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lundi 21 novembre 2022

Budget : Élisabeth Borne engage pour la 5e fois la responsabilité du gouvernement par le 49.3



Élisabeth Borne a engagé lundi 21 novembre, pour la cinquième fois, la responsabilité de son gouvernement sur un texte budgétaire à l'Assemblée en dégainant l'article 49.3 de la Constitution, qui permet son adoption sans vote sauf motion de censure.

«Alors que la nouvelle lecture (du texte) devait commencer en séance, près de 700 amendements ont été déposés, en plus de ceux adoptés en commission. Nous ne pouvons pas perpétuellement rejouer des débats qui ont déjà été tranchés», a estimé la première ministre, privée de majorité absolue.

Elle a déclenché le 49.3 après seulement trois heures de débat sur le projet de budget 2023 de la Sécurité sociale, examiné en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale.

Le Figaro avec AFP le 21 novembre 2022

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vendredi 18 novembre 2022

Fiasco migratoire


L’Ocean Viking est en train de devenir un symbole dévastateur. 

L’histoire de ce bateau et de ses 234 migrants est l’apologue de toutes les défaillances de notre politique migratoire. Une Europe incapable d’abord de tenir ses frontières, de s’attaquer aux passeurs, de coordonner les missions des pays qui la composent. Des ONG dont le souci humanitaire dissimule une volonté politique : accoster dans des ports européens plutôt que dans ceux du Maghreb. Un dévoiement des notions d’accueil et d’asile que l’on invoque pour habiller notre impuissance. Et puis, une fois que le bateau est à Toulon, la faiblesse d’État visible à l’œil nu quand quatre migrants profitent d’un vice de procédure pour quitter la zone d’attente, quand une vingtaine de mineurs venus d’Érythrée parviennent à quitter la structure qui les accueille et se volatilisent. 

On peut enfin s’interroger sur la reconduite effective de ceux qui seront déboutés du droit d’asile. Au regard du taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF), on peut penser que la très grande majorité d’entre eux sont encore chez nous pour longtemps. Pourtant, le ministre de l’Intérieur n’avait pas lésiné sur les démonstrations d’autorité : centre militaire, DGSE, Ofpra... Le bilan général de cette histoire ? L’étranger qui force la porte de l’Europe sait qu’il n’en repartira pas...

Dès lors, il devient absurde de parler de frontières ouvertes puisqu’elles sont incapables de se fermer, hypocrite d’évoquer une politique migratoire quand elle se disloque sous nos yeux. La cruelle vérité est que l’autorité de l’État est perpétuellement bafouée dans un de ses principes constitutifs : le pouvoir de décider qui entre ou sort du territoire. 

Les conséquences d’un tel affaiblissement sont vertigineuses : défiance des citoyens, réveil de sentiments xénophobes, recherche désordonnée d’actions radicales. En d’autres termes, effacement de la politique. Les solutions fermes et sereines pourtant existent. On les trouve non pas dans les autocraties mais chez les sociaux-démocrates danois, qui devraient être un exemple pour toute l’Europe.

Par Vincent Trémolet de Villers le 18 novembre 2022

Le Figaro

jeudi 3 novembre 2022

Immigration: «Cafouillage organisé»



Sur le thème de l’immigration, les variations du pouvoir exécutif obligent à un effort surhumain de compréhension. On est presque à en appeler Nicolas Boileau au secours, lui pour qui «ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement».

Si Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ne font aucun lien existentiel entre immigration et délinquance, ils reconnaissent qu’à Paris ou Marseille, par exemple, un acte de délinquance sur deux est commis par un étranger. On cherche donc la cohérence du discours. En vain… Mais ce n’est pas tout. Le président et son ministre de l’Intérieur assurent aussi vouloir être intraitables avec les clandestins qui refusent de quitter le territoire.

Louable intention, qui ne sera pourtant suivie d’aucun effet puisque le gouvernement veut, dans le même temps, régulariser ceux qui pourraient travailler dans les secteurs touchés par des pénuries de main-d’œuvre. Résultat, la confusion est totale. On croyait renouer avec la fermeté d’un Charles Pasqua, et ce sont les mânes de François Mitterrand qui reviennent, au galop, hanter le paysage politique!

Sur le front de la délinquance, n’en déplaise aux beaux esprits drapés dans leurs indécrottables tabous, la démonstration n’est plus à faire. Les statistiques suffisent à prouver le fameux lien. Sur celui de l’emploi, les chiffres montrent, cette fois, que la France n’a nullement besoin de renforts. Contrairement à l’Allemagne, elle connaît un chômage important et accueille, chaque année, 70.000 actifs supplémentaires, quand nos voisins germaniques en perdent, en moyenne, 100.000. Si l’immigration est une chance pour la France, comme il est de bon ton de le chanter, c’est très loin d’être flagrant pour la sécurité, et aujourd’hui pour le travail.

Alors pourquoi l’exécutif brouille-t-il ainsi son message? Sans doute Emmanuel Macron pense-t-il qu’au sein du gouvernement - notamment entre Élisabeth Borne et Gérald Darmanin - comme de la majorité toutes les sensibilités doivent être ménagées. Ce cafouillage organisé est pourtant une grossière erreur qui ne contentera personne… et surtout pas l’électeur.

