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dimanche 4 décembre 2022

Eric Zemmour : Meeting anniversaire de Reconquête au Palais des Sports de Paris le ' décembre 2022

 

Émeutes en Belgique :le plat pays fait face à son grand remplacement



Une façade escaladée pour aller arracher un drapeau national, le jeter au sol puis le remplacer par celui d'un autre peuple, sous les cris enthousiastes de la foule. La scène pourrait évoquer une conquête militaire. Elle a eu lieu ce 27 novembre, à Anvers, où des « supporters » marocains ont substitué leur drapeau national à celui des Belges, après la victoire du Maroc contre la Belgique en Coupe du monde. Presque un détail alors qu'à Bruxelles, la soirée a tourné à l'émeute marocaine : voitures retournées et incendiées, vitrines saccagées, attaque du marché de Noël, jets de projectiles contre les policiers...

Le scénario nous est tristement familier. Depuis 2001 et le fiasco du match France-Algérie, les Français ne comptent plus le nombre d'émeutes, de pillages et d'agressions ayant suivi des rencontres impliquant des pays africains, en particulier l'Algérie. La culture de l'excuse, utilisée à foison par nos politiques et nos médias, tombe pourtant à plat avec nos voisins belges. Ces derniers n'ont jamais colonisé le Maroc. Les immigrés marocains ne vivent pas dans des « ghettos isolés » mais en plein centre-ville, comme à Bruxelles. La Belgique organise des cours de religion musulmane dans les écoles publiques. Les Belges subventionnent les représentants du culte musulman et les imams pour plusieurs millions d'euros par an... Le constat d'échec est pourtant le même. Après la désillusion « Black Blanc Beur » en France, le Plat pays découvre la réalité d'une équipe nationale « multiculturelle » : en cas d'affrontement avec le pays d'origine des immigrés, le vivre-ensemble s'efface sous des allégeances opposées. La situation est d'autant plus criante et douloureuse que le Grand Remplacement est avancé.

En 2019, à Anvers, la population issue de l'immigration est devenue pour la première fois majoritaire, dépassant même les 70% chez les moins de 25 ans. En 2021, à Bruxelles, les Belges non- immigrés ne représentaient plus que 25% des habitants.
Au bout de sa folie immigrationniste, la capitale de l'Union européenne est-elle vouée à devenir une conquête de l'islam ?

Par Eric Zemmour, Président de Reconquête! le 3 décembre 2022



Page Facebook d'Eric Zemmour

vendredi 25 novembre 2022

Graver l’IVG dans la Constitution, ce serait condamner le principe même de limites

 

En France, le sujet de l’avortement est un tabou. Il s’agit même du tabou politique absolu. «Mon corps, mon choix» n’est pas un simple slogan, c’est un commandement du décalogue progressiste.

Interroger la volonté de la gauche d’assouplir toujours plus le cadre légal de l’IVG est déjà un blasphème. Il ne s’agit plus de débattre sur des arguments politiques mais de bien participer à une compétition de vertus morales. Si vous êtes contre la constitutionnalisation de l’avortement, vous êtes contre la liberté des femmes, ainsi se résument les termes du débat public.

Les sujets dits sociétaux permettent à la gauche d’engranger des victoires politiques sans avoir à livrer bataille, car les opposants ont depuis longtemps baissé les armes par peur ou par démagogie.

Pourquoi s’épuiser sur les questions sociales ou économiques quand la politique outre-Atlantique fournit des idéologies en kit, prêtes à être calquées en France, et qui permettent de diaboliser l’adversaire à peu de frais. L’importation de l’idéologie woke, de ses délires et de sa violence, est un exemple édifiant de cette singerie. Il est tellement plus glorifiant de s’occuper des minorités LGBTQ+, «racisées» ou musulmane, de lutter contre le «patriarcat» que de se soucier du pauvre ou du déclassé. L’occasion était trop belle pour la gauche de sauter sur la retentissante jurisprudence de la Cour suprême américaine pour fabriquer le récit d’un acquis potentiellement menacé en France et souffler sur les braises d’un sujet douloureux et brûlant.

Il est plus facile de revenir en boucle, tel un disque rayé, sur l’avortement que de traiter les problématiques des femmes d’aujourd’hui, de la précarité des familles monoparentales, à la difficulté de concilier vie professionnelle et familiale faute de crèche, en passant par l’insécurité croissante.

Il faut oser le dire: la constitutionnalisation de l’avortement est une aberration politique et juridique.

