vendredi 24 mars 2023

Macron : la quintuple impasse face à la crise

 


Par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia le 23 mars 2023 

La Ve République entre dans sa soixante-cinquième année. Bravo ! C’est un régime – mi-présidentiel, mi-parlementaire – qui a montré une grande souplesse d’adaptation. Ainsi, l’histoire politique fournit-elle une multitude de réponses possibles pour sortir d’une crise. Mais toutes sont des impasses aujourd’hui. Revue des options.

La dissolution

Elle a été utilisée à deux reprises. En 1968 par le général de Gaulle et en 1997 par Jacques Chirac.

Grand succès en 1968 avec une « chambre introuvable » mais trouvée contre la chienlit et qui fit… le contraire de ce qu’attendaient ses électeurs, en particulier sur l’école et les universités !

Bel échec en revanche, en 1997, où c’est la gauche qui ramassa la mise… et qui, elle, mit en œuvre son programme avec Jospin.

La dissolution est peu envisageable aujourd’hui car trois forces s’affrontent – NUPES, RN et LREM – et aucune ne semble en passe de l’emporter seule. Dissoudre pour retrouver la même situation rappellerait la République de Weimar.

La cohabitation

Pratiquée par Mitterrand en 1986 et Chirac en 1997, la cohabitation consiste à confier à son adversaire les rênes du gouvernement. Mais cohabiter avec qui ?

Avec Marine Le Pen ? Cela reste toujours impensable après vingt ans de tentatives, souvent pathétiques, de dédiabolisation.

Avec Jean-Luc Mélenchon ? Peu envisageable aujourd’hui sauf si la NUPES devenait majoritaire après une dissolution.

Alors avec qui ? Un LR avec un poids suffisant pour polariser – en bien ou en mal – autour (ou contre) lui ? Mais qui ? Sarkozy ? Difficile tant il est empêtré dans son futur procès libyen et alors même qu’il n’est pas certain que suffisamment de députés LR le suivraient.

Le référendum

Il a été utilisé par de Gaulle en 1969. Encore faudrait-il accepter de démissionner en cas de défaite.

L’annulation de la loi sur les retraites par le Conseil constitutionnel

Il s’agirait d’un tour de passe-passe qui renforcerait la dictature des juges. Mais que deviendrait un Macron encore plus affaibli ?

La démission

De Gaulle le fit en 1969 mais Macron, l’enfant gâté narcissique, y serait-il prêt ? Il est vrai que les oligarques qui l’ont mis en place pourraient être tentés de le débrancher. Déjà les médias sont passés du léchage au lâchage… En attendant le lynchage ?

Alors Macron/exfiltration ? Mais pour mettre qui ? Son camarade – à un an près d’écart – du groupe de Bilderberg et du Forum de Davos, Edouard Philippe ? Mais qui cela fera-t-il rêver ?

Car Macron, fut-il (c’est plutôt flatteur pour lui) comparé à Néron ou à Caligula, voire à Héliogabale, ce n’est pas le seul problème. La vraie question c’est l’inconséquence des choix français.

Nœud gordien

Choix énergétiques (Sarkozy, Hollande, Macron) qui ont mis à bas l’avantage nucléaire de la France.

Choix géopolitiques d’alignement sur l’OTAN et les sanctions contre la Russie : des sanctions qui coûtent beaucoup plus cher aux « sanctionneurs » qu’aux sanctionnés.

Choix migratoires – 500 000 entrées en 2022 – qui plombent les comptes publics, tirent les salaires à la baisse et font exploser le prix des logements.

Choix médiatico-politiques aboutissant à exclure du jeu le RN, c’est-à-dire le tiers des électeurs, rendant impossible de trouver une majorité.

Choix idéologiques consistant à opposer les immigrés aux Français, les femmes aux hommes, les vieux aux jeunes, en détruisant ainsi tous sens du commun.

Au-delà du Grand Remplacement, c’est le Grand effondrement. Un jour viendra où il faudra bien sortir des discours démagogiques – comme les dernières élections présidentielles en ont été l’occasion – et affronter les dures réalités en face.

