dimanche 30 avril 2023

Bruno Le Maire fait dans l’érotique : notre nouveau SAS ?



Bruno Le Maire n'a pas seulement fait Sciences Po et l'ENA : il est aussi normalien et major de l'agrégation de lettres modernes. Il aime la littérature. Il aime l'art en général : n'a-t-il pas consacré un livre au chef d'orchestre Carlos Kleiber - et ne consacre-t-il pas, aujourd'hui, un autre livre au pianiste Horowitz ? Fugue américaine, qui sort ces jours-ci, est étonnant à bien des égards. Une élogieuse critique de l'académicien Marc Lambron (normalien et énarque, lui aussi), dans Le Point, assimile la construction de l'intrigue de ce livre au « mentir-vrai aragonien ». Ce n'est peut-être pas faux, quoiqu'un peu flagorneur.

Les mauvais esprits critiquent le fait qu'un ministre ait le temps d'écrire pendant qu'il travaille. Ce reproche sent un peu l'aigreur, car bien peu des détracteurs de Bruno Le Maire seraient capables d'écrire tout court. Certains seraient même incapables de bosser tout court. Ne soyons donc pas injustes. Bruno Le Maire écrit bien, son style est fluide, ses histoires intéressantes. Certains passages sur le monde politique (dans Jours de pouvoir ou Des hommes d'État, par exemple) sont brillants et profonds. Bruno Le Maire est bon, il va vite et il a du talent. Le seul problème, c'est qu'il le sait. Par conséquent, il s'écoute parfois écrire, au point que certains passages de ses livres empruntent malheureusement à l'emphase chocolatée de l'auteur Harlequin qu'il fut jadis (sous le nom de Duc William). Ainsi de l'incipit de Jours de pouvoir dans lequel Le Maire parle de Macron : « Il se tut, me fixa de son regard bleu sur lequel glissaient des éclats métalliques comme un lac accablé de soleil dont il aurait été impossible sous le scintillement des reflets de percer la surface. » C'est beau comme du Musso.

Pourtant, ce n'est pas dans la lucidité politique, ni même dans la métaphore poussive, que Bruno Le Maire commence à se faire un nom. C'est dans la scène érotique. Son point C (« C » comme « commun ») avec Marlène Schiappa. Il ne s'agit pas ici de se moquer lourdement et par principe des passages grivois, ce qui serait une sorte de pudibonderie mal exprimée. Simplement, on peut s'interroger sur la récurrence de ces scènes au fil des romans de l'ancien Républicain. Dans Le Ministre, une autofiction prémonitoire parue en 2004, il racontait une scène intime dans laquelle, à Venise, il passait du bon temps dans un bain avec sa femme. Dans Fugue américaine, son narrateur, Oskar, rencontre une certaine Julia, apparemment insatiable au lit.

Le député RN du Gard Nicolas Meizonnet partage malicieusement un extrait sans équivoque, avant de conclure que ces scènes « cochonnes » n'ont pas suffi à inspirer confiance à l'agence Fitch, qui vient de dégrader la note de fiabilité financière de la France sur les marchés internationaux. Ce qui fait ricaner les gens, outre le fait qu'il ait besoin d'écrire, c'est probablement le décalage entre son air sérieux et ses propos qui le sont un peu moins. On peut le comprendre.

Finalement, Bruno Le Maire, malgré son profil de premier de la classe, c'est peut-être notre Gérard de Villiers moderne. Peut-être retrouvera-t-il le ton décomplexé de la série SAS dans ses prochains ouvrages : « Alors, Malko, n'y tenant plus, déchargea en elle dans un râle de fauve blessé. » Déroute à Bakhmout ne sonnerait pas si mal. Imaginons.

