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dimanche 17 décembre 2023

Débat Maréchal-Panot sur BFMTV : inédit, une femme l’emporte contre un robot



Ce dimanche soir 17 décembre, à l’heure des vêpres, BFM TV proposait un duel jamais vu sur les ondes et sur cette longueur (une heure) entre la patronne des députés La France insoumise Mathilde Panot et la candidate de Reconquête aux Européennes Marion Maréchal, sous la houlette du journaliste Benjamin Duhamel. Deux jeunes femmes de 34 ans engagées aux deux bouts du spectre politique : l’occasion de peser les arguments et les personnalités. De soulever aussi les voiles pudiquement tendus sur les partis pris pas toujours très propres des amis de Jean-Luc Mélenchon. On allait voir ? On a vu. L’honneur, le souci de la France et de la vérité d’un côté, les mots d’oiseaux et le déroulé idéologique aveugle de l’autre : le débat promettait d’être difficile, il le fut.

« Tous les Le Pen sont des dangers pour la République »

Les premières minutes donnent le ton. Courageusement, Marion Maréchal monte au front et s’appuie sur les faits divers des dix derniers jours pour mettre son adversaire du soir sur le terrain de la réalité vécue par les Français. Peine perdue. Mathilde Panot botte en touche et agite le chiffon rouge : le climat. Elle développe « le lien entre l’écologie et l’immigration ». Quel rapport avec les drames infligés en France à des femmes et des hommes par une immigration folle travaillée par l’islamisme ? Aucun. Panot poursuit en pilotage automatique, toujours sur le fil de l’injure et de la calomnie, lançant au passage « votre ami Bolloré » - horresco referens -, qualifiant Marion Maréchal d’hypocrite, constatant que Meloni n’a pas arrêté la hausse de l’immigration en Italie (l’attaque eut été plus sévère encore si Meloni avait stoppé la vague, mais peu importe), niant l’ensauvagement et le lien entre immigration et délinquance pour finir sur une grossière attaque au patronyme, sans doute apprise par coeur : « Tous les exilés ne sont pas des délinquants mais tous les Le Pen sont des dangers pour la République ». Une vision particulière de la vérité, de l’élégance dans le débat, du respect de l'adversaire et de l’exercice de la démocratie. Pour Panot, ce sera une cure de Padamalgam.
Quand on en est là, on peut creuser encore un peu et lancer sans ciller « la France ne sera jamais une nation ethnique ». Deux fois, Mathilde Panot répète une formule qu’elle doit trouver efficace ou jolie. Une trouvaille : « Nous voulons faire France de tout bois ». On voit l’idée. « Qu’on accueille les gens dignement », poursuit-elle. Tous « les gens ! » « On a bien su accueillir l’Ukraine ! ».

Marion Maréchal revient au réel. A l’accès aux soins, au drame de Crépol, au phénomène de ces bandes qui détestent la France, à ce racisme anti-blanc qui surgit de plus en plus fréquemment. Mais Mathilde Panot n’a vu qu’un drame, cette « expédition punitive raciste » à Romans-sur-Isère dans le quartier de La Monnaie. Là encore, Marion Maréchal tente de réintroduire un peu de réel dans un océan de déni idéologue. « Les Français n’ont pas peur de se faire égorger par l’ultra-droite », rappelle-t-elle.

Plus tard, la candidate du parti de Zemmour tentera encore d’ouvrir les yeux de son contradicteur : la menace ne vient pas des Bouddhistes ni des catholiques, explique-t-elle. On fait face à des réseaux organisés, des réseaux islamistes. Marion Maréchal veut d’ailleurs étendre les règles de la laïcité du lycée à l’université. Ce qui ne serait pas un luxe… Réponse en mode automatique de Mathilde Panot : « Vous jouez avec les peurs ! ». Cela faisait longtemps !

Un soupçon de cruauté

Vient l’économie. Pour Marion Maréchal, il faut diminuer les charges sur les salaires dans un pays où les dépenses sociales pèsent… 33% du PIB ! « Les Français sont découragés de travailler », constate la candidate Reconquête.

