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mardi 26 septembre 2023

La régularisation des clandestins ou le blanchiment de la fraude



La nouvelle loi immigration proposée par Gérald Darmanin, la 30ème depuis 1981, prévoit, entre autres, la régularisation des clandestins qui travaillent dans les « métiers en tension » c’est-à-dire ceux où les employeurs déclarent ne pas pouvoir trouver en France des candidats pour leurs postes vacants. Divers métiers sont concernés, parmi lesquels notamment ceux du BTP, de la santé et de la restauration, cette liste ne prétendant pas à l’exhaustivité, tant s’en faut.

Mismatch et appel d’air permanent

Les partisans de la régularisation y voient un moyen d’intégrer des étrangers installés illégalement en France depuis parfois plusieurs années, tout en comblant « une pénurie de main-d’œuvre ». Dans un pays qui compte 2,8 millions de chômeurs de catégorie A donc sans aucune activité et 2,3 millions de chômeurs en catégorie B et C qui travaillent à mi-temps ou moins et qui disent vouloir travailler à plein temps, ce dernier argument a tout de même de quoi étonner. Cette situation invraisemblable de cohabitation entre un chômage encore très important et un prétendu « manque de main-d’œuvre » peut être dû, dans certains secteurs bien précis et pour certains postes, à des problèmes d’adéquation de formation ou d’expérience – ce que l’on nomme en économie le « mismatch ». Mais cette théorie ne marche pas pour quantités de postes peu qualifiés, où nous faisons face au refus de Français mais également à celui de nombreux étrangers légalement présents en France, de prendre les boulots disponibles.

Revenons à cette régularisation prévue par Gérald Darmanin qui fait beaucoup de bruit. Nous régularisons tous les ans en moyenne plus de 30 000 illégaux en France au titre de la circulaire Valls de 2012 dont plus personne ne parle. On hurle à l’« appel d’air » pour la mesure de Darmanin. Mais celle-ci n’est, au fond, qu’un complément ad hoc de ce qui se fait depuis des années, et qui constitue un appel d’air permanent. En effet, tous les migrants illégaux qui viennent chez nous la connaissent parfaitement et jouent la montre en attendant de pouvoir y prétendre.

Pour être éligible aux conditions prévues par la circulaire Valls et la proposition Darmanin, il faut travailler, alors que c’est illégal, sans visa de travail. Il faut donc trouver un patron qui va lui aussi faire quelque chose d’illégal, à savoir employer un étranger en situation irrégulière.

Mais les patrons n’étant pas trop bêtes et voulant pouvoir prétendre à la bonne foi en cas d’un rarissime contrôle URSSAF, ils se prêtent complaisamment à toutes les astuces déployées par les illégaux et par ceux qui les conseillent c’est-à-dire les fameuses « assos ». Voici un petit extrait d’une brochure du « Groupe d’Information et de Soutien des Immigré.e.s » (GISTI) : « Les personnes démunies d’autorisation de travail peuvent présenter à leur employeur ou employeuse potentielle des documents masquant leur situation réelle : titre de séjour périmé, document falsifié, faux document, mentionnant l’identité réelle de la personne ou une identité d’emprunt. Les employeurs soutiennent alors parfois avoir été abusés par le ou la salarié·e, bien que l’argument ne porte guère s’ils n’ont pas respecté leur obligation légale de faire procéder à une vérification par les services préfectoraux. » Il ne s’agit nullement ici d’accuser le GISTI, assos immigrationniste militante, d’incitation à enfreindre la loi. Mais cet extrait décrit très bien ce qui se passe.

Permis de frauder !

Alors disons clairement les choses : la régularisation « par le travail » des clandestins est une grande opération de blanchiment de la fraude. Celle des travailleurs en situation irrégulière et celle des employeurs. Mais le plus beau c’est que cette régularisation ne donne même pas lieu à une amende salée pour les fraudeurs !

