vendredi 28 octobre 2022

 


Par Georges Castro, responsable commercial au sein d’une entreprise industrielle française à caractère stratégique, le 23 octobre 2022 ♦ L’urgence climatique, l’accueil des migrants, la solidarité avec le peuple ukrainien, le respect de la condition animale, la lutte contre le racisme, contre l’homophobie, contre la grossophobie, contre la xénophobie… La liste des sujets suscitant la compassion ou l’indignation de l’Occidental contemporain est pléthorique. Les associations qui portent ces causes parviennent à lever des sommes d’argent considérables, leur permettant de les porter jusqu’aux oreilles de nos élus, de les faire résonner dans l’ensemble de la sphère médiatique. En un mot, de toucher l’opinion. Seulement, il semble que cette émotion tous azimuts (et bien orientée par la partialité de nos médias globalisés) connaisse un tout petit trou dans la raquette : le sujet arménien.

Guerre et exactions

Si les drapeaux ukrainiens flottent aux porches de nos mairies, si nos aéroports et nos bâtiments publics s’habillent de bleu et de jaune, le tricolore arménien est absent de ces témoignages de soutien aux peuples qui souffrent (hormis à Marseille). Et pourtant.

En 2020 à la suite d’une guerre de 44 jours contre le voisin azerbaïdjanais, l’armée arménienne se voyait écrasée. Sidérée, dépassée technologiquement et tactiquement, elle n’a pu que subir la loi d’airain des forces azéries soutenues par la Turquie.
Alors que ces affrontements demeurèrent circoncis aux territoires du Haut-Karabakh (qui forme une république non reconnue internationalement), les hostilités qui reprirent entre les 12 et 14 septembre derniers concernèrent, elles, le territoire souverain internationalement reconnu de l’Arménie.

Les exactions perpétrées par la partie azérie sont légion, notamment envers les prisonniers de guerre, torturés, sommairement exécutés, leurs cadavres souvent mutilés. Le tout en totale rupture avec le droit humanitaire international[1] et surtout en butte avec les principes les plus élémentaires de la civilisation.
Car c’est en fait de cela qu’il s’agit. Ce qui se joue dans les vallées et les steppes d’Arménie, dans les contreforts du sud-Caucase, c’est bel et bien une lutte de civilisations. Le croissant contre la croix, toujours.

L’Arménie, premier État chrétien de l’Histoire, fait aujourd’hui face, avec ses quelques trois millions d’habitants, au panturquisme décomplexé du sultan Erdogan et du dictateur Aliyev. La Turquie (84 millions d’habitants) et l’Azerbaïdjan (10 millions d’habitants) ont juré de « chasser les Arméniens comme des chiens »[2] du Haut-Karabakh. Mais jusqu’où iront-ils ? Assisterions-nous là à la disparition discrète, silencieuse, de l’Arménie, déjà génocidée il y a un siècle par ces mêmes Turcs ?

Du sang et du gaz

Un écran de fumée, de gaz azerbaïdjanais, si précieux en cette période de crise énergétique semble, contraindre l’Europe à détourner le regard, à passer son tour pour réagir.

Depuis 2020, les visites d’intellectuels et artistes français de premier rang (de Michel Onfray à Sylvain Tesson et Jean-Christophe Buisson) se succèdent en Arménie, les tribunes de soutien font flores dans nos plus grands journaux. Nos élus, du maire au sénateur, leur emboîtent le pas. L’écho tend à s’amplifier : le Président de la République a dû se prononcer sur le sujet lors de son entretien télévisé du 12 octobre, annonçant que « nous ne lâcherons pas les Arméniens », en réponse à la lettre que lui avait adressée Sylvain Tesson[3].

Mais au-delà des paroles et des manœuvres diplomatiques, dans lesquelles il faut saluer le rôle pionnier de la France, que fait l’Europe pour concrètement inverser le rapport de force ? Fournit-elle des équipements militaires létaux à l’Arménie[4] ? Forme-t-elle ses soldats ? Non, elle envoie une modeste mission diplomatique de surveillance des frontières.

L’Arménie comptait sur le grand frère russe pour la soutenir. Ce dernier, empêtré en Ukraine et peu désireux semble-t-il d’aider l’Arménien face à l’Ottoman, joue les « casques bleus ». La Turquie pendant ce temps-là, fournit moult équipements, personnels et formations aux troupes azerbaïdjanaises.