Une fois de plus, confrontée au réel, Mathilde Panot s’appuie sur l’injure et traite son adversaire de « sorte de Macron radicalisé ». Efficace auprès des adhérents LFI ? Sans doute pas tous… Elle montre des chiffres (faux) sur la fraude fiscale et la fraude sociale et conclut : « Il n’y a pas d’autres assistés que les riches ». La vie est simple à LFI. Marion Maréchal rappelle que ce sont les classes moyennes qui portent à bout de bras notre système, ce qu’aucun économiste sérieux ne met en doute. Que l’hôpital et l’école sont au bord de l’effondrement. Mais Panot s’en moque. Elle glisse sur ses positions pas très nettes sur le voile et l’abaya pour attaquer sur le thème de l’uniforme scolaire : ce budget pourrait servir à acheter des fournitures scolaires, explique-t-elle. Ben voyons. Et des survêtements Nike ? En quoi cela résoudra-t-il les problèmes de laïcité, c'est à dire liés à l'islam. Encore une fois, Panot tape à côté.

Courageusement, Marion Maréchal répond sur le sujet explosif de l’avortement : elle considère qu’il pourrait et devrait être parfois évité. La jeune candidate Reconquête se soucie du drame des agriculteurs français étouffés par l’UE et leur propre pays. Panot déroule toujours sa doxa.

Concentrée, précise, appuyée sur des chiffres, honnête et vraie, Marion Maréchal a fait face. Il lui aura manqué un soupçon de sourire, de hauteur, d’ironie, de rouerie et d’aisance, façon Mitterrand dans ses duels face à Giscard ou Chirac. Un peu de cruauté pour mettre son adversaire le nez dans ses positions sur l'abaya, entre autres. Facile à dire. Car on attendait un débat de femmes : on a vu, comme dans certains tournois d’échecs, une femme lutter contre un robot.

Par Marc Baudriller le 17 décembre 2023


jeudi 14 décembre 2023

Macron, naufrageur du Titanic



Le Titanic est en train de sombrer. Pour ne pas avoir voulu voir l’iceberg de l’insécurité identitaire, en dépit des alertes, Emmanuel Macron doit être tenu pour responsable du rejet préalable, lundi par les députés, du projet de loi sur l’immigration présenté par Gérald Darmanin. Là est le naufrage. Une insurrection parlementaire a répondu, enfin, aux arrogances répétées du chef de l’Etat et du ministre de l’Intérieur. Cette sorte de « gilet-jaunisation » des élus, naguère timorés, vient en écho à l’exaspération de l’opinion confrontée à une caste incapable d’entendre le peuple dans ses angoisses existentielles. « Je sais où je veux emmener le pays », avait pompeusement déclaré Macron en mai 2018 devant Jean-Pierre Pernaud, sur TF1. 

En réalité, les objectifs du président, illisibles dans leur « en même temps » indécis, ont toujours été à rebours des attentes des oubliés de la classe moyenne. Ces Français sont confrontés, eux, à une préférence immigrée qu’ils doivent non seulement prendre en charge financièrement mais qui est devenue insupportable dans ses injustices quotidiennes (prestations sociales, santé et école gratuites, logement prioritaire, etc.) Or l’immigration est, et restera, un sujet qui ennuie le monarque et sa cour. L’obsession de la macronie est de donner tort, coûte que coûte, au RN et à la droite « populiste ». Ceux-ci ont pourtant des solutions pour mettre un terme à l’invasion migratoire (près de 500.000 arrivées par an !), qui alimente un islam colonisateur et revanchard et accentue le déclin de la nation.

Macron restera dans l’histoire comme l’ultime naufrageur d’une France abîmée par près d’un demi-siècle de décisions ubuesques inspirées par des idéologues hors-sol. Jamais les guerres extérieures n’ont autant affaibli la nation que les politiques suivies par des « élites » adeptes du mondialisme et du grand mélangisme. L’orgueil présidentiel va tout faire ces prochaines semaines pour faire oublier le désaveu parlementaire. Il a dès à présent ressorti son mépris, adressé à ceux qui ont osé l’humilier dans une coalition il est vrai baroque (Verts, LFI, LR, RN). 