Imagine-t-on régulariser des Français qui conduisent sans permis de conduire, au prétexte qu’ils n’ont point causé d’accidents pendant trois ou quatre ans, et qu’ils doivent travailler, faire leurs courses et amener leurs gosses à l’école ? Imagine-t-on régulariser des Français qui construisent illégalement une maison ou une extension sans permis de construire car ils ont besoin de se loger ou de s’agrandir ? Imagine-t-on régulariser l’auteur d’une thèse de doctorat dont on finit par découvrir qu’elle n’était qu’un vulgaire plagiat, au prétexte que son auteur est devenu enseignant-chercheur depuis cinq ans ? Imagine-t-on régulariser une personne qui exerce plusieurs années et sans accroc une activité règlementée (médecin, pharmacien, notaire, huissier, etc.) sans avoir les diplômes requis et en les falsifiant le cas échéant car il a une utilité sociale ? Imagine-t-on régulariser une personne gentille et travailleuse qui a juste usurpée une identité ou trafiqué des diplômes pour différentes raisons ?  Bien sûr que non.

Tout ce qui est décrit plus haut n’est tout simplement pas régularisable du tout. Et quand c’est le cas, il l’est au prix d’une lourde sanction financière. Pourtant, dans tous les exemples ci-dessus, les motivations pourraient être considérées comme tout à fait légitimes si l’on faisait preuve du même « humanisme » que celui dont on fait preuve à l’égard des étrangers sans papiers. La mobilité, la nécessité de se loger, montrer un diplôme indispensable qu’on n’a pas pu obtenir car on manquait de temps ou d’argent, etc. Dans toutes les activités illégales que commettent des centaines de milliers de gens chaque année, il y a souvent une motivation sociale humainement compréhensible. Et pourtant on ne « régularise » jamais. Bien au contraire, on sanctionne.

Mais cette intransigeance, gage de l’ordre social, ne vaut pas pour un Mamadou Ndiaye, commis de cuisine, qui se fait passer pour un Lamine Diop, à qui il a « emprunté » le titre de séjour, au moment de l’embauche, moyennant bien sûr rémunération pour le prêteur. Le patron n’y a vu que du feu ? « Ah ben, ils se ressemblent tous vous savez ! » Régularisé ! Pas non plus pour un Mohammed Bakri, manœuvre dans une petite boite du BTP, à qui il a fourni un titre de séjour grossièrement falsifié et que le patron n’a pas cru bon de vérifier auprès de la préfecture. « Ah, moi vous savez la paperasse c’est pas mon truc et puis j’ai fait confiance ». Régularisé ! Pas davantage pour une Ernestine Makumba, femme de ménage dans l’hôtellerie, employée depuis des années carrément sans papier par une petite boite d’intérim du nettoyage qui se fiche royalement des règles. Régularisée !

Totem d’immunité

Le fait de travailler devient un totem d’immunité. Comme si les centaines de milliers de gens qui chaque année commettent un délit sont exonérés de leur faute parce qu’ils travaillent.

Afin de faire passer la pilule on nous avance un argument fiscal censé nous rasséréner. « Ces gens paient des impôts ! ». Vraiment ? Les clandestins sont au SMIC ou à peine au-dessus. Ils ne paient donc aucun impôt sur le revenu car ils sont en dessous du seuil d’imposition. Ils ne sont quasiment jamais propriétaires donc ne paient aucune taxe foncière. « Ah mais ils paient des cotisations sociales ». Pas leurs patrons, car leurs bas salaires sont quasiment exonérés de charges patronales. Il ne reste que de modestes cotisations salariales. A bout d’arguments on nous dira qu’ils paient la TVA. Effectivement. Mais le petit dealer des quartiers nord de Marseille la paie aussi quand il va faire ses courses. Du coup, il faut lui foutre la paix ?

Et si encore nous avions une forme de donnant-donnant de la part du gouvernement, ça se réfléchirait. Donnant-donnant qui consisterait par exemple à purger le passé (régulariser ceux qui sont déjà là) mais à instaurer la règle de l’impossibilité de toute future régularisation de gens entrés ou restés clandestinement en France dans le cadre d’une loi organique extrêmement robuste. Il n’en est rien. Le « deal » est de passer un coup d’éponge sur « les métiers en tension » et de continuer à régulariser les clandestins au fil de l’eau avec la circulaire Valls.    

D’autant que ce petit manège qui dure depuis bien longtemps est bien rodé.  Une fois régularisés, ces travailleurs n’ont plus aucun intérêt à continuer à être payé au lance-pierre et à accepter des conditions de travail dégradées ; ils peuvent prétendre à des conditions nettement plus favorables. Les patrons adeptes du « docile et pas cher » n’y trouvent plus leur compte et les remplacent progressivement par des nouveaux illégaux. Vous connaissez le mouvement perpétuel de la montre suisse. Nous y sommes.  

