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lundi 27 mars 2023

Michel Onfray détruit Macron et son monde, Michel Onfray sur VA + le 26 mars 2023

 

France révoltée : pourquoi Macron a perdu



Emmanuel Macron a perdu. Persister dans sa réforme des retraites s’annonce explosif. La colère ne se calmera plus de si tôt. Dans le rapport de force engagé par l’Elysée, le déséquilibre joue en sa défaveur. Le gouvernement ne pourra tenir par la seule répression policière. En effet, l’exaspération populaire n’est plus seulement sociale et syndicale. Elle est devenue démocratique, en protestation contre la relégation des citoyens ordinaires. Jeudi dernier, les manifestations massives ont été rejointes par des gens qui récusent l’autoritarisme d’Etat et la pente despotique d’un pouvoir personnel et solitaire. La présence remarquée de la jeunesse apporte également une nouvelle dimension à la contestation d’un système oligarchique. La somme de maladresses accumulées par le chef de l’Etat et son gouvernement a porté le pays à ébullition. 

Macron a d’ailleurs eu raison d’annuler in extrémis la venue du roi Charles III, en l’honneur de qui un dîner officiel était prévu ce lundi au château de Versailles. La promesse d’Elisabeth Borne, hier, de ne plus avoir recours au 49-3 en dehors des textes financiers laisse voir une légitime inquiétude du pouvoir. Reste que, comme le constate ce lundi Henri Guaino dans Le Figaro, « une limite a été franchie » : la révolte, qui traverse toute la société, oblige Macron à oublier son orgueil et sa posture de chef prétendument éclairé. En 1984, face à l’ampleur des manifestations en défense de l’Ecole libre, François Mitterrand avait renoncé à son projet d’harmonisation éducatif. Macron serait bien inspiré d’en faire autant.

La choix présidentiel du pourrissement et du parti de l’ordre a peu de chance de fonctionner à nouveau. Cette stratégie a été gagnante lors de l’épisode des Gilets jaunes. Mais c’est précisément parce qu’aucune leçon n’a été tirée de cette première alerte démocratique que cette même issue semble improbable. Certes, les scènes spectaculaires de guérillas rurales qui ont eu lieu, samedi, autour de la retenue d’eau de Sainte-Soline (Deux Sèvres), ont permis à l’Etat de s’affirmer en rempart d’une extrême-gauche écologiste, fanatisée et hyper-violente. Mais la macronie est elle-même comptable de ces factieux qu’elle a protégés. Selon le discours officiel, seule « l’extrême droite » était sensée être le danger pour la République. Le récent procès des Barjols, groupes soi-disant terroriste, a pu montrer la réalité du profil de ces Pieds-Nickelés bas du front. 

Dans son entretien télévisé de mercredi dernier, Macron a mis en alerte contre de possibles épisodes semblables à ceux de la prise du Capitole américain par des partisans de Trump, ou des institutions brésiliennes par des pro-Bolsonaro. Mais ce spectre de l’extrême droite, toujours agité par Macron, aveugle sur la réalité du totalitarisme de l’extrême gauche, coupée du peuple et du monde rural. C’est cette France des Oubliés qui proteste à nouveau. Je la décris et la soutiens ici depuis longtemps. C’est elle qui n’a pas dit son dernier mot.

Par Ivan Rioufol le 27 mars 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

vendredi 24 mars 2023

Macron : la quintuple impasse face à la crise

 


Par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia le 23 mars 2023 

La Ve République entre dans sa soixante-cinquième année. Bravo ! C’est un régime – mi-présidentiel, mi-parlementaire – qui a montré une grande souplesse d’adaptation. Ainsi, l’histoire politique fournit-elle une multitude de réponses possibles pour sortir d’une crise. Mais toutes sont des impasses aujourd’hui. Revue des options.

La dissolution

Elle a été utilisée à deux reprises. En 1968 par le général de Gaulle et en 1997 par Jacques Chirac.

Grand succès en 1968 avec une « chambre introuvable » mais trouvée contre la chienlit et qui fit… le contraire de ce qu’attendaient ses électeurs, en particulier sur l’école et les universités !

Bel échec en revanche, en 1997, où c’est la gauche qui ramassa la mise… et qui, elle, mit en œuvre son programme avec Jospin.

