lundi 29 août 2022

Iberdrola : quand les fournisseurs privés d’énergie choyés par Bruxelles font défaut



Communiqué de France Jamet et d’Hervé Juvindéputés du Rassemblement National au Parlement européen du 24 août 2022

Face à l’explosion des prix du gaz et de l’électricité sur le marché européen, les fournisseurs alternatifs renoncent à vendre à prix réduit, argument jusqu’alors utilisé par l’Union européenne pour justifier sa politique de libéralisation de l’énergie.

Ainsi, l’espagnol Iberdrola, premier concurrent d’EDF en France et, rappelons-le, concessionnaire du parc éolien offshore de la baie de Saint Brieuc, engage ses clients français à changer de fournisseur à l’expiration de leur contrat, sous peine de voir leur facture d’électricité doubler ou tripler.

De graves pénuries menacent ainsi les ménages français cet hiver prochain alors même que les fournisseurs alternatifs ont grassement profité de l’ouverture du marché français de l’énergie à la concurrence et de l’obligation imposée à EDF de revendre à ses concurrents son énergie nucléaire à prix réduit.

Voilà la conséquence du processus bruxellois de libéralisation et de privatisation des grands réseaux publics de distribution d’énergie, qui étaient les seuls capables d’assurer la protection des citoyens face aux trop grandes fluctuations des prix. L’énergie, service vital s’il en est, notamment pour les plus précaires et en temps de crise, ne peut pas et ne doit pas être un marché comme un autre.

Le gouvernement français, qui, sous ordre de l’Union européenne, a laissé démanteler EDF au bénéfice de multinationales étrangères, doit cesser son suivisme aveugle et défendre le principe d’accès des ménages à l’énergie comme un service public et non marchand, avec une logique de long terme.

RN

samedi 27 août 2022

Voyage à Alger : Pourquoi Macron devrait taper du poing sur la table



Emmanuel Macron est depuis hier en Algérie. Deux grands enjeux dominent cette visite : un enjeu énergétique, avec ce gaz dont nous avons besoin, et un enjeu purement politique et diplomatique lié à l’immigration.

À première vue, pour nos compatriotes, l’enjeu le plus brûlant, alors que l’automne et l’hiver approchent, c’est le gaz. Impossible, pour le Président français, de laisser les Français grelotter de froid cet hiver. Impossible de fermer nos usines, faute de gaz pour les faire tourner.

Pendant cette visite, la France a donc les yeux rivés sur le gaz algérien. Mais, en réalité, nous n’avons pas grand-chose à espérer de l'Algérie comme fournisseur de gaz et il suffit d’entrer dans le concret pour le comprendre.

Car le gaz ne se transporte pas aisément. « L’Algérie consomme la moitié de celui qu’elle produit, explique Philippe Charlez, expert énergéticien de l'Institut Sapiens, auteur de nombreux articles très précis pour Boulevard VoltaireElle vend le reste à l’Espagne via deux pipelines dont un fonctionne peu ou pas à cause des mauvaises relations avec le Maroc. Elle en vend aussi à l’Italie via un troisième pipeline qui n’a plus qu’un très faible débit lorsqu’il arrive en France après avoir traversé les Alpes. » Changer cela nécessiterait d’énormes travaux. Le reste, c’est du gaz naturel liquéfié. Nous en achetons 4,5 milliards de m3 par an à Alger - c’est 10 % de la consommation française. Alors, la France peut sans doute acheter un peu plus de gaz algérien, mais Emmanuel Macron ne trouvera pas en Algérie, à court terme, les 8 milliards de m3 que nous fournit jusqu’ici la Russie.

En attendant, la France a des atouts à faire valoir dans ses relations avec l'Algérie. Sur le gaz, rappelons que la France est la cliente de l’Algérie, c’est elle qui signe les chèques. Ensuite, depuis 2021, la France achète plus à l’Algérie qu’elle ne lui vend de biens ou d’énergie, gaz compris. Enfin, la communauté algérienne de France envoie chaque année des milliards d’euros gagnés en France vers l’Algérie.

