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lundi 7 novembre 2022

Affaire Fournas : les Français pas dupes de la NUPES !



L’Assemblée nationale vient d’être le théâtre d’une formidable manipulation stalinienne contre Grégoire de Fournas et le Rassemblement National. Rappelons brièvement les faits. Le député LFI Carlos Martens Bilongo expose sur un ton calme la situation du navire Ocean Viking de l’association SOS Méditerranée, qui a l’habitude de croiser aux limites des eaux territoriales de Libye pour aller recueillir des embarcations de migrants illégaux. Il reprend les arguments émotionnels habituels sur la situation de détresse des pauvres gens et la nécessité de les recevoir dans les ports européens. Chacun sait que ces actions font, depuis des années, le jeu des passeurs et ne sont pas sans arrière-pensées. Alors que M. Martens Bilongo évoquait la détérioration des conditions météorologiques rencontrées par le navire, le député RN Grégoire de Fournas s’exclame : « Qu’il retourne en Afrique » (compte rendu de l’Assemblée nationale). Son adversaire ne s’en émeut pas le moins du monde et se borne à dire : « Pas du tout. » À l’évidence, il ne se sent pas visé car, en effet, il ne l’était pas.

Immédiatement, certains dans le groupe LFI voient le parti à tirer de cette interpellation, mentent de façon éhontée en affirmant que leur collègue était victime d’une odieuse agression verbale raciste, ce que démentent à la fois le compte rendu et les témoignages des huissiers. Mais la machine médiatico-politique s’emballe sur ce mensonge qui fait le tour de la planète. Certes, l’interpellation ne faisait pas dans la nuance et ne répondait pas à la complexité du problème des flux migratoires ininterrompus de l’Afrique vers l’Europe, question sur laquelle l’Union européenne a démontré son impuissance et la convention de Dublin son caractère inadapté. Mais il ne s’agissait que d’un débat à l’Assemblée nationale, pas d’une conférence internationale sur la question. 

La conclusion est connue, le bureau de l’Assemblée a prononcé la sanction la plus lourde alors qu’elle ait pu trouver sous prétexte d'une « manifestation troublant l’ordre ou qui provoque une scène tumultueuse » sans retenir la mise en cause personnelle d’un député. Ce qui valide bien la défense de M. de Fournas. Décision aussi illogique qu’injuste, mais il est vrai que nous sommes dans le droit fil d’un procès stalinien et non dans la recherche de la vérité.

Une fois encore, l’extrême gauche et la gauche ont fait preuve de leur insupportable prétention à incarner la vertu. Dangereuse prétention. Robespierre ne glorifiait-il pas « la terreur sans laquelle la vertu est impuissante » (discours à la Convention du 5 février 1794). Et nous sommes bien dans une logique d’intimidation et de mensonge de nature totalitaire. Cette gauche, ce « camp du progrès », qui se prétend l’incarnation du bien est d’une insondable indécence, elle qui, historiquement, a soutenu, été complice ou a encensé des régimes parmi les plus criminels de l’Histoire humaine : la terreur jacobine, la terreur bolchevique, Pol Pot, Mao, Castro, Hô Chi Minh, et qui ne s’émeut guère de la permanence des régimes communistes totalitaires en Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, au Laos ou à Cuba. 

Faut-il leur rappeler le génocide vendéen, les décrets de terreur rouge de Lénine, les crimes de l’Armée rouge de Trotski, le Goulag, la dékoulakisation, Katyń, les purges de Staline, pourtant adulé en son temps, l’écrasement dans le sang de la révolté hongroise, le génocide des Khmers rouges (Le Monde, égal à lui-même, avait titré « la ville est libérée », le 17 avril 1975, quand Pol Pot avait conquis Phnom Penh), les boat people vietnamiens ou cubains. Leurs drapeaux rouges sont aussi imbibés de sang que les drapeaux rouges frappés de la croix gammée et les deux totalitarismes frères ennemis concourent dans le crime de masse. En matière de respect de la personne humaine, cette gauche française néo-marxiste léniniste qui, à l’image de Mélenchon, aime à se réclamer de Robespierre, tyran totalitaire « made in France », criminel contre l’humanité et génocidaire (Jacques Villemain, Génocide en Vendée, 2020), ne devrait que se taire.

Si cette gauche est indécente, la « Macronie », elle, est écœurante de suivisme et de mauvaise foi. Sans la moindre retenue, elle a fait sienne l’interprétation mensongère de LFI. Le RN est la seule opposition sérieuse à notre pathétique président de la République, tous les moyens sont donc bons pour le diaboliser, y compris une phrase sortie de son contexte et déformée, car la vérité importe peu : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. »

Les LR, comme à leur habitude, ont été affligeants de lâcheté et se sont montrés pour ce qu’ils sont, les supplétifs de la majorité relative de Macron. À la vérité, seuls Nadine Morano, François-Xavier Bellamy et Bruno Retailleau ont sauvé ce qui reste d’honneur à cette formation.

Cette misérable palinodie démontre une fois encore les complicités « naturelles » qui lient les membres de l’oligarchie médiatique et politique pour maintenir un système qui gouverne mal et croit encore se défendre bien. Tout cela n’aura qu’un temps. Comme disait Abraham Lincoln : « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. » 

Le Rassemblement National vient d’élire Jordan Bardella à sa tête. Il pourrait bien donner du fil à retordre à « l’establishment ».

Par Stéphane Buffetaut, vice-président du CNIP le 6 novembre 2022

Boulevard Voltaire

lundi 10 octobre 2022

Que l’Europe cesse de financer les Frères musulmans!

 


Le 6 octobre, la gauche et les écologistes européens, avec la complicité plus discrète du centre « progressiste », ont choisi de répondre par l’injure et l’indécence à la mort de Mahsa Amini, assassinée parce qu’elle refusait le hijab et voulait la liberté. Elle avait 22 ans. De Hadis Najafi, assassinée parce qu’elle refusait le hijab et voulait la liberté. Elle avait 20 ans. De Nika Shakarami, torturée et assassinée parce qu’elle refusait le hijab et voulait la liberté. Elle avait 17 ans. De Sarina Esmaeilzadeh, assassinée parce qu’elle refusait le hijab et voulait la liberté. Elle avait 16 ans.

Face à ces jeunes filles, ces jeunes femmes, ces héroïnes, ces martyres, la gauche, les écologistes et le centre « progressiste » ont choisi de répondre qu’il faut continuer à promouvoir le hijab, à pouvoir affirmer au nom de l’Europe que « la liberté est dans le hijab »« apportez de la joie, acceptez le hijab ». Complicité affichée, immonde, avec l’islamisme le plus sauvage (voir le discours au Parlement européen de François-Xavier Bellamy). Explications.