La dissolution est peu envisageable aujourd’hui car trois forces s’affrontent – NUPES, RN et LREM – et aucune ne semble en passe de l’emporter seule. Dissoudre pour retrouver la même situation rappellerait la République de Weimar.

La cohabitation

Pratiquée par Mitterrand en 1986 et Chirac en 1997, la cohabitation consiste à confier à son adversaire les rênes du gouvernement. Mais cohabiter avec qui ?

Avec Marine Le Pen ? Cela reste toujours impensable après vingt ans de tentatives, souvent pathétiques, de dédiabolisation.

Avec Jean-Luc Mélenchon ? Peu envisageable aujourd’hui sauf si la NUPES devenait majoritaire après une dissolution.

Alors avec qui ? Un LR avec un poids suffisant pour polariser – en bien ou en mal – autour (ou contre) lui ? Mais qui ? Sarkozy ? Difficile tant il est empêtré dans son futur procès libyen et alors même qu’il n’est pas certain que suffisamment de députés LR le suivraient.

Le référendum

Il a été utilisé par de Gaulle en 1969. Encore faudrait-il accepter de démissionner en cas de défaite.

L’annulation de la loi sur les retraites par le Conseil constitutionnel

Il s’agirait d’un tour de passe-passe qui renforcerait la dictature des juges. Mais que deviendrait un Macron encore plus affaibli ?

La démission

De Gaulle le fit en 1969 mais Macron, l’enfant gâté narcissique, y serait-il prêt ? Il est vrai que les oligarques qui l’ont mis en place pourraient être tentés de le débrancher. Déjà les médias sont passés du léchage au lâchage… En attendant le lynchage ?

Alors Macron/exfiltration ? Mais pour mettre qui ? Son camarade – à un an près d’écart – du groupe de Bilderberg et du Forum de Davos, Edouard Philippe ? Mais qui cela fera-t-il rêver ?

Car Macron, fut-il (c’est plutôt flatteur pour lui) comparé à Néron ou à Caligula, voire à Héliogabale, ce n’est pas le seul problème. La vraie question c’est l’inconséquence des choix français.

Nœud gordien

Choix énergétiques (Sarkozy, Hollande, Macron) qui ont mis à bas l’avantage nucléaire de la France.

Choix géopolitiques d’alignement sur l’OTAN et les sanctions contre la Russie : des sanctions qui coûtent beaucoup plus cher aux « sanctionneurs » qu’aux sanctionnés.

Choix migratoires – 500 000 entrées en 2022 – qui plombent les comptes publics, tirent les salaires à la baisse et font exploser le prix des logements.

Choix médiatico-politiques aboutissant à exclure du jeu le RN, c’est-à-dire le tiers des électeurs, rendant impossible de trouver une majorité.

Choix idéologiques consistant à opposer les immigrés aux Français, les femmes aux hommes, les vieux aux jeunes, en détruisant ainsi tous sens du commun.

Au-delà du Grand Remplacement, c’est le Grand effondrement. Un jour viendra où il faudra bien sortir des discours démagogiques – comme les dernières élections présidentielles en ont été l’occasion – et affronter les dures réalités en face.

Un jour viendra où il faudra parler un peu moins de la « planète » ou de la « communauté internationale », faux nez de l‘État profond américain, et se poser la question de l’intérêt national et… des efforts à faire.

Qui dira aux Français que la question du pouvoir d’achat et des retraites n’est qu’une vaste blague tant qu’on ne change pas de politique migratoire, de politique internationale, de politique énergétique ?

Qui tranchera le nœud gordien ? La question avait été posée par Georges Pompidou à l’automne 1968… Elle reste d’actualité à l’heure d’un mars 2023.

Polémia


mardi 21 mars 2023

Derrière la victoire à la Pyrrhus du macronisme, un pas de plus pour la France patriote



Selon une enquête de l’AFP, les dons aux associations ont continué à progresser en 2022. Les Français ont été sensibles au drame des Ukrainiens, peut-être à celui de la Syrie et de la Turquie. Mais ces grandes secousses n’expliquent pas tout. Durant le premier semestre 2022, selon le syndicat professionnel France Générosités, qui rassemble 136  et fondations, les dons ont bondi de 10,7 %. Sans l’Ukraine, ces dons progressent toujours, de 1,6 %.