Il ne faut pas exclure de voir Macron, soucieux de sauver les apparences, multiplier les initiatives pour feindre une maîtrise qu’il n’a plus. Cicéron avait déjà prévenu : « Plus l’effondrement d’un Empire est proche, plus ses lois sont folles ». En attendant, le chef de l’Etat a involontairement réussi non seulement à placer l’immigration comme le sujet politique central, mais aussi à rompre définitivement le lien entre la macronie et les Républicains. Quarante députés LR sur cinquante-huit ont en effet voté le rejet préalable, en refusant ainsi la « main ouverte » que Darmanin leur tendait, y compris au prix de promesses, pour certains, d’effectifs supplémentaires en policiers ou en gendarmes. Les Verts, à l’initiative de la motion, ont réussi pour leur part à tenir la chandelle dans l’esquisse du rapprochement LR-RN sur l’immigration. 

La chute de Macron oblige les droites à se tenir prêtes.

Par Ivan Rioufol le 13 décembre 2023

Le Blog d'Ivan Rioufol

 

dimanche 29 octobre 2023

Le 3 avril 1987... Il y a mille ans



La liberté d’expression est morte depuis qu’elle est devenue, pour les tenants du gauchisme culturel, la liberté d’interdire d’expression quiconque ne pense pas comme eux. On ne compte plus les atteintes à cette liberté : interdiction à tel ou tel de donner une conférence, défense de réunir ses lecteurs dans une salle publique, une bibliothèque, une librairie, à l’École normale supérieure, à Science Po, dans des universités.

Le service public, payé par le contribuable, propose des plateaux et des tables rondes où débattent blancs bonnets et bonnets blancs. Les contradicteurs sont des faire-valoir. Questions perfides aux Rebelles, ronds de jambe de connivence pour les Soumis, proscriptions des Résistants. Ceux qui en appellent à la liberté d’expression l’interdisent au nom de la liberté d’expression. À Bordeaux, on interdit Sylviane Agacinski qui s’élève contre la traite négrière moderne qu’est la vente d’enfants ; et on invite Judith Butler qui œuvre à la marchandisation des corps et on lui décerne le titre de docteur honoris causa à l’Université de... Bordeaux. On interdit Alain Finkielkraut à Science Po Paris ; et on sollicite Houria Bouteldja, racialiste, antisioniste et décolonialiste à l’Université de Limoges. On détruit quatre cent cinquante livres de François Hollande à l’Université de Lille ; et on déroule le tapis rouge de l’Université de... Bordeaux à Jean-Marc Rouillan, d’Action directe, bien qu’il ait tué deux personnes et fait l’apologie du terrorisme en 2015 – bien que, ou peut-être plutôt parce que.

J’ai souvenir, pour ma part, qu’une pétition lancée par les freudolâtres, Élisabeth Roudinesco en tête, avait été envoyée à France Culture pour interdire la diffusion de mon séminaire de l’Université populaire de Caen consacré à Freud. Cette demande de censure avait été effectuée « au nom de la liberté d’expression » ! Le directeur de l’époque, Olivier Poivre d’Arvor, n’y a pas consenti, qu’il en soit ici remercié. La besogne fut exécutée il y a six ans par Sandrine Treiner. Je suis toujours interdit de service public, y compris dans cette maison qui affiche sans rire un slogan à se tordre : « France Culture, l’esprit d’ouverture ». C’est probablement au nom de l’esprit d’ouverture qu’ils décrètent tant de fermetures !