D’abord, car l’IVG n’est pas un «droit» à proprement parler. Il est une règle dérogatoire au principe de «respect de tout être humain dès le commencement de la vie». Tel était l’esprit de la loi défendue par Simone Veil.

L’ériger en droit opposable à tous, c’est condamner le principe même de limites et de garde-fous comme, par exemple, la liberté de conscience des personnels de santé ou le délai légal. Fixé aujourd’hui à trois mois et demi, alors que le passage de l’embryon au fœtus humain est déjà opéré, pourquoi ce «droit» ne pourrait-il s’exercer jusqu’à la veille de la naissance comme cela fut déjà proposé par amendement il y a quelques mois?

Ensuite car il est légitime de rechercher un équilibre dans cette situation très particulière qui implique une femme, sa liberté et ses choix, mais aussi une vie humaine en formation. Ces deux corps distincts qui exigent de nous le respect de leur dignité intrinsèque.

Il est certain que la ligne est floue entre la dimension personnelle et intime de cet acte et ce qui relève de nos valeurs collectives en tant que communauté politique, que le chemin est escarpé entre la rationalité scientifique et la conscience, que la frontière est difficile à tracer entre les critères de qualification juridique d’une personne et la réalité biologique de son existence.

Ne soyons pas dupes, le retour de ce sujet à l’Assemblée n’a pas pour objectif de servir la cause des femmes. Il est utilisé comme arme de division massive des Français, pour servir l’agenda politique des uns et diaboliser les autres.

Voilà une raison supplémentaire de ne pas l’inscrire dans la Constitution. La provocation ne peut être le moteur d’une réforme de notre pacte social. Il contient les règles essentielles de la vie politique, du fonctionnement de nos institutions mais aussi les droits fondamentaux qui permettent une vie en société selon les principes de la démocratie et de l’État de droit.

Il n’a pas vocation à être le réceptacle de coups politiciens, des revendications individuelles du moment ou le terrain de jeu de l’activisme des minorités.

Chacun doit mesurer les dérives potentielles contenues dans cette démarche de constitutionnalisation de l’IVG. Graver aujourd’hui dans le marbre de la Constitution un «droit» à l’avortement, ou simplement la loi actuelle, c’est ouvrir la porte à tous les excès, comme demain la demande d’inscrire le «droit» à la PMA sans père ou encore, pourquoi pas, celui de changer de sexe.

Un responsable politique digne de ce nom et tendu vers le bien commun ne peut que réfléchir et agir avec prudence dans ce domaine. Et si la droite ne s’interdisait pas, pour une fois, de défendre des convictions et de le faire avec courage ?

Par Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête ! le 24 novembre 2022

Le Figaro

mardi 22 novembre 2022

Familles françaises, on vous aime !


Dans le discours politique actuel, parler de famille est un gros mot. On ne parle plus de solidarité envers elle que comme d’un coût social. On ne parle plus de natalité que pour accuser les effets néfastes de son bilan carbone.

Nous avons perdu le sens de la famille. Nous vivons dans une ère occidentale où les mots n’ont plus la signification que la réalité et les siècles de sens commun leur ont donné, mais adoptent les contours des constructions du temps. Ainsi, en quelques années, on a inventé et reconnu plein de sortes de familles émancipées de la complémentarité homme-femme et de son corollaire : la filiation.

Emmanuel Macron, le premier, affirme « votre problème c’est que vous croyez que le père est forcément un mâle ». Les mots n’ont plus de sens et cette déconstruction des repères sémantiques fait insidieusement le jeu de l’utopie marxiste qui réclame l’abolition de la famille au profit d’une éducation collective.

Le drame de la dissolution de la famille est le drame de la patrie-nation et inversement. Car la famille est la cellule souche du corps national. La nation est la grande famille des familles françaises et la famille des Français qui n’en ont pas.

Notre écologie familiale et nationale s’inscrit en rupture profonde avec la société fluide actuelle. Elle n’aspire pas à la décroissance ou à la déconstruction, filles de l’individualisme.

Contrairement à nos adversaires, nous sommes capables de définir la famille comme une filiation, tout d’abord, charnelle, mais également sociale et culturelle, qui préexiste au droit et sur laquelle ce dernier n’a pas d’emprise. De même, nous pouvons définir la nation. Notre projet est clair de cette cohérence anthropologique et civilisationnelle.

De là découle l’impérative nécessité de protéger, soutenir et développer les familles françaises.