Par Yves Thréard le 3 novembre 2022

Le Figaro

vendredi 28 octobre 2022

Jordan Bardella, l'ambition présidentielle



Le 5 novembre, Jordan Bardella devrait, si les militants confirment les pronostics, succéder à Marine Le Pen à la présidence du Rassemblement National. À tout juste 27 ans, il devra transformer le parti, rester fidèle à la candidate et construire sa propre identité politique. Un défi à la hauteur de son ambition.

Pierre a 22 ans. Il a créé son entreprise de plomberie et habite dans le Gard. Il est venu voir Jordan ­Bardella, en réunion publique à Beaucaire, dans le cadre de la campagne interne pour la présidence du Rassemblement National. C'est un nouvel adhérent. Comme sa voisine Marie, 22 ans. Elle a «adhéré pour l'élire président». Tous les deux admirent le président par intérim, aiment son «charisme». «On se retrouve en lui.» Didier, 63 ans, ancien RPR, partage cette admiration : «J'adhère à ce qu'il dit. J'ai connu Charles Pasqua. Je me retrouve dans les idées de Jordan Bardella.» Ce soir-là, le jeune leader est en terrain conquis. Sa tournée des terres du Sud commence bien. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, qui le soutient, a bien fait les ­choses. Les quelque 300 personnes présentes pour le ­dîner sont conquises par le discours de Jordan Bardella. À 27 ans, le président par intérim du Rassemblement ­National a des accents de vieux routier de la politique. Il connaît les mots qui font vibrer une salle de sympathisants. Souvent, il ­entend des militants lui dire avoir une fille ou un garçon de son âge. Pour ajouter aussitôt que leur progéniture n'a pas son talent pour naviguer dans les eaux de la politique, participer à des débats face à des ­adversaires redoutables, mener des campagnes épuisantes.

«Bardella, c'est un ovni de la politique, estime Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête, le parti d'Éric Zemmour. Pour moi, c'est un compliment. C'est un militant qui a appris en un temps record.» Demander aux hommes et aux femmes politiques de parler du député européen du RN, c'est recevoir inévitablement la même réponse : «Il est très bon.» Depuis son irruption sur la scène nationale à l'occasion des élections européennes en 2019, le jeune homme n'a pas arrêté de surprendre par sa maturité, son efficacité dans les débats, son aplomb. Même si ce trait de caractère peut aussi se retourner contre lui.

Un de ceux qui ont souvent débattu avec lui sur les plateaux de télévision met en garde : «Ce côté bulldozer, son aplomb déconcertant pour son âge peuvent se ­retourner contre lui. Même dans son électorat, il y a une ­attente de nuances. Marine Le Pen l'a senti plus que lui.» Il peut donner l'impression, parfois, de réciter par cœur un argumentaire tellement son assurance paraît ­évidente. Même pris en défaut, il ne se démonte pas et contre-attaque. «C'est un avocat, il porte avec talent les intérêts des autres», estime Gilles Boyer, député européen Renaissance. «On ne sait pas ce qu'il pense vraiment», ajoute un élu d'Île-de-France.

Moins le droit à l'erreur que d'autres

Toujours bien mis à la télévision, jamais une mèche de travers, les costumes soignés, ses adversaires au sein du RN comme à l'extérieur attaquent sur ce côté lisse, sans aspérité, voire insensible, quasiment comme un «robot». Jordan Bardella n'ignore rien de ces critiques. Celui qui n'évoque jamais sa vie privée, concède être particulièrement maniaque. Montrant une enceinte sur une étagère de son bureau, il admet qu'il saura immédiatement en ­entrant si quelqu'un l'a déplacée. «J'aime bien l'ordre !». Il cherche à se préserver des attaques. «On me reproche tout. Au début, on disait que j'étais la marionnette de ­Marine Le Pen ; maintenant, on dit que je suis froid, un ­robot. Je prends beaucoup de distance par rapport à tout ça. Je sais que j'ai moins le droit à l'erreur que les autres.»

À 27 ans, s'il impressionne par sa maturité, Jordan ­Bardella n'est pas aussi assuré que l'image qu'il renvoie. Caroline Parmentier, ancienne conseillère presse de ­Marine Le Pen, aujourd'hui député du Pas-de-Calais, l'a vu progresser depuis ses débuts, à 23 ans : «Ce n'est pas un robot. Je l'ai vu inquiet, notamment pendant les européennes. On devait le rassurer.» Perfectionniste, il ne veut pas décevoir ses électeurs ni ceux qui lui font confiance. Mais on ne monte pas rapidement aussi haut sans créer de jalousies ou des rancœurs.

Sa formation à lui n'est peut-être pas académique – il ­arrête ses études supérieures avant l'obtention de son ­diplôme –, mais son parcours lui permet de raconter une histoire qui plaît à ses électeurs. Il a grandi en banlieue parisienne, entre la Seine-Saint-Denis, où vit sa mère ­italienne, à Drancy et le Val-d'Oise, où est son père, fils d'immigrés italiens, chef d'entreprise à Montmorency. C'est évidemment sa vie dans la cité qu'il raconte plus ­volontiers. «C'est la Seine-Saint-Denis qui m'a construit politiquement, admet-il. J'ai grandi là-bas avec ma mère et les fins de mois qui commençaient dès le 10 ! On vivait à côté des trafiquants ! Je me suis dit que tout ça n'était pas la norme.»