Un jour viendra où il faudra parler un peu moins de la « planète » ou de la « communauté internationale », faux nez de l‘État profond américain, et se poser la question de l’intérêt national et… des efforts à faire.

Qui dira aux Français que la question du pouvoir d’achat et des retraites n’est qu’une vaste blague tant qu’on ne change pas de politique migratoire, de politique internationale, de politique énergétique ?

Qui tranchera le nœud gordien ? La question avait été posée par Georges Pompidou à l’automne 1968… Elle reste d’actualité à l’heure d’un mars 2023.

Polémia


Ukraine : quand Poutine et Xi Jinping s'allient contre l'Occident, Jacques Baud sur Radio Courtoisie le 23 mars 2023

 

mardi 21 mars 2023

Derrière la victoire à la Pyrrhus du macronisme, un pas de plus pour la France patriote



Selon une enquête de l’AFP, les dons aux associations ont continué à progresser en 2022. Les Français ont été sensibles au drame des Ukrainiens, peut-être à celui de la Syrie et de la Turquie. Mais ces grandes secousses n’expliquent pas tout. Durant le premier semestre 2022, selon le syndicat professionnel France Générosités, qui rassemble 136  et fondations, les dons ont bondi de 10,7 %. Sans l’Ukraine, ces dons progressent toujours, de 1,6 %.

Ainsi, les Français bousculés, abîmés par la Macronie, ces Français inquiets qui voient leur pays plonger dans le rang des nations, gardent assez de grandeur d’âme pour donner un peu de ce qu’ils ont aux causes qui leur sont chères. Ce pays submergé par une immigration hors de contrôle, soumis à une inflation grave, menacé par la baisse de son niveau de vie, par un changement de civilisation, par la violence, le désordre, touché par la trahison d’une Europe supranationale qui ruine son agriculture, son industrie, son commerce, ce pays donne encore.

Les Français, notamment ceux qui donnent aux causes nationales, ont raison. Rien n’est perdu. C’est lorsque l’effondrement est patent que la France donne le coup de pied vital au fond de l’eau et entame sa remontée. L’Histoire en a donné de nombreux exemples.

La victoire à la Pyrrhus d’Emmanuel  et de son gouvernement devant l’, ce 20 mars, à une très courte majorité, est acquise. Mais elle a, une fois de plus, montré la faiblesse de ceux qui mènent la France vers l’abîme. Élection après élection, scrutin après scrutin, la France inflige des défaites aux maigres idées de nos dirigeants : le mondialisme destructeur, l’Europe tueuse de peuples, de nations, saboteuse de cette vieille civilisation qui a produit le pays que nous aimons.

Contre ce destin qu’on nous présente depuis des années comme inéluctable, la France gronde. En Europe, le patriotisme gagne une par une les nations. La France n’est pas à l’abri de cette vague puissante. Certes, l’extrême gauche agite et casse, elle incarne une vraie menace et prolifère dans nos grandes villes, là où justement se pressent les plus aisés de nos compatriotes ! Elle excite et exploite le communautarisme des banlieues. Mais il suffit qu’une partie des Français croient encore à leur destin, croient encore à la France et qu’ils soutiennent de toutes leurs forces ces partis, ces médias, ces , rares, qui aiment et font vivre la France, et tout peu basculer. Si les Français donnent, c'est qu'ils espèrent.

L’affaire des retraites devrait interroger nos grandes consciences. Pourquoi les Français refusent-ils la réforme ? Parce qu'ils refusent de faire un effort pour leur pays ou parce qu'ils n'ont pas confiance dans ceux qui mènent cette réforme, les mêmes qui ont tant abîmé la nation. Parce qu'ils refusent de donner deux ans de plus à la communauté nationale ou parce qu'ils savent que cette communauté n'a plus de nationale que le nom. Parce qu'ils se réfugient dans l'égoïsme ou parce qu'ils le savent, c'est l'Europe qui demande cet effort, une Europe supranationale illégitime et ruineuse ? Les élections européennes de 2024 seront un enjeu majeur dans l'avenir proche. Où en sera la Macronie, déjà si abîmée ? Rien n’est joué et jamais les mondialistes n’ont eu autant de raisons d’être inquiets. Car les Français qu'on cherche à terroriser restent généreux, envers et contre tout.