« Comment comptez-vous être à Moscou avant l'hiver ? » murmura la troublante Irina dans un souffle rauque qui projeta la fumée de sa cigarette au visage de Bruno. En savourant sa septième vodka frappée dans le hall de l'hôtel Azov, le ministre de l'Économie, malgré l'importance de sa mission secrète, ne put s'empêcher de se dire, à la vue de la Russe aux yeux de feu, qu'il n'y avait pas que la table des négociations qui était grande ouverte. « Nous travaillons d'arrache-pied à vous faire rendre gorge, Irina », répliqua-t-il dans un sourire entendu, en jetant un regard aux jambes interminables de l'experte financière. L'idée de mettre l'économie russe à genoux ne lui était jamais apparue de manière aussi allégorique - et cette fois, ce ne serait pas Fitch qui lui mettrait une note. Il y avait des missions plus pénibles.

Ça ne réglerait pas le problème de la crise économique, mais ce serait toujours mieux que la collection Harlequin.


Par Arnaud Florac le 29 avril 2023


Boulevard Voltaire


samedi 29 avril 2023

"Pour la venue de Macron, le Stade de France ressemblera au Maracana de la Flipette !" , Nicolas Vidal sur Radio Courtoisie le 27 avril 2023

 

Mélenchon appelle policiers et gendarmes à s’opposer à Macron : républicain ?



Vendredi soir, Jean-Luc Mélenchon a posté sur YouTube une vidéo appelant à un « raz-de-marée » pour le 1er Mai. Dans sa célèbre veste « travailleur », il a, sans surprise, centré la première partie de son intervention sur la suppression des régimes spéciaux, qui n'aura pas lieu, comme nous l'expliquait Éric Letty. Du classique destiné à mobiliser sa base traditionnelle.

Mais - plus surprenant - Mélenchon s'est ensuite adressé aux policiers et aux gendarmes, les invitant à rejoindre les manifestations du 1er Mai et à se mettre en grève contre une réforme des retraites les concernant aussi : « Votre intérêt, c'est d'entrer dans la lutte, d'être présent le 1er mai, de faire grève et de refuser d'accomplir les brutalité absurdes et cruelles que parfois on vous demande de faire, contre la déontologie de votre métier. »

Qu'aurait-on dit, qu'aurait-il dit si, je ne sais pas, Jordan Bardella ou Éric Zemmour en avait fait de même ? Mais pour la gauche, tout est permis.

Ce contre-pied de Mélenchon par rapport à sa rhétorique et sa clientèle traditionnelles est habile. Le contentieux entre les Insoumis et les forces de l'ordre est ancien et profond. Il n'est qu'à écouter le refrain bien connu de ses troupes : « Tout le monde déteste la police. » Ou rappeler les délires verbaux de ses lieutenants Léaument, Bernalicis ou Portes contre la police. On comprend donc que le leader émérite de LFI ait éprouvé le besoin de tenter quelque chose. Pas sûr, cependant, que les sermons du vendredi soir du père Méluche suffisent à rabibocher ces deux mondes.

Mais cet appel aux forces de l'ordre révèle aussi, comme parfois chez Mélenchon, une intuition politique plus intéressante. Avec un pouvoir considérablement affaibli qui n'a trouvé aucune solution politique à l'impasse dans laquelle il s'est placé avec cette réforme des retraites qui va plomber durablement le quinquennat, et une contestation qui se prolonge en casserolades à chaque sortie de ministre, les forces de l'ordre deviennent, comme lors des gilets jaunes, un point de fixation. D'un côté, elles restent le seul soutien légal du pouvoir ; de l'autre, elles attirent la hargne des manifestants insoumis ou Black Blocs. Dans cette situation, tout élément qui viendrait semer le doute dans ce maillon essentiel à la survie d'un pouvoir impopulaire peut devenir déterminant. Et c'est bien ce que Mélenchon a relevé et voulu exploiter, en vieux madré de la politique : « Si vous croyez que le pouvoir qui vous caresse la tête vous protégera, vous vous trompez. Voyez déjà comment ils ont méprisé les gendarmes, en disant que c'est parce qu'ils n'avaient rien compris qu'ils avaient confisqué les casseroles à des manifestants. » Mélenchon a bien vu tout le parti qu'il pourrait tirer de celle maladresse évidente du pouvoir et visé juste en mettant en exergue son mépris. Pour les policiers, il a même regardé plus loin : « Vous êtes appelés à ne pas avoir de vacances en région parisienne pour assurer la protection des lieux des Jeux olympiques. Vous n'aurez ni juillet, ni août. Vous laisserez faire ? Non, bien sûr, je suis sûr que non. » Une fois de plus, c'est bien vu.

