lundi 6 mars 2023

Quand la majorité présidentielle donne à Louis Boyard des leçons de dignité médiatique…



 aime le buzz. Souvenir, sans doute, de ses années de chroniqueur chez Hanouna, cet « élu de la République », qui se définissait jadis plutôt comme dealer, ne cesse de chercher des moyens de provoquer. L'agit-prop est, certes, une constante chez les communistes : il n'y a qu'à voir pour cela les insultes qu'a essuyées Olivier Dussopt depuis les bancs de La France insoumise pendant le débat sur la . Chez les enfants, on appellerait ça « faire son intéressant ». Chez les grandes personnes, on en fait une technique de combat politique.  a donc dénoncé Bolloré sur une chaîne du groupe Bolloré, enregistré un clip de rap minable dont il a été brièvement question dans les colonnes de BV, et il vient à présent de publier une vidéo tout à fait dans l'air du temps, pour qu'on ne l'oublie pas.

Dans cette brève prise de parole, le député insoumis lance un « Blocus Challenge » : il demande à tous les lycéens et étudiants qui participeront à la manifestation du 7 mars de se prendre en photo devant leur établissement bloqué, sous forme de concours TikTok. L'équipe de bloqueurs gagnante, tirée au sort parmi les clichés numériques, bénéficiera d'une visite de l'Assemblée nationale. Ce défi audacieux a immédiatement suscité une levée de boucliers du côté des bourgeois : la région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, a porté plainte contre le député LFI. Quant à , elle a réagi par un tweet sans équivoque : « L’Assemblée n’est pas un prix de concours. La politique n’est pas un challenge TikTok. Vous devriez les servir, vous leur faites du mal. Respectez votre fonction, respectez votre institution, respectez les Français ! »

Voilà une indignation comme la Macronie sait les faire : surjouée, ronflante, avec les valeurs, le respect, etc., mais surtout, une indignation sans la moindre crédibilité. Alors, comme ça, « l'Assemblée n'est pas un prix de concours » ? Même pas pour les gagnants du « nouveau monde », à peine sortis d'école de commerce, pour les vieux tocards du PS ou de LR qui ont trahi au bon moment, ou pour les ambitieux diversitaires ? « La politique n'est pas un challenge TikTok » ? 

Mais alors, pourquoi  a-t-il reçu à l'Élysée Mcfly et Carlito, youtubeurs stars, et a-t-il accepté, en guise de « gage », de poser avec une photo des deux amuseurs grimaçants ? Pourquoi n'a-t-il cessé, par médias interposés, de mettre à bas l'image de la présidence de la République ? Tantôt dans les bras de délinquants ultramarins à moitié nus, tantôt accueillant des travestis dans la cour de l'Élysée, ici parlant au monde de la culture de Robinson Crusoé qui prend « du jambon et du fromage », là courant derrière Joe Biden pour lui cirer les bottes devant les caméras, un jour au bureau en sweat-shirt de commando et mal rasé (« Nous sommes en guerre »), un autre commandant une mini-série à sa gloire pour l'élection présidentielle (Le Candidat)... Le Président de cet État dont  est le quatrième personnage n'a fait que cela, de la mauvaise com' racoleuse, du TikTok et du YouTube, des coups d'éclat infantiles et des selfies douteux (dont le dernier, halluciné, attablé en boîte de nuit à Kinshasa, une bière à la main, avec un chanteur local).

Les utilisateurs de Twitter n'ont pas manqué de citer la phrase (apocryphe) de Bossuet sur les effets et les causes. Il est vrai que quand on a transformé la noble et difficile tâche de gouverner en un happening permanent, en un histrionisme de Narcisse que l'on dirait sous psychotropes, il ne faut guère s'étonner que l'opposition joue sur le même registre. À force de tout salir et de tout hystériser, il ne restera peut-être plus rien, après dix ans de macroneries, de ce qui fut jadis la Ve République. Il ne restera que les petites combines et les scandales, les photos et les coups de com', un déficit record aussi.  ne mérite pas tant d'honneur : il ne représente pas une menace pour quoi que ce soit, il est bien trop ridicule. 

Il n'est que le symptôme d'une dégénérescence généralisée, le ganglion un peu pourri qui confirme le diagnostic du cancérologue.

