mercredi 17 janvier 2024

Sébastien Chenu (RN) sur Europe 1 le 17 janvier 2024

JO 2024 : ces policiers qui alertent sur un désastre à venir

François Asselineau (UPR) : "Macron a parlé pour ne rien dire"

Nicolas Dupont-Aignan (DLF) sur France Info le 17 janvier 2024

lundi 15 janvier 2024

France, abandonneras-tu tes agriculteurs ?

"C'est un remaniement parce qu'on a personne en stock !" - Ghislain Benhessa sur Tocsin le 14 janvier 2024

 

Excédé par l'invasion migratoire, un parti allemand propose la remigration - Lionel Baland sur Radio Courtoisie le 14 janvier 2024

 

Gabriel, l’anti-Jordan !



Macron nous refait le coup de Mitterrand avec Fabius : « le jeune Premier ministre que j’ai donné à la France ». Mais en politique comme dans la vie, l’âge ne constitue pas un critère de bien ou de mal. Certes, Jeanne d’Arc avait 17 ans quand elle rencontra Charles VII à Chinon, le duc d’Enghien 21 ans quand il remporta la bataille de Rocroi. Mais Churchill avait 66 ans quand il résista seul contre tous à l’Allemagne nazie victorieuse, alliée à l’Union soviétique, et de Gaulle 68 ans quand il fonda la Ve République. Saint-Just, l’Archange exterminateur de la Révolution, mourut à 26 ans sous la guillotine qu’il avait tant aimée pour les autres, et le maréchal Pétain avait 84 ans quand il fut appelé au pouvoir par une IIIe République aux abois. L’âge ne dit rien. Les actes tout.

Gabriel Attal s’exprime bien, maîtrise la communication et sait l’orienter en fonction de l’état de l’opinion. Son propos lors de la passation des pouvoirs - considération pour la classe moyenne, hommage à l’autorité et à l’ordre public – penchait à droite. Méfions-nous. Il vient de la gauche, version caviar, militait pour Strauss-Kahn et fréquente le club Bilderberg. Le jeune homme est l’archétype de l’oligarchie. Mirabeau disait : « Les Français sont comme les lapins, on les attrape par les oreilles. » Tâchons de ne pas ressembler à l’aimable rongeur.

Beaucoup ont souligné les différences d’origine et de formation entre Gabriel Attal et Jordan Bardella. Elles sautent aux yeux, certes, et sont symboliques mais disent peu sur le fond. L’important est le sens du devoir, du bien commun, le respect des Français et l’amour de la France.

À l’évidence, l’angoisse de l’exécutif est que la liste du RN remporte un succès éclatant aux élections européennes. Choisir un Premier ministre jeune pour contrer un président du RN jeune et talentueux est une manœuvre tactique qui peut s’avérer dangereuse pour le chef du gouvernement s’il s’implique dans une campagne à l’issue incertaine.

Il se trouve que la politique est une chose sérieuse. Contrairement à l’opinion de beaucoup, y compris de certains politiciens. Lors de la passation des pouvoirs entre Mme Borne et M. Attal, la première a évoqué la souveraineté européenne, lubie macroniste, et le second la souveraineté nationale et européenne, improbable cocktail. Cette question sera un enjeu essentiel des prochaines élections européennes. Et l’antagonisme est profond entre le RN et Renaissance.

Il existe une dynamique juridique et institutionnelle dans la succession des traités européens. C’est une erreur ou une tromperie délibérée de la sous-estimer. Cette logique imprègne « l’interprétation constructive » des traités définie par la Cour de justice de l’Union européenne. Et celle-ci a été engagée très tôt. L’arrêt Costa contre ENEL du 15 juillet 1964 en a posé les principes et vaut d’être cité : « En instituant une communauté à durée illimitée, dotée […] de pouvoirs réels issus d’une limitation de compétence ou d’un transfert d’attributions des États à la communauté, ceux-ci ont limité, bien que dans des domaines restreints, leurs droits souverains… »

Le problème est que, traité après traité, ladite communauté, devenue Union européenne, n’a cessé d’étendre ses domaines de compétence et que ceux-ci sont d’autant moins restreints qu’en vertu de l’article 5 paragraphe 3 du traité de Lisbonne, qui institue une sorte de principe de subsidiarité inversé, elle peut encore les étendre à l’infini sous prétexte d’efficacité. La souveraineté nationale, c'est-à-dire notre liberté, n’est plus qu’un souvenir et la souveraineté européenne une illusion.

Brzeziński, dans son livre Le Grand Échiquier (Édition Pluriel 2023), fait figurer la carte de l’imperium américain. L’Union européenne y figure sous la couleur réservée aux territoires sous « domination géopolitique ». Ce qui en dit long sur la réalité de la supposée souveraineté européenne. Les États membres ont perdu des pans entiers de souveraineté, mais pour rien. L’UE impose le calibrage des pommes, des règles du marché de l’électricité radicalement contraires aux intérêts français, met à mal notre agriculture mais est à la remorque des États-Unis sur le plan militaire, technique, linguistique, culturel et économique.

Le choc entre Gabriel Attal et Jordan Bardella sera frontal. Ce sera celui du déraciné contre l’enraciné. Celui d’un État européen fantasmé contre la France charnelle. Celui du mensonge de l’idéologie contre la vérité du réel. Ce sera le moment de dévoiler aux yeux des Français la réalité du projet européen, empire mort-né, et d’y opposer celui d’une Europe au service des nations. Ce sera le combat de notre liberté.

Par Stéphane Buffetaut le 14 janvier 2024

Boulevard Voltaire