vendredi 28 octobre 2022

Quand l'Etat s'écroule, les milices déboulent !, Gilbert Collard (Reconquête!) le 28 octobre 2022

 

Une association LGBT attaque Le Robert en ligne : le mot « famille » parlait d’un père et d’une mère…



On l'a échappé belle. Sans la vigilance de l'Association des familles homoparentales (ADFH), c'était le drame. Je ne sais pas si vous mesurez bien à côté de quoi nous venons collectivement de passer : je vous invite, pour cela, à consulter le replay de BFM TV. On y apprend que Le Petit Robert en ligne proposait (on a peine à le croire) cette définition du mot « famille » : ensemble des personnes vivant sous le même toit, en particulier le père, la mère et les enfants.

Aïe aïe aïe... un papa et une maman... on commence comme ça et on termine par Hitler. C'est, en creux, ce qu'a suggéré l'ADFH, qui a envoyé le tweet suivant :


On note le clin d'œil, menace voilée et souriante de notre époque d'emojis à double sens. Manière d'établir une connivence mais aussi de signifier : « C'est peu rétrograde, si tu vois ce que je veux dire. Et tu sais ce qu'on leur fait, aux rétrogrades. » Message d'ailleurs reçu 5/5 par la directrice du dictionnaire, qui se répand en excuses : le dictionnaire papier est remis à jour régulièrement, on ne comprend pas, c'est le drame, vraiment désolé, croyez bien, sachez qu'à l'avenir, tout ce qui est en mon pouvoir, etc.

On ne va pas citer pour la millième fois Albert Camus sur le fait de mal nommer les choses. Laissons au camp d'en face les citations de terminale générale que les filles de ma génération écrivaient au Stabilo™ sur leurs cahiers de textes. Il y a une  postmoderne de ce qu'on appelle les définitions circulaires. Je vous suggère, à ce propos l'excellent documentaire américain What is a woman?, qui s'intéresse au phénomène trans. Le réalisateur pose à des « transgenres », à des activistes et à des psy progressistes la question « Qu'est-ce qu'une femme ? » L'un.e d'entre elleux, pour parler leur langage, répond « C'est quelqu'un qui se définit comme une femme ». Il embraye : « OK, mais qu'est-ce qu'une femme, du coup ? » « Erreur 404 » en face de lui. Définition circulaire, c'est-à-dire absence de définition. Ainsi, dans le cas qui nous intéresse, de la famille.

Une famille, c'est quoi, alors ? Un agrégat de gens qui se définissent comme famille. Et puis voilà. Le Petit Robert peut dormir tranquille. Au passage, l'ADFH stigmatise les familles nombreuses en faisant allusion à « un père, une mère et cinq enfants ». Pourquoi cinq ? Parce que c'est beaucoup, je suppose, et que c'est donc rétrograde. Ceux-là, les papa-maman-beaucoup de gosses, on peut s'en moquer, c'est gratos et ce n'est pas pénalement répréhensible.

L'écrivain américain d'anticipation Ray Bradbury n'aurait pas pensé à ça : il n'y a plus besoin de brûler les dictionnaires, quand on s'arrange au préalable pour qu'ils ne définissent plus rien. La famille, on peut au moins se mettre d'accord là-dessus avec nos contradicteurs, est la cellule de base de la société. Mais qu'est-ce qu'une société, quand on n'y partage même plus le sens des mots et que toute communication y devient, de fait, impossible ?

Par Arnaud Florac le 27 octobre 2022

Boulevard Voltaire

 


Par Georges Castro, responsable commercial au sein d’une entreprise industrielle française à caractère stratégique, le 23 octobre 2022 ♦ L’urgence climatique, l’accueil des migrants, la solidarité avec le peuple ukrainien, le respect de la condition animale, la lutte contre le racisme, contre l’homophobie, contre la grossophobie, contre la xénophobie… La liste des sujets suscitant la compassion ou l’indignation de l’Occidental contemporain est pléthorique. Les associations qui portent ces causes parviennent à lever des sommes d’argent considérables, leur permettant de les porter jusqu’aux oreilles de nos élus, de les faire résonner dans l’ensemble de la sphère médiatique. En un mot, de toucher l’opinion. Seulement, il semble que cette émotion tous azimuts (et bien orientée par la partialité de nos médias globalisés) connaisse un tout petit trou dans la raquette : le sujet arménien.