Boxe et séries pour décompresser

À 16 ans, il adhère au Front National pour aider Marine Le Pen. Sa mère s'inquiète. C'est dangereux d'être iden­tifié au FN en Seine-Saint-Denis. Il met un mois à la convaincre, gravit rapidement les échelons, se rapproche de la famille Le Pen, apprend vite grâce à ses capacités de travail et de concentration. Tous ceux qui le connaissent le disent : Jordan Bardella est un bourreau de travail. Pour décompresser, il a deux techniques : les séances de boxe («ça vide la tête») et les séries sur Netflix (il termine la dernière saison de Stranger Things) qu'il regarde dans les trains, pendant les campagnes, qu'il enchaîne depuis 2019 (européennes, régionales, candidat en Île-de-France).

La seule campagne qu'il manque : les dernières législatives. Tout semblait prêt pour l'accueillir dans le Var, mais il a renoncé. Refus d'obstacle ? Il assure n'avoir aucun regret aujourd'hui, mais ses adversaires ont noté une faille. Faute d'avoir cru à la victoire, il va lui manquer cet ancrage territorial indispensable pour la suite.

Par Carl Meuus le 28 octobre 2022

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dimanche 16 octobre 2022

Devant les apparatchiks du PCC, Xi Jinping vante la supériorité du modèle chinois



Par Sébastien Falletti le 15 octobre 2022

Sous un tonnerre d'applaudissements des apparatchiks, Xi Jinping est monté à pas comptés à la tribune, écrasant l'épaisse moquette rouge, pour lancer de facto son troisième mandat sans partage, à la tête de la Chine. Sous les ors staliniens du grand hall du Peuple, à Pékin, le président chinois a vanté son bilan lors d'un discours fleuve donnant le coup d'envoi du 20e Congrès du Parti ce dimanche 16 octobre, le plus grand rendez-vous politique de la seconde puissance mondiale, où il compte décrocher un troisième mandat hors norme. Assis en rang d'oignon derrière lui, les sept membres du Comité Permanent du Politburo, le « saint des saints » du régime communiste, engoncés dans leurs costumes sombres applaudissent avec zèle pour certains, plus mollement pour d’autres, une tasse de thé à portée de main. Certains ne seront plus là, à l'issue de ce Congrès qui dévoilera la future équipe dirigeante du pays d'un 1,4 milliard d'habitants.

Le dirigeant le plus autoritaire depuis Mao a réaffirmé sa détermination à avancer le modèle chinois, contre vents et marées, dans un contexte de tensions avec les États-Unis, balayant les critiques internationales sur sa stratégie sanitaire draconienne, ou le conflit en Ukraine, jamais évoqué, pour appeler la Chine à l'endurcissement, à l'heure où sa croissance pique du nez. « Face aux changements drastiques de la situation internationale, nous avons maintenu notre détermination stratégique » s'est félicité Xi, chantre d'une renaissance patriotique, lors d'un discours de 104 minutes. Une formule qui tranche avec le triomphalisme affiché ces dernières années par la propagande qui serinait que « le vent de l'histoire pousse vers l'Est ».

Ce prince rouge forgé à la discipline de la rééducation à la campagne durant la Révolution culturelle a exalté « l'esprit de lutte », un terme qu'il a martelé à dix-sept reprises, comme un appel à la mobilisation face aux défis grandissants auxquels fait face le pays. Avant de dramatiser les enjeux, en soulignant que la Chine faisait face à un moment « critique », alors que les stratèges rouges dénoncent une stratégie méthodique « d'encerclement » par Washington. « Il a su créer un sentiment d'urgence pour mieux justifier son pouvoir » décrypte Christopher Johnson, ancien analyste de la CIA. Un argument massue pour prolonger son règne au-delà des dix ans observés par ses prédécesseurs. Et défendre ses méthodes autoritaires, se vantant d'avoir mis au pas les manifestants pro-démocratie à Hongkong, « passé du chaos à la gouvernance », grâce à une implacable loi sur la sécurité nationale (NSL).

Face à Taiwan, Xi Jinping a réaffirmé sa détermination à accomplir la « réunification » en privilégiant la voie « pacifique », avant d'agiter la menace d'une opération militaire si l'île démocratique refusait de rentrer dans le rang. « Nous ne nous engagerons jamais à abandonner le recours à la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires », a-t-il précisé.

Stratégie sanitaire implacable

La Chine devrait encore rester durablement barricadée derrière sa grande muraille de la quarantaine, à rebours de la planète, à l'aune de ce discours d'ouverture. Xi a réaffirmé sa stratégie « Zéro Covid », érigée en dogme nationaliste, et symbole de la supériorité du modèle chinois face au laxisme présumé des démocraties occidentales. Pékin a « protégé au plus haut point la sécurité et la santé du peuple et a atteint des résultats positifs significatifs » a déclaré le dirigeant de 69 ans, justifiant cette stratégie sanitaire implacable, marquée par des confinements et des tests PCR obligatoires à répétition face à omicron. Le régime se vante d'avoir enregistré officiellement 5226 morts du Covid, contre plus d'un million aux États-Unis. 

Le Quotidien du Peuple a douché les espoirs des investisseurs, et de nombreux habitants d'une réouverture du pays après le Congrès dans un éditorial fustigeant l'approche suivie par la plupart des pays de la planète qui tentent de « vivre avec le virus », dénoncée comme un signe de faiblesse. Le rudimentaire système sanitaire chinois est à la merci d'une vague épidémique qui pourrait entraîner de nombreux décès sur une population privée des vaccins ARN Messager des laboratoires occidentaux, sur décision de Pékin.

