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mardi 13 décembre 2022

Ça passe crème : pour une journaliste du service public, Zemmour « n’a rien d’un être humain » !

 

Éric Zemmour était invité, ce week-end, sur BFM TV pour faire face à un festival de mauvaise foi journalistique, face à trois interrogateurs qui lui coupaient la parole, lui reprochaient de ne rien proposer de concret ou voulaient absolument lui faire tenir des propos racistes. Le clou du spectacle fut peut-être, en termes de médiocrité, l'exercice pénible au cours duquel le président de Reconquête dut réciter la composition de l'équipe de France. Il a été bien bon de se plier à cette farce, face à un jury unanimement hostile. Tant pis, et ce n'est pas bien grave car, pour le reste, Zemmour a été plutôt solide dans la défense de son programme et de ses idées.

Comme après chaque interview sur BFM TV, les séquences les plus marquantes de l'entretien ont été diffusées sur Twitter, accompagnées d'un sobre résumé. L'une de ces vignettes indiquait :

Bon. On peut ne pas être d'accord sur ce propos et considérer que le match France- sera sans doute un moment fort de liesse populaire dans la communauté des binationaux (qui, de l'avis des journalistes de BFM TV, étaient unanimement « doublement heureux »). En revanche, étant arrivé quatrième à l'élection présidentielle et dirigeant le premier parti de France en nombre d'adhérents, on peut également convenir qu'Éric Zemmour a le droit d'être invité et même de s'exprimer à la télévision.

Ce n'est apparemment pas ce que pense Khadija Toufik, journaliste rédactrice au service économie de France Télévisions. En réaction à ce tweet, qui ne faisait que rapporter un propos, elle a posté, avec un certain laconisme qui n'excluait pas l'agacement : « On s'en fiche, de ce qu'il raconte! Par pitié, arrêtez de donner la parole à cet individu qui n'a rien d'un être humain. » C'est tout d'abord paradoxal. Si vraiment « on s'en fiche de ce qu'il raconte », on peut l'inviter tant qu'on veut puisque, de toute façon, personne ne s'y intéresse. À moins que ce « on » ne fasse pas référence à toute la nation française ? On va y revenir. Plus surprenante - quoique - est la seconde phrase : l'expression « par pitié », en ouverture, est purement rhétorique, puisqu'il ne s'agit pas vraiment d'une supplique désespérée. L'impératif « arrêtez de donner la parole », lui, ne souffre, dans l'esprit de Khadija Toufik, pas la moindre contradiction. Qu'on arrête de donner la parole à Zemmour, et puis voilà. On ne fait pas ça, imagine-t-on, au prorata des suffrages, sinon le  et les écolos vont avoir du mal à se frayer un chemin jusqu'aux plateaux de télé.

Au vrai, la raison pour laquelle on ne devrait pas inviter Éric Zemmour dans les médias nous est livrée dans la fin de la phrase : « cet individu » n'aurait « rien d'un être humain ». On pense irrépressiblement à la phrase de von Zimmel, le méchant SS de OSS 117: Rio ne répond plus qui tentait d'humaniser les nazis (« Et lorsque nous sommes tristes, ne pleurons-nous pas, comme vous ? »). Convenons ensemble, quitte à être un peu premier degré, qu'Éric Zemmour, si c'était un affreux nazi (ce qui ne manquerait pas de piment), posséderait tout de même l'ensemble des caractéristiques d'un être humain : nombre de vertèbres, longueur du tube digestif, présence d'yeux ou d'oreilles, langage articulé...

Ou alors... ou alors ses propos le déshumaniseraient d'emblée : il serait inhumain car il n'aurait pas les bonnes valeurs. Mme Toufik n'a peut-être pas mis assez de coups de Stabilo™ sur ses fiches de philosophie politique : la déshumanisation de l'adversaire, telle qu'elle a été montrée par Carl Schmitt dans La Notion de politique (Calmann-Lévy), est un symptôme paradoxal de l'universalisme postmoderne qui explique un grand nombre de purges et de massacres. Comme il y a, dans la pensée contemporaine, des « valeurs universelles » qui font (supposément) de nous les membres d'une commune humanité, on part du principe que celui qui ne professe pas les mêmes valeurs que celles de la doxa n'est pas seulement un adversaire, c'est un être « inhumain ».