Guerre et exactions

Si les drapeaux ukrainiens flottent aux porches de nos mairies, si nos aéroports et nos bâtiments publics s’habillent de bleu et de jaune, le tricolore arménien est absent de ces témoignages de soutien aux peuples qui souffrent (hormis à Marseille). Et pourtant.

En 2020 à la suite d’une guerre de 44 jours contre le voisin azerbaïdjanais, l’armée arménienne se voyait écrasée. Sidérée, dépassée technologiquement et tactiquement, elle n’a pu que subir la loi d’airain des forces azéries soutenues par la Turquie.
Alors que ces affrontements demeurèrent circoncis aux territoires du Haut-Karabakh (qui forme une république non reconnue internationalement), les hostilités qui reprirent entre les 12 et 14 septembre derniers concernèrent, elles, le territoire souverain internationalement reconnu de l’Arménie.

Les exactions perpétrées par la partie azérie sont légion, notamment envers les prisonniers de guerre, torturés, sommairement exécutés, leurs cadavres souvent mutilés. Le tout en totale rupture avec le droit humanitaire international[1] et surtout en butte avec les principes les plus élémentaires de la civilisation.
Car c’est en fait de cela qu’il s’agit. Ce qui se joue dans les vallées et les steppes d’Arménie, dans les contreforts du sud-Caucase, c’est bel et bien une lutte de civilisations. Le croissant contre la croix, toujours.

L’Arménie, premier État chrétien de l’Histoire, fait aujourd’hui face, avec ses quelques trois millions d’habitants, au panturquisme décomplexé du sultan Erdogan et du dictateur Aliyev. La Turquie (84 millions d’habitants) et l’Azerbaïdjan (10 millions d’habitants) ont juré de « chasser les Arméniens comme des chiens »[2] du Haut-Karabakh. Mais jusqu’où iront-ils ? Assisterions-nous là à la disparition discrète, silencieuse, de l’Arménie, déjà génocidée il y a un siècle par ces mêmes Turcs ?

Du sang et du gaz

Un écran de fumée, de gaz azerbaïdjanais, si précieux en cette période de crise énergétique semble, contraindre l’Europe à détourner le regard, à passer son tour pour réagir.

Depuis 2020, les visites d’intellectuels et artistes français de premier rang (de Michel Onfray à Sylvain Tesson et Jean-Christophe Buisson) se succèdent en Arménie, les tribunes de soutien font flores dans nos plus grands journaux. Nos élus, du maire au sénateur, leur emboîtent le pas. L’écho tend à s’amplifier : le Président de la République a dû se prononcer sur le sujet lors de son entretien télévisé du 12 octobre, annonçant que « nous ne lâcherons pas les Arméniens », en réponse à la lettre que lui avait adressée Sylvain Tesson[3].

Mais au-delà des paroles et des manœuvres diplomatiques, dans lesquelles il faut saluer le rôle pionnier de la France, que fait l’Europe pour concrètement inverser le rapport de force ? Fournit-elle des équipements militaires létaux à l’Arménie[4] ? Forme-t-elle ses soldats ? Non, elle envoie une modeste mission diplomatique de surveillance des frontières.

L’Arménie comptait sur le grand frère russe pour la soutenir. Ce dernier, empêtré en Ukraine et peu désireux semble-t-il d’aider l’Arménien face à l’Ottoman, joue les « casques bleus ». La Turquie pendant ce temps-là, fournit moult équipements, personnels et formations aux troupes azerbaïdjanaises.

Vers la disparition de l’Arménie ?

Que Bakou et Ankara décident de refermer leurs mâchoires sur la frêle Arménie et c’en est fini d’elle. Effacée sera son Histoire et son empreinte dans le Caucase. Ce pays où l’on trouve aussi bien des vestiges de temples helléniques datant d’Alexandre le Grand, des ruines romaines, des khatchkars multiséculaires et monastères hors d’âge, témoins uniques d’un christianisme de potron-minet est bien menacé de grand effacement. Car l’Azerbaïdjan ne se contente pas d’occuper le terrain. Il déplace les populations, détruit les cimetières et toute trace qui pourrait attester d’une présence arménienne et chrétienne. Ainsi, le cimeterre des satrapes turcs menace de disparition tout un patrimoine chrétien immémorial.

Au-delà des aspects patrimoniaux et historiques, c’est un peuple avec lequel nous partageons beaucoup qui entrevoit son crépuscule. Des mariages entre la chevalerie franque et la noblesse arméniennes du XIème siècle ont découlé une solidarité quasi anthropologique ou du moins spontanée entre nos peuples.