Ainsi, les Français bousculés, abîmés par la Macronie, ces Français inquiets qui voient leur pays plonger dans le rang des nations, gardent assez de grandeur d’âme pour donner un peu de ce qu’ils ont aux causes qui leur sont chères. Ce pays submergé par une immigration hors de contrôle, soumis à une inflation grave, menacé par la baisse de son niveau de vie, par un changement de civilisation, par la violence, le désordre, touché par la trahison d’une Europe supranationale qui ruine son agriculture, son industrie, son commerce, ce pays donne encore.

Les Français, notamment ceux qui donnent aux causes nationales, ont raison. Rien n’est perdu. C’est lorsque l’effondrement est patent que la France donne le coup de pied vital au fond de l’eau et entame sa remontée. L’Histoire en a donné de nombreux exemples.

La victoire à la Pyrrhus d’Emmanuel  et de son gouvernement devant l’, ce 20 mars, à une très courte majorité, est acquise. Mais elle a, une fois de plus, montré la faiblesse de ceux qui mènent la France vers l’abîme. Élection après élection, scrutin après scrutin, la France inflige des défaites aux maigres idées de nos dirigeants : le mondialisme destructeur, l’Europe tueuse de peuples, de nations, saboteuse de cette vieille civilisation qui a produit le pays que nous aimons.

Contre ce destin qu’on nous présente depuis des années comme inéluctable, la France gronde. En Europe, le patriotisme gagne une par une les nations. La France n’est pas à l’abri de cette vague puissante. Certes, l’extrême gauche agite et casse, elle incarne une vraie menace et prolifère dans nos grandes villes, là où justement se pressent les plus aisés de nos compatriotes ! Elle excite et exploite le communautarisme des banlieues. Mais il suffit qu’une partie des Français croient encore à leur destin, croient encore à la France et qu’ils soutiennent de toutes leurs forces ces partis, ces médias, ces , rares, qui aiment et font vivre la France, et tout peu basculer. Si les Français donnent, c'est qu'ils espèrent.

L’affaire des retraites devrait interroger nos grandes consciences. Pourquoi les Français refusent-ils la réforme ? Parce qu'ils refusent de faire un effort pour leur pays ou parce qu'ils n'ont pas confiance dans ceux qui mènent cette réforme, les mêmes qui ont tant abîmé la nation. Parce qu'ils refusent de donner deux ans de plus à la communauté nationale ou parce qu'ils savent que cette communauté n'a plus de nationale que le nom. Parce qu'ils se réfugient dans l'égoïsme ou parce qu'ils le savent, c'est l'Europe qui demande cet effort, une Europe supranationale illégitime et ruineuse ? Les élections européennes de 2024 seront un enjeu majeur dans l'avenir proche. Où en sera la Macronie, déjà si abîmée ? Rien n’est joué et jamais les mondialistes n’ont eu autant de raisons d’être inquiets. Car les Français qu'on cherche à terroriser restent généreux, envers et contre tout.

Par Marc Baudriller le 20 mars 2023

Boulevard Voltaire


Après le rejet des motions de censure : où va la France ? François Asselineau (UPR) le 20 mars 2023

vendredi 17 mars 2023

49.3 : la bombe atomique du faible



Finalement, Emmanuel Macron a joué la sécurité : ça sera le 49.3. Ce fameux article 49.3, objet constitutionnel insolite qui permet de s’asseoir sur la représentation nationale. Le onzième d’Élisabeth Borne, les dix premiers ayant été tirés en rafale à la fin de l’année dernière à l’occasion du vote des lois de finances et de financement de la Sécurité sociale. Alors, bien sûr, on va dire que c’est dans la Constitution, que c’est le général de Gaulle qui l’a voulu, qu’Élisabeth Borne ne détient pas le record d’utilisation de cet article (28 fois par Rocard de 1988 à 1991, sauf qu’à l’époque, son emploi était sans limite, contrairement à aujourd’hui). Mais l’emploi de cette sorte de bombe atomique révèle les faiblesses du pouvoir macroniste, alors que nous n’en sommes même pas à une année du second mandat d’Emmanuel Macron.

