jeudi 20 avril 2023

La politique de Macron : une révolution oligarchique contre le peuple

« Liquidation », écrivait Frédéric Rouvillois dans son livre sur Macron comme définition de son projet (Liquidation – Emmanuel Macron et le saint-simonisme, Cerf, 2020). Le projet de Macron, c’est cela : liquider tout ce qui restait solide dans la société française, certains habitus et mœurs, certaines structures, certains projets (devenir propriétaire d’une maison, la léguer, avoir un métier dont on est fier et pas seulement un « job »), rendre tout liquide, tout réversible, tout jetable (notamment les traces de notre histoire), tout interchangeable (les peuples, les gens, les sexes, les métiers, les territoires, etc.). 

Éparpillé façon puzzle : cela veut dire que notre pays et notre peuple ont été mis en morceaux. Dispersés et hachés menu. Éparpillé : c’est le résultat de la politique de Macron. Un peuple dispersé, affaibli, atomisé. Loin de n’avoir « rien fait », comme on l’entend parfois, Macron a presque tout réalisé de son programme. Vendre l’industrie française : c’est le capitalisme de connivence. Conforter l’oligarchie : c’est le pacte de corruption lié au covid, c’est-à-dire à l’interdiction de traiter les malades du covid hors utilisation de vaccins (ceux permettant des superprofits aux membres de la caste – ceux qui ont propulsé Macron et qui attendaient leur retour sur investissement).

Téléologie et domination du Capital

Il faut ici faire appel à Marx. Et d’abord souligner son point faible : la téléologie, voire une certaine eschatologie. C’est ce qu’il y a de moins convaincant chez Marx. « Pour nous, écrit Marx, le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement » (L’Idéologie allemande). On peut en douter. Pour le dire autrement, peut-on penser que le règne du Capital (entendons par là les rapports sociaux liés à un certain état et un certain agencement des forces productives) aboutisse nécessairement, même avec un coup de pouce politique, au communisme selon Marx, c’est-à-dire à la fin de l’aliénation ? Non. On ne peut valider la thèse de l’inéluctabilité historique de la marche vers le socialisme marxien comme travail conscient de la transformation de la nature et de soi-même. On peut craindre au contraire que le brouillard des âmes et le brouillage de la conscience de soi comme sujet historique ne s’étendent, par le développement du fétichisme de la marchandise.

Pas de marche assurée au dépassement du capitalisme donc. En revanche, le règne du Capital (de la Forme Capital) peut aboutir à une version apocalyptique du « communisme », cette fois au sens stalinien, ou au sens de la dictature chinoise, c’est-à-dire à l’étatisme absolu. Mais la différence entre le totalitarisme néo-libéral et les totalitarismes communistes, c’est qu’il s’agit d’un étatisme antinational avec les néo-libéraux, l’État ayant fusionné avec les multinationales et la finance, qu’il a déjà sauvées en 2008 (cf. notamment Alain de Benoist, Au bord du gouffre – La faillite annoncée du système de l’argent, Krisis, 2015). Nous vivons ainsi sous le « soleil noir du capital », comme écrit Anselm Jappe. Il est là non pour nous chauffer l’âme, mais pour brûler nos vies et pour nous aveugler par le crétinisme télévisuel des médias de grand chemin.