L’impossible débat

Le débat démocratique n’existe plus. Quant, à Front populaire, nous avons organisé une rencontre avec Éric Zemmour, qui n’était pas encore candidat, devant quatre mille personnes au palais des Congrès de Paris, L’Obs a fait paraître un article expliquant ce que cette rencontre avait donné... une heure avant qu’elle ait eu lieu ! Incestueuse, la presse maëstrichienne a ensuite fait savoir que j’étais aligné sur lui.

Quelque temps plus tard, l’Agence France Presse annonça que « j’envisageais de voter Zemmour » en oubliant que j’avais ajouté une condition : « S’il muscle son bras gauche ! » Il ne l’a pas musclé, c’est le moins qu’on puisse dire, il n’y eut donc pas de compagnonnage. Mais débattre avait suffi pour anathématiser. Peu importe que j’aie fait savoir partout que je souscrivais à son diagnostic d’une France qui allait mal, mais pas à ses solutions ; il croit à l’homme providentiel, moi au peuple providentiel ; rien n’y a fait. Nous avions débattu, nous nous sommes parlé, nous avons ferraillé et bataillé sans nous insulter, mais j’étais un allié du diable du simple fait d’avoir échangé avec lui !

Il est loin le temps béni où l’excellent Bernard Pivot pouvait inviter sur le plateau d’Apostrophes Maurice Bardèche, fasciste revendiqué, et Bernard-Henri Lévy, sans que la presse du gauchisme culturel ne titre le lendemain que BHL souscrivait à ses thèses antisémites. Il y avait aussi, sur ce plateau, un certain Gabriel Matzneff. Quelle était la thématique ? La responsabilité des intellectuels. Bardèche, l’un des inventeurs du négationnisme, y défendait un livre sur Céline, et BHL son Éloge des intellectuels. Personne n’a estimé que, par capillarité, Bernard-Henri Lévy soit devenu négationniste, ni même que Bardèche fût converti aux idéaux de BHL. Il y avait juste eu débat. C’était le 3 avril 1987, il y a mille ans.

Ces débats ne sont plus parce que la gauche culturelle voit son pouvoir menacé par une presse et des médias vraiment libres qui n’appartiennent ni à l’État ni à des milliardaires alignés sur son idéologie nihiliste.

De Gaulle avait, après-guerre, donné la culture, l’éducation, la recherche, l’université à la gauche avec laquelle il gouvernait – difficile de confier l’Intérieur, les Affaires étrangères, l’Armée aux communistes qui prenaient leurs ordres à Moscou...

Mai 68 a généré une gauche soixantaine-huitarde qui s’en est donnée à cœur joie en se recasant chez Mitterrand, grand recycleur de trotskistes. Ceux-là ont détruit ce qu’ils ont touché. On commence à le dire, ça commence à se voir, à se savoir : ils défendent leur peau de chagrin idéologique comme des satrapes le dos au mur. 

Quand ils entendent une voix qui ne vient pas de leur meute, ils sortent leur revolver.

Par Michel Onfray le 29 octobre 2023

Le JDD


samedi 28 octobre 2023

L’AFP refuse de qualifier le Hamas de « terroriste »… comme Mélenchon et LFI

L'Agence France-Presse (AFP), mastodonte historique de l'information officielle en France, est-elle en passe de devenir l'AFI ? L'Agence de La France insoumise ? C'est la conclusion qui vient inévitablement à l'esprit à la lecture de l'article de Judith Waintraub dans Le Figaro de vendredi. Elle vient en effet de lever un lièvre qui devrait faire encore couler beaucoup d'encre dans le monde médiatico-politique.

Judith Waintraub relève d'abord que l'AFP, qui participait lundi dernier avec des centaines d'autres journalistes à la conférence de presse de Tsahal qui a projeté les images des massacres et les réactions de leurs auteurs, n'a pas jugé bon, dans un premier temps, de publier de dépêche à ce sujet, estimant que cela n'apportait pas d'éléments nouveaux. Elle ajoute que l'AFP a consenti à les mentionner seulement jeudi. Certainement sous la pression d'autres médias ou de journalistes internes, étonnés de ce silence.