Libéré de cette dépendance hypothétique, notre Président a donc bien les mains libres en Algérie pour négocier le vrai dossier chaud, celui de l’immigration. Il doit absolument en profiter pour régler enfin le vieux conflit avec l’Algérie sur ce point : Algériens emprisonnés en France (A propos, combien d'Algériens parmi les étrangers et les doubles nationalités présents dans nos prisons ?), dettes non payées envers les hôpitaux français, fraude aux retraites touchées en Algérie et, surtout, pression migratoire continue de l’Algérie sur la France.

L’affaire des laissez-passer consulaires est emblématique. En 2019, près de 16.000 Algériens ont fait l'objet de mesures d'éloignement de la France, 1.600 seulement ont été exécutées, soit 10 %... faute d’accord de l’Algérie ! La situation s'est agravée depuis. En septembre dernier, Gérald Darmanin avait tapé du poing sur la table et menacé de réduire le nombre des visas accordés aux Algériens. Sans résultat.

Plus qu’une question de gaz, c’est donc une question de politique au sens noble qui se joue à Alger, une question de crédibilité du président de la République auprès des Français, une question d’autorité de la France sur le terrain international, une question de prestige et de souveraineté. Les débats mémoriels savamment entretenus par l’Algérie ne servent qu’à prolonger une situation inacceptable par la France. Macron fera-t-il enfin preuve d’autorité ? Emportera-t-il enfin un succès, un vrai, à l’international sur un point aussi crucial pour l’avenir de la France ? Dieu sait pourquoi, on a des doutes…

Par Marc Baudriller le 26 août 2022

vendredi 26 août 2022

Le Plus d'Éléments n°27 : La publicité, cheval de Troie du wokisme, TV Libertés, le 2 août 2022

 

«Droite miniature»

Elle dominait le champ politique, elle essaye de survivre en se faufilant entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Pourtant, le réel, l’opinion, le nouveau Parlement lui ouvrent un espace bien plus large que les contours de LR. 

Rien n’y fait: plus la France se droitise, plus la droite rétrécit. Depuis dix ans, du second tour élevé de Nicolas Sarkozy en 2012 jusqu’au score miniature de Valérie Pécresse au mois d’avril dernier, les élections lui offrent une impressionnante collection de défaites gigognes. Trop petite aujourd’hui pour attraper, seule, le balancier de l’alternance, son premier devoir est de le reconnaître. Pourtant, dans cette famille politique, ils sont encore quelques insensés à croire qu’à la fin de la décennie Macron tout redeviendra comme avant, que le pouvoir leur tendra les bras. C’est oublier l’hégémonie du Rassemblement National, l’horizon présidentiel d’Édouard Philippe ou de Bruno Le Maire. C’est faire fi de ces ambitions conjuguées qui veulent transformer Les Républicains en une modeste force d’appoint.

Humilité d’abord, travail ensuite, courage enfin

Humilité d’abord, travail ensuite. Il ne suffira pas de recycler les campagnes précédentes, d’entonner les slogans sécuritaires et le refrain de la rigueur budgétaire, de dénoncer les faiblesses de ses rivaux pour convaincre un électorat qui connaît tous les tours. Fiscalité, immigration, écologie, école, démographie, culture, tradition, innovation… la droite doit non pas se doter d’un programme mais retrouver un imaginaire, projeter un dessein. 

Réflexion poussée sur les bouleversements contemporains, altitude intellectuelle, sans laquelle il n’y a pas de vision, observation aiguisée des politiques efficaces chez nos voisins doivent nourrir un corpus aujourd’hui squelettique.

À cette doctrine, enfin, elle est contrainte, plus que tout autre, de joindre la force de l’action. De petites lâchetés en grands renoncements, la droite est parvenue à se mettre méthodiquement à dos ses plus fidèles soutiens. C’est son plus grand défi: convaincre qu’elle aura demain le courage qui, hier, lui a si souvent manqué. Ces choses-là ne se proclament pas, elles s’incarnent. C’est même à cela que l’électeur orphelin reconnaîtra son chef.

Par Vincent Témolet de Villers le 25 août 2022

Le Figaro

Karting-piscine à Fresnes: 5 mesures urgentes pour siffler la fin de la récréation dans nos prisons !

 




Dire NON à la guerre !