Il y a peu de chances que policiers et gendarmes aient été hypnotisés par la vidéo de Mélenchon et se mettent à marcher derrière lui, lundi, sur l'Élysée. En revanche, tout cela nous dit quelque chose sur l'air du temps.

Par Frédéric Sirgant le 29 avril 2023

Boulevard Voltaire

Le Système Macron, pouvoir du pire contre le peuple ? – Philippe Pascot dans Le Samedi Politique

mardi 25 avril 2023

Comprendre la relation Chine/Occident - Livre Libre avec Laurent Michelon sur TV Libertés le 25 avril 2023

Pourquoi cet étalage de blancs-becs en Occident ?, François Asselineau (UPR) le 25 avril 2023

 

26% de confiance: signe d’un profond malaise


Les sondages de popularité montrent un niveau de défiance record pour le chef de l’Etat: 26% de satisfaits. Un quart des Français lui font confiance. Les politiques du système et la plupart des commentateurs, dans leur ensemble, ne s’en inquiètent pas. Ils se disent que l’impopularité présidentielle est le signe d’un président réformiste qui bouscule les habitudes pour le bien du pays. Certains s’en félicitent même, y trouvent une bonne raison pour donner du menton. 

Ce sont des imbéciles. En vérité, le président de la République a pour mission d’incarner le pays le temps de son mandat. En cela un président détesté est le signe d’un malaise, celui d’une Nation humiliée qui souffre. La situation n’a rien à voir avec celle d’un ministre ou Premier ministre qui lui, individuellement, à la droit d’être temporairement impopulaire. La vérité, c’est que les trois quarts des Français voient nettement plus juste que les dirigeants politiques et les milieux influents. Ils pressentent qu’on leur a beaucoup menti sur les emblématiques 64 ans, inutiles et injustes. 

Ils perçoivent de cet épisode le mépris de leur représentants politiques et de la plupart des influenceurs du système envers le peuple. Et ils ont absolument raison. Alors évidemment, l’extrême impopularité présidentielle, n’est pas nouvelle. Mais dès lors qu’elle atteint un tel niveau, elle pose à l’évidence une question de fond: celle d’une institution présidentielle conçue pour le prestige mais devenue aux yeux du pays, un symbole de narcissisme, de gesticulation stérile, de mépris du peuple, de corruption, de cynisme et de courtisanerie. 

Aux experts qui me diront: ce sont les institutions de la Ve qui sont solides et permettent de gouverner, je répondrais: telles qu’elles sont devenues, elles permettent plutôt de cracher sur le peuple et de saccager le pays en toute impunité. Promesse solennelle: jamais le le créateur de la Ve République ne serait resté à l’Elysée en étant détesté par son pays. Il aurait posé la question de confiance au peuple, puis le cas échéant, aurait démissionné sans le moindre état d’âme. 

D’ailleurs, il l’a fait pour beaucoup moins que cela.

Par Maxime Tandonnet le 24 avril 2023

Le blog de Maxime Tandonnet


Activisme transgenre à l’école: ne pas se taire, ne plus subir



En écrivant sur ce délicat sujet, je sais d’emblée les risques que j’encours : les accusations infondées de transphobie vont pleuvoir et les associations ad hoc, à grands renforts de financements publics, vont telles des Robin des Bois vouloir faire justice.

