jeudi 21 décembre 2023

Un grand bordel pour une petite loi ! - Les colères de Collard - Gilbert Collard sur TV Libertés le 23 décembre 2023

Loi sur l’immigration : le jeu du « qui perd perd »



La comédie à laquelle nous assistons depuis quelques jours autour de la loi immigration nous montre une seule chose : malgré la foule innombrable de ceux qui revendiquent la victoire, tout le monde a perdu.

On peut faire beaucoup de reproches à la gauche, mais il faut lui reconnaître cette vertu, unique en l’espèce. Elle est la seule à reconnaître qu’elle a été défaite. La virulence avec laquelle elle le dit est significative. Son long hurlement à la mort indique qu’elle a perdu, au moins sur ce point, le magistère moral qu’elle exerçait sans concurrence depuis 40 ans. On passera sur les délires type « retour du IIIeme Reich » et le déni de réalité qui sous-tendent cet aveu de débâcle.

Le Rassemblement national prétend qu’il a gagné la partie. En fait, il l’a perdue lui aussi. D’abord parce qu’il a voté un texte légalisant des situations qu’il avait lui-même fixé comme des lignes rouges infranchissables : la régularisation des travailleurs clandestins. Ensuite, un vote contre du groupe du RN aurait entraîné le rejet du texte, et donc des conséquences politiques lourdes. Au moins la démission d’Élisabeth Borne, au plus une dissolution de l’Assemblée nationale. Seraient-ce de si mauvaises nouvelles ? Le RN a fait le choix de soutenir l’exécutif, ainsi renforcé dans sa capacité à continuer de détruire la France pour les quarante deux mois à venir. En tous cas, il sera désormais plus difficile de s’opposer au gouvernement, sur ce sujet à tout le moins.

Les Républicains ont perdu. Le texte qu’ils ont présenté et voulu soutenir du le Sénat à l’Assemblée nationale présente, au dire même du gouvernement, de lourdes difficultés constitutionnelles. Que restera-t-il de ce texte une fois que les « sages » du conseil constitutionnel, puis les instances européennes l’auront passé à la moulinette, sinon, un formidable coup de main au Président de la république et son Premier ministre, une fois de plus ? Sans doute pas grand-chose. À la fin du compte, ce texte ne changera rien à notre politique migratoire, alors qu’elle devrait être revue en profondeur. Qu’auront gagné Les Républicains dans cette affaire ? Quelques jours passés au centre de l’échiquier et politique, dont, plus personne ne se souviendra à la Chandeleur.

Le ministre de l’intérieur, le premier ministre et le président de la république prétendent qu’ils ont gagné. Ils ont perdu. Même si la macronie presque entière se félicite du résultat, on ne fait pas avaler des chapeaux, des couleuvres, des rubans, et je ne sais quoi d’autre à sa majorité sans conséquences. En fait, l’exécutif avait besoin d’une attitude bienveillante des oppositions de droite pour que ce texte vide soit adopté et rester tranquillement aux affaires. La brutalité du résultat oblige à reconnaître qu’il a obtenu cette bienveillance, et donc qu’il a réussi. Cela étant dit, cette réussite est trompeuse : il n’est pas dit que la majorité présidentielle puisse survivre à l’overdose de moraline qu’elle s’est injectée à répétition dans le bras gauche depuis quelques jours, et qui provoque chez les Français le renforcement d’une exaspération déjà vive.

À la fin du compte, le peuple français est encore le grand perdant de cette histoire. Il réclame à cor et à cris non pas la contention de l’immigration illégale, mais l’arrêt de l’immigration légale. Et plus largement la fin de cette complaisance paresseuse avec laquelle on autorise les étrangers à séjourner sur notre sol, où à acquérir la nationalité française, sans aucune espèce de précaution, ni d’efforts, ni de contrepartie ni de limite. Rien qui aille dans ce sens ne figure dans la loi, dont les plus modestes aspects de fermeté ne manqueront pas d’être annulés par le gouvernement des juges.

Pendant que le peuple français, assiste, désabusé, à cet effrayant concours de celui qui urinera le plus loin, la commission de Bruxelles impose ces jours-ci aux pays de l’Union européenne une politique migratoire qui rend à peu près inutile toute disposition ou toute posture qui ne nous débarrasserait pas de la tutelle de l’Europe sur la France. Une fois de plus, le parlement français s’est trompé de combat, et notre exécutif a déserté le vrai champ de bataille. Tout le monde a effectivement perdu.