La guerre entre la Russie et l’Ukraine fait rage depuis 6 mois, une guerre déclenchée par la Russie mais, pour beaucoup de fins observateurs, provoquée par l’Ukraine et ses soutiens américains. Ce furent six mois de bombardements, de propagande, de coups tordus, et de fournitures d’armement en flux tendu de tout l’Occident vers une Ukraine corrompue de plus en plus dictatoriale.

Alors qu’un ex-général français otanisé demande à la télévision l’engagement des troupes françaises en Ukraine, notre président nous demande « de la force d’âme » et « d’accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs », feignant de croire que la France serait directement menacée... Pendant ce temps, dans une énième tentative aussi extrême qu’absurde de diaboliser l’ennemi, on essaye de nous faire croire que la Russie bombarde la centrale nucléaire qu’elle contrôle elle-même en Ukraine.  Est-on en train de nous préparer à un engagement direct de notre armée contre la Russie ?

La Russie ne menace ni notre liberté ni nos valeurs. La Russie se fiche de savoir si les gens en France ou dans l’UE veulent tous changer de sexe ou faire de la Gay Pride le summum de la culture européenne, tant que l’on ne cherche pas à lui imposer ces mêmes valeurs. La Russie, déjà le plus grand pays du monde, n’a nul besoin de conquérir l’Europe. Ce qui intéresse la Russie avant tout est sa sécurité. Et, elle perçoit la construction d’une anti-Russie en Ukraine comme une menace existentielle pour elle. L’Ukraine n’aurait jamais été menacée par la Russie si, en 2014, elle n’avait pas fait ce coup d’État de Maidan, téléguidé par les États-Unis, contre le président élu pro-Russe alors en place. Sans Maidan, la Russie n’aurait pas annexé la Crimée. Le Donbass ne se serait pas soulevé. Et l’Ukraine n’y aurait pas envoyé son armée.

Les Accords de Minsk furent ensuite un compromis. Mais, la jeune Ukraine, gangrénée par les nationalistes et sans culture démocratique, est incapable d’accepter les compromis. Français et Allemands, parrains des Accords n’ont rien fait pour contraindre Kiev à les appliquer.  Et les États-Unis encore moins. Au contraire, ces Accords n’allaient pas dans le sens de ceux qui, à Washington, voyaient en Ukraine l’arme idéale pour affaiblir la Russie. Des hommes comme le sénateur américain Lindsey Graham se frottent les mains de constater que l’Ukraine est aujourd’hui prête à se battre contre la Russie « jusqu’au dernier homme »

L’Ukraine s’est fait manipuler depuis des années pour arriver à cette catastrophe. Comment le président Zelensky, qui s’est fait élire sur la promesse de mettre fin à la guerre dans le Donbass, a pu déclarer six mois après son élection que l’armée était prête à se battre pour la reconquête, en violation complète de l’esprit des Accords de Minsk ? Qui l’a fait changer d’avis ? N’a-t-il pas fait fermer trois chaînes d’opposition et démarrer les persécutions contre son principal opposant jugé pro-Russe quelques jours seulement après l’investiture d’un certain Joe Biden ? N’a-t-il pas publié une nouvelle doctrine stratégique pour reprendre la Crimée par la force dans le mois qui a suivi ? L’administration Biden n’a-t-elle pas passé son temps à faire des déclarations favorables à l’intégration de l’Ukraine dans l’OTAN ? Tout a été fait pour provoquer la Russie.

Depuis le 24 février, l’Union européenne et la France, complètement alignés sur les États-Unis, se sont lancés dans une politique suicidaire de sanctions et de soutien inconditionnel à l’Ukraine, sans aucun débat. La décision de fournir des armes au gouvernement de Zelensky a été immédiate, et sans cesse renforcée depuis. Certains comme le premier ministre britannique ont même convaincu le président Zelensky qu’il ne fallait pas négocier. L’Ukraine, galvanisée par les tonnes d’armement qu’on lui envoie, clame depuis qu’elle ne négociera plus avec la Russie tant qu’elle n’aura pas récupéré tous ses territoires, Crimée comprise. La Russie ne pourra jamais accepter cela. On se dirige donc vers une guerre qui, sauf miracle ou revirement américain, ne peut s’achever que par la destruction d’un des deux états. Et celui qui risque le plus est l’Ukraine. Notre ministre de l’Économie pensait mettre l’économie russe à genoux avec les sanctions. C’est la nôtre qui plonge. Il faut cesser d’alimenter cette guerre contre la Russie, car elle est sans issue. Jamais des sanctions n’ont fait changer la politique d’un État. Et, le peuple russe a démontré dans son histoire qu’il savait endurer la souffrance et les privations.

