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mardi 21 mars 2023

Derrière la victoire à la Pyrrhus du macronisme, un pas de plus pour la France patriote



Selon une enquête de l’AFP, les dons aux associations ont continué à progresser en 2022. Les Français ont été sensibles au drame des Ukrainiens, peut-être à celui de la Syrie et de la Turquie. Mais ces grandes secousses n’expliquent pas tout. Durant le premier semestre 2022, selon le syndicat professionnel France Générosités, qui rassemble 136  et fondations, les dons ont bondi de 10,7 %. Sans l’Ukraine, ces dons progressent toujours, de 1,6 %.

Ainsi, les Français bousculés, abîmés par la Macronie, ces Français inquiets qui voient leur pays plonger dans le rang des nations, gardent assez de grandeur d’âme pour donner un peu de ce qu’ils ont aux causes qui leur sont chères. Ce pays submergé par une immigration hors de contrôle, soumis à une inflation grave, menacé par la baisse de son niveau de vie, par un changement de civilisation, par la violence, le désordre, touché par la trahison d’une Europe supranationale qui ruine son agriculture, son industrie, son commerce, ce pays donne encore.

Les Français, notamment ceux qui donnent aux causes nationales, ont raison. Rien n’est perdu. C’est lorsque l’effondrement est patent que la France donne le coup de pied vital au fond de l’eau et entame sa remontée. L’Histoire en a donné de nombreux exemples.

La victoire à la Pyrrhus d’Emmanuel  et de son gouvernement devant l’, ce 20 mars, à une très courte majorité, est acquise. Mais elle a, une fois de plus, montré la faiblesse de ceux qui mènent la France vers l’abîme. Élection après élection, scrutin après scrutin, la France inflige des défaites aux maigres idées de nos dirigeants : le mondialisme destructeur, l’Europe tueuse de peuples, de nations, saboteuse de cette vieille civilisation qui a produit le pays que nous aimons.

Contre ce destin qu’on nous présente depuis des années comme inéluctable, la France gronde. En Europe, le patriotisme gagne une par une les nations. La France n’est pas à l’abri de cette vague puissante. Certes, l’extrême gauche agite et casse, elle incarne une vraie menace et prolifère dans nos grandes villes, là où justement se pressent les plus aisés de nos compatriotes ! Elle excite et exploite le communautarisme des banlieues. Mais il suffit qu’une partie des Français croient encore à leur destin, croient encore à la France et qu’ils soutiennent de toutes leurs forces ces partis, ces médias, ces , rares, qui aiment et font vivre la France, et tout peu basculer. Si les Français donnent, c'est qu'ils espèrent.

L’affaire des retraites devrait interroger nos grandes consciences. Pourquoi les Français refusent-ils la réforme ? Parce qu'ils refusent de faire un effort pour leur pays ou parce qu'ils n'ont pas confiance dans ceux qui mènent cette réforme, les mêmes qui ont tant abîmé la nation. Parce qu'ils refusent de donner deux ans de plus à la communauté nationale ou parce qu'ils savent que cette communauté n'a plus de nationale que le nom. Parce qu'ils se réfugient dans l'égoïsme ou parce qu'ils le savent, c'est l'Europe qui demande cet effort, une Europe supranationale illégitime et ruineuse ? Les élections européennes de 2024 seront un enjeu majeur dans l'avenir proche. Où en sera la Macronie, déjà si abîmée ? Rien n’est joué et jamais les mondialistes n’ont eu autant de raisons d’être inquiets. Car les Français qu'on cherche à terroriser restent généreux, envers et contre tout.