Vers la disparition de l’Arménie ?

Que Bakou et Ankara décident de refermer leurs mâchoires sur la frêle Arménie et c’en est fini d’elle. Effacée sera son Histoire et son empreinte dans le Caucase. Ce pays où l’on trouve aussi bien des vestiges de temples helléniques datant d’Alexandre le Grand, des ruines romaines, des khatchkars multiséculaires et monastères hors d’âge, témoins uniques d’un christianisme de potron-minet est bien menacé de grand effacement. Car l’Azerbaïdjan ne se contente pas d’occuper le terrain. Il déplace les populations, détruit les cimetières et toute trace qui pourrait attester d’une présence arménienne et chrétienne. Ainsi, le cimeterre des satrapes turcs menace de disparition tout un patrimoine chrétien immémorial.

Au-delà des aspects patrimoniaux et historiques, c’est un peuple avec lequel nous partageons beaucoup qui entrevoit son crépuscule. Des mariages entre la chevalerie franque et la noblesse arméniennes du XIème siècle ont découlé une solidarité quasi anthropologique ou du moins spontanée entre nos peuples.

Qui s’est déjà promené dans Erevan reconnaîtra une ville qui, sous la chaleur estivale, vit aux rythmes de ses terrasses, aussi animées que celles de Paris.
Qui rencontre un Arménien retrouvera en lui bien des traits méridionaux, des tendances latines, semblables à celles de nos concitoyens du Midi, de nos amis italiens ou espagnols.
Qui discute avec un Arménien sera touché au plus profond de son cœur par l’admiration qu’il porte pour la France, unanimement partagée dans ce petit pays.
Qui discute avec un Arménien sera frappé par son opiniâtreté, sa résilience pour employer un terme bien galvaudé chez nous mais qui dans le Caucase reprend tout son sens. Car maintes fois l’Arménie a failli disparaître dans les flots de l’Histoire. Mais à chaque fois son peuple a tenu bon. C’est pour nous un motif d’espoir.

À notre échelle de citoyen lambda, que peut-on faire me direz-vous ?

En parler autour de soi est déjà un acte de résistance au crédit de ces chrétiens menacés par le croissant et son joug. Faire connaître cette cause, se rappeler, dire, raconter que quelque part, aux marches de l’Europe, dans les confins de ce carrefour des civilisations qu’est le Caucase, le peuple arménien, chrétien, fait front face aux musulmans, comme il le fit au cours des siècles derniers.

L’Histoire n’est finalement que bégaiements

[1]« Video shows Azerbaijan forces executing Armenian POWs”, Human Rights Watch, 14 octobre 2022, disponible sur: https://www.hrw.org/news/2022/10/14/video-shows-azerbaijan-forces-executing-armenian-pows
[2] “Haut-Karabakh, le Premier Ministre arménien dit avoir signé un accord pour mettre fin aux combat”, Le Figaro, 24 novembre 2020, disponible sur : https://www.lefigaro.fr/international/haut-karabakh-le-premier-ministre-armenien-dit-avoir-signe-un-accord-pour-mettre-fin-aux-combats-20201109
[3]Sylvain Tesson, « Monsieur le président, l’Arménie est en passe de disparaître », Le Figaro, 13 octobre 2022.
[4] Il serait difficile à la France, en tant que co-présidente du Groupe Minsk, statut impliquant l’impartialité, de livrer des armes à l’Arménie…


Polémia

Radars ZFE : les automobilistes ne sont pas des vaches à lait !



Communiqué de Anne-Sophie Frigout, député RN de la Somme du 26 octobre 2022

Le premier comité ministériel sur les Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) a été organisé ce mardi en présence de plusieurs membres du Gouvernement et des Présidents des métropoles impactées par ce dispositif. De nouvelles mesures ont été annoncées parmi lesquelles « la mise en place progressive d’un contrôle sanction automatisé qui permettra une mise en œuvre effective des ZFE-m ».

Alors que beaucoup de nos compatriotes découvrent l’existence de ces ZFE, et leurs conséquences sur leur quotidien, le Gouvernement a décidé de ne pas entendre les craintes des automobilistes et semble sourd à la colère qui gronde face à ces énièmes restrictions. Au contraire, il s’entête en voulant mettre en place rapidement un maximum de radars ZFE. Ainsi, ceux qui ne disposeront pas de la bonne vignette Crit’Air s’exposeront à une amende pouvant atteindre 750 euros. Plus encore, il s’agit d’une nouvelle étape dans la politique « anti-voitures » et un pas supplémentaire vers le « tout-électrique » à marche forcée.