On fait peu de cas de notre identité nationale

Attardons-nous maintenant sur l’argument économique de la régularisation. C’est bien de permettre à des restaurateurs, hôteliers, entrepreneurs du BTP et autres d’obtenir de la main-d’œuvre flexible et bon marché pour faire tourner leur affaire et nous fournir des services. Mais qui paie pour les dommages collatéraux de cet appel d’air migratoire permanent qui s’appellent ghettoïsation, communautarisme, radicalisation religieuse, déscolarisation, délinquance, etc. bref tous ces maux qui accablent notre pays au quotidien et depuis des décennies ? Pas ces employeurs, mais la collectivité.  

Alors au fond, l’intérêt supérieur de notre pays ne serait-il pas de préserver d’abord notre cohésion sociale et identitaire de notre pays au prix d’une baisse temporaire d’activité dans ces secteurs, le temps de trouver les outils pour mettre au boulot ceux qui y rechignent ?

En effet, avec son nombre encore impressionnant de demandeurs d’emploi, la France n’a aucun problème de quantité de main-d’œuvre disponible pour faire tourner son économie. Numériquement, elle a largement assez de bras et pour de nombreuses années. Elle a, en revanche, un problème à mettre au boulot des centaines de milliers de gens, « Gaulois » ou non, qui ont l’âge et la santé pour travailler mais qui vivent de l’assistanat ou du va-et-vient travail-chômage appelé « permittence ».  

Cette situation est tout aussi intenable que l’immigration clandestine et on ne peut pas simplement y répondre par « il faut payer plus ». Pour prendre un exemple simple, va-t-on payer une certes très utile aide-soignante mais qui fait 12 mois de formation sans exigence du BAC comme une enseignante qui, elle, doit avoir une formation de type BAC + 5 ? Va-t-on payer un serveur comme un ingénieur, un plombier comme un pilote de ligne, un chauffagiste comme un dentiste, etc. ? A un moment, il va falloir remettre l’église au milieu du village et faire en sorte que les gens qui ne veulent pas bosser ou qui ne consentent à bosser qu’à leurs conditions et seulement dans les métiers qui les attirent ne bénéficient plus de la solidarité nationale quand ils sont Français et d’un titre de quand ils sont étrangers.

Nous ne pouvons pas accepter de devenir l’Afrique car une partie de la France refuse de travailler.

Par Jean Messiha et Frédéric Amoudru (respectivement président et Directeur d'Etudes  de l'Institut Apollon) le 26 septembre 2023

Causeur


mardi 19 septembre 2023

Les idéologues au pouvoir, complices des invasions migratoires



Pour les migrants, la voie est libre. L’Europe « humaniste » n’engagera pas l’épreuve de force contre les invasions organisées. Elles ont pris pour cible, cette fois, la petite île italienne de Lampedusa (6000 habitants). Ces derniers jours, plus de 10.000 Africains, embarqués depuis Sfax (Tunisie) sur près de 400 embarcations, ont pris d’assaut cette entrée occidentale laissée sans défense depuis trente ans. Le gouvernement français feint de s’émouvoir de ces jeunes hommes qui disent, devant les caméras, vouloir rejoindre la France et ses aides sociales. En réalité, le gouvernement s’en tiendra, comme l’Union européenne, à des postures dissimulant leur acquiescement idéologique. 

Ainsi, Gérald Darmanin a-t-il promis ce lundi matin sur Europe 1, d’ « être ferme ». Mais Serge July rappelle, dans Libération de jour, ce que déclarait le ministre de l’Intérieur le 6 décembre 2022 devant l’Assemblée : « Nous pensons que l’immigration fait partie de la France et des Français depuis toujours. L’immigration est un fait. Il ne sert à rien d’être contre ». Cette conviction, qui réjouit Libé, est également celle d’Emmanuel Macron pour qui « la France a toujours été un pays d’immigration ». Cette vision, historiquement fausse, rejoint ce que disait jadis François Mitterrand : « Les immigrés en France sont ici chez eux et quiconque tient un autre raisonnement tient le raisonnement de la haine et de la ségrégation raciste ». Le « progressisme », qui défend la société ouverte et post-nationale, est prêt à accompagner cette submersion que le pape lui-même, rejoint par Jean-Luc Mélenchon, défend au nom d’une fraternité humaine hémiplégique.