Par Arnaud Florac le 6 mars 2023

Inflation : va-t-on vers une révolte sociale ? Philippe Herlin et Nicolas Vidal sur Radio Courtoisie le 6 mars 2023

 

samedi 4 mars 2023

La déroute africaine de la France



En déplacement jusqu’au 5 mars sur le continent africain,  tente d’y poser les nouvelles lignes d’un partenariat « rénové » afin de diversifier des relations jusque-là essentiellement tournées vers l’Afrique subsaharienne. Il est vrai que, fortement décriée au cours de ces derniers mois, notamment par la jeunesse, la politique africaine de la France n’a jamais été aussi peu lisible et compréhensible.

En 2017, à Ouagadougou, au Burkina Faso, celui qui venait d’être fraîchement élu à la tête de l’État avait déjà annoncé sa volonté de « tourner la page de la  »Il s'est répété à Libreville, le 2 mars. En d’autres termes, de mettre fin aux relations privilégiées que la France entretenait, pour le meilleur et parfois pour le pire, avec ses anciennes colonies depuis les indépendances. Six ans plus tard,  reconnaît lui-même que ce changement de politique vis-à-vis de nos anciens partenaires n’a pas « encore pleinement donné ses résultats ».

Aveuglement ou parti pris, les conséquences de cette réorientation de nos relations avec certains pays africains ont pourtant été à la une de l’actualité, au cours de ces derniers mois. Ainsi, l’éviction de la France du , lequel figurait pourtant dans notre liste des pays prioritaires en matière d’aide publique au développement (145 millions d’euros de l'APD en 2019), ou bien encore, plus récemment, notre renvoi du Burkina Faso, qui recevait cette même année, toujours au titre de l’APD [aide publique au développement, NDLR], 137 millions d’euros, prouvent bien les effets délétères de ce revirement politique majeur.

Malgré une aide au développement qui a atteint un pic en 2020, avec un budget de 12,4 milliards d’euros, dont 72 % sous forme de dons, la politique africaine lancée par  s’avère donc être un échec cuisant. Incapable d’initier une politique cohérente et forte avec les États africains, englué dans de nombreuses et coûteuses difficultés intérieures, dans l’impossibilité désormais de conduire une quelconque politique à l’international en dehors de ses « mentors » de l’Union européenne et des USA, le chef de l’État choisit de se retirer par la petite porte.

À cet effet, quelle meilleure stratégie que celle qui consiste à se poser en novateur et à proposer le passage « d’une logique d’aide à celle de l’investissement ». Ou bien encore de promouvoir une « nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable ». Des mots creux, parfaitement conjoncturels et, surtout, qui signent l’impuissance d’un homme face à une situation (une autre) qui lui échappe définitivement.

Sur le plan économique, les parts de marché à l’exportation de la France en Afrique ont été divisées par deux depuis 2000, passant de 11 % à 5,5 % en 2017. À noter que ce recul, en dehors de l’aéronautique, concerne tous les secteurs.

Sur le plan militaire, le président de la République annonce également une diminution des effectifs et un effort à venir dans la formation et les équipements. Là encore, signe de faiblesse, c’est tout un pan de la géopolitique et de la géostratégie françaises qui est remis en question. Incapable de résister à la pression de certaines puissances ayant mieux anticipé les événements planétaires actuels, c’est à une abdication sans conditions que nous assistons.

Ce voyage africain présidentiel, au sujet duquel six Français sur dix pensent qu’il n’améliorera en rien les relations de notre pays avec nos partenaires africains, tout comme les seize autres déplacements effectués en terre africaine depuis le début de son premier mandat, restera donc probablement sans effets notables. La France finira de perdre toute influence sur un continent auquel elle était historiquement liée, ce qui n’empêchera pas les Français de voir, sans aucune contrepartie, croître et multiplier une immigration africaine que l’on sait désormais hors de contrôle.