Plus grave encore pour la crédibilité de l'AFP : la journaliste du Figaro révèle une note interne intitulée « Consignes éditoriales sur la couverture de la guerre entre Israël et le Hamas ». Des consignes qui prescrivent de parler du Hamas comme d'un « mouvement islamiste palestinien » et qui enjoignent de parler de « combattants du Hamas » mais pas d'« islamistes du Hamas ». De même, le qualificatif « terroriste » est « proscrit ». Cette euphémisation du Hamas est, selon l'AFP, imposée par l'éthique journalistique qui impose de « rapporter les faits sans jugement sur des groupes ou des individus ». Une prétendue rigueur au service du travestissement de la vérité. Et l'on comprend, dès lors, que les images et les faits authentifiant les horreurs des terroristes du Hamas aient gêné aux entournures une AFP souhaitant conserver une certaine respectabilité au Hamas. Cette gêne avec la vérité transparaît encore dans la justification donnée au Figaro par Phil Chetwynd, directeur de l'information de l'AFP. Pour lui, le qualificatif de terroriste est un « mot qui a perdu son sens » car « tous les gouvernements autoritaires du monde utilisent le mot pour parler de leurs opposants, par exemple. [...] La description détaillée des attaques atroces en Israël est claire pour le lecteur. » On connaît la célèbre phrase de Camus : « Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde. » Refuser de le nommer par ce qu'il est véritablement, quand toutes les preuves sont là, c'est encore pire. Et quand l'omission est délibérée et provient d'un organe de presse censé être un pilier de l'État de droit, la trahison devient inexcusable.

Devant cette dérive inquiétante de l'AFP me sont revenus les mots du criminologue Alain Bauer, au lendemain de l'attaque du 7 octobre, quand il était interrogé par Apolline de Malherbe sur le refus de Mathilde Panot de qualifier le Hamas d'organisation terroriste, comme l'AFP. Il lui proposait de lui envoyer quelques photos et d'aller visiter un kibboutz investi par le Hamas. Il regrettait que Mathilde Panot vive dans un tel refus du réel, une dystopie, un monde parallèle. Mais que dire, alors, quand c'est l'AFP elle-même qui nous invite à vivre dans un tel monde ? « Orwellien » est certainement un mot qui est trop employé, comme « terroriste », mais comme lui, il correspond bien pourtant à la réalité que nous voyons.

Tout cela est inquiétant : il y a quinze jours, l'attaque du Hamas révélait l'Hamaso-gauchisme de LFI ; il y a une semaine, on pouvait légitimement se demander si la politique de la France et les réactions d'Emmanuel Macron n'étaient pas dépendantes des banlieues ; aujourd'hui, c'est la principale agence de presse française qui manifeste ouvertement, sous des prétextes de prétendue éthique journalistique, une forme de complaisance pour le Hamas. Cette « LFIsation » des esprits n'est-elle pas due à des réflexes idéologiques de gauche et d'extrême gauche ancrés depuis des décennies dans les écoles de journalisme et la presse en France ? On pose la question.

Par Frédéric Sirgant le 28 octobre 2023

Boulevard Voltaire

lundi 16 octobre 2023

École : ce qui nous menace, ce n’est pas l’islamisme, c’est l’extrême droite !


Le jeudi 12 octobre, La Voix du Nord publie un article, sous le titre « Pour les profs, un manuel "d'autodéfense intellectuelle" contre l'extrême droite ». Le vendredi 13 octobre, un professeur d'Arras est sauvagement assassiné par un jeune Tchétchène fiché S pour islamisme radical. De quel côté vient le danger ? La réponse devrait être évidente pour tous. Ce n'est apparemment pas le cas.