C’est le programme d’Éric Zemmour : protéger la famille et les enfants, en interdisant la PMA sans père ; les soutenir en doublant le plafond du quotient familial ; encourager la natalité par l’attribution d’une prime de 10 000 euros par naissance en zones rurales et la création de 60 000 places en crèche en 5 ans.

Sous le quinquennat de François Hollande, les allocations familiales ont été modulées en fonction des revenus, devenant, de facto, des allocations sociales. La famille a été victime d’une triple offensive concertée : au portefeuille, dans son modèle avec le mariage homosexuel et la suppression de la notion de « bon père de famille », ainsi qu’à l’école avec la théorie du genre.

Emmanuel Macron ne fait qu’enfoncer ce clou en cédant au caprice du droit à l’enfant par la légalisation de la PMA sans père. Son gouvernement a également choisi de ponctionner, sous 49-3 à l’Assemblée nationale, 2 milliards d’euros à la branche famille de la sécurité sociale. L’article 10 du PLFSS 2023 prévoit, en effet, le « transfert des indemnités journalières postnatales à la branche famille. » 2 milliards d’euros, c’est l’équivalent du financement de 250 000 places en crèche.

Dans le même temps, en France, tandis que le taux de fécondité est de 1,8 enfant par femme pour les Françaises, il s’élève à 2,6 pour les immigrées nées à l’étranger (résidantes ou de nationalité françaises) selon L’Institut national d’études démographiques (2019). Voilà ce qui justifie que nous ayons encore le taux de fécondité le plus élevé de l’Union européenne. En réalité, l’absence de politique nataliste entraine un remplacement de population, nuit à la biodiversité des peuples et au droit fondamental du peuple français à rester lui-même.

Nous devons porter un projet civilisationnel. Les problèmes de la croissance, des retraites et du rayonnement de la France seront résolus si l’on s’appuie sur une politique familiale ambitieuse. Les défis environnementaux et sociétaux seront résolus si nous soutenons la famille traditionnelle, lieu de l’apprentissage naturel des limites, de la vie en société et de la gratuité.

Pour cela, il faut rappeler que l’éducation se fait au sein de la famille tandis que l’instruction est due par l’école. C’est en ce sens que nous avons fait de la lutte contre le grand endoctrinement, une priorité de notre action politique avec la création du réseau « Parents vigilants ». Les idéologues doivent cesser de traumatiser les enfants avec la théorie du genre et l’idéologie LGBT ou encore le port du masque à l’école. L’école c’est le lieu de la transmission des savoirs.

L’écologie familiale et nationale se suscite en rappelant que la vie humaine à naitre ou proche de son terme, si elle a un coût, n’a pas de prix. Là où la famille est le creuset de la fraternité, la nation doit être la garante de la dignité de chaque être humain.

Selon un sondage de 2010, 47% des femmes avortent faute de pouvoir matériellement assumer leur enfant. Une politique économiquement incitative et audacieuse en faveur de ces femmes permettrait de réduire le drame individuel et national de l’avortement. Pour rappel, en 2021, il y a eu plus de 25 avortements par heure en moyenne.

Enfin, la famille est le lien entre l’individu et la communauté. Elle est la première nation de la personne humaine. Les politiques publiques doivent viser sa réalisation et son épanouissement le plus complet.

Si certains ont pour objectif de mettre en place un permis de procréer ou de faire de l’avortement une panacée progressiste, nous faisons le choix de réinvestir dans la famille, de rouvrir des maternités, de soutenir les sages-femmes exclues du Ségur de la Santé, de réfléchir à l’idée d’une suppression de l’impôt sur le revenu pour les familles nombreuses comme c’est le cas chez nos voisins hongrois.

L’espérance et l’avenir repose sur le bonheur des familles françaises 

Page Facebook de Stéphane Ravier

jeudi 10 novembre 2022

Les colères de Collard - Ocean Viking : ne cédons pas au chantage des faux humanitaires !

 

L’attitude de blocage de la CGT nous rappelle l’impérieuse nécessité de réformer le syndicalisme français

 

C’est une actualité dont les Français se seraient bien passés. Alors que notre pays fait face à une grave crise énergétique, doublée d’un risque de récession, un autre choc, résultant d’une volonté délibérée, est venu encore aggraver les difficultés des Français ; pour une fois ce n’est pas l’incompétence du gouvernement qui est en cause. La grève préventive engagée à l’initiative de la CGT révèle, une fois de plus, un pouvoir de nuisance inversement proportionnel à sa représentativité. Une centaine de grévistes ont suffi à limiter l’approvisionnement en carburant de l’ensemble du pays.