Depuis des jours, on le sait, des femmes et des hommes se révoltent en Iran avec un courage admirable contre le voile islamique et l’obligation de le porter, contre le régime brutal qui l’impose, et contre l’idéologie théocratique totalitaire dont il est l’étendard.

Le hijab : plus un symbole qu’un habit

Pendant ce temps, en France, certains tentent d’instrumentaliser ce combat pour défendre ce qu’ils appellent « le droit pour les femmes de s’habiller comme elles le veulent », c’est-à-dire en réalité la banalisation ici du symbole d’oppression qui est combattu là-bas, et hurlent à l’islamophobie dans l’espoir de faire taire quiconque se permet de dire la vérité. Tout à leur hypocrisie, à leur lâcheté ou à leur clientélisme, ils feignent d’oublier que si des femmes sont prêtes à mourir pour ne pas porter le hijab, si des tyrans sont prêts à les tuer parce qu’elles refusent de le porter, c’est bien qu’il n’est pas qu’un habit. Aucun autre « habit » au monde n’est imposé de la sorte, aucun autre symbole religieux au monde n’est imposé de la sorte, aucune autre religion au monde ne conduit à ce que l’on impose de la sorte le port d’un de ses symboles. Et aucune autre divinité (ou soi-disant divinité) au monde ne se sent menacée par la beauté des reflets qu’un rayon de soleil dessine dans les cheveux d’une femme, et leur danse sous la caresse du vent.

Défendrait-on le droit pour les femmes (ou les hommes) de porter publiquement des emblèmes nazis, une tenue du KKK, ou un t-shirt « Vive Staline! », sous prétexte qu’il serait patriarcal ou matriarcal ou liberticide ou je ne sais quoi de le leur interdire ? Le hijab n’est pas un vêtement mais une proclamation, l’affichage d’une adhésion au corpus idéologique qui, avec des variations finalement secondaires, inspire aussi bien la dictature iranienne que la dictature saoudienne ou celle d’Erdogan.

Et en Europe, les instances de l’UE ne cessent de manifester leur soutien à l’islamisation du continent en faisant l’éloge de ce voile qui, peu importent les motivations individuelles de celles qui le portent, est le drapeau que les islamistes plantent dans un territoire pour y manifester leur influence.

Heureusement, des voix se font entendre pour s’opposer à cette compromission. Ainsi, le député européen François-Xavier Bellamy a déposé pour les travaux du Parlement de Strasbourg deux textes très courts, mais fondamentaux. Le premier a hélas été refusé, mais il aura au moins obligé les complices des islamistes à se dévoiler, et pour peu qu’ils prennent la peine de se renseigner, les peuples européens peuvent maintenant voir clairement dans quel camp chacun se situe. Le second, s’il est adopté, sera pour l’Europe une victoire majeure contre les ennemis de la dignité humaine.

La complicité du centre

Le premier texte, donc, était un paragraphe à ajouter à la résolution commune que le Parlement européen a pris jeudi 6 octobre au sujet de l’Iran, et dont le contenu a été négocié entre les représentants de chaque groupe politique au Parlement. Il rappelait les campagnes de l’UE ayant visé à banaliser (« trivializing ») le hijab (celle-ci, notamment), soulignait qu’elles sont susceptibles de contribuer à faire pression sur les femmes musulmanes pour qu’elles se sentent obligées de le porter, et s’opposait à ce qu’à l’avenir l’UE finance ou co-finance de telles campagnes : « Any future campaign that may promote the Islamic hijab or put pressure of any kind for Muslim women and girls to feel obliged to wear it. » Proposé par François-Xavier Bellamy avec l’appui d’Arnaud Danjean, ce paragraphe avait reçu le soutien du groupe PPE (Parti Populaire Européen, au sein duquel siègent les parlementaires LR) et des autres groupes de droite, ECR (European Conservatives and Reformists) et ID (Identité et Démocratie, dont font partie les députés du RN). Malheureusement, il a été bloqué en commission restreinte par les représentants des groupes de gauche, notamment les Verts (EELV), The Left (LFI) et S&D (socialistes), auxquels s’est joint le représentant du groupe Renew (LREM/Renaissance) qui, ainsi que l’explique un conseiller ayant suivi de près les discussions, aurait pourtant pu faire la différence s’il avait soutenu la proposition. Mais au fond, fallait-il vraiment espérer autre chose du groupe auquel appartient le parti d’Emmanuel Macron, lui qui, le 12 avril dernier, disait « c’est ça qui est beau » d’une soi-disant féministe déclarant avoir choisi de porter le voile ?

Toujours soutenu par les groupes parlementaires de droite, François-Xavier Bellamy a alors proposé oralement, en session, une version plus courte de ce paragraphe. Point technique : si un quorum de 38 députés se lève pour protester contre un amendement oral, celui-ci ne peut pas être mis au vote. Cette fois, Renew (LREM/Renaissance) s’est fait discret, mais l’immense majorité des groupes parlementaires de gauche (y compris les Verts) s’est levée, bloquant cet amendement. Que l’on comprenne bien : il n’était pas proposé d’interdire le voile, seulement le financement de sa promotion par les fonds de l’UE. Autrement dit, ce que les groupes de gauche et écologistes (et dans une moindre mesure le groupe Renew) ont montré, c’est leur volonté de pouvoir continuer à faire financer par les institutions européennes, avec de l’argent public, la promotion active du hijab.

Le texte de la deuxième chance

Le second texte, qui sera peut-être voté, qui aura d’autant plus de chances d’être voté que nous serons nombreux à essayer de le relayer et de le soutenir, de montrer aux députés européens l’importance qu’il a pour nous, est un amendement au rapport budgétaire 2023, pour lequel le vote en commission budgétaire aura lieu le 10 octobre, et celui en commission plénière la semaine du 17.

Il vise nommément les Frères Musulmans, et demande à la Commission Européenne de garantir que les fonds européens ne financent que des organisations respectant strictement toutes les valeurs européennes, y compris la liberté de pensée et de conscience, la liberté d’expression, et l’égalité entre hommes et femmes : « …calls on the Commission to guarantee that European funds finance only organizations that strictly respect all European values, including freedom of thought, freedom of speech and equality between men and women ». On notera, et c’est très important, que ce texte parle de la liberté de pensée et non de la liberté de religion. La différence est cruciale, la liberté de pensée impliquant le droit à l’apostasie et le droit à l’athéisme, alors que la liberté de religion n’est le plus souvent invoquée aujourd’hui que pour tenter de rendre les religions intouchables, les placer au-dessus des lois, et concrètement, surtout, permettre à l’islam de donner libre cours à son refus de la liberté de pensée.