Le collectif CAALAP (Coordination antifasciste pour l'affirmation des libertés académiques et pédagogiques), emmené notamment par Sophie Djigo, engagée dans le soutien aux migrants à Calais, s'inquiète de voir l'extrême droite « en train d'infiltrer les établissements scolaires via les élections [de parents d'élèves] organisées ces 13 et 14 octobre ». L'appel de ce collectif, qu'on peut lire sur Internet, est éloquent : « Dans un contexte général de montée en puissance de l’extrême droite en France, une offensive fasciste frappe actuellement violemment l’enseignement […]. Il nous semble crucial de faire front ensemble, à tous les niveaux de l’enseignement et de la recherche, tou.te.s visé.e.s de manière violente par le négationnisme d’extrême droite. »

La FSU-SNUipp, syndicat majorit gaucaire dans les écoles primaires, a, de son côté, dans un communiqué publié le 6 octobre, dénoncé l'« offensive de l’extrême droite sur l’école », visant notamment le réseau national des Parents vigilants, créé à l'initiative d'Éric Zemmour, accusé de « surveiller au plus près les projets pédagogiques ainsi que la mise en place des programmes d’éducation à la vie affective et sexuelle ». Cette offensive serait « à corréler directement à sa haine des luttes pour l’égalité des sexes ou contre les discriminations et toutes les formes de racisme ». Vous l'aurez compris, la menace pour nos écoles et pour la France, ce n'est pas l'islamisme, c'est, comme le dit Mathieu Bock-Côté sur CNews« l'extrême drouate » !

On trouve des journaux comme Libération pour abonder dans ce sens. Le 10 octobre, sous le titre « Les profs face à l’entrisme de l’extrême droite à l’école : il ne faut absolument pas céder », il dénonce « une pression couplée à une désinformation massive que les syndicats observent avec inquiétude ». Son analyse est la même que celle du collectif CAALAP, dont il fait la promotion, la même que celle de la FSU-SNUipp, qui veut faire croire aux professeurs des écoles et à l'opinion publique que l'extrême droite s'infiltre insidieusement dans les établissements scolaires.

Une même idéologie les anime, qu'on l'appelle « l'idéologie woke » ou « l'islamo-gauchisme ». Des militants aguerris, qui se font passer pour des lanceurs d'alerte, cherchent, en dignes héritiers de Big Brother, à subvertir les capacités de discernement et à imposer leurs normes. C'est ainsi qu'on peut lire, dans la profession de foi du CAALAP, qu'« enseigner la réalité des faits sur l’histoire coloniale, sur la Shoah, les questions migratoires ou encore la théorie du genre devient une prise de risques, et l’enseignement, un métier dangereux ». On croit rêver : ce n'est pas l'islamisme qui conteste ces enseignements, c'est l'extrême droite !

Force est de constater que ces militants déploient toute la panoplie des minorités révolutionnaires qui veulent imposer leur idéologie à la majorité et attribuent à leurs adversaires les méthodes totalitaires qu'ils emploient eux-mêmes. Ils prétendent « expliquer la différence entre savoirs et opinions » mais confondent leurs propres opinions avec la vérité. Ils dénoncent le réveil de « l'hydre fasciste » alors qu'ils sont eux-mêmes des collaborateurs objectifs de l'islamisme, qui est le fascisme d'aujourd'hui.

Par Philippe Kerlouan le 16 octobre 2023

Boulevard Voltaire


samedi 14 octobre 2023

Drame à Arras : après Samuel Paty, Dominique Bernard ! À qui le tour ?



Le Hamas avait appelé à une « journée de colère » dans le monde entier, ce 13 octobre. En France, il a été entendu.

Vendredi, à 11 heures, Mohammed Mogouchkov, un Ingouche de 20 ans fiché S pour radicalisation, s’est introduit dans le lycée Gambetta d’Arras armé d’un couteau. Au cri d’Allah Akbar, il a égorgé un professeur de français, Dominique Bernard, et blessé grièvement deux autres personnels de l’établissement. Il faut saluer le courage de la victime qui a tenté de repousser l’assaillant tandis que les élèves était confinés dans leur classe, recroquevillés sous les tables. À 11 h 53, dans un tweet qu’il a ensuite retiré, le député LFI David Guiraud se disait « dans l’attente des motifs de cet acte immonde ». Gageons que David Guiraud est assez nul au Cluedo. Il se gratte la tête mais, vraiment, il ne voit pas. L’indice « Allah Akbar » ne le met sur aucune piste.