En instrumentalisant une controverse sur les « superprofits », la CGT s’est de facto positionnée en tant que profiteuse de guerre, son pouvoir de négociation étant évidemment décuplée par les crises en cours ; nous la savons coutumière du fait… On se souvient des nombreuses grèves au sein de la SNCF, opinément positionnées avant les départs en vacances ou encore la façon dont la CGT Dockers mine la compétitivité du port du Havre par des opérations « port mort » et dont les motifs sont parfois sans rapport avec leur métier, comme l’exigence en 2020, du retrait de la réforme des retraites.

La radicalité devient alors un moyen d’exister politiquement et médiatiquement pour faire oublier leur déficit de représentativité auprès des salariés.

Ce chantage syndical et ces blocages sont d’autant plus inacceptables que moins d’un salarié du privé sur dix est syndiqué, soit le taux le plus faible des pays riches de l’OCDE. En 70 ans, le nombre de syndiqués a chuté de plus de 70%.

À cela, ajoutons qu’environ les deux tiers des salariés du privé, 12 millions, travaillent dans des déserts syndicaux, tandis que le noyau militant et sociologique du syndicalisme français contemporain est constitué des salariés ayant un statut particulier et travaillant dans des grandes entreprises nationales (SNCF, EDF, GDF, RATP, Aéroports de Paris, Arsenaux…), des agents des fonctions publiques d’Etat et territoriale ou encore des salariés des sociétés d’économie mixte. En clair, ce sont avant tout les catégories de salariés les plus protégées qui constituent l’essentiel des militants syndicaux.

Tout naturellement, leurs préoccupations et leur vision du monde imprègnent l’ensemble du mouvement syndical. Ainsi, la CGT préfère par exemple défendre la régularisation des sans-papiers plutôt que de lutter contre le chômage et pour le plein emploi. Non contents d’abandonner les chômeurs qui ne sont ni adhérents ni une clientèle rentable, la CGT alimente le dumping social en défendant les sans-papiers dont la venue sur le sol français fait pression à la baisse sur les salaires des salariés. Mais après tout dans leur esprit, il ne s’agit que des salariés du privé…

Cette situation nuit profondément à la qualité du dialogue social de terrain : les négociations s’en trouvent déséquilibrées et les accords passés ont une moindre légitimité. Pas surprenant que, dans ces conditions, près de 6 Français sur 10 considèrent que les syndicats de salariés sont davantage un élément de blocage que de dialogue.

Cette situation interroge d’autant plus que les syndicats disposent en France d’un pouvoir considérable au travers du paritarisme qui leur permet de participer à la gestion des caisses de sécurité sociale, des retraites ou encore des allocations chômage. Est-il normal que la protection sociale, publique ou privée, soit assise sur le paritarisme, qui est de moins en moins représentatif, alors que son poids économique constitue plus du double de celui de l’État qui, lui, repose sur la représentation nationale ?

Cette situation est encore aggravée par le fait que les syndicats de salariés ne sont que très minoritairement financés par les cotisations de leurs adhérents, la plupart de leur fonds provenant des subventions publiques massives et des contributions obligatoires payées par les entreprises ; c’est d’ailleurs bien là qu’est le scandale.

En 2020, ce sont plus de 81,5 millions d’euros qui leur ont ainsi été versés par ce biais. De cette manne financière colossale, la seule CGT a reçu 18,1 millions d’euros. Ce modèle de financement massif des syndicats par le contribuable et les contributions des entreprises est une exception française en Europe. En effet, là où les adhésions représentent près de 80% des ressources des syndicats dans certains pays, en France elles ne pèsent que pour moins d’un tiers  du financement des organisations syndicales comme la CGT ou FO. Et c’est sans compter sur la manne issue de la gestion de la formation professionnelle, dont l’attribution est particulièrement opaque et qui pourrait représenter 10% du budget des grandes centrales syndicales.

Ce déséquilibre et cette opacité budgétaire, mis en lumière par le rapport Perruchot en 2011, en font des rentiers, plutôt que des outils au service de l’intérêt collectif des salariés, à qui ils n’estiment la plupart du temps n’avoir aucun compte à rendre.

L’intérêt des salariés est donc de moins en moins le moteur de l’action syndicale, mais un prétexte, un marche pied, pour défendre un agenda politique et non syndical. On peine en ce sens à comprendre l’hommage rendu par Philippe Martinez, Président de la CGT, à Yasser Arafat ces dernières semaines. Quel est le rapport avec le syndicalisme ? Les salariés français ont-ils voté pour cela ?

