jeudi 12 mai 2022

Un climat étrange et explosif

 


Dernier rebondissement de la comedia del arte (voire mon article précédent pour Figaro Vox): M. Ménard se rallie à son tour au camp macroniste. Or on s’en souvient, le maire de Bézier fut élu avec le soutien du parti lepéniste. 


Quel est le point commun entre M. Ménard, (ex?) lepéniste conservateur, M. Cohn Bendit, écologiste libertaire, M. Bayrou, chrétien démocrate centriste, M. Raffarin, libéral chiraquien, M. Copé, droite « décomplexée », Mme Touraine, aile gauche du parti socialiste, M. Chevènement, héraut de la gauche étatiste et souverainiste, M. Sarkozy, euro-atlantiste? Tous sont désormais ralliés au macronisme. Il fut y voir l’ère du vide.


Les idées ne comptent plus et la politique se limite à l’allégeance à un emblématique gourou. Mais ce n’est pas tout. Pour la première fois dans l’histoire de la Ve république, ce président qui éblouit la classe politique de l’extrême gauche à l’extrême droite, ne fait pas l’objet d’un état de grâce dans le pays. Il subit bien au contraire un état de disgrâce. Selon les Echos, sa côte de confiance après son élection chute de 4 points pour atteindre 34% de confiance: une situation invraisemblable pour un président tout juste élu.


Le pays dit aussi, à travers de nombreux sondage, à plus de 60%, qu’il ne veut pas donner de majorité parlementaire au président Macron. Les politiques sont engagés dans une sorte de course de vitesse pour balayer cette tendance dont il ne veut pas entendre parler. Le président affirme que le peuple à parlé aux présidentielles et « qu’il n’y aura pas de troisième tour »


D’ailleurs, il a déjà choisi son premier ministre nonobstant des résultats considérés comme déjà acquis à la Chambre. Mme le Pen elle-même déclare que la logique des institutions veut que le chef de l’Etat ait une majorité à l’Assemblée. Franchement, dès lors, à quoi sert l’élection législative? 


A quoi sert-il d’élire des députés au SU puisque tout est joué lors de la présidentielle? La classe politique nage dans le pétainisme le plus obscur et l’esprit de la « Révolution nationale »: le pays s’est donné un « chef » et le parlement est de fait suspendu puisque son élection ne compte pas. 


L’incompréhension entre les élites politiques et le peuple atteint son paroxysme. Evidemment nul ne le souhaite mais nous roulons à coup sûr vers un indescriptible chaos.

Par Maxime Tandonnet le 12 mai 2022

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