Par Olivier Damien, Conseiller Régional RN de Bourgogne-Franche-Comté le 4 mars 2023

Boulevard Voltaire

Ukraine, Otan, Afrique : la France en déclin – François Asselineau sur TV Libertés le 4 mars 2023

jeudi 2 mars 2023

Comment la Macronie veut généraliser le SNU - Philippe Fabry et Général Emmanuel de Richoufftz, sur Radio Courtoisie le 2 mars 2023

 

Mer de Chine du sud : le centre du monde



Si demain un conflit ouvert se produit entre la Chine et les USA, il y a tout lieu de croire que ce sera dans la zone maritime qui sépare la Chine, le Vietnam, la Malaisie, les Philippines et Taïwan, la mer de Chine du Sud. Cette zone est en effet totalement stratégique pour la Chine comme pour les USA.

C’est le politologue américain Graham T. Allison qui a inventé et popularisé le concept du «Piègede Thucydide» et qui a remis à l’honneur le célèbre historien grec de l’Antiquité.

Il s’agit d’une «situation historique qui voit une puissance dominante entrer en guerre avec une puissance émergente poussée par la peur que suscite chez la première le surgissement de la seconde».

On peut dire que cette constatation relève du bon sens, qu’elle a été extrêmement courante au cours de l’Histoire, et qu’elle caractérise parfaitement les relations actuelles entre les USA et la Chine. En soi, elle n’est donc pas très intéressante ni originale. Ce qui est plus utile à analyser, par contre, ce sont les péripéties possibles de l’évolution des belligérants à l’intérieur de ce piège, et les raisons qui pourraient conduire à ce qu’une «montée aux extrêmes» se produise, où, quand et pourquoi.

Pour ce qui est de l’évolution des acteurs du conflit, tout comme aux premiers rounds d’un match de boxe, on constate qu’il existe souvent entre eux, à partir du moment où l’un comme l’autre se rend compte qu’un affrontement politique (mais pas nécessairement militaire) sera inévitable, une sorte de «période d’observation». Chacun tente d’abord de jauger l’autre, de l’amadouer ou au contraire (ou en même temps) de l’intimider, pour savoir comment il va réagir, s’il va finalement se soumettre ou si on va pouvoir le vaincre sans combattre. De même, on va tenter de se mesurer à lui sur des théâtres secondaires, où des «tests» – victoires ou défaites – seront possibles sans que les egos des protagonistes ne soient directement affectés.

Ces périodes peuvent durer très longtemps. Elles peuvent se conclure soit par un partage du monde (USA/URSS dans un premier temps), soit par la soumission totale de l’un des deux (USA/Japon après la Deuxième Guerre mondiale), soit par la chute de l’un des deux sans affrontement direct (ainsi en fut-il tout au long de la guerre froide entre les USA et l’URSS, jusqu’à la victoire finale des USA, en 1991), soit par une victoire militaire (chute du nazisme en 1945).

La «montée aux extrêmes» se produit souvent sans que les belligérants (s’ils préfèrent se jauger plutôt que se battre) ne l’aient expressément souhaité, mais de telle sorte qu’ils ne puissent l’éviter, soit parce que leur ego (et donc leur image) est directement touché, soit parce que la question est ultra-stratégique, soit parce que la friction, à cet endroit, est permanente. Lorsque toutes ces conditions sont réunies, tout laisse à penser, même si par ce fait même les belligérants vont y focaliser toute leur attention, que c’est là que l’explosion a le plus de chances de se produire.

Par rapport à la Chine, après une longue période où les USA ont semblé ne pas se rendre compte du danger, c’est aujourd’hui dans la phase de jauge et d’intimidation, de déclarations fortes, voire belliqueuses 2, que la relation s’est installée, 3 on ne sait pas pour combien de temps. Mais, en même temps, les conditions d’une «montée aux extrêmes» existent déjà, et toutes les conditions décrites plus haut y sont présentes.

Un article remarquable du Général Daniel Schaeffer, paru sur le site Asie21, nous donne, à ce titre, de précieuses indications. Il détaille la situation en mer de Chine du Sud, où la Chine tente aujourd’hui un coup de force, en se basant sur un tracé de partage des eaux datant de 1947 et défini unilatéralement (et juridiquement condamné), pour «privatiser» la quasi-totalité de cette mer, y compris les îles qui s’y trouvent 4 îles, pour certaines, déjà occupées et militarisées. Il y a évidemment, dans cette démarche, un fort intérêt de contrôle des routes maritimes et de sécurisation de ses exportations vers le détroit de Malacca et les marchés de l’Ouest. Il y a aussi la captation des ressources halieutiques et, bien sûr, celles des hydrocarbures qui s’y trouvent. Mais cela n’est que la surface des choses.