Dès lors, l’objectif le plus immédiat est de réduire drastiquement les sources de financement hors adhésions aux syndicats. Un syndicat doit pouvoir subvenir seul à ses besoins en se finançant grâce à l’adhésion qu’il suscite chez ceux qu’il aspire à représenter. L’indépendance est aussi à ce prix.

En outre, une réforme syndicale digne de ce nom doit rechercher davantage de pluralisme afin de ne plus laisser la place principale à quelques bastions ultra-politisés, une autre regrettable spécificité française.

Pour cela, il faut revenir sur le monopole dont disposent les syndicats représentatifs au premier tour des élections professionnelles. En l’absence de candidats syndiqués, c’est uniquement au second tour que les salariés retrouvent une véritable liberté de choix, avec la possibilité pour des salariés non syndiqués de se déclarer candidat. Dans nombres d’entreprises, la mise en concurrence avec de nouvelles listes permettra une émulation salutaire, une meilleure prise en compte des besoins du terrain, voire l’apparition de nouveaux syndicats plus représentatifs.

Nous devons également obliger les responsables syndicaux à maintenir une activité de salarié, pour éviter la multiplication des apparatchiks syndicaux et afin qu’ils conservent le contact avec le terrain. Il pourrait être envisagé en ce sens de diminuer les heures de délégations dans certaines situations, d’élargir le non-cumul des mandats et de limiter les mandats successifs à deux pour une même personne.

Enfin, pour compenser la perte de la manne non issue des adhésions, la généralisation du chèque syndical au-delà d’un certain seuil d’effectif pourrait être une piste. Il s‘agit d’une somme qu’une entreprise alloue chaque année à ses salariés pour qu’ils puissent avoir le choix d’adhérer ou pas à un syndicat et qui, si elle n’est pas utilisée, retourne dans les caisses de l’entreprise.

Toujours dans l’esprit d’inciter davantage les salariés à s’impliquer dans le dialogue social, il pourrait être imaginé d’importer un modèle pratiqué dans certains pays étrangers : à savoir, que les décisions obtenues à l’issue des négociations ne s’appliquent qu’aux salariés syndiqués et non à l’ensemble des salariés. De cette façon, les syndicats seront incités à négocier des accords gagnant-gagnant, plutôt que d’adopter des postures idéologiques et de faire le choix du blocage par principe. En outre, les salariés trouveraient un véritable intérêt à adhérer.

Une économie ne peut fonctionner sans un dialogue social constructif. Trop souvent en France, les syndicats contribuent à jouer sur les oppositions : employés contre chefs d’entreprise, ou encore actionnaires contre salariés. Pourtant, ces catégories n’ont pas  vocation à s’opposer mais ont, au contraire, un intérêt commun à ce que l’entreprise réussisse.

Pour briser la culture syndicale contestataire et contre-productive, il est impératif que les travailleurs français réinvestissent le champ syndical dans un système réformé, indépendant et pluraliste.

Par Marion Maréchal, vice-présidente de Reconquête ! le 10 novembre 2022

Marion Maréchal



mercredi 9 novembre 2022

La droite patriote passerait-elle l’épreuve du pouvoir ?



Lors d’un débat récent sur RTL, le docteur Laurent Alexandre expliquait, à propos des communistes arrivés au gouvernement en 1981, « qu’ils ont dû se confronter au réel, s’adapter au réel, ils ont été transformés par le réel et par le pouvoir ». Selon lui, lorsque - et non « si », car selon lui, ce n’est plus qu’une question de temps – le RN arrivera au pouvoir, le parti à la flamme suivra la même trajectoire, « changera profondément » en quittant les bancs de l’opposition pour les fauteuils des cabinets ministériels.

Est-ce à dire que, quelles que soient la force et la justesse de ses convictions, quelle que soit la légitimité à agir conférée par le résultat des urnes, un parti politique de droite, patriote, souverainiste, identitaire, national-conservateur - appelez-le comme vous l’entendez, mais assurément disruptif et à contre-courant - n’aurait, en définitive, aucune chance de modifier la trajectoire, de freiner cette course folle vers l’abîme que l’on connaît en Occident ?

Comment renverser cet argument qui sent la résignation, l’aquoibonisme, qui voudrait que les forces à l’œuvre dans la marche du monde vers une même direction seraient si puissantes qu’elles ne toléreraient, au mieux, qu’une forme d’immobilisme ?