Par Jean-Frédéric Poisson Président de VIA - La Voie du Peuple, le 21 décembre 2023

Boulevard Voltaire

« La poudre de perlimpinpin restera une valeur sûre de cette mandature macroniste" - Nicolas Vidal sur Tocsin le 21 décembre 2023

Y a-t-il un pilote dans l’avion France ?, François Asselineau (UPR) le 20 décembre 2023

 

La France, le coupe-gorge du tandem Macron-Darmanin - Le Zoom - Xavier Raufer sur TV Libertés le 21 décembre 2023

mercredi 20 décembre 2023

Nicolas Dupont-Aignan (DLF) sur Sud Radio le 20 décembre 2023

Panique à l'Assemblée : comment la Macronie est tombée dans le piège du RN et LR, Radio Courtoisie le 20 décembre 2023

2060 : dans l’enfer d’une France inclusive, antiraciste, woke au pouvoir ! - Le Zoom - Dénis Cieslik

Les Français, condamnés à rester spectateurs du chaos



Les Français, désireux de reprendre leur destin en main, sont condamnés à demeurer spectateurs du chaos. Et Marine Le Pen a contribué à ce frustrant statut quo, mardi soir, en sauvant la Macronie du naufrage idéologique qui aurait dû précipiter la chute de ce mouvement hors-sol. Certes, le leader RN s’est fait plaisir en humiliant Emmanuel Macron par son soutien au texte sur l’immigration, sorti de la commission mixte paritaire. 

La une de Libération, ce mercredi, rappelle opportunément la déclaration présidentielle du 24 avril 2022, contredite par le label RN apposé perfidement au projet de loi gouvernemental : « Vous m’avez élu pour faire barrage à l’extrême droite. Ce vote m’oblige ». Ce coup politique dévoile, sans surprise, la vacuité du chef de l’Etat, qui a laissé sa réforme s’emplir des apports des Républicains restreignant les flux migratoires et avalisant la préférence nationale pour les aides sociales. Cette manœuvre permet également au RN de revendiquer une incontestable victoire idéologique. Il la partage avec LR dans un rapprochement qui pourrait dessiner une future coopération plus étroite. 

Le 19 décembre 2023 restera, de ce point de vue, comme la fin d’un monde : celui des idéologues imperméables à la vie réelle. Pour autant,  c’est une théâtroratie qui perdure. Elle amuse la galerie grâce au croc-en-jambe du RN. Cependant, elle prolonge l’éloignement des citoyens des prises de décisions. Le Pen cautionne un texte qui est très en deçà des attentes de fermeté des sondés. Il ne réglera rien de la dépossession de la souveraineté législative face à la prédominance des juges non élus européens, ni des exemptions léonines accordées aux Algériens, ni des détournements du droit d’asile, ni des obstacles empêchant des référendums, etc.

Le déni démocratique reste un puissant détonateur. D’autant que la tentation totalitaire de la Macronie, évoquée dans mon blog de lundi, se confirme dans la volonté exprimée mardi soir par Macron, en attente du vote final, de ne pas comptabiliser les voix des députés RN. « Je ne veux pas de loi immigration avec les voix du RN », a-t-il déclaré. Cet effacement, par le caprice du Prince, d’une légitime expression parlementaire est digne du plus rustre des régimes despotiques. 

Elisabeth Borne et Gérald Darmanin ont salué par la suite, dans les mêmes termes, un texte « voté sans les voix du RN » : un mensonge démenti aisément pas les faits puisque les députés RN ont approuvé le texte à l’unanimité et que le projet ne serait pas passé (7 voix manquantes) s’ils avaient voté contre. 

Ce mercredi, sur RTL, le macroniste Sacha Houlié, président de la commission mixte paritaire, a laissé voir le mépris élitiste qui habite encore cette formation en voie d’implosion : « Je ne pense pas qu’il faille satisfaire toutes les demandes populaires ». Le Conseil constitutionnel est désormais espéré, par ceux qui ne veulent pas se résoudre à écouter le peuple, dans ses censures du texte voté. Une fois de plus, des juges décideront de ce que doivent penser les Français. Attention ! Les gouttes d’eau débordent du vase…

Joyeux Noël ! Et bonne année !