Ainsi de Zemmour qui, parce qu'il ne s'extasie pas devant le comportement des supporters franco-marocains, est un « individu qui n'a rien d'un être humain ». C'est sur ce constat que prennent appui, dans les dictatures du monde entier, les persécutions, l'ostracisme, le harcèlement médiatique, les agressions physiques : qui n'adhère pas au socle de « valeurs » en carton édicté par les humanistes autoproclamés ne mérite pas le qualificatif d'être humain. Sans verser dans la pleurniche familière au camp d'en face, Khadija Toufik ne dit-elle pas, en creux, que cet être inhumain, non seulement ne mérite pas de parler, mais peut-être pas de vivre ? C'est ce que disaient, puisque la sortie prochaine du film Vaincre ou mourir s'y prête, les « humanistes » du Comité de salut public à propos des Vendéens.

Bravo, en tous les cas, à France Télévisions pour cette embauche qui fait honneur à l'esprit maison, c'est-à-dire à l'esprit des médias financés par le contribuable. Parmi les citoyens qui paient pour entendre ou lire de tels propos, on peut statistiquement présumer que 7 % d'entre eux (ceux qui ont voté Zemmour) ne sont pas humains non plus - et encore, on ne sait pas ce que Mme Toufik pense des électeurs du Rassemblement National. Que fait-on de cet Audimat™ qui fait honte à l'humanité ? Selon que vous serez de gauche ou de droite, les jugements médiatiques vous rendront humain... ou pas !

Par Arnaud Florac le 12 décembre 2022

Boulevard Voltaire

lundi 28 novembre 2022

Marion Maréchal (Reconqête!) sur BFM-TV et RMC le 28 novembre 2022

« Antifa, le jeu », finalement retiré des rayons : une odieuse censure de l’extrême-droite !



BFMTV l'annonce : l'extrême-droite vient de forcer la FNAC à retirer de ses rayons un jeu de société antifasciste. Il fallait s'y attendre. Chaque jour, sans que nous n'y prenions garde, la poigne de fer des nazis se resserre un peu plus sur notre pays, qui fut jadis celui des droits de l'homme. On croise chaque jour, dans les transports en commun, des bandes de skinheads, se déplaçant toujours à plusieurs, reconnaissables à leur bombers et à leur façon bien particulière de parler, dans un mélange de français et d'allemand. Ils parlent fort, bousculent les usagers, et ne dédaignent pas de les détrousser à l'occasion. La présence de 89 députés nationaux-socialistes au Parlement, qui siègent en chemise brune et se font remarquer par leur indiscipline et leur brutalité, aurait dû nous alerter. Mais évidemment, nous avons préféré baisser les yeux, et dire non, par notre lâcheté, à l'horizon de  et de diversité qui pouvait s'ouvrir à nous.

Logiquement, cette mainmise de l'extrême-droite s'étend sur toute la société. Je suis sûr que vous l'avez remarqué : cela crève les yeux. Les journaux relaient complaisamment la propagande fasciste. Les téléfilms et les publicités ne montrent que des couples de blonds aux yeux bleus, qui élèvent des familles nombreuses dans des paysages campagnards. On ne compte plus les spots à la gloire de la nourriture saine, les panneaux qui vantent les métiers manuels, les messages gouvernementaux qui déconseillent les écrans... Bref, c'est la dictature.

Enième preuve de la censure d'extrême-droite, donc : "Antifa, le jeu" avait été mis en vente sur le site de la Fnac. Créé par La Horde, collectif "antifasciste" bien connu pour sa désignation et son harcèlement des personnes jugées d'extrême-droite, ce jeu de société, qui promettait de bons moments en famille, a été réalisé par les éditions Libertalia. Initialement utilisé, comme le précise le site des éditions, comme outil de formation des militants, il propose aux joueurs de monter un groupe antifasciste, dans lequel chaque joueur possède des "compétences particulières". La bande de héros ainsi créée doit réagir à des événements proches du réel, détaillés (là aussi) par le site des éditions Libertalia : "une bande néonazie s'implante dans la région, votre ville tombe aux mains de l'extrême droite..."

Quant aux "moyens militants" que possède chaque joueur, on n'en saura pas davantage pour le moment, même si le député RN Grégoire de Fournas exclu pour son "Qu'il retourne en Afrique" propose malicieusement quelques pistes sur Twitter: "Case 1: 'je bloque une fac'; Case 2: 'je tabasse un militant de droite'; Case 3: 'j’attaque un meeting du RN'; Case 4: 'je lance un cocktail Molotov sur les CRS'". Après tout, pourquoi pas.