Il ne faut rien attendre des actuels dirigeants européens ou français : ils ont choisi de baisser les bras devant une immigration de peuplement qu’ils ne voient pas comme un danger pour la cohésion nationale. En réalité, le poids de l’idéologie mondialiste les imprègne jusqu’à les aveugler sur les effets, pourtant dès à présent désastreux, des chocs de cultures et de civilisations. « Un bébé est mort à Lampedusa », a argumenté Darmanin ce matin en reprochant à Marion Maréchal de s’être rendue immédiatement sur place. François Gemenne, co-auteur du 6 ème rapport du Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (Giec), a qualifié la représentante de Reconquête ! de « pin-up » puis de « charognarde », en dévoilant du même coup l’emprise dogmatique du Giec et son terrorisme intellectuel. Le registre de l’émotion avait déjà conduit en 2015 la chancelière Angela Merkel à ouvrir unilatéralement les portes de l’Allemagne, sous les applaudissements des belles âmes, à un million de Syriens, après la divulgation de la photo d’un enfant noyé échoué sur une plage turque. 

Reste que ces idéologues, fascinés par l’Autre, affichent leur profond mépris pour les peuples autochtones qui s’inquiètent de leur survie. Simon Leys avait noté : « Dans un système totalitaire, chaque fois que le bon sens entre en conflit avec le dogme, c’est toujours le bon sens qui perd ». En finir avec le dogme.

Par Ivan Rioufol le 19 septembre 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

lundi 28 août 2023

Sarkozy reprend l’analyse de Le Pen et Zemmour pour adouber… Darmanin !



La responsabilité de ceux qui savent est toujours plus lourde. Or, Nicolas Sarkozy sait. C’est manifeste, dans l’entretien qu’il donne, ce dimanche 27 août, au Parisien, en marge du lancement de son livre Le Temps des combats. À droite, on ne peut plus entendre Sarkozy : le prix de la déception, du sentiment de trahison. Et pourtant, le constat livré dans Le Parisien par l’ancien Président rejoint (enfin !) celui d’Éric Zemmour, de Jean-Marie Le Pen jadis ou de Marine Le Pen aujourd'hui. « Dans 30 ans, il y aura 2,5 milliards d’habitants en Afrique et 450 millions en Europe. Le modèle occidental est en train de disparaitre. La civilisation judéo-chrétienne est menacée de disparition. Donc, oui, ça peut mal se terminer. » L’analyse de son ancien conseiller Patrick Buisson n’aura pas été vaine. Même lucidité lorsque l’ancien Président parle des quartiers dans lesquels, autrefois, on ne pouvait sortir car ils étaient éloignés des centres-villes et dans lesquels, aujourd’hui, « on ne peut même plus entrer ».

« La crise migratoire n’a pas commencé »

La vérité frappe lorsqu’il fait ce constat : « Il y a dans notre pays le déni d’une immigration non maîtrisée, une intégration ratée, un communautarisme institutionalisé qui génère aussi une délinquance […] » Sarkozy sait, voit, il a compris l’enjeu. Grand Remplacement ? « La crise migratoire n’a pas commencé et nous sommes face à un défi majeur certain », lance-t-il. Il plaide pour une aide massive à l’Afrique alliée à une fermeté redoublée : « Toute personne qui essaiera d’entrer en Europe sans avoir déposé un dossier dans son pays verra son admission refusée », propose-t-il. C’est la politique préconisée par le gouvernement britannique, entre autres. Une mesure de bon sens.

L’analyse est bonne. Or, « quand on ne pose pas le bon diagnostic, on ne peut pas trouver la solution », souligne encore l’ancien Président lui-même, dans cet entretien. Mais voilà, quand l’analyse est bonne, il faut l’accompagner d’une volonté farouche pour ne pas retomber dans les errances politiciennes funestes, celles qui ont causé la ruine de la France sous le mandat Sarkozy : explosion de la dette et de l’immigration, et victoire de la gauche dans la foulée.

