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mardi 23 mai 2023

Le complotisme d’extrême gauche se porte comme un charme



Pour traquer le complotisme, la France ne manque pas d’officines. Subventionnés par l'État et par différents organismes internationaux, nos « fact-checkers » disposent de budgets conséquents pour scruter à la loupe le moindre écart des médias… de droite. Parmi ces gendarmes au strabisme prononcé, l’inimitable Conspiracy Watch a même réussi à capter une subvention de 60.000 euros issue du fonds Marianne, la fameuse enveloppe gérée avec tant de soin par Marlène Schiappa pour combattre les discours « séparatistes » et défendre les valeurs républicaines sur les réseaux sociaux et les plates-formes en ligne.

C'est peut-être l'occasion, pour cet organisme, d'étendre sa mission d'observation… à gauche. Ainsi Marine Tondelier a-t-elle bien noté l’horreur des défilés à droite de la droite, Action française et GUD notamment, qui n’ont provoqué – constatons-le – aucun dégât. Quelques dizaines de personnes dans la rue, des mouvements parfaitement marginaux par leur nombre, tout heureux de la publicité offerte sur un plateau par une extrême gauche décidément en mal d'ennemis depuis que la diabolisation du RN fait des ratés. Pas de voitures brûlées, pas de gendarmes blessés, cela nous change de Sainte-Soline (47 gendarmes blessés) et des manifestations d’extrême gauche. Mais pour l’égérie des Verts, il va falloir arrêter ce type de comparaison.


Car, selon elle, on laisse prospérer des réseaux "néo-nazis" (bien néo-nazis) qui veulent que « les immigrés se cachent ».

L’Action française, née cinquante ans avant le nazisme, sera surprise d’être ainsi qualifiée. Quant au GUD, il existe depuis les années 1960 et ne prospère pas plus aujourd’hui qu’hier. Mais le complot et la peur se vendent bien, à gauche. Mélenchon n’est pas le dernier, à l’occasion.


Le complotisme de la NUPES est d’ailleurs constaté par la présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga, par exemple, qu'on ne peut soupçonner de connivence avec l'extrême droite.

À l’occasion, le complotisme de gauche sort de son obsession d’une extrême droite fantasmée pour s’abattre sur un de nos derniers fleurons industriels. Le patron de LVMH, accusé de tous les maux, en prend régulièrement pour son grade. Tant pis s'il donne du boulot à quelques Français. On lui reproche essentiellement d’être riche. Pire : Vincent Bolloré, véritable Satan en costume cravate pour nos amis d’extrême gauche, passe ses saintes journées à comploter dans l’ombre contre le bon peuple. Il faut lire, sur le site Les Jours, la liste complète de ses méfaits, en prenant le temps car elle est longue, très très longue.

Mais on a trouvé récemment plus méchant encore que l’extrême droite, Bernard Arnault et Bolloré réunis. On touche là à quelque chose de monstrueux. Ce monstre, c’est le groupe Total dont les oreilles ont dû siffler. Car, selon Camille Étienne, il a tout prévu, le groupe Total, tout organisé. Camille Étienne, c'est la nouvelle égérie des Verts, devenue en quelques jours la coqueluche des plateaux de gauche. Impuissants, nous ? « L’impuissance, c’est une construction, explique-t-elle. On a l’image qu’on serait passagers d’un naufrage, on serait condamné à le subir. Mais c’est le résultat d’une volonté humaine. » Elle est lancée, notre jeune écologiste qui rêve de « soulèvement ».

« C’est Total qui a orchestré, par exemple, le climato-scepticisme depuis les années 1970, explique-t-elle au micro de « Quotidien ». Notre apathie arrange l’ordre établi. » Car oui, Total a manipulé le monde entier. « En finançant des études, ils étaient au courant depuis les années 70, ils avaient les meilleurs climatologues […]. Ce qu’ils ont fait, c’est qu’ils ont payé des fausses études pour organiser l’apathie. » Un coup monté, un complot diabolique qui a réussi, signé Total.

Heureusement que les rouges-verts sont là pour nous ouvrir les yeux ! On attend, maintenant, que les officines qui luttent contre le complotisme soignent leur strabisme, tout de même handicapant, en observant le complotisme de gauche. Pour la santé de la démocratie et, pourquoi pas, par honnêteté, tout simplement. Sans quoi de mauvais esprits pourraient penser qu'ils ne sont que des outils malhonnêtes aux mains d'un clan...