Quand Macron fait du saint-simonisme

Frédéric Rouvillois dit encore : « Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, Macron fait du saint-simonisme sans le savoir » (FigaroVox, 27 septembre 2020). Cela va plus loin que cela, et c’est encore plus grave que cela. L’utopie rationaliste et techniciste de Saint-Simon (le socialiste) se voulait un « nouveau christianisme » (1825). Avec Macron, c’est d’un antichristianisme ou d’un postchristianisme (car s’opposer suppose de connaître, ou d’être déçu, non d’être indifférent) qu’il s’agit. Ses mots d’ordre sont non seulement ceux du télétravail mais ceux de la télévie. Une vie désincarnée. « Éloignez-vous les uns des autres », « suspectez tout le monde (de ne pas être vacciné, d’être “un danger”) », « méfiez-vous de votre prochain », « isolez-vous » et, finalement, « préparez-vous à la vraie vie dans le monde libéral : la guerre de tous contre tous ». C’est le refus de toute incarnation. C’est l’effacement de toutes les images fédératrices. C’est la destruction de toutes les formes instituantes : école, églises, histoire de France, élections prises au sérieux, fêtes solennelles. C’est la victoire de « ceux qui ont créé leur start-up » sur « ceux qui ne sont rien » et qui pourtant sont tout le peuple. C’est la domination des arrogants improductifs voire nuisibles (les affairistes) sur les travailleurs, sur les producteurs.

Les libéraux des deux rives contre le peuple et le politique

La politique Macron est le stade ultime du libéralisme et du capitalisme. Mais en quel sens ? C’est ici que nous voyons un tournant et une accélération dans les politiques libérales menées depuis 1983. Que s’est-il passé pour que le libéralisme devienne l’ennemi des libertés ? Il a fallu que le libéralisme fasse un constat. Le libéralisme se heurte à la résistance de la nature humaine. Qu’en conclut-il ? Qu’il faut changer la nature humaine. Tel est l’objectif de Macron et plus largement du Great Reset (la grande réinitialisation) de Klaus Schwab et Thierry Malleret (un livre publié en 2020). Le libéralisme ne se remet pas en question. Il remet le réel en question. La société n’est pas conforme aux postulats libéraux ? Ne changeons pas le libéralisme, mais changeons la société. Les communistes ont parfois fonctionné de cette façon. En ce sens, les libéraux sont leurs élèves. Entendons : les élèves de ce que les communistes ont fait de pire.

Les libéraux ont donc constaté que la société n’était pas entièrement conforme aux schémas libéraux. Il faut donc changer la société. C’est pourquoi le libéral-libertaire Macron, unissant les libéraux des deux rives, les fossoyeurs de la France des deux rives, les oligarques des deux rives (une affaire qui a mieux marché que la sympathique tentative de Jean-Pierre Chevènement en 2002 d’unir les « républicains des deux rives »), appuyé sur le crétinisme et l’inculture des bobos, veut donner au libéralisme un nouvel élan et ne peut le faire qu’en supprimant la démocratie, en la réduisant à des procédures hors-sol, non représentatives.

C’est pourquoi la Ve République (qui n’était pas parfaite mais était un outil améliorable) a été vidée du meilleur de son contenu, avec l’extension des pouvoirs du Conseil constitutionnel, du Conseil d’État, des juges, avec le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral, avec la transformation du poste de Premier ministre en simple poste de collaborateur (et pas le premier) du chef de l’État, et avec bien entendu la tutelle de l’UE (si utile car déresponsabilisante).

Bilan : des élites robotisées et les robots contre la France. Les élites peuvent se permettre d’être antipatriotes et hors-sol, de partout et de nulle part. Le peuple ne le peut pas. « À celui qui n’a rien, la patrie est son seul bien[1]. »

« Crise » du covid et « crise » du climat comme moyen de tétanisation du peuple

En rendant les élections de plus en plus déconnectées du peuple (la grande majorité des élus des chambres viennent des couches supérieures de la nation), en mettant dans les lois ordinaires toutes les lois d’exception qui devaient être temporaires, liées au terrorisme, à la « crise » du covid[2], au « climat », la politique Macron vise aussi à sauver le capitalisme par une mutation totalitaire. Il s’agit de mêler fausse « urgence » écologique (alors que l’écologie sérieuse, c’est le long terme), réduite à ce qui intéresse le système, c’est-à-dire la « croissance verte » et non la relocalisation de nos économies et industries, et réformes sociétales consistant à mettre l’accent sur de faux problèmes (comme les inégalités de salaire hommes-femmes, qui sont depuis longtemps interdites par… le Code du travail).