Par Marc Baudriller le 20 mars 2023

Boulevard Voltaire


Après le rejet des motions de censure : où va la France ? François Asselineau (UPR) le 20 mars 2023

Motion de censure : la Macronie au bord du gouffre ?Nicolas Vidal, Rémi Tell et Alexandre Langlois sur Radio Courtoisie le 21 mars 2023

 

vendredi 17 mars 2023

Ces critiques que Zemmour doit entendre



Eric Zemmour comprend-il le peuple qu’il veut défendre ? Le doute est permis. Son échec à la présidentielle (7,07%) a été une première réponse. L’homme politique qu’est devenu l’ancien journaliste semble prêt néanmoins à repartir au combat, à en croire le titre de son livre qui paraitra jeudi : « Je n’ai pas dit mon dernier mot ». En revanche, l’exaspération et la colère qu’il a suscitées chez certains de ceux qui l’avaient rejoint dépassent la simple déception des vaincus. Ces divorces interrogent sur les paradoxes d’un homme qui a souvent montré les travers de la caste qu’il combat : la protection du clan, l’éloignement des gens ordinaires, la certitude d’avoir raison, le mépris plutôt que l’empathie. Jérôme Rivière, député européen ayant quitté Marine Le Pen en janvier 2022 pour le rejoindre, est de ces ralliés repentants. 

Dans un livre qui sort ce mercredi (1), il écrit : « Pour les Français, mais aussi pour moi, le masque de Zemmour est tombé durant cette présidentielle : derrière le volubile et attachant pied-noir, un cœur sec, un homme froid ; derrière les si brillants raisonnements intellectuels, un doctrinaire prisonnier de ses dogmes (…) Durant toute cette campagne , Eric est toujours resté dans sa bulle : celle des intellectuels et des privilégiés, refusant, ou incapable, de redescendre sur terre ». 

Et Rivière de poursuivre : « Peut-être aujourd’hui, en ces temps de traversée du désert, lui serait-il judicieux de partir enfin, et sans caméra, à la rencontre des Français. Trois mois sur les routes de province à ne faire que cela : écouter, s’immerger. Et si au bout de ces trois mois il ne ressent toujours rien, aucune appétence, aucune sollicitude, il faut abandonner la politique et revenir à ses livres ».

Zemmour, qui a revivifié le débat politique, aurait tort de sourire de ces critiques, certes blessantes. Elles pointent des failles qui tiennent à son caractère mais aussi, selon des témoignages concordants, à l’emprise exclusive de sa compagne, Sarah Knafo. Un politique qui dit vouloir unir les droites doit d’abord pouvoir fédérer ses troupes. Or les défections ont été suffisamment nombreuses autour de lui pour ne pas être réduites à des péripéties. 

Dans un autre livre (2), tout aussi amer, l’ex-Gilet jaune Jacline Mouraud rappelle cette réplique du candidat, questionné par elle sur son peu d’intérêt pour la France populaire : « Mais la France populaire est analphabète ! ». Puis, se corrigeant : « Analphabète politiquement ». Pour avoir longtemps partagé au Figaro le même bureau que Zemmour, je le sais passionné par le combat intellectuel, le débat d’idées, la volonté de convaincre. Je reconnais aussi n’avoir jamais décelé chez l’éditorialiste et le talentueux polémiste télévisuel le profil d’un dirigeant politique. 

A-t-il encore un destin ? Peut-être, à la condition qu’il se corrige. Pour Rivière, Marion Maréchal, restée auprès de lui, est la seule à « pouvoir reprendre le flambeau ». Mais c’est bien Marine Le Pen qui a emporté la mise.