On notera également la mention de la liberté d’expression, point fondamental puisque nombre d’associations proches des Frères Musulmans se sont explicitement donné pour objectif l’interdiction du blasphème (et en réalité de toute critique de l’islam) sous prétexte de promouvoir le « respect » envers les religions. On notera enfin, pour qualifier l’égalité entre les sexes, l’usage de « equality » à opposer au « equity » que le wokisme s’est approprié et dont il a perverti le sens, et plus précisément encore « equality between men and women » et non « equity between genders » (« égalité entre les hommes et les femmes » et non « équité entre les genres ») – ce n’est pas ici le cœur du sujet, mais c’est important aussi.

Chacun doit choisir son camp

Il y a là de quoi porter un coup décisif à l’hydre islamiste et à ses soutiens, et pourquoi pas ouvrir la voie à l’adoption de règles similaires dans tous les pays de l’UE.

Deux textes parfaits, et parfaitement justes au double sens de la justice et de la justesse. Ils obligent chacun à choisir son camp, exactement comme l’affaire Mila : il n’y a pas de « en même temps » qui tienne, pas de « oui mais », pas d’abstention ni de neutralité possibles sans trahir ce que nous ont transmis trois millénaires de civilisation.

Jadis, des philosophes profondément religieux et des prêtres épris de vérité, dans la ville d’Athéna et le sanctuaire d’Apollon, ont pensé la liberté et proclamé la liberté de pensée. Aujourd’hui, c’est un philosophe chrétien qui choisit de la raviver au cœur des institutions de notre continent. Synthèse européenne, que l’on ferait bien de méditer. De Socrate à François-Xavier Bellamy en passant par Plutarque, on dirait bien que la dignité de la conscience humaine n’est jamais aussi bien défendue que par des hommes de foi qui croient en des Dieux qui croient en l’Homme. Veillons, dès lors, à ne pas mettre toutes les religions (ou prétendues telles) dans le même sac, et à faire l’effort élémentaire de distinguer les honneurs rendus à Zeus de la soumission servile à Typhon – ou pour revenir à la référence iranienne, de distinguer la vénération d’Ahura Mazda de la soumission à Azhi Dahaka. Osons comprendre que l’héroïsme de cette révolte et de ses martyres torturées et assassinées n’est pas qu’un événement lointain à regarder sur nos écrans et à liker avant de passer à autre chose, mais un appel auquel nous devons répondre, une mobilisation face à un ennemi commun, et un exemple qui nous oblige. Il est plus que temps pour nous aussi de renouer avec ce qui fit notre grandeur, et de refuser toute compromission avec l’obscurantisme. Partout où nous sommes, chacun d’entre nous, chacun avec les moyens dont il dispose, chaque jour, faisons entendre cette exigence.

Par Aurélien Marcq le 8 octobre 2022

Causeur

vendredi 26 août 2022

«Droite miniature»

Elle dominait le champ politique, elle essaye de survivre en se faufilant entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Pourtant, le réel, l’opinion, le nouveau Parlement lui ouvrent un espace bien plus large que les contours de LR. 

Rien n’y fait: plus la France se droitise, plus la droite rétrécit. Depuis dix ans, du second tour élevé de Nicolas Sarkozy en 2012 jusqu’au score miniature de Valérie Pécresse au mois d’avril dernier, les élections lui offrent une impressionnante collection de défaites gigognes. Trop petite aujourd’hui pour attraper, seule, le balancier de l’alternance, son premier devoir est de le reconnaître. Pourtant, dans cette famille politique, ils sont encore quelques insensés à croire qu’à la fin de la décennie Macron tout redeviendra comme avant, que le pouvoir leur tendra les bras. C’est oublier l’hégémonie du Rassemblement National, l’horizon présidentiel d’Édouard Philippe ou de Bruno Le Maire. C’est faire fi de ces ambitions conjuguées qui veulent transformer Les Républicains en une modeste force d’appoint.

Humilité d’abord, travail ensuite, courage enfin

Humilité d’abord, travail ensuite. Il ne suffira pas de recycler les campagnes précédentes, d’entonner les slogans sécuritaires et le refrain de la rigueur budgétaire, de dénoncer les faiblesses de ses rivaux pour convaincre un électorat qui connaît tous les tours. Fiscalité, immigration, écologie, école, démographie, culture, tradition, innovation… la droite doit non pas se doter d’un programme mais retrouver un imaginaire, projeter un dessein. 

Réflexion poussée sur les bouleversements contemporains, altitude intellectuelle, sans laquelle il n’y a pas de vision, observation aiguisée des politiques efficaces chez nos voisins doivent nourrir un corpus aujourd’hui squelettique.

À cette doctrine, enfin, elle est contrainte, plus que tout autre, de joindre la force de l’action. De petites lâchetés en grands renoncements, la droite est parvenue à se mettre méthodiquement à dos ses plus fidèles soutiens. C’est son plus grand défi: convaincre qu’elle aura demain le courage qui, hier, lui a si souvent manqué. Ces choses-là ne se proclament pas, elles s’incarnent. C’est même à cela que l’électeur orphelin reconnaîtra son chef.

Par Vincent Témolet de Villers le 25 août 2022

Le Figaro

mercredi 13 juillet 2022

Retour sur le vote du projet de loi sanitaire à l'Assemblée nationale - Marc Doyer, Sonia Delahaigue sur Radio Courtoisie le 13 juillet 2022

 

L'ennemi aurait frappé ?


Terrible, l'ennemi désigné par le ministre en charge de notre sécurité Gérald Darmanin la semaine passée est passé à l'action ? 

Non, tout simplement,Renaissance, le parti d'Emmanuel Macron et ses alliés ont appris ce qu’était la démocratie. En effet les députés ont supprimé un article d'un texte examiné en première lecture au Palais Bourbon  lors d'un vote dans la nuit de mardi à mercredi par 219 voix contre 195. Cet article prévoyait la possibilité, si nécessaire, de rétablir le Pass sanitaire pour les voyages  hors de France, depuis ou vers l'étranger. 