On a le droit d’être choqué par l’invasion russe et de la condamner. Mais nous n’avons pas à intervenir dans un conflit qui, dans le fond, ne nous concerne pas. Les intérêts vitaux de la France, ni même ceux de l’Europe, ne sont en jeu. Il s’agit d’un conflit entre pays voisins dont les populations sont mélangées et qui ont une très longue histoire commune. Nous n’avons aucun intérêt à nous engager dans une guerre froide ou chaude avec la Russie. Seul le complexe militaro-industriel américain y a un intérêt, et au-delà toute l’économie américaine. L’UE totalement vassalisée, qui risque la ruine avec ses sanctions autant que lors des deux premières guerres mondiales, compte encore sur les États-Unis pour s’en remettre. Quelle aubaine pour ces derniers que cette guerre qu’ils ont largement provoquée, et qui leur permet d’affaiblir la Russie tout en vassalisant l’Europe comme jamais, la faisant dépendre de leur gaz liquéfié et de leurs armes, le tout sans exposer la vie de leur GI's ! Il est temps que Français et Européens, et même les Ukrainiens, reprennent leurs destins en main.

Si notre président n’est pas capable de changer la direction du paquebot France pour les intérêts du peuple français, et ceux de l’Europe, il appartient au Parlement, à nos oppositions, de faire tout ce qu’ils peuvent pour nous sortir de ce piège suicidaire vers laquelle la dynamique suiviste actuelle nous emmène. Il y va de notre avenir à tous. Si la France montre l’exemple, d’autres suivront.

Députés, soyez à la hauteur de l’histoire et du mandat qui vous a été confié par le peuple français.

Par Jean Neige le 20 août 202

France Soir

Bernard Lugan sans filtre (Orages de Papier), Revue éléments, Le 26 août 2022

 

Non à la mission européenne de formation de l’armée ukrainienne



Communiqué de Jean-Paul Garraud, député français au Parlement européenPrésident de la délégation du Rassemblement National au Parlement européen du 24 août 2022

L’Union européenne cherche visiblement à entraîner les États membres dans un conflit total avec la Russie.

En espérant qu’une « importante » mission européenne de formation de l’armée ukrainienne puisse être approuvée la semaine prochaine, lors de la réunion informelle des ministres européens de la Défense à Prague, les 29 et 30 août, le Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, joue inconsidérément avec la vie des Européens et du monde.

Une telle proposition qui s’apparente à un acte de cobelligérance ne doit absolument pas prospérer.

Plutôt que de chercher l’escalade militaire, ce technocrate devrait au contraire jouer l’apaisement alors que les Français souffrent déjà des politiques de sanctions contreproductives prises par l’Union européenne.

RN

Climat, santé, OTAN : la nouvelle religion de la terreur - Le Zoom - Jean-Louis Daudet - TV Libertés le 27 août 2022

 

jeudi 25 août 2022

Le Conseil d'Etat se penche sur le cas d'un imam menacé d'expulsion



La plus haute juridiction administrative se penche sur le sort de l’imam Hassan Iquioussen. Le juge des référés du Conseil d’Etat examine vendredi une requête de Gérald Darmanin, qui entend faire annuler une ordonnance du tribunal administratif de Paris suspendant sa demande d’expulsion du prédicateur. Le Conseil d’Etat se réunira à 11 heures. Sa décision est attendue dans les 48 heures.

Le ministre de l’Intérieur avait annoncé le 28 juillet l’expulsion d’un prédicateur du Nord, Hassan Iquioussen, réputé proche des Frères musulmans, pour des appels à la haine et à la violence contre la communauté juive notamment. Dans un arrêté ministériel que l’AFP a pu consulter, le ministère de l’Intérieur justifiait cette expulsion par le fait que l’imam, né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine, diffusait « auprès d’un large public depuis le début des années 2000 (…) un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraires aux valeurs de la République ».