Par Marc Baudriller le 20 mars 2023

Boulevard Voltaire


mercredi 22 février 2023

Il sort un film, Slava Ukraini : hommage à BHL, infatigable avocat des causes gagnées



Il est comme cela, Bernard-Henri Lévy. Et on finira peut-être par l’aimer, tant il persiste, contre vents et marées, contre le ridicule et les moqueries, malgré l’échec de ses livres et de ses films, à vouloir séduire les Français. Il y a, chez cet homme convaincu, comme tout bon soixante-huitard, que la jeunesse lui appartient définitivement, quelque chose de touchant à force d’être pathétique. On a envie de le cajoler, de le prendre par l’épaule. De lui dire, allez, stop, arrête ! Laisse la place aux autres, à ceux qui combattent pour leurs idées et pas seulement pour leur ego. On t’aime bien, tu fais maintenant partie du paysage, comme une éolienne contre laquelle on aurait pétitionné mais à laquelle on se serait finalement habitué. Une hélice orgueilleuse, bruyante, un peu trop bien dessinée, un peu trop design, toujours orientée dans le sens du vent et finalement inoffensive.  sortira, le 22 février, un film sur la résistance de l', Slava Ukraini. On pourrait rêver d'une ode patriotique, d'une conversion subite de ce mondialiste échevelé aux vertus de la patrie. Hélas, rien ne l'annonce.

Cela fait si longtemps que le « nouveau » philosophe part à l’assaut des projecteurs, se dresse contre l’injustice, jamais en retard d’un combat consensuel. Encore un peu de lumière, Monsieur le bourreau ! Il a cela de rassurant et de sympathique, , qu’il ne change pas. Ses cheveux dont il a fait un emblème ont à peine grisonné. Dans Le Journal du dimanche, assis sur le lit superposé d'une chambrée sur la base navale ukrainienne d’Otchakiv, il prend des notes, l’éternelle chemise blanche ouverte sur un tee-shirt sombre, barbe de trois jours, parfaitement peigné en arrière sous le regard préoccupé d’un très jeune militaire. La pause avant la cause.

C’est l’anti-James Bond : sauver le monde, oui, mais après avoir évité une cuisante disparition médiatique. Dieu sait pourquoi, les Français n’écoutent plus ce vrai-faux prophète extralucide. Question révélatrice de  dans l’article que lui consacre l’écrivain Christine Angot dans Le Journal du dimanche : « Vous croyez que ces gens vont finir par m’aimer un peu ? »

« Ces gens », c’est vous, nous, les Français, les habitants de l’Hexagone et peut-être d’ailleurs. On ne l’aime pas, il le sait. « Moi, le nanti », avait-il lancé à Angot. La vie est injuste. Comment « ces gens » peuvent-ils lui faire le reproche d’être né riche, beau et intelligent ? De mettre ses qualités, son sens du timing, de l’image et de la publicité au service des causes les plus médiatiques ? C’est que la pièce a été un peu trop jouée, l’acteur en fait trop, les ficelles sont les mêmes. Cet auteur célèbre mais qui ne vend plus, cet acteur connu comme le loup blanc mais qui ne fait plus d’entrées passe désormais pour ce qu’il est : un gentil mannequin de paille désarticulé, abîmé dans l’admiration de lui-même. Il est le seul à croire encore à son génie mais il n’en démord pas. Ah, s’il avait mis autant d’acharnement à soutenir des causes humbles et difficiles ! Celle des agriculteurs, des petites retraites, des Français chassés des banlieues islamisées, des professeurs assassinés, des policiers qui tentent de contenir l’émeute, des ouvriers abandonnés. Ca ne manquait pas, les belles causes désintéressées. Il s’est contenté de mettre de côté le beurre de l’admiration populaire et l’argent du beurre du confort intellectuel, le politiquement correct et le confort bourgeois, la gloire facile et l’admiration de soi-même. N’est pas Hemingway qui veut. N’est pas Bernanos qui veut. Il y faut du courage.  a préféré hurler avec les loups, toujours du côté du manche. 

La sanction est tombée depuis longtemps. « Ces gens » préfèrent à l’ancien « nouveau philosophe » des plumes un peu plus tranchantes, un peu plus courageuses, un peu plus lucides, sans parler du talent : Houellebecq, Onfray, Finkielkraut, Zemmour, la tête brûlée Sylvain Tesson et bien d’autres. Il finira peut-être par gagner l'affection qu'on porte instinctivement aux vaincus.