S’ensuit tout un discours mensonger sur de soi-disant « réfugiés » climatiques, prétexte à de nouvelles vagues migratoires, et sur un « changement » climatique d’origine seulement anthropique, hypothèse bien incertaine (le climat a tout le temps changé, et l’influence du soleil peut être infiniment plus importante que l’action humaine. Lire ou relire Emmanuel Le Roy Ladurie sur le perpétuel changement du climat. En outre, un réchauffement n’a pas que des aspects négatifs). Tétaniser les hommes pour les neutraliser. Mondialiser tous les problèmes pour faire oublier que des solutions locales et démocratiques peuvent exister. Mais aussi préparer un nouvel âge du capitalisme. Voilà l’agenda Macron.

Vaccinations et lutte du Capital contre la baisse tendancielle du taux de profit

Nous avons souligné les limites de Marx quand il croit pouvoir déceler un mouvement téléologique dans l’histoire. Mais cela ne peut faire oublier que Marx est totalement pertinent quand il inscrit l’économie dans une anthropologie et une philosophie, inscription richement prolongée par de nombreux marxiens, tels Karel Kosík[3], Georg Lukács, Tran Duc Thao, Roger Garaudy[4], Lucien Sève[5]… Il n’y a, comme le soutenait Raymond Abellio même après s’être détaché de certains aspects du marxisme, de solide théorie de la valeur que celle, marxienne, de la valeur-travail. En conséquence, sont aussi pertinentes la théorie de la plus-value et la loi de baisse tendancielle du taux de profit. Le jeu des tendances et contre-tendances de cette loi garde une grande valeur explicative. Or, dans la mesure où l’économie capitaliste du monde occidental, et surtout européen, est de moins en moins productive, le capitalisme a besoin d’être de plus en plus parasitaire, prédateur, improductif. Il a besoin de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit. Et c’est là qu’arrivent les « vaccins ».

Un vaccin obligatoire ou des vaccins obligatoires, et renouvelables plusieurs fois par an, constituent un formidable moyen de rétablir de hauts taux de profit dissociés de toute production socialement utile. Des profits sûrs avec la socialisation des risques et des éventuelles pertes (ou coûts de recherche), et avec la privatisation des profits. Processus classique d’un capitalisme de plus en plus ennemi de l’économie réelle, un capitalisme parasitaire et improductif qui a besoin de l’État pour restaurer ses profits, pour sauver les banques et les marchés financiers.

Passe sanitaire, confinements et couvre-feu contre la révolte populaire

Le puçage généralisé de tous et, au-delà de cela, le transhumanisme comme fabrication synthétique de soi et marchandisation de soi sont des moyens de relancer l’exploitation de l’homme en poussant l’aliénation jusqu’à la création d’un homme nouveau, simplifié, interchangeable, déshérité, sans culture. Un homme en kit, dans lequel tout est amovible, y compris ses organes sexuels. C’est ce qui se passe avec la stratégie dite « anti-covid », avec passe sanitaire puis passe vaccinal, couvre-feu et confinements (et pourquoi pas bientôt des confinements contre le réchauffement climatique, sachant qu’il y a déjà des interdictions de circulation ?).

Ce qu’ont entrepris Macron et l’Union européenne comme projet de long terme, c’est une guerre de liquidation anthropologique de l’homme comme lié à ses semblables c’est-à-dire d’abord à son peuple, et être d’héritage culturel, issu d’une histoire, bénéficiaire d’une transmission. Libéral, on pourrait penser que le pouvoir macronien est issu pourtant en ligne directe du libéralisme de Benjamin Constant. Mais il y a dans cela une cohérence : la logique du libéralisme est l’individualisme. Elle est le tout à l’ego. Sa logique est la dissociation et l’éclatement du lien social. Sa logique est l’atomisation des gens et des peuples. Sa logique mène donc à la mort des peuples et à l’individualisation de tout (d’où la destruction du Code du travail, la destruction de la Sécurité sociale, des retraites par répartition, etc.). La logique du libéralisme comme individualisme et culte des idées abstraites est la suppression du passé. Voilà comment on tue une civilisation pour y substituer une sous-civilisation de gens pucés et sous surveillance continue. Voilà comment on crée un « parc humain », comme dit Peter Sloterdijk. C’est pourquoi le libéralisme est contre les libertés et les peuples. Sa logique est orwellienne. 1984, nous y sommes.