Qui s’est déjà promené dans Erevan reconnaîtra une ville qui, sous la chaleur estivale, vit aux rythmes de ses terrasses, aussi animées que celles de Paris.
Qui rencontre un Arménien retrouvera en lui bien des traits méridionaux, des tendances latines, semblables à celles de nos concitoyens du Midi, de nos amis italiens ou espagnols.
Qui discute avec un Arménien sera touché au plus profond de son cœur par l’admiration qu’il porte pour la France, unanimement partagée dans ce petit pays.
Qui discute avec un Arménien sera frappé par son opiniâtreté, sa résilience pour employer un terme bien galvaudé chez nous mais qui dans le Caucase reprend tout son sens. Car maintes fois l’Arménie a failli disparaître dans les flots de l’Histoire. Mais à chaque fois son peuple a tenu bon. C’est pour nous un motif d’espoir.

À notre échelle de citoyen lambda, que peut-on faire me direz-vous ?

En parler autour de soi est déjà un acte de résistance au crédit de ces chrétiens menacés par le croissant et son joug. Faire connaître cette cause, se rappeler, dire, raconter que quelque part, aux marches de l’Europe, dans les confins de ce carrefour des civilisations qu’est le Caucase, le peuple arménien, chrétien, fait front face aux musulmans, comme il le fit au cours des siècles derniers.

L’Histoire n’est finalement que bégaiements

[1]« Video shows Azerbaijan forces executing Armenian POWs”, Human Rights Watch, 14 octobre 2022, disponible sur: https://www.hrw.org/news/2022/10/14/video-shows-azerbaijan-forces-executing-armenian-pows
[2] “Haut-Karabakh, le Premier Ministre arménien dit avoir signé un accord pour mettre fin aux combat”, Le Figaro, 24 novembre 2020, disponible sur : https://www.lefigaro.fr/international/haut-karabakh-le-premier-ministre-armenien-dit-avoir-signe-un-accord-pour-mettre-fin-aux-combats-20201109
[3]Sylvain Tesson, « Monsieur le président, l’Arménie est en passe de disparaître », Le Figaro, 13 octobre 2022.
[4] Il serait difficile à la France, en tant que co-présidente du Groupe Minsk, statut impliquant l’impartialité, de livrer des armes à l’Arménie…


Polémia

Radars ZFE : les automobilistes ne sont pas des vaches à lait !



Communiqué de Anne-Sophie Frigout, député RN de la Somme du 26 octobre 2022

Le premier comité ministériel sur les Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) a été organisé ce mardi en présence de plusieurs membres du Gouvernement et des Présidents des métropoles impactées par ce dispositif. De nouvelles mesures ont été annoncées parmi lesquelles « la mise en place progressive d’un contrôle sanction automatisé qui permettra une mise en œuvre effective des ZFE-m ».

Alors que beaucoup de nos compatriotes découvrent l’existence de ces ZFE, et leurs conséquences sur leur quotidien, le Gouvernement a décidé de ne pas entendre les craintes des automobilistes et semble sourd à la colère qui gronde face à ces énièmes restrictions. Au contraire, il s’entête en voulant mettre en place rapidement un maximum de radars ZFE. Ainsi, ceux qui ne disposeront pas de la bonne vignette Crit’Air s’exposeront à une amende pouvant atteindre 750 euros. Plus encore, il s’agit d’une nouvelle étape dans la politique « anti-voitures » et un pas supplémentaire vers le « tout-électrique » à marche forcée.

Avec Marine Le Pen et mes collègues du groupe RN, nous continuons à nous opposer aux ZFE et à proposer des mesures alternatives pour lutter efficacement contre la pollution de l’air. C’est pourquoi, dans le cadre de l’examen de la seconde partie du projet de loi de finances, j’ai déposé un amendement pour diminuer de 100 millions d’euros les crédits alloués à la modernisation de ces nouveaux radars pour les réaffecter à l’entretien de nos routes dont l’état ne cesse de se dégrader.


RN

L’endoctrinement des journalistes européens pour une meilleure acceptation de l’islamisme,

Von Der Leyen DÉMISSION !, Nicolas Dupont-Aignan (DLF) le 28 octobre 2022

 

Jordan Bardella, l'ambition présidentielle



Le 5 novembre, Jordan Bardella devrait, si les militants confirment les pronostics, succéder à Marine Le Pen à la présidence du Rassemblement National. À tout juste 27 ans, il devra transformer le parti, rester fidèle à la candidate et construire sa propre identité politique. Un défi à la hauteur de son ambition.