Après les plaintes de syndicats de policiers, jointes à celles du RN, la FNAC a finalement décidé de retirer ce jeu de la vente. Censure fasciste, évidemment, disent les antifas. L'Action Antifasciste Paris-Banlieue demande d'ailleurs une sorte de contrepartie, pourrait-on dire : le retrait du "Grand Remplacement", de  Camus, qui a été cité comme source d'inspiration du tueur de Christchurch. Toujours cette manie, chez les gauchistes, de faire brûler les livres.

Bref, on comprend que la France est en train de devenir, pour les antifas comme pour BFMTV, alliés objectifs en la circonstance, un Etat répressif, qui terrorise les gentils gauchistes. Oubliées, les manifs dans lesquelles les Black Blocs saccagent tout, les occupations illégales, les passages à tabac, le harcèlement médiatique, l'appel au meurtre des policiers. Tout ça fait un excellent jeu de plateau, et puis voilà. Imaginez une seconde que "Antifa, le jeu" se soit appelé "Fa, le jeu". Dans un collectif fasciste (expression censée servir à désigner uniquement l'expérience mussolinienne, comme l'ignorent ces imbéciles de gauchistes), chaque militant possèderait des compétences particulières. Il s'agirait de combattre les opposants pour pouvoir (si on fait un double 6 au dernier tour de jeu) marcher sur Rome. On se demande combien de temps tiendrait une telle tentative. 

Mais bon, BFMTV en conviendra avec moi, la gauche, c'est quand même pas pareil.

Par Arnaud Florac le 28 novembre 2022

Boulevard Voltaire

jeudi 17 novembre 2022

Louis Boyard, faux rebelle, vrai bouffon


Le député insoumis Louis Boyard était jeudi soir l’invité de Cyril Hanouna. L’altercation entre le jeune parlementaire et l’animateur a suscité l’une de ces controverses dont le ventre de la médiasphère ne manque jamais de se repaitre. Si l’incident traduit la dégradation continue d’un débat public affamé de clashs et d’esclandres, il est tout aussi instructif sur ce qu’il dit des pratiques de la radicalité gauchiste, laquelle trouve dans le jeune Boyard l’une des illustrations les plus triviales de son absence d’inhibitions et de sa saturation idéologique.

L’insoumission marketée de LFI a ceci de profondément factice intellectuellement qu’elle joue sur tous les tableaux en se prétendant l’expression d’une morale dont elle s’affranchit par ailleurs

Par Arnaud Benedetti le 14 novembre 2022

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vendredi 28 octobre 2022

Une association LGBT attaque Le Robert en ligne : le mot « famille » parlait d’un père et d’une mère…



On l'a échappé belle. Sans la vigilance de l'Association des familles homoparentales (ADFH), c'était le drame. Je ne sais pas si vous mesurez bien à côté de quoi nous venons collectivement de passer : je vous invite, pour cela, à consulter le replay de BFM TV. On y apprend que Le Petit Robert en ligne proposait (on a peine à le croire) cette définition du mot « famille » : ensemble des personnes vivant sous le même toit, en particulier le père, la mère et les enfants.

Aïe aïe aïe... un papa et une maman... on commence comme ça et on termine par Hitler. C'est, en creux, ce qu'a suggéré l'ADFH, qui a envoyé le tweet suivant :


On note le clin d'œil, menace voilée et souriante de notre époque d'emojis à double sens. Manière d'établir une connivence mais aussi de signifier : « C'est peu rétrograde, si tu vois ce que je veux dire. Et tu sais ce qu'on leur fait, aux rétrogrades. » Message d'ailleurs reçu 5/5 par la directrice du dictionnaire, qui se répand en excuses : le dictionnaire papier est remis à jour régulièrement, on ne comprend pas, c'est le drame, vraiment désolé, croyez bien, sachez qu'à l'avenir, tout ce qui est en mon pouvoir, etc.

On ne va pas citer pour la millième fois Albert Camus sur le fait de mal nommer les choses. Laissons au camp d'en face les citations de terminale générale que les filles de ma génération écrivaient au Stabilo™ sur leurs cahiers de textes. Il y a une  postmoderne de ce qu'on appelle les définitions circulaires. Je vous suggère, à ce propos l'excellent documentaire américain What is a woman?, qui s'intéresse au phénomène trans. Le réalisateur pose à des « transgenres », à des activistes et à des psy progressistes la question « Qu'est-ce qu'une femme ? » L'un.e d'entre elleux, pour parler leur langage, répond « C'est quelqu'un qui se définit comme une femme ». Il embraye : « OK, mais qu'est-ce qu'une femme, du coup ? » « Erreur 404 » en face de lui. Définition circulaire, c'est-à-dire absence de définition. Ainsi, dans le cas qui nous intéresse, de la famille.

