruit et reconstruit par ces luttes féministes ». D’homme déconstruit, Éric Piolle est rapidement devenu l’élu soumis face à l’islamisme conquérant. Si en 2019, il déclarait, dans les pages de Marianneque le burkini était promu « par des faux nez des Frères musulmans » et des « représentants d’un islam politique » qu’il entendait « combattre », trois ans plus tard, il n’hésite pas à changer son fusil d’épaule. À l’été 2022, le premier maire écologiste d’une ville française de plus de 100.000 habitants ouvrait ainsi les portes des piscines municipales au burkini et au seins nus. Un relativisme qui en dit long sur la vision de l’édile… Même si cette autorisation du burkini a finalement été retoquée par le Conseil d’État, le maire de Grenoble continue d’afficher son soutien à un islam conquérant. On le retrouve ainsi aux côtés des « hijabeuses », ces sportives qui revendiquent le droit de porter leur voile pendant les compétitions sportives, en dépit de la réglementation en vigueur.

Éric Piolle pratique assidument un autre sport. Comme tout bon élu d’Europe Écologie les Verts, il est à la pointe du combat antiraciste. En juin 2021, l’édile accueillait dans sa ville le « Mois décolonial », un rassemblement antiraciste où l’homme blanc se retrouve sur le banc des accusés. Pire encore, le Festival d’art urbain, subventionné par la ville de Grenoble en 2016, présentait une fresque sobrement intitulée « L’État matraquant la liberté ». Alors que cette œuvre représentait deux CRS frappant une jeune Marianne au sol, l’élu faisait le choix de défendre l’artiste. Quatre ans plus tard, le maire récidive. Au cours de ce même festival, toujours subventionné, une fresque d’hommage à George Floyd et au mouvement des Black Lives Matter est peinte en face d’un poste de police. Une provocation semble-t-il assumée par l’écologiste.

Par Clémence de Longraye le 26 mi 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 24 mai 2023

Panique médiatique ? Marine Le Pen et Bardella caracolent dans les sondages…



À quoi ça sert que les autorités morales se décarcassent, si c’est pour voir Marine Le Pen continuer de caracoler dans les sondages ? À croire que la reductio ad hitlerum puisse désormais faire figure de 78 tours rayé à force d’avoir été trop longtemps passé sur un Teppaz rouillé, soit ce « théâtre », naguère dénoncé par un certain Lionel Jospin.

D’où ce sondage Viavoice selon lequel Marine Le Pen serait considérée par 33 % des Français comme « l’une des personnalités les plus compétentes de la scène politique française. » Ce qui lui vaut une deuxième place, juste derrière Édouard Philippe, qui convaincrait 44 % des sondés. Édouard qui ? Si, si, rappelez-vous. Celui qui fut le Premier ministre d’Emmanuel Macron, il y a quelques années ; lequel Macron descend au passage à seulement 27 % d’opinions positives quant à sa « compétence ».

Il est évidemment licite de se poser quelques questions sur l’insolente bonne santé sondagière du maire du Havre, tant il peut évoquer d’autres champions en matière de popularité, mais qui échouèrent immanquablement à transformer l’essai dans les urnes. Pêle-mêle, Bernard Kouchner, Nicolas Hulot ou Simone Veil. Le premier ne parvint jamais à se faire élire député. Le deuxième était plus plausible lorsque affolant d’autres courbes, celles de l’Audimat. Quant à la troisième, ayant voulu se lancer sous ses propres couleurs, lors des élections européennes de 1989. Elle pronostiquait alors, forte de ces mêmes sondages flatteurs, pouvoir réaliser un résultat à deux chiffres. Bingo ! Il fut même à trois chiffres : 8,43%. Sauf qu’il y avait une virgule après le 8, tandis que Jean-Marie Le Pen confortait ses positions d’alors, avec 11,73 % des suffrages exprimés.

Tout ça pour rappeler que la cote d’Édouard Philippe peut paraître, sans faire offense à sa personne, singulièrement décalée quant aux réalités politiques du pays. Qui d'ailleurs connaît son parti, Horizons ? Et si peu de Français connaissent la nature de son projet pour la France ; en admettant toutefois qu’il en ait un.

Bref, un sondage, à l’instar de l’hirondelle, ne suffit pas à faire le printemps. Mais des sondages qui se suivent et se répètent, ça finit malgré tout par signifier quelque chose : une dynamique, par exemple, ascendante ou descendante. À ce titre, Marine Le Pen serait plutôt dans la première de ces deux configurations, elle dont l’accession à l’Élysée serait aussi tenue pour « bonne nouvelle » par 29 % des sondés.

Une position que vient encore renforcer un autre sondage commandé par Paris Match à Ifop. Lequel ne fait que confirmer la montée en puissance de Jordan Bardella, le jeune président du Rassemblement national, dont la cote de popularité égale presque celle de Marine Le Pen.

De quoi permettre à nos confrères d’alimenter la possibilité d’éventuelles rivalités internes, sur le thème : Marine a tué le père, Jordan fera-t-il de même de sa mère ? La question peut être posée, mais ne paraît pas tout à fait d’actualité, Jordan Bardella connaissant mieux que quiconque le destin électoral réservé à ceux ayant imaginé pouvoir faire mieux que le RN, de Philippe de Villiers à Charles Millon, de Bruno Mégret à Éric Zemmour. Il n’est donc pas incongru de parier sur son intelligence politique, si ce n’est son intelligence tout court.

Ce d’autant plus que ces deux vedettes, à en croire Ifop, seraient plus complémentaires qu’antagonistes. Car si Marine Le Pen, avec 36 % d’opinions favorables, devance Jordan Bardella (31 %), dans l’ensemble de la population tout en faisant jeu égal (29 %) chez l’électorat mélenchoniste, ce dernier prend l’avantage chez les électeurs socialistes (33 % contre 27 %), écologistes (30 % contre 24 %) et zemmouristes (68 % contre 29 %). En revanche, la tendance s’inverse chez le traditionnel électorat lepéniste : 68 % pour l’une et 29 % pour l’autre.

Pareillement, si Marine Le Pen enregistre ses plus hauts taux de confiance dans les catégories populaires (44 % contre 24 %), Jordan Bardella réussit une percée chez les diplômés de l’enseignement supérieur, catégorie jusque-là rétive au RN : 39 % contre 28 %. Bref, des jeunes aux vieux, des riches aux pauvres, à droite comme à gauche, la tenaille n’en finit plus de se refermer.

Par Nicolas Gauthier le 24 mai 2023

Boulevard Voltaire


Montréal : un prospectus incite à faire moins d'enfants pour le climat - Jérôme Blanchet Gravel sur Radio Courtoisie le 24 mai 2023

"Il y a une dérive fascisante du pouvoir macronien !" - Anne-Sophie Chazaud sur Radio Courtoisie le 24 mai 2023