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vendredi 7 octobre 2022

Éric Zemmour: «Wokisme et islamisme, l’école prise en tenaille»


Par Eric Zemmour, Président de Reconquête ! le 6 octobre 2022

Je vais vous faire une confidence: lorsque le 11 septembre dernier, j’ai décidé de créer un réseau des «Parents vigilants» dans toute la France, je n’imaginais pas que l’actualité nous donnerait raison si vite, si fort. J’avais pourtant été marqué pendant ces mois de campagne présidentielle par l’inquiétude des parents pour l’école de leurs enfants. Ici un couple m’expliquait qu’ils rêvaient de déménager pour éviter à leur enfant d’intégrer une école où les «Gaulois» étaient désormais minoritaires. Là, un grand-père effondré me dépeignait la façon dont l’histoire de notre pays était enseignée à son petit-fils, qui ne connaissait pas Napoléon, alors qu’il était en seconde. Une mère célibataire était désemparée face à son fils de 7 ans qui lui demandait s’il pouvait devenir une petite fille après le passage d’une association dans sa classe. Tous me livraient la chronique d’une institution à la dérive.

Tous ces récits ont été corroborés par les témoignages recueillis sur le site internet créé dans le cadre de notre campagne. Parallèlement se répandaient sur les réseaux sociaux les images de violences - contre les élèves ou les professeurs - sans compter les provocations islamiques: la semaine dernière, je découvrais une vidéo de jeunes Maghrébins, hilares, revêtus du qamis pour leur photo de classe au lycée. Fin août, une note du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR - dont il faut saluer le travail minutieux) avait déjà alerté sur une offensive islamique en milieu scolaire. De fait, les vidéos incitant au port du voile en classe, ou encore invitant à faire la prière dans l’enceinte du lycée, se sont multipliées ces dernières semaines.

Pendant ce temps, notre ministre de l’Éducation, inclusive davantage que nationale, a de toutes autres préoccupations. Pap Ndiaye a récemment prouvé qu’il n’en avait pas fini avec sa mise en accusation de la France, s’en prenant à notre pays depuis les États-Unis. S’il n’était pas occupé à disserter sur la difficulté de la France à parler des races - cela s’appelle peut-être l’universalisme républicain! -, Pap Ndiaye aurait vu la déferlante de messages postés par des jeunes issus de l’immigration lors de la rentrée, regrettant le nombre de Français - c’est-à-dire pour eux de Blancs - dans leurs classes. Il aurait également visionné le documentaire diffusé sur la chaîne Public Sénat montrant des jeunes noirs et maghrébins du collège parisien Berlioz accueillant sans tendresse une «invasion des Blancs» venue du collège voisin Coysevox: «Les Blancs, ils ne servent à rien», rigole une jeune fille noire. De jeunes Blancs qui servent au moins de chair à canon à la propagande imposée par l’Éducation nationale, contraints d’endosser le rôle d’Américains racistes dans une reconstitution théâtrale du célèbre épisode du bus dans lequel Rosa Parks refusa de se soumettre aux règles de l’Amérique ségrégationniste des années 1950. À voir ces enfants clamer leur credo antiraciste, on se croirait revenu au temps de la propagande communiste dans les écoles de l’URSS stalinienne.

À la même époque, il est vrai, Lyssenko expliquait doctement que les lois de Mendel sur l’hérédité étaient infondées et exigeait l’application de «la dialectique marxiste aux sciences de la nature». De nos jours, les héritières féministes de Lyssenko condamnent la biologie comme une science «patriarcale».

Ce sont ces adeptes de la théorie du genre qui ont aujourd’hui pignon sur rue dans notre université. Ce sont à eux que notre ministre veut livrer les cerveaux malléables de nos enfants, en relançant «l’éducation à la sexualité», y compris dans les écoles maternelles et primaires, pour lutter en particulier contre «les LGBT-phobies». Les plus hautes autorités de l’État se font les relais de cette propagande: une circulaire ministérielle (validée il y a quelques jours par le Conseil d’État) permet désormais aux élèves dits «transgenres» d’utiliser à l’école leur «prénom d’usage», c’est-à-dire celui qu’ils ont choisi eux-mêmes.

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samedi 17 septembre 2022

L’immigration pour tous



Il faut surmonter le découragement lorsque l’on entend au sommet de l’État des considérations que la réalité contredit inlassablement depuis des années. Emmanuel Macron, devant les préfets, a défendu l’idée d’une meilleure répartition des étrangers, qui pourraient être accueillis dans les «espaces ruraux, qui, eux, sont en train de perdre de la population» et où «nous devrons fermer des classes, vraisemblablement des écoles et des collèges». En clair, l’immigration peut être la solution au déclin démographique de nos provinces. 

La Lozère, la Creuse, l’Ardèche ne perdent rien pour attendre: demain, c’est la Seine-Saint-Denis pour tous! 

Pourtant, cela fait vingt ans que, de livre en livre, Christophe Guilluy décrit l’exode des banlieusards qui s’installent dans la France des campagnes pour échapper aux effets de l’immigration incontrôlée. L’impératif multiculturel a provoqué une révolte démocratique en Suède, il ouvre une autoroute à Meloni en Italie dans dix jours, partout le «vivre ensemble» tourne vinaigre, et c’est ce moment que choisit le chef de l’État pour défendre une politique de repeuplement!