Est-ce une raison pour se taire ? Je ne le crois pas et je ne le veux pas. Féministe ou fémelliste, Secrétaire général de l’Enseignement catholique, Présidente de parti politique, tous nous subissons la censure, les pressions et intimidations à coups de mises en examen, de bannissement des réseaux sociaux et de hargne médiatique. Je pourrais faire le choix de réponses argumentées, précises et détaillées pour affirmer que le rôle de l’école est d’instruire et non d’ouvrir ses portes à des lobbys motivés par des fins militantes et idéologiques. Mais ce n’est pas mon propos. Il faut ici comprendre pourquoi personne ne réussit à refaire de l’école un sanctuaire au sein duquel tous les élèves peuvent apprendre à lire, écrire, compter, raisonner, malgré un budget 2023 de 59 milliards d’euros qui est le premier poste de dépense de l’État. 

La feuille de route de Pap Ndiaye déclinée ces derniers jours est claire : quotas de mixité sociale dans l’enseignement privé, attention particulière aux « élèves LGBT » accrue dès le mois de mai, redéfinition de la laïcité dont l’objet visera le racisme ou l’égalité homme-femme. Il s’appuie pour cela sur des minorités qui tirent leur puissance de la crainte qu’elles génèrent chez leurs potentiels opposants. 

Les lobbys trans, une stratégie de propagande envers la jeunesse

À la mode en ce moment, les lobbys transaffirmatifs se chargent eux-mêmes d’expliciter leur stratégie de propagande. L’association transactiviste IGLYO (fédération européenne d’associations transaffirmatives), en partenariat avec la fondation Thomson Reuters (spécialiste médias) et Dentons (cabinet d’avocats international) a publié en 2019 un rapport disant clairement que l’approche d’autodétermination diffusée dans les écoles par les programmes scolaires et par la venue des associations en est un point central.

Je salue l’excellent travail de SOS Education qui offre un décryptage très éclairant sur les méthodes, les arguments, les pratiques militantes grâce auxquels la pression est mise sur le système scolaire et le droit français. Tout cela se pare bien évidemment de la vertu, puisqu’y est réaffirmé que c’est pour le bien des jeunes. L’extrait ci-dessous offre un aperçu des mesures les plus emblématiques : « Cibler les jeunes politiciens, démédicaliser la campagne, utiliser des études de cas de personnes réelles, prendre de l’avance sur l’ordre du jour du gouvernement et sur l’histoire des médias, utiliser les droits de l’homme comme argument de campagne, lier votre campagne à une réforme plus populaire … »

Je pourrais développer les mises en garde d’ordre médical que nous adresse la Suède, premier pays au monde à avoir reconnu dès 1972 le droit des transgenres et qui désormais ne délivre plus de traitements hormonaux aux adolescents. Véritable électrochoc dans ce pays où les parents réticents étaient signalés aux services sociaux pour transphobie, les médecins voient aujourd’hui l’augmentation de risques de cancer, maladies cardiovasculaires et thromboses. Et les patients mutilés se découvrent cobayes sur lesquels ont été menées des expériences sans base scientifique et sans diagnostic fiable. Ils sont confortés par des médecins reconnaissant que des problèmes d’ordre psychique étaient en réalité la cause du mal-être chez des jeunes en quête d’identité. 

Dire le réel, un acte subversif

Je ne ferai rien de tout cela. Je me bats pour qu’on puisse affirmer librement et sans être inquiété que deux et deux font quatre et que la pluie mouille. Ce qui se joue est de cet ordre et la référence à Orwell est ici inévitable : « Le but de la propagande est de produire le découragement des esprits, de persuader chacun de son impuissance à rétablir la vérité autour de soi et de l’inutilité de toute tentative de s’opposer à la diffusion du mensonge. Le but de la propagande est d’obtenir des individus qu’ils renoncent à la contredire, qu’ils n’y songent même plus. » Argumenter en faveur de l’évidence biologique qu’un homme et une femme sont différents, ce serait accepter que les idéologues progressistes qui font profession de détruire les repères de la société ont déjà gagné. Ce serait reconnaître que nous avons l’obligation de voir le monde à travers les lunettes déformantes qu’ils portent. 