Par Marc Baudriller le 22 mai 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 1 mars 2023

La gauche vent debout contre le service national universel



Si le service national obligatoire () est critiquable aisément sur le fond, la gauche y préfère la forme. Alors que le gouvernement réfléchit à instaurer une participation obligatoire au  pour les lycéens de certains départements, la NUPES voit, comme souvent, rouge. Ainsi, le député LFI Bastien Lachaud a dénoncé, ce mardi, dans l’Hémicycle, un endroit où l’on « chante La Marseillaise, on marche au pas et ou on y vit une parodie de préparation militaire ». L’horreur, quasiment le nazisme, comme dirait l’autre. La cause de la colère du député Lachaud mais, au-delà, de la NUPES : « Embrigader les lycéens pour mettre les jeunes au pas », accuse le député Insoumis qui défend la conscription voulue par Jean-Luc Mélenchon « s’adressant à de jeunes adultes payés au SMIC et leur permettant de s’engager dans des causes sociales ou écologiques ». Un député du  s'agace : « Oui, en fait, il veut payer les bloqueurs de routes d’Extinction Rebellion. »

En se positionnant contre le SNU, la gauche envoie aussi un message aux lycéens mobilisés contre la réforme des retraites : elle agit pour eux ! On pourra noter, d’ailleurs, le paradoxe d’une extrême gauche opposée à l’embrigadement des jeunes dans le  mais partisane d’une instrumentalisation des mineurs dans sa lutte politique contre les retraites. LFI n’est évidemment pas seule à pourfendre le SNU. Ainsi les élus EELV Sandra Regol et Benjamin Lucas ont dénoncé la pratique de « pompes » exécutées à 22 h 30 dans la cour d’un lycée strasbourgeois. Une punition inconcevable pour la gauche qui y voit un châtiment corporel promu par un SNU « paternaliste et réactionnaire ». Un verbatim qu’on retrouve notamment chez le très gauchiste syndicat SUD Éducation, qui qualifie le  de « surenchère réactionnaire et militariste ». Des positions qui rendent effectivement difficile l’acceptation d’un éventuel uniforme à l’école, comme l’avait défendu le député  Roger Chudeau dans la niche parlementaire du groupe de Marine Le Pen.

Une attaque qui passe mal, dans les rangs de la majorité : celle-ci rappelle que Jean-Luc Mélenchon avait « proposé la même chose ». Dans les faits, la conscription voulue par l’ancien candidat à l’élection présidentielle est très éloignée du  pour les raisons citées ci-dessus, mais elle ne fait surtout pas l’unanimité au sein de la NUPES, et notamment du côté d’Europe Écologie Les Verts. Dans une conférence de presse, cet après-midi, EELV a par ailleurs reconnu que l’acte I de la NUPES touchait à sa fin et qu’il fallait « réfléchir à un acte II », admettant que l’accord avait été négocié très rapidement. En d’autres termes, La France insoumise n’est pas porte-parole de la NUPES et, sénatoriales et européennes approchant, il y a fort à parier que les divergences programmatiques entre les différentes formations vont s’épaissir jusqu’à paraître insurmontables. En cela, le  va bénéficier de la division de la gauche et du désintérêt du Rassemblement national.

Mais c'est aussi le coût - près de deux milliards d’euros pour « un caprice présidentiel », selon les termes de Lachaud - qui sucite l'opposition de la NUPES : celle-ci reproche au gouvernement de trouver deux milliards pour cette structure et pas 60 millions pour les repas à un euro pour les étudiants.

En bref, fidèle à ses vieux tropismes ringards à force d’être jeuniste, la gauche de la gauche a définitivement rompu avec ce qui l’avait rendu politiquement légitime à la fin du XIXe siècle : l’éducation. Et ce n’est pas l’état de l’Éducation Nationale, qui aurait bien besoin de hussards noirs, qui pourrait démentir ces propos.