Cette sortie est d’autant plus malheureuse qu’elle vient contredire l’effort fait depuis plusieurs semaines par le ministre de l’Intérieur pour reconnaître les défaillances en chaîne face à la pression migratoire. En une formule - «une part importante de la délinquance vient des immigrés» -, Gérald Darmanin a mis fin à des années d’un déni d’État. En promettant de restaurer la «double peine», il a remis une goutte de bon sens dans l’océan d’absurdité de notre politique migratoire. En commençant à démêler l’écheveau administratif et judiciaire qui permet à un clandestin de s’installer tranquillement en France, il a fait naître le timide espoir d’une reprise en main des pouvoirs publics.

Les mots du chef de l’État jettent le soupçon sur toutes les bonnes intentions affichées par son ministre. Ce que veulent les Français, dans leur grande majorité, ce n’est pas une meilleure répartition des immigrés, mais une maîtrise de nos frontières. C’est un curieux «en même temps» que de s’alarmer de la montée de Marine Le Pen tout en créant les conditions de sa victoire.

Par Vincent Trémolet de Villers le 17 septembre 2022

Le Figaro


Sobriété: couper le wifi, pipi dans la douche, doudoune... Comment les Français se préparent à passer l’hiver



Débrancher le Wi-Fi, vivre en doudoune à la maison, faire pipi sous la douche… Jusqu’où les Français sont-ils prêts à aller pour participer à l’effort national? «Nous sommes en guerre!», a lancé, martial, Emmanuel Macron la semaine dernière, après avoir décrété «la fin de l’abondance»Alors que le chef de l’État a appelé ses concitoyens à «être au rendez-vous de la sobriété» pour éloigner le spectre des rationnements en gaz et électricité cet hiver, vont-ils accepter de «tous se bouger» dans «l’objectif de baisser de 10 % notre consommation» ?

Si elle se révèle disposée à adopter certains changements de comportement, la population est «en attente d’une forme d’exemplarité et d’informativité», indique une étude Ifop pour Teneo et Impact France sur «Les Français et la sobriété environnementale». Un citoyen sur deux serait prêt à adapter son alimentation ou à améliorer l’isolation de son logement, mais 89 % «attendent que leurs dirigeants montrent l’exemple», assure ce sondage réalisé fin aoûtQui précise aussi que «plus de 11 % des personnes interrogées déclarent ne pas savoir précisément à quoi renvoie la “sobriété”»…

Selon une autre enquête, publiée en juillet par l’institut Elabe pour Les Échos, Radio Classique et l’Institut Montaigne, 63 % des sondés accepteraient de réduire leur consommation d’énergie. En commençant par de petits gestes simples: privilégier le programme «éco» de son lave-linge est le plus cité (82 %), juste devant le changement des ampoules classiques pour des LED. Viennent ensuite le débranchement systématique des appareils en veille, la baisse du chauffage du domicile, la diminution de la température de l’eau pour les douches. Même si «toutes les catégories de population» envisagent des efforts, les cadres et professions intermédiaires semblent plus déterminés que les catégories populaires, les moins de 50 ans plus que les seniors, les urbains plus que les ruraux, et les Français aisés bien évidemment plus que ceux qui doivent déjà se restreindre pour boucler leurs fins de mois. Là encore, «90 % le feraient sous au moins une condition», la première étant que l’effort soit collectif.

«J’en ai assez de passer devant toutes ces vitrines allumées la nuit, de voir ces clients siroter leur café en terrasse sous un chauffage d’appoint ou de devoir enfiler un gilet au rayon frais des grandes surfaces !, peste Virginie, quadragénaire parisienne. Et cet hiver, alors qu’on surveillera nos radiateurs, les footballeurs joueront au Qatar dans des stades climatisés à ciel ouvert? Pendant ce temps-là, moi je m’escrime à apprendre à mes enfants à éteindre la lumière en sortant de leur chambre…» Épinglé par BFMTV, le ministère de la Transition écologique, dont les bureaux restent éclairés la nuit, a promis des «travaux achevés en octobre».

Autre séquence qui avait choqué, en juillet, les voitures à l’arrêt des ministres, moteur et clim allumés dans la cour de l’Élysée. «Mais qu’ils aillent se faire f… avec leurs “petits gestes”!, s’emporte Gérard, retraité dans le Calvados. Ils sont complètement déconnectés, au gouvernement, à nous seriner de baisser la clim: je ne connais personne qui a la clim chez lui. Regardez! Pour réparer certaines de mes vitres fêlées, j’ai mis du scotch épais. Ma préoccupation aujourd’hui, c’est comment je vais arriver à me chauffer cet hiver. Le président, il nous dit qu’il faut mettre 19 degrés ; je serai déjà content d’y arriver dans toutes les pièces! Et si ça se trouve, il y aura le Covid et on nous dira d’ouvrir les fenêtres…»

Après le premier choc pétrolier de 1973, le président Pompidou avait lui aussi fait appel à «l’esprit d’économie du peuple français». Pour faire la «chasse au gaspi», il était alors demandé d’éteindre les vitrines la nuit, limiter la température de chauffage des locaux, et réduire la vitesse sur les routes… «À l’époque, cela avait été un choc énorme, mais les gens avaient compris, rappelle Maxime Maury, membre du Centre d’étude et de prospective stratégique (CEPS). La question essentielle est celle de l’éducation. Si on demande des sacrifices à la population et que les dirigeants ne sont pas exemplaires, on risque une nouvelle crise de “gilets jaunes”.»