Par Marc Baudriller le 22 février 2023

Boulevard Voltaire

mardi 21 février 2023

Aurélien Pradié éjecté : LR victime de ses courants internes, phénomène bien connu au PS



On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens, dit le proverbe mais ce n'est pas vrai pour ... Le parti n’en finit plus de payer le prix de ses ambiguïtés et de ses flottements actuels et passés, assortis de psychodrames et de brouilles publiques. Dernière victime en date, , dont les dents rayent efficacement le parquet du siège de  depuis des mois, démarre la semaine délesté de sa casquette de vice-président. Les applaudissements des députés de… la NUPES, qui se sont levés à l’Assemblée nationale ce 18 février, ont fait déborder le vase Pradié déjà bien plein et fulminer le président Ciotti, chargé de garder les brebis LR au bercail. 
Lourde tâche. L’ancien député Bernard Carayon, joint par BV, rappelle un mot de Clemenceau : « Quand je me fais applaudir par mes adversaires, je sais que j’ai dit une connerie. » En virant Pradié des instances du parti, Ciotti tente de simplifier et d'assainir la ligne du parti. «  conserve les valeurs de la droite, c’est le parti du travail, de la responsabilité sociale contre la démagogie, de l’ordre contre le désordre », rappelle Bernard Carayon. Tant pis pour ceux qui s'y opposent.
Mais voilà, cette mini-purge suffira-t-elle ? Car le désordre s’accroche. Ce psychodrame risque de brouiller encore un peu les cartes. Orgueilleux, ingérable, assoiffé de médias et de lumière, Pradié, arrivé troisième lors de la désignation du président de LR, avait insisté auprès de Ciotti pour être nommé numéro deux. Cette alliance d’une ligne conservatrice et d’une ligne progressiste avait surpris et agacé le camp plus conservateur de LR. Cela sentait la paix précaire et les concessions lâchées pour faire une fin. Pradié partageait jusqu’ici son banc de numéro deux du parti avec François-Xavier Bellamy, proche de Retailleau. À  de tenir le balancier sur la corde raide entre les deux personnalités et les deux lignes. Pas confort. D’autant que Pradié s’opposait franchement à la réforme du très progressiste Macron, tandis que les ciottistes de  la soutiennent. Chassé-croisé. Où est la droite, où est la gauche ? On avait un peu le tournis jusqu’à ce que la NUPES désigne le vrai gauchiste par ses applaudissements. Du pas vu depuis longtemps... Mais le paysage évolue vite.
 présente de plus en plus nettement les défauts du… PS, ce qui n’a rien d’enviable. Comme le PS, le parti de droite devient un concentré instable d’histoire, de tendances, de baronnies et d’ambitions. Comme au PS, il ne lui manque que… les militants et les électeurs. Comme au PS, LR semble virer à la bataille de lignes.
Chaque jour qui passe pousse le parti vers les cauchemars groupusculaires des mouvements d’extrême gauche. Ces partis dont on dit que, lorsqu’ils parviennent à se réunir à trois, émergent aussitôt quatre courants…
Il reste à  une dernière carte pour espérer rebondir, celle de Laurent Wauquiez qui ne fait pas la moindre entorse à sa diète médiatique. Cette statue du commandeur ménage-t-elle Pradié ? Pousse-t-elle Ciotti ? Quoi qu'il en soit, une seule carte, c’est peu. Et le défi lancé à Wauquiez semble chaque jour un peu plus élevé que la veille.
Par Marc Baudriller le 20 février 2023

mardi 7 février 2023

La France doit exiger des excuses de Louis Boyard



Une fois n’est pas coutume. Difficile de ne pas donner raison à Gérald Darmanin lorsqu’il évoque l’envolée tout sauf lyrique du jeune député Nupes  dans les rangs de l’. Le ministre épingle la diatribe du jeune député LFI, ce moment « sans doute pour vos réseaux sociaux », ces 15 secondes de célébrité, ce « petit moment de reconnaissance ».