Par Marc Eynaud le 28 février 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 10 février 2023

La résurrection des syndicats est un théâtre de grands boulevards



Cette fois, ce sont les agriculteurs qui débarquent ce mercredi à Paris. Ils entendent protester contre l’inflation des normes phytosanitaires imposées sous la pression des écologistes, notamment aux producteurs de betteraves sucrières qui supportent des importations déloyales. Ce « monde du travail » des champs n’est pas moins respectable que celui des villes qui emplit les médias. L’apparente résurrection de la CGT, de la CFDT ou de Sud dans les manifestations « du peuple » masque l’absence d’une partie des classes populaires. Celles-ci se tiennent à l’écart de ces antiques processions conservatrices. Cette France d’en bas, rappelle le géographe Christophe Guillhuy (1), « ne demande pas la charité, mais un travail correctement rémunéré et encadré par le droit qui lui offre une sécurité ». Le rejet du travail supplémentaire, clef de voute des mouvements qui mobilisent prioritairement la fonction publique et les salariés des grandes entreprises privées, n’est pas une obsession partagée par tous. 

Le « droit à la paresse », revendiqué par Sandrine Rousseau (EELV) en même temps que l’assistanat, est un idéal citadin qui n’est pas celui de la France rurale et travailleuse. Celle-ci est largement plus préoccupée par son effacement politique, l’inflation qui vient, voire la guerre qui se précise. Les agriculteurs mécontents révèlent une partie de cet autre monde oublié. Ils font partie de cette France modeste qui porte un idéal qui dépasse les seules revendications matérialistes ou consuméristes.

A Paris, les défilés de mardi ont rassemblé 57.000 manifestants, dans un rituel syndical immuable depuis des décennies. Reste que ce théâtre de grands boulevards s’essouffle. La CGT menace d’ailleurs de « monter d’un cran » et de radicaliser les oppositions. Les députés de la Nupes ont déjà pris de l’avance en semant à l’Assemblée un désordre qui contraste avec la bonne tenue de la rue.  En réalité, la capitale n’est plus le lieu où se lançaient jadis les grands mouvements de protestation, voire les révolutions. Déjà il y a quatre ans, les Parisiens s’étaient gardés de rejoindre les Gilets jaunes débarqués des provinces pour tenter de réveiller le monde d’en haut. 10.000 «  foulards rouges », bourgeois de Paris affolés par la plèbe, avaient même défilé aux cris  pavloviens de : « Le fascisme ne passera pas ! » (voir mon blog du 28 janvier 2019)

En fait, les plus modestes ont été chassés des grandes métropoles, et de la capitale tout particulièrement, devenue financièrement inabordable. Comme le remarquait Pierre Vermeren dans Le Figaro du 1 er février, « cette situation a contribué à la disparition du peuple de Paris au tournant du XXI e siècle, un des plus grands phénomènes sociologiques de notre temps. Avec lui, la gouaille, l’humour et l’impertinence ont quitté les rues de la capitale ». 

L’OPA des syndicats sur le peuple ne doit pas faire illusion.

Par Ivan  Rioufol le 10 février 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

mercredi 1 février 2023

EELV refuse de voter la motion référendaire du RN, « un mouvement fascisant », selon Sandrine Rousseau



En l’absence de jurisprudence sur la question, la conférence des présidents de l’Assemblée nationale a décidé mardi 31 janvier de procéder à un tirage au sort pour choisir la motion référendaire contre la réforme des retraites qui sera soumise au vote des députés. Or, c’est la motion défendue par le Rassemblement National (RN) qui a été choisie par le hasard, une situation qui a provoqué l’ire de la gauche Nupes qui dénonce un « détournement démocratique ». Invitée d’Europe 1 ce mercredi 1er février, la députée EELV Sandrine Rousseau a assuré que l’union de gauche refusera de voter une motion portée par un « mouvement fascisant ».

« Le groupe écologiste ne votera pas cette motion référendaire ; non pas que nous ne souhaitons pas ce référendum, nous le souhaitons, mais nous ne pouvons pas collaborer avec un mouvement fascisant comme l’est le Rassemblement National avec les racines qui sont les siennes et qui viennent de la collaboration française », a lancé la députée écologiste qui répondait aux questions de la journaliste Sonia Mabrouk. « C’est une ligne rouge que je ne franchirai jamais. Je ne voterai pas cette motion référendaire parce qu’il n’y a pas de collaboration possible avec ce mouvement, d’aucune manière, même sur un même texte », a-t-elle ajouté.