Avec Marine Le Pen et mes collègues du groupe RN, nous continuons à nous opposer aux ZFE et à proposer des mesures alternatives pour lutter efficacement contre la pollution de l’air. C’est pourquoi, dans le cadre de l’examen de la seconde partie du projet de loi de finances, j’ai déposé un amendement pour diminuer de 100 millions d’euros les crédits alloués à la modernisation de ces nouveaux radars pour les réaffecter à l’entretien de nos routes dont l’état ne cesse de se dégrader.


RN

L’endoctrinement des journalistes européens pour une meilleure acceptation de l’islamisme,

Von Der Leyen DÉMISSION !, Nicolas Dupont-Aignan (DLF) le 28 octobre 2022

 

Jordan Bardella, l'ambition présidentielle



Le 5 novembre, Jordan Bardella devrait, si les militants confirment les pronostics, succéder à Marine Le Pen à la présidence du Rassemblement National. À tout juste 27 ans, il devra transformer le parti, rester fidèle à la candidate et construire sa propre identité politique. Un défi à la hauteur de son ambition.

Pierre a 22 ans. Il a créé son entreprise de plomberie et habite dans le Gard. Il est venu voir Jordan ­Bardella, en réunion publique à Beaucaire, dans le cadre de la campagne interne pour la présidence du Rassemblement National. C'est un nouvel adhérent. Comme sa voisine Marie, 22 ans. Elle a «adhéré pour l'élire président». Tous les deux admirent le président par intérim, aiment son «charisme». «On se retrouve en lui.» Didier, 63 ans, ancien RPR, partage cette admiration : «J'adhère à ce qu'il dit. J'ai connu Charles Pasqua. Je me retrouve dans les idées de Jordan Bardella.» Ce soir-là, le jeune leader est en terrain conquis. Sa tournée des terres du Sud commence bien. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, qui le soutient, a bien fait les ­choses. Les quelque 300 personnes présentes pour le ­dîner sont conquises par le discours de Jordan Bardella. À 27 ans, le président par intérim du Rassemblement ­National a des accents de vieux routier de la politique. Il connaît les mots qui font vibrer une salle de sympathisants. Souvent, il ­entend des militants lui dire avoir une fille ou un garçon de son âge. Pour ajouter aussitôt que leur progéniture n'a pas son talent pour naviguer dans les eaux de la politique, participer à des débats face à des ­adversaires redoutables, mener des campagnes épuisantes.

«Bardella, c'est un ovni de la politique, estime Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête, le parti d'Éric Zemmour. Pour moi, c'est un compliment. C'est un militant qui a appris en un temps record.» Demander aux hommes et aux femmes politiques de parler du député européen du RN, c'est recevoir inévitablement la même réponse : «Il est très bon.» Depuis son irruption sur la scène nationale à l'occasion des élections européennes en 2019, le jeune homme n'a pas arrêté de surprendre par sa maturité, son efficacité dans les débats, son aplomb. Même si ce trait de caractère peut aussi se retourner contre lui.

Un de ceux qui ont souvent débattu avec lui sur les plateaux de télévision met en garde : «Ce côté bulldozer, son aplomb déconcertant pour son âge peuvent se ­retourner contre lui. Même dans son électorat, il y a une ­attente de nuances. Marine Le Pen l'a senti plus que lui.» Il peut donner l'impression, parfois, de réciter par cœur un argumentaire tellement son assurance paraît ­évidente. Même pris en défaut, il ne se démonte pas et contre-attaque. «C'est un avocat, il porte avec talent les intérêts des autres», estime Gilles Boyer, député européen Renaissance. «On ne sait pas ce qu'il pense vraiment», ajoute un élu d'Île-de-France.