Quant aux mesures à prendre pour économiser l’énergie, «on peut piocher dans celles qui ont été énoncées par la convention citoyenne pour le climat, en 2020». «Le comportement des particuliers peut résoudre un tiers de la crise énergétique et climatique» estime ce professeur affilié à la Toulouse Business School, qui, lui, est prêt à changer radicalement son mode de vie: «Privilégier le train, réduire sa vitesse en voiture, manger local et de saison, diminuer sa consommation de viande, et même baisser le chauffage de trois degrés l’hiver en s’habillant davantage.»

Sa vidéo a fait «14 millions de vues», il croule sous les demandes d’installation et il vient de recevoir «un appel du ministère de l’Économie» : plombier en Seine-et-Marne, Sidi Drici a inventé un astucieux système de récupération d’eau de douche pour alimenter les WC. «Une chasse d’eau tirée, c’est en moyenne 9 litres, explique-t-il. On consomme plus d’eau pour les toilettes que pour la douche. Comment est-ce possible de gâcher toute cette eau potable?»

Autre astuce aussi simple qu’efficace: «J’ai réglé mon ballon d’eau chaude exactement à la température à laquelle je prends ma douche, affirme-t-il. Il n’y a aucune utilité à chauffer plus que 40 °C ; au-delà ça brûle!» Dans le Limousin, Véronique, qui vit seule, a déjà prévu de se replier, cet hiver, dans une petite partie de sa ferme, autour du poêle à bois de sa cuisine. En attendant, dans son évier, une bassine recueille l’eau lorsqu’elle se lave les mains. Dans sa douche, une autre récupère «l’eau froide qui coule avant qu’elle soit à bonne température» «Pour éviter d’allumer la lumière lorsque c’est juste pour chercher un objet dans une pièce» cette veuve septuagénaire se déplace toujours avec son portable, qu’elle utilise comme lampe de poche. Un peu anxieuse «de tout ce qu’on entend sur la hausse des prix» elle envisage même, «pour partager les factures» de s’installer avec une amie, «un mois chez l’une, un mois chez l’autre»

Si Daniel Sauvaitre, viticulteur et arboriculteur en Charente, arrive à faire des économies d’énergie cet hiver, «ce ne sera pas très glorieux, car pas de mon fait», soupire-t-il. «Malheureusement, je vais produire moins car la sécheresse et la canicule ont réduit mes récoltes, déplore le secrétaire général d’Interfel, l’interprofession des fruits et légumes frais. Pour les pommes, on les répartit dans de grandes chambres froides, à environ 1 °C. Comme l’année est précoce, il faudra plus d’énergie que si on récoltait plus tard. J’ai travaillé toute l’année pour produire ces fruits: je ne vais pas renoncer pour faire des économies! Mais certains de mes collègues sont dans des situations dramatiques: ceux, qui actuellement en fin de contrat d’électricité, doivent en signer de nouveaux à 800 euros du mégawatt se demandent s’ils vont cueillir leurs pommes, puisqu’ils ne pourront plus payer les chambres froides…»

Dans sa résidence de standing de l’ouest parisien, Charlotte n’a pas ces tourments. Mais elle «veille au grain plus que jamais», répétant à ses enfants que «c’est pas Versailles ici! On fait déjà notre compost, mais j’ai suggéré à nos copropriétaires que l’on crée un potager dans notre parc, raconte-t-elle. Je viens d’acheter un vélo électrique: ainsi je vais moins au supermarché, et cela profite au fromager ou au fleuriste du quartier…» Au bureau, alors que tout le monde ou presque a déjà son mug, ce sont les couverts réutilisables que l’on va désormais sortir de son sac. « De plus en plus d’entreprises nous en commandent pour équiper leurs collaborateurs, des écoles pour leurs étudiants, indique Alice Abeille, cocréatrice de Bini, un ingénieux kit en biocomposite. On est en train de réfléchir à toute une gamme qui nous permettra, demain, d’aller remplir nos contenants dans des restaurants de plats à emporter. Car l’énergie dépensée ce n’est pas seulement celle utilisée dans notre maison, par notre voiture: tout ce que nous consommons représente une émission de CO2. Alors pour réduire nos consommations d’énergie, réutilisons!»

En réunion de copropriété, les prochains débats promettent d’être «un peu chauds» entre ceux qui voudront faire la chasse au gaspi et ceux qui tiennent à leur confort. «Chez nous, les 19 °C, ça va être impossible!, s’exclame Louis, président du conseil syndical d’un immeuble parisien. Nous sommes 275 copropriétaires, la moitié exposée à l’Est, l’autre moitié à l’Ouest. Quand la température sur le toit est inférieure à 14 °C, ça déclenche le chauffage. Des voisins m’ont demandé de faire des économies, mais il faut penser aux personnes âgées ou aux familles avec enfants! Pour les fenêtres, la moitié des copropriétaires sont passés au double vitrage, mais on ne peut pas les y obliger… Lors des assemblées générales, les jeunes votent souvent contre les travaux, tout simplement parce qu’ils sont trop justes financièrement, après s’être endettés pour acheter.»

Par Stéphane Kovacs le 16 septembre 2022

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samedi 3 septembre 2022

Nicolas Bay: «La nécessité d'une droite civilisationnelle»



La vie politique française se résumant souvent à des affrontements électoraux et des chocs d'ambition ou de carrière, les questions de fond, touchant aux défis majeurs que notre pays devra relever, passent de plus en plus au second plan. Les forces politiques et les personnalités qui les incarnent se distinguent de moins en moins sur leurs idées mais sont analysées et décortiquées quotidiennement sur leur tactique, leur position – autrement dit le plus souvent, leur posture. Ainsi, on semble parfois oublier ce qui est l'essence de la politique: la vision que l'on développe pour l'avenir – c'est-à-dire la pérennité – de la Cité.