Plus perspicace, sa collègue Mathilde Panot fait, elle, un rapprochement avec le troisième anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty. De fait, le criminel était aussi un Tchétchène (ou plutôt, pour être précis, un Ingouche). Elle évite soigneusement de voir le moindre lien avec les menaces du Hamas, craignant sans doute qu’on lui rappelle son refus de qualifier l'organisation de terroriste. Aucun membre de La France insoumise n'a osé (encore) arguer du traitement inique dont ont fait l’objet les Ingouches en Russie - colonisés comme les Tchétchènes, ils formaient avec eux une république autonome sous l'Union soviétique - pour expliquer l'agression. La famille de l’assassin de Samuel Paty comme, semble-t-il, celle du meurtrier de Dominique Bernard, a été accueillie en France avec le statut de réfugié.

Un unique point commun

Notons que les deux motifs - l’anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty et l’exhortation au jour de colère - ne sont pas incompatibles. Il y a quelques jours, Ramzan Kadyrov avait fait part, avec tambours et trompettes, de son soutien à la Palestine, proposant de déployer des combattants tchétchènes. Aussitôt dit, aussitôt fait. En France ! La France qui, ayant accueilli à tout-va avec bêtise, naïveté, inconséquence et idéologie, le monde entier sans même prendre la peine de trier le bon grain de l’ivraie en a importé toutes les guerres. Que la dépouille de l'assassin de Samuel Paty ait été accueillie en héros chez lui, qu’une rue porte son nom devraient avoir alerté en haut lieu quant à l’état d’esprit général en Tchétchénie (et en Ingouchie). Rien ne le montre.

On évite, aussi, de réfléchir à ce qui unit tout ce beau monde. Quel point commun entre un Ingouche et un membre du Hamas, séparés par des milliers de kilomètres ? Aucun. Sinon l’islam. C’est au cri d’Allah Akbar qu’on tue des bébés israéliens. C’est au cri d’Allah Akbar qu’on tue des profs en France. Parfois, comme à Dijon en juin 2020, les communautés tchétchènes et maghrébines se battent pour, chacune, asseoir leur suprématie sur tel ou tel territoire qui n’est déjà plus le nôtre. Mais c’est à la mosquée que se signe l’armistice. C’est le lieu de convergence.

Mathilde Panot - c’est assez rare pour le signaler - remercie les policiers « qui ont interpellé l’assaillant ». Pour l’avoir arrêté ou pour l’avoir épargné ? On se souvient qu’en 2020, pour Samuel Paty, un blog de la mouvance d’extrême gauche hébergé par Mediapart avait accusé la police, qui avait abattu l’assassin, de « barbarie ». Avec ce terroriste de 20 ans en parfaite santé échoit à la Justice une de ces nouvelles patates chaudes qu’elle est incapable de gérer.

Quand défaillances riment avec faiblesses

On apprend déjà que que la famille aurait dû être expulsée en 2014… mais que la CIMADE, le MRAP ou encore le PCF local avaient réussi à faire échouer la procédure.

On apprend aussi que les deux frères de l’assaillant, Movsar et Souleyman Mogouchkov, avaient déjà eu maille à partir avec la Justice pour motif terroriste. L'un d'entre eux purge encore sa peine à la Santé.

On apprend, enfin, que l’individu lui-même était surveillé et avait été contrôlé la veille. Sans être arrêté, faute de motif probant.

Une suite de défaillances, nous dira-t-on, dont les responsabilité sont difficiles à imputer ? En fait de défaillances, il n’y en a véritablement qu’une : faire semblant de surveiller toutes les chambres, les recoins, les placards à balais de la maison France pour y débusquer des islamistes tout en laissant la porte d’entrée ouverte à deux battants et à tous vents.

Par Gabrielle Cluzel le 13 octobre 2023

Boulevard Voltaire

jeudi 29 juin 2023

Quand LFI se brûle à son propre feu !