Ce serait admettre de la rationalité dans leurs propos dépourvus de fondements scientifiques. Ce serait affirmer que le réel n’existe pas. Voici donc pourquoi la peur de leurs représailles ne peut et ne doit nous guider. Voici pourquoi il est absolument nécessaire d’enseigner et transmettre des savoirs académiques avec des méthodes éprouvées qui permettent la structuration de la pensée et le développement du jugement critique. C’est en donnant aux élèves les outils pour comprendre le réel que nous les protégerons des idéologies dans « une époque de supercherie universelle où dire la vérité est un acte révolutionnaire. » 

Par Laurence TrochuPrésidente du Mouvement Conservateur et porte-parole de la campagne d’Eric Zemmour, le 20 avril 2023

Causeur

lundi 24 avril 2023

La préservation du patrimoine doit être une priorité nationale ,Marion Maréchal (Reconquête !) le 24 avril 2023

 

Touche pas à ma langue !



Communiqué d' Isabelle Nuel, Secrétaire Départementale de l’Isère de DLF du 24 avril 2023

Des intellectuels alertent sur la destruction de l’enseignement, sur celle de la langue. Bourdieu a souligné l’importance du patrimoine culturel dans le fonctionnement de nos sociétés. Aujourd’hui, la transmission de ce patrimoine subit un double assaut : celui d’un appauvrissement organisé de l’enseignement et celui de l’idéologie.

Jean-Claude Brighelli a dénoncé le naufrage de l’instruction[1]. « Cette décadence de l’école française, parfaitement parallèle à la décadence de la nation est un crime prémédité, commis en toute impunité et couronné de succès. […] le critère central est la reproduction des élites autoproclamées et non l’élévation globale de la population. Non seulement on ne veut pas que le peuple s’élève, mais on désire qu’il stagne ou régresse. On veut un peuple de consommateurs. »

Christophe Clave dénonce les fossoyeurs de l’esprit humain[2]. « Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe ». Il décortique les mécanismes détruisant les outils nécessaires à la pensée. La langue est vitale à l’esprit pour conceptualiser, débattre. « Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée. […] Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses « défauts », abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain. » Avec l’idéologie de minorités, la destruction de notre langue va plus loin.

Il est des initiatives auxquelles on doit souscrire, celle du député Roger Chudeau en fait partie. Sa proposition de loi porte interdiction de l’écriture « inclusive » dans les éditions, productions et publications scolaires et universitaires, dans les actes civils, administratifs et commerciaux. La circulaire de 2017 proscrivant l’écriture inclusive n’étant pas respectée, il est urgent de légiférer.

 

Le député rappelle la constitution : « l’organisation de l’enseignement public est un « devoir de l’État » qui se doit d’être dispensé en français. […]  Il dénonce des argutiesdues à une méconnaissance du français. « En fragmentant les mots, l’écriture inclusive est un obstacle à la lecture et à la compréhension d’un texte. C’est un obstacle sérieux à une communication fluide et à la maîtrise de la langue. »[3]

 

Le Politique doit porter un projet éducatif et sociétal afin de libérer l’homme, refuser « La société libérale (qui) a besoin de consommateurs semi illettrés, (…) abrutis de télévision, manipulés à chaque élection pour la plus grande gloire d’une caste en auto remplacement. »[4] Un citoyen éduqué est un rempart contre le totalitarisme.  « La plupart des gens, bien que victimes du totalitarisme, n’ont pas les ressources intérieures pour s’opposer au récit de l’autorité. […] l’individu soumis intellectuellement délègue son esprit critique à ladite autorité. »[5]