Ce que montre Daniel Schaeffer, c’est que se trouve, en plein dans cette mer, sur l’île de Hainan, la principale base militaire de sous-marins chinoise, dans le port de Sanya. Or les Chinois ont un problème de la plus haute importance : leurs missiles Julang-2, tirés depuis leurs sous-marins Jin, ne sont aujourd’hui pas suffisamment puissants pour frapper directement, en cas de riposte nucléaire, le territoire des USA. Ils auraient besoin pour cela de s’aventurer largemet dans le Pacifique, au moins jusqu’à Hawaï. Or la profondeur de la mer, en sortie de Sanya et jusqu’au détroit de Bashi, entre les Philippines et Taïwan, n’est pas suffisante pour que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins puissent s’y fondre immédiatement dans la mer profonde. Lorsqu’ils quittent leur base, ils sont immédiatement repérés par tous les autres, y compris par les navires US qui patrouillent dans la zone et, on peut le penser, suivis ensuite à la trace. Il est donc pour eux tout à fait essentiel de chasser toute présence étrangère de la zone, ou du moins de la contrôler entièrement, de façon à sécuriser la sortie de leurs sous-marins vers le Pacifique.

Et le Général Schaeffer va même plus loin. En effet, le meilleur endroit, pour les Chinois, pour avoir accès directement aux grands fonds dès la sortie de leur base se situerait… sur la côte Est de Taïwan ! Là, en effet, ils pourraient disposer, à sept kilomètres des plages, de profondeurs de 1 300 m. Une configuration idéale pour menacer directement les USA. On comprend à quel point la conquête de la mer de Chine est pour eux essentielle, et celle de Taïwan bien plus encore.

  • 1 -Pour les Américains, la problématique est rigoureusement inverse. Tant que la menace des sous-
  • marins chinois reste limitée à la mer de Chine du Sud, ils sont moins en danger.
  • 2 – Le Président chinois a demandé à plusieurs reprises à l’armée (en octobre 2018 et en octobre 2020, notamment) de se préparer à la guerre avec les USA.
  • 3 – De par l’accélération hégémonique chinoise conduite par Xi Jinping depuis 2013 et la réaction de Donald Trump
  • pendant son mandat, de 2017 à 2021, une politique apparemment poursuivie par Joe Biden.
  • 4 – Du nord au sud : les Pratas, les Paracels, les Zhongsha Qundao, les Spratleys.
  • 5 – Et pour autant que les Chinois ne développent pas d’autres missiles plus puissants, ce qu’ils sont évidemment en train de faire avec les Julang
  • Deux géants politiques, dont l’un est hégémonique et l’autre ne pense qu’à lui ravir la place, s’affrontent dans une petite mer semi-fermée, où fourmillent une multitude de protagonistes, qui se côtoient avec des frictions permanentes, et où prédominent des intérêts stratégiques majeurs. Une «faille de San Andreas» politique, pourrait-on dire. La tension y augmentera, inévitablement, d’année en année. Si une éruption se produit un jour, il y a tout lieu de croire que ce sera là. La mer de Chine du Sud est, aujourd’hui et pour longtemps, le centre du monde.
Par François Martin le 24 février 2023

mercredi 1 mars 2023

Cette colère que Macron ne voit pas venir



En mars 2018, à l’issue d’un périple dans la France profonde, Emmanuel Macron déclarait, à Loches (Indre-et-Loire) : « Je n’ai pas senti la colère ». 

Huit mois plus tard, le chef de l‘Etat était démenti par les Gilets jaunes. Venus des provinces et de leurs ronds-points, ils déboulaient sur les Champs Elysées pour faire voir à tous, à travers le gilet de la sécurité routière, leurs exaspérations face à un pouvoir aveugle et sourd. Samedi, lors de sa visite au Salon de l’agriculture, à Paris, Macron a renouvelé son analyse si peu prophétique : « Je ne sens pas la colère, je sens une inquiétude ». La même cause (le déni) produisant généralement le même effet (la révolte), il faut donc se préparer à une expression de plus en plus radicale de la France d’en bas, en dépit des dénégations présidentielles. Cela fait plus de cinq ans que les Français oubliés subissent l’arrogance de la macronie. Elle se bouche le nez devant des revendications jugées « populistes » au prétexte qu’elles n’entrent pas dans le moule du système voulu par les « élites ». 