Ça sera donc le 49.3 car, ce jeudi 16 mars, le compte n’y était pas, selon Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale. Le 49.3 employé pour une réforme qui va impacter la vie de millions de Français dans les prochaines années alors que les sondages montrent qu’une majorité y seraient opposés, il faut avouer que ce n’est pas brillant. Le 49.3 pour une réforme portée par un étrange véhicule législatif : un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale. Il fallait oser. Le 49.3 après un vote bloqué au Sénat. Mais il faut l’avouer, le 49.3 va comme un gant à Élisabeth Borne. Une Élisabeth Borne qui n’a été confrontée au suffrage universel qu’une seule fois dans sa vie, en juin 2022, une fois nommée Premier ministre et parachutée dans une circonscription aux petits oignons. Une haute fonctionnaire qui n’a sans doute pas de très grandes convictions, si l’on excepte le fond de sac obligatoire « contre l’extrême droite », forcément, capable de dire, le 30 juin 2020, « Ça fait des années qu’on disait "Il faut fermer des centrales nucléaires". Il y a ceux qui en parlent, et puis il y a ceux qui le font. 

Nous, on le fait » et d’annoncer, le 3 mars 2023, que la relance du nucléaire doit sécuriser « les besoins d’approvisionnement en électricité »... Une haute fonctionnaire, sans doute plus à l’aise avec l’exercice des décrets, arrêtés et circulaires, pris dans le huis clos des cabinets, qu’avec les lois qui nécessitent de mouiller la chemise et de se frotter aux députés dans la fosse aux lions du palais Bourbon. Le 49.3 entrainera donc des motions de censure qui, vraisemblablement, échoueront, sauf coup de théâtre. Et, donc, il n’y aura pas de dissolution et Emmanuel Macron pourra continuer à faire du cabotage, de projet de loi en projet de loi.
 
Un Emmanuel Macron qui aura donc sa réforme des retraites, parce que c'était son projet, comme il disait à la période bleue du macronisme. Il n’y aura pas de quoi pavoiser car, à l’évidence, c'est une victoire à la Pyrrhus qu'Emmanuel Macron va emporter. Reste à savoir comment le corps social et la rue réagiront...

Par Georges Michel le 16 mars 2023

Réforme des retraites, 49-3 : "les Français doivent résister !", Nicolas Vidal sur Radio Courtoisie le 17 mars 2023

 

jeudi 16 mars 2023

49.3 sur la Réforme des retraites : Marine Le Pen et le RN vont "déposer une motion de censure et voterons l'intégralité des motions de censure"



Marine Le Pen après l'annonce de l'utilisation de l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote : "Emmanuel Macron a décidé définitivement de marquer ses deux mandats sous le sceau de la brutalité à l'égard des Français, l'absence d'empathie, la négation de la recherche du bonheur pour les Français (...) Je n’ai jamais rien attendu d’Emmanuel Macron. Pourtant, être Président de la République, c’est rechercher le bonheur du peuple français et visiblement, ce n’est définitivement pas son objectif."

Le 16 mars 2023

TV Libertés

mercredi 1 mars 2023

Cette colère que Macron ne voit pas venir



En mars 2018, à l’issue d’un périple dans la France profonde, Emmanuel Macron déclarait, à Loches (Indre-et-Loire) : « Je n’ai pas senti la colère ». 

Huit mois plus tard, le chef de l‘Etat était démenti par les Gilets jaunes. Venus des provinces et de leurs ronds-points, ils déboulaient sur les Champs Elysées pour faire voir à tous, à travers le gilet de la sécurité routière, leurs exaspérations face à un pouvoir aveugle et sourd. Samedi, lors de sa visite au Salon de l’agriculture, à Paris, Macron a renouvelé son analyse si peu prophétique : « Je ne sens pas la colère, je sens une inquiétude ». La même cause (le déni) produisant généralement le même effet (la révolte), il faut donc se préparer à une expression de plus en plus radicale de la France d’en bas, en dépit des dénégations présidentielles. Cela fait plus de cinq ans que les Français oubliés subissent l’arrogance de la macronie. Elle se bouche le nez devant des revendications jugées « populistes » au prétexte qu’elles n’entrent pas dans le moule du système voulu par les « élites ». 