"L’heure est grave. En s’alliant pour voter contre les mesures de protection des Français face au Covid LFI, les LR et le RN empêchent tout contrôle aux frontières face au virus.Passée l’incrédulité sur ce vote, je me battrai pour que l’esprit de responsabilité l’emporte au Sénat."

Elisabeth Borne, Premier ministre sur Twitter


Steph FG

samedi 9 juillet 2022

La comédie du second mandat : acte I



Le discours de politique générale du nouveau premier ministre à l’Assemblée a été l’évènement marquant de la semaine passée. L’intervention de Mme Borne devant les députés a renforcé l’idée que le règne macronien avait poussé jusqu’à son extrême limite la confusion de la politique et du spectacle dont la divulgation d’une conversation de M. Macron avec le Président Poutine avait révélé combien elle peut anéantir le sens de la responsabilité.

M. Macron aime le  théâtre, et on ne peut à propos de ses deux mandats que se référer à Marx disant que lorsque l’histoire se répète, la première fois, c’est une tragédie, et la seconde une farce. En 2017, les Français, après le calamiteux quinquennat de Hollande, dont Macron avait été le collaborateur, ont fait le choix suicidaire de confier à nouveau la France à un homme de gauche, dont le bilan est aujourd’hui catastrophique sur tous les plans. En 2022, ils l’ont réélu par défaut, mais ne lui ont plus offert la majorité législative nécessaire pour gouverner. La tragédie d’un pays mené par un personnage aussi inexpérimenté que narcissique et arrogant est devenue la comédie d’un président en quête de compromis en attendant le moment de la dissolution. 
Pour faciliter ces mariages de raison entre son gouvernement et telle ou telle partie de l’opposition, il fallait une entremetteuse. Les sourires complices de Mme Borne chaque fois qu’elle citait, durant son intervention, les présidents de groupe avec lesquels elle avait évoqué un sujet sur lequel un compromis est envisageable, à l’exception des deux extrêmes bien entendu, donnaient à l’évidence ce rôle à cette femme a priori austère. La claque macroniste soutenait l’actrice avec la discipline des godillots applaudissant et se levant comme un seul homme. L’extrême-gauche fut le poulailler qu’on attendait pour siffler la pièce et ramener les partisans de l’ordre dans le giron présidentiel.

Le discours fut un morne catalogue appuyé sur l’étonnante contradiction entre quelques rappels de prétendus succès du mandat précédent et la nécessité urgente de répondre aux problèmes qui se sont accumulés pour enrayer le déclin de notre pays. “Pas de faux semblants” a affirmé Mme Borne en plaçant la transparence à l’ordre du jour. Le déni est la plupart du temps, chez les politiques, un aveu : comment croire sérieusement à un gouvernement qui veut multiplier les cadeaux aux uns et aux autres tout en restaurant les comptes publics, sans augmenter les impôts ? Derrière le décor des mots, et notamment l’emploi obsessionnel de “protéger” et de “ensemble” se cache la réalité d’une politique social-démocrate suicidaire partout où elle a été mise en oeuvre et qui ne peut rassembler une nation qu’elle tend au contraire à fracturer. En 2018, M. Macron voulait “construire l’Etat-Providence du XXIe siècle”, fondé à la fois sur l’émancipation de chacun et sur l’innovation généralisée. Cet “en même temps” était une vue de l’esprit, d’un esprit abstrait, détaché de toute épaisseur humaine, celui d’un énarque, haut fonctionnaire et banquier qui ignorait le territoire au profit de la carte et les hommes à celui des statistiques. 

Mme Borne a eu beau insister sur son identité, notamment sur sa mémoire d’enfant de déporté, son véritable profil est celui d’une polytechnicienne dont le parcours est essentiellement lié à son appartenance au parti socialiste, d’un cabinet à l’autre, à l’ombre des Royal, Lang, Delanoë etc…. préfète un an, à la tête d’entreprises publiques souvent, proche du pouvoir et éloignée des vraies gens toujours. Les regards noirs lancés à l’opposition, le petit geste rageur après chaque page tournée révélaient le caractère d’une femme qui a des comptes à régler et qui aura le plus grand mal à susciter l’adhésion sur une politique bancale. Certes la droite ne pourra qu’approuver la fin de la redevance audiovisuelle, mais comment assurera-t-on le financement du prétendu service public si on le maintient ? Certes, l’urgence climatique pourrait susciter un consensus en raison du poids de l’idéologie à la mode, mais le choix tardif du nucléaire après la fermeture de Fessenheim par notre incohérent président, et son association avec des énergies renouvelables intermittentes que le nucléaire ne pourra suppléer en raison de son manque de souplesse, conduiront non à une baisse des émissions “carbonées” mais à une augmentation par la remise en route de centrales à charbon. Comment oser parler de souveraineté énergétique dans une telle perspective ?,

La présence d’un ministre de la justice laxiste, d’un ministre de l’éducation wokiste, le maintien au gouvernement du menteur du Stade de France et de la brêle pontifiante qui gère notre économie à coup de prédictions systématiquement démenties par les faits, se veulent des gestes d’ouverture à gauche et à droite mais peuvent aussi paraître des provocations. On ne peut gouverner dans l’incohérence d’un compromis à un autre. Les discours d’Olivier Marleix et de Marine Le Pen ont été rassurants. La droite sait se tenir et affirmer une opposition solide. 

Que ne peut-elle s’unir ? L’amour de la France et non celui de la république abstraite qui n’est qu’un moment de son histoire devrait être un ciment suffisant !

Par Christian Vanneste le 9 juillet 2022

Le blog de Christian Vanneste

mardi 5 juillet 2022

Le ministre de l'Intérieur désigne l'ennemi...

 


Le ministre de l'Intérieur d'Elisabeth Borne donc d'Emmanuel Macron a cru bon d'insulter les 13 288 686 millions d'électeurs et d'électrices qui ont choisis de voter le 24 avril dernier pour Marine Le Pen et les quasi quatre millions qui ont fait la même chose en portant 89 députés du Rassemblement National à l'Assemblée nationale le mois dernier. 

En effet invité d'Appoline de Malherbe sur BFM-TV et RMC en ce mardi 5 juillet Gérald Darmanin a gentiment traité d'ennemis les parlementaires RN et pour faire bonne figure les députés LFI tout en qualifiant les élus de LR et du PS  du terme beaucoup plus nuancé d'adversaires.

C'est assez clairement la politique que s'apprête à mener madame Borne car qui va apporter un soutien à son gouvernement sinon les adversaires socialistes et leurs cousins Républicains ? Les élus de la gauche répondants aux sirènes sociétales d'un Macron aux antipodes des volontés nationales et les LR votant toutes les lois imposées par l'Union européenne. 