Moins le droit à l'erreur que d'autres

Toujours bien mis à la télévision, jamais une mèche de travers, les costumes soignés, ses adversaires au sein du RN comme à l'extérieur attaquent sur ce côté lisse, sans aspérité, voire insensible, quasiment comme un «robot». Jordan Bardella n'ignore rien de ces critiques. Celui qui n'évoque jamais sa vie privée, concède être particulièrement maniaque. Montrant une enceinte sur une étagère de son bureau, il admet qu'il saura immédiatement en ­entrant si quelqu'un l'a déplacée. «J'aime bien l'ordre !». Il cherche à se préserver des attaques. «On me reproche tout. Au début, on disait que j'étais la marionnette de ­Marine Le Pen ; maintenant, on dit que je suis froid, un ­robot. Je prends beaucoup de distance par rapport à tout ça. Je sais que j'ai moins le droit à l'erreur que les autres.»

À 27 ans, s'il impressionne par sa maturité, Jordan ­Bardella n'est pas aussi assuré que l'image qu'il renvoie. Caroline Parmentier, ancienne conseillère presse de ­Marine Le Pen, aujourd'hui député du Pas-de-Calais, l'a vu progresser depuis ses débuts, à 23 ans : «Ce n'est pas un robot. Je l'ai vu inquiet, notamment pendant les européennes. On devait le rassurer.» Perfectionniste, il ne veut pas décevoir ses électeurs ni ceux qui lui font confiance. Mais on ne monte pas rapidement aussi haut sans créer de jalousies ou des rancœurs.

Sa formation à lui n'est peut-être pas académique – il ­arrête ses études supérieures avant l'obtention de son ­diplôme –, mais son parcours lui permet de raconter une histoire qui plaît à ses électeurs. Il a grandi en banlieue parisienne, entre la Seine-Saint-Denis, où vit sa mère ­italienne, à Drancy et le Val-d'Oise, où est son père, fils d'immigrés italiens, chef d'entreprise à Montmorency. C'est évidemment sa vie dans la cité qu'il raconte plus ­volontiers. «C'est la Seine-Saint-Denis qui m'a construit politiquement, admet-il. J'ai grandi là-bas avec ma mère et les fins de mois qui commençaient dès le 10 ! On vivait à côté des trafiquants ! Je me suis dit que tout ça n'était pas la norme.»

Boxe et séries pour décompresser

À 16 ans, il adhère au Front National pour aider Marine Le Pen. Sa mère s'inquiète. C'est dangereux d'être iden­tifié au FN en Seine-Saint-Denis. Il met un mois à la convaincre, gravit rapidement les échelons, se rapproche de la famille Le Pen, apprend vite grâce à ses capacités de travail et de concentration. Tous ceux qui le connaissent le disent : Jordan Bardella est un bourreau de travail. Pour décompresser, il a deux techniques : les séances de boxe («ça vide la tête») et les séries sur Netflix (il termine la dernière saison de Stranger Things) qu'il regarde dans les trains, pendant les campagnes, qu'il enchaîne depuis 2019 (européennes, régionales, candidat en Île-de-France).

La seule campagne qu'il manque : les dernières législatives. Tout semblait prêt pour l'accueillir dans le Var, mais il a renoncé. Refus d'obstacle ? Il assure n'avoir aucun regret aujourd'hui, mais ses adversaires ont noté une faille. Faute d'avoir cru à la victoire, il va lui manquer cet ancrage territorial indispensable pour la suite.

Par Carl Meuus le 28 octobre 2022

Lire la suite sur  Le Figaro


"Couple franco-allemand : ce terme n’a jamais été utilisé par les Allemands", Guillaume Bigot sur Sud Radio le 28 octobre 2022

Stanislas Rigault (Reconquête !) sur France Info le 27 octobre 2022

 

Ce que dit Vladimir Poutine



Voici plus de 20 ans que Vladimir Poutine dirige la Russie, homme politique de première importance, d’ailleurs longtemps perçu dans le monde, hormis l’hystérie de ses adversaires occidentaux, comme un homme mesuré, à la rationalité froide, donc prévisible. Dès 2007, il avait clairement annoncé à Munich que son pays ne pouvait supporter éternellement les provocations occidentales. Celles-ci se sont pourtant multipliées. Or, après ce que nous avons appelé ici la riposte Russe, ont ce mis à l’accabler des pires qualificatifs : fou, malade, isolé, irresponsable, brutal, etc. Mais, qui est véritablement ce Vladimir Poutine ? Que pense-t-il ? Nous avons demandé à notre collaborateur Jean-Luc Marsat d’inventorier ses déclarations dans leur continuité et d’en dégager les lignes de force. Nous poursuivrons ce portrait dans notre prochain numéro.