Mais où est-il, ce courage, quand l’ancien Président appelle à une large alliance de la droite, d’Éric Ciotti à Zemmour, mais… sans Marine Le Pen. « J’ai toujours combattu la famille Le Pen », dit-il, tout en renvoyant aux pelotes ceux qui la mettent hors de « l’arc républicain »« Est-ce que, pour moi, ce serait une bonne chose qu’elle soit Présidente ? Non. Elle n’en a ni l’expérience ni l’entourage », martèle Sarkozy. Affirmation très contestable. Il veut donc, lui aussi, les voix du RN sans la candidate, comme tous les leaders politiques hexagonaux. Et appelle au rassemblement de la droite sans sa principale composante qui pèse aujourd’hui plus de 20 % dans les enquêtes d’intention de vote. Autant envoyer la droite à l’échec.

Un dauphin : Darmanin !

Une analyse lucide, donc, mais un rejet de Le Pen et des affections… curieuses. Envers Wauquiez, un peu, envers Macron (« On a de bons rapports, on se parle »), envers Gérald Darmanin surtout ! « J’ai beaucoup d’amitié pour Gérald Darmanin qui a toujours été avec moi un ami réel […] Je me retrouve en lui », va jusqu’à dire Nicolas Sarkozy, qui semble avoir choisi son dauphin. Darmanin, l’homme de l’invasion migratoire record en France, celui qui voyait des Anglais dévaliser les touristes au Stade de France, le champion médiatique de la lutte contre le Rassemblement national, l’homme qui a trahi la droite pour suivre par ambition l’ancien ministre de l'Économie de François Hollande... un certain Emmanuel Macron !

Mi-Dr Jekyll et mi-Mister Hyde, le Sarkozy analyste lucide et soucieux de la France donne sa bénédiction à un homme qui assistait encore, voilà quelques semaines et sans rien dire, au Conseil des ministres aux côtés de Pap Ndiaye, qui ne s’est jamais élevé contre la répartition des migrants dans les campagnes et patine comme personne avant lui sur l’exécution des OQTF.

Et puis il y a le choix du temps. Sarkozy adoube Darmanin au moment même où le ministre de l’Intérieur tente une échappée présidentielle dans sa ville de Tourcoing. Une échappée très convenue, entourée de membres du gouvernement et sous la haute surveillance d’Élisabeth Borne, sans doute envoyée par Macron pour empêcher ce ministre trop pressé de quitter le peloton gouvernemental. La Macronie dans la tourmente n'a pas besoin de ce coup de canif supplémentaire... Ainsi Sarkozy fait-il sans effort apparent le grand écart : chez lui, la dénonciation des dangers mortels qui assaillent la France accompagne la bénédiction à ceux qui en accélèrent l’échéance. L'homme est ainsi fait.

Intérêt instantané

« Tout le temps où il avait été au pouvoir, résume son ancien conseiller Patrick Buisson dans la préface de son livre La Cause du peupleNicolas Sarkozy n’avait jamais eu pour conviction que son intérêt instantané et, son intérêt changeant, il n’avait cessé de changer d’idées en y mettant toute l’énergie de ses insincérités successives. » Chez Sarkozy, le calcul politique, l’intérêt à court terme, qu’il soit judiciaire ou électoral, et les amitiés mal choisies ont depuis longtemps dévoré ce qui restait d’amour de la France. La différence entre un politicien manœuvrier et un homme d’État.

Par Marc Baudriller le 27 août 2023

Boulevard Voltaire

vendredi 23 juin 2023

Contre l’omerta officielle : dire et montrer



La France est semblable au Titanic. Ses dirigeants ne voient rien du désastre qui se profile. Pire : ils accablent les vigies.  Si rien ne vient empêcher le naufrage annoncé du pays, son épave se visitera un jour, à son tour, comme une mémoire enfouie.  Elisabeth Borne illustre l’aveuglement des « élites ». Commentant, mardi, la vidéo de l’agression d’une grand-mère et de sa petite fille, lundi à Bordeaux par un « Français » multirécidiviste, le premier ministre a repris le refrain commode accusant « ceux qui veulent immédiatement instrumentaliser » un fait divers. Le maire (EELV) de Bordeaux, Pierre Hurmic, a pareillement refusé de « hurler avec les loups » et critiqué une « récupération politique (…) indigne, indécente, idéologique et malsaine ». 