Alain Minc, le 21 février sur RTL, a eu l’honnêteté de reconnaître que la réforme des retraites n’avait d’autre but que de rassurer les marchés financiers qui financent les 3000 milliards d’euros de dettes publiques. Ce raisonnement peut évidemment se comprendre : encore faudrait-il qu’il soit assumé par le gouvernement, ce qui n’est pas le cas

Le chef de l’Etat a épuisé depuis longtemps son originalité initiale. « Pensez printemps », lançait-il en 2018 en reprenant la formule du philosophe Alain. « Pensez printemps », a-t-il redit début janvier 2023 en appelant une nouvelle fois à « conjurer les esprits tristes ». Ces mots creux, répétés par un disque rayé, illustrent l’appauvrissement intellectuel du pouvoir. Il tourne sur lui-même, se pousse du col, mais se montre uniquement préoccupé par sa propre survie. Dans ce contexte de fin de règne, la journée du 7 mars fera mesurer le degré d’insurrection qui parcourt la société en colère. Les syndicats veulent faire de cette date un jour de blocage, voire de grève générale. 

Je reste dubitatif sur leur capacité à aimanter tous les mécontentements, d’autant que les leaders de la CFDT et de la CGT persistent à rejeter le Rassemblement National, désormais premier parti ouvrier. Pour autant, les retraites ne sont déjà plus le seul sujet de mobilisation. L’inflation des produits de consommation courante, le déclassement des zones rurales, l’invisibilité de la France périphérique, le sentiment de dépossession culturelle et identitaire qui gagne les classes populaires enracinées sont autant de possibles ressorts, aujourd’hui disparates, pour l’expression d’une colère plus collective. Macron ne voit rien venir ? Aux Français de lui démontrer, une fois de plus, son erreur.

Par Ivan Rioufol le 28 février 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol


mardi 21 février 2023

Aurélien Pradié éjecté : LR victime de ses courants internes, phénomène bien connu au PS



On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens, dit le proverbe mais ce n'est pas vrai pour ... Le parti n’en finit plus de payer le prix de ses ambiguïtés et de ses flottements actuels et passés, assortis de psychodrames et de brouilles publiques. Dernière victime en date, , dont les dents rayent efficacement le parquet du siège de  depuis des mois, démarre la semaine délesté de sa casquette de vice-président. Les applaudissements des députés de… la NUPES, qui se sont levés à l’Assemblée nationale ce 18 février, ont fait déborder le vase Pradié déjà bien plein et fulminer le président Ciotti, chargé de garder les brebis LR au bercail. 
Lourde tâche. L’ancien député Bernard Carayon, joint par BV, rappelle un mot de Clemenceau : « Quand je me fais applaudir par mes adversaires, je sais que j’ai dit une connerie. » En virant Pradié des instances du parti, Ciotti tente de simplifier et d'assainir la ligne du parti. «  conserve les valeurs de la droite, c’est le parti du travail, de la responsabilité sociale contre la démagogie, de l’ordre contre le désordre », rappelle Bernard Carayon. Tant pis pour ceux qui s'y opposent.
Mais voilà, cette mini-purge suffira-t-elle ? Car le désordre s’accroche. Ce psychodrame risque de brouiller encore un peu les cartes. Orgueilleux, ingérable, assoiffé de médias et de lumière, Pradié, arrivé troisième lors de la désignation du président de LR, avait insisté auprès de Ciotti pour être nommé numéro deux. Cette alliance d’une ligne conservatrice et d’une ligne progressiste avait surpris et agacé le camp plus conservateur de LR. Cela sentait la paix précaire et les concessions lâchées pour faire une fin. Pradié partageait jusqu’ici son banc de numéro deux du parti avec François-Xavier Bellamy, proche de Retailleau. À  de tenir le balancier sur la corde raide entre les deux personnalités et les deux lignes. Pas confort. D’autant que Pradié s’opposait franchement à la réforme du très progressiste Macron, tandis que les ciottistes de  la soutiennent. Chassé-croisé. Où est la droite, où est la gauche ? On avait un peu le tournis jusqu’à ce que la NUPES désigne le vrai gauchiste par ses applaudissements. Du pas vu depuis longtemps... Mais le paysage évolue vite.
 présente de plus en plus nettement les défauts du… PS, ce qui n’a rien d’enviable. Comme le PS, le parti de droite devient un concentré instable d’histoire, de tendances, de baronnies et d’ambitions. Comme au PS, il ne lui manque que… les militants et les électeurs. Comme au PS, LR semble virer à la bataille de lignes.
Chaque jour qui passe pousse le parti vers les cauchemars groupusculaires des mouvements d’extrême gauche. Ces partis dont on dit que, lorsqu’ils parviennent à se réunir à trois, émergent aussitôt quatre courants…
Il reste à  une dernière carte pour espérer rebondir, celle de Laurent Wauquiez qui ne fait pas la moindre entorse à sa diète médiatique. Cette statue du commandeur ménage-t-elle Pradié ? Pousse-t-elle Ciotti ? Quoi qu'il en soit, une seule carte, c’est peu. Et le défi lancé à Wauquiez semble chaque jour un peu plus élevé que la veille.
Par Marc Baudriller le 20 février 2023