 en a besoin. Lorsqu’on vit dans un autre univers, il faut de temps à autres s’assurer qu’on existe réellement. Pour Boyard, l’exercice est assez simple. Il reprend sans le moindre recul la mythologie révolutionnaire en carton pate du petit communiste contemporain. Toutes les idées simples, veules, répétées par l’extrême gauche remontent alors à la surface sans avoir été digérées. Cela donne, ce 7 février à l’Assemblée nationale, ce qu’il doit prendre pour un brillant effet de manche anti-flics. « Je n’ai pas de leçons à recevoir d’un ministre qui instrumentalise la police à des fins politiques, qui dit que la police n’a jamais tué ». Il évoque « les contrôles abusifs à la couleur de peau ». Et poursuit, il est lancé. « Vous volez deux ans de vie aux  et à leurs parents avec votre , vous affamez dans les universités, vous écrasez les lycéens sous la pression de Parcours sup, vous les condamnez par votre inaction climatique, vous les noyez dans le chômage et les bas salaires, vous pensiez qu’ils allaient se laisser faire ? Non ! Vous les réprimez, nous les soutenons ! » Et Boyard, survolté, la voix égosillées, d’en appeler à ses protégés, aux jeunes damnés de la terre : « Étudiants, bloquez toutes les universités du pays ! Lycéens, … » Il ne finira pas, son micro est coupé.

Chaque époque depuis le XIXème siècle a la gauche qu’elle mérite. La France a eu Jaurès, Clémenceau, Mitterrand. A la tête du PC, Marchais était matois, Lajoinie fit ce qu’il put, Fabien Roussel n’est pas si malhabile. Aujourd’hui, la Nupes, qui ne cesse de surprendre dans le pire, offre une tribune dans les rangs de l’Assemblée à ce mini-Lénine de cour de récréation, prêt à soulever les lycées, les collèges demain et peut-être les écoles primaires sans autre mobile que de se donner le frisson du chauffeur de salles.

Car tout est imaginaire chez . Dans le monde de Louis Boyard, la police est une bande de tueurs à gages à la main du pouvoir, ivre de contrôles au faciès, tous racistes de la pire eau. Le pouvoir vole la vie des , rien que cela. Cela ne lui suffit pas, il les affame, comme Lénine au temps des koulaks. Parcours sup écrase les lycéens et le ministre condamne son peuple par « l’inaction climatique », cette tarte à la crème qu’on garnira de tous les ingrédients vrais ou faux de l’imaginaire écologiste. Ce n’est pas tout, le pouvoir, décidément divin, a le tort de ne pas offrir à chaque lycéen un salaire de Pdg et à chaque non diplômé un emploi en or. Sur ce constat délirant, l'énergumène se donne tous les droits, en appelle au blocage des universités et des lycées. Le bébé pyromane, plus gonflé qu’un ballon sonde chinois au-dessus du territoire américain, a définitivement quitté le monde tangible. Ces dernières heures, il a mis ses idées à exécution, appelant à bloquer la fac de Rennes.

Pour une fois, Darmanin n’a pas vu des Anglais déchaînés mais un député français pitoyable et déconnecté. « Oui Monsieur le député, vous êtes la caricature de ce que j’essaie de dénoncer dans Le Parisien, c’est-à-dire la bordélisation du pays, répond le ministre de l’Intérieur. Oui, Monsieur le député, vos propos prêteraient à rire s’ils n’étaient pas si grave de la part d’un représentant de la nation ».

Et Darmanin de défendre l’honneur des policiers vomis par cet élu du peuple. « Ceux qui gardent notre sécurité, qui meurent sous le couteau du terrorisme, les policiers, ces petites gens, ces ouvriers de la sécurité, vous les réinsultez ici en disant qu’ils tuent. C’est une honte. Ce mépris social qui est le vôtre… », commence le ministre. On n’en entendra pas plus, le micro a été coupé.

 vit ailleurs. Dans son monde à lui, tout est injuste sauf lui. Tout est cruel, sauf lui. Tout est méchant, sauf lui. Tout est orgueil, sauf lui. Cet ego surdimensionné doit désormais prononcer des excuses. Des excuses aux policiers qui risquent leur peau pour la sécurité des Français face aux concentrés de haine de la trempe de Louis Boyard. Des excuses au ministre qui représente la France et, en l’occurrence, les forces de l’ordre. Des excuses à nos policiers qui font leur devoir. Des excuses à l’ toute entière qu’il salit de ses numéros indignes de fort en gueule et d’athlète de foire. Des excuses aux Français qui lui versent un salaire et ont le droit de dire à ce révolutionnaire en barboteuse d’aller faire le fier ailleurs que dans cette enceinte historique. Des excuses à la France qui souffre d’assez de maux pour qu’un élu les aggrave pour se donner des frissons.