Pas de jurisprudence

La Nupes avait déposé sa motion référendaire le 23 janvier, soit un jour avant celle du RN. Sandrine Rousseau regrette ainsi que « la règle qui s’est jusqu’à présent toujours appliquée à l’Assemblée », à savoir « prendre la première motion référendaire déposée », ne soit pas appliquée. Une argumentation rejetée par la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet qui juge qu’il n’existe aucune « disposition réglementaire précise ni de précédents » régissant ce cas de figure. Ainsi, en l’absence de jurisprudence, le choix de la procédure à appliquer en revient à la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, estime Yaël Braun-Pivet.

Le 1er février 2023

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jeudi 19 janvier 2023

Et maintenant Tondelier… Au concours de bêtise de la classe politique, la NUPES rafle la mise



Comme l’écrit avec humour un certain benico007 sur Twitter : « Nous croivions avoir tout vu chez ELLV avec Sandrine Rousseau. Mais nous Découvrissions , et là nous avions les bras qui tombions ». Eh oui, il faut se rendre à l’évidence : au concours de bêtise de la classe politique, la NUPES rafle la mise.

Dernière épreuve après les éliminatoires où concourait aussi en bonne place Clémentine Autain, le meeting de la NUPES au gymnase Japy, mardi soir, en préparation de la journée de grève contre la . S’y pressait certes tout le gotha de la gauche, mais c’est Marine Tondelier, secrétaire générale d'Europe Écologie Les Verts, qui l’a emporté par une diatribe courtelinesque.

« Puisqu’on nous demande ce qu’on propose, on va vous proposer quelque chose », a-t-elle lancé à la foule : « nous revendiquons que nous ne voulons plus en France de milliardaires. Nous voulons une France sans milliardaires ». Et pourquoi donc, se demande l’auditoire ? Parce que, « Sérieusement, à quoi ça sert un milliardaire ? ». À rien, strictement à rien, assène la dame : « On nous répond ruissellement, c’est faux ! On nous répond ils créent de l’emploi ? Non ! Celles et ceux qui les créent c’est nous, c’est vous, c’est le monde du travail ! On nous dit que nous devrions être fiers d’avoir un géant, LVMH, made in France, mais, les amis, Bernard Arnault a demandé la nationalité belge pour que ses enfants ne paient pas de droits de succession. On nous dit qu’il ne faut pas faire fuir les talents, mais ceux qui ont besoin de plus d’un milliard, ce ne sont pas des talents, ce sont des vampires ; ce ne sont pas des génies, ce sont des égoïstes ! »

S’il fallait un exemple attestant de l’égalité femmes-hommes, on le tient : pas de doute, la palme d’or de la bêtise politique revient (pour l’instant) à  qui, peut-être, a appris l’économie auprès de son amie Sandrine Rousseau.

Bruno Le Maire, notre ministre de l’Économie, a réagi sur France Info, dénonçant « des propos d’estrade » et rappelant que les milliardaires en question étaient aussi des entrepreneurs qui avaient créé des entreprises et des dizaines de milliers d’emplois. Ben oui.

C’est là d’ailleurs où il est intéressant de jeter un coup d’œil au CV de Marine Tondelier. Fille de dentiste et médecin, petite-fille de pharmacien, elle a fait ses classes à l’IEP de  et, forte d’un master en gestion des établissements de santé, elle a atterri à l’Inspection générale des Affaires sociales et à la direction de l’Ecologie hospitalière de l’Assistance publique. Tout cela avant d’entrer en politique.

C’est donc grâce à des gens comme elle, brillants économistes qui ne se sont jamais réellement frottés au monde du travail, que l’hôpital est aujourd’hui ce modèle de réussite, portant haut le flambeau de la gestion, véritable Eden où s’épanouissent les personnels soignants au mieux de leur forme et de leurs capacités…

Pas la peine que  fasse la chasse aux milliardaires : ils auront bientôt tous fui ce pays de fous…

Par Marie Delarue le 19 janvier 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 9 décembre 2022

Aurélien Taché : « un verre ou deux », bonjour les dégâts !



Au fond, « il n’y a rien de méchant », a déclaré Aurélien Taché, député NUPES, tendance écolo, du Val-d’Oise, bien connu de nos lecteurs pour sa passion pour les serre-tête et sa défense des trouples, après avoir fichu le bazar dans un  parisien en début de semaine. Comme dirait Gérald Darmanin, « il n’y a pas mort d’homme » ! Mais tout de même, un député de la nation, légèrement ou complètement bourré - les versions divergent selon que l’on est du côté du manifestant ou de celui, non pas de la police, mais du régisseur du théâtre -, qui perturbe une représentation théâtrale, ce n’est pas banal.