La vision philosophique d'abord, le projet ensuite (prosaïquement le programme) et l'incarnation enfin, c'est-à-dire la personnalité, le candidat le plus à même de le représenter: c'est ainsi, et dans cet ordre, que devrait se définir un engagement.

Si l'on veut échapper à la simple confrontation des personnes et des écuries, il faut donc replacer la doctrine et les idées au cœur. Sinon, il risque de ne rester que les choix marketing, les photos Instagram et les vidéos TikTok. Il ne s'agit pas là d'un excès de purisme ou d'une naïveté incompatible avec l'âpreté du combat électoral, mais simplement de rappeler que la communication ne peut constituer ni l'essentiel ni le moteur de l'engagement politique et par suite, de la mobilisation d'un peuple.

Ce qui fait l'utilité d'un objet politique – qu'il s'agisse d'un courant d'idées, d'un parti ou d'un candidat, c'est sa spécificité, sa capacité à apporter un regard et une réponse qui ne sont pas portés par d'autres.

Si 2,5 millions d'électeurs se sont reconnus dans la candidature présidentielle d'Éric Zemmour, si 130.000 Français ont adhéré à Reconquête !, si de nombreux cadres et élus – comme c'est mon cas – venant d'autres formations politiques ont rejoint ce candidat et ce parti, c'est précisément en considérant que ce qu'il défend ne l'était pas, ne l'était plus ou même ne l'avait jamais été, par d'autres et ailleurs. Si je me suis engagé aux côtés d'Éric Zemmour, si j'ai pris des responsabilités au sein de la direction de Reconquête ! c'est précisément parce que j'estime que ce mouvement défend plus justement, plus clairement, ce à quoi je crois profondément.

Ce serait ainsi une erreur de penser que Reconquête ! n'est qu'une excroissance ou une version alternative du RN ou de LR, au prétexte que – c'est évident – nous partageons des constats et même certaines solutions avec Marine Le Pen ou Laurent Wauquiez. Cette volonté de regard en miroir ne reflète pas la réalité. Cette vision réductrice fait fi de l'essentiel: les idées fondamentales que l'on entend défendre, la philosophie politique qui les sous-tend, c’est-à-dire une certaine vision de l'Homme et de la société.

Après des années d'engagement, j'ai appris que ce qui compte le plus est la cohérence. Et j'affirme que Reconquête ! porte le projet le plus cohérent, car il est porté par une vision dépassant le simple cadre politicien: Reconquête ! est le parti de la droite civilisationnelle.

Droite civilisationnelle plutôt que républicanisme désincarné

Reconquête ! s'affirme comme la droite «civilisationnelle», fondant largement sa démarche sur la préservation et plus encore, la restauration de ce qui constitue notre identité française et européenne, puisant ses racines dans la Grèce, la Rome antique et la Chrétienté. C'est dans cette perspective-là que nous combattons l'immigration de peuplement, que nous souhaitons engager une vaste politique de remigration, car la logique exclusivement sécuritaire n'est pas suffisante. L'assimilation d'un grand nombre d'immigrés présents sur notre sol n'est plus possible car, en tout premier lieu, les personnes concernées la refusent.

Nous savons aussi que l'islam revêt une double dimension, spirituelle bien sûr mais aussi politique (la charia constituant une organisation politique et sociale à part entière incluant un Code civil et un Code pénal). Or, dans sa dimension politique, l'islam n'est évidemment pas compatible avec la République comme certains l'affirment avec une confondante légèreté… participant à désarmer moralement nos compatriotes par ce type d'assertion.

Au-delà même de l'aspect religieux ou politique, nous refusons l'islamisation en tant que subversion culturelle de notre société. Nous ne combattrons pas cette modification profonde de nos mœurs en nous réfugiant derrière une conception idéologique, erronée et dévoyée de la laïcité qui ne serait pas la simple neutralité philosophique et religieuse des institutions mais reviendrait à placer toutes les religions sur un pied d'égalité. Si l'on refuse de s'appuyer sur notre identité, nos racines, en reconnaissant clairement qu'on ne peut tirer un signe égal entre le christianisme et l'islam en France et en Europe, il apparaît alors purement défensif, et donc vain, de s'opposer à l'immigration et à l'islamisme en leur opposant le désuet logiciel laïcard d'une République désincarnée qui fut celui de Chevènement avant-hier et même de Mélenchon hier (avant que ce dernier ne soit pris en main par les indigénistes).

Certains affirment refuser l'immigration en se bornant à fustiger uniquement ses conséquences économiques, sociales et sécuritaires (ce qui est légitime au demeurant). Nous menons un combat civilisationnel de préservation de notre identité plurimillénaire menacée aujourd'hui par l'effet conjugué de l'immigration incontrôlée et de l'islam conquérant, venant percuter des sociétés européennes où les âmes vides de l'hédonisme post-68 se conjuguent avec les berceaux vides de la dénatalité.

Créativité, libertés économiques et valeur travail face à l'étatisme, à la démagogie et à l'assistanat

La France de 2022 a besoin d'une ambition économique qui consiste d'abord à retrouver ce que nous sommes. Nos racines, notre culture et notre histoire qui ont permis à la France, et plus généralement aux nations d'Europe, de rayonner pendant des siècles à travers le monde, bien mieux, bien plus efficacement qu'aujourd'hui et ce bien avant les flux numériques instantanés et les accords de libre-échange !