On l’a souvent dit dans ces colonnes, l’essentiel est la volonté politique. Les récentes affaires d’OQTF jamais exécutées et aux conséquences sanglantes en sont, en creux, l’éclatante démonstration.

Mais quel est donc ce réel dont parle Laurent Alexandre ? Celui que les idéologues de tout poil ont édifié à coups de narrations médiatiques plus vraies que nature ? Elles deviennent le réel, la classe politique se transforme alors en caricature de Disneyland, on l’a vu pour l’affaire Fournas. Contre cela, il faudrait commencer par ne rien lâcher sur le plan sémantique, ne jamais adopter les éléments de langage fournis obligeamment par la gauche et repris à l’unisson par tout le chœur politico-médiatique. Le « réel » commencerait déjà un peu à évoluer. Sur ce plan, on peut dire qu’Éric Zemmour a ouvert la voie.

Le docteur Alexandre parle-t-il, également, de cette réalité installée, organisée, construite, modifiée à coups de lois – en France par exemple, toutes les lois sur l’immigration -, de ce dévoiement des institutions - le référendum de 2005, par exemple, et la super-potentialisation de l’Union européenne au détriment des souverainetés nationales, dans tous les domaines -, de ce Moloch qu’il serait vain d’affronter ?

L’exemple récent des bateaux des ONG chargés de migrants qui débarquent actuellement à une cadence accélérée en Italie - par un pur hasard ? - est un cas d’école.

La volonté, pourtant clairement exprimée, de ce gouvernement d’empêcher le débarquement de clandestins est contrecarrée par le droit international, les obligations et accords entre pays de l’Union européenne, et, in fine, le cadre légal mis en place par l’ancien ministre de l’Intérieur de gauche du gouvernement Draghi. Les ONG disposent d’une batterie d’avocats qui ont déposé de multiples recours devant les tribunaux. Or, la magistrature italienne est, comme la nôtre, en majorité de gauche. Lorsque le résultat des urnes n’est pas « conforme », la magistrature entre en scène : outrepassant ses fonctions, elle s’arroge un pouvoir politique. Comme, aujourd’hui, les ONG qui prennent en otage la politique migratoire, soutenues à coups de sit-in, pancartes, manifestations et jugements moraux par la gauche italienne. Cette même gauche qui se découvre aujourd’hui « humaniste », quelques mois à peine après avoir imposé aux Italiens un passe sanitaire parmi les plus restrictifs au monde : songez seulement que les enfants de plus de 12 ans ne pouvaient prendre les transports en commun pour se rendre à l’école s’ils n’étaient pas vaccinés. Humanité…

Mais revenons à ce fameux « réel » auquel on ne pourrait que se soumettre, par fatalisme ou résignation. Pour le cas italien, rappelons que Giorgia Meloni vient tout juste d’arriver au pouvoir et qu’elle ne peut, en dix jours, s’opposer à tout ce cadre législatif dont elle hérite. Sa tournée bruxelloise a été un succès, nous dit-on. On comprend aisément qu’elle ne veuille pas prendre de front les instances européennes ; néanmoins, la voie à emprunter est étroite, l’Union européenne tendant par nature à abolir les souverainetés nationales. Sur le plan migratoire, il faudra d’intenses efforts diplomatiques, déployés sans naïveté aucune, pour amener l’Europe à prendre enfin ses responsabilités. Dans son programme, il y avait l’idée d’un blocus naval à l’entrée des eaux territoriales italiennes… 

comme celui que Romano Prodi, président du Conseil de gauche, avait mis en place en 1997 pour refouler les vagues migratoires albanaises. Il y a aussi, dans ce programme politique, l’idée d’externaliser la demande d’asile hors d’Europe… comme le fait la social-démocratie danoise. Cela briserait le cercle vicieux en cours aujourd’hui : s’embarquer sur des rafiots de fortune, enrichir des passeurs, véritables trafiquants d’êtres humains et livrer ainsi la gestion des flux migratoires aux ONG, ce dont l’Union européenne s’arrange fort bien.

Pour cela, il ne faudra pas craindre d’affronter l’Union européenne, la Cour européenne des droits de l'homme, la réprobation internationale, le camp du bien. Pour cela, il faut de la volonté politique, et du temps. À ce titre, l’exemple hongrois est parlant. Mais le temps presse. Ceux qui aiment leur pays et refusent la nouvelle réalité imposée devront faire preuve de courage politique tout autant que d’abnégation. Et ne jamais oublier qu’« en politique, tout désespoir est une sottise absolue ».

Par Marie d'Armagnac le 8 novembre 2022

Boulevard Voltaire