Par Marc Baudriller le 7 février 2023

Boulevard Voltaire

mercredi 30 novembre 2022

Muselier rejoint Renaissance : « Bon débarras ! »



Lundi soir, Renaud Muselier siégeait donc au bureau exécutif de Renaissance à Paris, présidé par Richard Ferrand, aux côtés de Stéphane Séjourné, Aurore Bergé, Darmanin, Montchalin, Dussopt, Keller, Riester et autres macroniens passionnés et fidèles depuis des années. Il a plongé après une longue carrière consacrée à la droite, des déclarations à l’emporte-pièce comme s’il en pleuvait, des protestations de fidélité innombrables… Mais, pour le carriériste aveugle, tout passe. Et comme disait le regretté Edgar Faure, « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». Le vent a tourné. Renaissance, l’ex-LREM ? « C’est le seul parti raisonnable », explique Muselier à Nice-Matin.

Le choix de Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, n’aura surpris personne. C’est l’aboutissement d’un cheminement, comme on le dit des grandes conversions. En l’occurrence, l’aboutissement de l’abandon des dernières convictions du personnage au profit de son intérêt personnel et électoral. Il avait à peine surpris, Renaud Muselier, lorsqu’il avait quitté les Républicains en novembre 2021. Il avait surpris moins encore lorsqu’il avait appelé à voter Macron lors de l’élection présidentielle en février. Comme la candidate LR au soir du premier tour.

Sa décision n’a de quoi sidérer personne, et pourtant, ses anciens amis LR ne le ménagent pas. À l’image de Retailleau : « Voir Renaud Muselier siéger au bureau politique de Renaissance au milieu d’un parterre d’anciens socialistes me fait de la peine pour lui. »

Ou de son ancien compagnon de route, comme on disait au PC, Éric Ciotti, qui tire à vue : « Le mot traître a un nouveau synonyme : Muselier […] Méprisable et ridicule », exécute celui qui a de bonnes chances de prendre la présidence du parti des Républicains.

Les deux hommes ont pourtant été proches longtemps. Ciotti a contribué à faire élire Muselier à la tête de la région. Une nouvelle fois confronté à ses démons tentateurs, ceux de la gamelle macroniste, LR veut tourner la page. « Bon débarras », exécute l’ancien député Bernard Carayon, homme de droite et soutien de Ciotti, qui connaît Muselier depuis plusieurs décennies. À BV, Carayon confie : « C’était un jeune homme sympathique et doué qui a grandi dans l’ombre de Jean-Claude Gaudin [l’ancien maire de Marseille, NDLR], mais il aime trop le confort et pas assez le combat. C’était prévisible. À chaque fois qu’il recevait le président de la République, c’était en grande pompe. Il a voulu sauver sa peau et ménager sa clientèle. Mais la politique, ce n’est pas le commerce. » Pour les cadres de LR, ce mouvement ne change rien à la course qui oppose Ciotti, Retailleau et Pradié pour le fauteuil de président du parti.

Mais ce transfert attendu révèle une fois encore l’inconfort extrême et l’ambiguïté consubstantielle d’une partie de cette droite qui fut en réalité macroniste avant Macron et se laissa dévorer peu à peu par le macronisme… d’après Macron. Certains de ses caciques font carrière depuis des années au sein du gouvernement, comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin. Et Sarkozy soutient désormais au grand jour son ami Macron. La droite de Ciotti, de Wauquiez et de Retailleau aura fort à faire pour se débarrasser du vieux piège usé, rouillé, couinant, si commode pour les démolisseurs du pays, ce piège grossier de « l’alliance avec l’extrême droite ».