Tout cela ne manque pas de piquants lorsqu'on se rapelle les propos de l'actuel locataire de l'Elysée qui avait dit de Jean-Luc Mélenchon en 2018 à Marseille "On a des confrontations politiques mais ce n'est pas mon ennemi"...

Faudrait également sonner le rappel en direction de l'héritier de Sarkozy : les députés RN sont autant que ceux de Renaissance des représentants du peuple et les insulter ainsi et contraire aux valeurs, pourtant distribuées à tous les vents, de la République. 

Steph FG



vendredi 1 juillet 2022

Gauche radicale, droite honteuse



Bravo les artistes ! Chapeau les demi-habiles socialistes et écologistes soumis à Mélenchon, les apprentis sorciers de l’Elysée qui ont méthodiquement décimé les sociaux-démocrates et la droite de gouvernement avant de faire des risettes, de « planification écologique » en Pap Ndiaye, à la gauche extrême ! Félicitations les craintifs de LR, incapables de distinguer l’adversaire prioritaire entre un disciple d’Alain Krivine et l’ancien collaborateur de Nicolas Dupont-Aignan ! Applaudissement pour les démagogues du Rassemblement national qui à force de singer LFI ont repeint en bleu marine le rouge vif de la lutte des classes ! Mention spéciale enfin, pour la radio publique et la presse sentencieuse qui se pâment depuis deux mois devant le radicalisme chic du Bernie Sanders français...

Du chef de l’État qui procrastine, au débraillé des Insoumis à l’Assemblée, en passant par la prudence maladive de la droite qui préfère retirer sa candidature plutôt que gagner avec les voix du RN, le spectacle donné à l’opinion est celui d’un grand affaissement. Comme si la politique, prise d’une frénésie négative, avait décidé de s’autodétruire. La paix à payer de tant d’inconséquences et de lâchetés, c’est l’élection d’un militant révolutionnaire à la tête de la commission des finances. Que doit-on attendre d’un éternel agitateur qui s’enivre des paroles de son chef – « nous allons leur faire les poches » -, qui défile aux côtés du CCIF dans une trouble manifestation contre « l’islamophobie », qui assume de soutenir l’occupation de la basilique Saint-Denis par un collectif de sans-papiers ? IL est à craindre que l’idéologie le plus sommaire le guide dans chacun de ses actes.

À l’heure des conséquences, tous ceux qui ont participé à l’élévation d’Éric Coquerel à la tête d’une commission aussi décisive n’ont pas le droit de se plaindre. Ils ont permis, par un mélange de légèreté, de cynisme, d’antifascisme de circonstance, qu’un courant très marginal dans le pays accède à des fonctions centrales. La gauche radicale ne compte pas s’arrêter là. Si la droite honteuse continue de la sorte, son destin sera d’assister au duel entre Mélenchon et Le Pen.

Par Vincent Témolet de Villers le 1er juillet 2022

Le Figaro

Vers une coalition des vaincus autour de Macron

 


Par Pierre Boisguilbert le 28 juin 2022♦ On sait maintenant ce que le président Macron veut dire quand il parle de « partis républicains de gouvernement ». Pour lui, il s’agit des partis qui ont été désavoués par leurs électeurs.

Le mépris de Macron

Cela inclut donc sa propre formation et ses alliés, les vaincus du PS et ceux des LR avec peut-être au passage quelques communistes qui ne peuvent pas avoir de groupe parlementaire et quelques écologistes pour faire joli. Sont donc exclus les deux partis qui ont remporté les élections en progressant en nombre de suffrages et d’élus.

Pas d’insoumis, pas de RN.

Macron, si pointilleux sur le résultat de la présidentielle qui donne la légitimité suprême, préfère donc Hidalgo, moins de 2 %, et Pécresse, moins de 5 %, plutôt que Le Pen et Mélenchon, à plus de 40. On ne peut être plus clair sur la volonté de ne pas tenir compte du vote des Français.

C’est donc Élisabeth Borne reconduite dans la durée avec une mission d’élargissement de la majorité qui va devoir rallier les défaits aux vaincus. Elle n’aura sans doute pas de mal à trouver quelques républicains prêts à sauver la France pour une petite voiture avec chauffeur et fanion. Copé est candidat, Estrosi et Muselier aussi, il y en aura d’autres. Il y aura Ménard qui a entamé depuis quelques mois un « en marche » vers En Marche assez spectaculaire au niveau des renoncements multiples au vote de ses propres électeurs.

À gauche, ce sera plus difficile. Car il y a la peur de Mélenchon. Le communiste y serait bien allé, mais il hésite. Les écolos, eux, n’ont peur de rien, même plus de la réouverture des centrales à charbon ; donc, faute de sauver la planète, ils pourraient contribuer à sauver la minorité présidentielle.

Hystérie sociétale

Quant à Renaissance, elle a trouvé un moyen d’être majoritaire. Faire entrer dans la Constitution le droit à l’avortement. La formation macroniste a surfé sur l’hystérique indignation médiatique après l’interdiction aux USA de l’avortement au niveau fédéral, donnant la liberté de légiférer sur le sujet à chaque État fédéré. Le problème en France ne se pose pas et la Constitution n’est pas faite pour ça. L’initiative a peu de chance d’aller au bout et ça ne changerait rien. Mais peu importe, cela montre qu’il y a une majorité en France, c’est la majorité sociétale. Elle peut aller parfois presque à l’unanimité avec le RN. Le plus souvent cependant, c’est une majorité qui va de Macron à Mélenchon. Dans un contexte de crise politique, et peut-être sociale, le gouvernement va être tenté de détourner l’attention sur tout ce qui touche à la vie privée et sexuelle des Français. C’est un vrai danger pour ceux qui sont défavorables à un endoctrinement Netflix de la jeunesse et à la discrimination de ceux qui ne sont pas soumis aux minorités.

La tentation de Macron va être grande de faire du sociétal plutôt que du social et du politique. Il lui faudra cependant passer le cap du nouveau gouvernement et du vote de confiance ou plutôt du rejet d’une motion de censure. Comme les insoumis et consorts ne veulent pas du vote RN, Élisabeth Borne a peu de soucis à se faire. Son nouveau gouvernement pourra prendre la mer, avec cependant dès le départ un côté canots de sauvetage du Titanic. Le radeau des désavoués aura du mal dès le premier récif.