L’omerta est le credo de ceux qui veulent cacher des réalités. Lors de l’agression au couteau de bébés par un Syrien à Annecy, les faussaires avaient hurlé à l’indécence des indignations. Mais où est l’indécence, sinon dans le fait que des délinquants laissés libres s’en prennent ici à des nourrissons, là à une femme âgée et une fillette de 7 ans ? Comment oser critiquer ceux qui s’alarment de ces violences extrêmes, en les traitant le plus souvent de « charognards » ou d’ « extrême droite » ? L’ancien maire de Bordeaux, Nicolas Florian (LR), qui a contribué à diffuser la vidéo de l’agression commise par Brahima B., rappelle que son successeur n’a toujours pas signé le contrat de sécurité intégrée (CSI) proposé à la mairie par la préfecture. L’irresponsabilité de ces idéologues, qui ne cessent de donner des leçons de morale, est révoltante.

Oui, il faut montrer, sans répit ni fausse pudeur. Les faits sont les meilleures preuves à opposer aux dissimulateurs. La Révolution du réel, qui partout en Europe décille l’opinion et fait monter la droite pragmatique, porte en elle une honnêteté naïve qui désarme les idéologues. Cette vertu dévoile aisément les mensonges d’Etat et les désinformations médiatiques. La décivilisation, ce mot qu’Emmanuel Macron a repris, oblige à l’inventaire des dislocations de la société. Les agressions contre les femmes, les enfants et les bébés, mais aussi contre les forces de l’ordre, les maires, les pompiers, les chauffeurs de bus, les guichetiers, les médecins, les arbitres du foot,  etc. sont autant de signes d’un affaiblissement de l’Etat-Titanic. 

Cependant, il faut aller à la source de la grande déglingue, sans craindre les procès éventés en racisme et en xénophobie. Car, oui, l’immigration de peuplement a, en 40 ans, bousculé le fragile équilibre d’une société jadis solidaire, une et indivisible. Il ne suffit pas d’avancer que Brahima B. est Français né à Bordeaux de parents français pour évacuer les sujets liés notamment à l’accès à la nationalité et à l’échec de l’intégration pour certains enfants issus de l’immigration. L’éditorialiste de La Croix, mardi, fustigeait à son tour « la surexploitation de phénomènes migratoires », qui caractériserait l’ « extrême droite ». 

Les naufrageurs parlent ainsi.

Par Ivan Rioufol le 23 juin 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

dimanche 11 juin 2023

La France est bien devenue un véritable « coupe-gorge »



Ce qu’on ne mesure pas n’existe pas. Nous avons donc besoin de chiffrer. Sans la confrontation aux chiffres, nous sommes facilement portés vers ce que l’on peut appeler « l’illusion de l’égalité » : « Ce qui ne m’arrive pas n’arrive à personne », a-t-on tendance à penser.

Or, il est un domaine dont le chiffrage ne peut pas être anodin : celui de la délinquance qui sévit sur le territoire. Vendredi matin, sur CNews, Éric Zemmour a rappelé l’ampleur des violences physiques commises avec arme blanche dans l’espace public. Il y aurait, selon lui, « aujourd’hui, en France, entre 120 et 140 attaques au couteau par jour ».

Ce chiffre est le résultat d’un calcul effectué par Le Figaro, en février 2020, à partir de données tirées d’une note de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) datant de novembre 2019. Cette note compile les résultats de trois années d’enquêtes (2015, 2016, 2017). Elle décrit les violences physiques et leur gravité. Ces enquêtes estiment à 653.000 par an le nombre de victimes de violences physiques commises hors ménage. Parmi elles, « 18 % (des victimes) déclarent avoir été violentées avec au moins une arme ». Et la note de préciser, en outre, que « dans la plupart des violences armées, il s’agit d’armes blanches (37 %) »Le Figaro, se saisissant de ces pourcentages, les a traduits en chiffres, beaucoup plus parlants : 44.000 victimes d’agressions à l’arme blanche par an représentent effectivement une moyenne de 120 par jour.

Plusieurs reproches peuvent être faits à ces statistiques. Certains peuvent ne pas les trouver assez robustes car elles sont produites à partir d’échantillons trop petits. On déplore également qu’elles n’aient pas été confirmées depuis 2020 par des études plus récentes. Pourquoi ce silence ? La question mérite d'être posée.

Disparition du dispositif d’enquête

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir demandé. Ainsi, Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône, s’y est reprise à deux fois, par la voie de questions écrites adressées au gouvernement : la première le 15 juillet 2021 et la seconde le 7 juillet 2022. En vain.