Pierre a 22 ans. Il a créé son entreprise de plomberie et habite dans le Gard. Il est venu voir Jordan ­Bardella, en réunion publique à Beaucaire, dans le cadre de la campagne interne pour la présidence du Rassemblement National. C'est un nouvel adhérent. Comme sa voisine Marie, 22 ans. Elle a «adhéré pour l'élire président». Tous les deux admirent le président par intérim, aiment son «charisme». «On se retrouve en lui.» Didier, 63 ans, ancien RPR, partage cette admiration : «J'adhère à ce qu'il dit. J'ai connu Charles Pasqua. Je me retrouve dans les idées de Jordan Bardella.» Ce soir-là, le jeune leader est en terrain conquis. Sa tournée des terres du Sud commence bien. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, qui le soutient, a bien fait les ­choses. Les quelque 300 personnes présentes pour le ­dîner sont conquises par le discours de Jordan Bardella. À 27 ans, le président par intérim du Rassemblement ­National a des accents de vieux routier de la politique. Il connaît les mots qui font vibrer une salle de sympathisants. Souvent, il ­entend des militants lui dire avoir une fille ou un garçon de son âge. Pour ajouter aussitôt que leur progéniture n'a pas son talent pour naviguer dans les eaux de la politique, participer à des débats face à des ­adversaires redoutables, mener des campagnes épuisantes.

«Bardella, c'est un ovni de la politique, estime Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête, le parti d'Éric Zemmour. Pour moi, c'est un compliment. C'est un militant qui a appris en un temps record.» Demander aux hommes et aux femmes politiques de parler du député européen du RN, c'est recevoir inévitablement la même réponse : «Il est très bon.» Depuis son irruption sur la scène nationale à l'occasion des élections européennes en 2019, le jeune homme n'a pas arrêté de surprendre par sa maturité, son efficacité dans les débats, son aplomb. Même si ce trait de caractère peut aussi se retourner contre lui.

Un de ceux qui ont souvent débattu avec lui sur les plateaux de télévision met en garde : «Ce côté bulldozer, son aplomb déconcertant pour son âge peuvent se ­retourner contre lui. Même dans son électorat, il y a une ­attente de nuances. Marine Le Pen l'a senti plus que lui.» Il peut donner l'impression, parfois, de réciter par cœur un argumentaire tellement son assurance paraît ­évidente. Même pris en défaut, il ne se démonte pas et contre-attaque. «C'est un avocat, il porte avec talent les intérêts des autres», estime Gilles Boyer, député européen Renaissance. «On ne sait pas ce qu'il pense vraiment», ajoute un élu d'Île-de-France.

Moins le droit à l'erreur que d'autres

Toujours bien mis à la télévision, jamais une mèche de travers, les costumes soignés, ses adversaires au sein du RN comme à l'extérieur attaquent sur ce côté lisse, sans aspérité, voire insensible, quasiment comme un «robot». Jordan Bardella n'ignore rien de ces critiques. Celui qui n'évoque jamais sa vie privée, concède être particulièrement maniaque. Montrant une enceinte sur une étagère de son bureau, il admet qu'il saura immédiatement en ­entrant si quelqu'un l'a déplacée. «J'aime bien l'ordre !». Il cherche à se préserver des attaques. «On me reproche tout. Au début, on disait que j'étais la marionnette de ­Marine Le Pen ; maintenant, on dit que je suis froid, un ­robot. Je prends beaucoup de distance par rapport à tout ça. Je sais que j'ai moins le droit à l'erreur que les autres.»

À 27 ans, s'il impressionne par sa maturité, Jordan ­Bardella n'est pas aussi assuré que l'image qu'il renvoie. Caroline Parmentier, ancienne conseillère presse de ­Marine Le Pen, aujourd'hui député du Pas-de-Calais, l'a vu progresser depuis ses débuts, à 23 ans : «Ce n'est pas un robot. Je l'ai vu inquiet, notamment pendant les européennes. On devait le rassurer.» Perfectionniste, il ne veut pas décevoir ses électeurs ni ceux qui lui font confiance. Mais on ne monte pas rapidement aussi haut sans créer de jalousies ou des rancœurs.