L’imam est fiché S depuis dix-huit mois

Le ministère reprochait notamment à l’imam « un discours à teneur antisémite particulièrement virulent » et de prôner la « soumission » des femmes « au profit des hommes ». L’arrêté d’expulsion dénonçait également l’encouragement « au séparatisme » et le « mépris de certaines valeurs républicaines telles que la laïcité et le fonctionnement démocratique de la société française ».

Gérald Darmanin a également indiqué début août que M. Iquioussen était fiché S (pour sûreté de l’Etat) par la DGSI « depuis dix-huit mois ». « C’est à la justice de décider de l’éloignement » de M. Iquioussen avait réagi son avocate Me Lucie Simon après l’annonce de l’arrêté d’expulsion. « Le droit au recours effectif est garanti par la Constitution, l’expulsion de M. Iquioussen ne saurait avoir lieu avant qu’un juge impartial ne se prononce sur sa légalité », avait insisté l’avocate en estimant que son client « ne représente aucune menace grave pour l’ordre public » .

M.F.  avec  AFP le 25 août 2022

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Louis Aliot : « À part dire « il faut se serrer la ceinture », Emmanuel Macron ne propose aucune solution ! »



La course pour la présidence du Rassemblement National est lancée. Deux des principales figures du parti vont s’affronter :  d’un côté, Louis Aliot de l’autre. À deux mois de l'échéance, Louis Aliot, maire de Perpignan et candidat à la présidence du RN, s'est confié à Geoffroy Antoine et Clémence de Longraye, de Boulevard Voltaire, à la terrasse d’un café parisien.

Geoffroy Antoine : Au sortir du Conseil des ministres qui se tenait ce mercredi 24 août, Emmanuel Macron a annoncé aux Français que « le temps de l’abondance » était terminé. Si vous aviez été le président du Rassemblement national, que lui auriez-vous répondu ?

Louis Aliot : La majorité du peuple français vit avec peu. Le constat est ce qu’il est : la France est en extrême difficulté. Le problème, c’est que c’est lui qui en est responsable ! J’ai trouvé cela très irrespectueux envers le peuple français. À part dire « il faut se serrer la ceinture », Emmanuel Macron ne propose aucune solution. Moi, j’aurais dit aux Français qu’avant de faire des efforts, il faudrait lancer des mesures, notamment sur l’immigration qui a un coût social et économique énorme. Je pense aussi qu’il faut baisser les charges des commerçants, des artisans et des entreprises. Et puis avoir une politique de grands travaux. Dans un certain nombre de territoires, nous manquons de grands équipements. Quand vous habitez dans le fin fond de l’Ariège, vous n’avez pas les mêmes services que celui qui habite dans une grande ville !

Clémence de Longraye : Samedi, vous lancerez votre campagne pour la présidence du RN. Quelle sera votre stratégie pour convaincre les cadres et les adhérents du parti ?

L. A. : Je vais médiatiser cette candidature et faire le tour des régions. D’ici le mois de novembre, j’aurai fait une quinzaine de déplacements. Je fais une campagne avec mon projet en défendant mes idées. Je ne fais pas campagne contre Jordan Bardella. Ensuite, les gens décideront ! Cela fait trente ans que je suis au RN, vingt ans que j’accompagne Marine dans le virage que l’on a pris après 2002. J’ai occupé de nombreux postes au sein du parti, j’ai effectué plusieurs mandats et j’ai fait mes preuves par les urnes !

G. A. : Quelles sont vos armes face à Jordan Bardella, qui jouit d’une grande notoriété après ses nombreuses interventions médiatiques durant la campagne présidentielle ?

L. A. : Jordan a été très présent, mais moi aussi, je l’ai été. J’ai participé à de nombreuses émissions pendant la campagne tout en étant maire d’une ville de 100.000 habitants ! J’ai apporté tôt mon soutien à Marine Le Pen. Cela a joué un rôle dans l’affaire Zemmour alors que d’autres le rejoignaient à ce moment-là. J’ai fait de très nombreux déplacements régionaux. J’ai fait mon job de cadre du parti.