Le génie créateur, qu'il soit artistique, artisanal ou industriel, l'inventivité mêlée à l'audace et au risque constituent l'authentique esprit entrepreneurial, profondément ancré dans notre civilisation, avec lequel la France doit renouer. Par démagogie électorale, il est aujourd'hui confortable de faire croire que l'on pourra s'endetter encore et toujours sans jamais rembourser ni augmenter une fiscalité qui atteint pourtant déjà un niveau confiscatoire, plaçant la France parmi les pays les plus imposés du monde occidental.

L'économie française meurt depuis des décennies du socialisme, c'est-à-dire de l'étatisme sclérosant, empilant des impôts, des taxes, des normes, et des contraintes qui brident les libertés économiques et annihilent non seulement la compétitivité de nos entreprises mais l'inventivité elle-même.

Résolument du côté du travail, considérant que l'entreprise doit être un lieu de coopération et non d'affrontement, refusant la lutte des classes – qu'on lui donne des accents internationalistes ou nationaux –, considérant que la nation a besoin de tous, que l'ouvrier comme le chef d'entreprise constituent le peuple de France, nous sommes la droite de la valeur travail. Comment peut-on admettre que sur une fiche de paie, le montant mensuel finissant sur le compte bancaire du salarié représente moins de la moitié de ce qu'il coûte à son patron ? Finissons-en avec cette dérive frustrante pour le chef d'entreprise et exaspérante pour l'employé.

Face à l'étatisme, à la démagogie et à l'assistanat, Reconquête ! s'affirme comme la droite du travail, du mérite, de la liberté et des légitimes protections leur permettant de s'épanouir.

Conservatisme et bon sens commun face au progressisme qui déconstruit et détruit

Sur les questions «sociétales», ainsi nommées pour en diminuer l'importance dans le débat public et les reléguer à une sphère prétendument intime dans laquelle chacun se regarderait le nombril sans plus tenir compte du bien commun, les partis dits de droite ou du «camp national» ne cessent de fléchir. Hier pourtant, ils fustigeaient le PACS, comme une première étape vers le mariage homosexuel. Ce qu'il fut. Depuis, la gauche accumule les victoires idéologiques et leurs traductions législatives : le «mariage» homosexuel, l'adoption, la PMA sans père, l'allongement de 12 à 14 semaines du délai de l'IVG. Concomitamment, on nous impose l'écriture inclusive et la propagande LGBT dans les écoles. Les mêmes préparent pour demain l'euthanasie et la GPA. Et après ?

Face à cette vaste entreprise de déconstruction tous azimuts dont l'intensité le dispute au sectarisme, nous avons besoin d'une droite qui ne cède pas. Nous avons besoin d'une droite qui argumente et qui explique qu'il s'agit là de basculements anthropologiques majeurs et qu'il y urgence à enrayer cette spirale de la déliquescence. Se réfugier derrière «la sphère intime», prétendre laisser la société arbitrée pour se garder d'avoir à émettre un avis, se réfugier dans l'abstention ou sortir passer un coup de fil dès qu'un vote sensible intervient dans une assemblée… ce ne sont pas là des attitudes dignes de vrais responsables politiques. Sur ces questions majeures, ceux qui devraient incarner à l'Assemblée nationale l'opposition au macronisme sont trop souvent alignés sur les positions de la majorité progressiste, devenant presque l'une de ses nuances. Nos enfants paient et paieront ces petites lâchetés, ces concessions et ces renoncements.

Alors que ce qui était inimaginable encore hier est aujourd'hui érigé en dogme, il est inacceptable de se coucher ainsi devant la gauche en lui laissant le primat moral – comme si ceux qui veulent des thérapies hormonales pour des enfants ou la légalisation des mères porteuses pouvaient prétendre représenter le camp du bien !

Parce que ce sont les fondements de notre civilisation qui sont en péril, Reconquête ! s'affirme comme une droite conservatrice et qui s'assume. Être conservateur ne consiste pas à regarder en permanence dans le rétroviseur ou chérir une vision nostalgique. Nous sommes conservateurs car nous savons que nous ne sommes pas propriétaires mais dépositaires d'un héritage immense. Oui, l'autorité politique a pour mission la conservation de cet héritage et sa perpétuation, tout comme la protection des plus faibles de la communauté: elle doit valoriser les familles, sans lesquelles il n'est pas d'ordre social, plutôt que de céder aux caprices d'une minorité d'adultes revendiquant ce qui s'apparente à un véritable droit à l'enfant au détriment des droits fondamentaux de l'enfant qui doivent être protégés par la société. Elle est là l'authentique écologie, à rebours d'une prétendue écologie tournée contre l'Homme qui n'est qu'une énième version d'une même pulsion à la fois totalitaire et suicidaire.

Sans porter de jugement outrancier ni prétendre que les partis politiques existants n'auraient que des défauts et aucun mérite, nous pouvons en revanche affirmer que Reconquête ! et son projet n'ont pas d'équivalent en tant que vraie force de droite civilisationnelle défendant notre identité, les libertés économiques et un conservatisme assumé. Cette ligne politique singulière justifie l'existence autonome de notre mouvement.

Reconquête ! est non seulement utile dans le débat public et la compétition électorale, mais surtout nécessaire.

Par Nicolas Bay, vice-président exécutif de Reconquête! le 2 septembre 2022

Le Figaro