lundi 24 avril 2023

Macron : un an déjà et ça ne passe pas



Comment dire ? Un an déjà ? Plus que quatre ans ? Six ans au compteur ? « Je ne sais plus, je suis perdu », comme chantait Michel Fugain. Il y a un an tout rond, le dimanche 24 avril 2022, Emmanuel Macron était réélu président de la République dans les conditions que l’on sait. Le discours qu’il prononça à cette occasion mérite d’être relu. Surtout, ne pas se pincer.

Passons sur ces remerciements charabiesques aux compatriotes « ici à Paris et partout à travers le territoire, en Hexagone, dans nos outre-mer et à l’étranger ». Une question, au passage : nos compatriotes corses habitent-ils outre-mer ou à l’étranger, l’île de beauté ne rentrant pas dans l’Hexagone ? Mais passons. Passons, aussi, sur cette évocation des « cinq années de transformations, d’heures heureuses et difficiles, de crises exceptionnelles aussi ». Les heures difficiles, les crises exceptionnelles, on voit très bien. Mais les heures heureuses ? Passons encore sur la « confiance » que les Français venaient de lui accorder « afin de faire advenir notre projet pour une France plus indépendante, une Europe plus forte ». Les soirs de victoire, tout est beau et ressemble à une promesse d’aube nouvelle. Et ce charabia : « Faire advenir notre projet… » Mon Dieu !

En revanche, comment laisser passer ça ? « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite. » C’est quoi, les idées de Macron ? C’est quoi, les idées de l’extrême droite ? C’est quoi, d'ailleurs, l’extrême droite ? Bien évidemment, on ne peut pas non plus laisser passer cette phrase : « Je veux ici les [les électeurs qui votèrent pour lui] remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir. » Les événements récents ainsi que les propos d’Emmanuel Macron ont démontré qu’il ne se sentait obligé de rien du tout. Vous avez voté pour moi, fin de la discussion. De même, on ne peut pas laisser passer ceci : « Je sais aussi que pour nombre de nos compatriotes, qui ont choisi aujourd'hui l'extrême droite, la colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doivent trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m'entourent. » Un an après, la colère n’est pas tombée, au contraire. Emmanuel Macron et ses ministres visitent « nos territoires », quand ils le peuvent, au son des casseroles quand Marine Le Pen reçoit un accueil des plus chaleureux, comme par exemple dans l’Isère, à la foire de Beaucroissant. « Les Français ont besoin d’être aimés », a déclaré la députée du Pas-de-Calais. D’aucuns trouveront que c’est peut-être un peu court comme ligne de conduite politique ?

Mais à bien y réfléchir… La France ne se résume pas à des bilans comptables et les Français ne sont pas des chauffeurs Uber. L’amour ne se commande pas, l’amour ne fait pas semblant, l’amour ne se nourrit pas de mots creux les soirs de victoire, pourrait-on dire en paraphrasant l’Évangile. Et il faut bien avouer que depuis, non pas un an, mais six ans maintenant, Emmanuel Macron n’a pas donné de grandes preuves d’amour aux Français et à la France. Et ça, ça ne passe pas.

Par Georges Michel le 23 avril 2023

Boulevard Voltaire

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