Polémia


lundi 27 juin 2022

Un pouvoir gravement déstabilisé



« Le président de la République, qui a chargé Elisabeth Borne de bâtir «un nouveau gouvernement d’action», a annoncé pouvoir aller «des communistes aux LR» mais a d’office exclu la France Insoumise et le Rassemblement national [car] ces formations ne s’inscrivent pas comme des partis de gouvernement. »

L’exclusion a priori de deux partis politiques fortement représentés à l’Assemblée est un exercice douteux au regard des principes fondamentaux de la démocratie française qui se traduisent dans la Constitution. Selon son article 3, les représentants de la Nation (députés et sénateurs) ont pour mission essentielle d’exprimer la souveraineté nationale. Chaque député, individuellement, est un représentant de la Nation, nonobstant sa couleur politique. Il est, d’un point de vue formel, institutionnel ou juridique, du fait même de son élection, le détenteur d’une fraction de la souveraineté à égalité avec les autres membres de l’Assemblée nationale. .

Le président, en tant que gardien des institutions, au-dessus de la mêlée, ne peut donc pas jeter l’anathème sur une partie des députés, avant même qu’ils n’aient commencé à siéger, en les privant indirectement – à travers leur exclusion de toute vocation à exercer le pouvoir contrairement aux autres – d’une partie de leur légitimité démocratique issue des urnes. Selon l’article 4, les partis politiques doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Dès lors, s’ils ne sont pas dissous ou interdits et s’ils ont été autorisés à prendre part aux élections, avant d’entrer au Parlement, ils sont présumés répondre à ces critères.

D’ailleurs, l’idée de contrat de gouvernement avec une partie (présumée fréquentable) de l’Assemblée nationale est elle-même discutable. Le rôle du Parlement est de voter la loi, contrôler l’action du gouvernement et de l’évaluer (article 24). L’enfermement d’une partie de l’Assemblée nationale dans un pacte avec l’exécutif heurte frontalement la Constitution (quel contrôle possible si on est lié par un contrat de gouvernement?) et le principe fondamental de la Séparation des pouvoirs (Montesquieu).

Il faut voir dans ce réflexe une survivance de la logique d’un Parlement servile du fait d’une majorité présidentielle absolue et de députés godillots qui a prévalu jusqu’aux dernières législatives. La logique de l’ancien système s’était notamment traduite avant les élections par la signature d’une « charte de gouvernement » entre l’exécutif et les candidats de sa (présumée) future majorité, par laquelle ils s’engageaient à soutenir ses projets de loi. On n’a jamais assez dit à quel point ce procédé est inconstitutionnel et antirépublicain, violant de plein fouet le principe selon lequel les représentants de la nation sont libres de leur vote (Tout mandat impératif est nul article 27). Aujourd’hui, le pouvoir voudrait perpétuer cette mise sous tutelle à une majorité redéfinie…

Dimanche dernier, par leur vote, les Français ont clairement condamné cette dérive. Il est invraisemblable que le pouvoir ne le sente pas, ne le comprenne pas. En s’accrochant désespérément aux vestige d’un régime en cours d’effondrement, le pouvoir politique ne fait lui-même que s’enfoncer dans le chaos.

Par Maxime Tandonnet le 27 juin 2022

Le blog de Maxime Tandonnet

jeudi 23 juin 2022

Le Rassemblement National désormais tenu pour le principal parti d’opposition au gouvernement !



Sacrés sondages… Traditionnellement, on les porte en étendard lorsque favorables, on leur dénie toute légitimité dès lors qu’ils ne le sont pas ou plus ; d’autres allant même jusqu’à évoquer ces fameux « votes cachés » que dissimuleraient plus ou moins sciemment les instituts de sondage. Pourtant, force est d’avouer, avec le recul, que les sondeurs ne se trompent pas tant que ça, même si n’ayant pas anticipé la percée foudroyante du Rassemblement  National à l’Assemblée.

Un sondage, commandé, ce 22 juin par BFMTV à Elabe, nous en dit un peu plus sur cette situation parlementaire inédite. Il semblerait ainsi que le groupe parlementaire mené par Marine Le Pen soit considéré par une presque majorité de Français comme le premier opposant à Emmanuel Macron, avec 43%, devant la Nupes (31%) et les LR (4%). Les mêmes Français sont même majoritaires à estimer que « le parti qui sort le plus nettement renforcé du scrutin » est le RN (54%), très loin devant la Nupes (18%), Ensemble (7%) et les LR (2%).

D’ailleurs, 65% de sondés estiment que le fait majeur à retenir de cette élection demeure « le succès » du Rassemblement National, tandis qu’ils sont 64% à juger qu’il s’agit « d’un échec » pour Emmanuel Macron et 32% « d’une déception » pour la Nupes. Plus intéressants encore sont ces sept Français sur dix qui se disent « satisfaits » de cette absence de majorité au Parlement. Mieux, 94% des électeurs du RN et de la  partagent cet avis, ainsi que 72% de ces fameux abstentionnistes. Très logiquement, 59% de ceux qui ont apporté leurs suffrages aux listes macronistes sont d’un avis contraire. Toujours aussi logiquement, 44% des Français préfèreraient donc un gouvernement qui privilégierait des négociations « au cas par cas avec un ou des partis d’opposition en fonction des projets de loi », contre seulement 19% qui appelleraient de leurs vœux un « gouvernement d’union nationale ».

Dans le détail, seraient favorables à cette première option 58% des RN, 48% des LR/UDI, 49% de la  et 38% d’Ensemble. Notons encore que 41% des abstentionnistes y seraient également favorables.

Emmanuel Macron optera-t-il pour cette solution ? Pour l’instant, il n’a guère le choix. En revanche, deux autres faits majeurs s’imposent, à décrypter ce sondage, hormis le succès des listes lepénistes, c’est la  du front républicain et la possible résurrection d’une Assemblée nationale, jusqu’il y a peu cantonné au rôle de simple chambre d’enregistrement ; d’où découle une autre mort : celle de la présidence jupitérienne.

Par Nicolas Gauthier le 23 juin 2022

Boulevard Voltaire


La Macronie mise à nu



Le mirage entretenu par la macronie s’est effacé. Le régime de l’illusion permanente et de la manipulation systématique vacille, titube et menace de tomber. Le prestidigitateur a perdu a main. C’est Bruno Le Maire, grand spécialiste du vide, qui avait défini Macron comme un homme sans projet, sans conviction. Pour une fois, il ne se trompait pas. Depuis cinq ans, Macron a anesthésié le peuple français avec la complicité de la majorité des grands médias. Ni les élections intermédiaires, ni la gestion des crises n’ont été des succès. 

