mercredi 15 novembre 2023

Quand la flambée de violence contre les responsables publiques gagne l'Europe



Communiqué de Dominique Bilde, député RN au Parlement européen du 14 novembre 2023

Une balle en pleine rue, dans la capitale espagnole. L’attaque effroyable dont a été victime Alejo Vidal-Quadras, ancien dirigeant de Vox, n’est pas sans rappeler la flambée de violence contre les élus en France, par exemple au niveau local.

Dans notre pays, en effet, les chiffres sont éloquents : entre janvier et novembre 2021, pas moins de 162 parlementaires et 605 maires ou adjoints avaient subi des agressions physiques, soit une hausse de 47 % par rapport à 2020.1

Le tout pour de lourdes responsabilités et des horaires de travail à l’avenant : il n’est donc guère surprenant que les vocations ne se bousculent plus au portillon. Selon l’IFOP en 2022, « plus de la moitié (55%) des maires de France ne souhaitent pas se représenter à la fin de leur mandat ».

Face à l’hémorragie, le gouvernement a, certes, fait mine de monter au créneau, en proposant, par exemple, d’aligner la peine afférente aux atteintes aux élus sur celle prévue pour les personnels en uniforme.

Mais l’efficacité d’une telle mesure reste sujette à caution, au regard du délabrement de la justice française. « Quand un jeune met le bazar, que la gendarmerie fait son travail et que le lendemain, il est de nouveau dans la rue à vous narguer, il y a un sentiment d’impunité qui se développe », résumait sobrement le maire des Voivres, dans les Vosges - il est par ailleurs président de l’Association des Maires Ruraux de France.2

Enfin, n’est-il pas frappant que ce même phénomène gagne à présent l’Europe ? Manifestement, l’ensauvagement est un mal largement partagé...

1« Douchés par les agressions d'élus, les Français n'ont plus envie de se présenter à une élection », Le Figaro, 3 juillet 2023. https://www.lefigaro.fr/actualite-france/douches-par-les-agressions-d-elus-les-francais-n-ont-plus-envie-de-se-presenter-a-une-election-20230703#:~:text=D%C3%A8s%20janvier%202022%2C%20Le%20Figaro,explosion%20de%2047%20%25%20des%20violences%20!

2 « La violence est devenue la seule manière de s’exprimer », Le Progrès, 12 mai 2023.

RN

Macron désavoué par ses propres ambassadeurs ! - Jean de Gliniasty sur Tocsin le 15 novembre 2023

Les sentiers ruraux en danger de mort ! - Charles Péot sur Tocsin le 15 novembre 2023

49.3, referendum : comment nos politiques piétinent la démocratie - Ghislain Benhessa sur Radio Courtoisie le 15 novembre 2023

 

La République, la République… Et la France, dans tout ça ?

 



La manifestation de dimanche dernier a réuni plus de 180.000 personnes dans toute la France, dont 105.000 à Paris. La police, qu'on a connue plus chicanière, est pour une fois assez généreuse sur les chiffres. « Une marée humaine », disent les médias mainstream, qui n'avaient pas eu le même empressement dithyrambique quand un million de personnes avaient défilé contre la dénaturation du mariage en 2013, il y a dix ans déjà. Peu importe : c'est très bien qu'un maximum de gens marchent contre l'antisémitisme, même si cette France-là est tout de même aussi uniformément blanche que la rédaction de Libé et même si cela soulève certaines questions.

Pourquoi la République ? Pourquoi pas la France ?

Chose curieuse, qui est tout sauf un détail : la banderole derrière laquelle, selon la très juste formule de Gabrielle Cluzel, « la SEITA défilait contre le cancer du poumon » en appelait à la République contre l'antisémitisme. Et là, on est obligé de s'arrêter deux secondes. Pourquoi la République ? Pourquoi pas la France ? Le régime issu des horreurs de la Révolution a-t-il à ce point phagocyté notre pays que deux mille ans d'Histoire dussent s'effacer devant deux cents et quelques années de tâtonnements politiques ? La Ve République est le treizième régime français depuis la destitution de Louis XVI. Un peu d'humilité, peut-être ?

Le journaliste Louis de Raguenel rappelait, sur Europe 1, que lorsqu'il était journaliste spécialiste des questions de défense, il avait échangé avec de nombreux militaires. Aucun n'était prêt à mourir pour la République, tous étaient prêts à mourir pour la France, a-t-il expliqué. La République, c'est un mot creux dans la bouche d'un politicien, c'est un élément de langage passé au micro-ondes à chaque prise de parole solennelle. C'est une grille de grouillot fanatique plaquée sur le monde réel, c'est l'administration à la place des gens et les départements à la place des provinces. Il n'y a vraiment pas de quoi être fier. Et au nom de quelles « valeurs de la République » mourrait-on, d'ailleurs ? Ces « valeurs qui nous rassemblent », comme dit le personnel politique, quelles sont-elles ?

Ce qu'ils aimaient, c'était la France, jusqu'à mourir pour elle

Par ailleurs, convoquer la République dans le cadre d'une manifestation contre l'antisémitisme, c'est gonflé. Les vrais résistants à la traque des Juifs, historiquement, n'ont pas été les braves républicains, socialistes notamment, matamores ridicules qui votèrent les pleins pouvoirs à Pétain. Les vrais résistants n'ont pas davantage été les démocrates tièdes, hauts fonctionnaires par exemple (les magistrats, tenez), comme cet immonde procureur Mornet, chasseur de déserteurs en 17, collabo en 40, qui prononça le réquisitoire contre Pétain en 45. Ils ne furent pas, non plus, de la « gauche de la gauche », car ce camp a toujours été celui des fous et des lâches : Doriot le fasciste, Thorez le planqué, L'Humanité titrait en 40 sur la fraternisation avec l'Allemand..

Les vrais résistants, ce sont des rebelles, qui n'aiment pas la République et ses dorures en toc, mais mourront pour la France : ce sont Honoré d'Estienne d'Orves, royaliste, fusillé à cause des communistes ; le colonel de La Rocque, antiparlementaire, mort en déportation ; Loustaunau-Lacau, anticommuniste et hostile à la démocratie, qui mit sur pied le réseau Alliance, le plus grand et le plus ancien réseau de résistance de France (dirigé par une femme, au passage) ; Penfentenyo, héros de Guidel, ministre sous Vichy, emprisonné par les nazis pour son patriotisme. 

On ne peut pas dire que tous ces héros avaient la République en très haute estime. Ce qu'ils aimaient, c'était la France, jusqu'à mourir ou souffrir pour elle. Aujourd'hui, d'ailleurs, combien de « républicains » osent nommer les raisons pour lesquelles la France bascule dans un antisémitisme généralisé ? Les vraies causes ? Yaël Braun-Pivet « n'en [sait] rien »

Demandez à un Français, pas à un « républicain ». Il saura, lui.

Par Arnaud Florac le 14 novembre 2023