samedi 4 mars 2023

La déroute africaine de la France



En déplacement jusqu’au 5 mars sur le continent africain,  tente d’y poser les nouvelles lignes d’un partenariat « rénové » afin de diversifier des relations jusque-là essentiellement tournées vers l’Afrique subsaharienne. Il est vrai que, fortement décriée au cours de ces derniers mois, notamment par la jeunesse, la politique africaine de la France n’a jamais été aussi peu lisible et compréhensible.

En 2017, à Ouagadougou, au Burkina Faso, celui qui venait d’être fraîchement élu à la tête de l’État avait déjà annoncé sa volonté de « tourner la page de la  »Il s'est répété à Libreville, le 2 mars. En d’autres termes, de mettre fin aux relations privilégiées que la France entretenait, pour le meilleur et parfois pour le pire, avec ses anciennes colonies depuis les indépendances. Six ans plus tard,  reconnaît lui-même que ce changement de politique vis-à-vis de nos anciens partenaires n’a pas « encore pleinement donné ses résultats ».

Aveuglement ou parti pris, les conséquences de cette réorientation de nos relations avec certains pays africains ont pourtant été à la une de l’actualité, au cours de ces derniers mois. Ainsi, l’éviction de la France du , lequel figurait pourtant dans notre liste des pays prioritaires en matière d’aide publique au développement (145 millions d’euros de l'APD en 2019), ou bien encore, plus récemment, notre renvoi du Burkina Faso, qui recevait cette même année, toujours au titre de l’APD [aide publique au développement, NDLR], 137 millions d’euros, prouvent bien les effets délétères de ce revirement politique majeur.

Malgré une aide au développement qui a atteint un pic en 2020, avec un budget de 12,4 milliards d’euros, dont 72 % sous forme de dons, la politique africaine lancée par  s’avère donc être un échec cuisant. Incapable d’initier une politique cohérente et forte avec les États africains, englué dans de nombreuses et coûteuses difficultés intérieures, dans l’impossibilité désormais de conduire une quelconque politique à l’international en dehors de ses « mentors » de l’Union européenne et des USA, le chef de l’État choisit de se retirer par la petite porte.

À cet effet, quelle meilleure stratégie que celle qui consiste à se poser en novateur et à proposer le passage « d’une logique d’aide à celle de l’investissement ». Ou bien encore de promouvoir une « nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable ». Des mots creux, parfaitement conjoncturels et, surtout, qui signent l’impuissance d’un homme face à une situation (une autre) qui lui échappe définitivement.

Sur le plan économique, les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique ont été divisées par deux depuis 2000, passant de 11 % à 5,5 % en 2017. À noter que ce recul, en dehors de l’aéronautique, concerne tous les secteurs.

Sur le plan militaire, le président de la République annonce également une diminution des effectifs et un effort à venir dans la formation et les équipements. Là encore, signe de faiblesse, c’est tout un pan de la géopolitique et de la géostratégie françaises qui est remis en question. Incapable de résister à la pression de certaines puissances ayant mieux anticipé les événements planétaires actuels, c’est à une abdication sans conditions que nous assistons.

Ce voyage africain présidentiel, au sujet duquel six Français sur dix pensent qu’il n’améliorera en rien les relations de notre pays avec nos partenaires africains, tout comme les seize autres déplacements effectués en terre africaine depuis le début de son premier mandat, restera donc probablement sans effets notables. La France finira de perdre toute influence sur un continent auquel elle était historiquement liée, ce qui n’empêchera pas les Français de voir, sans aucune contrepartie, croître et multiplier une immigration africaine que l’on sait désormais hors de contrôle.

Par Olivier Damien, Conseiller Régional RN de Bourgogne-Franche-Comté le 4 mars 2023

Boulevard Voltaire

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