Mardi soir, donc, Aurélien Taché assistait à la pièce de Benjamin Guillard Lettres à Anne, jouée au  Lepic à Paris. Une pièce inspirée de la fameuse correspondance que François Mitterrand adressa à sa maîtresse Anne Pingeot entre 1962 et 1995. Il paraît que ces lettres sont sublimes. La preuve : Laurent Gerra en a fait son miel ! On imagine que l’adaptation pour le théâtre ne doit pas être du même tonneau. En tout cas, Aurélien Taché, « totalement saoul, a profondément perturbé la représentation ». Il se serait mis à parler fort, « applaudissant de manière absurde [peut-être une manie prise à l’Assemblée nationale, du temps où il siégeait avec LREM ?], invectivant le comédien jusqu’à ce que ce dernier s’interrompe et lui demande de sortir [peut-être une manie prise à l’ depuis qu’il siège avec la NUPES ?] », a expliqué Benjamin Guillard dans un tweet. Ce dernier décrit la suite de la scène sans doute pas prévue au scénario de la pièce : « Il a ensuite lamentablement menacé le régisseur de représailles. C’était absolument hallucinant et lamentable. » Et d’interpeller par tweet le député : « Pour qui vous prenez-vous, Aurélien Taché ? Dans quel monde vivez-vous ? » Parce qu’en plus, l’élu aurait déclaré : « Vous allez entendre parler de moi, je suis un député », si l’on en croit l’actrice Marie-Clotilde Ramos-Ibanez, présente dans la salle. N’a pas osé ou eu la présence d’esprit de s’exclamer : « La République, c’est moi ! » Certain a essayé, il a eu des problèmes. Bon, ça, c’est la version côté théâtre.

Côté Taché, maintenant. Ce dernier avoue avoir « un peu naïvement perturbé la séance » après avoir consommé « un verre ou deux » au cours du dîner qui avait précédé. Le « un verre ou deux » est un grand classique ! À l’AFP, Taché a déclaré que, certes, ses applaudissements n’étaient « pas appropriés » mais qu’il était parti dès qu’on le lui avait demandé. « En râlant, c’est vrai, mais je n’ai invectivé personne. Il n’y a rien de méchant », a-t-il précisé. Manquerait plus que ça, qu'il soit méchant !

Côté  maintenant ? La présidente du groupe EELV, Cyrielle Chatelain, un tantinet embarrassée, a reconnu que « ce qui est décrit par Benjamin Guillard est inacceptable, totalement inacceptable », ajoutant : « Nous avons un règlement intérieur dans notre groupe. » Donc, des « des  éventuelles »… Peut-être une interdiction de fréquenter la buvette de l'Assemblée ?

Ce pauvre Aurélien Taché n’avait sans doute pas besoin de ça, lui qui a été condamné, le 7 septembre dernier, à 5.000 euros d’amende pour  et outrage par le tribunal judiciaire de Niort. Il avait traité des policiers de « baqueux de merde ». On n'ira pas plus loin sur ce nouvel épisode des aventures fantastiques d'Aurélien Taché, sachant que, bien évidemment, les bonnes âmes de gauche vont vite s'insurger contre la récupération politique qui ne manquera pas d'être faite de cette affaire par la droite et l'extrême droite. D'ailleurs, un homme de gauche bourré en public, ça doit être quelque chose d'accidentel. À la différence de l'homme de droite chez qui cela doit relever du « systémique ». 

D'un côté, une victime. De l'autre, un bourreau. J'exagère ? On verra...

Par Georges Michel le 8 décembre 2022

Boulevard Voltaire

jeudi 8 décembre 2022

Quand Dominique Voynet se vante d’avoir sabordé le nucléaire Français, Europe 1 le 8 décembre 2022


Rappel : Dominique Voynet (ancienne ministre EELV de l'écologie de 1997 à 2001) , fut plusieurs fois candidate à la députation sur la troisième circonscription électorale du Jura, à la mairie de Dole et conseillère municipale de la plus peuplée des agglomérations du département.

jeudi 24 novembre 2022

Besançon : la statue de Victor Hugo souillée, la mairie écologiste crie au racisme



Les Français ont décidément un incroyable talent dès lors qu’il s’agit de résoudre, la mine grave, des problèmes qui ne se posent pas. L’ubuesque polémique relative à des jets de peinture blanche sur une statue de Victor Hugo, trônant à Besançon sur l’esplanade des Droits-de-l’homme, survenue ce lundi 21 novembre, le démontre mieux que bien.

