vendredi 21 octobre 2022

Femmes de terroristes français : les obligations de quitter le territoire fonctionnent… en Syrie !



Cette semaine, 40 enfants et 15 femmes, de nationalité française quoique probablement plus titulaires de leur passeport, vont revenir en France. Ils arrivent de Syrie, d'une de ces prisons pour terroristes ou d'un de ces camps surpeuplés, gardés dans les deux cas par les combattants kurdes.  annonce qu'il y aura encore plusieurs rapatriements. Ca va bien se passer, comme dirait l'autre.

Il est vrai que, depuis la chute de l'État islamique, ces ressortissants français, veuves ou orphelins de terroristes, étaient emprisonnés au mépris du droit, dans des conditions souvent déplorables. Il n'y avait objectivement aucune raison d'imposer à la Syrie cette gênante délégation de pouvoir. On aurait dit un de ces arrangements peu ragoûtants autour de l'environnement, vous savez, quand un pays riche achète, dans un pays pauvre, le droit d'entreposer des produits radioactifs. On fait croire que le problème est réglé, on le déplace simplement, en espérant que les gens oublieront.

Évidemment, ce sont des gens, pas des produits. Mais radioactifs, ils le sont peut-être. Si les enfants sont nécessairement présumés naïfs et attachants, quoique plusieurs reportages sur Daech fassent froid dans le dos à ce sujet, les veuves n'ont aucune raison d'avoir adouci leur discours ou changé leur manière de penser. Ce sont, potentiellement, des bombes à retardement. Maître Marie Dosé, avocat de plusieurs familles de terroristes, s'est réjouie, sur France 24, de la fin de la politique du cas par cas. C'est vrai, il n'y a pas de raison qu'on refuse à ces femmes ce que l'on accorde à 200.000 étrangers par an : l'accueil inconditionnel et sans vérification. C'est vrai mais ce n'est quand même pas excessivement rassurant.

La Syrie a donc émis ce qu'on pourrait appeler une OQTR (obligation de quitter le territoire du Rojava), et la  n'a pas eu à délivrer de laisser-passer consulaire, mais simplement à affréter un avion. Ça a l'air facile, en fait.

Et, dites-moi, ce que la  accepte de la Syrie, ne pourrait-elle pas l'obtenir des pays du Maghreb, par exemple ? Figurez-vous que pour la première fois, France Info a « fact-checké », le 20 octobre, un député de  pour lui dire... qu'il était en deçà de la réalité. En fait, 93 % des OQTF restent lettre morte.

Non seulement nous reprenons nos propres criminels (ce qui ne fait pas plaisir mais est normal), mais en plus, nous devons garder ceux des autres. Comme c'est généreux, la France !

Par Arnaud Florac le 20 octobre 2022

Boulevard Voltaire

 

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