Une rengaine reprise une fois encore par Muselier. La droite doit choisir, explique Muselier dans un court texte, entre « l’addition des raisonnables avec une culture de gouvernement », soit ceux qui ont jeté la France dans le mur avec application, et « l’union des droites extrêmes, sur fond de populisme, de nostalgie ou de peur ». La baudruche de carnaval de l’antiracisme ressort lorsqu’il s’agit de laisser la France aux mains du mondialisme destructeur. Mais derrière les grands mots perce le souci du carriériste : « Perdre trois présidentielles, passer de 350 députés à 60 et ne plus tenir aucune ville de 100.000 habitants aurait dû calmer les stratèges du repli sur soi », explique Muselier. Le mot est lancé. Sa stratégie, c’est donc celle de la soumission au plus fort. Celle des compromissions. « La survie de la droite française en dépend, sinon elle se dissoudra dans le Rassemblement national », écrit-il. Tout sauf l’intérêt de la France et des Français… Sur le fond, il n'a pas tort. À droite, il faudra bien s'allier, disparaître ou trahir...

Mais voilà, Muselier fait ce choix honteux à un drôle de moment. Précisément au moment où le macronisme faiblit, perd son assiette. Les Français ouvrent les yeux, le Président n’est plus soutenu que par un Français sur trois. Les mécontents culminent à 62 %.

Muselier rejoint le confort du navire amiral au moment précis où il commence à prendre l’eau, quand la réalité des faits, la réalité de la crise migratoire, énergétique, scolaire, crise de la dette, du pouvoir d’achat, crise sanitaire, crise sociale, crise industrielle, crise agricole, où cette réalité déchire le voile de baratin, d’assurance et de mondialisme aveugle qui font la colonne vertébrale du macronisme. Ce geste quasi suicidaire est celui d’un homme dos au mur, assis sur un socle électoral de droite qu’il a trahi. Il sait que toute trahison se paie un jour. Il ne lui reste plus qu’à espérer un maroquin. À tenter le coup de la séduction auprès du prince qu’il combattait hier. Avec ce transfuge, la droite patriote, celle de Le Pen et de Zemmour, la droite réaliste depuis si longtemps, a encore gagné quelques points. 

Il reste à Muselier à vivre avec le supplice de Caïn si bien décrit par Victor Hugo, celui de la conscience : « Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre et qu'on eut sur son front fermé le souterrain, l'œil était dans la tombe et regardait Caïn. »

Par Marc Baudriller le 30 novembre 2022

Boulevard Voltaire

dimanche 30 octobre 2022

Deux-Sèvres : au moins 1.500 gendarmes mobilisés, ce week-end, pour contenir une manifestation d’extrême gauche



Pour la plupart des Français, la bassine sert à laver de menus objets, voire à ranger la serpillière. Pas pour l’extrême gauche : lorsqu’on leur parle de bassines, les militants de l’écologie marxiste et radicale voient rouge. Ces 29 et 30 octobre, toute la mouvance rouge-verte est donc mobilisée à Sainte-Soline, un petit village des Deux-Sèvres serré autour de son église dédiée à sainte Maixent , pour une « manif-action » sous un slogan : « Pas une bassine de plus. » La préfecture a interdit cette manifestation, les militants n’en ont cure.

Selon nos informations, les forces de l’ordre attendent 5.000 à 7.000 manifestants, pas davantage, mais parmi ces manifestants devraient figurer 500 militants violents. Face à ces doux rêveurs, au moins 1.500 gendarmes mobiles sont mobilisés. C’est dire le pacifisme de ces activistes. Les autorités locales craignent l’installation d’une ZAD (zone à défendre) à la manière de Notre-Dame-des-Landes, dans ce coin tranquille de la région Nouvelle-Aquitaine.

Pourquoi tant de haine ? Ces bassines sont d’importantes réserves d’eau entourées de talus, destinées à l’irrigation des cultures environnantes. L’objectif du week-end, pour nos militants d’extrême gauche : stopper net le chantier de cette « méga-bassine » en cours d’aménagement sur la commune de Sainte-Soline, qui retiendra 650.000 m3 d’eau. Un projet pourtant vital pour les  des Deux-Sèvres, mais un épouvantail pour l’extrême gauche écologiste qui tente de mobiliser ses troupes depuis des semaines.