vendredi 10 février 2023

Réforme des retraites : dessous des cartes et agenda caché


Tribune libre de Jean-Lin Lacapelle, député RN au Parlement UE du 10 février 2023

Parmi les âpres discussions et débats ardents qui ont lieu à l’occasion du projet de réforme des retraites, certains enjeux, certains projets, sous-tendus par les perspectives du gouvernement, sont mis en sourdine.

Il s’agit ici de mettre en lumière des éléments du débat que le gouvernement a cherché à éluder de façon systématique.

En premier lieu, il est impératif de dresser un état des responsabilités.

En effet, Emmanuel Macron ne cache pas que, selon lui, la réforme des retraites devrait s’inscrire dans une logique plus générale de réduction des dépenses publiques ; mais il oublie qu’il est en bonne partie à l’origine du problème.

Depuis 2017, le prétendu « Mozart de la finance » a surtout montré qu’il était un véritable cancre en matière de gestion publique.

En 2022, il a ainsi augmenté la dette de plus de 600 milliards d’euros, dont les deux-tiers, soit plus de 400 milliards, ne proviennent pas du coronavirus.

Le déficit du budget de l’État s’élèvera vraisemblablement, pour 2023, à plus de 160 milliards d’euros, soit près du tiers de ses recettes.

Que dire également du déficit catastrophique du commerce extérieur – record de 156 milliards d’euros pour 2022 – qui par nature engendre les plus grands déséquilibres macroéconomiques, à commencer par l’inflation importée ?

Mais Emmanuel Macron, loin de faire son mea culpa, tente une fois de plus de faire porter aux Français le poids de ses turpitudes.

Il considère que les montants des retraites qui sont annuellement versées aux Français (350 milliards d’euros) est excessif, et qu’il faudra les baisser, ce qui forcera les Français à travailler plus longtemps pour conserver leur niveau de vie.

Une fois de plus, l’escroquerie est mise en marche.

Le tour, sinistre, est joué.

Avec la complice de toujours : la Commission européenne.

En effet, celle-ci, lors de la mise en œuvre du Plan de relance, accordé aux États après le suicide économique des confinements sanitaires, a exigé, en contrepartie des versements de fonds à la France (qui, que cela soit dit au passage, en sera pour sa poche d’au moins 35 milliards d’euros...), qu’elle « réforme durablement son système de retraite ».

Pour réduire l’endettement public, ce sont une nouvelle fois les Français, et en premier lieu ceux issus de la classe moyenne et des classes populaires, qui seront mis à contribution.

C’est la première étape de l’entourloupe.

L’illusionniste Macron veut faire croire que la croissance sera toujours soutenue, ce qui compensera les pertes théoriques engendrées par la réforme pour les particuliers, or les prévisions de croissance de l’État sont systématiquement surestimées : les paramètres initiaux de la réforme sont donc totalement erronés.

De la même façon que, pour justifier la « transition énergétique », il prétend, de façon insensée, que la consommation de biens énergétiques sera réduite de 40 % à l’horizon 2050...

Gouverner, c’est prévoir ; et Macron et les siens semblent l’ignorer.

En effet, de même qu’ils trompent les Français sur les perspectives économiques entourant la réforme, ils les trompent sur le prétendu « déficit » qui la motive.

Ils font visiblement semblant de ne pas savoir que le Fonds de réserve des retraites est actuellement doté de 26 milliards d’euros.

De même, les régimes complémentaires A.G.I.R.C. et A.R.R.C.O. ont mis au total en réserve près de 86 milliards d’euros.