En réalité, l’enquête dite de « victimation » qui avait permis d’arriver au chiffre 120... n’existe plus. Pilotée par l’INSEE, qui en assurait également la maîtrise d’œuvre (échantillonnage, organisation de la collecte, élaboration et diffusion des bases de données, etc.), elle s'appuyait sur l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, supprimé en 2020, et sur le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI, créé en 2014). Depuis 2022, une nouvelle enquête a pris le relais, celle-ci entièrement maîtrisée par les services de l’Intérieur. Son nom ? Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS). Ses premiers résultats devraient être publiés en 2023. En attendant, le silence demeure assourdissant sur ce sujet des attaques à l'arme blanche.

Mercredi dernier, Valérie Boyer a pris les devants en déposant « une demande de question orale au gouvernement afin d’obtenir des éléments sur la hausse des attaques à l’arme blanche dans notre pays ». La même question qu'en 2021 et 2022. Un trentenaire venait d'être poignardé à Marseille pour avoir défendu une jeune fille. C'était la veille du drame d'Annecy. La patience finira-t-elle par payer ?

Ces statistiques risquent de donner tort au garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti qui, en 2020, assurait crânement que « la France, ce n'est pas un coupe-gorge ».

Par Jean de Lacoste le 11 juin 2023

Boulevard Voltaire

mardi 9 mai 2023

Couronnement : Darmanin devrait peut-être faire un stage au Royaume-Uni


Les hooligans, ces voyous qui ont ravagé les abords du Stade de France l’an dernier, si l’on en croit la version initiale de Gérald Darmanin, devaient donc être en vacances. En effet, sauf à ce qu’une terrible censure se soit abattue sur les médias du Royaume-Uni, il semblerait que les nombreux rassemblements populaires à l’occasion du couronnement de Charles III n’aient pas fait l’objet de beaucoup de « débordements en marge de », casses en tout genre, comme on les connaît en France. Chacun ses us et coutumes, vous me direz.

De ce côté-ci de la Manche, le déplacement du moindre ministricule nécessite désormais le déploiement de tout un arsenal réglementaire, parfois ridicule, comme l’interdiction de « dispositifs sonores portatifs » (casseroles et sifflets), et quasi militaire, avec des gendarmes ou des policiers casqués à chaque coin de rue. Le soir de la finale de la Coupe de France, on a pu admirer ces centaines de policiers déployés sur plusieurs rangs autour de la pelouse du stade, doublant, triplant (on ne sait plus) le dispositif de sécurité des stadiers. Tout ça parce qu’Il était là. Il ? Vous m'avez compris.

De l’autre côté de la Manche, on a beau se crever les yeux, se passer en boucle les images de la BBC : samedi après-midi, sur le passage du carrosse du roi, les bobbies n’étaient pas déguisés en tortues Ninja et se contentaient de leur casque traditionnel pour se protéger de la pluie. Et lorsque la foule put emprunter le Mall pour se rendre devant Buckingham Palace afin de voir le roi et la famille royale au balcon, dans la tradition des grandes fêtes de la Couronne, tout se passa visiblement en bon ordre et dans la bonne humeur. Dimanche, les membres de la famille royale se baladaient en toute tranquillité au milieu de la foule venue partager le Big Lunch, sorte de méga-repas de voisins organisé à l’occasion des fêtes du couronnement, partout à travers le royaume. Partout, même devant le 10 Downing Street, résidence du Premier ministre ! Le Premier ministre qui, en bras de chemise, accompagné de la First Lady américaine, est venu partager ce déjeuner avec ses compatriotes.

Imagine-t-on, aujourd’hui, un tel raout devant l’hôtel de Matignon ou le palais de l’Élysée ? Sauf à faire évacuer le quartier deux jours avant et à mettre en place des milliers d’hommes armés jusqu’aux dents et à faire survoler tout ça par trois hélicoptères ! Certes, on imagine que les toits des immeubles voisins de la résidence du Premier britannique devaient être truffés de tireurs d’élite et que l’on avait peut-être trié sur le volet les convives. Maybe! Il n’empêche que…

Il n’empêche, que retiendra-t-on de ce royal week-end ? Que dans un pays, qui a pourtant inventé les hooligans capables des plus grandes violences, on a pu rassembler, visiblement avec bonhomie et flegme, des centaines de milliers, voire des millions de personnes dans les rues, sans que ces rues ne se transforment en camps retranchés ou en champs de bataille. Certes, au total, 29.000 policiers ont été déployés, ce qui n'est pas rien. À titre de comparaison, ils étaient plus de 2.000, rien que pour le Stade de France en juin 2022, avec le succès que l'on sait. Il est vrai que les hooligans étaient venus passer des vacances de ce côté-ci de la Manche... So what? Et alors ? Tirez-en la conclusion que vous voudrez. 