Les policiers expérimentés sont formels. Les émeutes liées au drame de Nanterre et au décès du jeune Nahel tué par un policier après un refus d’obtempérer ressemblent en tout point aux échauffourées qui ont mis le feu à la France en 2005. L’origine présente d’ailleurs de grandes similitudes. Des jeunes poursuivis ou appréhendés par la Police, avec une issue fatale.

À la différence de 2005 néanmoins, les émeutes ayant éclaté en Île-de-France et ailleurs ont été abondamment filmées et diffusées sur les réseaux sociaux.  On y voit notamment le député LFI Carlos Mertens Bilongo pris à parti par des émeutiers et frappé. Son crime d’après les participants ? Vouloir récupérer à des fins politiques le courroux des dizaines de racailles brûlant et pillant çà-et-là. Un espèce de boomerang de réalité qui revient à la figure du député du Val de Marne. La France Insoumise n’a d’ailleurs pas souhaité commenter cette séquence qui a fait le tour des réseaux sociaux. Suffisamment pour que le député RN Grégoire de Fournas tweete un message de soutien ironique à son collègue de gauche. « J’adresse mon total soutien à Carlos Bilongo pris à parti par les émeutiers. Ensemble, remettons la France en ordre ! »a tweeté le député de Gironde dont la permanence et la voiture ont été dégradé dans la nuit par des émeutiers à Pauillac.

Dans une autre vidéo, datant elle aussi de la soirée de mercredi à jeudi, on aperçoit le maire Génération.s de Trappes, Ali Rabeh, pris à partie par ses propres administrés et mitraillé par des tirs de mortiers d’artifice.

Les pyromanes au service « grands brûlés »

Un déchaînement de violence qui vise donc aussi l’extrême gauche alors même que celle-ci s’évertue à souffler sur les braises. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon enchaîne-t-il les tweets à charge contre la Police. Ainsi, le député de Roubaix et Wattrelos David Guiraud a-t-il refusé de lancer un appel au calme sur le plateau de BFM TV, pendant qu'une partie de sa circonscription brûlait. Et le maire de Trappes Ali Rabeh n’avait-il pas affirmé à Jordan Bardella sur le plateau de C8 en février 2022 que « son monde était en train de s’éteindre » ? « Ce monde-là, cette France-là, elle advient de gré ou de force, que vous l’aimiez ou que vous la rejetiez » avait presque menacé le maire de Trappes : « et elle s’imposera parce qu’elle s’impose déjà; et votre vieux monde, votre monde raciste est en train de s’éteindre, vous avez raison, vous le voyez et vous paniquez ». Ce matin, le premier magistrat de la ville des Yvelines était beaucoup moins arrogant : « Tous les appels à la raison ont été inutiles, déplore Ali Rabeh cité par Le Parisien. Je n’ai jamais vu une telle détermination à en découdre, chez des très jeunes. » On ne sait pas si la situation se calmera à Trappes, mais il est intéressant de voir Monsieur Rabeh goûter en avant-première la France qui a remplacé comme il le souhaitait notre « monde en train de s’éteindre ».

De manière presque guignolesque, le député du Nord Ugo Bernalicis s’est quant à lui plaint de la réaction du maire de Mons-en-Baroeul, Rudy Elegeest, à qui le député Bernalicis avait envoyé un message de soutien après les émeutes. Le maire lui a répondu « Arrêtez de faire votre guignol ». Une saillie que le député Insoumis dénonce juste après avoir retweeté les sorties hasardeuses de Jean-Luc Mélenchon sur « les chiens de garde appelant au calme ». C’est au fond tout le problème de la Nupes. Appelant à l’affrontement dans le confort feutré des plateaux télés et s’agenouillant une fois sur le terrain. Si ce n’est pas de l’incitation, cela s’apparente presque, au moins, à de la complicité passive.

Par Marc Eynaud le 29 juin 2023

Boulevard Voltaire