Par Ivan Rioufol le 20 décembre 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

Immigration : un beau numéro de jongleur offert par RFI



« Les migrants africains sont moins nombreux que les migrants européens » : c’est le titre d’un article publié par RFI. C’est donc du sérieux et on est prié de prendre ça pour argent comptant offert par le service public, c’est-à-dire par nous. Et il faut avouer que ce titre jeté comme une bouée à la mer en plein débat sur la loi Immigration amène drôlement et au bon moment de l’eau au moulin de tous ceux qui nous disent qu’il n’y a pas de crise migratoire, qu’il n’y a pas lieu de légiférer, et tout ça. « L’occasion de casser quelques idées reçues… », comme l’écrit RFI.

Histoire de « casser quelques idées reçues… »

Donc, les migrants africains sont moins nombreux que les migrants européens. Explications. C’est ce que nous apprend une certaine Flore Gubert, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement et directrice adjoint de l’Institut Convergences Migrations. Pour mémoire - mais cela vaut le coup de s’y arrêter quelques instants pour bien comprendre l’esprit -, cet institut, en novembre 2021 à l’occasion de la campagne présidentielle, avait offert un formidable numéro de jonglerie de chiffres à LCI afin de contrecarrer les propos de Valérie Pécresse qui faisait le lien entre immigration et délinquance.

Pour résumer : certes, les étrangers sont surreprésentés dans les condamnations pénales, mais il faut bien voir que « les immigrés (dont les étrangers) et leurs descendants sont surtout présents dans les types de délinquances qui sont typiquement celles des milieux populaires [ces fameuses « classes dangereuses », comme on disait au XIXe siècle, NDLR], mais qui sont également les formes de délinquances les plus visibles, les plus simples et donc les plus réprimées par la police et la justice ». La question est donc « sociale » et non sociétale. Toujours histoire de « casser quelques idées reçues »...

Une migration peut en cacher une autre...

Donc, pour revenir à notre sujet, on apprend que sur les 280 millions de migrants internationaux à travers le monde, 40 millions sont africains. « Même si le nombre de migrants africains, 40 millions aujourd’hui, a augmenté de 30 % depuis 2010, les migrants européens sont plus nombreux en valeur absolue et par rapport à leur poids démographique. » Rien, dans l’article de RFI, pour souligner que cette augmentation de 30 % en moins de 15 ans est considérable, surtout si à l’avenir cette augmentation devait suivre cette courbe exponentielle.

Mais là où l’on ne peut qu’admirer la dextérité à jouer avec les chiffres, c’est lorsque Flore Gubert explique que « l’Afrique, c’est 16 % de la population mondiale mais c’est 14 % des migrants ». Et d’ajouter que « si on prend l’Europe, c’est 10 % de la population mondiale mais c’est presque 24 % de la migration internationale ». Un train peut en cacher un autre, une migration peut en occulter une autre. Vu comme ça, on ne peut qu'en redemander.

Les Africains de l'Ouest, certes. Mais le Maghreb ?

Mais là où l’on atteint les sommets du grand art, c’est lorsque cet article nous dit que « les Africains migrent avant tout vers le reste de l’Afrique ». C’est probablement vrai, il n'y a pas de raison d'en douter. Flore Gubert nous donne d'ailleurs les chiffres. Des chiffres qui, de prime abord, devraient nous rassurer et permettre de « casser nos idées reçues »« Si vous prenez 100 Africains qui quittent leur pays en provenance d’Afrique de l’Ouest, il y en a 70 qui vont rester en Afrique », nous dit Flore Gubert, qui ajoute : « Et sur ces 70, la grande majorité va privilégier un pays de la sous-région. Il y en a 15 qui vont se diriger vers l’Europe et six vers l’Amérique du Nord. » En clair, 15 % seulement des migrants africains de l'Ouest émigrent vers l’Europe. C’est rien, non ? On ne nous dit pas combien sont ces Africains de l'Ouest sur les 40 millions cités plus haut, mais si l'on prend ce pourcentage de 15 % et qu'on l'applique à l'Afrique tout entière, ça ferait tout de même au minimum 6 millions de migrants. Ce qui est déjà pas mal.

Au minimum 6 millions, car parmi les autres régions d’Afrique, il y a le Maghreb et l'on peut supposer que le nombre de Maghrébins rejoignant l'Europe, et notamment la France, est plus important que celui partant pour les Amériques. Nous semble-t-il...

Par Georges Michel le 19 décembre 2023

Boulevard Voltaire