Par Georges Michel le 8 mai 2023

Boulevard Voltaire

dimanche 7 mai 2023

Pitoyable petit M. Darmanin qui insulte Giorgia Meloni



Lors de l’émission « Les Grandes Gueules » de RMC du 4 mai M. Darmanin a jugé opportun de déclarer : « Madame Meloni, gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de Madame Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue. » Passons sur le français approximatif pour venir sur le fond.

Première vérité d’évidence qui, semble-t-il, n’a pas été relevée par Darmanin, Mme Meloni n’a pas été choisie « par les amis de Madame Le Pen » mais par le peuple italien. Le bon Gérald serait bien inspiré de réapprendre ce que c’est que la démocratie, mais il est vrai qu’il appartient à un gouvernement qui préfère esquiver le vote de la représentation nationale et qu’il fut, de surcroît, porte-parole de campagne de Sarkozy, l’homme qui fit voter par le Parlement le traité de Lisbonne, texte quasiment identique à celui du projet de Constitution européenne rejeté par référendum par les Français !

Deuxième évidence, Mme Meloni et ses alliés ont gagné les élections en septembre dernier et celle-ci a été nommée présidente du Conseil le 21 octobre 2022. Cela fait donc seulement six mois, très court délai pour résoudre un problème aussi difficile que celui des flux migratoires. Comment le ministre de l’Intérieur, qui est à ce poste depuis trois ans, qui appartient au gouvernement depuis 2007, et qui a montré son inefficacité à lutter contre l’immigration illégale et à faire exécuter les reconductions à la frontière, ose-t-il donner des leçons à Mme Meloni ?

Troisième évidence, les îles et les côtes du sud de l’Italie sont un point d’attraction et une porte d’entrée dans l’Union européenne du fait de leur proximité des côtes africaines et l’Italie doit faire face seule aux flux migratoires incontrôlés provenant d’Afrique via la Libye, pays en plein chaos depuis l’intervention voulue notamment par Sarkozy. Cette rive de la Méditerranée totalement déstabilisée est ainsi devenue la base arrière des passeurs et des trafiquants d’êtres humains qui font des côtes italiennes leur point d’entrée pour l’Union européenne qui est incapable d’organiser une riposte adéquate.

Quatrième évidence le règlement Dublin sur le droit d’asile fait peser sur les États périphériques de l’Union européenne, dont l’Italie et la Grèce, un poids très important alors qu’ils ont déjà la lourde charge du contrôle des frontières extérieures, seul lieu de contrôle fixe depuis l’abolition des frontières internes par les accords de Schengen. Tâche d’autant plus difficile que l’action de Frontex est entravée par les ONG et la gauche du Parlement européen.

Les critiques grossières de M. Darmanin sont donc malvenues, inopportunes et de mauvaise foi. Elles étaient de surcroît à visées de politique politicienne intérieure. Ce qui démontre la légèreté du ministre de l’Intérieur, qui n’hésite pas à abîmer les relations de la France avec l’Italie pour le plaisir d’une vaine querelle à l’égard du RN.

Hélas, l’indécence à l’égard du gouvernement italien semble être une habitude de ce triste gouvernement. Mme Borne avait, en effet, eu l’outrecuidance d’indiquer que la France serait attentive au respect des droits de l'homme en Italie après la victoire de Mme Meloni et de ses alliés ! Invraisemblable et indécente ingérence dans les affaires de l’Italie.

À juste titre, Antonio Tajani, ministre des Affaires étrangères italien, ancien président PPE du Parlement européen, a réagi avec vigueur. Réussir à mettre en colère un homme connu pour son affabilité, sa courtoisie et sa connaissance des rouages de l’Union européenne est un exploit dont le petit monsieur Darmanin devrait rougir. Décidemment, ce gouvernement est celui du mépris, de la mauvaise éducation et du manque de respect à l’égard des choix démocratiques des peuples.

Par Stéphane Buffetaut le 7 mai 2023

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