S’intéresser au mode de pensée et aux processus de prise de décision d’un haut responsable quelconque (chef d’Etat ou de gouvernement, patron d’entreprise, etc.) devrait être le souci permanent non seulement de ses vis-à-vis ou concurrents, mais aussi de tout analyste ou géopoliticien qui se respecte. Les différences de culture rendent l’exercice plus délicat, même si la culture slave et orthodoxe, européenne elle aussi, n’est pas trop éloignée de ses consœurs latine et germanique. Mais le modus operandi d’un esprit slave nécessite une certaine accoutumance pour être cerné ; à titre d’exemple tiré d’un passé récent : pénétrer la pensée d’un Jean-Paul II ne s’est pas fait d’emblée… Pour connaître Vladimir Poutine, le plus simple est d’aller à la source et de se reporter aux déclarations, discours et commentaires de l’intéressé lui-même, qui s’exprime régulièrement dans des manifestations à résonance mondiale qui se tiennent chaque année : le Forum Economique International de Saint-Pétersbourg (SPIEF, selon l’acronyme anglo-américain), au printemps, et la réunion du Club International de Discussions de Valdaï, au début de l’automne. Les citations du président russe relevées ci-après sont tirées des déclarations qu’il a faites en ces deux occasions. Plutôt qu’un portrait complet (requérant un travail plus fouillé), il sera donc procédé ici par touches mettant en lumière des aspects significatifs de sa vision de la Russie, de l’Europe, et du monde. 

La Russie d'aujourd'hui et d'hier

Vladimir Poutine est parfois caricaturé en homme du passé, encore attaché aux méthodes du KGB, vivant dans la nostalgie de l’Empire russe, de la Grande Catherine, de l’URSS. Nostalgique de la grande Russie (celle de Catherine II) qu’il voudrait restaurer ? Si l’on veut. On pourrait aussi dire qu’il a conscience d’une Russie, sinon éternelle, du moins pérenne, dont la résilience et la résistance trouvent leurs racines, entre autres, dans la rudesse du climat et les âpretés de l’histoire, ainsi que dans un sens aigu du collectif et de l’appartenance nationale. Il ne s’agit pas pour lui de restaurer un ordre ancien, mais de préserver des valeurs naturelles ou nationales immuables, au besoin en faisant réapparaître une réalité enfouie ou occultée. La « grande Russie » est aussi à prendre dans un sens culturel, spirituel ou moral. Lorsqu’il lui arrive d’évoquer Catherine II, c’est le plus souvent pour vanter sa magnanimité et sa sagesse : « Au cours de ses expansions territoriales, la Russie n’a jamais rendu difficile la vie des peuples intégrés à l’Etat russe unifié. Ceci s’appliquait à la religion, aux traditions et à l’histoire. Regardez les décrets de la Grande Catherine qui a donné ses instructions en termes clairs : traiter avec respect. » (Valdaï 2021).

Il n’a pas davantage de regrets de l’URSS et du régime bolchévique (qu’il moque en lui comparant l’Occident – cf. Valdaï 2021, infra). Ce qu’il regrette, c’est que la fin de l’URSS n’ait pu être maîtrisée : son effondrement brutal a aggravé les désordres et les turbulences qui l’ont accompagné, et la Russie a eu plus de mal à les résorber. Ce souvenir nourrit dans l’esprit de Poutine la nécessité de contrôler les évolutions et d’éviter les transformations radicales. Pour finir, il voit la Russie comme « un grand pays multi-ethnique, libre et sûr, qui prend lui-même ses décisions, détermine son futur, compte sur son histoire, sa culture et ses traditions, et rejette absolument toute tentative extérieure de lui imposer de pseudo-valeurs imprégnées de déshumanisation et de dégradation morale » (Valdaï 2021).