Une nécessaire libération : se libérer du libéralisme pour se libérer du règne du Capital

Macron est l’actuel fondé de pouvoir de l’oligarchie. Un personnage anecdotique en un sens, mais si emblématique. Et c’est pourquoi il inspire les sentiments massivement hostiles que l’on peut constater chaque jour. Car la seule chose qu’il incarne, c’est justement l’abstraction, l’inhumanité et la brutalité de ce pouvoir oligarchique.

Le monde de Macron, c’est un libéralisme totalitaire au service de l’argent roi. C’est pourquoi le réveil des solidarités locales et nationales est nécessaire. Il ne s’agit pas d’autre chose que d’une lutte de libération nationale et sociale. « Il faut refaire des hommes libres », disait Bernanos (La liberté, pour quoi faire ?, 1946). Cela ne se fera pas sans reconquérir nos libertés de peuple, nos libertés en commun.

Par Pierre Le Vigan le 16 avril 2023

Polémia

[1] Au moment où on débat des droits de succession sur les héritages, il faut savoir qu’un Français sur trois n’hérite de rien, et qu’un ouvrier et employé sur deux hérite de moins de 8 000 (huit mille) euros (de quoi acheter une place de parking à Montélimar).

[2] Le covid car c’est un virus, et non la covid car qui dit virus ne dit pas forcément maladie (2 % seulement des entrées en hospitalisation en 2020 y sont liés, France Info, 17-11-2021).
[3] La Dialectique du concret, François Maspero, 1970 – Les éditions de la Passion, 1988.
[4] Marxisme du xxe siècle, 10-18, 1966.
[5] Une introduction à la philosophie marxiste, Éditions sociales, 1980.

Quelle mouche a piqué Macron au retour de Chine ? François Asselineau (UPR) le 20 avril 2023

 

«Cent jours d’apaisement»: c’est mal parti



« Les changements étaient nécessaires », a assuré Emmanuel Macron lundi soir à la télévision pour clore sa réforme des retraites. Le soir même il déambulait dans les rues de Paris après avoir dîné à La Rotonde avec son épouse, à sa table habituelle au fond de la salle.

Un dernier chant avant l’effondrement

Il ira même jusqu’à pousser la chansonnette avec un groupe de jeunes Pyrénéens – qualifiés depuis d’ « extrême droite » par la maréchaussée médiatique à cause de leur enracinement culturel – croisés rue de Rennes. La désinvolture est ce qui caractérise le macronisme, réduit au comportement erratique (le « en même temps ») d’un homme seul et déconnecté. Car il ne suffit pas de flâner le soir, sous la protection de gardes du corps, pour faire oublier le bunker qu’est le palais de l’Élysée abritant son reclus. « Ne rien lâcher, c’est ma devise », a fanfaronné le vainqueur des syndicats et des protestataires tout en annonçant « cent jours d’apaisement, d’unité et d’action au service de la France » : une jactance commune aux esprits embrumés, débitant des « rames de lieux communs farcis de destin, de nécessité, de droit des choses » (Chateaubriand, parlant de Fouché). Derrière la réforme des retraites, c’est l’effondrement du pays qui s’accélère sous la férule d’un président indifférent aux enjeux civilisationnels et méprisant le peuple.