[1] La fabrique du crétin : vers l’apocalypse scolaire Jean-Paul Brighelli

[2]https://www.breizh-info.com/2022/02/19/180125/plus-le-langage-est-pauvre-moins-la-pensee-existe-christophe-clave-contre-les-fossoyeurs-de-lesprit-humain/ Christophe Clave

[3] https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b0777_proposition-loi Roger Chudeau

[4] La fabrique du crétin : vers l’apocalypse scolaire Jean-Paul Brighelli

[5] Discours de la servitude intellectuelle : De la soumission intellectuelle au déni de tyrannie Alexis Haupt

Debout La France

Macron : un an déjà et ça ne passe pas



Comment dire ? Un an déjà ? Plus que quatre ans ? Six ans au compteur ? « Je ne sais plus, je suis perdu », comme chantait Michel Fugain. Il y a un an tout rond, le dimanche 24 avril 2022, Emmanuel Macron était réélu président de la République dans les conditions que l’on sait. Le discours qu’il prononça à cette occasion mérite d’être relu. Surtout, ne pas se pincer.

Passons sur ces remerciements charabiesques aux compatriotes « ici à Paris et partout à travers le territoire, en Hexagone, dans nos outre-mer et à l’étranger ». Une question, au passage : nos compatriotes corses habitent-ils outre-mer ou à l’étranger, l’île de beauté ne rentrant pas dans l’Hexagone ? Mais passons. Passons, aussi, sur cette évocation des « cinq années de transformations, d’heures heureuses et difficiles, de crises exceptionnelles aussi ». Les heures difficiles, les crises exceptionnelles, on voit très bien. Mais les heures heureuses ? Passons encore sur la « confiance » que les Français venaient de lui accorder « afin de faire advenir notre projet pour une France plus indépendante, une Europe plus forte ». Les soirs de victoire, tout est beau et ressemble à une promesse d’aube nouvelle. Et ce charabia : « Faire advenir notre projet… » Mon Dieu !

En revanche, comment laisser passer ça ? « Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite. » C’est quoi, les idées de Macron ? C’est quoi, les idées de l’extrême droite ? C’est quoi, d'ailleurs, l’extrême droite ? Bien évidemment, on ne peut pas non plus laisser passer cette phrase : « Je veux ici les [les électeurs qui votèrent pour lui] remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir. » Les événements récents ainsi que les propos d’Emmanuel Macron ont démontré qu’il ne se sentait obligé de rien du tout. Vous avez voté pour moi, fin de la discussion. De même, on ne peut pas laisser passer ceci : « Je sais aussi que pour nombre de nos compatriotes, qui ont choisi aujourd'hui l'extrême droite, la colère et les désaccords qui les ont conduits à voter pour ce projet doivent trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m'entourent. » Un an après, la colère n’est pas tombée, au contraire. Emmanuel Macron et ses ministres visitent « nos territoires », quand ils le peuvent, au son des casseroles quand Marine Le Pen reçoit un accueil des plus chaleureux, comme par exemple dans l’Isère, à la foire de Beaucroissant. « Les Français ont besoin d’être aimés », a déclaré la députée du Pas-de-Calais. D’aucuns trouveront que c’est peut-être un peu court comme ligne de conduite politique ?

Mais à bien y réfléchir… La France ne se résume pas à des bilans comptables et les Français ne sont pas des chauffeurs Uber. L’amour ne se commande pas, l’amour ne fait pas semblant, l’amour ne se nourrit pas de mots creux les soirs de victoire, pourrait-on dire en paraphrasant l’Évangile. Et il faut bien avouer que depuis, non pas un an, mais six ans maintenant, Emmanuel Macron n’a pas donné de grandes preuves d’amour aux Français et à la France. Et ça, ça ne passe pas.

Par Georges Michel le 23 avril 2023

Boulevard Voltaire