L'indispensable souveraineté

Beaucoup d’idées sont contenues dans le mot Souveraineté, sur lequel il revient souvent. Tout d’abord la souveraineté des États, à commencer pour la Russie, mais aussi pour le reste du monde : « seuls des États souverains peuvent effectivement répondre aux défis de notre époque et aux exigences des citoyens » (Valdaï 2021). La souveraineté telle que la voit V. Poutine pour le monde d’aujourd’hui est définie par quelques critères qui sont aussi des objectifs : « le rôle d’un pays, sa souveraineté et sa place (…) sont déterminés par plusieurs facteurs-clés », plusieurs capacités : « garantir la sécurité de ses citoyens, (…) préserver l’identité nationale, et contribuer au progrès de la culture mondiale. » Et «au moins trois facteurs supplémentaires : (…) le bien-être et la prospérité des personnes, (…) la réceptivité de la société et de l’Etat face aux changements technologiques de substitution, la liberté de l’initiative entrepreneuriale » (Spief 2019). La préservation de l’identité nationale lui semble d’ailleurs une finalité fondamentale ; elle concerne la langue, la culture, mais aussi le modèle économique que s’est choisi le pays pour lui-même.

En fait de relations internationales, la souveraineté est une condition de l’équilibre et de la stabilité du système mondial. C’est dans ce cadre que pourra être dessiné un modèle de développement plus stable et plus équitable (justice et stabilité allant de pair), discuté autour de quelques points centraux : « la souveraineté, le droit inconditionnel de chaque pays de fixer sa propre voie de développement, (…) la responsabilité du développement durable universel, pas simplement le sien propre » (Spief 2019). Ipso facto, il rejette donc, au nom de la souveraineté, l’idée d’un modèle unique et mondial de développement.

Par Jean-Luc Marsat le 28 octobre 2022

Lire la suite dans le numéro 8 du nouveau conservateur

jeudi 27 octobre 2022

Un père POURSUIVI pour avoir VENGÉ sa FILLE + La fin de Valeurs actuelles ? RA#88, VA + le 27 octobre 2022

 

Notre “élite” est-elle seulement incompétente, ou trahit-elle ? (2)



Parmi les fautes du pouvoir qui confinent à la trahison, il en est une que l’actualité tragique met en relief. Une jeune fille de douze ans a été assassinée dans des conditions horribles par une Algérienne qui depuis trois ans n’aurait plus dû se trouver en France. Il ne s’agit nullement d’un cas isolé même si le fait que l’assassin soit une femme et que le sadisme du crime soit d’un degré rare. Ce qui fait de ce “fait divers” un événement politique, c’est qu’il se situe dans une série d’actes criminels qui impliquent l’immigration, qu’il s’agisse de terroristes, de voyous ou de supposés malades mentaux qui n’auraient pas dû se trouver en France quand ils ont commis leur crime. Le pouvoir macronien, à son habitude, tente, avec la complicité des médias de grand chemin de ses amis milliardaires, ou du prétendu service public, de noyer le problème dans l’émotion soulevée par un acte dont l’horreur “hors normes” a sidéré les Français. Il faudrait respecter le deuil de la famille de Lola, le temps sans doute que l’opinion publique se tourne vers un autre sujet et qu’on oublie ce tragique “fait divers”. Les parents reçus à l’Elysée semblent épouser cette attitude et la justifier. La manipulation est triple : on a commencé sans doute par suggérer cette attitude lors de l’entrevue ; on a ensuite interprété leurs propos en élargissant leur volonté de dignité et de non-récupération politique jusqu’à stigmatiser toutes les manifestations publiques à la mémoire de la jeune victime ; on a ensuite retourné la culpabilité en dénonçant la récupération indécente de l’assassinat de Lola, évidemment le fait de l’abominable extrême-droite. Et, comme de coutume, la droite a explosé entre ceux qui s’expriment dans des rassemblements, ceux qui font des minutes de silence, ceux qui se contentent de déclarations ou de messages sur les réseaux sociaux, et ceux qui se taisent par respect pour la douleur de la famille.

Ce qui est indécent, ignoble, abject, c’est d’instrumentaliser la souffrance des proches pour tenter de s’exonérer de la faute lourde et permanente du laxisme migratoire, de cette euthanasie du peuple français et de sa culture par le remplacement de la population que nos gouvernants mettent en oeuvre par idéologie mondialiste, en la baptisant en langage orwellien, “transition démographique”. Cette attitude écoeurante consiste d’abord, pour des gens qui ont voulu le pouvoir et feraient tout pour le garder, à faire sans cesse étalage de leur impuissance, parce que l’Europe et ses règles, l’Etat de droit, les difficultés procédurières, la mauvaise volonté des pays d’origine, le manque de moyens feraient barrage, alors que c’est leur lâcheté, leur absence criminelle de volonté qui sont en cause. En second lieu, elle se traduit en l’occurrence par une confusion entretenue entre la dimension affective et personnelle du drame et sa portée politique pourtant évidente. On parle de solidarité émotionnelle, et on pense aux fleurs et au bougies habituelles, alors que c’est de solidarité politique, nationale, dont la France a besoin. 