Les fameux régimes spéciaux, pour leur part, sont loin d’être à l’image de celui de la S.N.C.F., si volontiers mis en avant. Nombre d’entre eux, particulièrement bien gérés, sont excédentaires. Sait-on ainsi que la C.R.P.C.E.N., des salariés du notariat, dégage un bénéfice annuel régulier de plus de 2 milliards d’euros ? Et que celui de la Banque de France a constitué une réserve de près de 15 milliards d’euros ?

Ainsi, le Conseil d’Orientation des Retraites, dans son rapport annuel présenté en septembre 2022, estimait que les caisses de retraite précitées avaient à leur disposition plus de 180 milliards d’euros de réserves. En ajoutant les 26 milliards du Fonds de réserve, la somme de 200 milliards d’euros est dépassée. De quoi voir venir, et, en tout cas, de quoi faire la preuve que cette réforme ne souffre d’aucune forme d’urgence, contrairement aux dires du gouvernement.

Nombre de pistes ont été volontairement éludées.

L’emploi des seniors est trop négligé en France.

Pourtant, au nombre croissant de cadres, notamment supérieurs, retraités de fraîche date mais continuant à travailler comme consultants auprès de leurs anciens employeurs, l’on devrait y regarder de plus près.

La possibilité de départs gradués, progressifs en retraite n’est pas sérieusement étudiée. Non plus que celle, parallèlement, du développement du tutorat, véritable pont et lien de solidarité entre les générations.

Surtout, chacun sait que le maintien d’un système de retraite par répartition exige une démographie vigoureuse, signe d’une politique familiale à la fois généreuse et ambitieuse.

Mais on connaît l’hostilité viscérale de Macron à toute politique familiale, qui pourtant résoudrait tant de problèmes, on connaît ses agressions contre une telle politique, notamment en matière fiscale. Aveugle à toute idée de renouvellement des forces de la France, il préfère le recours éternel à l’immigration, qui fait tant de mal à notre pays.

Enfin, et surtout, Emmanuel Macron prépare une révolution copernicienne en matière de retraite.

Est récemment passée inaperçue la réforme de l’épargne-retraite, qui a fusionné l’ensemble des dispositifs jusqu’ici en vigueur (plans d’épargne retraite, contrats Madelin...) en un dispositif unique par capitalisation.

Parce que ce dernier, dans l’esprit d’Emmanuel Macron, est appelé à se substituer – progressivement ou pas – au système par répartition.

Macron est depuis l’origine, et sera toujours, le garant des intérêts de la finance internationale.

En faisant exploser la dette française, il lui envoie un message clair.

Cette finance « sans nom ni visage », depuis la crise de 2008, doit en bonne partie sa survie au fait qu’elle ait jeté son dévolu sur les dettes souveraines.

Mais il lui en faudra toujours plus.

Il lui faut des fonds de pension massifs, alimentés par un système de retraite essentiellement assis sur un système par capitalisation. C’est ce principe qui prévaut, notamment, aux États-Unis, pays par excellence de l’ultralibéralisme.

Or le principe de la capitalisation est que notre épargne-retraite se trouve – bien sûr ! – placée sur les marchés financiers. Et, contrairement au système par répartition, aucune garantie n’y est attachée. À plus forte raison lorsqu’on sait que de forts risques de nouvelles secousses financières internationales se profilent.

Faire entrer de l’argent – celui des cotisations et de l’épargne – dans ce système permet de reculer le moment de sa crise, sans pouvoir l’éviter. Jusqu’à parler de pyramide de Ponzi devant ce mécanisme, il n’y a qu’un pas.

Soyons clairs. Les plans d’investissement capitalisée de l’épargne boursière sont parfaitement convenables, pourvu qu’ils demeurent accessoires et soient assortis de garanties certaines (notamment d’être placés sur des fonds en euros). Mais ils ne sauraient se substituer au régime par répartition.

Macron, par la réforme des retraites, montre une fois de plus qu’il se soucie comme d’une guigne du sort des Français, de la solidarité nationale, de la cohésion du pays.

Mais il aura adressé un signal à ses sponsors originaux et permanents. Là est le dessous des cartes de la réforme des retraites. Là se trouve son agenda caché.

RN