Une manif-action, préalable à la grande mobilisation, s’est ainsi tenue… à Paris, dans le Xe arrondissement. Les sept fées de l’ultra-gauche se sont penchées sur le berceau du Grand Soir à venir, ce week-end, à Sainte-Soline. Leur slogan : « No bassaran » ! On y a présenté le mouvement Bassines non merci, qui lutte sans relâche contre les  des Deux-Sèvres, ou les Soulèvements de la terre, qui se définit comme « la tentative de construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de résistance et de redistribution foncière à plus large échelle ». Ces derniers se voient comme « la réunion de paysan.nes, habitant.es de territoires en luttes et militant.es de la jeunesse climatique » (sic). Et voient loin : « Nous nous situons à une première étape de la constitution d’un front de résistance au désastre et de reprise en main de nos moyens d’existence », assurent-ils. En tout, 130 organisations de gauche extrême ont appelé les bonnes volontés venues de  et d’ailleurs à se rendre à Sainte-Soline, les 29 et 30 octobre.

« Le projet est ancien, affirme un fonctionnaire impliqué joint par BVil a déjà été torpillé au début des années 2010 quand Ségolène Royal était présidente de Poitou-Charentes, alors que les travaux étaient déjà engagés. »

Seize projets de bassines ont été validés dans la région, celui de Sainte-Soline est la deuxième étape d’un projet lancé il y a quatre ans par 400  pour réduire leurs prélèvements d’eau durant l’été en pompant dans les nappes phréatiques durant l'hiver. Les historiens ont garanti que le terrain n’avait pas de raisons d’être fouillé. Le tribunal administratif a étudié la conformité avec les normes environnementales et donné son feu vert au projet avec quelques réserves. Les opposants ont perdu leurs derniers recours. Sur le plan politique, c’est un modèle de concertation qui a mis tout le monde d’accord : défenseurs de l’environnement, de la pêche, etc. Seule une minorité a refusé.

Restent donc aux opposants la violence et la dégradation de biens.

Ces manifestations anti-bassines ont l’habitude de la violence. Cinq gendarmes ont été blessés ainsi que deux fonctionnaires de police au cours de trois dernières grandes manifestations. La dernière a mobilisé 5.000 écologistes d’extrême gauche, seize escadrons de gendarmerie mobile, deux hélicoptères et deux engins lanceurs d’eau, soit 2.000 gendarmes et fonctionnaires de police. Deux CRS ont été blessés légèrement et deux pompes propriété des  détruites.

Le profil des manifestants est connu : « On retrouve des locaux plutôt pacifistes, des spécialistes de l’insurrection révolutionnaire, ceux de  et les fameux Soulèvements de la terre, accompagnés d’Extinction Rebellion, des antifas, des Black Blocs et de certains membres de la Confédération paysanne, partagée sur la question », détaille notre source. Ces braves « paysans » révoltés sont armés de cocktails incendiaires ou de mortiers d’artifice, comme dans nos banlieues. Au risque de provoquer des blessés, voire des morts comme ce fut le cas avec Remi Fraisse, tué en 2014 par l’explosion d’une grenade lors d’affrontements en marge de la mobilisation contre le projet de barrage de Sivens.

Tous ces groupes et groupuscules mènent une vie paisible, entre deux assauts contre les forces de l’ordre, sans dissolution, sans procès médiatiques, sans reproches particuliers de la bien-pensance. Normal, puisque le vrai danger, c’est bien connu, c’est… l’extrême droite.