Alain Minc, le 21 février sur RTL, a eu l’honnêteté de reconnaître que la réforme des retraites n’avait d’autre but que de rassurer les marchés financiers qui financent les 3000 milliards d’euros de dettes publiques. Ce raisonnement peut évidemment se comprendre : encore faudrait-il qu’il soit assumé par le gouvernement, ce qui n’est pas le cas

Le chef de l’Etat a épuisé depuis longtemps son originalité initiale. « Pensez printemps », lançait-il en 2018 en reprenant la formule du philosophe Alain. « Pensez printemps », a-t-il redit début janvier 2023 en appelant une nouvelle fois à « conjurer les esprits tristes ». Ces mots creux, répétés par un disque rayé, illustrent l’appauvrissement intellectuel du pouvoir. Il tourne sur lui-même, se pousse du col, mais se montre uniquement préoccupé par sa propre survie. Dans ce contexte de fin de règne, la journée du 7 mars fera mesurer le degré d’insurrection qui parcourt la société en colère. Les syndicats veulent faire de cette date un jour de blocage, voire de grève générale. 

Je reste dubitatif sur leur capacité à aimanter tous les mécontentements, d’autant que les leaders de la CFDT et de la CGT persistent à rejeter le Rassemblement National, désormais premier parti ouvrier. Pour autant, les retraites ne sont déjà plus le seul sujet de mobilisation. L’inflation des produits de consommation courante, le déclassement des zones rurales, l’invisibilité de la France périphérique, le sentiment de dépossession culturelle et identitaire qui gagne les classes populaires enracinées sont autant de possibles ressorts, aujourd’hui disparates, pour l’expression d’une colère plus collective. Macron ne voit rien venir ? Aux Français de lui démontrer, une fois de plus, son erreur.

Par Ivan Rioufol le 28 février 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol


États-Unis : de la vocation continentale à la domination mondiale - Le Nouveau Passé-Présent - le 28 février 2023 sur TV Libertés

 

Nomination de M. Thierry Tuot au Conseil d'Etat : halte à l'hypocrisie macroniste !


Communiqué de Sébastien Chenu, Député RN du Nord du 1er mars 2023

Le 6 mars, Monsieur Thierry Tuot prendra ses fonctions de président de la section de l’intérieur du Conseil d’État. Or, cette nomination, par le Conseil des ministres du 22 février dernier, soulève le doute quant à la volonté de M. Darmanin de lutter véritablement contre l’immigration clandestine et la régulation des flux migratoires en France.

En effet, si M.Tuot demeure un spécialiste de l’immigration, il est surtout tristement célèbre pour ses positions immigrationnistes notoires, développées, notamment, sous le pseudonyme de Jean Faber, dans l’essai « Les Indésirables. L’intégration à la française ».

Mais il demeure surtout l’auteur du rapport « La Grande Nation : pour une société inclusive » dans lequel il fustige la prétendue « xénophobie archaïque » et vante, dans une plaidoirie partiale et exaltée, une société multiculturelle automatiquement bienfaisante.

Ce rapport, d'ailleurs fortement décrié à l’époque par une grande partie des observateurs sereins sur la question migratoire, fourmille de lieux communs hallucinants où l'on passe du mépris affligeant pour nos compatriotes à la victimisation sans discernement des étrangers absouts de toute culpabilité. Pire, la fierté d’être français y devient « la frénétique invocation du drapeau » et nos soldats nationaux sont humiliés par l'éloge des soldats issus de l'immigration qui seraient souvent «les seuls qui versent vraiment leur sang pour la patrie».

Le département confié à M. Tuot devra « examiner les projets de texte liés à la politique intérieure du pays et notamment aux droits d’asile » et rendra des avis publics au poids certain. Cette proposition du garde des Sceaux constitue donc un véritable affront à la volonté affichée du peuple français qui demande une forte régulation des flux migratoires.  

Le « en même temps » du président Macron montre, encore une fois, son hypocrisie magistrale, conciliant les fausses intentions de fermeté prêtées aux ministres Darmanin et Dussopt avec les gages de laxisme et de dogmatisme, permettant ainsi aux mouvements gauchistes pro-migrants de dormir paisiblement.