Le volontarisme de Macron n’est qu’un leurre

Le volontarisme présidentiel est un leurre. Il relève de la théâtrocratie, cette autre caractéristique du macronisme en déroute. À quoi bon repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans tandis que rien n’a jamais été fait pour désendetter et moderniser l’État ? Vertigineux sont les désastres qui partout s’accumulent. Ils ne mobilisent pas pour autant le chef de l’État, incapable de poser un diagnostic sur les maux dont souffre la nation. Face au défi posé par l’immigration légale, Macron a seulement promis lundi de mieux « contrôler l’immigration illégale », ce qui est la moindre des choses. Bruno Le Maire a enfin découvert, à cette occasion, la nécessité de lutter contre les fraudes sociales entretenues notamment par les flux du Maghreb, ce qui lui a valu d’ailleurs d’être accusé sottement de « mobiliser des préjugés racistes » par Olivier Faure (PS). Quant à l’école sinistrée, Pap NDiaye va s’employer à lui appuyer un peu plus la tête sous l’eau. Non content de vouloir imposer à l’école privée sous contrat, coupable de fonctionner encore, des quotas de mixité sociale au lieu de corriger les abandons de l’école publique, le ministre de l’Éducation entend rendre les armes dans le combat pour la laïcité. Le Conseil des sages de la laïcité, créé en 2018 par Jean-Michel Blanquer pour résister aux offensives islamistes, vient en effet de voir sa mission s’élargir aux luttes contre le racisme, l’antisémitisme, la discrimination : des arguments permettant au séparatisme coranique de se présenter en victime d’une « laïcité de combat ». Macron ?  Le naufrageur de la France.

Par Ivan Rioufol le 20 avril 2023

Causeur

Vive les livres et m..... aux antifas ! - Les colères de Collard - Gilbert Collard sur TV Libertés le 20 avril 2023

"Nous sommes en train de glisser vers un totalitarisme bizarre !", Claude Janvier sur Radio Courtoisie le 19 avril 2023

Zoom - Marc Chapuis - Ukraine : une union sacrée pour la paix , TV Libertés le 20 avril 2023

samedi 15 avril 2023

"Macron ne se soucie pas de la France et des Français !", Michel Onfray sur Radio Courtoisie le 12 avril 2023

 

Le pouvoir de l’insulte !



Avec Hollande, les Français avaient cru toucher le fond. 

Non ! Poussés par des médias serviles, intéressés et superficiels, ils ont creusé et élu l’un de ses lieutenants, qui avait pour seul talent la trahison envers son mentor. Aujourd’hui, ils peuvent mesurer que la trahison n’est pas un accident de naissance mais le fil conducteur du personnage, car c’est la démocratie, c’est-à-dire le peuple qui est trahi d’une manière insultante par l’occupant de l’Elysée. 

On reconnaît souvent les dictateurs à leur goût pour les actions nocturnes : effectivement, Macron a promulgué la loi honnie par une large majorité des Français durant la nuit qui a suivi sa validation partielle par le conseil constitutionnel. L’obsession de tourner la page l’a conduit à un passage en force qui continue une série d’instrumentalisations des textes pour les vider de leur esprit. La pauvre Mme Borne a osé tweeté  : “Ce soir, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu” et a salué “la fin du processus démocratique”. Le mot “fin” est le bon, car effectivement ce qu’elle appelle le “processus démocratique”, c’est la fin de la démocratie au profit d’un prétendu “Etat de droit”, cette expression chère aux oligarques de notre pays car elle recouvre les procédures juridiques qui permettent de contourner et de nier la volonté populaire qui est l’essence de la démocratie. Dans une démocratie, c’est le peuple qui est la source légitime du droit. C’est l’esprit même du droit, et lorsqu’on utilise le droit pour nier la volonté du peuple, on commet une évidente forfaiture. Il y a donc bien aujourd’hui un vainqueur, Macron, mais c’est un vainqueur à la Pyrrhus qui fera payer cher à la France la brutalité inutile d’un pouvoir dont on cherche en vain l’efficacité. Quant au vaincu, c’est le peuple, écarté d’un bout à l’autre d’un processus dont il est pourtant le seul maître légitime car il détient la souveraineté.

