mardi 28 mai 2024

Je, me, moi, Emmanuel Macron : le président est partout, et même sur la photo !



Des Pyrénées en Allemagne de l’Est en passant par la Nouvelle-Calédonie et le bistrot des supporters de foot à Tourcoing, le Président est partout. Et l’on découvre aujourd’hui qu’il est même sur la photo.

C’est un fait établi, Valérie Hayer, tête de liste du parti présidentiel pour les européennes, s’est sacrifiée pour être potiche en chef. On l’a tirée de son douillet fauteuil européen pour la jeter dans la piscine hexagonale. Mais voilà, à peine entrée dans le pédiluve, elle pataugeait déjà. Alors, faisant mine de lui lancer des bouées, la macronie s’applique à l’enfoncer. À chaque sortie on lui colle un chaperon comme on met des brassards aux enfants dans le petit bain ; on lui coupe la parole, on s’invite à sa place dans les débats, et voilà que, maintenant, c’est Emmanuel Macron lui-même qui pose pour la photo.

 

 

C’est en effet la nouvelle affiche de Renaissance, présentée mercredi 22 mai. Devant la débâcle annoncée, le président a décidé de faire aux Français le don se sa personne : son portrait à côté de l’affiche de Valérie Hayer, et un slogan commun : « Le 9 juin, nous avons besoin d'Europe. » Mention spéciale sous la photo du monarque : « depuis 2017, la France change l'Europe ». Et la France, c’est lui. Du Macron pur jus.

 

Son inconséquence saute aux yeux du monde

 

BFMTV, jamais à la traîne d’un soutien présidentiel, fait remarquer que « Lundi, Marine Le Pen s'était elle aussi engagée aux côtés de Jordan Bardella sur une nouvelle affiche du Rassemblement national ». Certes, mais on fera remarquer que, contrairement à Emmanuel Macron, Marine Le Pen n’est pas (encore) président de la République ! Remarquer également qu’il s’agit, le 9 juin prochain, d’élire des députés au Parlement européen et pas le nouveau président de la République française.

La vérité, c’est que « les caprices » du président, comme l’a si bien décrit Marc Baudriller dans son édito, font de lui une girouette dont l’inconséquence saute aux yeux du monde. Une inconséquence doublée d’un mépris souverain pour les Français en général et particulièrement ceux qui ont choisi de lui imposer un adversaire d’extrême droite, comme il l’a dit en Allemagne. Mais qui fait monter cette droite qu’il vomit ? Qu’est-ce qui rapproche chaque jour un peu plus Marine Le Pen des portes du pouvoir si ce n’est l’incurie de ce gouvernement ?

Méprisant tout autant son entourage que le peuple qu’il exècre, Macron a délégué son Premier ministre face à Jordan Bardella. Un Gabriel Attal qui a confié ce dimanche à La Tribune Dimanche tout le mépris qu’il éprouve lui aussi pour le patron du RN : « Je crois que les masques sont tombés », claironne Attal en préambule. Sans doute, puisque le RN a encore grimpé dans les sondages après leur duel télévisé !

 

Une fine analyse de son cas personnel

 

Alors en ce lundi, après avoir salué la mémoire des six millions de juifs tués par les nazis, Emmanuel Macron se rend en Allemagne de l’Est pour expliquer aux jeunes la nécessité de faire barrage à la montée des extrêmes. Pendant ce temps, un Marocain, malade psychiatrique sous OQTF, attaquait au couteau des passagers dans le métro de Lyon ; un policier a été blessé à Marseille, en raison d’un refus d’obtempérer de la part d’un individu « dangereux, très défavorablement connu des services de police » ; à Nice, ce sont des coups de feu et des tirs de mortier qui ont semé la panique dans le quartier des Moulins…

Qu’importe, pour Emmanuel Macron, le danger c’est le RN et tout ce qui est à sa droite. La démocratie est « en crise », dit-il, et de dénoncer « la fascination pour l’autoritarisme ». Pas faux, c’est même une fine analyse de son cas personnel.

Par Marie Delarue le 28 mai 2024

Boulevard Voltaire


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