L’œuvre est signée Ousmane Sow, sculpteur sénégalais à l’immense talent. Pour le situer, on dira qu’on échangerait bien la plus modeste de ses créations contre l’œuvre entière d’un Jeff Koons, faisan emblématique de l’art conceptuel dont l’un des acheteurs les plus frénétiques n’est autre que Bernard Arnault, équivalent contemporain, en matière de jobardise friquée, du Monsieur Jourdain de Molière.

Pour Anne Vignot (EELV), mairesse de tous les Bisontins et de toutes les Bisontines, l’affaire est entendue, dès le lendemain : « Les valeurs de la République, à côté de Victor Hugo, c’est liberté, égalité, fraternité, solidarité et, surtout antiracisme. » Après le triptyque républicain, place au quinté dans l’ordre, en quelque sorte. À lire Le Point« à Besançon, des néonazis "blanchissent" des œuvres d’art municipales ».

Pour L’Est républicain, la cause est là aussi d’avance entendue : « Anne Vignot a porté plainte après ces dégradations ressemblant à un "white facing", et on ignore quel était le message des malfaiteurs. » Bref, ça se complique. « Néonazis » ou pas ? Ce, d’autant plus qu’un « black face », on connaît. C’est un Blanc qui se grime en Noir. Mais un « white facing » ? Laver plus blanc que blanc ? C’est le sketch de Coluche. Plus blanc que blanc, c’est aussi transparent qu’Anne Vignot.

L’histoire est d’autant plus baroque que Béatrice Soulié, veuve de l’artiste, affirme au Point : « C’est un acte raciste. C’est une œuvre magnifique. Je suis très triste de cette violence et du monde actuel qui lui laisse place. […] Cette polémique née autour de la statue de Victor Hugo, ce n’est pas un problème artistique, c’est politique. » Il est vrai qu’il faut aussi prendre en compte ce menu détail : la statue du grand homme, coulée dans le bronze, vient d’être rénovée.

Le gag, c’est que sur l’affaire, Béatrice Soulié a dit à peu près tout et son contraire, si l’on en croit Télérama : « Elle a, dans un premier temps, exprimé sa déception face à un "Victor Hugo noir qui n’a jamais été l’intention d’Ousmane" et signalé un problème au niveau de la "chemise très blanche et le collier de barbe". » Pour tout arranger, nous dit l’hebdomadaire, « les Bisontins étaient habitués, depuis vingt ans, à côtoyer un Victor Hugo aux tonalités plus vertes ».

Pas la peine d’avoir fait les beaux-arts pour savoir que le bronze, c’est sombre. Sculpté dans ce noble métal, même David Bowie pourrait ressembler à Louis Armstrong et  à Omar Sy. Pis : le bronze est connu pour devenir verdâtre, quand il est exposé aux éléments. Lui rendre sa couleur d’origine ne signifie en rien une quelconque stigmatisation de nos amis Martiens ou même de ce brave Shrek, l’ogre flatulent qu’on sait. Bizarrement, sont moins de notoriété publique les influences artistiques d’Ousmane Sow, tel qu’en témoigne sa fiche Wikipédia : « C’est en 1984, inspiré par les photos de Leni Riefenstahl représentant les Nouba du Sud-Soudan, qu’il commence à travailler sur les lutteurs de cette ethnie et réalise sa première série de sculptures : Les Nouba. En 1988 naîtront Les Masaï, en 1991 Les Zoulou et, enfin, en 1993, Les Peul. »

Comment se fait-il que ceux qui se réjouissent des déboulonnages de statues de tel ou tel personnage historique s’indignent d’un jet de peinture sur celle de ce brave Victor Hugo qui, tour à tour royaliste et républicain, laïcard et bondieusard à la fois, en a sûrement vu bien d’autres ? À moins qu’Anne Vignot ne nous éclaire de ses lumières, on ne voit pas.

Par Nicolas Gauthier le 24 novembre 2022

Boulevard Voltaire