Sa formation à lui n'est peut-être pas académique – il ­arrête ses études supérieures avant l'obtention de son ­diplôme –, mais son parcours lui permet de raconter une histoire qui plaît à ses électeurs. Il a grandi en banlieue parisienne, entre la Seine-Saint-Denis, où vit sa mère ­italienne, à Drancy et le Val-d'Oise, où est son père, fils d'immigrés italiens, chef d'entreprise à Montmorency. C'est évidemment sa vie dans la cité qu'il raconte plus ­volontiers. «C'est la Seine-Saint-Denis qui m'a construit politiquement, admet-il. J'ai grandi là-bas avec ma mère et les fins de mois qui commençaient dès le 10 ! On vivait à côté des trafiquants ! Je me suis dit que tout ça n'était pas la norme.»

Boxe et séries pour décompresser

À 16 ans, il adhère au Front National pour aider Marine Le Pen. Sa mère s'inquiète. C'est dangereux d'être iden­tifié au FN en Seine-Saint-Denis. Il met un mois à la convaincre, gravit rapidement les échelons, se rapproche de la famille Le Pen, apprend vite grâce à ses capacités de travail et de concentration. Tous ceux qui le connaissent le disent : Jordan Bardella est un bourreau de travail. Pour décompresser, il a deux techniques : les séances de boxe («ça vide la tête») et les séries sur Netflix (il termine la dernière saison de Stranger Things) qu'il regarde dans les trains, pendant les campagnes, qu'il enchaîne depuis 2019 (européennes, régionales, candidat en Île-de-France).

La seule campagne qu'il manque : les dernières législatives. Tout semblait prêt pour l'accueillir dans le Var, mais il a renoncé. Refus d'obstacle ? Il assure n'avoir aucun regret aujourd'hui, mais ses adversaires ont noté une faille. Faute d'avoir cru à la victoire, il va lui manquer cet ancrage territorial indispensable pour la suite.

Par Carl Meuus le 28 octobre 2022

Lire la suite sur  Le Figaro


"Couple franco-allemand : ce terme n’a jamais été utilisé par les Allemands", Guillaume Bigot sur Sud Radio le 28 octobre 2022

Stanislas Rigault (Reconquête !) sur France Info le 27 octobre 2022

 

Ce que dit Vladimir Poutine



Voici plus de 20 ans que Vladimir Poutine dirige la Russie, homme politique de première importance, d’ailleurs longtemps perçu dans le monde, hormis l’hystérie de ses adversaires occidentaux, comme un homme mesuré, à la rationalité froide, donc prévisible. Dès 2007, il avait clairement annoncé à Munich que son pays ne pouvait supporter éternellement les provocations occidentales. Celles-ci se sont pourtant multipliées. Or, après ce que nous avons appelé ici la riposte Russe, ont ce mis à l’accabler des pires qualificatifs : fou, malade, isolé, irresponsable, brutal, etc. Mais, qui est véritablement ce Vladimir Poutine ? Que pense-t-il ? Nous avons demandé à notre collaborateur Jean-Luc Marsat d’inventorier ses déclarations dans leur continuité et d’en dégager les lignes de force. Nous poursuivrons ce portrait dans notre prochain numéro.

S’intéresser au mode de pensée et aux processus de prise de décision d’un haut responsable quelconque (chef d’Etat ou de gouvernement, patron d’entreprise, etc.) devrait être le souci permanent non seulement de ses vis-à-vis ou concurrents, mais aussi de tout analyste ou géopoliticien qui se respecte. Les différences de culture rendent l’exercice plus délicat, même si la culture slave et orthodoxe, européenne elle aussi, n’est pas trop éloignée de ses consœurs latine et germanique. Mais le modus operandi d’un esprit slave nécessite une certaine accoutumance pour être cerné ; à titre d’exemple tiré d’un passé récent : pénétrer la pensée d’un Jean-Paul II ne s’est pas fait d’emblée… Pour connaître Vladimir Poutine, le plus simple est d’aller à la source et de se reporter aux déclarations, discours et commentaires de l’intéressé lui-même, qui s’exprime régulièrement dans des manifestations à résonance mondiale qui se tiennent chaque année : le Forum Economique International de Saint-Pétersbourg (SPIEF, selon l’acronyme anglo-américain), au printemps, et la réunion du Club International de Discussions de Valdaï, au début de l’automne. Les citations du président russe relevées ci-après sont tirées des déclarations qu’il a faites en ces deux occasions. Plutôt qu’un portrait complet (requérant un travail plus fouillé), il sera donc procédé ici par touches mettant en lumière des aspects significatifs de sa vision de la Russie, de l’Europe, et du monde. 