Aussi, je condamne fermement ces coups portés ostensiblement à la souveraineté de notre territoire et à la sécurité de nos compatriotes que nous défendrons toujours en notre âme et conscience au Rassemblement National !

RN

La gauche vent debout contre le service national universel



Si le service national obligatoire () est critiquable aisément sur le fond, la gauche y préfère la forme. Alors que le gouvernement réfléchit à instaurer une participation obligatoire au  pour les lycéens de certains départements, la NUPES voit, comme souvent, rouge. Ainsi, le député LFI Bastien Lachaud a dénoncé, ce mardi, dans l’Hémicycle, un endroit où l’on « chante La Marseillaise, on marche au pas et ou on y vit une parodie de préparation militaire ». L’horreur, quasiment le nazisme, comme dirait l’autre. La cause de la colère du député Lachaud mais, au-delà, de la NUPES : « Embrigader les lycéens pour mettre les jeunes au pas », accuse le député Insoumis qui défend la conscription voulue par Jean-Luc Mélenchon « s’adressant à de jeunes adultes payés au SMIC et leur permettant de s’engager dans des causes sociales ou écologiques ». Un député du  s'agace : « Oui, en fait, il veut payer les bloqueurs de routes d’Extinction Rebellion. »

En se positionnant contre le SNU, la gauche envoie aussi un message aux lycéens mobilisés contre la réforme des retraites : elle agit pour eux ! On pourra noter, d’ailleurs, le paradoxe d’une extrême gauche opposée à l’embrigadement des jeunes dans le  mais partisane d’une instrumentalisation des mineurs dans sa lutte politique contre les retraites. LFI n’est évidemment pas seule à pourfendre le SNU. Ainsi les élus EELV Sandra Regol et Benjamin Lucas ont dénoncé la pratique de « pompes » exécutées à 22 h 30 dans la cour d’un lycée strasbourgeois. Une punition inconcevable pour la gauche qui y voit un châtiment corporel promu par un SNU « paternaliste et réactionnaire ». Un verbatim qu’on retrouve notamment chez le très gauchiste syndicat SUD Éducation, qui qualifie le  de « surenchère réactionnaire et militariste ». Des positions qui rendent effectivement difficile l’acceptation d’un éventuel uniforme à l’école, comme l’avait défendu le député  Roger Chudeau dans la niche parlementaire du groupe de Marine Le Pen.

Une attaque qui passe mal, dans les rangs de la majorité : celle-ci rappelle que Jean-Luc Mélenchon avait « proposé la même chose ». Dans les faits, la conscription voulue par l’ancien candidat à l’élection présidentielle est très éloignée du  pour les raisons citées ci-dessus, mais elle ne fait surtout pas l’unanimité au sein de la NUPES, et notamment du côté d’Europe Écologie Les Verts. Dans une conférence de presse, cet après-midi, EELV a par ailleurs reconnu que l’acte I de la NUPES touchait à sa fin et qu’il fallait « réfléchir à un acte II », admettant que l’accord avait été négocié très rapidement. En d’autres termes, La France insoumise n’est pas porte-parole de la NUPES et, sénatoriales et européennes approchant, il y a fort à parier que les divergences programmatiques entre les différentes formations vont s’épaissir jusqu’à paraître insurmontables. En cela, le  va bénéficier de la division de la gauche et du désintérêt du Rassemblement national.

Mais c'est aussi le coût - près de deux milliards d’euros pour « un caprice présidentiel », selon les termes de Lachaud - qui sucite l'opposition de la NUPES : celle-ci reproche au gouvernement de trouver deux milliards pour cette structure et pas 60 millions pour les repas à un euro pour les étudiants.

En bref, fidèle à ses vieux tropismes ringards à force d’être jeuniste, la gauche de la gauche a définitivement rompu avec ce qui l’avait rendu politiquement légitime à la fin du XIXe siècle : l’éducation. Et ce n’est pas l’état de l’Éducation Nationale, qui aurait bien besoin de hussards noirs, qui pourrait démentir ces propos.

Par Marc Eynaud le 28 février 2023

Boulevard Voltaire