Une famille, c'est quoi, alors ? Un agrégat de gens qui se définissent comme famille. Et puis voilà. Le Petit Robert peut dormir tranquille. Au passage, l'ADFH stigmatise les familles nombreuses en faisant allusion à « un père, une mère et cinq enfants ». Pourquoi cinq ? Parce que c'est beaucoup, je suppose, et que c'est donc rétrograde. Ceux-là, les papa-maman-beaucoup de gosses, on peut s'en moquer, c'est gratos et ce n'est pas pénalement répréhensible.

L'écrivain américain d'anticipation Ray Bradbury n'aurait pas pensé à ça : il n'y a plus besoin de brûler les dictionnaires, quand on s'arrange au préalable pour qu'ils ne définissent plus rien. La famille, on peut au moins se mettre d'accord là-dessus avec nos contradicteurs, est la cellule de base de la société. Mais qu'est-ce qu'une société, quand on n'y partage même plus le sens des mots et que toute communication y devient, de fait, impossible ?

Par Arnaud Florac le 27 octobre 2022

Boulevard Voltaire

Stanislas Rigault (Reconquête !) sur France Info le 27 octobre 2022

 

mercredi 26 octobre 2022

Emmanuel Macron s’adresse aux Français : la France ne se porte pas au mieux, mais lui va très bien !



Pour la seconde fois – la dernière remonte au 12 octobre –, Emmanuel Macron s’adresse aux Français, sur France 2. L’occasion pour lui de confirmer que tout ne va pas au mieux dans notre pays, mais que dans les autres nations européennes, ce serait plutôt pire. Si l’on résume, les Français ne connaissent pas leur bonheur.

Heureusement, l’État est là. Qui dépense donc à tout va ; ce qui provoque l’inflation qu’on sait. Une fois encore, nos voisins européens sont encore plus mal lotis, paraît-il. Un discours vite noyé par une pluie de pourcentages et de statistiques auxquels le téléspectateur de base ne doit pas entraver grand-chose. D’ailleurs, même l’auteur de ces lignes est à la peine…

Bref, pour résumer, ce Président qu’on tenait pour libéral se révèle ce soir encore plus dirigiste que jamais. Il est vrai que l’heure est grave. Mais pourquoi une telle usine à gaz ? Surtout quand on apprend que pour se maintenir à flot, l’État français devra au moins emprunter, l’année prochaine, plusieurs centaines de milliards d’euros sur les marchés financiers alors que les taux d’emprunt ne sont plus négatifs depuis longtemps. Mais « tout en maîtrisant la dépense publique » et en « remboursant notre dette », affirme Emmanuel Macron. La quadrature du cercle, en quelque sorte : à cœur vaillant, rien d’impossible.

Après avoir visionné un reportage consacré à un couple de Français vivant avec un enfant et gagnant 4.000 euros mensuels (exemple pas véritablement emblématique, car ni trop riche ni trop pauvre), le Président se lance à nouveau dans une autre sarabande de chiffres tout en y mêlant dividendes d’actionnaires et gros bénéfices des industries pétrolières. À croire qu’il est en train de passer son diplôme d’expert-comptable. Que déduire de son discours ? Rien, concluront ceux qui ne se sont pas encore endormis.

Ce, d’autant plus que monsieur Trogneux affiche une grise mine, loin de la « dimension christique du pouvoir » qu’il évoquait durant la  de 2017. À en croire Franz-Olivier Giesbert, dans son dernier éditorial du Point, évoquant « la dépression du Président », Emmanuel Macron serait même « dans le déni »« comme le jongleur qui a perdu ses boules et continue à faire le geste de les lancer en l’air ». Pas faux. Où est passée la rage de naguère ? Il est vrai que depuis, l’homme aura découvert que la France multimillénaire était un peu plus qu’une « start-up nation » et que l’Histoire, par nature, était tragique. Pourtant, les antidépresseurs doivent faire des miracles, Emmanuel redevenant peu à peu Macron lorsque parvenant enfin à s’enivrer de ses propres paroles.