La Russie d'aujourd'hui et d'hier

Vladimir Poutine est parfois caricaturé en homme du passé, encore attaché aux méthodes du KGB, vivant dans la nostalgie de l’Empire russe, de la Grande Catherine, de l’URSS. Nostalgique de la grande Russie (celle de Catherine II) qu’il voudrait restaurer ? Si l’on veut. On pourrait aussi dire qu’il a conscience d’une Russie, sinon éternelle, du moins pérenne, dont la résilience et la résistance trouvent leurs racines, entre autres, dans la rudesse du climat et les âpretés de l’histoire, ainsi que dans un sens aigu du collectif et de l’appartenance nationale. Il ne s’agit pas pour lui de restaurer un ordre ancien, mais de préserver des valeurs naturelles ou nationales immuables, au besoin en faisant réapparaître une réalité enfouie ou occultée. La « grande Russie » est aussi à prendre dans un sens culturel, spirituel ou moral. Lorsqu’il lui arrive d’évoquer Catherine II, c’est le plus souvent pour vanter sa magnanimité et sa sagesse : « Au cours de ses expansions territoriales, la Russie n’a jamais rendu difficile la vie des peuples intégrés à l’Etat russe unifié. Ceci s’appliquait à la religion, aux traditions et à l’histoire. Regardez les décrets de la Grande Catherine qui a donné ses instructions en termes clairs : traiter avec respect. » (Valdaï 2021).

Il n’a pas davantage de regrets de l’URSS et du régime bolchévique (qu’il moque en lui comparant l’Occident – cf. Valdaï 2021, infra). Ce qu’il regrette, c’est que la fin de l’URSS n’ait pu être maîtrisée : son effondrement brutal a aggravé les désordres et les turbulences qui l’ont accompagné, et la Russie a eu plus de mal à les résorber. Ce souvenir nourrit dans l’esprit de Poutine la nécessité de contrôler les évolutions et d’éviter les transformations radicales. Pour finir, il voit la Russie comme « un grand pays multi-ethnique, libre et sûr, qui prend lui-même ses décisions, détermine son futur, compte sur son histoire, sa culture et ses traditions, et rejette absolument toute tentative extérieure de lui imposer de pseudo-valeurs imprégnées de déshumanisation et de dégradation morale » (Valdaï 2021).

L'indispensable souveraineté

Beaucoup d’idées sont contenues dans le mot Souveraineté, sur lequel il revient souvent. Tout d’abord la souveraineté des États, à commencer pour la Russie, mais aussi pour le reste du monde : « seuls des États souverains peuvent effectivement répondre aux défis de notre époque et aux exigences des citoyens » (Valdaï 2021). La souveraineté telle que la voit V. Poutine pour le monde d’aujourd’hui est définie par quelques critères qui sont aussi des objectifs : « le rôle d’un pays, sa souveraineté et sa place (…) sont déterminés par plusieurs facteurs-clés », plusieurs capacités : « garantir la sécurité de ses citoyens, (…) préserver l’identité nationale, et contribuer au progrès de la culture mondiale. » Et «au moins trois facteurs supplémentaires : (…) le bien-être et la prospérité des personnes, (…) la réceptivité de la société et de l’Etat face aux changements technologiques de substitution, la liberté de l’initiative entrepreneuriale » (Spief 2019). La préservation de l’identité nationale lui semble d’ailleurs une finalité fondamentale ; elle concerne la langue, la culture, mais aussi le modèle économique que s’est choisi le pays pour lui-même.

En fait de relations internationales, la souveraineté est une condition de l’équilibre et de la stabilité du système mondial. C’est dans ce cadre que pourra être dessiné un modèle de développement plus stable et plus équitable (justice et stabilité allant de pair), discuté autour de quelques points centraux : « la souveraineté, le droit inconditionnel de chaque pays de fixer sa propre voie de développement, (…) la responsabilité du développement durable universel, pas simplement le sien propre » (Spief 2019). Ipso facto, il rejette donc, au nom de la souveraineté, l’idée d’un modèle unique et mondial de développement.

Par Jean-Luc Marsat le 28 octobre 2022

Lire la suite dans le numéro 8 du nouveau conservateur