” La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum”. Notre constitution est claire. Les deux voies de l’exercice de la souveraineté, représentative et directe, ont pourtant été éludées dans la procédure choisie par l’exécutif et validée par l’autorité de connivence du conseil dit constitutionnel. Pour l’instant, cette dernière a rejeté, par le biais d’une argutie, le recours au référendum d’initiative partagée. On mesure, au travers de cette décision inique, le fossé qui sépare notre pays d’une véritable démocratie comme la Suisse, où la démocratie directe s’exerce pleinement. Quant au pouvoir  législatif de la représentation nationale, il a été forcé du début à la fin, en utilisant une loi rectificative du budget de la sécurité sociale, donc vouée au court terme, pour faire passer des mesures à long terme. Le but de cette préméditation  était de permettre l’usage du 49/3, c’est-à-dire l’approbation de la loi sans vote positif, difficile dans le cadre d’une loi “normale” où son usage est limité. Il n’y a eu ni débat à l’Assemblée Nationale où l’on n’a pas été au-delà de l’article 2, ni au Sénat où il a été tronqué. Les modifications sénatoriales sont d’ailleurs en partie retoquées par le conseil constitutionnel. Ce dernier a donc entériné un texte de l’exécutif !

Deux questions se posent : d’abord, quel crédit accorder au conseil constitutionnel qui, finalement, a joué le rôle essentiel ? La loi pouvait être annulée en raison du véhicule législatif utilisé, la loi rectificative. Le recours au 49/3 a pour but d’empêcher une majorité de se saborder à propos d’un différend interne sur un texte, non de permettre à un exécutif dont la légitimité démocratique est entamée puisqu’il n’a pas de majorité parlementaire de faire comme si de rien n’était. Le conseil constitutionnel en écartant ces deux motifs et en validant la loi, plus encore en rejetant le référendum, a montré que, loin d’être un contre-pouvoir destiné, comme c’est le cas dans la plupart des démocraties, à équilibrer l’exercice du pouvoir par les exigences du droit, il est au contraire un auxiliaire de l’exécutif, destiné seulement à parfumer ses excès d’une suave odeur de juridisme. La désignation de ses membres, anciens premiers ministres, anciens ministres, et hauts fonctionnaires du sérail, choisis par les détenteurs du pouvoir suffit à pointer leur orientation politique, et plus encore leur appartenance à l’oligarchie française qui a voulu cette loi que le peuple très majoritairement refuse. La légitimité du conseil constitutionnel ne serait-elle pas qu’ une plaisanterie bonne pour les gogos ? La question se pose. Une réforme s’impose pour revenir à l’esprit de la Ve République, une république dont le fondateur ne manquait jamais d’en appeler au peuple.

Ensuite, les Français vont-ils accepter longtemps le mépris avec lequel on les dirige ? Un paradoxe est devenu le principe du pouvoir auquel ils sont soumis : moins celui-ci est légitime, plus il est brutal. Elu, non pour lui-même, mais contre une candidate présentée de manière abusive comme un danger par les autres partis et par les médias, Macron a d’abord bénéficié en 2017 d’une sorte de coup d’Etat médiatico-judiciaire concocté par ses amis du secrétariat général de l’Elysée, puis n’a pas fait campagne en 2022, entre torpeur covidienne et guerre en Ukraine. Mal élu et sans majorité parlementaire, il a prétendu s’amender d’une morgue dont il a sans cesse fait preuve durant son premier mandat face aux Français, “Gaulois réfractaires”, et même “riens”. Il a annoncé qu’il changerait, qu’il tiendrait compte du message des législatives perdues par son camp. C’est tout le contraire qui s’est produit : le passage en force et au galop, tandis qu’il allait étaler ses insuffisances à l’international, en Afrique, en Chine, aux Pays-bas. Compte-t-il cyniquement sur la fatigue des Français devant les violences que sa politique suscite et entraîne, et sur le parti de l’ordre pour reconstituer sa base, de plus en plus érodée et fragile  ? 