(1) Zemmour ? Ben voyons ! Editions du Rocher

(2) Jacline qui ? Réponse à Zemmour, Editions Bouquins

Par Ivan Rioufol le 16 mars 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

49.3 : la bombe atomique du faible



Finalement, Emmanuel Macron a joué la sécurité : ça sera le 49.3. Ce fameux article 49.3, objet constitutionnel insolite qui permet de s’asseoir sur la représentation nationale. Le onzième d’Élisabeth Borne, les dix premiers ayant été tirés en rafale à la fin de l’année dernière à l’occasion du vote des lois de finances et de financement de la Sécurité sociale. Alors, bien sûr, on va dire que c’est dans la Constitution, que c’est le général de Gaulle qui l’a voulu, qu’Élisabeth Borne ne détient pas le record d’utilisation de cet article (28 fois par Rocard de 1988 à 1991, sauf qu’à l’époque, son emploi était sans limite, contrairement à aujourd’hui). Mais l’emploi de cette sorte de bombe atomique révèle les faiblesses du pouvoir macroniste, alors que nous n’en sommes même pas à une année du second mandat d’Emmanuel Macron.

Ça sera donc le 49.3 car, ce jeudi 16 mars, le compte n’y était pas, selon Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale. Le 49.3 employé pour une réforme qui va impacter la vie de millions de Français dans les prochaines années alors que les sondages montrent qu’une majorité y seraient opposés, il faut avouer que ce n’est pas brillant. Le 49.3 pour une réforme portée par un étrange véhicule législatif : un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale. Il fallait oser. Le 49.3 après un vote bloqué au Sénat. Mais il faut l’avouer, le 49.3 va comme un gant à Élisabeth Borne. Une Élisabeth Borne qui n’a été confrontée au suffrage universel qu’une seule fois dans sa vie, en juin 2022, une fois nommée Premier ministre et parachutée dans une circonscription aux petits oignons. Une haute fonctionnaire qui n’a sans doute pas de très grandes convictions, si l’on excepte le fond de sac obligatoire « contre l’extrême droite », forcément, capable de dire, le 30 juin 2020, « Ça fait des années qu’on disait "Il faut fermer des centrales nucléaires". Il y a ceux qui en parlent, et puis il y a ceux qui le font. 

Nous, on le fait » et d’annoncer, le 3 mars 2023, que la relance du nucléaire doit sécuriser « les besoins d’approvisionnement en électricité »... Une haute fonctionnaire, sans doute plus à l’aise avec l’exercice des décrets, arrêtés et circulaires, pris dans le huis clos des cabinets, qu’avec les lois qui nécessitent de mouiller la chemise et de se frotter aux députés dans la fosse aux lions du palais Bourbon. Le 49.3 entrainera donc des motions de censure qui, vraisemblablement, échoueront, sauf coup de théâtre. Et, donc, il n’y aura pas de dissolution et Emmanuel Macron pourra continuer à faire du cabotage, de projet de loi en projet de loi.
 
Un Emmanuel Macron qui aura donc sa réforme des retraites, parce que c'était son projet, comme il disait à la période bleue du macronisme. Il n’y aura pas de quoi pavoiser car, à l’évidence, c'est une victoire à la Pyrrhus qu'Emmanuel Macron va emporter. Reste à savoir comment le corps social et la rue réagiront...

Par Georges Michel le 16 mars 2023

La disparition progressive de nos langues régionales, Renaud de Clermont-Tonnerre, Philippe Boula de Mareüil et Jean-Baptiste Coyos sur Radio Courtoisie le 16 mars 2023

Eric Zemmour (Reconquête!) sur Cnews le 15 mars 2023

Réforme des retraites, 49-3 : "les Français doivent résister !", Nicolas Vidal sur Radio Courtoisie le 17 mars 2023

 

jeudi 16 mars 2023

49.3 sur la Réforme des retraites : Marine Le Pen et le RN vont "déposer une motion de censure et voterons l'intégralité des motions de censure"



Marine Le Pen après l'annonce de l'utilisation de l'article 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote : "Emmanuel Macron a décidé définitivement de marquer ses deux mandats sous le sceau de la brutalité à l'égard des Français, l'absence d'empathie, la négation de la recherche du bonheur pour les Français (...) Je n’ai jamais rien attendu d’Emmanuel Macron. Pourtant, être Président de la République, c’est rechercher le bonheur du peuple français et visiblement, ce n’est définitivement pas son objectif."

Le 16 mars 2023

TV Libertés