Mais le concert des commentateurs flagorneurs et des sondages autoréalisateurs avait permis au bavard impénitent et narcissique de bénéficier de l’image positive du “maître des horloges”, maîtrisant le temps et les situations. La dernière manipulation de l’opinion aura été fatale : elle s’est retournée en prophétie autodestructrice. Celui qui paraissait avoir réussi l’exploit d’être réélu sans cohabitation et devait dans la foulée être soutenu par une majorité absolue selon l’habitude acquise depuis l’adoption du quinquennat prenait son vol à l’international et planait au-dessus des banalités politiciennes du quotidien. Les affres du covid avaient habitué les Français à la soumission, les débordements des Gilets jaunes avaient réuni le parti de l’ordre derrière le président, la guerre en Ukraine achevait le cercle de la peur dans lequel se blottissait le camp présidentiel. 

Celui-ci répondrait à l’appel lancé pour résister à une nouvelle menace, celle des extrêmes : l’extrême-droite universellement rejetée, battue à l’élection présidentielle grâce à cette répulsion entretenue et instrumentalisée par la macronie ; l’extrême-gauche que l’on agitait comme un drapeau rouge lors des élections législatives pour terroriser les retraités aisés. Le RN allait être marginalisé comme d’habitude dans ce type de scrutin. Mélenchon, qui prend un malin plaisir à se caricaturer, allait cette fois incarner le danger, et en même temps assurer la mobilisation des électeurs de droite pour sauver la macronie… Le scénario s’est brisé sur le pays réel.

Après une victoire facilitée par le coup d’Etat médiatico-judiciaire contre Fillon et une majorité énorme issue d’un vote terni par l’abstention record d’une France sidérée, Macron a pendant cinq ans joué les autocrates, affiché un mépris inouï à l’encontre de “son” peuple, et considéré l’Assemblée Nationale comme une chambre d’enregistrement servile. On chercherait en vain une réussite objective dans un seul secteur de la politique menée : l’endettement et la dépense publique à tout-va masquent très superficiellement l’état économique calamiteux du pays, l’insécurité et la violence croissent en raison d’une réponse pénale totalement dépassée, la nation est menacée de mort par la submersion migratoire et l’effondrement de la transmission culturelle. 

Une majorité de Français était consciente de cet échec, mais on a entretenu sa crainte d’essayer la seule réponse pour sortir de cette impasse : une politique de droite, nationale, libérale en économie et conservatrice sur le plan des valeurs. Zemmour fut donc écarté, puis Marine Le Pen parvint à mobiliser une grande partie des mécontents, mais sans devenir suffisamment crédible pour susciter un élan positif. Le front républicain avec une certaine mollesse rassembla donc au nom de la défense de la République les électeurs des centres urbains favorisés, les retraités inquiets, et la gauche militante mobilisée contre “l’extrême-droite”, que Marine Le Pen avec sagesse, mais non sans démagogie, ni banalisation, n’incarne plus.

La répétition du scénario de 2017 semblait couronner l’habileté tactique de Macron, qui ne faisait campagne qu’avec dédain, de loin, comme ennuyé, dans cette attitude outrageante qu’il avait manifestée à l’encontre de Marine Le Pen lors du dernier débat. La droite dite républicaine était terrassée, condamnée au ralliement, après son humiliation dans l’élection présidentielle et face à la gauche rougie de Mélenchon. La réalité d’un positionnement au centre-gauche de la macronie pouvait s’afficher tranquillement avec une femme de gauche “premier ministre”, un rejet massif du RN, et un discours discriminant allant jusqu’à préférer un communiste “républicain” à un patriote qui ne le serait pas selon elle. Patatras ! Le voile trompeur s’est déchiré : l’abstention a souligné le malaise des Français, la majorité présidentielle fondée sur l’opposition amollie face à l’extrême-droite n’est plus qu’une apparence, un décor qui se lézarde. Plus que jamais, l’archipel français s’est révélé jusqu’à imposer sa géographie sur les bancs de l’Assemblée nationale. 

La macronie des métropoles et des régions prospères, les fiefs de féodaux républicains ancrés dans les territoires, la poussée nationale et sécuritaire de la France périphérique des victimes de la mondialisation, la montée subversive des banlieues et des minorités séparatistes et destructrices composent ce nouveau paysage. Contre les doctes prévisions des instituts spécialisés, la macronie a perdu la majorité et elle ne l’a pas cédée au profit du conglomérat d’extrême-gauche, mais l’a perdue face au décuplement inattendu du nombre des députés nationaux, sans doute plus nombreux encore si davantage avaient pu grâce à une alliance avec Reconquête être présents au second tour.

La France en voie de déclassement, de remplacement, de basculement, vouée au déclin et à la décadence, se retrouve donc avec un président reconduit sans bilan ni projet et qui n’a plus de majorité pour faire semblant de conduire une nation dont la disparition est vaguement inscrite dans la vision qu’il a du long terme. Ce trou d’air politique inattendu l’a pris au dépourvu. Il annule et reporte le conseil des ministres. L’horizon est bouché : dans la brume, on devine les falaises de la dissolution ou de la démission, plus près du rivage les écueils des motions de censure et du blocage de l’Assemblée. Pour affronter les vagues du mécontentement face à la baisse du pouvoir d’achat mais aussi à la montée de l’insécurité sur tous les plans, sur qui compter ? La Nupes n’est qu’une entente électorale entre des partis opposés sur des questions capitales comme l’énergie.  Peut-être pourra-t-il récupérer quelques socialistes…

Les autres seront des opposants d’autant plus motivés par la concurrence. Peut-être se tournera-t-il vers les Républicains mais le plein de traîtres a déjà était fait jusqu’à Sarkozy… Il est rare qu’un homme qu’on a voulu assassiner embrasse son assassin. La première force d’opposition sera donc le Rassemblement National. C’est lui qui doit relever le défi le plus important : devenir assez crédible pour enfin redonner de l’espoir aux Français et leur offrir un chemin d’espérance et de confiance, devenir un véritable rassemblement  !

Par Christian Vanneste le 22 juin 2022

Le blog de Christian Vanneste

mercredi 22 juin 2022

Camouflet pour Emmanuel Macron



Ensemble bien plus isolé que prévu ! Emmanuel Macron ne disposera que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, compromettant sérieusement ses projets, notamment la réforme des retraites. Il faudra courtiser Les Républicains, déjà divisés sur la question.