Il avait déjà usé de cette stratégie pour résister à l’assaut des “Gilets jaunes”. La répétition du même phénomène fait de lui un récidiviste, le véritable auteur du désordre. Le parti de l’ordre qui l’avait aussi soutenu dans la politique menée durant l’épidémie sait maintenant que de nombreuses fautes ont été commises par le pouvoir durant cette période, notamment des mesures attentatoires aux libertés voire répressives, ignorées dans les autres pays sans que la mortalité y fût plus forte. Cette rigueur n’avait pour but que de masquer l’impréparation initiale. La frénésie de dépenses qui a clôturé cette séquence et préparé les élections avec une démagogie éhontée pèse maintenant sur l’économie française et le pouvoir d’achat des Français. Le parti de l’ordre ne peut plus venir au secours de celui qui est la principale cause du désordre.

Les Français subissent un pouvoir aussi insupportable qu’inefficace, dangereux en un mot, puisqu’incapable de traiter les vrais problèmes, ceux de l’immigration excessive, de l’effondrement de notre identité, de la montée de la délinquance, du déclin de notre économie, il en invente de nouveaux qui divisent notre pays. Un président se respecte, un dictateur incompétent se renverse : un référendum qui le désavouerait suivi d’une exigence de sa démission paraît aujourd’hui une mesure de salut public !

Par Christian Vanneste le 15 avril 2023

Le blog de Christian Vanneste


Macron, un jeu dangereux – Rémi Tell dans Le Samedi Politique sur TV Libertés le 15 avril 2023

 

Sauvons notre filère céréalière française !



Communiqué de Dominique Bilde, Député RN au Parlement européen du 14 avril 2023

À compter du 25 avril, la France ne pourra plus exporter ses céréales.

C’est le malheureux résultat d’une décision émanant de l’Agence nationale pour la sécurité alimentaire française (Anses) au sujet de la fumigation des cales de bateaux céréaliers. L’interdiction de la phosphine est au cœur de cette tragédie.

Ce composé chimique permet d’éviter la prolifération des insectes. Son utilisation est pourtant réclamée par les pays destinataires afin de protéger leur écosystème des intrusions d’espèces invasives qui pourraient se trouver dans les cargaisons atteignant leurs ports.

Notre pays se tire une balle dans le pied tout seul, car ni l’Union européenne, ni aucune autre organisation internationale ne lui a sommé de prendre une telle décision.

Pourquoi l’interdire, alors ? C’est le flou artistique. L’Anses a d’abord justifié sa décision en invoquant une demande d’interdiction réclamée par les producteurs de phosphine eux-mêmes.

Au-delà du manque de crédibilité totale qui consisterait à laisser croire que ceux qui la vendent veulent sortir leur propre produit du marché, les principaux intéressés ont en réalité totalement démenti l’information depuis.

Tout le monde se rejette la faute mais en définitive, c’est l’Anses seule qui détient les clés.

La raison est simple : le gouvernement se retrouve totalement impuissant devant cette décision, car en 2015, Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture avait décidé de transférer la compétence d'évaluation des mises sur le marché de pesticides à l’agence, et à elle seule !

Il faut de toute urgence revenir sur ce choix catastrophique qui empêche le pouvoir politique d’agir directement dans l’intérêt de ses filières. 

C’est ce que nous réclamons.

Nous voulons à tout prix éviter la situation absurde, évoquée par la presse, qui consisterait à transférer les céréales françaises vers la Belgique afin d’y faire partir les cargaisons du port d’Anvers en pratiquant sur place la fumigation qui y est autorisée.

Pour éviter de nous ridiculiser, une fois de plus, cette reprise en main doit se faire rapidement, dans l’intérêt de notre filière céréalière française ainsi que dans l’intérêt des pays acheteurs qui n’ont pas la capacité de répercuter la hausse des prix sur le cours du blé qu’un retrait de la France de ce marché engendrerait.

Tout le monde serait perdant.

Il faut donc agir !

RN