Par Marc Baudriller le 20 octobre 2022

Boulevard Voltaire

samedi 8 octobre 2022

Visite d’Élisabeth Borne dimanche et lundi en Algérie : les honteux silences de la France



Ce n’est pas comme si on avait des choses à dire et même à exiger du gouvernement algérien… Pas comme si les Algériens étaient nombreux dans nos prisons, très nombreux même. Pas comme si les plus gros contingents de migrants illégaux en France depuis des années arrivaient justement… d’Algérie. Pas comme si l’Algérie refusait de récupérer les immigrés venus illégalement en France et pour lesquels les tribunaux français ont pris une décision d’expulsion. Pas comme si l’Algérie, dans sa communication et ses actes, foulait aux pieds la France, son honneur et son peuple. On passera sur les espoirs déçus de Macron concernant le gaz algérien, sur les milliards d’euros gagnés en France et envoyés par les Algériens dans leur pays, sur les campagnes violemment antifrançaises d’Alger.

Après la visite inutile et ronflante, en août, d’Emmanuel Macron, honteusement sifflé à Oran,  débarque à Alger en amie, ce dimanche matin, accompagnée d’une énorme délégation de seize ministres ! Son premier geste consistera à déposer une gerbe au mémorial du Martyr, un monument surplombant Alger, érigé en 1982 pour le vingtième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie et dédié aux combattants de la guerre d'indépendance. Les harkis, les rapatriés d’Algérie, les Français qui ont laissé leur vie ou l’ont risquée durant la guerre d’Algérie sur l’ordre de la France apprécieront… Sans doute pour faire bonne mesure, dans un « en même temps » macronien, Élisabeth Borne ira déposer dans la foulée une gerbe au monument aux morts pour la France, dans le carré militaire du cimetière européen Saint-Eugène.

Le reste du séjour sera consacré aux causeries et dîners officiels, chaque ministre français rencontrant son alter ego algérien.

Il s’agit, précise Matignon lors d'un point presse auquel BV a participé, ce jeudi 6 octobre, de « poser les bases d’une relance de notre relation », après les « quelques turbulences » récentes dans les relations entre les deux pays. Des turbulences nées des exigences de la France vis-à-vis de l’Algérie, notamment sur les OQTF (obligation de quitter le territoire français).

Pas de vagues. On parlera des « liens exceptionnels » entre les deux pays, des « liens d’amitié », de ces « populations mêlées », de la « diaspora », de « la jeunesse » du pays. On va parler de développement, d’échanges, de start-up.

Mais le drame du voyage est dans les sujets que l’on n’abordera pas ou peu. On ne parlera pas de gaz, par exemple. « La livraison de gaz n’est pas à l’ordre du jour du déplacement du Premier ministre », précise Matignon. L’Algérie ne nous tirera pas du froid cet hiver. Malgré sa grande « amitié » pour la France, elle a préféré contracter avec… l’Espagne ! On n'évoquera pas non plus l’Histoire. Cette Histoire exploitée jusqu’au paroxysme contre la France par les autorités algériennes. C’est du ressort de la commission d’historiens actuellement en cours de recrutement, chargée de « regarder en face les faits historiques », sur la base de l’ouverture des archives de part et d’autre, rappelle Matignon. Face à cette tentative d’Histoire officielle, toutes les craintes sont autorisées…

Surtout, on ne parlera pas d’immigration, de visas et de retours au pays. Ou bien peu. « Les réadmissions des étrangers en situation irrégulière sont encore en discussion, répond Matignon interrogé sur ce point par BVLa négociation n’a pas abouti à l’heure où on se parle. ». Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur en discuteront peut-être entre la poire et le fromage… C’est la dernière roue du carrosse. Un détail sans importance. En réalité, l’Algérie entend continuer comme avant à piloter la  d’immigration de la France, tranquillement. Et la France, au lieu de taper du poing sur la table, préfère fumer le narguilé et s’enivrer de mots.

Pas de gaz, rien sur l’immigration : que vont donc faire nos seize ministres dans la galère algérienne ? En quoi ce voyage répond-il aux attentes et aux angoisses des Français ? Y a-t-il quelqu’un, au gouvernement, pour défendre les intérêts de ce pays, pour écouter l'exaspération de nos compatriotes ? Encore une question : l’honneur a-t-il toujours un sens pour nos dirigeants ? Poser ces questions, c’est malheureusement y répondre…

Par Marc Baudriller le 7 octobre 2022

Boulevard Voltaire