C. L. : Dans l’hypothèse de votre élection, à quoi ressemblera le RN de Louis Aliot ? Quelles seront les différences avec celui de Marine Le Pen ?

L. A. : Ce ne sera pas le même parti, c’est sûr. Ce sera plus collégial et mon boulot sera de rapprocher toutes les sensibilités du parti. Si je suis président, Jordan sera vice-président et, derrière, il y aura un équilibre entre ses soutiens et les miens. Après, je pense que Marine reste le leader naturel. Avec nos 89 députés, c’est elle qui portera la parole du parti.

C.L. : La ligne politique et idéologique restera-t-elle la même que celle de Marine le Pen ?

L. A. : La ligne du parti restera toujours la même : la  du peuple par la solidarité et la fraternité. La défense de l’identité est aussi primordiale et le restera. J’ai toujours considéré qu’il y a un fond national français et européen. Mais également que la France a été un empire et que, de cet empire, un certain nombre d’enfants sont venus chez nous et sont français comme les autres. Mais la règle doit s’appliquer à tout le monde, peu importe la couleur de peau ou la religion.

G. A. : Certains observateurs parlent de dissensions au sein du Rassemblement National, notamment entre « l’équipe du Nord » et le reste du parti. Si vous êtes élu, agirez-vous en conséquence ?

L. A. : Un parti politique, c’est un organisme vivant. Il y a quelque fois des inimitiés, mais elles ne sont pas vouées à durer éternellement. La mission d’un président, c’est de rassembler, mon boulot sera de rapprocher. J’essaye de parler à tout le monde. Ceux qui pensent qu’ils dirigeront le Rassemblement National dans la division et l’animosité d’une partie des cadres contre l'autre mettront en péril le mouvement tout entier. Je serai celui qui apaisera car je sais ce que coûte une scission, je connais les conséquences des guerres d’ego et de jalousie. Le meilleur moyen d’éviter cela, c’est que tout le monde trouve sa place dans le parti, et notamment dans la direction du mouvement.

C. L. : Quels sont les grands enjeux à venir pour le Rassemblement National ?

L. A. : Le parti est encore trop absent des territoires. On fait des voix mais on n’a pas les cadres. Donc, il va falloir aller détecter les cadres et favoriser leur implantation. Ensuite, on doit aller investir l’urbain. Pour remettre le pied dans les villes, cela passera peut-être par des alliances avec la droite, c’est un débat que nous devons avoir. Ce seront des coalitions sur des projets, pas sur des alliances d’appareil. Il faut parler à tout le monde, sinon, dans les grandes villes, on va disparaître et ce ne sera pas bon. Et puis, il y a les  européennes. Les nationaux vont certainement arriver bien placés en Italie, peut-être aussi en Suède, donc tout va bouger. Il faut un leader français pour la délégation RN au sein de l’Union européenne. Jordan, qui était tête de liste en 2019, sera certainement de nouveau tête de liste. Nous devons former les cadres du RN et appuyer notre ancrage local. Avant 2027, il va falloir asseoir notre crédibilité et rassurer.

G. A. : Depuis le début de l’été, Gerald Darmanin s’est aventuré sur des terrains que l’on aurait pu croire réservés au RN : islamisme, immigration, rodéos urbains. Craignez-vous le virage à droite du ministre de l’Intérieur ?

L. A. : Darmanin n’est pas fou ! Moi, ça fait deux ans que je lui écris tous les trois mois pour lui dire : « Monsieur le ministre, regardez ce qui se passe ! » Mais il n’ira pas sur notre terrain, ou alors il n’ira que par le micro et la parole. Quant aux propos qu’il a tenus cet été, une partie de sa majorité n’est pas d’accord avec ça. On va se retrouver comme avec le précédent débat sur l’immigration qu’on avait eu quand j’étais député. Les intentions étaient louables, mais dès qu’il s’est agi de passer au débat parlementaire, tout a été ruiné et rien n’a été décidé.

Entretien réalisé par Geoffroy Antoine le 25 août 2022

Boulevard Voltaire