L’hommage à la victime est une chose, la protestation vigoureuse contre la cause de sa mort en est une autre. Or, cette cause première, ce fait sans lequel l’assassinat n’aurait pas eu lieu, c’est la présence en France d’une étrangère qui n’aurait pas dû y être et que l’Etat, garant avant tout de la sécurité des citoyens, a laissé trois ans en France sans avoir le droit d’y séjourner. Si ce fait était isolé, on pourrait invoquer la malheureuse exception, mais tel n’est pas le cas : trop d’étrangers entrent dans notre pays par des voies diverses, du regroupement familial à l’asile, en passant par le statut d’étudiant, une minorité pour s’intégrer à l’économie nationale mais tous souhaitant bénéficier de sa générosité sociale ; beaucoup s’y maintiennent sans droit, et c’est la question politique que soulève la mort de Lola. Sa meurtrière faisait l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français, qui n’a pas été exécutée. Tout récemment, le violeur d’une magistrate de Créteil ou le porteur d’un couteau de 30 cm qui voulait s’en prendre à l’Imam Chalgouni, visés par une obligation de quitter la France, s’y déplaçaient en toute liberté. La série en est longue, mais on se souvient en particulier du Tunisien qui avait assassiné deux jeunes femmes à la gare Saint Charles de Marseille en 2017. Depuis, de 80 à 90 % des OQTF n’ont pas été exécutées selon les années.

Si l’on élargit le cercle des crimes commis par des immigrés, en particulier par égorgement, ce mot qu’on évite afin de ne pas trop cibler l’identité culturelle ou confessionnelle de l’auteur, la liste en devient terriblement significative de la Mulhousienne égorgée en Juin par trois Algériens “sans papiers” en remontant à Samuel Paty, décapité par un “réfugié” tchétchène, et sans oublier Alban Gervaise, médecin militaire à Marseille, égorgé devant ses enfants à la sortie de l’école, par Mohamed L. Pour ce dernier, on écarte le terrorisme islamiste malgré le cri lancé lors de l’agression, pour pencher vers le déséquilibre mental, si confortable pour le ministère de l’intérieur dont les services connaissaient néanmoins l’individu pour trafic de stupéfiants. On en arrive alors à l’ensauvagement de notre société où la violence s’accroît parce que le nombre des barbares qui y vivent y a augmenté. Cette extension culturelle et démographique en vient à toucher les bastions de l’ordre : c’est en prison que la contamination se fait entre la délinquance, notamment liée à la drogue, et le terrorisme par le biais de l’islamisme. 

Non seulement les réponses sont insuffisantes : les centres de rétention et les lieux de détention en général sont en nombre dérisoire par rapport aux décisions de justice et a fortiori par rapports aux cas recensés, mais les pouvoirs politique, judiciaire et médiatique cachent l’acuité du problème. Nos gouvernants font même preuve d’une étonnante complicité avec l’Algérie qui concentre la majorité des problèmes en raison du nombre d’immigrés qui en proviennent, du privilège qu’elle détient pour ses ressortissants, et de son refus quasi systématique de délivrer des laissez-passer consulaires pour ceux qui sont indésirables en France. Pourtant, pas moins de seize ministres se sont rendus dans ce pays avec Mme Borne pour faciliter les échanges, c’est-à-dire la circulation des personnes en échange du gaz dont nous manquons en raison de notre politique suicidaire avec la Russie. Le jour où M.Macron exprima son émotion après l’assassinat de Lola, il crut bon devoir adresser un message de repentance à la mémoire des militants du FLN morts lors d’une manifestation scandaleuse en soutien à ceux qui tuaient nos policiers en 1961. Ignorance de l’histoire, certes, mais, dans ces deux cas, soumission honteuse et trahison caractérisée du peuple qui, pour son malheur, leur a confié le pouvoir. ( à suivre)

Par Christian Vanneste le 23 octobre 2022

Le blog de Christian Vanneste

Livre-Libre - Ghislain Dubois, un avocat dans le tourbillon de la politique, Bruno Gollnisch sur TV Libertés le 27 octobre 2022