La réforme des retraites ? Hormis le fait qu’il recycle volontiers le plus que vulgaire slogan de Nicolas Sarkozy, « travailler plus gagner plus », nous apprenons qu’il faudra travailler plus longtemps pour éviter de gagner moins plus tard. Et qu’en « concertation avec les partenaires sociaux », il faudra prendre en compte la pénibilité de certains métiers et éviter que les salariés se trouvent virés dès la cinquantaine passée, histoire d’être plus longtemps au chômage avant de faire valoir leurs droits à la retraite. Voilà qui n’a pas tout à fait la saveur de l’inédit.

Sans surprise, les groupes parlementaires ayant proposé une  contre son  sont renvoyés au rang des irresponsables. Ne manque plus qu’à stigmatiser ces fameux « extrêmes qui se rejoignent » ; mais nous n’en sommes pas loin. Surtout qu’une autre urgence s’invite dans ce vrai-faux débat, celle donnée pour être « climatique ». Mais qui se révèle tôt être « sino-sceptique », sachant que la majeure partie des voitures électriques et des batteries leur permettant de rouler nous viennent aujourd’hui de Chine. D’où une timide esquisse de « protectionnisme européen » à base de ce lithium dont nos sous-sols regorgeraient. Fort bien, mais seule question : d’où viendra l’électricité ? De cette industrie  que ses prédécesseurs ont sciemment massacrée pendant des décennies, on imagine, sans que réponse soit véritablement donnée à cette question.

Puis, le gros morceau, l’immigration… « 5,6 % de reconduites à la frontière appliquées, c’est peu », lui glisse son intervieweuse. Mais Emmanuel Macron voit haut : il veut « 100 % ». Mais à condition de poursuivre l’aide au développement des pays concernés. On disait déjà la même chose du temps de Valéry Giscard d’Estaing. Mais pas question, pour autant, de faire « le lien entre  et délinquance », prévient le premier des Français, même si c’est un peu vrai à Paris et dans les grandes villes, mais moins ailleurs bien au contraire, toutes choses étant égales par ailleurs.

En revanche, ce dernier admet que la société française « devient de plus en plus violente ». Au contraire de cette émission hypnotique et placée sous le signe de l’autosuggestion, soit dit en passant.

Par Nicolas Gauthier le 26 octobre 2022

Boulevard Voltaire

Pourquoi Macron est devenu lassant



Plus Emmanuel Macron parle, moins il agit. Ce mercredi soir encore, le chef de l’Etat prendra la parole sur France 2. Il faut s’attendre à un nouveau flot lassant de mots creux, esquissant un cap indiscernable. Depuis son premier quinquennat, le président se croit obligé d’être de son temps, en épousant sans recul les idéologies du moment, écologistes ou féministes. Encore aujourd’hui, il persiste ainsi à faire de la lutte contre « l’urgence climatique » et de « l’égalité homme-femme » les piliers de sa politique, au détriment de visions plus réalistes et opérantes. La soumission de la femme musulmane en France reste l’angle mort de la macronie. Celle-ci continue par ailleurs à flatter les Verts dans leur fanatisme. Non content de s’être rendu coupable d’avoir saboté le parc nucléaire avec la fermeture de la centrale de Fessenheim et son engagement initial  à réduire la production d’origine nucléaire à 50% en 2035, le président veut faire de la France une « nation verte » où la production des véhicules à essence sera stoppée en 2035, sans considération pour les plus pauvres qui n’ont pas les moyens de changer de véhicules. La mise en place des zones de faibles émissions (ZFE), qui interdisent l’accès des villes aux voitures jugées polluantes, est de ces décisions irréfléchies qui peuvent irriter encore davantage les classes moyennes attachées à leur « bagnole », cet outil de travail.

En réalité, c’est un Macron affaibli et indécis qui va tenter ce soir, une fois encore, de faire bonne figure dans l’autosatisfaction. S’il lui prenait de regarder derrière lui, il verrait des troupes parsemées. Même l’Allemagne a renoncé à poursuivre la mascarade du « couple franco-allemand », afin de poursuivre ses propres intérêts. L’habile coup politique de Marine Le Pen, qui a associé lundi les voix du RN à celles de LFI pour voter une motion de censure commune, a rappelé au président impétueux sa vulnérabilité parlementaire. 