« Jamais l’Assemblée nationale n’a connu une telle configuration sous la Ve République. Cette situation constitue un risque pour notre pays au vu des défis que nous avons à affronter, tant sur le plan national qu’à l’échelle internationale. »

Les propos tenus dimanche soir par le Premier ministre Elisabeth Borne ne trompent pas, ces élections législatives ont un goût de défaite pour la majorité présidentielle. Seuls 247 candidats se présentant sous l’étiquette Ensemble ont été élus, loin des 289 nécessaires pour obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Avec une majorité relative, les députés d’En Marche, du MoDem, d’Horizons et des autres micropartis ralliés à Emmanuel Macron voient leurs plans contrariés un mois seulement après l’élection de leur champion. La réforme des retraites paraît désormais très incertaine, tout comme un retour du passe sanitaire, du moins par la voie parlementaire.

Certaines figures emblématiques du quinquennat précédant ont perdu leur place de député, tout comme certains ministres fraîchement nommés. C’est le cas de Christophe Castaner, l’éborgneur de Gilets jaunes, de Richard Ferrand, l’homme aux conflits d’intérêts, mais aussi de Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé qui disait il y a quelques mois que « les libertés des non-vaccinés s’arrêtent là où commencent celles des vaccinés ».

Aux yeux de l’opposition, le verdict est sans appel : « La déroute du parti présidentiel est totale », assène Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen, de son côté, se réjouit d’avoir fait d’Emmanuel Macron « un président minoritaire ».

Dans la soirée, nombreux étaient ceux à purement et simplement réclamer la démission d’Emmanuel Macron, à l’image de Florian Philippot : « Macron doit présenter sa démission, il faut tout remettre à plat ! Les oppositions doivent saisir ce moment historique pour dépasser les vieux clivages et construire une alternative ! » Comme l’a martelé la presse dès lundi matin, le pays paraît désormais ingouvernable, car, même en s’appuyant sur Les Républicains et les députés estampillés « divers droite », il sera ardu pour le pouvoir de faire passer ses projets.

Un mois après la déroute de Valérie Pécresse, Les Républicains ont pris une nouvelle claque, n’obtenant que 64 députés, 25 de moins que le Rassemblement national. Cela sera-t-il la fin de LR ? Il semble en tout cas que cela entraînera de nouvelles divisions au sein du parti, certains étant déjà tentés par une alliance avec la majorité présidentielle sous l’influence d’un certain Nicolas Sarkozy. Christian Jacob, toujours président du parti, affirme que LR restera au sein de l’opposition. Difficile à croire au regard des transfuges de ces dernières années et des alliances faites ici et là.

Emmanuel Macron devrait bien être pieds et poings liés et ne pourra dissoudre l’Assemblée nationale que dans un an, une éternité dans les circonstances actuelles. Les plus cyniques imaginent toutefois que le président de la République pourrait s’en sortir avec une pirouette en mettant les crises à venir sur le dos de l’opposition NUPES-RN et des Français ayant « mal voté ».

Par Louis Marceau le 20 juin 2O22

Présent via Novopress

Macron prend la parole à 20H sur la crise issue des législatives



Emmanuel Macron sort du silence. Le chef de l’État s'exprime pour la première fois mercredi à 20H depuis le second tour des législatives qui a privé son camp de la majorité absolue et précipité le pays dans une crise politique.

"Le président de la République s'exprimera ce soir à 20H", a annoncé l’Élysée, au terme d'une journée où il a bouclé son tour de table des forces politiques pour tenter de trouver une porte de sortie. Le chef de l’État sera ensuite happé par une série d'engagements internationaux, dont le Conseil européen à partir de jeudi à Bruxelles, puis les sommets du G7 et de l'Otan.

Emmanuel Macron a reçu dans la matinée le secrétaire national d'Europe Écologie-Les Verts Julien Bayou, le député LFI Adrien Quatennens et son ancien Premier ministre Édouard Philippe, patron du parti Horizons. Mardi il avait reçu Christian Jacob (LR), Olivier Faure (PS), François Bayrou (MoDem) et Marine Le Pen (RN).


Édouard Philippe a appelé de nouveau mercredi à la création d'une "grande coalition" pour donner "une direction stable" au pays.

Convié mardi, le communiste Fabien Roussel a affirmé que M. Macron envisageait, parmi d'autres scénarios, la constitution d'un "gouvernement d'union nationale". Une piste que le chef de l’État a aussi évoquée devant Marine Le Pen qui a estimé mercredi que "la situation ne justifie pas" un gouvernement d'union nationale.

Mais pas devant Olivier Faure et Christian Jacob, ont-ils assuré. "Nous ne sommes candidats à aucun arrangement, à aucune combine", a insisté pour sa part Adrien Quatennens à la sortie de son entretien.

Chez Les Républicains, "nous ne serons jamais dans le blocage des institutions", répète le président du parti Christian Jacob, mais, forts de leur soixantaine de députés, ceux-ci ne veulent pas entrer "dans une logique de pacte de coalition".

Un gouvernement "avec le  Rassemblement National, avec les gens de l'extrême gauche qui disent que la police tue ? Sûrement pas !", insiste le LR Michel Barnier.

"Arc républicain" 

Selon le ministre des Relations avec le Parlement Olivier Véran, les pistes sont multiples: "un élargissement" de la majorité, "la poursuite du dépassement centre gauche/centre droit" ou "un système de majorité projet par projet, tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite".

Il a aussi exclu que le RN et LFI puissent intégrer une quelconque majorité, car ils ne sont pas "dans l'arc républicain". M. Quatennens a rapporté que le chef de l’État lui avait au contraire assuré qu'il "considérait que la France insoumise était bien dans le champ républicain".


Tous les regards sont aussi braqués sur les 89 députés RN, qui n'étaient que huit en 2017, et ont assuré de leur "sérieux" à leur arrivée à l'Assemblée mercredi matin, jouant le contraste avec le "cirque" imputé à la Nupes ou le "melon" reproché à la majorité.

Le vote le 30 juin pour désigner le président de la commission des Finances, aux pouvoirs étendus, suscite une bataille entre ces élus RN et ceux de LFI, membres de la Nupes.

Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a estimé que le poste "devrait revenir" aux députés RN, car "le RN est le premier groupe d'opposition", suscitant l'indignation du patron du PS Olivier Faure.

Par Jérémy Marot, Gaëlle Geoffroy (AFP) le 22 juin 2022

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