Il ne doit désormais sa stabilité qu’au bon vouloir des Républicains, au risque pour eux de disparaître dans le ventre mou de l’immobilisme bavard et prétentieux. Même le soutien apporté par Nicolas Sarkozy au chef de l‘Etat, dimanche dans le JDD, est à relativiser au regard d’une réflexion de l‘ancien chef de l’Etat passée inaperçue : « Ce qui a été fait à la filière nucléaire française disqualifie à mes yeux toute personne qui a été associée à ces choix profondément contraire à l’intérêt de la France ». A moins de réécrire l’histoire récente, et en dépit de son heureux revirement, Macron est bien de ceux qui ont avalisé le saccage de cette filière pour des motivations électoralistes. Macron fait comprendre, en fait, ce qui manque à la France : un leader à l’écoute, inspiré et courageux, insensible à l’air du moment et à son conformisme. 

Faut-il vraiment regarder encore Macron ce soir ?

Par Ivan Rioufol le 26 octobre 2022

Le Blog d'Ivan Rioufol


jeudi 13 octobre 2022

Interview de Macron : chapeau, l’artiste !



Ne reculant devant aucun sacrifice pour le lectorat de , j'ai vu, ce mercredi soir, « L'Événement », l'émission de France 2, premier numéro d'une série d'interviews politiques. À tout seigneur tout honneur, cette première était consacrée à un entretien avec Emmanuel Macron. En deux parties, nous précise-t-on : la seconde sera diffusée dans deux semaines.

Le thème choisi était « le monde en crise ». Ukraine, carburant, Iran, Arménie, climat : le Président a fait le job, à sa manière, c'est-à-dire avec pédagogie, mais en oubliant systématiquement plusieurs points importants. Sur l'Ukraine, nous allons continuer à armer le régime de Zelensky, tout en nous tenant loin de l'escalade, afin de ne pas devenir cobelligérants. Nous allons également continuer à livrer des canons, et quand il n'y en aura plus, ma foi, on se débrouillera. La coalition montée par la Russie et la Biélorussie arrache au Président une formule : le président biélorusse, dit-il, se prépare à mener une guerre « contre l'avis d'une bonne partie de son peuple ». Je ne me souviens pas qu'on nous ait demandé le nôtre.

Sur le carburant, lié au contexte, évidemment, comme les pénuries d'huile et de moutarde, par exemple, la France s'en tire bien. Comme sur les prix de l'énergie, d'ailleurs. Les graphiques le prouvent. Le reste, y compris la disparition de l'État dans les stations-service de banlieue, relève probablement du ressenti. Le Président souhaite la poursuite du dialogue  mais veut réquisitionner les salariés. En même temps.

Sur l'Arménie, ma foi, malgré les mises en garde de Sylvain Tesson, Emmanuel  estime avoir fait ce qu'il fallait : n'a-t-il pas reçu les chefs d'État arménien et azerbaïdjanais à  pour leur dire de faire la paix ? Et puis, on ne va quand même pas livrer des canons à l'Arménie. Ce n'est pas pareil.

Sur l'Iran, un petit mot sur l'universalité de la laïcité, preuve que les sorties de la gauche sur l'aveuglement occidental sont parfois vraies. Aveuglement double, d'ailleurs, puisque le Président se garde bien d'émettre un avis sur le port du voile en France.

Un détour par la récitation du catéchisme sur le climat et son urgence... et surtout, incidemment, de lourds appels du pied à une gouvernance européenne. On sait qu'Emmanuel  hésiterait entre le « coup de Medvedev », c'est-à-dire se représenter en 2032 après avoir trouvé un homme de paille pour l'intérim (la Russie a parfois du bon), et briguer la présidence d'hypothétiques États-Unis d'Europe. Avance-t-il ses pions ? Peut-être.

Au bilan, un numéro de voltige déjà vu mille fois, mais qui contient - une fois n'est pas coutume - une leçon macronienne pleine de sagesse : les Français, dit-il, attendent tout du chef de l'État. Il n'a pas dit ça comme ça, mais en creux, cela veut un peut dire ça : « Ce n’est pas au président de la République de faire les négociations d’entreprises », a-t-il dit exactement. C'est pas faux. Comme les Français attendent d'ailleurs beaucoup de l'État tout court. C'est même cela qui les anesthésie et doit les empêcher de se révolter. Et c'est d'ailleurs cela que vise sans doute le Président, en fin de compte, quand il aura vaincu les crises. 

En effet, son avant-dernière prise de parole définit bien son véritable objectif : financer notre modèle social. Celui-là même dont profitent des centaines de milliers d'étrangers qui arrivent chaque année sur notre sol, et qui maintient les Français pauvres dans un état de dépendance presque végétatif. 

Chapeau, l'artiste !

Par Arnaud Florac le 13 octobre 2022

Boulevard Voltaire